[RP-Event] Réception mondaine
#31
Le skalde soupira. Lui-même était sans doute la personne -hélas- la plus proche de l'esprit de Selinde après son frère, depuis le tragique épisode d'Herkliff survenu des mois plus tôt. Et pourtant, il n'arrivait parfois pas complètement à suivre le raisonnement de la sorcière.
Bien sûr, il était parfaitement au courant des raisons de leur présence à ce bal avorté. Et elles n'avaient à priori que peu de rapports avec une sordide histoire de mariée disparue -si ce n'était le caractère sordide de l'affaire. Mais comment donc sa commandante pouvait-elle à ce point cloisonner ses priorités et ne pas vouloir creuser cette étrange... coïncidence ?

Avant qu'Ekairos puisse lui faire remarquer que de violents et récents évènements devaient de toute façon avoir considérablement facilité leurs recherches, elle quitta la funeste chambre, et il la vit se diriger vers la bibliothèque, dont il venait de lui parler.
Soupirant une deuxième fois, il ne put constater qu'il ne comprendrait jamais les femmes... Il secoua la tête, tentant de faire sortir de son esprit et la flamboyante talienne et les souvenirs ravivés de son amie Bryn disparue, et fut secrètement reconnaissant à l'inquisiteur qui lui faisait à présent face : autre chose requérait sa présence, et aussi paradoxal que cela puisse être, le skalde parvint à retrouver son calme en étudiant une massive flaque de sang, teintant le plancher aux côtés d'une robe de mariée immaculée...


[Image: 72.jpg]- "Eh bien... Vous me voyez flatté qu'un inquisiteur de votre trempe reconnaisse mes compétences, même si je soupçonne que nous ne parlions pas tout à fait des mêmes...
Ce que je puis affirmer... C'est que je suis capable de reconnaitre du sang démoniaque, et le différencier d'un sang humanoïde."

Ekairos s'interrompit lorsqu'une des rares personnes encore présentes, qui semblait-il avait participé à l'excursion nordique, ne put s'empêcher de froncer les sourcils :
- "Il me semblait pourtant avoir entendu vos conf... Vos anciens confrères affirmer dur comme mithril que les démons ne saignaient jamais."

L'oeil pétillant, l'Agar faisait visiblement des efforts pour ne pas sourire, mais y parvint néanmoins. C'est ainsi qu'il poursuivi après une courte pause théâtrale, l'air le plus sérieux du monde.
[Image: 72.jpg]- "Tout à fait, mon cher ami. Je peux donc vous affirmer avec certitude que ce n'est pas du sang démoniaque que nous avons ici."
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#32
Sous couvert de derniers sacrements, Marmorin passa un certain temps à observer les morts, tentant de déterminer pourquoi ceux-là avait été « choisis » ou s'il ne s'agissait que du malheureux hasard de la rencontre des tranchants e des chairs.
Quand cela commença à devenir trop suspicieux et aurait pu impliquer une certaine nécrophilie de sa part, ou tout autre travers d'autant que les morts portaient des bourses bien garnies qui n'avaient paradoxalement pas été emportées par les brigands, il fila dans la bibliothèque voir s'il y avait besoin d'un coup de main pour faire suite à la découverte peu conventionnelle d'un passage assez peu secret.

En profitant pour laisser traîner une oreille discrète, son schéma des personnes exécutés et des personnes épargnées s'enrichit d'un nom floral, Dalia, qui curieusement était la seule absente lors du massacre, bien lui en pris.
Peut-être pourrait-il trouver cette damoiselle, mais il n'y avait pas là encore suffisamment de matière pour porter accusation comme certains l'avaient déjà fait, aussi se décida-il à aller voir dans les environs extérieurs.

Constatant au premier coup d'oeil que la bâtisse était très proche de l'entrée des égouts, qui comme chacun sait est les repaire préféré des bandit, le sorcier blanc prit son courage à deux mains pour s'enfoncer dans la pestilence du lieu et probablement se transformer en sorcier noir.
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#33
Quelques temps, la jeune femme erra, négligemment, d'un cadavre à l'autre sans jamais s'en émouvoir. Elle détaillait leurs visages à la recherche d'un indice qui aurait pu l'aider, gravant dans son esprit leurs traits figés par la mort dans une ultime souffrance. Mais elle savait son geste vain ; s'ils gisaient dans leur sang, c'est qu'ils n'en étaient indéniablement pas.

Ces funestes événements avaient contrarié ses projets, bien qu'elle devait admettre, avec son cruel pragmatisme, que sa liste de suspects potentiels s'était considérablement raccourcie. Elle dévisagea sombrement les nobles rescapés, s'attardant sur Ezuri Rian'cir. C'était plausible, oui.

Tous s'affairaient à investiguer en quête de la meurtrière en fuite et de la mariée enlevée. On commençait déjà à évoquer, à demi-mot, une sinistre mise en scène de la part de Reïn Larthreña après découverte de plusieurs indices. Selinde, elle, n'avait que faire de la culpabilité ou de l'innocence de cette enfant. Elle se dirigea néanmoins vers sa chambre, pour se fondre dans la masse des enquêteurs.

Son regard se posa brièvement sur la flaque écarlate qui inondait le plancher avant de remonter vers la robe d'un blanc immaculé. Elle se détourna bien vite de ce contraste factice et artificiel, et s'agenouilla devant les quelques coffrets à bijoux.

Elle jouait distraitement avec un bracelet de perles quand Ekairos lui murmura quelques mots à l'oreille. Il évoquait des découvertes dignes d'intérêt dans la bibliothèque du manoir. Elle réprima une grimace. Son compagnon se laissait aller à la curiosité qu'offrait cette histoire. Tout bas, elle lui rappela avec sévérité, leur véritable mission aux enjeux bien supérieurs à ses yeux.

Sans lui laisser le temps de répondre, ses doigts se glissèrent parmi l'or et les joyaux, à la recherche d'une bague bien précise, particulièrement à son goût. Elle se leva précipitamment, en soupirant en direction de la bibliothèque. Au moins, ne perdrait-elle pas totalement son temps dans cette enquête.
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#34
Pendant ce temps, la discussion entre la famille Ezuri et Dyanese continuait. Si son père se contenta de garder un silence lourd de sous-entendu en toisant sévèrement la jeune chevalière, Eavaar se recroquevilla à l'évocation de sa fiancée envolée. Sa disparition l'accablait d'une façon si cruelle que de discrètes larmes s'étaient formées dans le coin de ses yeux gris.

S'il s'était emporté, ce n'était pas tant sous le coup de la colère que face à un flot d'émotions contradictoires. Sa tendre n'était plus là. Qui sait s'il la reverrait ? Le jeune elfe prit sur lui pour se redresser et parler d'une voix calme, à peine tremblante.

[Image: 330.jpg]“Nous nous sommes rencontrés il y a trois mois de cela lors d'un banquet donné par un ami de nos deux familles. Le hasard nous mis côte à côte pour le diner. Nous avons, d'abord, échangé quelques regards timides et gênés sans savoir comment aborder l'autre. Mais déjà, mon coeur battait à tout rompre quand elle rougissait et baissait les yeux vers son assiette, mal à l'aise à l'idée d'attirer mon attention.”

Peu à peu, il reprenait courage en narrant ses moments d'insouciances. Il raconta comment il la fit rire et à quel point, il adorait voir son petit nez se plisser quand il la taquinait sur ses tâches de rousseur. Il ponctua son récit de nombreuses autres petites anecdotes dont seuls les amoureux ont le secret.

[Image: 330.jpg]“Elle avait dans le sourire, une douceur et une candeur que je n'avais jamais vu chez une femme auparavant. Peut-être est-ce parce qu'elle n'était pas coutumière des jeux courtois si en vogue dans la société d'Asteras ? Voyez-vous, depuis la tragédie qui a emporté son époux dans la tombe, sa mère avait tenu à ce que toutes deux fuient la capitale pour s'installer dans une petite maison de campagne. Reïn en débarquait tout juste.”
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#35
Israfel déambulait d'un pas mal assuré dans les rues de la ville. Il avait emmené son amie chez lui et l'avait confiée aux soins des domestiques afin qu'elle puisse se reposer. Les prêtresses ne l'avaient laissé partir que parce qu'il avait promit de faire de même, mais il y avait encore quelque chose qu'il devait faire. Il se reposerait plus tard.
Aussi s'était-il contenté de troquer sa tenue d'apparat en ruine pour des vêtements propres, plus adaptés à la bataille. Puis il était parti, faisant de son mieux pour ignorer la douleur qui lui transperçait toujours le corps.

Une fois arrivé de nouveau devant les portes du manoir Larhtreña, l'elfe du faire une pause et prendre appui sur les grilles pour ne pas tomber. Après avoir retrouvé l'équilibre, il retourna près de son cheval qui était toujours à l'écurie et récupéra son épée et son bouclier.
L'armement lui sembla plus lourd qu'à l'ordinaire, au point qu'il doutait d'être seulement capable de lever sa rondache en cas de besoin. Mais il était mande-orage et il avait toujours plus compté sur son esprit que sur ses capacités martiales pour se défendre. Son corps était ravagé, mais son esprit était entier. Il s'en contenterait. Il retourna à l'avant de la battisse et franchit pour la seconde fois les portes qui donnaient sur la salle de réception.

Pas d'annonce cette fois. Les quelques bruits de fouilles et de discussions des enquêteurs lui faisaient l'effet d'un silence pesant dans cette immense salle qui résonnait de vie encore quelques heures plus tôt.
Faisant de son mieux pour ne rien laisser paraître de la douleur qui lui tenaillait les entrailles, Israfel commença à examiner les cadavres l'un après l'autre jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. La vue de sa mère, le visage livide baignant dans une flaque de son propre sang, lui fit pousser un gémissement.

Il entreprit de rassembler les corps de ses parents ainsi que des Carnil, afin de les faire évacuer et de leur offrir une sépulture décente quand il en aurait l'occasion.
La tâche macabre l'éreinta. Il sentait ses bandages moites de sang sous ses vêtements et sa blessure empoisonnée le faisait particulièrement souffrir. Son esprit avait battu en retraite de longues minutes auparavant, le laissant agir comme un automate pour ne pas se faire submerger par le chagrin. Il n'était plus qu'une coquille vide, un esprit fiévreux dans un corps en ruine. Mais il avait besoin de revenir, comme si son esprit ne pouvait accepter la vérité qu'après l'avoir vue directement. Et il avait eu tout le loisir de la contempler pendant qu'il trainait les cadavres à travers la salle.

Brisé, Israfel alla jusqu'à une des tables de banquet. Il laissa lourdement tomber son bouclier et se saisit d'une des bouteilles encore entières, qu'il déboucha avec les dents. Après avoir craché le bouchon au loin, il prit une grande lampée du liquide sombre, qu'il avala en fermant les yeux. L'alcool n'était pas le meilleur des remèdes pour son mental, mais il aurait au moins le mérite d'atténuer sa douleur physique.
Tout en continuant de boire régulièrement au goulot de la bouteille, l'elfe commença à observer le balais des enquêteurs, cherchant à déterminer la raison de leurs allées et venues. Les combats étaient terminés, les bandits vaincus et les ravisseurs en fuite. Pourquoi s'attardaient-ils au manoir plutôt que de se lancer à leur poursuite ?
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#36
Le skalde soupira, une énième fois. Selinde pensait-elle vraiment ce qu'elle avait dit ? Sur un coup de sang... Réduire en cendre tout ce savoir réunit sur tous ces parchemins, reliés dans tous ces ouvrages formant toute cette bibliothèque ?

Elle disait compter jusqu'à trois en attendant que la mystérieuse trappe s'ouvre.
C'était Ekairos lui-même qui avait forcé l'ingénierie mécanique dissimulée dans la bibliothèque adjacente, prévue pour se rabattre par-dessus le plancher et ce qui était manifestement un "passage secret" comme pouvait affectionner les nobles. Et les vauriens, ce qui revient souvent au même.

[Image: 102.jpg] - "Un."

Elle semblait sérieuse. Ekairos haussa un sourcil et lui jeta un coup d'oeil, mais ne parvenait pas à décider si elle le ferait vraiment. Passant distraitement un doigt sur une étagère remplie d'anciens livres, il repensa au déroulement de la soirée. Quelque chose ne tournait pas rond. Cela était une évidence, bien sûr, mais le skalde savait d'expérience que, paradoxalement, les évidences étaient souvent ce que l'on ignorait le plus facilement.
De fait, au vu de ce qu'il avait pu glaner en frôlant discrètement différents groupes, tout les survivants semblaient partager la même hypothèse : tous ces meurtres étaient faits en connivence avec la mariée, le richissime Rian'cir cachait quelque chose, et le banquet était définitivement interrompu.
Oui, un groupe humain semblait d'accord sur quelque chose. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond.

[Image: 102.jpg] - "Deux..."

Avec un soupir de dépit, Ekairos se retourna, fronçant les sourcils en apercevant la poussière étalée sur son index. La sorcière flamboyante semblait vraiment sérieuse.
S'essuyant distraitement sur un pan de sa robe, le skalde approuva silencieusement son choix passé : après une longue hésitation, il avait opté pour une petite flute, prenant à peine une poche, plutôt que son cistre. L'un comme l'autre n'aurait finalement pas servi -quoique la flute soit adaptée à quelques airs funestes-, mais au moins son dos avait été libre d'accueillir son nouvel espadon, l'un des premières choses qu'il avait commandé en arrivant à Astéras. Léger. Equilibré. Solide. Et tranchant efficacement la chair comme des lames de faux plancher.
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#37
“Messire, messire !”

Un jeune garçon, portant la livrée de la Maison Rian'cir, déboula dans la salle du banquet. Pressé et excité à l'idée de révéler à son maître une nouvelle capitale, il faillit trébucher, se prenant les pieds dans le tapis. Heureusement, l'adolescent était vif et put se rattraper juste devant le seigneur Ezuri Rian'cir, qui malgré sa mine stricte, ne paraissait pas courroucé de l'arrivée bruyante du domestique.

“Messire, ils ont trouvé un passage secret dans la bibliothèque !”
, s'exclama-t-il, visiblement fébrile. “Venez voir, messire !”

Le patriarche esquissa un discret sourire à son grand intendant et conseiller Sadriemir.

Citation :[HRP] A partir de maintenant, toute mort dans les souterrains du manoir est définitive et entraine le non-retour de votre personnage dans l'animation.
[Image: hr.png]



A quelques rues de là, Marmorin et Halko étaient partis explorer les égouts, réputés être la cache de nombreuses petites bandes criminelles. Les gardes avaient été formels : aucune trace dans le jardin du manoir. Mais ils avaient voulu s'en assurer comme seuls des investigateurs avancés pouvaient le faire.

Leur périple entre les immondices et la vermine ne s'annonçait pas particulièrement réjouissant à l'origine, mais plus les deux investigateurs de la CIA s'enfonçaient dans la puanteur des tunnels, plus les chances de trouver une piste concrète s'amenuisaient.

Certes, ils avaient rencontré nombre de truands en chemin. Du menu fretin en comparaison à ceux qu'ils avaient affronté durant la réception. Ces derniers n'étaient pas de ces petits brigands ordinaires qui faisaient les poches des passants. Ils avaient démontré un talent certain pour le maniement des armes ou une puissance magique redoutable, capable de désarçonner mêmes des combattants chevronnés. Au point que cela en était troublant.
Mais d'où pouvaient-ils venir ?
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#38
Citation :[HRP] Bonsoir,

Visiblement les IAs ne fonctionnent pas comme elles auraient du, je vous demande donc de ne pas les détruire le temps que je mette en place une rustine.

D'avance merci.
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#39
Citation :HRP

Aïe, trop tard pour le premier :

Citation :Le 30-01 à 13h 01m 52s Dione Belroza a vaincu Mécanisme Mortel [Coup préparé]
Peut-être est-il envisageable de le remettre ?
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#40
Citation :[HRP]Bonjour,
Malgré les quelques modifications effectuées hier soir et une discussion avec Genoux pour tenter de comprendre le problème, les IAs ne se sont pas déclenchées cette nuit. Si d'ici à ce soir, elles n'ont toujours pas bougé, je les créerai de façon à les jouer manuellement.
Je préfère prévenir que je serai sans pitié pour ceux qui en ont, sciemment, profité pour s'avancer.
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#41
L'alcool aidant, une colère noire finit par gagner Israfel.
La manière d'agir des intrus avait été des plus étrange, et il soupçonnait Ezuri Rian'cir d'être responsable de ce carnage. Si les bandits en avaient été les exécutants, le patriarche de la maison Rian'cir en était le responsable. Il ne pouvait en être autrement. Comment expliquer sinon que lui et ses proches soient tous sortis indemnes de cette boucherie, qui n'aurait même pas du avoir lieu si les bandits avaient vraiment compté sur une rançon ?
Et les invités qui avaient mené les combats, eux, se dirigeaient tous vers la bibliothèque, alors que le responsable de cette mascarade se dressait au milieu du hall. Ils le laissaient seul, lui le meurtrier d'une grosse partie de la noblesse d'Asteras. Lui, l'assassin de ses parents.

L'elfe reposa la bouteille, désormais presque vide, sur la table et ramassa son bouclier. Il n'avait plus d'yeux que pour Ezuri Rian'cir. Il allait lui faire cracher des réponses. De gré ou de force. Il fallait qu'il paye.
Il était encore à quelques mètres du haut noble quand une voix l'arrêta.

[Image: 102.jpg] « Vous avez survécu, finalement. »

Il se raidit. Pourquoi maintenant, alors qu'il était si proche de sa vengeance ?
C'est à ce moment que le mande-orage remarqua les quelques blessures qui venaient entacher la tenue d'Ezuri Rian'cir. Le patriarche n'était finalement pas sorti indemne de la bataille.
Il soupira et ferma les yeux alors qu'il desserrait doucement le poing. Force était de constater que même si l'attitude du haut noble était étrange, ses soupçons n'étaient pas suffisants pour l'accuser de quoi que ce soit. Sa colère exigeait un responsable et le patriarche avait faillit en faire les frais pour rien. Le chagrin et l'alcool avaient faussé son jugement plus qu'il le pensait.

Il se tourna finalement vers la Commandante de la Salamandre qui, sans doute sans s'en rendre compte, venait de l'empêcher de commettre l'irréparable.

« De justesse, semble-t-il. Je suis ravi de constater que vous en avez vous aussi réchappé. »

L'elfe fit de son mieux pour afficher un sourire aimable, quand il remarqua la déchirure dans la robe de satin de la talienne.
C'était la seule trace des combats qu'il constatait sur elle. Selinde n'était pas arrivée à la tête de sa guilde par hasard. Il devait faire bien pâle figure à coté d'elle, lui qui avait été incapable de se défendre face à de vulgaires bandits.

« Ceci, en revanche, est plus dommageable. Une si belle robe… »

Israfel s'éloigna un peu d'Ezuri avec la talienne et baissa d'un ton afin de ne pas être entendu.
Il n'était plus d'humeur pour les mondanités. Il avait vu tout le monde fouiller le manoir à la recherche de quelque chose et le rassemblement qui avait lieu dans la bibliothèque signifiait sans doute qu'ils venaient de trouver ce qu'ils cherchaient. Le mande-orage souhaitait toujours se venger du responsable de ce carnage et il avait besoin d'informations pour l'identifier. En sa qualité de Commandante de la Salamandre, Selinde devait être au courant de l'avancée de l'enquête.

« Je m'excuse pour ma brusquerie, Dame Belroza, mais il faut que je sache… Qu'avez-vous découvert en fouillant ce manoir ? Qui est responsable de tout ceci ? »

La flamme qui animait ses yeux ne laissait aucun doute sur ce qu'il comptait faire de cette information une fois qu'il l'aurait.
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#42
Citation :[HRP] Bonsoir,

Erhan a effectué la correction cette après-midi, cela devrait donc fonctionner sous peu. smile
Dés que l'une d'entre elles agira, vous pourrez de nouveau agir comme bon vous semble.

Avec toutes mes excuses pour ce désagrément !
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#43
Selinde s'était arrêtée à quelques pas du jeune elfe et scrutait ses pansements, les bras croisés. Elle l'interpella sans préavis, d'une remarque condescendante ponctuée d'une once de surprise feinte.

Israfel se tourna vers elle et l'accueillit de quelques badinages sur sa robe abîmée qu'elle ne releva même pas. Elle, qui, pendant toute son enfance, n'avait rien possédé de plus qu'une chemise rapiécée bien trop ample pour ce corps de fillette rachitique, ne se souciait pas des étoffes qu'elle pouvait porter. Tant qu'elles ne la gênaient pas.

La pyromancienne ne quitta pas, pour autant, cette attitude hautaine et suffisante, et prit même plaisir à accentuer l'offense en dédaignant le regard de son interlocuteur. Ses yeux préféraient s'attacher aux deux hommes qui discutaient derrière lui. D'un soupir éloquent, elle lui signifia toute l'exaspération continue dans sa question.

Si son ton fut cinglant aux premiers mots, il finit par s'adoucir au fil de son récit.

“Le responsable de tout ceci ne m'est pas connu, Aedarion. A vrai dire, je doute qu'un seul individu soit responsable d'une telle tragédie. Les drames surviennent bien souvent de la rencontre d'ambitions contradictoires.

De ce que je peux vous en dire, quelqu'un a tenté de maquiller cet assaut en enlèvement, mais s'avère être un bien piètre escroc. De vaines tentatives d'évoquer une rançon sans toucher aux bijoux, par exemple. Ou encore une somptueuse robe intacte de toute souillure alors qu'une énorme flaque de sang n'en est pas loin. Les cordes au balcon ne sont, à priori, que des leurres pour envoyer la garde et les fouineurs en dehors du manoir.

La complicité de Reïn Lartrheña ne fait plus aucun doute à la lumière de ces éléments. Certains la pensent capable d'avoir porter le masque du meurtre pour s'en prendre à son beau-père, mais je n'adhère pas spécialement à cette hypothèse. Je n'imagine pas une archère chevronnée s'encombrer de l'épée et de l'armure lourde qui ont mystérieusement disparu.
Un passage secret a été découvert sous une armoire de la bibliothèque. Il mène à des sous-sols piégés que les autres se sont mis en tête d'explorer.

Ah, j'oubliais un détail important. Erënir a mis la main sur un grimoire factice qui dissimule une cache. Vide, hélas. Le plus surprenant, c'est que sa couverture reprend un symbole que j'ai eu l'occasion de croiser près de Kandrian. Je ne m'étais guère intéressée de près à l'apparition de ces étranges boules lumineuses, mais je n'ai pas pu passer à côté des étranges marques, de croissants de lune entrelacés, qu'elles ont laissé dans les herbes après leur destruction.”
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#44
La réponse était cinglante, chargée d'un mépris évident. Une attitude à laquelle il s'attendait. La Salamandre avait construit sa réputation avec un certain mépris des nobles, et il questionnait leur Commandante sans autre droit que celui d'avoir été blessé plus tôt. Il s'étonnait même que la talienne ne se montre dédaigneuse que maintenant.

La réponse de Selinde était néanmoins encourageante : elle semblait le considérer apte à participer à l'enquête.
Peut-être ignorait-elle encore qu'il avait perdu des proches dans le carnage. Vu comme elle semblait aimer toucher la corde sensible, Israfel supposait qu'elle y aurait déjà fait mention si elle l'avait su. À moins qu'il s'agisse d'un des autres petits jeux de l'ardente commandante.
Soit elle n'était pas consciente de son état, soit elle s'en fichait. Dans tous les cas, il était préférable que la situation se maintienne : le ou les responsables n'avaient apparemment pas encore été identifiés et, s'il voulait participer à l'enquête, il ne fallait pas que son jugement soit remis en question. Du moins pas pour l'instant.

L'élémentaliste prit sur lui pour se calmer, refoulant d'une longue expiration la colère qui embrasait son regard un peu plus tôt. Il voulu faire un baisemain à la talienne, pour afficher l'attitude désinvolte qu'il avait eu au début de la soirée. Mais son mouvement amplifia soudainement sa douleur et l'elfe du se contenter d'une petite inclinaison du torse, qui lui arracha une légère grimace au passage.

« Merci pour tout, Dame Belroza. »

Une partie de lui désirait mettre fin à la conversation. Il avait besoin de réfléchir à tout ce que Selinde venait de lui apprendre. Et surtout de vérifier si les enquêteurs n'étaient pas passés à coté d'autres pièces du puzzle. La pire des erreurs aurait été de penser qu'il n'y en avait eu aucune, et il ne pouvait se le permettre. Pas s'il voulait découvrir qui était derrière ce carnage et pourquoi il avait eu lieu.
D'un autre coté, cela aurait été fort impoli envers la Commandante qui venait de l'informer alors que rien ne l'y obligeait. Et il avait encore besoin d'elle : en tolérant sa présence aux cotés des enquêteurs, elle se porterait tacitement garante de lui. Il était préférable de ne pas la froisser.

« Si la figure masquée qui m'a tiré dessus était bien Reïn Larhtreña, elle n'était effectivement pas en armure lourde. Bien qu'elle portait une lame à sa ceinture, si mes souvenirs sont exacts. Pour le reste, je suis d'accord avec vous : cet enlèvement rançonné n'est qu'une mascarade. Une macabre farce qui semble liée à des étoiles qui tombent du ciel… »

Israfel marqua une pause. Pendant ses recherches sur les Khorgs, dont les Xalari descendaient, il était tombé sur une mention assez rare : celle d'Arpenteurs. Plusieurs Khorgs s'étaient autrefois élevés à ce rang de puissance légendaire, dont on disait que ceux qui l'avaient atteint pouvaient altérer la réalité elle-même. Depuis son expédition dans l'Enfer gelé, il suspectait Vi'aria d'avoir à son tour développé sa magie à ce stade.
Mais le plus troublant était qu'une Arpenteuse était déjà apparue en Écridel autrefois, pour aider les peuples qui en avaient besoin, et elle était arrivée sous la forme d'une étoile tombée du ciel. La coïncidence était troublante : alors que les peuples d'Écridel étaient de nouveau menacés par des démons, une étoile tombait à nouveau du ciel… et laissait des indices qu'on retrouvait dans cette demeure.

Était-il possible qu'un moyen de s'élever à ce niveau de magie soit conservé dans ce manoir ou qu'un Arpenteur y soit emprisonné ? Et qu'Ezuri Rian'cir convoite cette puissance ?
Le cerveau de l'elfe tournait furieusement. Si le haut noble cherchait effectivement la puissance, il devait être prêt à tout pour se l'approprier. Il faudrait absolument l'empêcher d'arriver à ses fins, sous peine de ne plus rien pouvoir contre lui. Mais d'abord, il devait vérifier la véracité des informations de Selinde Belroza, s'assurer que rien n'avait été oublié.

« Si vous le voulez bien, je vais prendre congé et fouiller à mon tour ce manoir… Pas que je doute de la compétence de vos gens, mais je préfère m'assurer que nous ne laissons rien au hasard. »

L'elfe s'éloigna d'un pas avant de se tourner à nouveau vers la pyromancienne.

« … Tant que vous êtes à Asteras, vous devriez aller faire un tour à l'académie de magie. Si ce n'est pas la première étoile qui tombe du ciel, vous pourriez peut-être y trouver des choses dignes d'intérêt. »

Il appuya sa phrase d'un léger mouvement de tête avant de reprendre son chemin vers la chambre de la mariée, là où toute cette histoire d'enlèvement avait commencée.
Si la Commandante se montrait curieuse, elle le suivrait et il pourrait lui confier ce qu'il savait à l'abri d'oreilles indiscrètes. Il lui devait bien ça, étant son obligé. Si elle préférait continuer à couver du regard Ezuri et son intendant, elle découvrirait tout par elle-même en suivant son conseil. Dans les deux cas, sa dette serait payée.
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#45
J'arrive au fond du couloir. Il est long. Il est plutôt bien entretenu. J'aime. Il y a une étrange de statue qui appelle à la molestation. Je passe mon chemin. J'ai un peu devancé le reste des invités. Les grandes salles sont plus adaptées aux chenilles. Bref, je commence à en avoir marre et m'avance à la rencontre des deux personnes que j'ai en vue, que j'aborde d'un vague salutation, avec tout ce monde je sais plus qui j'ai déjà vu. Je commence à perdre ma patience, faire attention où mettre mes pieds avec mon armure sur le dos et mes solerets aux bouts de mes bras -atrophié pour me répéter- ça ne réveille pas le diplomate que j'ai en moi. Une bonne soupe de Nyne et au lit serait mon ordre du jour si j'avais de la craie pour souiller ces murs.

Bon, on va pas y passer trente ans, y a des humains concerné. Et puis j'aime pas pas comprendre. Vous voulez bien m'expliquer le problème qu'on dénoue la tension ?
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#46
A présent, Selinde lui souriait, quelque peu moqueuse.

“Votre esprit devait déjà être bien embrumé par la douleur et le poison pour que vous en soyez à confondre une épée avec une petite hache.

Faîtes comme il vous plaira pour la fouille du manoir. Mieux vaut, parfois, voir la vérité de ses propres yeux que d'en écouter les reflets tronqués, et par ce fait, erronés.”


Lorsqu'Israfel évoqua l'académie de magie, il déclencha, certainement sans s'y attendre, la tempête dans les yeux de la pyromancienne. Ceux-ci s'embrasèrent d'une violente fureur. Un rictus informe prit place sur ses lèvres, offrant à son interlocuteur la manifestation d'une rage pure.

“Vous plaisantez, j'espère ?
Cela fait plus d'un an, déjà, que ce genre d'infrastructures elfiques m'est officieusement interdit sous un prétexte fallacieux.

Je serai soupçonnée de magie noire, selon les rapports de ce maudit Hendumaica, qui en plus d'être dénué de tout sens stratégique, s'est servi de moi pour justifier la débâcle du Concordat à l'époque. Il était bien plus aisé d'accuser une fille de rien de tous les maux plutôt que d'évoquer la trahison d'un paladin anobli par le passé par Sa Majesté Leonar.”


Elle éclata d'un rire sinistre.

“Si ce chef de guerre avait mis autant d'effort et de zèle à défendre son peuple plutôt qu'à calomnier sur mon compte, Bjornhill serait sans aucun doute annexée à l'heure qu'il est.

Les autorités d'Astéras sont ainsi, promptes à sanctionner, mais inexistantes quand il s'agit de remercier. Même pas un discours ou une breloque honorifiques pour récompenser la bravoure de tous ces hommes et ces femmes qui ont risqué leur vie pour rétablir la dignité de nos nations.

Voyez-vous, si Stirling possède bien des défauts, il sait reconnaître la valeur de ses gens et les encourager dans son sens. Ashtalia devrait en prendre exemple.”


Elle n'avait pas hésité à proférer ces accusations à voix haute. A voix bien trop haute pour que la noblesse n'en perde une seule miette. Selinde lança un léger coup d'œil à Ezuri, semblant vérifier qu'il avait bien entendu son virulent réquisitoire.
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#47
La jeune elfe achevait un garrot sur le bras de sa compagne masquée quand Chord fit irruption dans la salle. Reïn fit un bond en arrière, dégainant sa lame dans une posture de défense maladroite. A en croire le tremblement de ses mains, elle n'était pas coutumière à manier cette arme visiblement trop lourde pour elle.

La seconde personne se redressa bien vite, s'interposant entre la jolie brune et l'armure imposante qui venait les interrompre. Elle fut tout aussi rapide à bander son arc pour pointer vers Chord une flèche menaçante.

[Image: 91287.jpg]“Si tu as pu parvenir jusqu'ici, c'est que les autres chiens serviles d'Ezuri ne sont pas bien loin non plus. Ne commets pas l'erreur de croire que je le laisserai à ton maître sans me battre. Il n'en a jamais été digne.

Reïn, cours sans t'arrêter et ne te retourne pas. Mets-toi à l'abri. Mets-le à l'abri.”


La jeune noble secoua la tête de refus. Elle paraissait apeurée, au bord des larmes, mais elle continuait de tendre son épée tremblante.

[Image: 91238.jpg]“Hors de question de te laisser seule. Je… Je me battrai aussi. Il appartient à ma famille. C'est à moi d'en faire usage.”
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#48
La mariée s'était bien équipée dans l'armurerie. Je ne pouvais nier que je trouvais ça mieux que les autres tenues que j'avais pu voir dans des occasions similaires. Enfin, l'actuelle situation n'était pas très connue pour moi et les demoiselles, le madame étant plutôt compromis, ne m'inspirait nulle méfiance mais plutôt une vague compassion d'oppressées. Je suis trop sensible, on me l'a jamais dit mais je suis au courant.

Je suis le chien de personne, encore moins servile. Je peux que la plus part de vos "poursuivants" sont similaire. Ils sont bien évidement curieux et avides de réponses, de combats aussi sûrement. Quoi qu'il en soit, la mise en scène fait qu'ils se sont jetés à vos trousses. Est-ce seulement les invitations et les petits fours ? J'en doute, le rôle que vous endossez dessine une évidente cible sur votre dos. N'oublions donc pas votre responsabilité.


Bien qu'en vrai, je n'en ai que faire.

Dites moi donc ce qu'il se passe plutôt. Je n'ai pas vraiment l'intention de me battre, je suis un blanc sorcier, les types gentils lumineux, bienveillant, tout ça. J'adore aider les gens, vous pouvez me faire confiance.

Je me tournais vers la non-masquée en retrait.

J'ajouterais que les mariées ont rarement des tenues adéquate pour la course, mais la votre est particulièrement contraignante je crains, je parle d'expérience. Bien que je n'ai jamais porté de robes, de mariée j'entends, des trucs de mages et pour le soir j'ai pas évité... Je vous conseil de vous dénuder un peu avant de prendre la poudre d'escampette.

Il y a un peu de combustible ici, un petit feu pourrait ralentir les curieux en retards, permettant la fuite des malfaiteurs, non ? Après mon évidente satisfaction de vérité. Ou alors vous pouvez recruter des chiens pas si servile, toujours à l'aide de vérité, sans artifice et sous-entendu incompréhensible et autre nuage opaque.
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#49
S'il était bien difficile pour déterminer ce qu'éprouvait l'Ombre derrière son masque, Chord put remarquer une lueur d'hésitation dans la prunelle de la promise d'Eavaar Rian'cir pendant son discours. La pauvre enfant n'en menait pas large à dire vrai. Elle paraissait terrorisée, telle une petite souris tremblante dans les griffes d'un félin. Ses joues rosirent légèrement au curieux conseil de se dévêtir. Reïn ne semblait pas le moins du monde, dangereuse.

Après un silence pesant, elle finit par abaisser son glaive qu'elle maintint d'une main, la pointe au sol, pour faire glisser sa seconde vers son col. Elle en sortit un étrange pendentif fait d'une fine corde de lin et d'un morceau brisé de céramique. Sans le retirer de son cou, elle le montra à Chord pour qu'il puisse contempler ce singulier bout de poterie. Les talents magiques du sorcier blanc lui signalèrent l'aura surprenante qui entourait l'objet.

[Image: 91238.jpg]“Voici ce qu'Ezuri recherche avec tant d'ardeur. Il s'agit d'un morceau du puissant artefact que détenait mon aïeul, il y a des siècles de cela.”



La voix d'Ombre résonna, en écho dans toute la cavité aménagée en repaire dissimulé. Elle avait resserré ses doigts sur la corde, reculant la flèche de quelques centimètres de plus.

[Image: 91287.jpg]“Ne te laisse pas, à nouveau, tromper par des paroles enrôleuses. Celui-là n'est pas différent des autres ! Souviens-toi ce qui est advenu lorsque tu t'es confié à ce rat de Sadriemir. Des menaces à peine voilée dés le lendemain concernant la vie de ta mère si…”


[Image: 91238.jpg]“Je sais”, coupa Reïn d'un ton autoritaire qui la surprit elle-même. Elle s'adressa directement à Chord. “Sorcier blanc, aidez-moi à fuir et je vous expliquerai tout une fois en sécurité.

Mais le temps presse. Je doute que beaucoup des vôtres soient prêts à entendre ma vérité après tout ce sang noble versé, sans chercher à simplement verser le mien. Les apparences sont contre moi et certains gestes aussi.”
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#50
Tout cela me semblait honnête. C'était pas si louche. J'espérais simplement que je n'étais pas le plus naïf dans la pièce, au pire j'aurais éviter de tremper mes bains dans un conflit qui me regardait pas. J'essayais de mémoriser l'aura magique et d'en trouver les particularités. Je décidais assez rapidement d'accepter, tiendraient-elles paroles ? J'avais clairement des doutes, mais je préférais casser du mobilier que de l'elfe, j'ai pas des goûts de luxe moi.

Ça roule.
Y a une sorte de moulin à Yris si vous me cherchez, ou plus discret Aux braises de la Salamandre, à Kandrian. Je vous serre pas la main, je doute qu'il y est le temps pour les mondanités, et vous n'avez pas trop l'air d'apprécier.


Clôturant ma phrase je commençais à faire danser les flammes autour de mes bras avant d'arroser tonneaux, caisses, paillasses et la belle table (dommage ils ont du galérer pour l'apporter, jolie en plus). J'étais pas vraiment peiné à l'idée de mentir aux invités qui finiraient par arriver, mais j'avais peu de confiance dans les réactions à chaud. J'apostrophais l'archère.

Tu peux lâcher la corde, un beau tir me rendra plus crédible. Si je survie je le prends comme engagement. A plus, j'ai hâte de faire tomber le masque, le doute et la suite.
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#51
Reïn acquiesça d'un signe de tête. Elle rengaina son épée, non sans difficulté et se dirigea vers l'échelle de corde. Les flammes invoquées par Chord commençaient déjà à danser sur le mobilier, dévorant les cartes et parchemins qui fourmillaient. Un pied déjà positionné pour son ascension, elle se retourna vers Chord et lui sourit. Un sourire sincère qui faisait plissée adorablement ses pommettes tachetées.

[Image: 91238.jpg]“Merci de votre aide, Sorcier Blanc. Je n'oublierai pas cette main tendue et vous fais la promesse de vous revoir.”


La demoiselle masquée ponctua la déclaration de sa maîtresse en libérant sa flèche directement dans son épaule.

[Image: 91287.jpg]“Un cadeau empoisonné qui aidera à votre crédibilité. Nous verrons, qui de nous deux, tombera, le masque en premier.”

Toutes deux montèrent l'échelle et disparurent sans bruit.
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#52
Israfel écouta la tirade enflammée de Selinde sans l'interrompre.
Il était on ne peut plus d'accord avec la tirade de Selinde : il avait pu constater de visu qu'Ashtalia d'Alcascyr, qui avait pourtant la réputation d'être proche du peuple, avait désormais des préoccupations fort éloignées du bien-être des citoyens de l'empire. Sa sphère d'influence ne semblait en tout cas pas dépasser les murailles de la capitale, au point que certains habitants des franges de l'empire se retrouvaient livrés à eux-mêmes depuis bien des années maintenant.

Mais, bien que le sujet soit intéressant, il trouvait mal choisit d'aborder à un tel moment un sujet aussi houleux, surtout aussi fort. D'autant que lui-même avait peu à voir avec les décisions de l'Académie de Magie d'Asteras ou les jugements du gouvernement elfique. Mais la Commandante avait fait preuve de trop d'astuce pour qu'il mette cet éclat de voix sur le compte de la simple maladresse.
Elle ne cherchait probablement pas à susciter une réaction de sa part, mais de quelqu'un d'autre dans la pièce. L'elfe ne pouvait que supposer qu'elle souhaitait capter l'attention d'Ezuri Rian'cir, à l'inciter à dévoiler son jeu en simulant des dissensions chez les enquêteurs.
Pour être honnête, il doutait du succès d'un tel plan : si le haut-noble était réellement impliqué dans cette sombre histoire, il avait fait montre d'un talent d'acteur plus que respectable. Une couverture qu'il ne prendrait probablement pas le risque de gâcher ainsi. Mais le rôle que jouait Ezuri l'obligerait justement à réagir. Il ne pourrait pas rester passif alors qu'une roturière critiquait la couronne avec véhémence sous son toit, et ce même s'il devait être fébrile à l'idée d'être si proche de son but. Selinde aurait alors amplement l'occasion de le pousser à la faute.

Le mande-orage acquiesça très légèrement pour signaler à la Commandante qu'il avait compris, avant de répondre d'un air outré :

« Madame, sachez que calomnier un de mes amis est une chose, mais s'attaquer à la Couronne en est une autre ! Qu'une manante comme vous se permette ce genre de chose est scandaleux. Vous avez amplement mérité cette interdiction, et c'est encore peu cher payer. Je ne vous salue pas ! »

Il pénétra ensuite dans la chambre de la disparue avec l'air le plus hautain qu'il pouvait afficher.

Une fois la porte close, Israfel fit claquer sa langue. Non seulement il ne pourrait pas expliquer ses suspicions à la talienne, mais en plus il allait devoir trouver un moyen de se faire pardonner. Il était peut-être allé un peu loin en l'injuriant de la sorte… Mais il était trop tard pour faire marche arrière. Il se soucierait des états d'âme de Selinde plus tard.

L'elfe entreprit de fouiller minutieusement la pièce, en prêtant attention à chaque détail afin de ne rien laisser au hasard. La première chose qui attira son attention fut la grande flaque de sang bien en évidence au centre de la pièce.
Il devait l'admettre, la mise-en-scène était grossière : celui qui avait versé le sang l'avait fait bien soigneusement, très près du plancher et en évitant de souiller ses chaussures car aucune empreinte ensanglantée ou trace d'éclaboussures n'était visible. De plus, si la mariée avait vraiment du verser autant de sang, elle serait morte d'anémie avant que les ravisseurs aient pu rejoindre leur repaire. Un sort que lui-même n'avait évité que de justesse quelques heures plus tôt, et sans laisser derrière lui une flaque aussi grande.
La corde liée au balcon accentuait encore la mascarade : la corde était nouée solidement et pas accrochée à l'aide d'un grappin ou d'un autre dispositif, ce qui voulait dire qu'elle avait été jetée depuis le balcon et pas lancée depuis le sol. Le bandits ne pouvaient pas être entrés par là sans complice à l'intérieur du manoir. Une tâche qui n'avait pas pu échapper à l'attention de Reïn Larhtreña. De là à suspecter la mariée de complicité, il n'y avait qu'un pas à faire et les enquêteurs semblaient l'avoir franchi depuis longtemps.
Le reste de l'examen de la chambre fut sans grand intérêt : un emplacement vide dans une étagère poussiéreuse dont il devinait que le contenu devait être en possession d'Erënir, et des bijoux et étoffes précieuses intouchées alors que les ravisseurs se disaient agir par appât du gain.

Ce fut un morceau de parchemin laissé sur le lit qui éveilla finalement son intérêt.

“Suivez nos instructions si vous comptez revoir votre fille vivante.”

Le message était clairement adressé à Vaëliane Larthreña, la mère de la mariée, mais aucune des fameuses instructions n'était précisée. La missive était incomplète.
Israfel imaginait aisément qu'il devait s'agir d'instructions type “Laissez X pièces d'or dans un sac à telle heure sous le gros chêne du parc de la rue Untel”, qui n'auraient d'intérêt que d'identifier un lieu où l'Ombre était susceptible de se montrer de nouveau. Mais, si ses soupçons s'avéraient fondés, il pouvait également s'agir d'un message demandant à ce qu'elle amène le contenu du grimoire vide à un endroit précis. Dans les deux cas, il devait connaître le contenu manquant du parchemin. Afin qu'il puisse se venger. Afin de ne rien laisser au hasard.

Son inspection de la chambre terminée, le mande-orage retourna dans le hall et s'approcha de Sadriemir l'intendant, le message incomplet à la main.

« Pardonnez-moi, mon brave, mais j'ai trouvé ce parchemin sur le lit de Mademoiselle Larthreña. Comme vous le voyez, son contenu est incomplet. Vous qui avez côtoyé sa pauvre mère depuis sa disparition, savez-vous si elle a pu conserver le reste du message avec elle ? »
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#53
Pendant ce temps, l'esclandre de Selinde avait bel et bien attiré l'attention du patriarche de la Maison Rian'cir. Celui-ci s'était approché de la Commandante après le départ courroucé d'Israfel, de sa démarche altière et imposante.

[Image: 91303.jpg]“Je n'ai pu m'empêcher de surprendre bien malgré moi, votre conversation avec le jeune Aedarion. Difficile d'y échapper à vrai dire. Vous ne ménagez pas vos mots, Commandante Belroza, comme la réputation vous le prête.

Entre nous, soyez indulgente envers ce jeune homme, ses parents font, hélas, partis des victimes,”
lui précisa-t-il en aparté. “Je le déplore sincèrement. Cassia et Aldys étaient des gens intègres et respectables, comme tous les défunts de ce tragédie.

Pour ma part, je ne vous blamerai pas de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Notre gouvernement néglige ses devoirs les plus élémentaires en matière de sécurité et ne protège plus son peuple des menaces extérieures, laissant notamment Tilador à la merci des Nordiques.

Je suis navré d'apprendre que notre souveraine fait si peu de cas des héros qui ont ramené les prisonniers du Skövendor et qui ont récemment défendu nos cités à la fois des démons et des holdars. Soyez assurée que le peuple, lui, apprécie vos actes et ceux de vos hommes à leur juste valeur.

Cependant, veuillez excuser ma curiosité, mais pourquoi n'avez-vous pas suivi la piste de cette sournoise meurtrière avec le reste des enquêteurs ?”
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#54
Sadriemir vit arriver Israfel, alors que lui-même était en train de converser âprement avec le Capitaine de la Garde. D'un geste dédaigneux, il fit signe à ce dernier de se retirer et s'inclina devant le nouveau seigneur Aedarion.

[Image: 91304.jpg]“Messire, veuillez m'excuser de ce désagrément. Mais il n'est rien de plus irritant que d'observer l'incompétence chez les personnes censées nous défendre. L'intervention de la Garde d'Asteras dans cette affaire fut désastreuse. Les responsables vont devoir expliquer aux familles nobles la raison de son arrivée tardive, et pour explorer des ruelles en vain qui plus est, sur les lieux du crime.”

Il jeta un coup d'oeil au parchemin d'un air désolé.

[Image: 91304.jpg]“Je l'ignore, Messire. C'est une possibilité, mais elle ne m'en a rien révélé. Peut-être a-t-elle souhaité garder les instructions pour les suivre seule, évitant ainsi tout risque pour sa fille ? Quoiqu'il en soit, j'ai pris soin de la faire ramener au domaine Rian'cir afin qu'elle s'y repose sereinement. Loin de l'agitation de l'enquête. Néanmoins, si vous tenez à l'interroger, je suis certain qu'elle sera disposée à vous recevoir si c'est dans l'espoir de retrouver Reïn.”
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#55
En voyant les flammes, furieuses et dévastatrices, se propager dans la pièce sans pitié, le skalde de la Salamandre s'était entouré d'un bouclier d'eau défensif. Grand bien lui en prit : son sortilège lui évita une fin atroce, brûlé vif dans l'incendie.


Citation :[HRP] Bonjour,
Les IAs ont été diminuées.
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#56
Étant habitué aux endroits exigus et enfumés je ne toussait pas trop, merci au casque encore une fois. J'étais assez satisfait de mon incendie, un peu rebelle quand même. Je m'attardais pas à tenter de l'éduquer mais me dirigeais vers l'entrée où je m'adossait contre une parois, une magnifique blessure dans l'épaule, je n'avait pas réagit, par manque de réflexe mais j'espérais que ça passerait pour de la virilité. Le dernier membre de la salamandre fini par arriver par quelques autres invités. Un brave inquisiteur en détresse me sollicita, bonne occasion de noyer le poisson, je ne me fis pas prier.
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#57
Citation :Je m'excuse pour ce message décalé par rapport aux événements mais je n'avais pas le temps ces derniers temps.
L'elfe écouta le discours mélancolique lorsque des bruits de pas précipités se firent entendre. On murmurait qu'un passage avait été découvert et que la piste les mènerait à la captive.

L'amour entre ces deux jeunes gens paraissait sincère et Dyanese écarta l'hypothèse farfelue d'une rencontre préméditée par Ezuri pour avoir la main sur le domaine. Pourtant cela ne manquait pas de cohérence si on omet l'amour de Rein pour son futur mari. Une chose était sûre : Ezuri a profité de l'opportunité - l'annonce du mariage de son fils - pour dissimuler son propre but et s'est fait repéré par cette ombre.

Qu'est-ce qu'il cherchait ? La question la taraudait lorsqu'elle vit une piste possible, était-ce un leg que le noble convoitait, lié à la mort de son père ? Avant de prendre congé pour suivre la piste de ses camarades, elle questionna une dernière fois le marié.

Votre histoire est merveilleuse et soyez assuré que nous ferons tout pour que votre bonheur perdure. Si vous me permettez une dernière question : que savez vous sur la famille de votre future femme, comme la disparition de leur fortune, la tragédie sur la mort de son père, ou leur passé enfoui ?
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#58
Eavaar réfléchit un instant, essayant de se remémorer des détails pour répondre au mieux à Dyanese. Reïn parlait peu de son père, encore moins de ses ancêtres. Même près de lui, elle restait une jeune femme discrète et réservée.

[Image: 330.jpg]“De ce que j'en sais, la famille Larthreña serait une très ancienne maison noble fondée aux prémices de l'empire Haut-elfe. Elle y a connu son essor fulgurant avant de décliner au cours des âges et des générations. A présent, elle ne détient qu'un nom et quelques vestiges d'un passé glorieux, comme ce manoir. Même si elle n'y a que peu vécu, Reïn y est particulièrement attachée. Je pense qu''elle en garde le souvenir de son père, surtout.

Je crois me rappeler que sa mort avait fait parler à l'époque. Les circonstances étaient pour le moins suspectes. Sa caravane en partance pour Nim Duin a été attaquée et massacrée par des fanatiques. Les corps avaient été retrouvés mutilés et scarifiés d'étranges symboles. L'affaire fut classée, faute d'indices.”
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#59
L'inquisiteur Bêcheur ne s'affola pas face à l'incendie dévastateur qui prenait de toute part dans le repaire secret, fort de son expérience personnelle significative avec le feu.

Déjà, plus jeune, il s'était entraîné maintes fois à allumer des bûchers factices. Certes ce procédé archaïque d'exécution des sorcières et autres démons n'était pas enseigné à l'école de l'inquisition, mais il n'était pas rare que les jeunes tordus de sa trempe s'adonnent à ce genre de pratique en cachette ou lors de bizutages. Et même si au jour d'aujourd'hui, Martin n'avait toujours pas brûlé sa première victime, il avait appris, non sans brûlures sérieuses, à maîtriser les feux qu'il avait allumés.

Plus récemment, les batailles qu'il avait livrées auprès des sorciers flamboyants du Condorçat l'avaient aguerri à supporter les brûlures. La soif de puissance et de destruction de certains de ces pyromanes était parfois si forte qu'ils n'en distinguaient plus alliés et ennemis et n'avaient alors plus cure des dommages collatéraux de leurs boules de feu et autre souffle de dragon.

La première chose à faire était de ne pas amplifier les flammes et d'éviter d'utiliser la magie de l'air elfique avec des sorts de type bourrasque. Au contraire, le lancement de sort de suffocation était tout à fait adapté. Pas d'air, pas de feu.

Son attention se porta sur des parchemins et des livres présents sur une table. Avant que des potentiels indices ne soient consumés, Martin, se fraya un chemin jusqu'au mobilier, bravant les flammes à coup de sorts d'affaiblissement et de suffocation.
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#60
L'inquisiteur Martin put récupérer in extremis quelques documents sur la table avant qu'elle ne s'embrase définitivement. Il s'empara, tout d'abord, d'un parchemin que les flammes commençaient à lécher. Raturé de toute part et gribouillé d'esquisses naïves, il semble avoir servi d'outil de réflexion à son propriétaire. Il sauva également un lourd grimoire, qui, après ouverture, s'avéra bien décevant : il s'agissait d'un ancien livre de comptes.

[Image: lWbY1ZO.jpg]
Parchemin récupéré.
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