[RP] Relation entre la Maison Plonge-Mestal et le Jarl Skarsgärd

[Sighild Asgaril]

Le combat touchait à sa fin. Les derniers adversaires tombaient un par un dans la neige sous les coups des défenseurs.

Toutes les finesses voulues par Sighild n'avaient pas suffi à éviter le combat, mais la capacité de combat des membres du groupe avait rapidement pallié le problème. Leurs ennemis semblaient mieux renseignés sur leur parcours que sur le niveau de menace réel qu'ils représentaient. Tant pis pour eux...

Trül se trouvait non loin d'elle, son sang traçant derrière lui une fine ligne rouge écarlate, bien visible sur le blanc manteau neigeux.
Il était encerclé. Il était fichu. Mais mieux valait être sûr qu'il l'avait bien compris.

Elle tendit vers le vieux Nain une main dont la position des doigts évoquait une griffe, et murmura quelques mots occultes.
Une gangue de glace se referma sur les jambes du conseiller telles les puissantes mâchoires d'un piège à ours.

"Tu n'as nulle part où aller alors tiens-toi tranquille. Le Jarl Skarsgärd et les gens de ta Maison ont, je pense, plein de questions à te poser, et je tiens à ce que tu y répondes."

Se tournant vers ses compagnons, plus ou moins éloignés, elle aboya plus qu'elle ne dit :

"Et surveillez bien le ciel ! Si vous voyez des oiseaux un peu louches, faites-le savoir. Je ne tiens pas à affronter les saloperies de lézards qui nous ont trouvés sur les bords de l'Erion il y a quelques mois !"

[Pludencre]

Trul ne dit rien. Tant qu'un de ses gardes serait encore en vie, il ne romperait pas le combat. Il avait encore une chance, même infime, de parvenir à ses fins.

Et stopper le combat était une offense à ceux qui sont tombés. Sa défaite signerait sa fin.

[Hönir Martelune]

Ne le tuez pas ! On doit l'interroger. Capturez le vivant !

Tout le monde y aller de son conseil mais le vieil Agar commençait à en avoir raz le casque de courir derrière ce vieux nain survitaminé grâce à la magie runique. Et cette neige avec cette armure particulièrement encombrante l'empêchait de le rattraper. Mais, au final, même si le mage nain tentait de fuir, c'était impossible au vu de ses blessures et de sa fatigue.

Arrête de courir ! Tout est fini. Ne m'obligez pas à... le répéter. Le guerrier ne savait que penser du conseiller. Folie ou courage ? Le voilà qui continuait à tituber devant lui, puisant dans ses dernières forces pour attaquer quelqu'un. Non, décidément, c'était plus de la folie. Et l'agar avait peut-être quelques qualités mais la patience face à ce genre de situation, aucune. Il en avait capturé des gens pour servir à l'époque le Jarl Broden. Il savait où frapper pour immobiliser sans tuer.

L'écrasement des tendons d'Achille, l'explosion de la rotule, la strangulation des carotides jusqu'à évanouissement... Ou encore le plus classique coup de masse au niveau du plexus qui coupait le souffle à tous les coups, permettant ensuite d'immobiliser à tous les coups la cible.

Mouais, le genoux ça reste le plus simple. Puis un bon coup sur la tête et ce sera régler. Ou simplement le genoux. Et s'il se débat, je lui donne un bon coup sur la tête. Dame Asgaril le réanimera.

[Pludencre]

Le nain sentit le poids des années lui s'abattre sur les épaules lorsque son dernier garde tomba. Toute sa vie, il avait été dans l'ombre d'un plus puissant, un frère, un compagnon de route, le chef de la Maison Plonge-Mestal, Selotte. Les plans de cette dernière avaient échoué et l'avaient propulsé sur le devant de la scène.

Une place de choix s'était offerte à lui à condition qu'il remplisse sa mission avec brio.

Fin stratège, il avait établi un plan de bataille simple, des mercenaires étroit d'esprit chargés d'attaquer de front l'escorte et d'éloigner involontairement les guerriers les plus robustes des chariots. Il se mettait lui-même en danger pour donner l'illusion d'une victoire. Puis ses hommes de main frapperaient l'arrière garde allégée à coup de flèches explosives pour immobiliser le convoi. L'argent n'irait pas au Sovenkor, mais à Andoras.

Ce fut un échec cuisant.

Voulant préserver ses gardes, il avait trop tardé à les envoyer au front, l'escorte avait eu le temps de s'organiser pour les deux fronts grâce à des arbalétriers et archers attirant toute l'attention. Les munitions artisanales avec un prix exorbitant, peu nombreuses, furent contrebalancer par la magie curative des agars

Il lâcha son arme, la mort lui souriait.

[Gorbad]

Il fallait croire que Barik resterait toujours Barik et qu'il entendait rendre la justice qu'il réservait à Selotte à Trül. La frappe qui avait visé le vieux conseiller de la maison Plonge-Mestal était tout sauf une manœuvre pour tenter de la capturer mais visait plutôt à lui arracher la tête de ses épaules. En repensant brièvement à Herrkliff, le jeune guerrier se demanda si c'était cela la justice de l'Egide, une justice dure et violente donnée par ceux qui se sentent dans leur bon droit ? Heureusement (ou malheureusement selon le point de vue de chacun), Trül disposait d'une résistance hors du commun, même si elle était à son extrême limite et la hache du combattant de l'Egide n'avait ajouté qu'une énième blessure avant la blessure fatale. Afin d'éviter un incident, Gorbad se rua au secours du membre de sa maison en percutant violemment Barik, ce qui eut pour effet de laisser une odeur nauséabonde de chou rance à la place où il se trouvait.

Tu fais quoi là? Tu ne vois pas qu'on essaie de le capturer?

Le plus récent conseiller de Kandrian se tourna alors pour interpeller son aîné, tout en pointant de la hache tour à tour le cadavre du dernier garde qui gisait dans la neige et le nain qui avait essayé de l'assassiner à quelques mètres de là.

Vous êtes maintenant seul, conseiller Trül, et je ne pourrais pas retenir indéfiniment vos ennemis. Si vous voulez mourir, c'est votre droit mais il faut avant que vous m'enseignez, à moi, un conseiller Plonge-Mestal, votre œuvre pour que j'en tire les enseignements qui viseront à préserver ma maison. Pourquoi avoir mené Bikram à la rébellion ? Pourquoi avoir trahi ensuite Bikram ? Et Kandrian maintenant? Pourquoi privilégiez-vous l'autarcie de notre maison ? Êtes-vous une ombre ou juste l'ombre d'une ombre ? Vous pouvez, bien entendu, vous taire. Je suis sûr en tout cas, que le conseiller Alrik vous conseillerait de mourir sans rien dire.

En mentionnant son rival dans son argumentaire, le nain espérait obtenir une réaction.

Petit ajout pour tenir compte du RP posté par Pludencre

Trül lâcha son arme.

[Sighild Asgaril]

Le vieux Nain lâcha son marteau, ce que Sighild interpréta comme un renoncement. Elle fit un geste sec à ses camarades.

"Dépouillez-moi ce type de ses armes et armures. Ligotez-le comme un foutu rôti, bâillonnez-le, et jetez-le dans une charrette. Il va finir la route avec nous et profiter d'une entrevue extraordinaire avec le Jarl Skarsgärd. Et il répondra à toutes les questions qui lui seront posées."

Elle marqua une pause et planta son regard dur dans les yeux du Nain, finissant sa phrase à son attention plus qu'à celle des autres.

"S'il sait ce qui est bon pour lui..."

[Dorik Brise-Rune]

Dorik ne serait pas celui qu'on retiendrait dans la "bataille des chariots". Il avait affaibli un guerrier puis deux arquebusiers, achevés par ses compagnons d'arme. Puis il avait tâché de suivre le combat, de se placer au mieux. En coupant la retraite de celui qui semblait être le chef de la bande par exemple.
Là encore, son corps servit d'avantage que ses capacités. Il tenta bien de se servir de ses runes pour immobiliser le conseiller Plonge-Mestal, mais il ne serait jamais un seigneur de guerre... Il avait appris la magie bien trop tard dans sa vie. Le conseiller était un mage autrement plus habile que lui et n'eut aucun mal à contrer les sorts du vieux nain.

Le nain nommé Hönir, fût un peu plus efficace pour immobiliser Trül et bientôt ce dernier était isolé et cerné de toute part. Dorik soupira et recula, hors du cercle de l'action. Il n'était pas le héros aujourd'hui, juste un second-rôle.
Il observait le conseiller face aux autres d'un œil critique.

Contrairement à la Selotte de l'autre fois, celui là est un nain qui a vécu toute sa vie à Karad. Il a connu une vie assez facile, appartenant à une famille importante, et il a même obtenu une position affluente. L'or ne devait pas être un problème pour lui... Et il a néanmoins trahi sa maisonnée.

Le gain, les promesses qui lui avait était faites, voilà ce qui comptait. Quel était le prix de sa loyauté ? Quel trésor qui puisse retourner des frères les uns contre les autres ? Se pouvait-il que ce conseiller se sente encore citoyen de Karad ? Se pouvait-il qu'il ait envie d'aider sa famille une dernière fois en signe de rédemption ? Selotte n'était que haine pour les nains de Karad. Trül était d'un autre bois après-tout.

Dorik cherchait dans sa mémoire, mais ne trouvait pas de souvenirs concernant ce Trül. Ils devaient avoir à peu prêt le même âge tous les deux, mais appartenaient à des maisons trop différentes et Trül n'avait jamais eu de renom à l'extérieur de la sienne. C'était un conseiller d'affaires internes.

[Barik Barbe-Roc]

-" C'est pas juste de le laisser en vie ! Un procès ? Et pis quoi ? Ses victimes ont eues droit a un procès peut être ? a mort le vieux bouc ! Justice pour nos morts ! "

Le gros nain avait du mal a se maitriser, il gardait les haches au clair, pret à les planter dans la face du perfide Trül, au moindre mouvement, même d'un sourcil ..de toute façon c'est à croire que c'est l'activité principale de cette maison, la trahison .. sans offense Gorbad, mais ça commence à faire beaucoup tu ne trouves pas ?

il rangea ses armes ... calmement.

Puis se jeta tout à coup sur Trül pour le saisir par la barbe et le soulever du sol en lui assenant une claque suffisamment forte pour que le bruit s'entende à plus de vingt mètres :
-" C'est qui le prochain qu'on doit démonter ? C'est qui ton chef enc*** !!! HEIN ?? C'EST QUI !!? PARLES ENFOIRES !! "

Ivre de colère, il plongea la tête du vieux conseiller dans la neige et le maintint ainsi de toute sa rage pour le forcer à en manger :
-" BOUFFE CA VIEILLE SALO** !! J'VAIS T'CREVER !!!! "

Il ne relâchât son emprise que lorsque ses compagnons intervinrent, se maitrisant avec difficultés pour ne pas déchiqueter le traitre Plonge-Mestal.

[Pludencre]

Trül grimaça de douleur avant de répondre à Gorbad.

La rébellion était l'œuvre de Selotte, je n'ai fait que transmettre les...



Les derniers mots restèrent coincés dans la bouche au moment où le nain colérique le souleva et lui asséna une violente torgnole à décoller la mâchoire. La douleur de ses précédentes blessures se raviva et il dut faire un immense effort pour ne pas tourner de l'œil.

Plonge... Mestal... n'est... qu'un...pion.



Il sourit laissant un mince filet de sang s'échapper du coin de la bouche.

[Mûnr]

Alors que les derniers assaillants étaient vaincus, la caravane avait filé dans la steppe, protégée par une escorte réduite, mais suffisante pour tenir, en cas de nouvelle embuscade, le temps que les renforts arrivent. Toutefois, les ressources de Trül semblaient épuisés. Alors que le conseiller félon finissait sa course, traqué, les genoux dans la neige, Mûnr, en avant-garde de l'escorte, atteignit la forteresse du Skövendor et beugla à la porte :

"Hé oh ! La caravane des Plonge-Mestal est là !"

Accueilli par la garde, il expliqua, une pinte de lait chaud à la main, les péripéties du voyage, et annonça que la caravane n'était qu'à quelques lieues derrière lui, et qu'il serait sans doute prudent d'envoyer quelques hommes s'assurer que rien ne vienne entraver la livraison.

[Gorbad]

Existait-il une force capable de museler Barik Barbe-Roc ? Gorbad n'en aurait pas mis sa main à couper. Sa dernière intervention avait violement interrompu la discussion avec Trül. Le jeune nain avait eu l'impression que son collègue était prêt à en dire plus, qu'il avait une sorte de besoin de reconnaissance pour tout le travail accompli et de la sale besogne, il avait du en exécuter durant toutes ces années. Des questions, le conseiller en avait encore plein, des pragmatiques comme « Que comptait-il faire avec la cargaison d'argent si son plan avait réussi ? » à des plus rêveuses tant le fait d'obtenir une réponse claire relevait du fantasme, comme « Qui est P ? ». Là, le momentum était passé. Trül devait recevoir quelques soins sous peine de le voir passer prématurément de vie à trépas. Le temps permet toujours de réfléchir à son prochain mouvement et il n'était pas à exclure que leur ennemi ne se mure désormais dans son silence.

De commun accord avec Dame Asgaril, Gorbad avait convenu que Trül serait considéré comme un prisonnier du Skövendör et dès lors, les agars en feraient ce que bon leur semblaient. La torture ou la décapitation n'était pas exclue, elle avait été explicite à ce sujet. Tout au plus, le guerrier Plonge-Mestal avait convenu d'une ultime entrevue avec le condamné avant son départ de la forteresse du jarl Skarsgärd.

Les nouvelles de l'avant-garde étaient, quant à elles, pour le moins excellentes. Le fait de s'éloigner au plus vite des combats avec une escorte réduite avait été une excellente stratégie. Deux chariots étaient déjà arrivés à destination tandis que le dernier, ralenti par sa roue sommairement réparée, était sous escorte des hommes de Floki et devrait atteindre la citadelle d'ici un jour ou deux. Le conseiller n'en revenait pas mais il était sur le point de finaliser sa première transaction commerciale majeure.



Alors qu'ils faisaient haltes entre Harvard et le Skövendör, Gorbad fit le bilan de ces derniers mois qui avaient radicalement changé sa vie. Il ouvrit son carnet de notes pour tenter d'assembler les quelques pièces de puzzle qu'il avait pu discerner dans la toile des intrigues de la maison des Ombres.

[Barik Barbe-Roc]

Une fois de plus, inexorablement, la fatalité venait de heurter le gros.
-"Fichus Plonge-Mestal ! quelle chiasse !, ... y'a l'aut' mérou qui déboule avec sa bande de crabes pour chercher des noises, on les beigne, on les calme, et au moment de faire gicler le bubon, ventiler la gangrène, ça fait encore des manières !? oui mais non Barik ! on peut pas lui péter sa gueule, tu comprends, gna gna gna, il m'a torché le fion quand j'étais petit, gna gna gna, on l'épargne et tout ! "

Une fois de plus la patience du vieux guerrier était mise à rude épreuve, un peu comme si on lui avait refusé une dernière pinte au bal de Kromgar, comme si il s'était trouvé désarçonné par un fougueux poney, envoyé culbuté et planté, le bec plein de sable et le cul en buse .. dépité.

-" Et dire que j' critiquais Bikram, mais lui au moins il savait payer ses mercenaires, et il avait du panache ... AH ça, oui, il avait du style c'te vieux brigand ! Il débitait une pluie de conneries à la minute, mais il chiait de l'or ! Il chiait carrément des lingots Même ! Ah ahhhh ! Un magicien de la rondelle ! AHHHHH ah ahh ! "

Vidant son outre de bière, Barik jeta un dernier regard amer vers la forteresse où venaient de disparaitre les chariots emplis de minerais d'argent et le conseiller Trül.
Il grommela de plus belle en reprenant sa route :
-" Y'a un truc pourri qui se réveille, une saleté innommable, et ça pense encore à faire de l'oseille plutôt qu'à chasser la vermine des montagnes, fichus Plonge-Mestal ! Ils vont nous mener à la catastrophe ..."

[Pludencre]

L'attaque de Trül - son dernier assaut - fut soldé par un cuisant échec, malgré une préparation minutieuse. Plusieurs guerriers et mages rodés au combat avaient assuré la protection du convoi, rendant sa mission impossible. La chute n'en fut que plus douloureuse.

C'est ligoté à l'arrière d'une caravane, défendant à chaque ornière sa place face aux lingots d'argent, que l'ancien conseiller arriva à la forteresse du Sovenkör. Le chargement fut placé en lieu sûr et le nain conduit dans une cellule qui avait déjà bien servi, à en croire les anciens résidents réduits à l'état de squelette.

L'accueil de l'escorte fut chaleureux; les habitants voyaient d'un bon œil la nouvelle liaison commerciale entre Karad Zirkommen et le Sovenkör. Nourriture, bière, et même des femmes furent offertes à ces hommes épuisés par les combats et la marche intensive dans la neige. Une fête fut organisée en leur honneur et le jarl lui même invita quelques convives triés sur le volet à sa table.

Délaissés par les autorités de Björnhill, le peuple du Sovenkör se voyait revivre depuis l'arrivée de Floki Skarsgärd à leur tête. Aujourd'hui, il fêtait leur renaissance.

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Au loin, dans le froid mordant du Nord, une ombre observait la forteresse en liesse. Ses pions, placés un peu partout sur Ecridel tombaient les uns après les autres. Il était peut-être temps d'entrer en action. Un sourire apparut sur son visage bleu, signe de la naissance d'un plan.

Trül est placé enfermé dans la forteresse du Jarl du Sovenkör. Je n'ai écrit que les grandes lignes, laissant Floki ajouter quelques détails.