[R-PVP] Politesses dans la forteresse du Jarl
#61
Une, deux et trois maintenant ! Trois silhouettes plus ou moins agiles venaient de faire un aller-retour express dans leurs rangs. Martin Bêcheur n'avait pas fait attention à la première, tant il était occupé à étudier la technique de combat du Jarl, à la recherche d'une éventuelle faille. Suite à la détonation accompagnant la seconde, il considéra enfin la situation dans les rangs de son groupe. Le temps d'apercevoir, trop tard, la troisième silhouette, qui s'était faufilée non loin de lui, tirer une série de carreaux.

Si c'est moi qu'elle visait, elle est vraiment maladroite cette arbalétrière, à moins que je ne l'ai déconcentrée ou impressionnée par mon port de tête si parfaitement altier et mes sourcils si admirablement arqués.

L'arbalétrière recula aussi vite qu'elle était venue. Martin la suivit quelques pas puis préféra s'arrêter prendre position au niveau de la ligne de front trouée de son groupe : il fallait éviter tout autre rush le temps de comprendre comment cette percée avait été possible.

La cible des carreaux était en fait Rajaat, le mage sur lequel il enquêtait dans le cadre de sa formation d'inquisiteur.

J'espère qu'il n'est pas mort celui-là, car si tel est le cas, alors ma formation terrain se terminera prématurément sans que je n'ai grand-chose à écrire dans mon rapport, ce n'est pas bon pour mon diplôme ça … J'aurais dû le protéger pour éviter d'en arriver là.

Martin restait toutefois confiant quant aux capacités de survie de Rajaat : laissé pour mort quelques heures plus tôt dans le hall de la forteresse après s'être fait tabassé par des Agars, il s'était mystérieusement relevé encore plus fort et avait terrassé dans la foulée le Commandant du jarl Broder Aaren. Nul doute que Rajaat allait encore se relever, toujours plus puissant, et il serait certainement alors prêt à terrasser le jarl en personne cette fois.

Humm, espérons que ça se passe vraiment comme ça, et là j'aurai vraiment un rapport béton.
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#62
Grâce aux soins et à la distraction offerte par l'attaque d'autres combattants candidats au suicide, Bombus parvint à ramper non sans dans mal l'escalier d'où il était venu.

Mais arrivé en haut, il ne put qu'assister impuissant à l'action ignominieuse de ces anciens alliés qui avaient publiquement juré fidélité au démon Aaren.

Selinde, folle de rage, lançait une boule de feu sur ceux qui avaient proposés une trêve pour s'unir contre la malédiction sur pattes. Certes, ils avaient amoché son frangin, mais bon… il s'en remettrait, et avec de belles cicatrices à exhiber.

Et à choisir entre s'allier avec des humains contre le mal absolu ou avec le mâle absolu contre les humains, il y avait un monde tout de même, non ?!

Plus calme, mais peut-être plus pernicieux, Vagnard, lui, n'hésitait pas même à lâcher ses sorts dans la mêlée où se trouvait ses anciens alliés. Heureusement la Talienne semblait insensible à son sort, tout comme la majorité des ennemis, au grand dam du damné déçu par son impuissance. Hé oui. Le pauvre Bombus ne connaissait ça que trop bien aussi, l'impuissance.

Mais de toute manière, que pouvait faire le viril archer, si ce n'était les supplier de recouvrer la raison et d'unir leurs efforts contre l'envahisseur Holdar ?

[Image: mini_174497selinde.jpg]

Peine perdue, la succube avait peut-être l'esprit dérangé par sa douloureuse perte, mais n'en avait pas pour autant perdu sa délicieuse ironie.

Bah, qu'ils aillent au diable alors. Et dans ce cas, je le plains le pauvre…

Il y avait des préoccupations plus importantes pour le franc-tireur : cela faisait bien plusieurs heures qu'il n'avait pas mangé. Une petite collation le remettrai d'aplomb, bercé du doux son des inlassables attaques inutiles contre le Jarl qui se régénérait de leur fureur.

Adossé à une colonne aussi majestueuse qu'inconfortable, il apposait quelques rondelles de cèpe spongieuses sur ses plaies - quelle bêtise d'avoir oublié les bandages à la Confrérie – et s'amusait à tenter de deviner le fil de l'action.

Bam. Ah ça doit être Léonide. Pas encore calmé, lui. Pfout, tiens, Ephialt a encore raté son trait de feu. Dzing… la jolie musique de l'arc d'Ilaria. Tchoc. Hu ? Connaît pas celui-là, ah ça doit être l'arbalète de la Nordsuperwoman. Sprotch… oups Gared a marché dans une merde. J'espère que c'est du pied gauche. Fwoosh… Aaren se prend encore pour Richard avec son vent sanglant ! Grouik. C'est l'heure de grailler. Pooooonnnnnnnn… une corne de l'armée dans le lointain horizon de la forteresse. La guerre avait-elle éclaté entre les quatre armées ? En tout cas les règles du jeu allaient changer...
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#63
La bataille faisait rage et le démon qui semblait au bord de l'épuisement lança soudainement un terrible sortilège. Des volutes de magie semblaient sortir des corps des combattants qui se trouvaient devant le pseudo Jarl, ou plutôt ce qu'il en restait car il n'avait plus grand chose d'humain et plus rien d'Agar en tout cas! Le démon absorba cette énergie magique et ses blessures se refermèrent rapidement. Il s'était soigné, mais demeurait dans un état de fatigue avancé. Il ne tiendrait sans doute plus très longtemps...

Les minutes semblaient interminables tellement elles étaient denses, tellement la vie et la mort, le bien et le mal, étaient si proches. C'était un combat titanesque où des hommes venant de contrées éloignées avaient compris que celui qui s'était auto-proclamé dieu ne devait pas sortir de la forteresse sous peine de semer mort et destruction dans son sillage, dans les populations civiles… Il était évident que Broder Aaren avait une soif de destruction intarissable, ses yeux injectés de sang le trahissait. Et pourtant malgré ce danger imminent, certains avaient osé prêter allégeance à ce « dieu », trahissant ainsi les valeurs même de leur peuple. D'autres encore préféraient frapper de leurs puissants sortilèges les Agars qui se trouvaient là, espérant sans doute y trouver un quelconque avantage dans le conflit qui les opposait. Se rendaient-ils compte de l'inhumanité de leurs actions ? Il n'était plus ici question de politique, mais de lutter contre le mal incarné.


[Image: 11.jpg]- "Stupides renégats, quelle folie vous est passé par la tête ??? Vous paierez cette traîtrise un jour ou l'autre. Votre sang devra couler comme vous avez fait couler le notre, parole d'Agars !"


Soudain Einar senti une magie autour de lui, une magie bénéfique… puis il vit passer devant lui le général de l'armée elfique. Il avait pu l'observer aux abords de la forteresse mais n'en connaissait pas le nom. A peine arrivé elle s'était jetée sur Broder Aaren. Sans doute arriverait-elle à raisonner les siens… se dit-il avant de ressentir une présence derrière lui. C'était Rygen Helm, le Grand stratège de Bjornhill. Il avait bien une tête de plus que Einar et surtout il semblait bien plus robuste que lui. Sa présence mis du baume au cœur d'Einar.

[Image: 11.jpg]- "Grand stratège, nous résistons, mais le démon aurait pu être mort depuis longtemps si certains taliens et elfes n'avaient pas décidé de nous attaquer voir de se soumettre à lui. Nul doute que votre arrivée aura un effet positif sur la suite des événements."


Il reporta ensuite son regard sur ses camarades :


[Image: 11.jpg]- "Mes frères, Le grand Rygen Helm est venu nous apporter son aide, montrons-lui ce dont nous sommes capables, rendons le fier de nous !"


Puis il se lança à l'attaque, soignant ses amis et maudissant ses adversaires.
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#64
Hemdl n'avait pas attendu le maître Rygen, trop impatient de rejoindre ses compagnons.

Il se fit un bonne frayeur en croisant des Elfes hautains mais à l'allure puissante à l'orée du camp.
Rygen se dirigeait vers eux, et le rôdeur espérait qu'il n'y aurait pas une nouvelle traîtrise, ni dans un camp, ni dans l'autre.
Quelque chose dans la neige dérangea ses sens, mais il ne sût dire exactement de quoi il pouvait bien s'agir, comme une présence invisible juste sous son nez.

Mmmh... que se passait-il encore ?

Se dissimulant de son mieux, il s'engouffra dans la forteresse alors que les Elfes quittaient Rygen pour s'approcher à leur tour.

Il rejoint assez vite ses compagnons, qui l'ignorèrent royalement tellement ils semblaient occupés à s'entraîner contre Aaren, ce dernier ayant l'air en meilleure forme encore que quand il les avait quittés. L'efficacité baissait, il faudrait leur rappeler la discipline après la victoire. Il n'était même pas sût qu'ils pouvaient comprendre le sens de ce mot.

Autant pour faire bonne figure que pour les alerter sur l'avancée de sa mission, l'éclaireur tira sur le possédé.
Déployant son arc exceptionnel en bois d'arbre et ficelles de lin, il encocha une munition aussi fine qu'une bûche, payée à prix d'or à un marchand ambulant, banda son arc de sa force surnaturelle et relâcha la corde en s'écorchant les mains. Pour une fois, il ne prit pas la corde dans les dents. Il progressait à l'arc.
Il aurait aussi bien pu lancer sa flèche à la main et crût même voir sourire l'ancien Jarl quand le projectile surpuissant s'enroula dans sa cape en se brisant en morceaux.
L'arc, il faudrait quand même s'entraîner encore un peu.
Il jeta l'outil au sol et ressortit ses hachettes. Il se sentait déjà moins bête.

Des pas lourds résonnaient dans les dédales malgré le chant des armes, et Rygen, sans doute piqué au vif et craignant la réaction possible d'un puissant Jarl incontrôlable et fou, arrivait en chargeant dans son dos.
Un allié de choix.

Alors il s'approcha des combats dans le sillage du géant et fût encore surpris quand il vît l'Elfe qui devisait plus tôt avec Rygen devant son camp, bien campé avec ses lames rutilantes au contact d'Aaren, en plein milieu de la mêlée.
Un ennemi de choix.

Avant peu, il lui faudrait peut-être trouver des explications, il ne devait plus chercher à embobiner les boss, c'est dangereux et vite incontrôlable.
Il hurla pour se faire entendre, ne réfléchissant pas plus que ça sur le fait qu'Aaren ne devait sûrement pas être sourd non plus...

"Rygen, ton honneur te précède, maintenant montre nous ta force ! Les Elfes te devancent dans la mêlée"

Il regretta immédiatement ces quelques mot, mais se lança à son tour au combat.
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#65
Chacun participait au combat frappant Aaren, agars, nains, elfes ou taliens selon son camp, ou ses humeurs. Difficile de savoir en qui avoir confiance. Un talien pouvait lancer une vague de flamme sur la cohue, touchant alliés et ennemis, et finir son sort par un "oups, désolé" ou une Agar pouvait cribler de flèches un elfe sous prétexte qu'il l'avait regardée de travers.

Au milieu de ce capharnaüm, Broder agitait sa grande faucheuse, ôtant la vie de ceux qui osait se dresser face à lui. Il souriait, considérant les contre-attaques comme insignifiantes. Il semblait ne pas craindre la douleur, même les coups du gladiateur agar armé de son fléau.

La jeune elfe se faufilait dans le couloir exigu pour s'approcher du Jarl. Il était impressionnant et le terrasser la couvrirait de gloire. Ca couperait même le sifflet à la vieille. Serrant son épée à deux mains, elle arriva à portée du détenteur de la forteresse. Malgré le bruits des armes s'entrechoquant, les cris de douleur ou de rage, elle hurla sa rage.

QUE MON PERE EN SOIT TEMOIN, MA LAME TROUVERA LE CHEMIN DE TON COEUR

Elle abattit son arme pour joindre les gestes à la parole. Le coup fit mouche, et se nicha dans l'arme d'Aaren. Aucune blessure n'apparut. Son manque de force n'avait pas réussi à le blesser. Il ne prit pas la peine de se retourner, préférant une cible à la hauteur de son potentiel. Un second échec dans une même bataille... Mais l'heure n'était pas à l'apitoiement. frapper, esquiver, feinter, frapper, parer, frapper, il fallait enchaîner les passes d'arme dans ce couloir exigu pour rester en vie.

Malgré les coups reçus, Aaren restait debout, sans faiblir. Etait-il invincible ? Avait un statut de divinité ? Heureusement au loin, le général elfe apparut. C'était un honneur de combattre à ses côtés.

Dyanese reprit son souffle avant de se jeter dans la mêlée. D'abord Aaren, puis les assassins de Victor. Elle aurait sa gloire, et sa vengeance.
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#66
Certains avaient accepté l'union proposée par le Nord, et d'autres fous la rejetaient, se soumettant à Aaren. Ils tiraient des boules de feu dans la mêlée, et l'un d'entre eux alla même jusqu'à hurler tel un dragon, dans un souffle de flammes terrifiant. Il continua ensuite de lancer des sorts agressifs, envahissant l'espace de flammes et poussant même ses compatriotes à l'étouffement.

Gared et Floki échangèrent un coup d'œil. Ils s'éloignèrent d'Aaren en quelques pas rapides, slalomant entre les lignes des sudistes. Le fléau et la hache s'abattirent violemment sur l'auteur de la trahison répétée, coupant l'arbre qui donnait des fruits pourris.

Gared jeta alors aux sudistes proches un sombre regard d'avertissement qui en disait long.
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#67
Le renégat était tombé. Enfin !


Non pas qu'Otos souhaitait particulièrement le voir mourir, enfin si un peu quand même, mais surtout ce qu'il désirait avant tout c'était de sortir de cette forteresse et de ne plus voir certains participants de cette bataille, si l'on pouvait la considérer ainsi.

Il avait pourtant apprécié l'ensemble de ces compagnons, même s'il n'avait pas partagé leurs opinions et positionnements. Mais au moins ils avaient l'avantage d'avoir été indépendants d'esprit et de cœur. Ils n'avaient pas tous l'art de la guerre en eux mais ils avaient la flamme et le courage des héros. Nul doute qu'ils se recroiseraient à l'occasion et pourrait trinquer ensemble.

Il avait découvert aussi le peuple Nain, de loin certes, fiers guerriers et mages taciturnes qui faisaient leurs devoirs et ne paradaient pas. Quelque part il avait prit plaisir à avoir de tels adversaires. Il se dit qu'il irait surement, un jour ou l'autre, voir d'un peu plus près leur cité dans les montagnes.

Par contre il avait été déçu par ses lointains cousins du Nord et ne voyait pas en quoi son amie Lynn pouvait les apprécier. Il comprenait mieux maintenant les histoires du passé concernant les relations tendues entre leurs peuples. Nul doute qu'avec un tel comportement, les Agars n'avaient pu trouver comme lieux de vie qu'un territoire gelé dont personne ne voulait et qui possédait l'avantage de n'avoir que très peu de relations avec les autres peuples.


Rajustant son armure et le reste de son équipement, il prit la direction de la sortie en attendant son frère Ephialt. Il espérait que ce dernier ne participerait pas aux discussions supplémentaires concernant la possession de ce trou à rats. Otos en avait par-dessus la tête des grandes phrases et des injonctions absurdes de certains ennemis.

Il se mit de côté, attendit et ne dit mot…. comme d'habitude…
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#68
Revenons légèrement en arrière. Depuis la grosse colère du vieux bien des choses se sont déroulées.
Les mots « chaos ; chambard ; gros suivis de bordel ; désordre ; confusion et finalement pagaille » résument assez bien les combats qui ont eu lieu.

Je vais toute fois essayer d'y apporter la vision des choses de Léonide.

Bon, pour commencer, c'est simple, le vieux soldat n'a pas lâché d'une semelle le Jarl Broder Aaren. Alors c'est compliqué car sa cible vol dans tous les sens de la pièce pour attaquer les plus faibles et donc il faut lui courir après pour espérer ne pas le perdre.

Mais ce n'est pas tout, lorsque la lance de Léonide parvient à trouver une faille dans l'armure du Jarl, ses blessures semblent se soigner à une vitesse incommensurable. Ca, ou attirer son attention avec une aiguille à tricoter, la différence ne doit pas être énorme.

Bref, Aaren est un gros steak.

Cet état de fait n'a pas complètement échappé aux Agars et aux nains présents dans le couloir et ceux-ci ont ouvertement déclaré vouloir faire front commun.

« Espoir » se dit alors Léonide ! Peut-être que tous ceux qui sont mort pour atteindre le Jarl corrompu ne se seront pas sacrifié pour rien ? Dans son esprit les choses sont simples, soit les deux alliances continuent de se mettre sur la tronche et en définitive la majorité mourra sous les coups d'Aaren, soit ils abandonnent leurs querelles pour mettre à mort l'abomination surhumaine.

Mais, malheureusement, les choses ne sont pas si simples.

Non content d'avoir des traîtres dans leurs rangs, l'alliance elfiquo-talienne ne manque pas non plus de lâches. En effet, certains profitent d'une situation ambiguë où les Agars ont détachés leurs attentions de nos troupes en se dressant sur le chemin d'Aaren pour mettre à mort les plus faibles d'entre eux.

Brulé vifs et couvert de flèches, les nordiques essuient des pertes.

Léonide continue le combat, la confusion l'empêche de s'adresser à ses pairs qui lancent des sortilèges depuis l'arrière de leurs lignes.

Un Agar chevelu s‘avance vers Léonide, hache à la main, une lueur féroce dans les yeux.

- Bouge-toi mon brave ancêtre, ce n'est pas à ta peau que je veux ! Laisse-moi passer que j'venge mes amis !

Léonide observe la situation durant une microseconde. L'étroitesse du couloir fait que les couards dans leurs rangs profitent impunément de la protection de ceux qui affrontent Aaren pour déchaîner feu et flèches non pas sur le « démon » mais sur ceux qui l'on rejoint dans leur lutte pour annihiler ce dernier.

Rapidement, il répond à Floki.


- Je ne vous empêcherai pas de vous défendre. Mais si toi et les tiens profitez de la situation vous aussi, tu seras le premier que je tuerai.

Et il fit un pas de côté tout en continuant à se battre contre Aaren qui voletait toujours dans le couloir.

C'est aussi à ce moment que Léonide saisi quelques bride des visages de ceux qui un instant plus tôt était confortablement occupé à porter la mort dans les rangs de leurs alliés de circonstance.

Il y avait quelque chose comme une surprise intense, mêlée d'hébétude suivi bien vite par une appréhension tenace.

Oh non, Léonide n'était pas télépathe, loin de là, mais derrière ces visages il comprit.

Il comprit quoi ? Eh bien que tout à coups, un rideau d'opéra était tombé sur l'esprit de certain.

Il devinait que pour ceux-ci, il avait commis une trahison incommensurable, inqualifiable.

Tout à coups, dans leurs yeux, Léonide était devenu le traître, un vulgaire vilain d'opérette. Certains avaient ouvertement déclaré leurs flamme pour le Jarl corrompu, mais non ça c'était de la gnognote ! Rien de comparable !

Peu importe. Se dit-il. Ces lâches n'ont qu'à payer le prix de leur bêtise !

Et en matière de correction les Agars savaient y faire. Bien vite ces éléments perturbateurs furent abattus et le combat contre Aaren pu reprendre de plus belle.

Dans leurs folies ces abjects couards avaient réussi à achever un Agar parmi les troupes du nord qui avait prodigué des soins aux Taliens. N'avaient-ils donc pas la moindre trace d'honneur ? Comment avait-il pu ignorer que ceux-qui avaient combattu à ses côtés étaient de tels méprisables poltrons assoiffés de sang ?

Lui aussi avait perdu des proches lors de ces combats. Mais l'on n'honore pas le sacrifice de ceux qui sont tombés en condamnant la réussite de la mission qui leur avait réclamé de tels sacrifices !

Aaren était la seule et unique raison pour laquelle les troupes elfiques et Talienne étaient montées aussi haut dans le nord, ce n'était pas une guerre contre les Agars comme pouvaient le penser certain, mais bien un combat pour empêcher les Holdards de s'emparer d'une place forte.

Bien sûr, s'emparer de la forteresse aurait été un bel exploit à offrir aux généraux elfiques, mais c'était secondaire. Si cette forteresse était là depuis aussi longtemps c'est qu'elle ne représentait pas une menace déterminante lorsqu'elle n'était pas soumise aux « forces démoniaques ». Du moins, c'est ce que pensa le vieux soldat.

Enfin, sous les coups répétés des Nain, des Elfes, des Agars et des Taliens, le Jarl tomba. Les généraux eux même des deux armées avaient dû s'allier et rejoindre le combat pour parvenir achever ce monstre.

Léonide, essoufflé mais soulagé que le monstre ait été défait, s'adressa au général elfique.


- Et maintenant chef de guerre ? Vos ordres ?
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#69
Rurik nettoyait son arme après l'attaque éclair sur le fourbe et la folle. En un sens, il était presque admiratif de ces deux ennemis. Ils allaient au bout de leur folie et en acceptaient les conséquences. Mais à peine le temps de souffler, l'assaut sur le Jarl avait repris. Ça courrait dans tous les sens, ça devait pester et insulter mais c'était clairement l'intérêt de cette surdité partielle. Il vivait depuis quelques jours dans un monde ouaté et, comble de tout, il avait développé une nouvelle capacité, celle de lire sur les lèvres. Il y avait sûrement quelques erreurs dans son décryptage mais globalement, il devait presque comprendre tout ce qui se disait… du moment qu'il regardait la personne en face, à quelques exceptions près.
Et malheureusement, la plupart des exceptions appartenaient à son peuple. Thörom, Thrainsa mais aussi le Sorcelame qui n'avait jamais daigné donner son nom, se contentant simplement de dire qu'il était envoyait par Stirling. Le point commun ? Leurs superbes barbes bien entretenues qui cachaient leur bouche. Se rappelant d'une blague de taverne à propos d'un certain Percy Val qui avait trouvé l'astuce absolu grâce au mythique « C'est pas faux » connu à travers tout Ecridel. Mais trêve de digression, l'assaut contre le Jarl avait alors commencé.

Coup d'épée, coup de masse et fléau s'écrasaient allègrement sur le Monstre. Les carreaux sifflaient et Rurik prépara sa pétarade. Le premier essai fut un fiasco, la poudre explosa dans le canon mais aucun projectile ne sortit. Ne prenant pas le temps de râler, il réarma son arme de mort mais, avant même d'avoir pu épauler, la poudre explosa à nouveau. Le tir partit vers le plafond, le projectile décrocha un morceau de granit, explosa le beau carrelage et… s'écrasa mollement sur la chaussure d'un elfe. Le même qui avait prit quelques temps auparavant une flèche d'Hemdl normalement destiné à Broden Aaren. Terrible journée pour les tireurs d'Ecridel. Mais l'artilleur ne pouvait en restait là, il fallait préserver sa dignité. Il épaula à nouveau son arme et… vit le Jarl s'effondrer sous le fléau de Gared le mal nommé.

« Bordel de P… de S… de C… de… d'arquebuse à la C... ». Jetant son arme violemment au sol, le nain se mit à invectiver toutes les personnes autour. Toutes ces personnes qui souriaient en le regardant. Pitié, moquerie. Un jour, il fabriquerait sa propre arquebuse et ce jour, il deviendrait le plus puissant tireur d'Ecridel.

L'histoire aurait pu s'arrêter là et aurait dû s'arrêter là mais, dans le calme après la bataille, il entendit Ephialt prononcer ces quelques mots.

« Vous préférez nous attaquer pendant qu'on se tue à la tâche pour attaquer le Jarl. Et vous continuez à nous parler d'honneur même avec votre chef à côté. »

N'y tenant plus, il répondit de but en blanc :

« Cher mage de feu, vous avez abattu le Berserker préféré de notre Jarl Stirling alors même que l'Abomination était là... Arrêtez de vous faire remarquer. Vous savez ce qui arrive dans ce cas... quand l'un des vôtres se fait plus remarquer... Pam Pam dans l'cul... »

Vas-y répond quelque chose que je te colle une balle dans la cage thoracique. Ça me détendra peut-être…
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#70
Hemdl était rouge de honte sous la capuche qui dissimulait si bien ses émotions, surtout en pensant aux probables moqueries à venir de ses compagnons, qui plus est en présence de Rygen et du général Elfe (même si le pire serait le coût de la tournée à régler !)
Probable que les autres n'oseraient pas se moquer tant que les carreaux de Morane, le fléau de Gared et la pétoire de Rurik traîneraient dans les parages.
Mais il ne pouvait pas rester sur un tel affront après s'être pour une fois comporté sagement en allant chercher l'arrière garde plutôt que de partir aux champignons.

Pas tout à fait lucide, il perdit du temps à rafistoler l'arme, enfin le truc qu'on lui avait vendu comme tel, et encocha une flèche, une vraie cette fois. Et pour bien faire, il en choisit une dans son carquois parmi celles dérobées il y a longtemps à des Elfes, solide, bien droite et pointue, et même luisante d'une couleur vert sombre du plus bel effet. Quels artistes ces longues oreilles !

La tension était palpable, et à tout moment la fragile concorde entre les peuples contre le Jarl possédé pouvait tourner à la bataille rangée au moindre écart d'un des belligérants.

Il visa Aaren... il toucha Halko.
Pas de bol vous me direz. C'est drôle comme la paix et la guerre ne tiennent qu'à un fil.

Le mage ne montra aucun signe de faiblesse lorsque la flèche lui perfora le bras, alors même que le poison violent commençait déjà à virer à la gastro.
Bon esprit, l'Elfe se contenta de faire bonne figure tandis qu'il s'éclipsait dans un coin sombre.

Le temps que Hemdl s'approche, espérant racheter cette erreur avant que tous ne s'entretuent par sa faute, Halko, recroquevillé au sol, posa son bâton et leva sa main en détournant le regard, l'autre main dissimulée dans son dos.

"lâche ton rateau, barbare, je ne le dirai qu'une fois. Et n'approche plus de moi ou je ne jure de rien ! Nous réglerons ça après que le Jarl n'ait rejoint vos ancêtres dans la tombe. La guerre n'est pas une plaisanterie pour des paysans tel que toi. Tu as l'air plus à l'aise avec tes petites haches, va donc chercher du bois en essayant de ne pas te blesser"

Hemdl ne relèverait pas l'insulte, il l'avait bien cherchée. Il pouvait presque voir l'Elfe rire sous cape malgré ses crampes abdominales. Ou alors il dissimulait sa fureur en détournant la tête ?
Bien entendu, en dehors d'obliger l'Elfe à acheter une robe neuve, la flèche du rôdeur n'aurait aucune incidence sur sa santé.
L'expérience et l'honneur de cet ennemi l'obligeait à reprendre le combat et à ignorer la maladresse.

Heureusement (ou pas ?) que ses compagnons étaient bien plus habiles.

Le temps de détourner le regard en brisant une nouvelle fois son arme, un mouvement rapide des gens du Nord mit à terre deux Elfes dangereux qui exhortaient leurs compagnons à la haine contre Agars et Nains, menaçant leurs camarades indécis, tiraillant l'ennemi de coups sournois, tuant même un berserker du Jarl Stirling.
Ceux-là ne se relèveraient pas, les autres étaient prévenus.

Et le temps de compter les corps au sol, dans un sursaut d'énergie incroyable, Rygen en tête, flux de magie, flèches, carreaux, poudre et fléau s'abattaient sur le Jarl possédé dans un déluge bref et d'une formidable puissance.
Il s'écroula à son tour dans la stupéfaction générale des Elfes et des Taliens.
Et la sienne, la fureur et la force de ses compagnons l'étonnaient chaque jour un peu plus.

Ce jour serait gravé à jamais dans les mémoires comme une formidable victoire des Agars et de leurs amis Nains.
La forteresse pourrait à nouveau assurer la défense du Markenseim, et la tête d'Aaren pourrait être déposée aux pieds de Striling par Rygen Helm.

A moins que...
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#71
L'abomination était tombé, vaincu par son égo et par les armes des valeureux combattants, tant Agars et Nains, que Elfes et Talien. La plupart des elfes renégats avaient été mis hors de combat. Ils avaient tenté d'obtenir un avantage en s'alliant avec le fuax dieu, ils en ont payé le prix.

Einar regarda la troupe. Les elfes et les taliens commençaient semble-t-ils à plier bagage. Il chercha du regard le vieux, celui qui avait bloqué et tenu un temps le couloir contre la horde Agar. Avait-il été tué par Broder Aaren? Puis une robuste carcasse, portant un lourd bouclier se distingua dans la foule de combattants. Il se dirigea vers lui et une fois à sa hauteur lui posa une main sur l'épaule.


[Image: 11.jpg]- "Et le vieux. Pardonne moi te t'avoir affublé de ce sobriquet, tu mérites mieux. Tu as défendu les tiens au mépris de ta propre vie lorsque tu faisais face à nos assauts, tu as agi avec sagesse lorsque certains des tiens ont trahi votre confiance en s'alliant à Aaren, tu t'es jeté à l'assaut de l'abomination. Tu es un homme courageux et je suis fier d'avoir pu combattre à tes côtés. Si un jour tu souhaites visiter nos contrées glacées, je me ferai une joie de te les faire découvrir. Mais au fait, dis moi, comment dois-je t'appeler?

Einar esquissa un sourire amicale et tendit son avant bras afin que le Talien le saisisse, signe d'un respect mutuel.
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#72
Le soir tombait. La lutte était ardente et noire. Ils avaient l'offensive et presque la victoire; l'alliance des Elfes
et des Taliens se débandait, victime de violentes querelles internes et de l'indiscipline de leurs lignes. Ces soldats
bien armés, comme ils sont gauches et veules! Eux naguère si beaux, qu'ils sont comiques et laids! De nombreuses fois
Nabuk avait pu admirer leur courage, allant jusqu'à frémir, parfois, à voir leurs lignes resserrées, leurs visages
déterminés et prêts. Hélas, la folie de quelques uns eut raison de la bravoure de beaucoup; l'impatience de certains
vint à bout de la dynamique du groupe.

Le combat avait été long, dur, mais efficacement menés par les Agars et les Nains, emmenés par les Trappistes dont
l'ardeur au combat était déjà connue et deviendrait sûrement proverbiale. Les plus résistants des soldats ennemis
avaient été emmenés dans un tourbillon de haches, carreaux, projectiles magiques, et dorénavant les corps jonchaient le
sol dans un mélange de chair et d'os d'où ruisselaient des océans de sang, maculant la robe éclatante de Nabuk. Nabuk
était las; au plus fort du combat, la fièvre meurtrière l'avait largement gagné, et il ne s'était que peu interrompu
dans sa danse macabre, transperçant un ennemi, puis l'autre, puis un troisième. Un seul en avait réchappé, de justesse,
mais Léonide avait largement payé sa survie par la suite.

Ils se tenaient donc dans ce hall exigu, Elfes, Nains, Taliens, Agars, après une féroce empoignade contre Broder Aaren
qui n'avait pas hésité à prendre la vie de plusieurs de ses opposants. Aaren, unique objet de notre ressentiment!
Aaren, que certains elfes n'avaient pas hésité à soutenir dans ses sinistres projets, pour leur gain immédiat et
personnel, au mépris de toutes les règles d'honneur! Mais ceux-là avaient payé. Leurs entrailles éparpillées dans la
pièce en attestaient.

La menace principale éliminée sous les coups ravageurs de Gared, Nabuk s'adressa au Grand Stratège agar venu les
rejoindre, ainsi qu'à la représentante du pouvoir elfique qui était également arrivée:

- Grand merci de nous avoir rejoints en ce sinistre endroit. Il semble que Broder Aaren n'était finalement pas aussi
puissant que ce que nous craignions. Malheureusement, nombre de nos compagnons ont donné leur vie pour l'arrêter, et
plus malheureusement encore, d'autres, dont vous voyez les corps ci-gisant, ont voulu s'acoquiner avec le Jarl maudit
et nous avons dû mettre fin à leurs actes malveillants. Tous ici sont témoins qu'à partir de l'apparition du démon,
nous n'avons agi envers elfes et taliens que pour nous défendre des lâches agressions qui violaient l'accord tacite
d'assistance mutuelle envers le Jarl.


Se tournant vers les Elfes et Taliens présents, Nabuk ajouta :

- Quant à vous, valeureux adversaires, vous vous êtes bien battus et les Agars ne sont pas ingrats. Nous souhaitons donc
vous laisser partir en paix, ayant déjà largement assez de morts à pleurer. En revanche, cette forteresse est en terre
Agar et doit rester Agar. Continuez de l'explorer un temps si vous le désirez, peut-être trouverez-vous des restes des
trésors amassés par la vermine qui sévissait ici. Mais bientôt il vous faudra quitter ces lieux pour nous les laisser.
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#73
La bataille était terminée. Du moins semblait.
Chacun aura un avis et ressenti bien différent sur ce qui les événements s'étant déroulés dans cette forteresse. J'ai les miens, mais il sont sans importances à l'heure actuelle.
Avant de quitter ce lieu teinté de sang et de désespoir, il y avait certaines choses à terminer.

Il était temps de profiter de ce flottement général provoqué par la désorientation qui suit souvent une importante bataille pour récupérer des informations cruciales.
Je me dirige alors vers les agars et nains s'étant montrés jusqu'ici les plus bavards et semblant avoir pour certains une place importante dans la hiérarchie générale du groupe, sans appréhension.
Arrivée à l'heure hauteur, je leur demande de but en blanc, directe et imperturbable, comme si nous nous étions jamais affronté:

Plus tôt vous avez affirmé avoir combattu et vaincu l'Holdar.
Qu'a-t-il dit précisément ?
Vous avez remporté la victoire et la forteresse. Et ces informations peuvent être essentielles afin de maintenir la sécurité d'Ecridel.

Son corps est-il toujours ici, et en état suffisant pour être examiné ? Si oui j'aimerais que nous puissions le récupérer pour le donner aux autorités elfiques.
Si non, j'aimerais au moins examiner de près son cadavre avant de partir.
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#74
Chacun attaquait enfin Aaren de concert, deux hachettes de Floki se fichèrent dans sa tête, et Gared n'eu qu'à abattre son arme pour finir le travail.
Le monstre était enfin hors d'état de nuire.

Gared regarda autour de lui d'un air de défi. Les nains et agars étaient en position de force après avoir éliminé les mages adverses les plus dangereux. Ils s'estimaient en contrôle de la forteresse, ce qui n'était que justice car elle se trouvait en territoire agar. Personne ne fit mine de contester, et même ceux qui jouaient avec le feu (!) contre les forces combattant Aaren avaient arrêté de faire de l'esbroufe et se dirigeaient vers la sortie.
Aux elfes et taliens qui avaient fait preuve d'une certaine hauteur de vue et les avaient aidé contre Aaren, il dit :

[Image: 123.png]
- Ce jour vous fait honneur! Vous avez choisi de combattre avec nous dans ces circonstances difficiles plutôt que de vous soumettre à cette terrible créature. Nous nous en souviendrons! Les Trappistes, et sans aucun doute le Nord en général vous sont reconnaissants!


Se tournant vers Elena :

[Image: 123.png]
- Nous avons trouvé un expérimentateur Holdar dans les sous-sols. Aaren s'est soumis à Ekhron, le maître des holdars, qui l'a transformé, lui a donné la vie éternelle et certains aspects d'une bête, une chauve-souris de la jungle. Ses hommes ont moins bien subi l'expérience, si l'on peut dire, certains étaient en train de se manger entre eux...
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#75
Gared surveillait le départ des taliens et des elfes.
En voyant une talienne descendre un escalier qui ne menait manifestement pas vers la sortie, Gared s'exclama :

- Nous vous escortons vers la sortie, cette forteresse est nôtre, ainsi que tout ce qu'elle contient. Ressortez immédiatement, nous n'auront pas de pitié pour les prochains coups fourrés et autres tentatives opportunistes. Ceux qui nous ont aidé seront récompensés par un don montrant notre reconnaissance à la sortie de la forteresse.
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#76
Après avoir passé les débris laissent par une des caisses bloquant à moitié les couloirs, Shatolissa se retourna vers l'agar.

Je vais juste aider un haut elfe...si vous voulez nous tuer comme la moitié des mages qui composaient l'avant-garde vous patienterez il y a déjà le reste des sbires du commandant du jarl en premier sur la liste...


La jeune guerrière continua son chemin ,montant les escaliers prêts à combattre pour une énième fois
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#77
Avant que je puisse répondre l'imposant guerrier agar était déjà parti dans le couloir jouer les gros bras auprès de Shatolissa
Il n'avait pas répondu à mes interrogations. D'un côté j'aurais dû m'y attendre, venant d'un tas de muscles décérébré.
C'était déjà un miracle qu'il arrive à formuler des phrases correctes.

Je me tournai vers celui nommé Floki qui s'était présenté plus tôt, et qui semblait avoir un peu plus de neurones à son potentiel cognitif:

"Savez-vous si les expériences se sont déroulées ici ou ailleurs en Ecridel, voir même en Andoras même ?

Et avez-vous fouillé de fond en comble et vérifié les murs de la salle où vous avez tué l'Holdar ?"

Je n'attendis pas la réponse avant d'enchaîner. Il me paraissait évident que dans la précipitation, ils n'y aient pas pensé:
"Nous avions à faire à un illusionniste, relativement puissant étant donné le tour de passe-passe qu'il nous a joué dans le hall d'entrée.
Il a très bien pu dissimuler une salle secrète à l'aide d'un sortilège, et dans laquelle il aurait pu cacher des indices essentiels.
En toute logique le sortilège aurait dû se dissiper à la mort de l'holdar, à moins d'être vraiment puissant et persister dans le temps, ce que je redoute.

Je vais aller rendre visite au cadavre et à la pièce le contenant, que ça vous plaise ou non.
Libre à vous de me suivre pour me surveiller, ou de m'attaquer dans le dos pour exprimer votre désapprobation.
Mais si vous faites cela je crains fort que la mort d'une vieille sans défense vienne sérieusement entacher votre honneur et votre réputation."


Et sans attendre, je m'engageai dans le couloir Ouest.
Sur le chemin, je donnai l'ordre suivant à Dyanese sur un ton froid et autoritaire :
« Suis moi, et ne fais rien de stupide à moins que tu souhaites que je rapporte tes idioties à ton père. »
Je connaissais trop bien mon élève pour ne pas anticiper ce qu'elle s'apprêtait à faire. Espérons juste que la menace suffise à la dissuader de commettre une bêtise.
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#78
Constatant que tout était fini avant qu'il n'ait fini sa collation, Bombus fut un peu déçu de ce spectacle trop court. En même temps il n'avait pas payé son billet spécialement cher, puisqu'il était entré par effraction.

Dans un même élan, les Nordmen avaient balayé les renégats et leur maître.

- Arf . J'ai raté l'hallali. J'aurais pas dû r'prendre autant d'cèpes.

La mêlée turbulente fit place à un lourd silence plein d'appréhensions et de regards suspicieux, les uns s'écartèrent des autres et le passage fut offert aux perdants.

- Tiens !? Y'a des nains ! J'avais pas vu. Faut dire que...

Ils avaient l'ai pressés de voir les Humains et les Elfes quitter les lieux. L'un d'eux, prétextant vouloir le faire avancer plus vite, en profita pour peloter les fesses de l'archer Talien tout en le poussant.

En d'autres temps, il aurait été sensible à ses avances, et ils auraient pu bavarder, parler de leurs breuvages respectifs, comparer les superbes bottes de cuir assorties au visage tanné et poilu du Nain à celle certainement plus classe mais peut-être plus salissantes de Bombus, taillées dans une matrone de couvée encore chaude, mais là il y avait beaucoup trop de témoins et une tension palpable entre ceux qui voulaient terminer le pillage qu'ils avaient commencé et ceux qui voulaient les foutre dehors au plus vite.

- J'vais pouvoir me réinstaller et finir mes champignons, je crois que le spectacle va reprendre !
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#79
Aaren venait enfin de s'écrouler, sous les derniers coups des hommes du Nord.

Malgré cette victoire sur la magie démoniaque, Martin Bêcheur était loin d'être rassuré. Certains sorciers taliens avaient fait preuve de folie en voulant se rapprocher du jarl. Il faudra que j'en informe mes autorités. Elles décideront si une enquête doit être ouverte. Cette folie avait désorganisé leur groupe et des querelles internes étaient nées. La coalition agar-naine avait profité de ce désordre pour éliminer leurs meilleurs éléments.

Martin s'interrogea un instant sur les possibles causes de cette folie. Etait-ce dû au fait qu'ils étaient taliens et ne maîtrisaient pas leur émotions comme les elfes ? Etait-ce dû à leur magie qu'il n'arrivait plus à maîtriser, qui les consumait de l'intérieur et les poussaient à être de plus en plus puissants par n'importe quel moyen? Un peu de tout ça peut-être?

Une méfiance envers tout sorcier humain s'imposait à partir de maintenant.

Lui-même commençait à comprendre les doutes qu'il avait suscités chez certains instructeurs à son arrivée en formation à l'Ordre de l'Inquisition. On lui avait été reproché de ne pas être un elfe pure souche et déclaré que pour cette raison il ne pourrait jamais devenir un grand inquisiteur, voire un inquisiteur tout court. Et pourtant, que j'aime cette petite partie de sang chaud qui coule en moi et me rappelle ma grand-mère, qui me rend si libre et insouciant, qui me fait rire à grands éclats lorsque je suis heureux, qui me fait aimer si passionnément… Son visage s'assombrit. Mais qui peux rendre parfois si furieux et irraisonnable pour un rien.

Malgré l'arrivée rassurante d'Arafinwë, Martin n'était pas à l'aise au milieu de tous ces agars dont certains correspondaient parfaitement à la description des chasseurs d'elfes identifiés près de Tilador Erdana quelques mois auparavant. Maintenant que le jarl était tombé et qu'il n'y avait plus d'ennemis communs à cogner, qui sait quelle nouvelle victime allait être désignée sous peu par ces brutes pour étancher leur soif de coups et de sang ? Martin suivit donc le mouvement des siens qui déjà quittaient les lieux précipitamment.

En se frayant un passage parmi les Agars, il crut entendre l'un d'entre eux, encapuchonné, marmonner que certains elfes n'avaient pas hésité à soutenir Aaren dans ses sinistres projets. Il s'arrêta alors devant lui et lui déclara droit dans la capuche :

Aucun elfe ici présent, vivant ou mort, n'a soutenu Aaren. Seuls deux sorciers taliens ont sombré dans l'irresponsabilité : un sorcier manipulateur a cherché à s'allier avec le démon contre vous dans le but de venger les nôtres qui été tombés au combat, et une sorcière en mal d'amour a cru voir son père en lui. Je ne sais si ces sorciers étaient sincères dans leur folle démarche ou tombés sous l'emprise psychique du jarl. Dans tous les cas, leurs actes restent personnels et n'ont pas été cautionnés par l'ensemble de notre groupe, elfes et taliens confondus. Et si certains elfes vous ont attaqués, je suis sûr que c'est seulement dû à leurs doutes quant à l'honnêteté de votre proposition d'union. La prochaine fois que vous voudrez proposer une union, faites parler des médiateurs irréprochables plutôt que des chasseurs d'elfes !
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#80
Ces derniers temps, Hemdl empilait les boulettes tout en faisant le job (qui consistait essentiellement à courir et noter tout ce qu'il pouvait voir ou entendre sans se faire repérer, se prendre les bottes dans les tapis ou déclencher de catastrophe plus ou moins grave).
Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

Après que chacun ait repris son souffle dans un consensus général, la suspicion reprenait ses droits.

Bien qu'acceptant la défaite plus ou moins dignement, certains guerrières Elfes décidèrent qu'elles avaient encore des droits sur les lieux, tandis que Elfes mâles et Taliens parlaient déjà bouffe et picole avec leurs anciens ennemis.
Les occasions de se battre ne manqueraient pas, à coup sûr, mais pour le moment il s'agissait de fêter peu importait quoi, du moment que ça piquait les yeux et faisait mal à la tête.
Les hommes, petits et grands, savaient qu'il fallait se vider la tête pour être libres au combat, et leurs femmes avaient depuis longtemps renoncé à les empêcher de se ruiner la santé, voire participaient activement à la fête en les motivant intelligemment.
Il faudrait apprendre aux Elfes mâles quelques notions de bonne tenue en société qu'ils devraient travailler avec leurs femmes.

Gared mit en garde les rebelles et leur proposa de les raccompagner aux portes de sa nouvelle demeure, qui plus est avec une politesse qu'on ne lui connaissait pas, une chose rare et précieuse sur ce tas de muscles.
Et bien entendu, les Elfes hautains répondirent, comme d'habitude, qu'elles n'en feraient qu'à leur tête, ce qui semblait devoir interrompre le guerrier dans ses expériences culinaires Naines et Taliennes.
Une très mauvaise idée.
Hemdl redoutait que, comme d'habitude là aussi, le fléau du géant ne fasse pas dans la finesse, tant il semblait indépendant par rapport aux efforts diplomatiques de son maître, ne serait-ce que pour parler.

Les chefs de guerre étaient encore présents, quoi que s'ignorant royalement, aussi il n'aurait pas du avoir à prendre la parole.
Il interpella quand même les guerrières en affermissant sa prise sur ses hachettes :

Mesdames, vous avez la vie sauve, acceptez la défaite et quittez les lieux dignement.
Si vous mourrez, vous n'apprendrez rien.


Puis se tournant tour à tour vers Rygen et le général Elfe :

Seigneurs, donnez vos ordres je vous en prie, la fatigue et la faim aveuglent vos troupes, la lucidité de certains n'est pas assurée et cela pourrait dégénérer.

Il espérait que ni l'un ni l'autre ne prendrait la remarque pour lui même.
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#81
Citation :Ma soeur Selinde,

Tu es encore inconsciente au dispensaire au moment où je te laisse ce message qui, si Anastraph nous l'accorde, te parviendra malgré tout vivante. Voilà que j'ai monté la garde auprès de toi en espérant que tes blessures se referment, en attendant des nouvelles de notre frère dont je ne sais pas si il est revenu des combats. Les disciples du dispensaire de l'Etoile me disent de conserver l'espoir. Selon eux ton corps se guérit normalement, quoique lentement, mais la raison de ta condition serait que ton esprit peine encore à se rétablir.

Aux rumeurs qui me sont parvenues, il serait advenu quelque chose à la forteresse après que je sois tombé contre l'Agar. Un sombre évènement qui aurait des conséquences pour nous. Je me doute que cela touche à l'un de ces secrets que nous avons dû garder toutes ces années. Il faudra que tu me racontes, et que nous nous préparions à l'assumer, si nécessaire. Moi-même suis habité d'une de ces colères que tu me connais, car tu le devines, je voulais me confronter au Jarl Aaren pour savoir si cette histoire avait un rapport avec nous. L'orgueil des nordiques m'en a empêché, et peut être, une occasion s'est elle perdue à jamais par leur faute.

J'aurais aimé rester plus longtemps, mais mes propres forces revenant, l'incertitude de ton réveil impose la nécessité de mon départ. D'autres mercenaires ont commencé à retourner, eux aussi blessés ou mutilés. Je prévois de travailler au renforcement et à l'ascension de notre Salamandre avec ces personnes. Il est possible que cette mission nous sépare pendant quelques temps, car sans doute devrais-je vivre hors de notre fratrie, afin de tisser de nouveaux liens. Certains ne vont pas te surprendre, mais je gage que pour d'autres, tu apprécies l'originalité des perspectives de ton frère. Peut être de ton côté aussi, entreprendras-tu un chemin singulier, au moins pour un moment.

Ma honte de n'avoir su te protéger est immense. Reviens-moi, je t'en conjure, et poursuivons notre ambition ensemble, comme nous avons toujours su le faire.

Accepte cet insolent baiser sur tes lèvres.

A jamais ton frère,
Dione
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#82
Citation :HRP : J'écris avec un léger décalage car j'étais en déplacement. Le passage ci-dessous se passe juste après l'élimination du Jarl Aaren.
Quel soulagement de voir tomber enfin l'origine du mal. Un mal qui avait fait converger ici, dans cette forteresse devenue tristement lugubre, de nombreux combattants de tous horizons. Un mal qui avait émergé au sein du peuple Agar, il fallait le reconnaître. Mais ce peuple fier dira plutôt que ce mal était un poison Holdar inoculé dans les rangs Agars, profitant certes de la faiblesse de quelques têtes Agars. Ce qui n'était pas faux après tout.

Yarik se tourna vers Shaellys, sa protégée et son ombre bienveillante tout à la fois. Elle avait bien voulu le suivre depuis son intégration dans l'Egide de Myrinn. Et il l'avait mené dans des aventures périlleuses et parfois même dans des situations où l'issue semblait fatale. C'était la deuxième fois qu'il lui faisait subir ce genre de situation atroce : après le combat contre le démon de Forge-glace, il y avait maintenant l'affrontement contre ce Jarl fou dont il était devenu inutile de préciser le nom. Mais heureusement, sa protégée avait survécu. En plus de la peine qu'aurait provoqué sa perte, Yarik aurait terriblement bouleversé de devoir annoncer son décès à son mari. Il lui présenta un sourire chaleureux, du moins dans son intention, mais son sourire devait paraître bien délavé et estompé par l'épuisement nerveux.

Le Jarl séditieux ayant été vaincu, il demanda à tous ses compagnons de guilde d'abaisser les armes. Cela semblait cependant inutile car l'anéantissement de la source du mal incita tout le monde à un apaisement général et tacite. Les combats avaient été soutenus et éprouvants pour tous, physiquement et surtout mentalement. Yarik se rendait compte à présent à quel point les lieux étaient imprégnés d'une odeur de mort. L'air était si étouffant qu'il dû se retenir pour ne pas fuir vers l'extérieur pour respirer un air frais.

Il vit le Talien qui se faisait appelé Léonide et s'approcha de lui. Il lui glissa quelques mots qui paraissaient comme cordiaux aux yeux d'autrui, puis s'en retourna vers les siens.
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#83
Il fallut la force de vingt hommes pour faire tomber la créature.
Son cadavre jonchant le sol laissait apparaître deux larges ailes noires et un visage qui ressemblait vaguement à celui d'une chiroptère. Arafinwë resta quelques secondes à l'observer. Il avait déjà vu ces têtes-là, ces chauve-souris hématophages qu'un jour il avait rencontré en Korri. Là bas même elles avaient mauvaise réputation. C'était donc à ça que servait la magie holdar ? A transformer les hommes en bête ? Jetant un dernier regard dédaigneux, le capitaine elfe releva le regard.
Tout autour de lui, des taliens, des agars, des nains et des elfes agglutinés les uns aux autres, dans un mélange de sueur et de sang. L'odeur qui s'en dégageait était nauséabonde. Il eut un sourire amusé. Cela lui rappelait bien des choses.

[Image: 91112.png]« Il n'était pas si difficile à abattre finalement » moqua Rygen de sa voix grave, faisant sortir l'elfe de ses rêveries.
[Image: 91120.png]« Ce n'était qu'un agar » ricana l'elfe.

Rygen eut un petit « humpfr » agacé mais ne répondit pas. Il n'était pas question d'amitié entre eux deux mais Rygen et Arafinwë s'étaient déjà croisés mainte et mainte fois. Il y avait même eu un duel une fois. L'issue était inconnue de tous, mais ils étaient tous les deux vivants.

[Image: 91120.png]« Il a été modifié par la magie holdar. Je ne pensais pas qu'il continuait ce genre de manipulation... » reprit finalement Arafinwë sur un ton plus sérieux.
[Image: 91112.png]« Quand ce n'est pas des démons, ceux sont des bêtes qui sortent des ombres. »
[Image: 91120.png]« Je ne sais pas lesquels sont les plus embêtants. »
[Image: 91112.png]« Les deux à la fois ? »

Arafinwë haussa les épaules.

Autour d'eux, les agars tentaient de rétablir un semblant de loi sur la forteresse. Il y avait des ordres à l'encontre des elfes et des taliens. Rygen regardait notamment les Trappistes s'organisaient.

[Image: 91112.png]« Tes hommes et toi devraient rentrer maintenant » reprit Rygen sur un ton calme mais jamais amical.
[Image: 91120.png]« C'est ce que nous ferons, une fois que nous aurons tout fouiller. Les richesses sont bonnes pour les mercenaires qui ont le ventre creux, et il doit y en avoir dans nos deux troupes, mais ce que je recherche ceux sont les informations qui nous diront si oui ou non nous avons à craindre de ce fameux Ekhron. »
[Image: 91112.png]« C'est un holdar surnommé l'Immortel – je ne vois pas pourquoi tu n'attendrais pas à avoir des ennuis avec lui. »
[Image: 91120.png]« Deux immortels en Ecridel, c'est trop Rygen. Il est bien connu que les elfes ont déjà ce monopole. »
[Image: 91112.png]« De même que celui de l'arrogance. »
[Image: 91120.png]« Appelle le talent comme tu veux. »

Un nouveau sourire trop fier pour être vrai fendit le visage d'Arafinwë. Ils pouvaient bien plaisanter tous les deux, il fallait bien se rendre à l'évidence que ce « Ekhron l'immortel » ne leur était pas inconnu, et plus encore, que c'était une sacré épine dans le pied.
Aucun homme ou femme ici ne pouvait en avoir entendu parler, ou alors quelques très vieilles longues-oreilles. Arafinwë lui-même se souvenait de sa prime jeunesse en avoir entendu parler. Cela remontait à plus de deux siècles maintenant. Rygen lui se doutait simplement qu'un holdar surnommé l'immortel devait au moins avoir du charisme et une certaine puissance pour pouvoir s'imposer auprès des siens si tel était le cas.
Peut-être qu'il n'était qu'un général de plus sur une longue liste. Ou un autre scientifique sans cervelle... Rygen fit un pas vers la sortie, laissant nains et agars fouillaient le moindre recoin, les premiers pour l'or à n'en pas douter, les secondes pour une bonne pinte après la bataille.

Dans le couloir, un agar se tourna vers les deux généraux.

Arafinwë eut un petit rire.

[Image: 91120.png]« Il n'y a ici aucune défaite pour mon armée. Nous sommes venus pour tuer Aaren. Nous repartons avec son sang sur nos mains. Nous espérons seulement que vous ne garderez pas cette maudite forteresse debout, tant pour nos relations diplomatiques que parce qu'elle empeste le holdar à plein nez. »

Rygen fronça légèrement les sourcils.

[Image: 91112.png]« Cette forteresse est au jarl Stirling désormais. Seul lui peut décider de ce qu'il adviendra de la moindre pierre de cette prise. »
[Image: 91120.png]« Qu'il en fasse ce qu'il veut, mais qu'il réfléchisse bien aux conséquences que cela peut avoir. »
[Image: 91112.png]« Il y réfléchira en savourant le rapport de notre victoire. »

L'échange s'était tendue soudainement. Rygen soutenait d'un regard glacial les deux billes claires de son homologue. Bien sûr qu'une forteresse si proche des plaines était un point important, mais Nitraën se tenait si près des neiges qu'Arafinwë ne pouvait pas leur en tenir compte.
La seule chose qui le chagrinait était de savoir qu'il s'agissait là d'un lieu de magie noire et de magie holdar. Il ne faisait pas bon de recycler ces breloques maudites. Les elfes l'avaient appris par le passé. On ne fait rien de bon dans des pots maudits.

Arafinwë continua finalement sa route. Léonide, un paladin talien qui s'était particulièrement illustré tant auprès des siens que des agars, était là. Le capitaine eut un sourire calme, retrouvant toute sa substance.

[Image: 91120.png]« Nous rentrons chez nous. Nous avons terminé ici ce qu'il y avait à faire. Le cadavre holdar sera étudié à Asteras. Quant à la forteresse, elle revient de droit à ceux qui possèdent la terre sur laquelle elle a été érigé. Pour cela, nous n'avons pas notre mot à dire. »

Si les elfes et les taliens avaient pris et vaincu les agars et les nains, peut-être que les choses auraient été différente, mais ce n'était pas le cas. Il n'y avait pas lieu de plomber une telle diplomatie entre leur peuple. Les hautes instances discuteraient du sort réservé à la forteresse. Ce n'était plus l'affaire des mercenaires ni même du Général des armées.

Arafinwë s'arrêta devant la porte, observant le défilé d'elfes et de taliens passait devant lui, sans un mot. Chacun méritait au moins un bon bain et un bon repas chaud.
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#84
Citation :Dione, mon frère adoré,

Ce matin, alors que les doux rayons d'une aube naissante caressaient mon visage, les songes qui me hantaient, ont pris fin pour me laisser émerger dans une réalité sans toi. Mes yeux, encore embrumés par les larmes de mes cauchemars, te cherchaient désespérément dans la chambre où je venais de m'éveiller. Ils ne rencontrèrent que ceux, d'un bleu troublant, de ce noble maladroit dont nous nous étions moqués, dans l'intimité, lors de cette expédition dans les Marais de Tenagos.

C'est lui qui m'apprit ta survie, ainsi que ton départ dont il profita pour te remplacer à mon chevet. Tu riras certainement de cette ligne et de l'inconstance de ta sœur qui se laisse attendrir par un sourire charmeur et des bras protecteurs, mais tu comprendras, je crois, bien vite en le revoyant ce qui m'attire à présent en lui.

Toujours encore, je reste sans nouvelle de notre Yan. Mon angoisse à son sujet reste, néanmoins, modérée à la vue de ces fameux événements. Son chemin s'est détourné du mien, du nôtre. Je ne lui en veux pas, son pragmatisme préservera sa vie bien plus surement que cette folie dont tous m'accusent.

Démone. Succube. Folle. Renégate. Traitresse. Les qualificatifs pour évoquer ta sœur ne manquent pas et trouveront leurs échos dans la bouche des délateurs, trop heureux de flageller un bouc-émissaire devant les autorités de notre peuple plutôt que d'assumer l'échec de leurs propres décisions. Je pose l'amertume de mon cœur sur ce papier pour que nous n'oubliions jamais la façon dont nos pairs nous ont utilisés dans cette maudite forteresse. Toi, comme chair à canon. Moi, comme coupable.

L'échafaud sera dressé dés le retour en notre belle Yris de ces braves, braves héros, qui ont courbé l'échine face aux hommes du Nord à la seule évocation de la magie Holdar. L'espoir d'une sentence clémente ne m'est pas permis ; la roture n'est jamais victorieuse dans ces tribunaux de cours, encore moins dans ce cas.

Qu'importe, j'assumerai les conséquences de mon sang sans sourciller. De ce sang qui boue dans nos artères et qui s'est embrasé à la vue du Jarl Aaren. C'était bien lui, Dione. C'était bien ce père que nous avons longtemps recherché. Tous les indices, toutes les rumeurs, tout concorde, jusqu'aux battements saccadés de mon cœur. J'en ai l'intime conviction. Nous en reparlerons de vive voix.

Mes seuls regrets sont de n'avoir su ni protéger Père tant de ses ennemis que de lui-même, ni anéantir d'un feu vengeur ce colosse aux tatouages, responsable de tes tourments.

Va, mon frère.
Prends l'essor dont notre Salamandre a besoin pour s'immiscer au cœur des affaires Taliennes. Je saurai œuvrer à sa cause et te retrouver bien vite malgré les détours que le destin m'infligera.

Puisses-tu sentir mes caresses sur ton doux visage.

Pour toujours ta sœur,
Selinde
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#85
Léonide était resté auprès du chef de guerre.

Durant les instants où celui-ci conversait avec Rygen, deux Agars s'étaient approchés de lui pour lui adresser la parole. Tout d'abord un jeune homme qui avait été de ceux à user de la glace pour défaire leur ligne de bouclier et qui s'adressait à lui amicalement en lui tendant la main.

Léonide posa un regard sévère sur la poignée de main qui se dressait face à lui. Il n'y répondit pas.


- Je suis le Chevalier Léonide Di Scudira et il y a trop d'homme et de femme à enterrer que pour s'accoler de la sorte. Un jour, peut-être, nous fraterniserons, mais pas par-dessus des corps sans vie des victimes du jour.

Il s'apprêta à partir, puis hésitant et se retourna enfin vers Einar.

- Sachez que j'apprécie que les vôtres aient mis un terme à ce bain de sang inutile. La force des hommes n'est pas seulement dans l'ardeur qu'ils démontrent dans les combats, mais également lorsqu'ils s'abstiennent de se comporter comme des enfants apeurés.

- Cependant, bien que cette victoire sur Aaren est mémorable, elle n'est pas dépourvue de taches qui viennent assombrir cet exploit et ce dans un camp comme dans l'autre. Lorsque, plus tard, vous vous rappellerez de cette histoire, n'oubliez pas que vous avez été les premiers à prendre nos troupes à revers lorsque nous avons engagé les félons. La faiblesse, la corruption et le déshonneur ne sont pas affaire de race ou de nation, ce sont des démons contre lesquels nous devons lutter chacun et chaque jour.

- Quel est votre nom jeune homme ? Que je sache avec qui j'ai combattu l'engeance des Holdars.

Ensuite Yarik s'était approché de lui pour discrètement lui porter quelques mots à l'oreille. Il lui répondit sans baisser la voix.

- Je suis en paix avec les choix que j'ai faits aujourd'hui et je ne compte pas m'offrir sans lutte à ceux pourraient venir me demander des comptes. C'est un privilège rare que vous me faite en me proposant votre aide, Agar. Mais à moins que nous ne rencontrions à nouveau des ennemis communs, je ne peux l'accepter. Je dois maintenant quitter les lieux, j'ai des défunts à rapatrier à Yris et un rapport à rédiger.

Il rangea sa longue pique pour réadopter sa lance courte et son bouclier. Puis, sobrement, rajouta :

- Adieu.

Au même instant, le chef de guerre s'adressa à lui pour lui répondre et il suivit ce dernier en adoptant machinalement les usages d'escortes militaires que l'on offre aux officiers.
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#86
A sa grande surprise, Martin Bêcheur aperçut Dégolas dans la forteresse. Ce dernier s'était donc remis rapidement des blessures infligées par le jarl et avait eu le courage de revenir à leurs côtés. Martin n'était pas étonné par la robustesse de ce fermier dur au mal mais ruiné, il le connaissait bien car le côtoyait dans le groupe de mercenaires qu'il avait infiltré - groupe que le mage Rajaat, sur lequel il enquêtait, avait intégré dans but probable de s'assurer une sécurité gratuite par des personnes peu regardantes.

Dégolas était en train de taillader allégrement tous les Agars qu'il croisait ! Apparemment personne ne l'avait prévenu que la bataille était terminée et que le jarl était tombé sous les coups communs des deux coalitions temporairement alliées. Martin courut derrière lui pour l'en informer.

Trop tard ! Au détour d'un couloir, Martin trébucha dans sa course sur le corps de l'elfe agonisant. Dégolas ! Autour de lui, se tenaient plusieurs Agars menaçants et… Arafinwë Hendumaica en personne qui tenait une épée fraîchement ensanglantée.

Stupeur ! Ainsi le chef de guerre elfe venait de frapper presqu'à mort un elfe qui avait pourtant combattu pour lui. Tout se chamboulait dans la tête de Martin.

« Maintenant que vous êtes calmé, vous allez peut être écouter les ordres et sortir d'ici sagement sans nous faire perdre notre temps ? » héla Arafinwë.

Ah ces mots, Martin fut soulagé. Il comprit qu'Arafinwë avait voulu éviter toute reprise d'hostilité entre Agars et Elfes et avait frappé Dégolas uniquement pour ne pas que les Agars s'en chargent. Un mal pour un bien, qui avait certainement sauvé la vie à Dégolas - il valait mieux être agonisant que mort.

Martin poussa Dégolas à l'abri, pansa grossièrement ses blessures et l'aida à se remettre debout. Bizarrement ce dernier affichait un sourire béat.

« - Ton corps est meurtri et tu devrais être mort de honte pour t'être attiré les foudres d'Arafinwë, mais pourtant tu souris Dégolas ! Es-tu vraiment dérangé comme certains le prétendent ? » demanda Martin à son compagnon.


« - J'ai… J'ai réussi à le parer… une fois ! » soupira avec une immense fierté Dégolas.

Impensable ! Arafinwë, chef de guerre, respecté comme une légende, paré par un fermier ! Martin mis les propos de Dégolas sur le compte d'un probable délire consécutif à ses hémorragies.
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#87
Ephialt était sorti dans les premiers à être sorti de la forteresse suivi par Gared qui essayait presque de pousser les Taliens et Hauts elfes hors de la forteresse. Arrivé à l'air libre, le sorcier reconnaissait le campement des Hauts elfes, une bonne viande, un bon feu, et ne plus voir les agars étaient le programme à venir.
Gared et Floki venaient de sortir de la forteresse, le talien se demandait pourquoi ces derniers n'étaient pas reparti de leur côté . Était ce une ruse ou pensait il vraiment atterrir près de chez eux en utilisant cette porte? Leur accordant le bénéfice du doute, le sorcier leur indiqua, comme Gared l'avait fait plus tot, le chemin de leur territoire.

Votre cite est au nord, ainsi que votre territoire.
Vous nous avez montré la sortie, on vous rend la politesse.


Les deux Agars semblaient prendre la direction du nord quand celui dénommé Floki bifurqua à l'ouest et s'arrêta près d'un chêne. Le sorcier flamboyant se demandait vraiment si l'agar se foutait de lui.

Vous n'êtes ni chez vous, ni les bienvenus ici. Les ressources ne vous appartiennent pas. Notre campement est à quelques pas d'ici, je ne pense pas que vous soyez assez fous pour rester ici. Repartez au nord sans vol, ni récolte, ni violence.

Ephialt reparti dans le camp, acheta une paire de botte, mis au courant les gardes du campement, ainis que son frere et ses compagnons d'infortune puis ressortit fissa afin de voir la réaction des agars
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#88
Einar Hvdrung n'avait pas envie de rester là, cette forteresse empestait la corruption, la magie noire. Elle perturbait les liens qu'il avait avec le monde des esprits. Il était favorable, comme l'avaient proposé certains, à la destruction de la forteresse. Il fallait en extirper le mal afin d'empêcher cette magie néfaste de manipuler les faibles d'esprits comme cela avait été le cas de certains taliens. Il voulait aussi s'éloigner des elfes, certains s'étant montrés sournois en persistant à attaquer les Agars plutôt que l'abomination Aaren. Quelle étrange attitude pour des êtres immortels qui devraient représenter une certains forme de sagesse! Il aura fallu la hargne des Agar et la présence du général en chef de l'armée elfique pour remettre de l'ordre dans tout ce bazar.

Malgré tout, il ne tenait pas rigueur aux taliens et aux elfes de ce qui s'était passé. Il avait pu voir parmi eux de valeureux et courageux combattants. Il n'aura d'ailleurs pas fallu grand chose pour faire basculer le sort de la bataille du côté Agar. Einar était sur qu'il ferait de belles rencontres si un jour ses pas le conduisaient à Iris ou à Asteras. A cette pensée, il se surprit à sourire, lui qui pourtant aimait la solitude. Avait-il réellement apprécié l'idée d'aller vers les autres, à leur découverte???

Mais ce temps là n'était pas pour tout de suite, il avait d'autres choses à accomplir avant, il voulait en apprendre davantage sur les esprits et sur ce qu'attendait de lui le puissant Asagérim! Sa quête initiatique ne faisait que commencer, il le savait bien...
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#89
Gared sortit de la forteresse par la première porte venue, accompagné de Floki, au milieu des taliens et des elfes. Ils les ignoraient, sûrs de leur fait, fiers de leur victoire.

Le talien leur faisait la leçon, du haut de ses principes. Et pas n'importe lequel, celui qui avait abattu un berserker du Jarl Stirling alors qu'il se battait contre le démon. S'approchant de lui, Gared lui tendit une main, au bout de la quelle brillait un beau caillou.
- Tiens malheureux, tu as laissé tomber cette belle pierre des coffres que tu as pillés dans les sous-sols de cette forteresse Agar. Ca serait dommage d'oublier un si beau caillou. Prends-le, tiens, tiens! fit-il sans laisser le temps de répondre.

Vous n'êtes pas chez vous, ici c'est le Nord. Nous avons des charges contre ta petite tête brûlée, alors dégagez le plancher. Vous voulez qu'on appelle votre général? Il n'a pas l'air commode avec les rebelles, cette crapule de Dégolas baigne encore dans ses tripes!

Mais raconte nous un peu plus tes histoires de vol et de propriété avant, c'est vraiment très intéressant...
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#90
Vous avez des charges contre moi, comme le monde est petit, on en a aussi sur vous et d'autres Trappistes. Vous êtes venus au niveau de Tilador et avez abbatu ou avez aidé à abbatre des elfes du nom de Vaëvoriel, Lavellan, Amora, Fébrise, je pense en avoir oublié. Vous avez aussi abbatu Cendre qui n'a attaqué aucun des votres.
Concernant la forteresse, j'ai été embauché pour une mission, mission qui a échoué. Nous avons combattu les sbires du Jarls, on a récupéré des ressources, lorsqu'on a pris les pierres semi précieuses, aucun chef n'a dit qui avait la possession de la forteresse. Lorsque notre chef nous a dit de partir, nous sommes partis en laissant les choses ainsi. Si vous voulez vous plaindre qu la forteresse ne vous ait pas appartenu plus tot , plaignez vous à votre chef. Votre pierre je vous la laisse.


Regardant Floki partir, puis se retournant à nouveau vers Gared.

Le sang a assez coulé pour le moment, mais si on vous croise sur un territoire qui n'est ni nain ni agar, il n'y aura pas de sommations. Je me doute que cela soit la même chose si je suis sur un territoire qui n'est pas de mon alliance.
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