Un curieux nain

[Pludencre]

Krigam allait répondre à Komodo lorsqu'un braillard le menaça dans son dos. Il fut surpris et se replia un peu plus loin, effrayé. Aucun son ne sortait de sa bouche.

Ce nain passait son temps à crier. Si au moins c'était sur des elfes...

[Tyr Muspellheim]

Le fou recula et la hache s'abbatta sur un gobelin qui n'avait rien a faire ici.

Krig ne semblait pas avoir eu le temps de ramasser du sang ce qui rassura Tyr. Il n'entendait rien aux choses de la magie et sur ce sujet il se reposait depuis bien trop longtemps sur Heimda.
Mais du sang frais cela ressemblait bien trop a de la nécromancie pour être honnête.

Il fallait les mages de la capital pour juger la fiabilité de cette rune:

maintenant on rentre en ville vieux fou

[Hagnûr Krajnisson]

Du sang frais... Evidemment, cet ingrédient n'était pas sans laisser Hagnûr perplexe. Il partageait l'avis de Baldr selon laquelle cette histoire commençait à tourner à un sombre rituel de magie noire. Krigam était-il un Nahgoth potentiel? Le Gardien du Roc chassa vite cette idée de sa tête. Après tout, si ils avaient fait tout ce chemin et bravés tant de dangers, s'arrêter si près du but aurait été stupide. Il valait mieux tenter, quitte à rester sur le qui-vive au cas où les choses tourneraient mal.

D'ailleurs, le destin semblait les encourager dans ce sens puisqu'un petit groupe de gobelins s'approcha des Nains. Des réserves de sang arrivées tout spécialement pour satisfaire aux exigences de Frappe Rune. Sans attendre, Hagnûr se lança au contact, vite rejoint par ses compagnons.

Une fois les misérables créatures éliminées, Hagnûr vit Tyr devenir à moitié fou. Décidément, le frère d'Heimda avait le don pour se faire remarquer et rendre la moindre situation extrêmement pénible. Hagnûr se demandait vraiment comment les Muspellheim pouvaient le supporter alors qu'il semblait s'évertuer à toujours tout faire rater. Sans cacher un soupire d'exaspération, le Gardien des Runes se précipita vers Tyr pour le retenir dans son élan et l'empêcher d'asséner un coup à Krigam. Il se retint de ne pas lui coller une claque au passage.

"Assez, Tyr Muspellheim!" Tonna Hagnûr d'un air autoritaire. "Personne n'touche à Krigam. Nous avons promis d'l'aider, nous avons traversé la moitié d'Ecridel pour cette quête, on va pas tout faire rater maintenant! Nous allons laisser Maître Frappe Rune mener son expérience jusqu'au bout!"

[Komodo]

"Mais laissez Maître Frappe-Rune et Krigam parler un peu ! Vous l'interrompez sans cesse. "

[Pludencre]

Krigam se dirigea, comme on l'avait demandé vers la capitale. Il profita de cet instant pour parler à lui-même.


- Dire que l'auteur du manuscrit a fait son périple en à peine un an.
- Oui, Krigam, mais d'après ce qu'on a réussit à déchiffrer, il a été aidé, curieusement. C'est même outrageant.
- C'est ce qui fait la légende !
- Oui, l'auteur se qualifie de "héros"...
- Mais tracer la rune avec du sang est un peu contraire à ses principes ?
- Non, Krigam, il fallait la tracer avec cet ingrédient.
- Nous devons faire exactement la même chose.
- Le sang était d'être intelligent, même si ce n'est pas précisé.
- Les loups ne feront pas l'affaire ? Les gobelins... pas sûr...


Il continua à marcher, plonger dans ses pensées...

[Tyr Muspellheim]

Vous êtes assoiffé de puissance et en oublié les principes de sécurité !
Des sages doivent trancher la question et non pas des aventuriers avides de pouvoir!

En écoutant ses paroles Tyr se souvint de cette épée tellement puissante qu'elle avait failli le dominer....

[Pludencre]

- Assoiffé de puissance ?
- Krigam, c'est lui qui annonce cela en brandissant son arme contre les siens ?
- Il n'a pas toute sa tête, je dois dire.
- Oui, la raison n'est pour lui qu'un lointain souvenir.

Krigam gloussa, avant de se raviser : la hache du guerrier n'est pas loin de sa bedaine...

[Komodo]

Krigam, on va peut-être rencontrer un dragon prochainement, quelles runes ou sorts connaissez vous qui pourraient nous être utiles ?

[Hagnûr Krajnisson]

Krigam continuait sa route au nord comme si de rien n'était. Hagnûr, qui commençait à être très énervé par l'attitude du nain qui s'exposait toujours sans sourciller aux dangers, l'interpella:

"Maître Frappe-Rune, ne vous aventurez pas si loin! Il y a un dragon au nord, vous devez rester à l'abri loin du combat! Revenez derrière nos lignes!"

[Pludencre]

- Un dragon...
- Oui, Maître Frapperune, une grosse boule avec des ailes couverte d'écailles. Parfois, ça transforme des nains en viande grillée. Mais ça ne fournit pas de bière.
- Je sais ce qu'est un dragon ! Je réfléchissais. C'est un être intelligent paraît-il.
- Oui, trop pour que nous le chassions seul.
- Mais voulons-nous vraiment le tuer ?
- Nos escl... compagnons le désirent.

[Hagnûr Krajnisson]

Un combat acharné avait opposé les Nains et leurs alliés centaures au gigantesque dragon. Une bataille épique digne des légendes, que des générations de ménestrels conteraient sans doute à Karad. La pensée réchauffait le coeur de Hagnûr. Tant de morts chez les leurs à cause de cette créature, et tant d'intensité dans le combat. Rarement le gardien des runes avait été si concentré contre un ennemi. Il s'en sortait bien, la magie runique lui avait permis de sortir quasiment indemne de cette lutte acharnée, mais il n'arrivait pas à croire que le petit groupe avait réussi l'exploit de terrasser la créature.

Mais les nains reprirent vite leurs esprits. Il n'était pas question de traîner trop longtemps dans cette grotte. Le Gardien du Roc prit les choses en main et demanda à ses compagnons de récupérer autant d'écailles qu'ils pouvaient en trouver. Des écailles de dragon, une denrée des plus rares et très prisée des grands forgerons nains. En outre, il s'approcha lui même du cadavre et entreprit de récupérer les yeux du dragon, utilisant à la fois son affinité avec la magie et son habileté avec la hache et la pioche pour les extraire de leurs orbites. Deux yeux de dragon, un cadeau de choix pour le Thaïn qui pourrait les exposer dans son Trésor, en preuve éternelle de la victoire contre le Ryû.

Enfin, Hagnûr proposa à ses compagnons de trancher la tête du dragon afin de la rapporter à Karad Zirkomen, où elle ferait une ornementation légendaire pour le siège de la Confrérie du Roc, preuve de la puissance de celle-ci.

Une fois ces détails réglés, Krajnisson appela Krigam Frappe Rune;

"Maître Krigam, vous p'vez vous approcher! La bête est terrassée. Vous vouliez l'sang d'une créature intelligente: vous en avez assez pour réaliser toutes les expériences qu'vous voulez... Dans la limite de l'Honneur Khazad évidemment. Servez vous, qu'on en finisse au plus vite avec cette histoire de rune d'invincibilité. Et dites nous où vous voulez qu'nous vous emmenions ensuite pour la créer."

Aux membres de la Confrérie présents, Hagnûr adressa un murmure inaudible pour les autres:

"Il faudra rester vigilants. Je ne veux pas qu'ce Krigam fasse n'importe quoi, et cette histoire d'sang ne m'plaît pas beaucoup. Ah, et aussi... Surveillez Tyr, il faudrait pas qu'il fasse tout rater."

[Pludencre]

Krigam s'approcha du nain. Il prit un caillou et le lança sur le dragon. Il n'aimait pas les surprises, comme un gros lézard qui se réveille par exemple.

On lui avait déjà fait le coup, des gobelins qui l'assistaient avaient feint le sommeil pour voler toutes ses possessions.


- Merci pour le sang. cela suffira en effet. Nous devons aller rapidement à l'endroit où il faut tracer la rune.
- Au pic du Faucon, Krigam, pour que le sang ne coagule trop vite.
- On peut emprunter un de vos poneys pour aller plus vite ? Surtout qu'ils parlent, c'est plus plaisant.
- Cela m'évitera de te houspiller.

Krigam se mit à recueillir du sang dans une flasque, dont la propreté laissant à désirer.

[Heimda Muspellheim]

Baldr avait relaté à son frère toute l'expédition depuis l'échange et alors qu'Heimda s'approchait de Krigam, il entendit ce dernier se parler à lui-même :

- Oh, bonjour le nain ami des elfes !
- Krigam, tu vas le vexer.
- On l'a croisé lorsqu'il se rendait chez les grandes oreilles ? Non ?

Il le regarda un instant, interloqué de ce qu'il venait d'entendre.

Après avoir sauvé tes fesses à cause d'ton incompétence et d'être revenu entier d'chez les elgis, j'avais ramené d'la bière afin d'discuter calmement. Mais j'ne trinque pas avec quelqu'un qui m'traite d'ami des elfes.

D'plus, maintenant t'vas m'laisser ton livre afin qu'on l'étudie. Car autant Krigam n'est qu'un doux dingue, autant j'n'ai aucune confiance dans l'esprit d'Frappe-Rune. Et m'oblige pas à demander à Tyr d't'exploser les genoux pour c'bouquin, ça lui ferait vraiment trop plaisir.

Et une dernière chose qu'j'viens d'remarquer, comment s'fait-il qu'tu puisses lancer des sorts d'chaman ? Car j't'ai vu lancer c'que les centaures appellent l'esprit d'la terre, ayant été avec eux pendant quelques temps.

Heimda tendit la main. Il avait le regard sombre et l'air un peu énervé par la colère. Surement dû à son passage chez les elfes.

[Pludencre]

La colère monta en flèche. Heimda voulait prendre l'oeuvre de sa vie, son but ultime.

- Mon manuscrit reste avec moi !!! C'est MON livre !
- Calme-toi, Krigam, il plaisante.
- JE NE CROIS PAS, CE NAIN VEUT LE DONNER AUX ELFES !
- Non, tu te trompes.
- ALORS POURQUOI NE NOUS LAISSE-T-IL PAS TRANQUILLE ?
- Il veut tout savoir, j'en ai bien peur.
- MEME SI LE NAIN COLERIQUE VEUT NOUS TRANCHER, JE PREFERE BRULER LE LIVRE QUE DE LE LAISSER AUX ELFES !


S'en suivirent un flot de paroles incompréhensibles, parsemées de grossièretés. Krigam était en rogne et se livrait à une bataille entre ses deux personnalités.

[Tyr Muspellheim]

Bordel de nom de nom !!!! Si j'entends encore une personne dire que mon frère est ami avec des elfes je suivrais les conseils du vieux fou .....l'immolation par la barbe me semble en effet une solution des plus appropriées !

[Heimda Muspellheim]

Heimda attendit que le fou se calme, et lors d'une halte pour la nuit, il s'approcha de lui, ainsi que son frère Tuisto qui se mit derrière lui dans une posture impressionnante et pour s'assurer qu'il ne fasse pas de bêtise.

Bien maintenant qu't'es détendu, on va pouvoir parler. Alors écoute-moi bien car j'ne l'répéterai pas 2 fois.

T'es sorti d'nulle part et tu nous as foutu dans une merde noire avec les elfes. Pour t'sauver la peau j'ai dû m'faire prisonnier des elfes, c'qui a plus qu'énervé notre Thaïn et ça m'a filé des sueurs froides pendant 2 semaines infernales.

Ensuite, t't'es baladé dans la moitié d'Ecridel en laissant l'soin à mes compagnons d'régler toutes les emmerdes qu'tu soulevais par tes conneries.

Et pour finir, tu veux faire une invocation avec du sang, chose qu'nous n'avons jamais entendu parler dans notre école de magie à Karad. Et tu manipules d'la magie qu'est pas d'chez nous.

Alors ça commence à faire un peu trop, surtout l'dernier point. Sachant qu'depuis quelques temps, y'a un peu trop d'monde qui s'amuse avec la magie démoniaque et par extension l'utilisation du sang.

Ainsi tu comprendras qu'j'ai d'sérieux doutes concernant c'que tu souhaites réaliser. D'autant plus qu't'es complètement siphonné.

Donc ton choix est simple : tu m'donnes ton livre, on l'étudie afin d'vérifier qu'y'ait pas d'entourloupe, on t'le rend et on continue l'voyage. Ça c'est la solution calme.

Si tu refuses, ou qu'tu recommences à partir en vrille, ou qu'tu cherches à négocier ; je t'casse les bras à coup d'météorite, on prend l'livre et tu continueras l'trajet attaché comme un saucisson.

Alors ?

Heimda avait parlé calmement sans cesser de regarder le fou droit dans les yeux. Il s'apprêtait surtout à agir s'il tentait la moindre chose ainsi que son frère.

[Pludencre]

- Oh, il est sérieux.
- Apparemment, Krigam. Mais nous n'obéirons pas.
- Mais nous n'avons pas le choix.
- Tu te fourvoies. Ecoute-moi.

Suivi un dialogue incompréhensible, et le visage du nain s'éclaira.

- Heimda, nous ne sommes pas disposés à te donner le livre. Mais je vais te lire à voix haute le passage concernant le dessin de la rune.
- Lis bien, Maître Frapperune, le manuscrit est bien endommagé.

Rumpel Tilskin avait combattu des elfes et triomphé de ces êtres diaboliques. [****] donné l'ordre de ramener un trésor [****]. Il avait découvert le secret [****]. La bataille l'avait épuisé. Grièvement blessé, il ne put [***]. Il devait faire honneur au Thain. Alors pour se donner du courage, il [****]. La gloire des nains était en lui. Il ne devait pas décevoir sa famille.

[*****************]

Il écrivit donc la rune avec [*****] le sang d'un cadavre encore chaud. Comme ce n'était pas un nain, il n'avait pas de scrupules [****].

Le tracé effectué, il pria les dieux pour [**********]. Puis, après un profond soupir, il chantonna.

Les nains connaissaient leur courage,
Face à de nombreux ennemis bouillant de rage.
Si Hrund triompha de cinq d'entre eux,
Ungi en vit quatre autres, plus affreux.
Six flanchèrent grâce à l'arbalète de Durzak.
Et Olg eut raison des derniers en [***] attaques.

Thuri choisit de les récompenser,
Et la rune d'invincibilité leur a accordé.


A la fin de sa chanson, une nouvelle énergie parcourut le corps de Rumpel. Plus de blessures, sa jeunesse était revenue. [****]

[********] A ce moment là, Rumpel comprit qu'il était invincible.

Krigam regarda Heimda, et referma le manuscrit. Une rune brillait sur la couverture.

- Nous avons réussi.
- Oui, le manuscrit est piégé. Krigam.
- héhéhéhéhé...

[Heimda Muspellheim]

Heimda poussa un soupir.

Trop de diplomatie avec les Centaures, les elfes et le Parlement lui avait fait perdre son calme. Il se rendait bien compte qu'il avait poussé le bouchon trop loin avec Krig rien qu'en voyant son frère Baldr qui prenait une posture défensive mais non pas en faveur de son frère mais plutôt pour le fou et même Tuisto n'avait pas trop aprrécié le discours d'Heimda.

Dans sa tête, il y avait un petit démon, qui ressemblait étrangement à Tyr, qui lui disait de météoriser Krigam. D'un autre côté, il voyait bien que sa fratie et ses compagnons le regardaient bizarement. Il devait se reprendre en main avant de faire des bétises. Et tant pis si le fou le menait en bateau.

N'adressant aucun mot au fou, il se leva et se dirigea vers Hagnûr et Komodo

Bon j'crois qu'j'ai besoin d'me défouler un peu. J'vais aller pulvériser un peu d'elfe, ça m'détendra. Toute façon j'crois qu'le Parlement validera jamais c'traité, non ?

[Muspellheim Baldr]

Soupir de soulagement de Baldr

[Pludencre]

Krigam était arrivé sur les lieux pour le tracé de la rune. Maintenant; il fallait la dessiner.


- Krigam, on pourrait demander à nos compagnons de se placer à chaque angle. Cela nous faciliterait le travail.
- Oui, en plus le sang coagule vite, il ne va pas falloir trainer.
- De plus, des bêtes pourraient être attirer par l'odeur.
- Oui, comme ces poneys que nous avons croisés !
- Non, je ne pense pas, ils parlaient.
- Et ?
- Ils sont plus intelligents que la moyenne. Et cela peut chagriner le nain ami des bêtes.


[HRP] J'adore embêter Heimda

[Tyr Muspellheim]

Hey ! Comme on se retrouve ....Allez, donne moi une raison de laisser libre cour a ma colère ...juste une .....

[Pludencre]

- Je n'en vois aucune, nain colérique. Et vous, maître Frapperune ?
- Aucune aussi. La rune ne l'intéresse pas, il préfère frapper et avoir mal.
- Oui, mais ne le provoquons pas.
- L'invincibilité est un concept trop compliqué pour lui ?
-chuuut !

[Pludencre]

- Les nains se placent ?
- J'ai l'impression, Krigam.
- Il nous restera qu'à tracer la rune et chanter.
- Encore faut-il reconstituer la chanson. Il manque une partie.

[Komodo]

Parlez-nous de cette chanson, qu'on trouve les passages manquants.

[Heimda Muspellheim]

Bon, on'y'est enfin. Faut s'positionner au coin d'la rune, c'est ça ? Alors allons-y.
Baldr, va au nord ouest dans les premières montagnes, comme ça t'auras une superbe vue en cas d'problèmes.

Galindra, monte un peu au nord ouest entre l'montagne et l'forêt.
Barnek, met toi au pieds d'la forêt au nord.
Komodo, bouge plus, sauf pour lancer des sorts et respirer.
Hagnûr, descend au sud dans les premières hauteurs.
Krigam, prend l'place d'Hagnûr.
Et Tyr, reste la à côté du fou.
Quant à moi, j'avais aller dans la forêt à l'ouest.


Pendant qu'on s'deplace, j'vais vous réciter la chanson qu'faudra chanter :

Les nains connaissaient leur courage,
Face à de nombreux ennemis bouillant de rage.
Si Hrund triompha de cinq d'entre eux,
Ungi en vit quatre autres, plus affreux.
Six flanchèrent grâce à l'arbalète de Durzak.
Et Olg eut raison des derniers en TROIS attaques.

Thuri choisit de les récompenser,
Et la rune d'invincibilité leur a accordé.

Allez on s'active !


Se tournant vers Krigam

Au moindre problème, Tyr s'en occupera. N'oublie jamais que tu m'dois une vie. Maintenant voyons voir tes dires et f'sons en sorte qu'les légendes renaissent ou restent des mythes.

[Pludencre]

- Ils sont en place ?
- Oui, Maître Frapperune.
- Alors commençons le tracé. J'espère que nous ne serons pas dérangés.
- Oui, mais des monstres vont venir ?
- les nains-piliers doivent rester immobiles, mais ne sont pas incompétents ! Ils devront les repousser.

Le nain sourit. Il sortit de sa besace le sang de dragon fraîchement extrait et son manuscrit pour comparer le positionnement des nains avec la rune. Satisfait, il rangea son livre. Plongeant sans état d'âme la main dans le liquide visqueux, il se pencha sur le sol et traça un trait reliant deux nains.

Le sang se mêla à la neige lui donnant une couleur pourpre, et l'odeur dégagée était très forte, voir incommodante. Mais cela ne semblait gêner aucunement le nain, concentré sur sa tâche. Les nains immobiles s'impatientèrent, on ne peut pas dire que rester sage sans pinte de bière est stimulant.

Plusieurs rugissements retentirent, et la montagne aux alentours commença à trembler. Il fallut peu de temps avant de voir des monstres peu courant des montagnes : des bêtes des neiges.

[Heimda Muspellheim]

Les bêtes avaient encerclées les nains au pire moment. En effet, ils étaient en train de se positionner pour faire la Rune et ne devaient faire en sorte qu'un des leurs soit toujours présent sur l'un des 7 points. Par chance la plupart des mages étaient derrière, sauf Heimda qui voyait le monstre lui courir dessus. Heureusement qu'ils avaient été méfiant vis à vis de Krigam et c'étaient déjà lancé pas mal de sorts. Maintenant il ne restait plus qu'à attendre qu'ils soient au contact et que le fou se dépêche.
De plus, si personne n'avait vu ces bêtes auparavant, c'est qu'ils ne laissaient aucun survivant....

[Pludencre]

[HRP : suite à un souci au niveau des monstres, je modifie légèrement]

Les bêtes s'approchaient à petits pas, cherchant à encercler ses victimes. Mais la réaction des nains fut plus rapide, et bien qu'ils avaient l'ordre de ne pas bouger, les monstres neigeux prirent des coups. Certaines succombèrent et d'autres choisirent la fuite. Trop blessée, une bête des neiges lança un rugissement effroyable, avant de se résigner à mourir, la fuite

Au milieu de ce tumulte, un nain accroupi au sol, lâcha un juron de satisfaction, avant d'ajouter.

- Nous avons presque fini, la rune est bientôt tracée !
- A nous l'invincibilité !

Au loin, un rugissement retentit, similaire à la créature agonisante, mais bien plus puissant. En prêtant l'oreille, on pouvait deviner qu'un monstre plus imposant approchait...

[Pludencre]

Krigam ne se souciait pas des actions des nains, il restait concentré sur le tracé de la rune. Lorsqu'un grand fracas indiqua que le chef des bêtes des neiges était tombé, le nain cria.

- Chantons maintenant ! Pour la gloire des nains !
- Oui, Krigam, il est temps.

Le nain se mit à fredonner la chanson.

Les nains connaissaient leur courage,
Face à de nombreux ennemis bouillant de rage.
Si Hrund triompha de cinq d'entre eux,
Ungi en vit quatre autres, plus affreux.
Six flanchèrent grâce à l'arbalète de Durzak.
Et Olg eut raison des derniers en TROIS attaques.

Thuri choisit de les récompenser,
Et la rune d'invincibilité leur a accordé.

[Pludencre]

Accompagnant le nain dérangé, les nains se mirent à chanter. Krigam était fier, tant d'années à parcourir le monde après son bannissement, tant d'années à vivre au crochet des autres, à mentir, voler, et n'ayant qu'un seul objectif en tête : la rune d'invincibilité.

Chaque parole prononcée ravivait ses membres meurtris, sa volonté, sa force... Chaque mot lui rappelait un souvenir, esclave d'un apothicaire elfe renégat, compagnon de voyage d'un chaman centaure, bandit au sein d'un groupe de gobelins, prisonnier d'une bande d'elfes sylvains...

Sa vie fut riche, mais son but l'obsédait. Peu à peu, il se détacha de toutes relations sociales, et sa double personnalité se fit plus présente. Vaincre la solitude est le quotidien d'un reclus, et Krigam avait la solution, se parler à lui-même. Plaidant la folie, il échappa de nombreuses fois à la mort.

Le rythme de son cœur était en symbiose avec celui de la chanson. il commençait à espérer à la réalisation de l'objectif de sa vie. Maître Frapperune exultait de joie, Krigam irradiait de bonheur.

Lorsque le dernier mot de la chanson fut prononcé, il ferma les yeux, savourant sa victoire....





Et rien ne se produisit. Le calme envahissait la plaine enneigée, seul le bruit du vent montrait un signe d'activité. Une erreur ? Une intonation mal choisie pour le chant ? Le sang ne convient pas ?

Krigam repassa en détails la réalisation du rituel, et peu à peu, la colère fit place à la joie. Non, rien n'avait été omis, tout avait été bien réalisé. Il sortit le manuscrit, et le survola. Un douloureux souvenir lui revint en mémoire
Est-ce la réalisation de son obsession, ou le sentiment d'échec qui fut la cause ? Personne ne le sait. Mais les conséquences furent immédiates.

Il traça une rune sur sa robe avec le reste de sang, et cria à la montagne alentours :

KRIGAM FRAPPERUNE, VOUS N'ETES QU'UN IDIOT !

La rune s'activa, et le corps du nain explosa. Ainsi se termina le voyage de Krigam Frapperune.