Merydwïn s'en voulait un peu d'avoir ainsi houspillé les haut-elfes. Mais la situation était tellement tendue que le moindre accros pouvait mener au drame. Heureusement, le berserk Muspellheim avait pu être promptement écarté.
Après un moment de tension palpable, tout le monde s'était calmé. C'est ce moment que choisirent Krigam et Frappe-rune pour faire la chose la plus stupide possible. Courir au milieu d'elfes et de nains prêts à en découdre. Le nain était rapide, Merydwïn dut improviser pour le suivre.
« Mais qu'est-ce qui vous prend ! Vous allez faire tuer Krigam ! Tenez vous un peu Heimda et Baldr sont là pour vous ! »
Le nain avait une drôle d'expression et réussie à se dégager de l'emprise de l'elfe. Même si la bestiole faisait son poids, l'elfe avait l'avantage d'être bien plus rapide. Elle rattrapa le nain pendant qu'il se jetait à même le sol pour creuser et continuer son délire.
S'agrippant au nain, elle fit signe aux autres elfes de ne pas intervenir. Pour le moment. Krigam et Frappe-rune semblaient être partie hors de l'entendement et bredouillaient à propos du lieu.
Elle vit Heimda s'approcher et lui jeta un regard interrogateur.
« Je crois qu'il n'est plus vraiment parmi nous… »
Quelqu'un devrait assommer le Fou ou attendre qu'il ait fini s'ils voulaient en tirer quelque chose.
Hagnûr Krajnisson
Visiteur
Ca y est, l'échange était fait. Jusqu'au dernier moment, Hagnûr avait eu du mal à croire à ce qui était en train de se passer. Tout cela ressemblait à un rêve, ou plutôt un cauchemar. Pourtant, tout s'était réellement passé. Heimda s'avançant vers le rang des Hauts-Elfes, épaulé par son frère Baldr; leur frère essayant d'empêcher l'inévitable de se produire en tentant de tuer Novy... Pour dire vrai, Hagnûr avait faillit rejoindre Tyr dans sa folie meurtrière, et il avait du faire appel à toute sa concentration pour rester là où il était.
Ne se laissant pas abattre, il observait avec attention la scène, scrutant la position des Elfes et prêt à intervenir au moindre signe d'agressivité de leur part. Après tout, difficile de savoir si les longues-oreilles étaient dignes de confiance. Malgré la parole donnée par Merydwin, le Gardien du Roc s'attendait fortement à ce que les Elfes saisissent l'occasion pour s'emparer de Baldr et Heimda sans relâcher Krigam, et de repartir avec les trois prisonniers.
Mais cela ne se produisit pas. Devait-il en être content? Difficile de savoir. Une trahison des elfes aurait simplifiée les choses: la bataille aurait recommencée de plus belle et l'un des deux camps aurait triomphé, sans ambiguïté. D'un autre côté, la loyauté des elfes dans cette circonstance souleva en lui un sentiment étrange. Sa haine développée depuis des années contre les Elfes l'avait inconsciemment convaincue que ces êtres étaient indignes de confiance. Pourtant, en ce moment précis, ils respectaient leur pacte.
Le Nain s'extirpa vite de ses pensées. Heimda et Krigam venaient de se croiser sur le lieu de l'échange. Sans plus attendre, Hagnûr s'approcha pour couvrir l'avancée du Maître des runes et, tout utilisant son savoir pour le protéger d'une éventuelle attaque, il lança un dernier regard à son lieutenant.
Au fond de lui, Hagnûr Krajnisson se faisait la promesse de sortir son ami de là au plus vite...
Heimda Muspellheim
Visiteur
Juste avant de partir pour l'échange et de serrer son frère Baldr dans les bras, Heimda s'adressa à lui.
Bragl,j'sais pas quand nos ch'mins s'recroiseront alors voila quelques p'tits mots que j'voudrais bien qu'tu transmettes. A notre Thaïn, présente-lui mes excuses. A Hagnûr, souhaite-lui bonne chance pour la tenue d'la trésorerie et qu'il persévère pour qu'la Guilde ait une mine. A Tuisto, dis-lui j'suis d'accord, il comprendra. A Mimir, faut absolument qu'elle continue à recruter pour Thana. A Grimilda, ouvre-lui la porte d'la maison familiale. A Tyr, il n'sera pas un guerrier accompli tant qu'y aura pas une tête d'dragon dans l'salon.
Pour toi, j'te laisse un travail particulier, tout est écrit ici sur c'parchemin. Et à partir d'maintenant, c'est toi l'chef de famille. N'oublie jamais et dis-le bien à tous les Muspellheim : Honneur et Famille.
Et tiens, v'la tout mon équipement. Plutôt crever que d'leur laisser tout ça.
C'est ainsi qu'il quitta son peuple simplement vêtu d'une chemise, d'un pantalon court et de petites sandales.
En s'avançant, il croisa Krigam. Ils restèrent un long moment silencieux à se regarder, car les mots étaient superflus. C'était la première fois qu'ils se croisaient, jamais ils ne s'étaient vus ou n'avaient entendus parler de l'autre.
Puis, Heimda continua son chemin car il craignait que les elfes pensent qu'il trafiquait quelque chose. Il arriva au centre du « tas » et les regarda simplement, sans peur et sans provocation. Merry était en train d'envoyer un message, sûrement à ses supérieurs, et l'informa que la première étape serait l'auberge de Tilador.
Finalement, les elfes ne sont pas aussi vicieux que ça.
Heimda Muspellheim
Visiteur
Heimda continuait d'avancer tranquillement. Pas autant que les elfes qui l'entouraient. La plupart était encore nerveux et craignaient encore une offensive de ses compagnons. Cependant, ceux qui n'avaient pas de haine pour lui ou son peuple lui adressaient des petits mots. Bien qu'ils le fassent rapidement et à demi-mot de peur de choquer leurs compatriotes. La seule personne qui avait un sourire jusqu'aux oreilles, et plutôt le bout de celles-ci, était Merydwin. Allez savoir pourquoi ce moment la rendait aussi joyeuse. Surement parce qu'elle avait enfin réussi quelque chose. Pauvre petite bête, se dit Heimda qui n'avait pas le cœur à la décevoir.
Ils arrivèrent enfin à Tilador et là se fût un choc. Que c'était laid ! Toute cette eaux, comme ce n'était pas pratique et totalement pas hygiénique ! Décidément les elfes n'avaient aucun goût. En fait ils n'auraient jamais dû détruire l'ancien village. Heimda commença à regretter d'avoir organisé cette destruction. De plus il voyait comment on pouvait détruire ce nouveau village avec encore plus facilité. Aucun savoir-faire dans l'architecture, ce peuple était vraiment sur le déclin.
Heimda rentra en premier dans l'auberge et la vision qu'il eut ressemblait bien à une succursale de l'enfer. Les tables étaient propres, on pouvait voir jusqu'au bout de la salle, il n'y avait aucun bruit à part celui d'un flutiau, les serveuses étaient soignées et parlaient d'une voie douce aux clients, le tavernier essuyait des verres propres avec un chiffon propre, personne ne fumait. Merydwin dut pousser le nain à une table, elle leva poliment la main vers le tavernier qui vint de suite la voir et elle s'adressa tour à tour à Heimda et à l'elfe
Mettez-vous à l'aise...
C'est ma tournée, aubergiste.
Buvez, après vous me parlerez de votre ami Krigam
Heureusement que le tavernier avait quand même eut un geste de mépris envers lui car il n'aurait pas supporté de la gentillesse de sa part. Il revint quelques instants plus tard et déposa sur la table un véritable calvaire. Dans un bol, trainait de la verdure. Dans un autre, des trucs verts et oranges bien coupés et pas assaisonnés avec de la graisse. Il déposa aussi 2 verres d'eau, au cas où on en manquerait vu qu'une rivière coulait dans le village. Heimda regretta de n'avoir pas emporté des provisions avec lui. Mais le pire fut quand il apporta de l'alcool car il avait sorti une vieille piquette qui sentait mauvais même avec un bouchon et une espèce de liqueur de patate coupée au ¾ d'eau pour que les elfes rachitiques puissent la boire.
Il poussa de côté tous ces « trucs » et se tourna vers Mery
Bon, j'espère qu'on va pas moisir dans c'trou à rats longtemps. C'est quoi l'suite des évènements ? Y'a personne d'autres pour nous t'nir compagnie ? Car si vous espérer qu'j'vous fasse la causette c'est pas l'bon lieu ni l'bon moment. Mais bon, faut bien s'habituer à tous, non ? Alors commençons à papoter. M'a pas l'air terrible votre anneau et qu'elle branlée on vous a mis !
En fait le sourire de Mery avait commencé à l'énerver. Tant de mièvrerie lui pesait et il s'amusait beaucoup à fair le lourd comme son frère Tyr. Et c'est à ce moment là qu'il apperçu Hilldegard qui rentrait dans la taverne pour boire de la liqueur de patate pas frelatée. Au moins avec lui il pourrait parler plus tranquillement, mais son espoir fût de courte durée car il reparti aussi rapidement.
Il se retourna vers Mery en désepoir de cause.
Merydwïn ne pouvait s'empêcher de sourire. Ce n'était pas à cause du nain. Celui-ci commençait sérieusement à lui porter sur les nerfs. Les nains étaient de vrais moulins à parole. Elle pensait aux nouvelles reçues d'Asteras et ça lui donnait matière à rêver. Même si la lettre envoyée par Ajila concernant ses instructions était beaucoup moins drôle. Après avoir relu la lettre à plusieurs reprises, elle se demandait toujours si elle devait embrasser la Conseillère ou l'insulter de tous les noms.
En tout cas, elle aurait beaucoup à faire et surtout beaucoup à écrire. L'auberge de Tilador ferait une bonne chute pour commencer, et il y aurait toujours des elfes pour surveiller son boulet. Étonnant. Les nains n'avaient rien tenté de tordu. C'était loyal, mais très bête. Même leur clown enragé n'était guère qu'une distraction passagère.
Les elfes de l'auberge n'étaient pas franchement ravis d'accueillir un Barbu, la cuisinière n'était pas prête à ce que de la viande figure à son menu. Quant à la bière. Héhéhé… elle observa un moment le prisonnier. C'était un nain… il était évident qu'il avait plus manié la plume que la hache. Ce qu'il pouvait être bavard. Autant jouer le jeu.
« Oui, les nains sont d'excellents soldats. Votre cohésion est exemplaire. C'est bien pour cela que je ne compte pas sous-estimer vos amis. Néanmoins, les plus grands héros ne sont pas à l'abri d'une erreur… Vous conviendrez qu'il aurait été fort dommage de ne pas profiter de l'occasion. »
L'elfe se mit à grignoter la salade de fruit. Enfin un vrai repas, après les rations sèches qu'ils trainaient depuis l'Ingemann. Elle ne comptait pas faire la causette au nain et profita de son repas en silence. Puis elle s'installa et commença à écrire plusieurs lettres, qu'elle fit porter par le petit gamin de l'auberge. La journée était bien avancée quand son attention revint vers le nain. Il n'avait pratiquement rien avalé. Ni bu.
« Je pensais faire halte ici pour organiser la suite des événements. Si vous préférez être logé dans les geôles d'Asteras, c'est une option que j'accepte volontiers. En attendant, voici de quoi écrire. Vous allez rédiger deux lettres, une à l'attention du Thain et l'autre à l'attention d'Hagnûr Krajnichon.
Vous leur direz que vous êtes bien en vie et que vous vous portez bien. Vous demanderez au Thain de condamner officiellement l'intrusion des nains sur le territoire elfique. Vous lui demanderez aussi de me faire parvenir sous une lettre cachetée toutes les informations dont les nains et les centaures disposent au sujet du Démon Körgh. Vous voyez de quoi je parle.
Dans un premier temps, si ces informations sont satisfaisantes, vous pourrez rester dans cette auberge, et vous faire livrer un ou deux tonneaux de bières. J'ai mes propres informateurs sur ce sujet, j'espère que vos amis ne mentiront pas. »
L'elfe fit une pause. Ce serait intéressant de voir qui de l'or ou de l'honneur primait sur le nain.
« Vous leur demanderez aussi de faire une offre pour votre libération. Je connais votre amour de l'or, j'espère juste qu'elle ne me fera pas douter de votre valeur. Prenez votre temps. »
Merydwïn lui fit son plus beau sourire. Pendant que le nain digérait ces informations à défaut de la salade, elle pouvait mettre à jour son carnet.
Heimda Muspellheim
Visiteur
Ca y est, se dit Heimda, on rentre dans le vif du sujet. Ils ont posé leurs demandes.
Par contre, il lui avait fallu faire preuve de sang-froid pour ne pas exploser de rire. Car après tout, elle ne faisait que répéter des ordres venus de plus haut. Et il avait appris que cela ne servait à rien de se moquer des pauvres subalternes.
Il poussa les 2 parchemins, la plume et l'encre et s'adressa à Merydwin
Pour tout c'qui concerne le Thaïn et ma personne vous oubliez. J'lui ai déjà écrit et lui ai demandé de n'pas intervenir concernant mon cas. Quant à Hagnûr, j'lui ai dit que tant j'revenais pas c'est qu'tout va bien. Et c'est Krajnisson, pas Krajnichon. C'est pas parcqu'il vous en manque qu'faut en mettre partout.
Pour vos aut'demandes, j'en parlerai devant plus de monde, pas dans une auberge miteuse. Car si j'suis venu c'est aussi pour une raison bien précise mais comme j'aime pas m'répéter autant l'faire devant vos responsables. Sauf si vous avez l'droit parler et d'prendre des décisions à leur place.
Et pour qu'les choses soient claires entre nous, et qu'vous arrêtiez d'me prendre pour un con, jamais j'donnerai la moindre information sur mon Peuple et mes connaissances, sauf si mon Roi m'autorise. Mais j'imagine qu'on vous oblige à l'faire.
Maintenant si vous voulez pas en profiter pour discuter, j'vais prendre l'air. Car ct'ambiance m'donne mal au crâne. Vous v'nez ?
Heimda se leva de sa chaise, fit un pas vers la porte et se tourna vers l'elfe pour lui montrer qu'il ne cherchait pas à s'enfuir où à l'emmerder en sortant seul directement.
« Assis ! »
L'elfe ne plaisantait nullement. Elle était même prête à faire exploser quelques morceaux du nain. Il fallait bien se douter qu'un Barbu ne serait jamais aussi intelligent qu'un elfe. Pourtant l'étiquette lui dictait de proposer avant d'obliger. Oragie avait raison, elle était beaucoup trop polie et indirecte pour qu'un débris pareille puisse comprendre. Parfois, la violence était la seule manière d'amener une idée dans le cerveau des imbéciles. Kalina avait sans doute raison aussi.
« Voyez-vous quelqu'un d'autre dans cette auberge ? Il n'y a personne.
En tant que diplomate de l'Empire, j'ai l'honneur douteux de négocier avec tout ce qui est jugé intelligent et intelligible en Ecridel, selon la méthode que je juge la meilleure. Ma récompense ou mon calvaire, au choix. »
Merydwïn attendit que le nain percute. Elle poursuivit de son ton monocorde.
« Mon offre est simple : vous coopérez et votre séjour ici sera bref, voire relativement confortable. Sinon, je devrais trouver un autre moyen de vous rendre utile.
Si vous aviez choisi d'écrire à vos amis, les choses auraient été plus simples. Vous savez parler aux nains puisque vous en êtes un. En outre, les informations que je souhaite obtenir sur le démon Körgh sont une demande personnelle … qui arrangera tout le monde, si on y met un terme.
Quant à l'offre … il faudra bien y venir un jour. Votre peuple monte en puissance alors que le mien a subi de graves pertes. Je ne puis me permettre de négliger le moindre geste. Une lettre à vos amis aurait pu leur expliquer votre situation et éviter quelques actes stupides. »
L'elfe fit une dernière pause.
« Réfléchissez cette nuit. Demain matin, il faudra me dire si vous préférez l'auberge miteuse ou le cachot des Elendaë. Bonne nuit. »
Trop tendre, bien trop tendre.
Mery n'était pas faite pour garder un prisonnier et encore moins pour le faire parler. Elle avait déjà désobéi aux ordres de tuer le nain fou et voilà qu'à présent elle l'avait échanger contre l'un des nains coupable de la destruction de Tilador.Un tel échange ne rimait à rien, surtout si elle ne savait pas maitriser le prisonnier.
Furieuse Oragie déboula en trombe dans l'auberge, d'un pas aussi rapide que le permettait son état convalescent elle s'avança vers Mery et la gifla violemment.
Tu devais tuer le nain.
Au lieu de ça tu l'as échangé contre le premier venu. Si il a proposé de prendre la place de son ami c'est qu'il a une idée derrière la tête, tu as joué son jeu.
Soufflant quelques instants elle en profita pour jetter un regard dédaigneux sur le nain.
Pourquoi n'est il pas attaché?Pourquoi est il en bon état? Pourquoi êtes vous dans une auberge?
Bon dieu Mery c'est ton prisonnier, pas ton nouvel ami qui fait du tourisme. Si il parle c'est uniquement pour répondre à tes questions, la seule partie de son corps autorisé à bouger c'est sa langue pour nous livrer les informations que nous voulons connaitre.
Tu n'es pas faite pour les interrogatoires, apprend à t'endurcir pour ton bien comme pour le notre.
Un peu calmée elle souffla à nouveau avant de se pencher à l'oreille de l'elfe.
Veux tu que je l'interroge à ma façon?
Crois moi qu'il changera de ton.
Merydwïn fut surprise par l'arrivée tumultueuse d'Oragie. Elle faisait vraiment peur. L'elfe avait les nerfs d'une vieille femme hystérique. Elle écouta son discours les yeux grands ouverts et les oreilles aussi. Mais bien sûr ! Oragie allait être utile.
Et Merydwïn éclata de rire.
« Ma chère Ora, c'est le prisonnier que tu es sensé terrifier, pas moi. Tu sais bien que je t'ai déjà avoué mes secrets les plus infâmes.
Heimda, je ne vous présente pas Oragie, vous la connaissez déjà très bien. Considérez-là comme un avant goût du cachot dont on parlait tout à l'heure.
Oragie, sois gentille et ne me casse pas les oreilles, je te laisse le nain pour la soirée. »
Maintenant l'Elémentaliste pouvait faire ce qu'elle voulait, tant que personne ne l'empêchait de dormir.
Heimda Muspellheim
Visiteur
Heimda dut admettre que cette elfe, Oragie, avait vraiment une certaine prestance. Elle méritait bien son nom de par son caractère et ses actions. Il comprenait mieux maintenant en la voyant pourquoi elle était aussi crainte par les autres Peuples et même par le sien. Le seul bémol, c'est qu'elle possédait encore de nombreux bandage et devait s'appuyer à la table pour parler. Comme Merydwin était monté dans sa chambre il s'adressa donc à la nouvelle venue
Bon, j'crois qu'tout l'monde a besoin d'une bonne nuit d'sommeil. Vu votre état, vous n'pourrez rien faire avant demain d'toute façon. Comme j'imagine qu'vous pensez encore qu'vais tenter d'menfuir, pour dormir j'vais mettre dans la réserve. Vous n'aurez qu'à mettre un obstacle devant la porte et dormir à côté. J'pense pas qu'l'aubergiste vous refuse ça.
Heimda alla s'enfermer dans la petite pièce qui n'avait en effet aucune issue. Il en profita pour se rassasier car de toute façon il devrait bien s'habituer à cette nouvelle cuisine.
Au petit matin, il entendit qu'on dégageait et ouvrait la porte. Il sortit et alla s'installer à la table où les 2 elfes l'attendaient.
Bien maintenant qu'tout l'monde est détendu, on va pouvoir parler.
C'que vous avez dit vis-à-vis du Khorg et d'votre royaume ne m'étonne pas et c'est la raison d'ma venue. Pour l'premier, c'est vrai qu'nous avons beaucoup plus d'renseignement qu'vous. Et ça tombe bien qu'vous soyez très intéressées par sa capture ou destruction car dans c'cas j'pense qu'vous avez tout intérêt à m'soutenir face à un d'vos officiel pour c'qui concerne vot'royaume. Sur c'point précis comme vous n'avez pas l'autorisation d'décider, allons directement voir vot' chef à Asteras plutôt qu'perdre not' temps dans ct'auberge.
Et pour qu'vous compreniez bien, j'suis ici d'mon plein grès et j'veux résoudre pas mal d'problème qui nous concerne tous. Alors j'voudrai bien qu'on évite les m'naces ou autres trucs qui n'front rien avancer. D'plus, vous aurez beaucoup plus à y gagner.
Heimda les regarda tour à tour et espérait bien qu'elles ne soient pas aussi bêtes et bornées que certain de son Peuple.
Tyr regarda les montagnes et pensa a son frère chez les elfes....de sa tristesse explosa un rire joyeux et tonitruant qui se répercuta dans les vallées a ses pieds.
Baldr lui demanda :
Qu'est ce qui te fait rire frérot ?
Et Tyr lui répondis:
c'est qu'avec Heimda ils ne vont pas rigoler tous les jours
Et les frères éclatèrent ensemble de rire !!!
Merydwïn revint dans la salle de l'auberge. Le nain était déjà en train de palabrer. Qu'importe, elle avait tout le temps du monde. Et maintenant qu'Oragie était présente, elle pouvait même en faire ce qu'elle voulait. L'elfe aux cheveux bleus s'était bien remise de ses blessures. La flamme de la vengeance brillait dans ses yeux. Elle allait être exaucée, Merydwïn avait d'autres choses à faire, peut-être plus pressantes.
Il y avait une montagne de courrier à traiter. Et ça ne s'arrangerait pas. Elle prit Oragie à part, pour lui relater l'échange et les propos de Krigam. Cependant, elle doutait vraiment que l'elfe soit venue pour soutirer des informations aux nains, enfin, ce n'était pas la raison principale.
« Oui, je suis très intéressée par le Körgh. Et sans doute par le reste. Mais vous faites erreur. Aucune autorité de l'Empire ne vous attend.
J'obtiendrai ce qu'il me faut avec ou sans vous. Vous m'avez dit que me bague n'était pas terrible n'est ce pas … malheureusement pour vous, cette bague signifie que je peux faire ce qu'il me plait vous concernant. Moi et moi seule.
Par ordre du Roi.
Ce qui veut dire, petit malin, qu'il n'y aura ni gardes, ni justice pour vous. Vous dépendez directement du bon vouloir des Elendaë et des Arcantistes.
Ce qui veut dire, que si vous mangez, c'est parce que je le décide, si Oragie peut vous torturer, c'est parce que j'en donne l'ordre, si vous souhaitez parler, je décide où et à qui.
Si vous souhaitez parler aux Conseillers, c'est moi que vous devrez convaincre que ça en vaut la peine.
Et je veux le Körgh en échange. »
Heimda Muspellheim
Visiteur
Les gobelins sont idiots, les trolls ne sont que des abrutis, les elendaës sont stupides et les orcs sont débiles.
Mais là, Heimda commençait à se demander si les 2 elfes ne cumulaient pas toutes ses tares. Il respira un bon coup puis parla
Vous voulez l'khorg ? Et vous comptez y arriver tout seul avec tous vos problèmes d'collaboration entre vous ? Même s'vous arriviez à vous coordonner, z'avez aucune chance contre lui et son armée, j'peux vous l'affirmer. Il nous a battu et on a fait d'même avec vous, l'calcul est simple. D'plus, jamais les autres Peuples vous autoriseront l'passage, donc vous y arriverez amoindri ou pas du tout.
C'est comme pour vot'royaume sur l'déclin. A quand les prochaines attaques d'Holdars qui vous f'ront perdre encore plus d'territoires et qui massacreront tout sur leur passage ? L'histoire a montré qu'seul vous n'y arriverai jamais. D'puis l'temps, ils ont surement eu plus d'ressources qu'vous pour continuer à grossir leur armées et qu'la vôtre a été réduit à néant auparavant. Sachant qu'en plus, ils pourront frapper et détruire n'importe laquelle d'vos cités sans qu'vous n'puissiez riposter à temps.
C'que j'propose est simple. Faisons-le ensemble car nous avons tous à y gagner. Même si on s'déteste on n'a pas l'choix. Pensez-y. On peut en parler plus longuement s'vous craigniez qu'c'soit pas honnête.
Vot' pouvoir s'arrête à moi, c'est pourquoi j'voulais voir quelqu'un qui a autorité et l'pouvoir prendre des décisions. Mais rien n'empêche de l'voir ensemble.
Maintenant à vous d'voir.
Cette fois-ci, il espérait vraiment qu'elles aient compris et qu'elles veuillent bien en discuter pour faire avancer ses propositions. Comprendraient-elles tous les enjeux ? Mais allez savoir où s'arrête la prétention hautaine des elfes.
Un sort fut lancé contre le nain...tout du moins une tentative.
L'état d'Oragie ne lui permettait pas d'incanter...pas encore. Elle devait se défouler, pas spécialement pour faire parler le nain mais surtout pour évacuer sa colère, un simple plaisir de faire mal à assouvir.
Alors elle du attendre, résignée à subir la logorrhée de l'ivrogne un moment encore. Il continuait de parler, encore et encore ne se rendant pas compte de la position dans laquelle il était. Il semblait savoir certaines choses sur le khorg, des choses intéressantes; qu'il allait finir par donner de gré de force.
Nabot, tu sais certaines choses sur le Khorg et nous serons les seuls à t'interroger donc inutile d'esperer rencontrer quelqu'un de plus haut placé.
Il n'y aura pas d'alliance avec vous.... jamais.Plus qu'un différent entre notre deux peuples c'est une haine viscérale et absolue que je ressend à votre égard. Si nous devions comparer les dégats causés par le démon et les dégats causés par les nains, le khorg serait loin derrière vous. Je vais même être plus clair je préfererais m'allier au khorg pour vous terraser que de m'allier à vous pour le battre.
La destruction de Tilador à engendré une guerre qui ne s'arretera qu'a votre mort, avant cet acte je vous aurais choisi même contre les elendae mais à présent il n'est plus de retour en arrière possible.
Maintenant que je me suis fait parfaitement comprendre et que j'ai brisé tes illusions sur une entente entre nos peuples tu va pouvoir vider ton sac et nous livrer tes informations.
Tu peux refuser de coopérer bien sur mais je te jure que je prendrais du plaisir à te délier la langue alors fait attention à ce que seront tes prochains mots.
Cette tirade l'avait fatiguée mais curieusement elle se sentait mieux....tellement bien même qu'elle se sentait en état d'incanter.
Heimda Muspellheim
Visiteur
Heimda commençait à en avoir marre. Donc, il se dit qu'il valait mieux leur filer ce qu'il voulait comme ça on sera débarrassé. Et puis tant pis pour ces demandes, rien qu'à voir la mégalo et la psychopathe ça n'aurait jamais marché.
Bon, alors l'Khorg. Vous l'avez d'jà vu, vous savez à quoi il ressemble. Il a toujours son armure infernale, son fouet ardent et ses 2 épées de feu. Il manipule à la perfection la magie du feu, d'la terre et d'l'air grâce à ses pillages. Contrairement à c'que pensent les Centaures, il nous a même envoyé un sort d'Lune. Quant à la magie d'la nature, demandez aux sylvains. Il a une endurance hors du commun et une force mentale impossible à passer pour un mage.
Son armée s'compose de tout c'qui est mort-vivant, squelettes, races, animaux, etc… Il possède même certaine chose mi-bio, mi-mécanique, j'saurais pas l'définir. Mais c'est des sortes d'petites tourelles très vicieuses. L'un d'nous a cru même repérer un autre démon mais pas dans l'même genre. Cependant, il a pas eu l'temps d'bien voir car il a été vaincu trop rapidement. P't-être qu'il en a réuni d'autres depuis.
Quant à son lieu, il s'situe au nord-ouest de Karad, dans une mine d'ressource qui appartenait aux Nains auparavant. Vous pouvez pas vous trompez, c'est au bout d'la rivière Sorlin, côté Nain. Son antre s'divise en 4 niveaux avec une petite entrée. Les 2 premiers font la moitié de Tilador, l'3ème le double et l'dernier à peine la taille d'l'auberge, surement sa chambre. Il y avait d'nombreux cadavres, caisses et autres fabriques car il semblerait qu'ils s'équipent bien, notamment d'médénite. Cependant, l'plus délicat est un p'tit boyaux, trop petit pour nous, qui lui permet d'accéder à chaque étage et d'pouvoir lancer ses sorts dans l'dos des troupes.
Voila, j'espère qu'vous avez bien tout noté. Maintenant, j'ai franchement plus envie d'négocier une entente, et vous non plus d'ailleurs. Alors on fait quoi ?
Merydwïn n'en crut pas ses oreilles quand le nain finit par craquer. Elle se préparait déjà à une longue semaine de cris et de sorts. Une partie d'elle était curieuse de savoir combien de temps un esprit pouvait tenir dans une situation désespérée. Est-ce que voir la souffrance du nain apaiserait un peu la sienne ?
Elle bondit gauchement pendant que le nain débité son discours, saisissant rapidement les papiers et la plume qui trainaient encore sur la table. Elle se mit à écrire fébrilement, ne voulant manquer aucune information et ponctuant le récit du nain par des petits grognements. L'ignoble rat se faisait un malin plaisir à parler aussi vite qu'il pouvait, sans doute pour lui faire payer le temps perdu dans l'auberge. Mais qu'importe, il pouvait avoir l'égo tant qu'elle avait les informations.
Malgré elle, l'elfe ne put cacher sa joie. La politique était un jeu subtil, elle espérait que ce nouveau pion pourrait servir convenablement ses desseins de grandeur.
A la fin de son discours, l'elfe était aussi essoufflée que le nain, et son poignet lui faisait mal. Elle prit un instant pour réfléchir à tout cela.
« Merci. J'en prends bonne note. »
Le Barbu avait été suffisamment réticent pour qu'elle n'ait plus envie de le voir de toute sa vie.
« Ma promesse est toujours valable. Si vous souhaitez rencontrer des officiels de l'Empire, conseillers ou maitre de guildes, je peux m'arranger pour que cela se produise. Sinon, on peut passer directement au moment où les nains font une offre pour vous libérer. J'ai déjà informé le Thain dans ce sens. »
Elle sentait que cette réponse ne plairait pas à Oragie. Enfin, elle avait eu ce qu'elle voulait, pour la suite, ils pouvaient faire ce que bon leur semblait.
« En attendant, si vous souhaitez quelque chose en particulier, faites moi signe, je serai en train d'écrire un peu plus loin. »
Heimda Muspellheim
Visiteur
Heimda fut surpris de sa réaction. Il s'attendait à être torturé juste pour le plaisir. Il continua donc sur un ton plus calme et plaisant
Franchement, si vous même croyez pas qu'c'est possible de s'battre ensemble, j'vois pas comment j'convaincrais vos officiels. Tout dépend d'vous.
Pour vot' offre, j'crois pas qu'vous ayez d'la bière ? Mais sinon, j'voudrait bien avoir au moins 5-10 minutes d'sortie car j'trouve vot' auberge un peu cloque. Vous inquiétez pas j'compte pas en profiter une fois dehors.
Et juste pour savoir, vous avez d'mandé un montant ? Ou vous avez un minimum ?
Heimda savait que son temps ici serait long. Autant l'agrémenter.
Bon il avait fini par parler... quelques détails étaient intéressant comme le fait que le démon avait à présent une armée et que l'on connaissait à présent l'entrée de son repère. Ils connaissait toutes sortes de magie.... des livres de sorts devaient donc se trouver en sa possession, voilà qui était prometteur.
Quand au fait qu'il possédait une endurance énorme et une force mentale absolue.... foutaises que tout cela. Oragie restait persuadé qu'elle passerait les défenses mentales du khorg et saurait le faire souffrir.
Il faudrait battre les centaures et nains de vitesse, leur alliance risquait de poser problème mais rien d'insurmontable si tout était planifié correctement.
Il restait à gérer les sylvains, bien sur on en entendait tellement peu parler qu'on pouvait les croire mort ou reclu à vie dans leur foret... mais peut être étaient ils allié en secret aux nains ou centaure.
Perdue dans ses réflexions, elle entendit le nain demander à sortir.En effet un peu d'air aurait été agréable tant l'odeur du nain imprégnait la pièce.
Tu va pouvoir sortir nain, ainsi tu en profitera pour boire, t'aérer et te laver; la dernière tache me semblant la plus urgente. Inutile par contre de t'enfuir je t'ai lancé un sort entravant tes déplacements.
Pour le montant de la rançon il y a deux prix, celui ou tu es rendu difficilement reconnaissable et celui ou tu reviens chez les tiens quasi intact.
Sort à présent et parle moi des sylvains, vous avez surement tenté de négocier avec eux, sont ils vos alliés?
Heimda Muspellheim
Visiteur
Heureusement que Merydwin était responsable de la diplomatie elfique et du sort d'Heimda. Car si c'était Oragie qui devait s'en occuper, se serait véritablement une catastrophe. Par contre elle faisait très bien son boulot de gardien sadique.
Heimda profita de sa sortie pour se laver dans l'eau du fleuve, car contrairement à ce que les elfes pouvaient penser, son peuple était propre. Il trouvait amusant aussi de voir ses 2 gardes se lancer des sorts de protection car lui-même se trouvait tout nu pour se toiletter, sans armes ni protections. Il aurait bien barboté dans l'eau mais finalement ça les aurait énervées pour rien et ce passage avait déjà été fait.
En sortant de l'eau, il en profita pour parler à Oragie
Pour les sylvains, j'croyais qu'ils étaient vos cousins, donc qu'vous seriez plus proche qu'nous. Mais j'ai cru comprendre qu'vous étiez en aussi bon terme avec eux qu'avec nous. Comme quoi, z'êtes vraiment seul. Cependant, il est vrai qu'nous avons eu des démêlés avec eux et leur forêt, y'a quelques temps déjà. Mais j'ai essayé d'avoir des rapports avec eux, hélas, qu'n'ont rien donné d'intéressant.
Heimda ne savait pas si les elfes craignaient de se retrouver seuls contre tous ou voulaient juste connaître l'avancées des relations diplomatiques des autres Peuples. L'un dans l'autre, c'était pareil.
Au moins une chose était sûre. Oragie faisait peur.
Après un moment de tension, les choses semblaient se calmer. Les courriers reçus confirmaient les dires de Heimda. Et la présence des Centaures rendaient l'endroit peu sûr. Enfin, Merydwïn avait trouvé des personnes ayant envie de discuter avec un nain. Les choses n'allaient pas si mal que ça.
« Les elfes sont solitaires par nature. Ce n'est pas une question de vouloir ou non être seuls, nous avons tendance à détester les contraintes et à favoriser l'indépendance. Pour les mages, c'est une qualité essentielle, elle renforce notre créativité … mais elle n'aide pas à créer une armée. »
Elle attendit que le nain ait fini de polluer l'eau de Tilador. Même si elle devait rester polie, Merydwïn savait qu'une chose ne changerait pas, elle haïrait les Barbus jusqu'à sa mort, avec le sourire s'il le faut.
« Je doute que nos peuples puissent devenir alliés un jour. Je ne suis pas sûre de pouvoir le supporter. Nous sommes trop impliqués dans les conflits pour qu'il soit possible d'oublier toutes ces morts. Mais il est aussi vrai que nous avons des ennemis communs, qu'il est impensable de laisser en liberté sur le sol d'Ecridel.
En attendant leur mort, il est sans doute possible de ne pas s'entre-tuer à vue … et peut-être que les générations futures nous pardonnerons nos errements.
Maintenant que vous êtes propre, allons négocier, j'ai trouvé un nouvel endroit à vous faire visiter. Après, à vous de convaincre vos interlocuteurs. »
L'Elfe avait fait son baluchon, elle laissa le nain la suivre sous la surveillance d'Oragie. Quoique, Oragie surveillait peut-être plus Merydwïn que le prisonnier.
Citation :[HRP : La suite des négociations se déroulera ailleurs, en privé, les personnes souhaitant intervenir devront prendre contact avec Heimda Muspellheim ou moi-même pour une intervention officielle. Avec un MJ pour des choses plus vicieuses.]
Citation :La suite des négociations se déroulera ailleurs, en privé,
Déception du publique....
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