La renaissance de Fondelame
#31
L'efficacité des nains avait été surprenante, autant pour Oghren que pour les assassins. Ils avaient beau être des combattants redoutables, cela ne les avait pas empêché d'échouer dans leur funeste projet. Oghren gardait quand même un goût amer dans la bouche, ces assassins étaient la triste preuve que la nation naine n'était pas aussi soudé qu'il ne l'imaginait, le fait de s'en prendre au Thain était pour lui un acte de la plus pure hérésie, qui méritait un châtiment exemplaire. D'un geste de tête, il ravala ses tristes idées et s'adossa au mur du grand conseil, la montée d'adrénaline l'avait plus fatigué qu'il ne l'imaginait.

Une fois le calme retrouvé et les assassins emporté d'une poigne sûre par les gardes du conseil, après avoir été au préalable soigneusement fouillé, l'atmosphère se détendit légèrement. Cependant, l'ambiance n'était pas encore au relâchement et une humeur de plomb semblait s'être installé sur tout les visages, comme si cet évènement exceptionnel allait provoquer un véritable effet boule de neige. Les évènements devaient rester secret au maximum, si la population était mise au courant de cette tentative d'assassinat du Thain, Il y aurait un mouvement de panique, ce qui compliquerait encore la recherche et la traque des commanditaires du crime. A ce propos d'ailleurs, le Thain et son échevin semblait avoir une idée toute faite.

Mais, coupant alors à toute révélation inopportune de l'échevin, le Thain descendit dans sa somptueuse salle du trône, encadré de près par ses gardes du corps et suivi presque instinctivement par de nombreux nains. Oghren respira un grand coup en levant la tête au plafond, l'avenir de sa maison s'annonçait décidément bien triste, l'avènement de sa renaissance avait été marque par une tentative assassinat sur son roi, il n'osa imaginé ce qui se serait passé si les assassins avait réussis à ôter définitivement la vie à Baram II. Il se ressaisit... En cette journée, le Thain avait été sauvé et nombre de ses camarades avait participé avec ferveur et héroïsme à la défense de leur roi, il était fier de leur attitude, tous avaient été exemplaire à ses yeux.

Croisant le regard sombre de l'échevin, Oghren descendit à son tour dans la salle du trône qui le surprit à nouveau par sa beauté cristalline. la tension était encore papable à l'intérieur et de nombreux nains avait encore leur armes en armes en main malgré les avertissement répétés des gardes. Le Thain fit signe à Oghren d'approcher, le nain s'exécuta en contournant la masse de nain, ses frères d'armes pour la plupart, qui s'étaient massé dans la salle. Il passa près d'Orryk Lourd Martel, le guerrier légendaire. Oghren ne l'avait pas vu en action mais il avait apparemment participé de façon spectaculaire à la capture des assassins. Il tentait, avec un peu plus de voix que les gardes, de tenter de calmer les nains dans la salle. Le coté paternaliste du grand guerrier amusa Oghren. Il intima également à ses camarades, d'essayer de se calmer pour que la cérémonie puisse reprendre dans la calme.
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#32
L'officier toisa Nibelung, lui jetant un regard plein d'une autorité ne s'attendant pas à être remise en question.
C'est la troisième fois que je vous le demande, Guerrier, je vais perdre patience.
Obéissez ou je vous raccompagne en dehors du Grand Conseil.
Pour le reste, c'est au Thain et à ses conseillers de prendre les décisions qui conviennent et il ne me revient pas, à moi, de les discuter.
Par contre il vous revient à vous de faire ce que je vous demande : retirez vos armes !
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#33
L'assemblée réunie dans la salle souterraine du Grand Conseil se remettait des tensions des dernières heures.
Le Thain, en armure de cérémonie, était lavé, les cheveux et la barbe tressée.
Ashag Kirstal, son armure, le Marteau des orages reposant à son côté et l'écu aux mille reflets fixé dans son dos brillaient de tous leurs feux.
L'équipement légendaire du Seigneur des seigneurs nains ne faisait que rajouter à l'aura du personnage.

Les gardes du Conseil, aidés par les gardes du corps de Baram, avaient bien du mal à se faire entendre de certains guerriers.
Plusieurs conservaient à la main arc, hache, dague ou même pioche pour l'un d'entre eux (dans cette salle, presque un sacrilège !).
Bien qu'ayant reçu des consignes allant dans le sens de la patience et de la diplomatie, il leur fallait se faire entendre et l'un d'entre eux bouscula même un des membres de la Maison Fondelame qui préférait visiblement discuter les injonctions du garde plutôt que de leur obéir.
Les lois de cette salle étaient immuables et chacun se devait et devait au Thain de s'y soumettre.
L'officier présent avertit ses hommes que d'ici quelques instants ils raccompagneraient à l'extérieur les guerriers toujours en armes, dans le calme, aimablement mais avec autorité.

Un serviteur du conseil circula parmi les convives pour proposer une bière d'excellent qualité, brassée au sein du Palais de Karad.
Un autre servait des feuilletés de jambon, des pains fourrés à l'Auroch jeune, des tartes de blettes, des tourtes d'agneau aux herbes et de nombreux en cas qui mis bout à bout suffiraient largement à combler la faim des invités.
A l'heure dite, en début de soirée, Grundel frappa plusieurs fois dans ses mains, appelant ainsi à lui l'attention des .personnes présentes.
Il s'exprima d'une voix forte, contrairement à son habitude :

Majesté, Sires, Messeigneurs, guerriers et guerrières, j'espère que vous avez pu vous sustenter et vous reposer selon vos besoins.
Nous allons achever la cérémonie ayant été interrompue. Puis nous aborderons le sujet de la tentative d'assassinat que nous avons heureusement fait échouer.
Le Thain Baram II, Roi des nains sous la montagne, va parler !
Reculant de quelques pas, Grundel s'inclina devant le Thain, accompagnant sa révérence d'un large geste du bras et de la main.


Baram s'approcha de Grundel, saisit avec douceur son bras pour le remercier d'un geste étonnamment familier, avant de prendre la parole.
Avant d'être interrompu par ces malfaisants, le Thain frotta une poussière imaginaire sur son épaule, suscitant quelques sourires parmi l'assemblée, je disais que l'avenir nous dira de quelle manière la Maison Fondelame saura retrouver auprès des Seigneurs Nains et des Khazads son prestige d'antan.
Mais je n'ai nul doute que ce jour viendra vite.

Le geste que nous faisons aujourd'hui en relevant de ses ruines cette ancienne Maison n'est pas un acte anodin.
Fondelame sort aujourd'hui des brumes de l'oubli, son nom sera à nouveau noté dans les registres, son histoire réécrite au présent dans les livres des mémoires de la Grande Bibliothèque du Conseil.
Je sais que certains parmi les habitants de Karad ne considèrent pas ce choix comme une initiative heureuse.
Pourtant je sais, moi, qu'ils se trompent.
Nous n'avons pas oublié la désobéissance de Skarg Fondelame, son souvenir est encore vivace en moi.
Mais je n'ai pas oublié non plus ce qui a été fait auparavant.
Les Fondelame étaient des faiseurs, des bâtisseurs, ils l'ont toujours été.
Nombreux sont les nains dont un jour ou l'autre les pères ou les grands-pères ont eu à compter sur l'habileté d'un forgeron de Fondelame.
Pendant la guerre, tout aussi nombreux ont été ceux qui se félicitaient d'avoir un Fondelame à leurs côtés pour affronter l'ennemi.

Avant de poursuivre, Seigneur Oghren, nains et naines, laissez-moi préciser un point.
Mes conseillers m'ont fait remarquer que le retour de la Maison Fondelame suscitait quelques interrogations annexes mais importantes concernant mon positionnement et donc celui de Karad par rapport aux elfes.
Je ne vais pas vous réciter l'histoire, les érudits du Conseil le feront mieux que moi si vous désirez l'étudier.
Rappelons-nous cependant qu'un traité a été signé, durant le mois des Morts 2493, avec le peuple elfique.
Quoiqu'on puisse en penser, c'est un fait. Et ce faisant j'ai engagé l'honneur du peuple nain tout entier à respecter ce traité.
Comme le Roi des elfes l'a fait vis à vis de son peuple.
Je n'ignore pas les combats fréquents dans les terres sauvages, opposant les gens de mon peuple à celui des elfes.
Pour le moment je n'ai pas de raison d'intervenir dans ces événements n'impliquant que des habitants de l'une et l'autre des deux cités ainsi que quelques unes de leurs guildes.
Mais soyez certains que si une des Grandes Maisons de Kharad me mettait en position de reniement de ma parole en portant la guerre en mon nom au cœur du territoire elfique, je m'occuperai moi-même de châtier sévèrement les responsables.
La guerre n'est jamais une bonne chose, croyez-en mon expérience. Et en tout état de cause c'est à moi qu'il revient de la décider.
Je rappelle aux plus virulents parmi vous qu'ils sont libres d'aller livrer les combats qu'ils considèrent utiles, tant qu'ils n'impliquent pas ce faisant les autorités administratives ou militaires de Karad Zirkomen. Je ne peux pas être plus clair. Vous comprendrez, quand nous aborderons le sujet des combats de ces derniers jours, que ce positionnement n'est pas aisé à tenir et qu'il demande plus de courage que ce que certains veulent bien le laisser entendre. De même, mon dévouement au peuple nain est sans limites et si j'appelle volontiers vos remarques, conseils ou témoignages, je reste seul décideur de l'avenir de Karad, du moins tant que je vis.

Baram fit une pause dans son discours, prenant le temps de parcourir l'assemblée du regard et d'accorder à chacun de ses auditeurs un regard les défiant de remettre en question son courage et sa loyauté envers le peuple nain.
Sachez que je veux rester dans la mémoire des Khazads comme un nain de paix et non un porteur de tempête, malgré mon marteau.
Le Thain, en souriant, eut un geste que l'on pourrait presque qualifier de tendre, envers son arme légendaire.

Il se tourna vers un de ses serviteurs portant un livre dont les épaisses feuilles de parchemin et la couverture en vieux cuir, décorée d'enluminures harmonieuses, l'identifiaient comme le Livre des Maisons. Cet ouvrage recensait toutes les maisons ayant été un jour reconnues par le Thain en place. C'est de cet ouvrage qu'avait été effacé le nom des Fondelame.
Et c'est dans cet ouvrage qu'il allait être à nouveau inscrit.Le serviteur s'approcha, tandis qu'un autre portant plume et encrier faisait de même.
Baram se saisit de la plume, la trempa délicatement dans l'encrier et écrivit quelques mots sur une page vierge.
On pouvait remarquer que les premiers vélins du livre étaient vieux, craquelés pour certains, tandis que les dernières pages étaient plus récentes, plus souples, moins jaunies.
Puis le Thain se tourna vers Oghren Fondelame et lui indiqua les serviteurs.

Seigneur Fondelame, approchez-vous je vous prie.
Veuillez retranscrire ici votre nom complet ainsi que celui de tous les membres de ce qui devient maintenant votre famille.
Veuillez aussi indiquer le nom de celui qui sera votre héritier au cas où les Dieux vous rappelleraient à eux plus tôt que nous ne l'espérons.
Chacun de vous pourra revendiquer ce nom, cet héritage et ce qu'il compte de faveurs et de disgrâces.
Vos enfants porteront ce nom et auront ainsi un avenir clair, une tache précise : porter haut les couleurs de leur maison et participer de leur mieux à sa croissance, dans l'honneur, le courage et la loyauté.


Le temps qu'Oghren écrivit dans l'épais registre le nom des membres de sa famille et signe les différents documents officiels afférents à la cérémonie, des serviteurs circulèrent à nouveau, proposant rafraichissements et divers mets savoureux aux personnes présentes.
Une fois sa tache accomplie, Baram prit à nouveau la parole, pour la confier aussitôt au nouveau Seigneur de Fondelame.

Seigneur de Fondelame, gens de la maison Fondelame, bienvenue parmi les Maisons Naines de Kharad.
Je vous souhaite longue vie, grand honneur, richesses, gloire et bonheur !
Puis, d'une voix forte, emplissant la caverne illuminée par les torches et les braseros :
Longue vie à la Maison Fondelame !
Longue vie à son Seigneur !
Gloire et Honneur !

Les mots traditionnels, prononcés de nombreuses fois au sein de cette caverne aux mille joyaux, furent répétés à l'unisson par toutes les personnes présentes, ce fut un chœur uni, les mots prononcés avec force faisant baigner l'assemblée dans une énergie émouvante, puissante, portant chacun au cœur des traditions naines, rappelant à chacun les siècles chargés d'histoire ayant précédé leur naissance.

Puis le Thain invita Oghren à prononcer quelques mots, selon sa convenance.
A la suite du discours d'Oghren, Grundel invita les membres de l'assemblée désireux de prendre la parole à le faire, comme le voulait la tradition à cette occasion.
C'était une chance, il était rare d'avoir l'occasion de parler de vive voix au Thain ainsi qu'à ses conseillers, sans avoir à passer par le livre des doléances du Grand Conseil.
Bien sûr, le moment ne se prêtait pas non plus à un débat ou à une exigence revendicative, le moment était un rituel cérémonieux plus qu'autre chose, mais il arrivait que parfois des paroles survivent dans les mémoires, à cette occasion.


D'un geste de la main, Grundel invita donc le Seigneur Fondelame à prendre place face à l'assemblée.
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#34
Suivant le mouvement de Grundel qui le guida vers son auditoire d'un geste de main, Oghren se redressa, inspira profondément et débuta une tirade improvisée:

Merci seigneur.
Tout d'abord, je me dois de remercier toute les personnes présentes, votre présence en ce jour si important m'honore et me réchauffe le cœur. Je ne pense pas que seul les odeurs de viande et de bière vous ait menés ici, du moins je l'espère
dit-il en riant nerveusement
Dans tout les cas, je peux vous assurer que le souvenir de ce jour restera gravé à jamais dans mon cœur. Je le vois comme le jour où nous avons planté la graine du renouveau, celui où nous avons balayer nos doutes et décidé de prendre "détermination" pour seul mot d'ordre. La route qui nous attend sera peut être escarpée, pleine d'obstacles, il nous faudra peut être soulever des montagnes afin de retrouver le prestige qui auréolait autrefois chacun des membres de la maison Fondelame. Mais ensemble, je pense sincèrement que rien ni personne n'est en mesure de nous faire barrage. J'ai espoir que notre maison redevienne au même titre que ses ancêtres, une maison de grand forgerons, respectée autant pour leurs faits d'armes que pour leurs ouvrages. Le Thain a déjà rappelé les tristes conditions qui ont plongé la maison dans un profond sommeil, je ne lui ferait pas écho mais sachez qu'il ne tient qu'à nous que son réveil soit glorieux et acclamé de toute part.

Je ne peux également pas outrepasser le sujet au combien important de nos rapports avec les elfes. Je ne ressasserais pas l'histoire, elle est suffisamment douloureuse à nos yeux. Je ne suis pas dans la tête de tous mes camarades mais je peux assurer que chacun d'entre eux, porte en lui un plaie béante ouverte directement ou indirectement par le peuple elfe. Notre haine est vivace et notre rancœur tenace, nous n'oublierons surement jamais tout le mal que nous ont fait les elfes. Je me porte cependant garant du fait que nous ne nous n'attaquerons jamais le peuple elfe en son sein sous la bannière du peuple nain. Cependant en ce qui concerne les quelques loups qui rôde bien trop près de notre citée bien aimée ou qui ose même venir la profaner de leur présence, j'assure que nous serons sons pitié pour eux, il en va de même pour ceux qui se permettent de nous menacer.

Simplement, je me dois de rappeler que la chute de notre maison n'est dû qu'à eux...
Je jure sur mes ancêtres que ce ne seront pas les même qui nous empêcheront de nous relever!


Oghren se retira et laissa sa place aux autres conseillers, prêt à faire leurs discours.
Pendant que les conseillers du Thain parlaient, Oghren indiqua le nom de Borïn, Grôkh et Nibelung comme personne capable de lui succéder à la suite du livre où avait été consigné la renaissance de la guilde. Cela surprit le serviteur qui s'attendait surement à un seul nom à cet emplacement.
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#35
Agdar dit en même temps que beaucoup de compagnons
Longue vie à la Maison Fondelame !
Longue vie à Oghren !
Gloire et Honneur !
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#36
Orryk écouta attentivement le discours du Thain, puis celui de Oghren.
Même si visiblement impassible, il était ému par cet événement, et il en fallait encore peu pour que sa joie n'explose pas et qu'il n'invite pas toutes les personnes présentes dans la salle boire une bière à la taverne.
Mais son rôle de Conseiller lui interdisait un tel relâchement, ainsi que la présence du Thain... du moins pour le moment.
Mais la présence de quelques individus ignorants et effrontés gâchait sa joie.
Il réglerait lui-même ce problème plus tard...

S'avançant de quelques pas, Orryk se racla la gorge, pour se préparer, mais aussi et surtout, pour amener le silence à se faire.
Quand ceci fut fait, il lança, d'une voix grave:

-Mes frères.
Je n'ai pas grand chose à ajouter à ce noble discours, tout ayant à mes yeux était dit par notre bien-aimé Thain, et par Oghren Fondelame ici présent à mes côtés.
Néanmoins, je tenez à vous dire que malgré les heures sombres que nous vivons actuellement, nous ne devons pas perdre la joie de vivre, ni la confiance que l'on a avec son prochain.


Serrant son poing ganté dans un cliquetis métallique, il ajouta, d'une vois forte et captivante:

C'est pourquoi nous devons rester soudés, afin de faire face à n'importe quelle menace !
Notre unité est notre meilleure force, ne l'oubliez jamais !


Enfin, et car c'est la raison de ce rassemblement, j'adresse de ma part ainsi que de toute la Maison Lourd-Martel à laquelle j'appartiens non sans fierté, mes félicitations et encouragements à Oghren et aux nouveaux membres de la maison Fondelame, ainsi que mon soutient, pour permettre à cette Maison de ressurgir des néants où elle se trouvait, et s'illustrer de nouveau par des actes nobles et courageux !

Brandissant le poing en l'air, il cria d'une voix puissante:
Longue vie à la Maison Fondelame !
Longue vie à son seigneur !
Gloire et Honneur !



Reculant de quelques pas pour laisser la place aux autres conseillers, Orryk ne put s'empêcher de donner une lourde et puissante tape amicale dans le dos de Oghren.
La nouvelle génération guerrière de Karad l'impressionnait, et il espérait ne pas être au bout de ses surprises.
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#37
Après quelques instants de liesse plus ou moins de circonstance, durant lesquels quelques nouvelles chope furent vidées, Grundel, improvisé maître de cérémonie, reprit la parole sur la demande du Thain.
Naines et nains, avec votre permission.
Pardonnez-moi de couper court à vos conversations mais il se fait tard et nous avons maintenant un grave sujet à aborder.
Je laisse la parole au Thain.


Ce dernier, contrairement à ses habitudes, s'assit sur son trône.
Aussitôt des serviteurs, surgis de nulle part, amenèrent des chaises pour les plus âgés et des petits tabourets de bois et de toile pour les autres.
En quelques instants toute l'assemblée put avoir l'impression que l'atmosphère n'était plus la même.
L'heure était passée des réjouissances et des douces paroles, c'était maintenant le temps des confidences et des graves décisions.

Tout d'abord, naines et nains, mes serviteurs vont passer auprès de chacun de vous pour vous offrir une bourse d'or.
Cet or a été prélevé sur mes fonds propres, c'est une façon supplémentaire pour moi de vous remercier d'avoir risqué vos vies pour moi.
Dans les jours qui viennent j'espère offrir cette récompense à tous ceux qui auront combattu contre les assassins ayant outragé le Conseil.
En ce qui vous concerne, seigneurs des maisons naines, cette or prend une autre dimension : il est vous est offert au prorata de la taille de votre famille et est pour nous un moyen de soutenir vos maisons respectives, en reconnaissance des actes de bravoures accomplis ici même.
Maintenant que ces détails sont réglés, passons au cœur du sujet.


Le Thain maintenant s'était levé, il était visiblement soucieux, ses épais sourcils se rejoignaient au milieu de son front ridé par les ans.
Peut-être avez-vous entendu hier mon échevin prononcer ce nom, la Maison des Ombres.
C'est d'elle dont nous devons parler maintenant.
Mais avant cela, voici une lettre, que j'ai reçue aujourd'hui, tôt dans la matinée, des mains d'un nanillon incapable de me fournir la moindre information supplémentaire.

Grundel, voudriez-vous la lire à voix haute, s'il vous plait ?


Grundel s'approcha et saisit le vélin.

En commençant sa lecture, Grundel n'imaginait pas qu'il faisait le premier pas sur un chemin qui bientôt serait rendu glissant par le sang des cadavres qui allaient le joncher.
L'histoire se souviendra de ce qui va suivre grâce aux faits relatés dans le Livre des Maisons.
A la page concernée on pourra lire, en titre : La Maison des Ombres.
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