[R-PVP] Politesses dans la forteresse du Jarl
#1
On se toise, s'attend, on s'observe, on se touche presque (coquins).

Des flèches sont tirées, la magie crépite et les muscles se tendent. Non, nous ne sommes pas dans un parchemin pour adulte, mais dans ce qui ressemble au début d'une escarmouche au pied d'une forteresse.

D'un côté, les gentils (alias, nous) les valeureux Taliens, justes et probes. Défenseurs d'un monde libre, mais surtout d'un monde sans démon. Oui, c'est vrai, il y a des elfes avec nous.

De l'autre, les Agars (alias, eux) difformes et grimaçants. Nous les voyons désormais assez que pour discerner leurs doigts crochus, les défenses qui surgissent de leurs dentitions et les cornes qui leur poussent de partout sur le corps.
Du moins, c'est ce que l'on aurait pu penser en se figurant ces personnages à partir des rumeurs qui ont été dispersées jusqu'à Yris.

Certains auraient pu penser que ces créatures n'étaient pas douées de la parole, mais si, ils parlent. D'ailleurs ils font mieux que ça, ils crient, ils trépignent, ils s'insurgent.


- Cousins Taliens ! Vous vous trompez de cible.

- Vous êtes sur une terre Agar, reculez immédiatement sous peine de voir l'armée du nord venir incendier vos terres et vos foyers !

- Taliens ! Reculez, vous n'êtes pas sur vos terres !


Bien sûr toute cette agitation rend les choses un peu confuses.
Imaginez-vous sur place, une stalactite de glace traverse votre champ de vision pendant qu'un tromblon pétarde à votre droite sans compter cette boule de feu qui vient laisser un crop circle éphémère dans la neige.
Léonide, en première ligne derrière son bouclier, tend l'oreille. Malgré l'âge, son ouïe est restée intacte. À son tour, il se joint à la cohue.

- Vous avez laissé ceci arrivé, vous auriez pu éviter un tel bain de sang en coupant la tête de votre Jarl corrompu lorsqu'il était encore temps ! Nous ne pouvons pas vous laisser échouer une seconde fois ! À présent, assez de politesses ! Approchez !
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#2
Einar éclata de rire... Il semblait oublié un élément important, le peuple Agar était un peuple fier!

[Image: 11.jpg]Echoué? Ou avons nous échoué? Que croyez vous que cette armée vienne faire sous ces murs? Admirer la vue?

Je vois que les gens du Sud sont fidèles à eux même, imbus de leur personne, se croyant indispensables et meilleurs en toute occasion...

...et pourtant vous manquez de discernement. En pénétrant sur les terres Agars et en vous immisçant dans une affaire Agar, vous risquez de provoquer une guerre entre nos nations. Est-ce là votre intention? Je réitère donc, quittez ces terres qui ne sont pas les vôtres et n'y revenez pas sans y être invité. Pour Aaren, on va s'occuper de lui, on est là pour cela!


Les elfes pensait être menacés par les Holdars, il agissait en prévention certes, mais il était évident que les Agars ne pouvait laisser les actions de Aaren, sa révolte, impunies tout comme il est évident qu'ils ne pourraient laisser des Elfes et des Taliens prendre d'assaut une forteresse Agar, la piller et ensuite avoir une porte d'entrée sur le Markensheim! Ils devraient faire preuve de plus de diplomatie s'ils veulent recevoir des Agars autre chose que des coups de hache...
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#3
Le Nain, car oui, il y avait bien un nain au milieu de tous ces Agars aperçut, au loin, un vieil homme avec son bouclier. Ah, pourquoi était-il si pauvre et n'avait-il pu encore investir dans une arquebuse runique fabriquée par les plus grands forgerons et seigneurs des runes de Karad. Le bouclier de cet homme n'aurait pas fait long feu. La confrontation semblait inévitable et les premiers coups étaient partis. Le canon encore fumant, il vit cet homme sortir la tête de derrière son bouclier pour déclamer quelque chose. Mais la pétarade de son arme lui avait décidément détruit les tympans. Et, au milieu de ses acouphènes, il crut discerner quelques paroles.

"Vous avez Gniiiiiiiiiiii* ...rivé, Vous auriez pu Gniiiiiiiiiii un bain par ce temps en coupant la tête de Karl, Gniiiiii, il était encore temps. Nous ne pouvons pas vous laisser échouer un second toit. J'ai un présent ramené par politesse ! Approchez "


Peu habitué à respecter ce vieil adage nain "Mieux vaut la fermer et passer pour un con que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute sur le sujet", il décida de répondre au Talien.

"T'as rien compris, le méchant, c'est pas Karl, on m'a dit qu'il s'appelait Hareng, comme le poisson. Et ça veut rien dire ce que tu beugles. Allez Pépé, il est temps de rentrer à la maison et d'aller boire ta soupe. Tu crois qu'on va tomber dans le panneau et accepter ton cadeau ?!"

Se tournant vers ses compagnons Agars, il put observer leurs mines désespérées. Eux aussi ne devait pas comprendre qu'un homme aussi âgé soit en état de se battre.

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*Gniiiiiiii représentant bien entendu les acouphènes
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#4
Votre faiblesse est celle d'avoir laissé un traitre vivre assez longtemps pour conspirer avec des démons et parvenir à se fortifier de la sorte !

Qui peut savoir qui dans vos rangs sont eux aussi corrompus par les Holdars ?

Votre peuple, votre échec.


Puis, jetant à peine un regard vers le nain qui l'avait alpagué, il dit beaucoup plus sobrement :

Toi, tu laisses les grandes personnes parler.
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#5
Après avoir dit ces mots Léonide se jeta dans la forteresse comme pour chercher un abri face à la horde d'Agar furieux... A-t-il au moins entendu les cris d'agonie de ces camarade tombés courageusement au combat...eux....

[Image: 11.jpg]Votre faiblesse est celle d'abandonner derrière vous les vôtres, sans leur apporter assistance, tout cela pour piller cette forteresse. Vous prétendez agir pour une cause mais vous vous comportez comme de vulgaires voleurs et des lâches!

Einar regarda le corps à ses pieds, le courageux qui a préféré se battre jusqu'au bout avec panache plutôt que de fuir. Il s'accroupit et griffonna rapidement sur un bout de papier qu'il glissa dans le revers d'une des manches du Talier. Puis dans la main il lui glissa une pièce d'or.

Pour le passeur, qu'il trouve la route du temple d'Asteras. Va mon ami, tu t'es battu avec honneur et courage comme n'importe quel Agar, tu mérites mon estime. J'espère que notre prochaine rencontre se fera dans de meilleures conditions et que nous pourrons apprendre à mieux nous connaître.

Sur le papier, il avait simplement écrit :"M'apprendras tu à jouer à la belotte?" suivi d'une signature: "Einar Hvédrung"...
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#6
Le soir, Lenwë se rongeait les sangs de ses doutes et se sentait mourir à l'approche du carnage. Au matin, c'était une renaissance. Sa conviction et sa volonté renforcées, il suivit les troupes avec résolution.
Lenwë savait pourquoi il se battait.
Car les agars étaient des monstres qui terrorisaient son peuple et leur arracher un fort les affaiblira.
Car ses amis se battaient, pour leurs idéaux et leurs raisons, et un elfe qui flanchait pouvait leur coûter la vie.

L'elfe voila ses yeux de magie, lui donnant une acuité visuelle considérable et unique, avant de suivre Elena et le reste des sentinelles.
Illaria débusqua un éclaireur des chiens du nord. Aussitôt sa position donné que flèches et sorts partirent dans sa direction. La chance fit preuve d'une écœurante bonté et le sauvage eut la chance de s'enfuir. Pour mieux prévenir ses acolytes.

Les guerriers barbares débarquèrent furieusement et enfoncèrent les lignes des elfes et des taliens. La confusion et le chaos s'ensuivirent. On ramassait les corps, on beuglait des ordres. Cendre gisait à terre, mal en point.

Un agar éclata de rire en annonçant :
« ...et pourtant vous manquez de discernement. En pénétrant sur les terres Agars et en vous immisçant dans une affaire Agar, vous risquez de provoquer une guerre entre nos nations. Est-ce là votre intention? Je réitère donc, quittez ces terres qui ne sont pas les vôtres et n'y revenez pas sans y être invité. Pour Aaren, on va s'occuper de lui, on est là pour cela! »

« Des terres agars ! » fulmina Lenwë, d'ordinaire discret en arrière ligne, mais révulsé par les prétentions de ces hommes.
Ils avaient la mémoire courte mais pas elfes. Avant l'arrivé des agars, les villages elfes des neiges se trouvaient jusqu'ici. Des petits villages paisibles, qui se remettaient à peine de cette sombre période qu'était l'ère du déclin. Des terres colonisés depuis l'ère antique par de courageux elfes, qui préférèrent la beauté des neiges aux plaines d'émeraude.
« Vous avez volé les terres de mon peuple, vous avez forcé mes amis, mes proches, mes parents, à fuir vers Cyrijäl ! » cria l'elfe à l'intention du barbu qui prononçait de grands discours, « Vous volez les femmes de mon peuple pour assouvir vos perversions malsaines ! Vous dérobez les trésors de mon peuple ! »

Le mage passa d'un pas pressé la porte de la forteresse, hors de lui et haineux. Tout avait changé depuis l'arrivé ces sauvages dans l'Ingemann et certains affronts ne resteraient pas impunis éternellement. Les nains pouvaient être rancuniers et entretenir des livres, mais les elfes vivaient des siècles avec des boules de haine pour les
« Partez, sauf si vous préférez nous attaquer par derrière pendant que nous réparons vos erreurs des derniers siècles. » lança Lenwë comme dernier avertissement avant de s'enfoncer derrière les portes de bois. Ils avaient attaqué l'arrière-garde des elfes mais à l'intérieur, leurs forces se réunissaient .

Les elfes et les taliens fermèrent les portes de bois et les barricadèrent, bloquant l'accès aux sauvages. Le hall bientôt sous contrôle, ils n'auraient pas besoin de beaucoup plus de temps pour débusquer le jarl et réclamer la forteresse comme leur du.

Aux khörgs les holdars ! Les barbares du nord causaient plus de peine aux elfes en ce moment ! Ces murs de pierres pouvaient assurer un point de pression pour la reine Mélyriëlle et tenir les agars en respect.
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#7

Le froid l'engourdissait. Encore plus que les heures qui avaient précédé. Il avait chuté sur le sol recouvert de neige, d'une neige rougie par son propre sang. Il en avait subi des sorts, des flèches et des coups avant de se retrouver là. Seize. Il en avait paré d'autres, luttant seul face à une dizaine puis 14 ennemis. Il sombra dans l'inconscience.

Quelques instants auparavant :

Victor aimait bien la neige. Il aimait un peu moins le fait qu'au moment où il pensait ça, l'ennemi qu'il avait ramené vers le groupe, devant la forteresse, s'était enfui à l'agonie... Comment avait-il pu le laisser s'échapper ?! Il s'en voulait. Il observa pendant un instant ses compagnons. Tous semblaient regretter. Il esquissa un faible sourire désolé en direction de Selinde, juste avant de la voir rentrer dans la forteresse avec précipitation. Et bien ? Et bien les Agars et les Nains arrivaient face à eux.
Et s'ensuivit un court carnage. Des Agars partout, sa sœur et son cousin à terre, un autre Elfe... Les autres avaient pu rentrer. Lui était seul.
Qu'était-il censé faire ? Après palabres, insultes et corps gisants, il était debout face à une dizaine d'ennemis, dont certains se moquant de lui. Avant qu'il puisse fuir, il se retrouva sous le coup de sorts l'entravant, il avait du mal à bouger, et il souffrait. Il ne savait pas quels sorts on lui avait lancé, mais il avait l'impression que son sang bouillonnait dans ses veines.

Il ne pouvait pas fuir. Proposant une belote aux ennemis comme dernière plaisanterie, il prit une longue inspiration et chargea la ligne d'ennemis. S'il ne pouvait pas fuir, autant qu'il fasse le plus de dégâts possibles... Il parvint à blesser un mage, puis un berserker lui sauta dessus et lui asséna de violents coups de hache, dont un du plat de la lame qui l'étourdit. Il sentit du sang couler, mais il ne savait plus d'où. Il se prit d'autres coups qu'il ne put parer et chancela. Après un autre sort et des carreaux à bout portant, il tomba.


Le jeune guerrier ne vit pas le papier que l'Agar lui glissa dans la main, et il n'allait pas le voir avant un moment. Il finirait par se réveiller à Asteras ou bien Yris après de longues heures, endolori de la tête aux pieds. Surtout de la tête. Peut-être verrait-il le papier, si tant est que celui-ci ne se soit pas perdu durant le voyage...

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#8
Sighild avait fui la surveillance du guérisseur d'Emelinde qui n'aurait sans doute pas apprécié qu'elle coure ainsi la campagne avec ses blessures encore mal cicatrisées, et avait rejoint la ligne de front aussi rapidement que son corps endolori le lui avait permis.
Elle avait gagné les abords de la forteresse d'Aaren. Quelques-uns de ses frères et sœurs agars s'étaient portés au-devant de l'ennemi, mais la plus grande partie de sa troupe était encore en train de se préparer au combat. Son sang ne fit qu'un tour : il n'était plus temps de se préparer ! Leurs ennemis prenaient possession de la forteresse, et quelques-uns des leurs étaient seuls contre l'arrière-garde adverse. Elle rallia quelques combattants et rejoignit en courant l'entrée de la bâtisse dont les hauts murs projetaient leur ombre inquiétante sur les forces en présence.

D'une façon ou d'une autre, leur arrivée sembla prendre leurs ennemis complètement au dépourvu. Les sorts fusèrent, les carreaux sifflèrent, les lames tranchèrent. En quelques secondes, trois adversaires furent au sol, et un quatrième isolé tandis que ses frères d'armes se repliaient vers la forteresse.

Un dernier Elfe franchit les lourdes portes de bois, laissant à son sort son frère d'armes talien, et invectivant les Agars, leur reprochant les crimes commis contre les Elfes des neiges.

Sighild soupira en pensant aux Elfes des neiges qu'elle avait elle-même rencontrés, et aux quelques-uns avec lesquels elle avait pu discuter plus longuement. Leur situation était déplorable, et les Agars en portaient une part de responsabilité énorme. Mais les évoquer ici était indécent. Les évoquer ici était instrumentaliser leur détresse pour justifier cette invasion et se donner bonne conscience. Les évoquer ici était omettre le fait incontestable que les Elfes d'Asteras avaient non seulement abandonné leurs cousins du nord face aux Agars, mais s'étaient empressés de commercer avec ces derniers.

Il ne se passait pas un jour sans que les routes des Agars ne soient parcourues par des caravanes marchandes en provenance ou à destination de l'Erion, au grand écœurement de Sighild. Elle s'imagina des Elfes à l'abri de leur riche demeure d'Asteras, blâmant les Agars pour la situation des Elfes des neiges tout en savourant des mets délicats préparés avec des matières premières achetées à Björnhill.

Sighild ignorait l'histoire de cet Elfe, mais elle comprenait sa douleur. Ce qu'elle avait vu à Cyrijäl lui avait serré le cœur, et les exactions de Stirling la remplissaient de honte, mais cet Elfe-là semblait avoir traversé bien pire à cause de ce conflit insensé. Mais sa haine des Agars ne devait pas occulter le fait que, par leur passivité dans la guerre et leur aide financière dans le commerce, les Hauts-Elfes étaient complices de la situation des Elfes de Cyrijäl.

La jeune femme fut tirée de ses pensées par le bruit des barricades que les Elfes et les Taliens commençaient à mettre en place derrière les portes. L'entrée du fort était désormais sous contrôle agar, et elle se tourna vers le dernier Talien restant. Il avait belle allure, le port altier et le regard fier. Probablement le fils d'une maison noble d'Yris.

Il était encerclé. Il était seul contre une quinzaine d'Agars.
Rends-toi, pensa-t-elle, joue pas au con et rends-toi. Tu ne peux pas gagner ce combat. Ses yeux vert émeraude étaient plantés dans le regard azur du jeune homme qui balayait les hommes et les femmes qui, doucement mais sûrement, se plaçaient autour de lui tels une meute de loup autour d'un grand cerf blessé. Que ton honneur aille se faire foutre, sauve ta peau ! Le Talien eut un sourire teinté de tristesse et leva son épée. Sighild se crispa instantanément. Ses poings serrés faisaient blanchir ses phalanges tandis qu'elle lui hurlait intérieurement de renoncer. Les secondes lui semblaient s'égrener au rythme des heures.
Puis il frappa, dans un ample mouvement de son épée. Sighild étouffa un cri et leva une main pour lancer un sort mais ses frères d'armes furent plus rapides. Ils furent sur lui en un clin d'œil, tandis que résonnait le vrombissement caractéristique de l'arbalète de Morane. Tout fut fini en un instant, et lorsque les Agars s'écartèrent, le jeune guerrier gisait dans la neige que son sang chaud rougissait en une auréole de mort qui s'étendait derrière son visage crispé par la douleur. Une ultime bouffée de vapeur se forma à la commissure de ses lèvres tandis qu'il rendait son dernier soupir. Une dernière bouffée d'air chaud dans l'atmosphère glaciale du champ de bataille.


Quel gâchis...

Tandis que les Agars s'écartaient du corps pour retourner vers la forteresse, elle s'en approcha au contraire. Elle vit Einar faire de même, et glisser quelque chose dans la main du gisant. Sighild le connaissait mal, mais voyait en lui un Chaman respectable et digne de confiance. Un Chaman qu'elle savait poursuivre des objectifs communs aux siens. Un Chaman avec lequel elle pourrait sans doute œuvrer de concert pour en atteindre certains.
Peu importe ce qu'il venait de faire : c'était sans doute dans le plus grand respect du guerrier tombé au combat. Son regard croisa le sien lorsqu'il se releva, et elle crut déceler un forme de tristesse ou de lassitude dans ses yeux bleu profond. Il la dépassa en s'avançant vers la muraille tandis qu'elle gardait une distance respectueuse avec le corps.

Ce conflit était absurde. Et cette mort était inutile. Tout comme l'étaient les morts qui avaient précédé la sienne, et tout comme allaient l'être celles qui la suivraient.

Pourquoi avait-il fallu que les Elfes et les Taliens se mêlent-ils de cela ? Pensaient-ils vraiment aider les Elfes des neiges ? Pensaient-ils vraiment contrecarrer les plans des Holdars ? Ou n'étaient-ils que les pions des jeux politiques de ceux qui les avaient envoyés mourir ici pour tenter d'étendre leur sphère d'influence au nord ?


"Maudits soient Aaren et les Holdars pour avoir causé tout ceci, murmura-t-elle pour elle-même. Maudit soit l'orgueil des dirigeants Elfes pour les avoir poussés à intervenir de la sorte. Et maudit sois-tu Stirling, ajouta-t-elle encore plus bas, pour que nul ne puisse l'entendre, pour le mal que tu fais à notre peuple et au leur, sans lequel nous n'en serions probablement pas là aujourd'hui..."
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#9
Citation :[ HRP : Merci pour ces participations =) ça fait chaud au cœur d'avoir un peu de narration sur ces évènements. C'est un peu tristounet sinon que d'uniquement s'affronter à coups de formule mathématique. Les mots (surtout les gros) c'est cool]
Les Agars avaient finalement réussi à percer l'arrière garde de l'armée Talienne et elfique.

Tout s'était déroulé à une vitesse incommensurable. Des haches se plantaient dans l'acier et envoyaient des trainées de sang dans la mêlée, recouvrant attaquant et défenseur.

Les nains et les Agars étaient habiles au combat et parfaitement organisés. Les mouvements de leurs troupes étaient d'une discipline exemplaire. L'arrière garde, en sous-nombre n'eut même pas le temps de riposter de façon convaincante, déjà un cor de commandement sonnait le repli.

Léonide avait réagi au quart de tour, sa longue expérience militaire lui avait appris que suivre les ordres un instant plus tard pouvait faire la différence entre la vie et la mort. Et de fait, leurs adversaires avaient anticipés une telle retraite et s'était préparé à couper le chemin de certains pour s'assurer de leur trépas.

Bien sûr, le vieux soldat goutait une certaine amertume à cette dérobade. Laisser du terrain à l'ennemi n'est jamais une bonne chose, mais la bataille n'était pas encore terminée.

Dans la cohue, les exclamations de l'Agar qui lui avait adressé la parole n'avaient pas faiblie.
Léonide continua lui aussi ses exclamations.


- Vous osez évoquer la lâcheté ? Vous n'êtes que d'ignobles rapaces ! Vous attaquez dans le dos un adversaire qui se bat déjà contre votre ennemi. Vous encerclez un soldat pour vous battre à 10 contre lui ! Même les rats ont plus de scrupules et d'honneur que vous ! Vos ancêtres doivent avoir honte d'être les géniteurs de tels pleutres !

Mais lorsqu'enfin la lourde porte fini de se refermer et qu'il eut finit d'éructer sa colère il put observer qui parmi les leurs manquaient à l'appel.

Sa colère resurgit alors d'un geste particulièrement vif et Léonide planta sa lance dans l'épaule d'un des guerriers du Jarl Aaren qui défendait toujours le hall d'entrée.


- Mourez, maudits chiens !
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#10
L'entrée de la forteresse n'était pas gardée, les hommes du félon préféraient laisser les envahisseurs combattre le froid avant de venir croiser le fer. Peut-être est un excès de confiance en leurs capacités martiales ? Seul le vent glacial les accueillit et Dyanese resta en alerte. Leonide et Victor protégeaient ses flancs, elle n'avait rien à craindre, enfin c'est ce qu'elle pensait.

Une ombre se dessina au loin et Illaria cria à la compagnie de se tenir prêts. Entre deux gorgées de vinasse sûrement congelé par ce temps, la vieille beuglait ses consignes, en souvenir de sa jeunesse, que personne suivaient. Elle devrait raccrocher pour son bien et le nôtre.

Tout se passa très vite. L'assaut fut donné sur l'éclaireuse qui dut se replier mal en point. La contre-attaque fut immédiate : des guerriers lourdement armés passèrent à proximité de l'elfe sans un regard et se précipitèrent sur Cendre. En proie à un dilemme, Dyanese ne sut que faire : maintenir sa position ou porter secours ?

Une voix la tira de son hébétude la sommant de s'engouffrer dans la forteresse. Elle s'y dirigea d'un pas rapide et avant de franchir la porte, elle jeta un regard en arrière. Evrard et Victor tenaient position. Ce dernier lui sourit pour lui assurer que tout se passerait bien.

Elle retrouva dans le hall d'entrée de la forteresse certains sentinelles. De longues minutes s'écoulèrent avant que la porte ne s'ouvre sur Leonide, puis plus rien. Ni Evrard, ni Victor ni Cendre ne s'étaient réfugiés dans la bâtisse en pierre. Elle expulsa toute sa tristesse et sa colère dans ses paroles.

CHIENS, VOUS LE PAIEREZ, VOUS GOUTEREZ DE LA LAME ! ELLE NE SERA REPUE QUE LORSQUE VOS VICERES SERONT REPANDUES SUR LE SOL ! VOUS AVEZ OSE VOUS EN PRENDRE A VICTOR !

Le claquement de la porte fit écho à ses paroles et Leonide dut la retenir de ne pas retourner braver les agars.
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#11
Citation :[HRP] Je n'avais partagé ce texte qu'au sein de l'alliance Elfes/Taliens, mais à la réflexion, cela vous intéressera peut-être aussi.
Bonnes fêtes de fin d'année. smile
Depuis l'avant-veille, j'étais tiraillée entre ma volonté de rejoindre mes frères dans la forteresse du Jarl Aaren et le pressentiment qu'il me fallait prêter assistance aux Sentinelles restées à l'arrière-garde. Leur défaite signifiait irrémédiablement la nôtre. Ainsi, je restai les soutenir de quelques sortilèges, patientant du moment propice pour pénétrer à l'intérieur.

Les Agars et leurs alliés nains ne devaient plus rôder très loin, j'en avais l'intime conviction. Déjà, leur éclaireur avait pointé le bout de sa barbe à l'horizon, dissimulé sous un amas de neige. Etait-il si sûr de lui au point de risquer sa peau avec tant d'impudence ? Ou bien avait-il mis en balance sa vie pour nous attirer dans un piège dont il était l'appât ?

Nous le laissions nous observer jusqu'à cet instant où il fit quelques pas plus en avant vers nous. Ce fut le moment que choisirent les Sentinelles pour mener l'assaut auquel je fus invitée à joindre mes flammes.

Notre cible était bien loin de moi. J'hésitai. Faire quelques pas de plus. Serait-ce suffisant pour l'atteindre ? J'hésitai encore. Je ne devais pas trop m'éloigner de l'entrée. J'hésitai. Je n'étais pas courageuse. Je ne l'avais jamais été, chérissant ma vie et celles de ma fratrie plus que tout, au point de les préserver à n'importe quel prix. Celui de l'honneur et de la gloire dont je ne serai jamais auréolé notamment. Mais que valaient des lauriers sur une tombe fraichement creusée ?

Je m'avançai tout de même pendant que les carreaux d'Evrard, les flèches d'Illaria et les sortilèges de Lenwë et d'autres fusaient sur l'Agar. Mieux encore, Victor était parti le chercher le trainant avec force au plus près. Il était enfin à ma portée.

Mais c'était déjà trop tard. L'éclaireur fuyait, couvert de son propre sang. Je le regardai faire, impuissante. Honteuse aussi. Je me mordis la lèvre jusqu'au sang de regret d'avoir laissé filer une telle opportunité. Pire encore, j'avais conscience que la contre-attaque ne tarderait pas malgré les espoirs de tous que les troupes adverses ne soient prêtes à prendre d'assaut la forteresse. Mais pour moi, l'Agar avait mené sa diversion à bien. Il n'en fallait plus qu'une poignée pour nous mettre à mal.

Je sentais le vent du nord fouetter mon visage. Je restai vigilante, scrutant la neige sans relâche jusqu'à voir se dessiner au loin deux silhouettes. L'une féminine. L'autre trapue. Ils avançaient d'un pas nerveux et déterminé. Une cible en tête : une sorcière en première ligne, exposée et vulnérable à n'en pas douter. Moi en somme. Plus ils s'approchaient, plus je lisais dans leur regard la férocité et la sauvagerie des habitants de l'Ingeman. Le doute ne m'était plus permis quand j'aperçu la pointe d'un carreau d'arbalète brillait en ma direction.

Mon hésitation nous avait coûté précédemment, elle ne me couterait pas la vie.

Juste avant de me réfugier dans la forteresse, je vis Victor se tourner vers moi un sourire mélancolique aux lèvres.
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#12
Citation :[HRP] Très beau texte Selinde
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#13
Les combats faisaient rage au cœur de la forteresse, entre les agars et les elfes. Le marbre blanc se tachait de rouge.

Les guerriers se rentraient dedans, essayaient de bloquer, de piéger leurs adversaires, d'éliminer les archers et les mages. Les mages et les archers eux répondaient avec des sorts et des tirs destructeurs. Les hommes tombaient sous les coups terribles.

-"Piégés" souffla une voix entendue par tous. Une voix grave mais qui sonnait dans la tête de tous.

La voix résonna dans le hall, marmonnant des paroles incompréhensibles de tous. Quelqu'un eut la présence d'esprit de s'écrier :
-"Une incantation !"

Qui se termina avec un claquement de langue. L'air et la pierre vibrèrent, un bruit strident déchira les tympans de tous.

Les murs bougeaient, les portes et les fenêtres se fermaient. Les mercenaires se retrouvaient séparés par la magie. Les deux camps eurent la présence d'esprit de se jeter désespérément pour rejoindre le couloir le plus sûr pour eux, et ne pas se retrouver avec leurs ennemis.

Quelle était cette sorcellerie ? Toute la forteresse semblait avoir changée sous l'effet de la magie.
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#14
A présent que plus rien ne nous menaçait directement, je somnolais contre Dione depuis quelques heures. Mes paupières pesaient lourdement sur mes yeux surmenés que la fatigue avait paré de sombres cernes. Il me tenait dans ses bras, me protégeant de son étreinte tandis que ma tête reposait paresseusement sur son armure. Il me murmurait quelques mots rassurants dans le creux de l'oreille. Je ne devais pas m'inquiéter pour l'état de santé de Yan, me répétait-il. Dans les mains d'un Disciple de l'Etoile de Nacre, notre frère serait assurément sur pied dans quelques jours, prêt à affronter, de nouveau, cette maudite forteresse à nos côtés. Probablement.

Soudain, le vacarme commença et me sortit sans ménagement de ce court répit. Agars et Nains tambourinaient la porte massive pour la faire céder et pénétrer à leur tour dans l'enceinte de la bastide du Jarl Aaren. Les barricades de fortune que nous avions constituées ne tiendraient pas longtemps, mais suffisamment pour ne permettre qu'à un petit nombre de se faufiler jusqu'à nous dans une fatale embuscade.

Comme nous l'avions imaginé, quelques guerriers ennemis s'introduisirent au milieu de nos rangs, disloquant nos remparts improvisés. Les hommes du nord affichaient une imposante carrure que l'on devinait aisément sous leurs fourrures et autres atours en peaux de bêtes. L'affrontement commença. Mon rôle était simple et visait à affaiblir nos ennemis pour assister mes alliés dans leur massacre.

L'un de nos ennemis s'approcha de moi. La musculature magistrale du colosse, rehaussée par quelques tatouages tribaux, avait de quoi impressionner. J'aimais à taquiner les hommes dans leur virilité surtout lorsque celle-ci se manifestait ostensiblement de la sorte. Mi-aguicheuse, mi-railleuse, je lui demandais s'il s'agissait de vrais muscles. Le berserker mit alors en avant ses biceps et sa hache, certainement flatté qu'une femme les remarque en plein champ de bataille, pour fracasser sauvagement ce pauvre Siadhal, ouvrant ainsi une brèche supplémentaire pour l'entrée d'une seconde vague d'ennemi.

Le combat faisait rage, féroce et violent.

Alors que je me préparai à achever ce mage Agar de quelques traits de feu, les murs se mirent à trembler violemment. Le sol vacilla sous mes pieds, me forçant à m'agripper à l'une des parois rocheuses pour ne pas finir à terre. Vertige. Nausée. Bourdonnements sonores. Tout tournait autour de moi sans jamais s'arrêter. Sans me laisser reprendre mes esprits. Si je ne voulais pas finir emmurée vivante, il me fallait réagir au plus vite et fuir vers l'un de ces couloirs que le chaos ne semblait pas avoir affecté. Ce que je fis tant bien que mal, malgré les fréquentes pertes d'équilibre qui ralentissaient ma course contre la mort.

A bout de souffle, j'observai mes compagnons d'arme, cherchant principalement du regard mon frère pour m'assurer de sa sécurité. Bien que désemparés et désorientés, tous étaient parvenus à s'extraire du piège. Telle était donc la puissance mystique d'un Holdar ? Effrayant. Lenwë n'avait guère exagéré. Avec de tels pouvoirs, pourquoi ne nous avait-il pas simplement écrasés comme de vulgaires cafards entre deux cloisons ? Cependant, je ne parvenais pas à me réjouir de cette situation. Certes, nous avions tous survécu à cette magie hostile, mais d'autres avaient été grièvement blessés pour nous offrir un avantage décisif face aux Agars du Jarl Stirling en maintenant le hall sous notre domination.

Un avantage qui n'existait à présent plus.

Citation :[HRP] Merci Einar. smile
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#15
« Nous contrôlons de nouveau le hall » songea Lenwë, un sourire naissant sur ses lèvres. Entre les éclaireurs qui scrutaient tous les recoins, et les grands mages aux yeux voilés de magie, pas grand chose échappait la vigilance des troupes en place. Le dédale de pierre grise pavé de blanc appartenait temporairement aux elfes et aux taliens. Il ne restait plus qu'à rendre le temporaire définitif.

Lynn portait une réputation de cinglée depuis un bon moment. Quiconque croisait son chemin, se rendait à cette évidence. Une autre personne parlait dans sa tête et alimentait des discussions étranges. Peut-être cela marquait-il son génie ? Car l'arbalétrière se montrait être indispensable à la troupe armée, fournissant régulièrement des rapports détaillés des couloirs de la forteresse.

D'autant que maintenant, les rapports mentionnaient l'arrivée des agars. Ce peuple de barbare sortait d'escaliers qui s'enfonçaient dans les ténèbres. Sans doutes avaient-ils terminé de piller les sous-sols.

Elena avisa longuement de la situation. En tant qu'ancienne militaire, elle se montrait particulièrement efficace pour diriger les troupes avec rigueur. Le chaos du début laissa place à une organisation millimétré et parfaite. Tant que tout le monde suivait les ordres. Quelques marginaux se retrouvaient de temps en temps à bloquer égoïstement les fins couloirs. Heureusement, cela se réglait toujours relativement rapidement, et sans drame.

Les guerriers formèrent une pavesade à renfort d'acier, qu'il soit de boucliers ou d'armes d'hast. Les archers et les mages se positionnaient plus loin.

Lenwë avança à portée de la ligne de front. Les agars se terraient au fond du couloir. Le mage savait que loin, ils préparaient leur charge. Ils étaient sauvages mais pas stupides. S'ils devaient s'empaler sur leur ligne de défense, ils le feraient avec toutes leurs forces disponibles, et le renfort de la magie.
L'elfe blinda ses protections en réaction. Il devait se tenir prêt à lâcher ses plus puissants sorts pour abattre ses ennemis, mais également à esquiver et dévier les sorts et projectiles qui accompagneraient la charge.
Dan cet étroit couloir, une explosion de glace ou de feu pouvait balayer des dizaines d'hommes en une seule fois. Le manque d'espace était une contrainte et un risque pour les deux côtés.

Maintenant, ils devaient attendre jusqu'au prochaine ordre. Lenwë scruta la pièce. Ce serait certainement le dernier combat contre les agars dans cette forteresse. Combien tomberont ? Combien survivront ?

Lenwë éprouvait de l'inquiétude pour ses compagnons, ceux qui n'avaient pas pu passer la porte. Siadhal, Evrard, Victor... et Cendre. Ils n'avaient pas pu passer la porte. Étaient-ils morts ? Avaient-ils été amenés assez vites à des disciples de l'étoile du nacre pour les soigner ?
Coincé dans cette forteresse de pierre, l'aéromancien étouffait un peu.

«Ressaisis-toi » pensa-t-il. Ce n'était pas le moment de douter ou d'avoir peur. L'elfe resta sur ses gardes, scrutant les ténèbres, attendant l'arrivé des sauvages pour éparpiller leurs troupes grâce à la puissance de l'arcane.
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#16
Protégé derrière un mur, Einar se risqua à jeter un coup d'oeil pour voir ce qui attendaient la troupe au bout cet étroit couloir. Ce qu'il vit n'était pas pour le rassurer, un mur de bouclier, tenu par de solides colosses. Le premier d'entre eux semblait le plus âgé. Était-ce une tactique, sacrifier les faibles plutôt que les jeunes pousses afin qu'elles aient le temps de devenir robuste... A moins que cela soit parce qu'il a l'expérience du combat et donc sera plus à même de guider les jeunes qui se trouvent derrière lui??? Einar n'avait pas de réponse, mais il savait de toute façon qu'à un moment ou un autre il faudrait détruire ce mur de métal et de bois afin de s'extraire de cet étroit dédale de pierres...

[Image: 11.jpg]Et le vieux, Ca va? Aaren est pas trop méchant avec vous? Le holdar nous a appris des choses intéressantes sur son compte. Je ne connaissais pas les Holdars, je n'en avais jamais rencontré et j'espère que je n'en rencontrerai plus. Je n'apprécie ni leur présence, ni leur façon de faire.
Mais dis moi, c'est un soucis Elfe les Holdars, qu'est-ce qu'un Talien vient foutre dans le grand nord?"


Il regarda à nouveau dans le couloir et il croisa le regard du guerrier qui bloquait le passage. Il ne pu s'empêcher de sourire et lui fit un clin d'oeil avant de retrouver l'abri du mur contre lequel il s'appuyait.
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#17
Léonide tenait son bouclier à hauteur d'homme pour qu'il couvre le plus possible l'accès à l'embouchure du couloir. Entourés par quelque autres Taliens et elfes, coude à coude avec Dyanese et Dione, ils créaient ainsi un véritable mur de bouclier.

Lorsqu'Einar s'adressa à lui, Léonide reconnut la voix de son interlocuteur derrière les rangées de soldats qui se pressaient dans leur direction.

Plus calme que lorsqu'il était à l'extérieur de la forteresse, Léonide tâchait maintenant de rester maître de ses émotions afin que celle-ci n'entache pas sa discipline au combat.

Il lui répondit.


[Image: 5.jpg] Les Holdars sont le problème de tout Ecridel, Agar, pas seulement des elfes ou de vos chefs de clans.

Les Taliens comme moi on prit les armes car il n'y pas de place pour les demi-mesures lorsque ces démons dévoilent leurs intentions. Qu'ils soient ici où à l'autre bout du monde, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Si nous avions patienté pour connaître la réaction de vos Jarls, nous aurions peut être laissé s'installer un mal qui n'aurait pas su être déraciné.

Vous racontez que vous avez éliminé l'un de ces monstres ? Si vous dites vrai, Polaris appréciera surement un tel exploit et Ecridiel se portera mieux sans cette vermine.

Et maintenant, si vous comptez continuer à faire couler le sang de mes compagnons en les prenant à nouveau à revers, commencez donc par le miens, car je ne vous laisserai pas impunément vous mettre en travers de la réussite de notre mission !



(HRP : je te pique l'idée de la miniature, c'est sympa °-°)
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#18
Un rire se fit entendre dans le couloir. C'était Einar qui riait à gorge déployé.

[Image: 11.jpg]Désolé, le côté mélodramatique m'a toujours fait rire. Votre façon de voir les choses aussi. Si tu crois que les Agars tuent par lâcheté, c'est que tu connais bien mal la culture Agar. Les hommes qui sont tombés sous nos coup nous faisaient face et sont morts en brave. Vous pouvez être fier d'eux.

Mais dis moi le vieux, maintenant que la menace Holdar n'est plus, ou du moins ne sera bientôt plus, vas tu cautionner les ambitions politiques des elfes sur les terres Agars?
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#19
Mélodramatique ? Songea Léonide. Vraiment ? Bien sûr, se dit-il, c'est facile à dire de la part d'un type qui n'avait pas perdu le tiers des soldats qui l'avaient accompagné sur place.

[Image: 5.jpg] Mon garçon, en ce qui me concerne je me fiche éperdument de ce tas de cailloux au milieu d'un désert de glace que vous appelez une forteresse et qui a l'air si important pour vous.

Lorsque ce maudit Jarl aura rendu son dernier souffle je n'aurai plus le moindre intérêts à rester par ici.
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#20
[Image: 553302Block.jpg]

Les agars commençaient à très sérieusement s'ennuyer... Un mage de bas étage avait essayé de les tromper, les elfes avaient sérieusement commencé à investir la forteresse. Il était temps de faire bouger tout ça. Et, au bout du couloir, entre eux et leur adversaire, un bon paquet d'elfes et de taliens, venus prendre la forteresse.

Bien que leurs adversaires se soient égarés dans leur orgueil, à croire qu'ils pourraient tenir une base en terre agar, ils n'en restaient pas moins dangereux, et c'est au bout du couloir que les agars se préparaient à l'assaut.

Redoutant celui-ci, l'un d'entre eux, bloquant de sa silhouette le fond du couloir, les apostrophaient en tentant de convaincre les agars de renoncer au Juste Combat.

[Image: 137.png] Vuk, l'ami ! Toi et tes frères venez sur nos terres sans respect pour nos coutumes, nos traditions, nos combats. Vous dites venir en paix, et que faites vous alors de vos armées, du campement de troupes à l'extérieur qui n'attendent que votre signal pour prendre possession de la forteresse ?

Nous savons gérer les démons, par l'acier froid, nous savons gérer les envahisseurs, de la même manière. Si vous venez vraiment pour celui-ci et non pour acquérir une nouvelle terre pour vos rois au prix du sang, il va falloir nous en convaincre, l'ancien, car nous n'avons que trop soupé des mensonges de tes alliés, d'ici là, nous nous battrons pour notre liberté et celle des habitants de ce lieu.
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#21
Il sourit de toutes ses dents.
Il lui arrivait fréquemment d'être d'humeur plutôt joviale, mais rares étaient ceux qui pouvaient se targuer de l'avoir vu sourire autant. Ce n'était pas un éclair d'amusement après une bonne boutade, c'était comme si on lui avait révélé quelque chose qu'il attendait depuis longtemps sans oser espérer réellement.

A tel point qu'il ne pu tenir sa langue, lui qui s'efforçait de ne pas trop se "prendre pour un jarl", comme on dit. Depuis le départ, Il était là. Il écoutait, Il regardait. Il représentait la Grande Triarque de l'Egide.

[Image: 72.jpg] Des démons, mon ami ? Mais enfin, tu parais mal informé, pour un descendant de nos frères de-l'autre-côté-de-l'eau, à moins que tu n'ai été fourvoyé. Ne te souviens-tu plus de nos démons ?
Vous vous faites manipuler en âme et conscience. Un démon...
- Son amusement était encore palpable - Mais nous te laisseront bien te divertir à ta guise avec ton jouet, quand vous aurez quitté notre forteresse. Les Holdars ne sont que pacotille. Ce sont la hantise des elfes, mauvais perdants à la mémoire longue et tenace, de potentiels adversaires de nos royaumes, peut-être de nouveaux chefs... Mais si tu avais été éduqué sur la chose, jamais tu n'aurais osé l'appeler "démon", mon ami.
Les véritables démons ne peuvent pas nous opposer comme lors : une forteresse ne servirait à rien dans une terre morte.

Tu ne devrais pas parler de telles choses à la légère. Ton ignorance lumineuse ne fait que ressortir votre incompétence grasse.


Il commença à se retourner, puis lança une dernière et sinistre phrase par dessus son épaule.

[Image: 72.jpg] Arrêtez vos mensonges, vous vous faites mal vous même. Lâchez ces elfes séniles, ou assumez votre attaque envers vos frères humains.
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#22
( HRP : Argh, non, attendez laissez moi le temps d'écrire. Je fini ma réponse il y en a déjà un autre qui arrive ! =D )


Tout d'abord Léonide écouta l'arbalétrière. Il lui répondit ainsi :

[Image: 5.jpg] Ne surestimez pas les forces de votre peuple, guerrière. Vous savez user de l'acier, j'ai pu m'en rendre compte, mais vous n'êtes pas à l'abri de la corruption qui se répand sur le cœur des hommes.

Je n'ai vu dans cette forteresse que des hommes du nord et tous avaient rejoint la cause des Holdars.

Pire, votre peuple a laissé un de ces parangons céder aux démons, nous sommes légitimement en droit d'agir pour éteindre un feu qui menaçait de brûler bien plus que des terres Agars !

Vous pensez que nous sommes ici pour vous envahir ? Par tous les dieux pour quoi faire ? Des terres enneigées aussi stériles que glacées ? Non, « l'amie » pour rien au monde je ne m'emparerai de cette glacière insipide loin des vignes et du soleil d'Yris !

Quant à vos coutumes, Agar, elles ont peut-être été bafouées par notre intervention, mais certaines urgences parfois justifient de telles transgressions. La possibilité de se voir installer durablement une fortification Holdar au beau milieu d'Ecridiel devrait en faire partie vous ne croyez pas ?


Ensuite Ekairos s'adressa à lui. Léonide rougit très légèrement à l'idée que les Holdar pouvaient être autre chose que des démons et qu'effectivement il n'avait reçu, en tant que soldat, presque aucune éducation à leur sujet. Dans l'armée Talienne, les cours du soir en matière d'histoire et de géopolitique manquaient cruellement.

Rapidement il fit disparaître la couleur de son visage et rétorqua au troisième Agar qui avait parlé.



[Image: 5.jpg] Démon, vampires ou créatures des ténèbres, peu importe le vocabulaire employé pour désigner les Holdars. Drapez-vous dans des effets de styles intellectuels ou de précieux rires sardoniques si vous le souhaitez, mais ça ne changera en rien le fait que ces monstres sont une menace pour tout le monde !

Puis, il rajouta plus faiblement pour se parler à lui-même.


[Image: 5.jpg] Dire que c'est moi qu'on appelle « Mélodramatique », non mais vraiment !
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#23
[Image: 11.jpg]Je crois que tu as perdu tes facultés intellectuelles ou alors les elfes t'ont bien bourré le mou!
Tes amis d'Asteras veulent cette forteresse pour mettre un pied dans le nord et se rapprocher de leurs cousins, avoir une route directe avec eux, sans passer par les Agars.
Ils ont pris le prétexte des Holdars pour arriver à leurs fins en vous manipulant et vous n'y avez vu que du feu..."


Einar avait pris un ton plus direct, il était énervé de la naiveté du Talien, à moins que cela ne soit encore une de leurs fourberies???
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#24
Sighild écoutait les échanges entre le Talien et ses compagnons d'arme. Ces derniers essayaient sans doute de le pousser à l'erreur en l'attaquant sur son âge. Mais aucun combattant ne pouvait espérer devenir un vétéran s'il tombait dans des pièges aussi grotesques. La jeune femme espéra que ses camarades ne sous-estimeraient pas leur adversaire en raison de son âge si le combat devait s'engager. Ce guerrier-là devait avoir plus d'un tour dans son sac.

"Votre volonté de protéger vos frères vous honore messire. Et les motivations qui semblent avoir été les vôtres pour traverser la moitié du continent et prendre cette forteresse d'assaut me paraissent justes. Mais j'ai peur que les intentions de vos dirigeants ne soient pas aussi nobles, car si leur objectif était uniquement - comme le vôtre - d'arracher la mauvaise herbe qui fut plantée ici, peut-être auraient-ils cherché notre aide. Ou au moins, devant le risque que notre fierté bornée ne nous fasse refuser la main tendue, nous auraient-ils prévenu des manigances ourdies entre ces murs. Au lieu de quoi ils vous ont envoyés ici.

Je partage votre point de vue sur la nécessité d'intervenir rapidement contre Aaren, mais rien ne justifiait que vous le fassiez de la sorte. Pour la première fois depuis bien des années, nous pouvions poursuivre une cause commune. Au lieu de ça, vous avez préféré faire une incursion sur nos terres, comme si vous y étiez chez vous. Comment espériez-vous que nous réagirions ?"
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#25
Léonide voulu répondre à cette dernière intervention quelque chose qui aurait soulignée qu'il leur aurait été bien impossible de savoir comment les Agar allaient réagir à cette trahison de Aaren et que c'était ça ou subir de plus grave conséquence MAIS ….

Mais au même instant une tempête d'épieux de glace frappa son bouclier et son armure de plein fouet.

Sous l'action combinée de plusieurs lanceurs de sorts adverse, son bras fini par plier dans un sens que la nature ne prévoit habituellement pas et il reçut un éclat de glace droit sur la poitrine.

Ensanglanté, ne pouvant plus soutenir son bouclier, il fut contraint de reculer pour laisser sa place à Dione.

On put seulement entendre le soldat maugréer quelque chose comme :


[Image: 5.jpg] Argh ! Bon sang ! Maudits lâches !
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#26
Les Agars hurlèrent et se jetèrent comme des morts de faim sur le vétéran cuirassé. Dans un premier temps, il tînt bon, puis un premier coup et un second commencèrent à le destabiliser. Se sentant faiblir, il laissa la place à l'un de ses camarades qui ne pu résister bien longtemps et alla rejoindre ses ancêtres sous les coups de butoirs adverses.
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#27
J'avais écouté d'une oreille distraite les brides de ces discussions qui me parvenaient par échos. On y bradait l'honneur et la fierté tels des fanions à agiter frénétiquement pour se donner contenance. Les arguments en faveur du sol ne m'intéressaient. Tous plus risibles les uns que les autres de la bouche d'un humain, d'un de ses êtres venus par-delà les mers. Nous nous étions appropriés des terres, Agars comme Taliens. Entendre nos "cousins" s'en enorgueillir de la propriété sonnait comme une douce mélopée mensongère.

Mais peu m'importait qu'ils se voilent d'illusions et ne reconnaissent la vérité de ce monde. Cela faisait bien longtemps que les Taliens massacraient des tribus saurotarques pour en coloniser le Marais de Ténagos sans le moindre remord. Une vérité cruelle et implacable, tout aussi âcre que l'odeur du sang qu'elle faisait répandre.

Cette forteresse, je ne la souhaitais guère aux mains des elfes qui nous avaient mandatés, mais dans celles des Taliens. Symbole d'une neutralité. Une opportunité de se poser en médiateurs en somme. Mais aussi d'en piller les richesses promises.

D'un coup, les mots se transformèrent en cris sauvages. Ils attaquaient.
Je jurai. Dione.
S'ils osaient le toucher...
Ce qu'ils firent. Trop loin pour le voir de mes yeux, je l'avais sentis au plus profond de mon être. Mon coeur palpitait et s'emballait. Ils avaient osé.

Je fulminai. Les flammes se déchainaient. Incontrôlables.
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#28
La politique, les coups tordus, la violence, la guerre, les retournements de vestes et les alliances de circonstances. Fébrise n'en comprendra jamais les subtilités. Malgré tout il sut qu'il était impératif de faire un geste afin d'aider ainsi l'alliance contre la horde hirsute, passer pour héros et attirer Lynn dans sa couche. D'une pierre deux coups puis une multitude de plus à la nuit tombée. Le plan parfait.
Et Fébrise s'exécuta, risquant peut-être de se faire mordre une oreille ou une plus douloureuse éventration. Sortant une bouteille d'hidromelle et deux verres il appostrofat l'homme du nord :
"Broder Aaren, j'aime beaucoup votre veste. Vous avez vraiment bon goût."
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#29
Les Agars progressaient difficilement dans les couloirs depuis qu'ils étaient entrés dans la forteresse, mais depuis leur charge héroïque qui permit d'ouvrir une brèche dans les rangs adverses en tuant quatre ennemis, ils se sentaient plus à l'aise. Le vestibule dans lequel ils se trouvaient été plus large. Les Elfes et Taliens s'étaient repliés devant les marches du grand escalier qui menait à la grande salle de réception, celle où devaient se trouver une grande partie de la troupe elfique et talienne.

Mais leur joie fut de courte durée. Du haut de l'escalier Broder Aaren vociférait menaces et cris inaudibles. Son apparence était majestueuse, celle d'un jarl à n'en point douté. Son équipement semblait d'excellente qualité. Mais quelque chose perturbait Einar. Il avait semble-t-il une grande paire d'ailes... Il n'était plus humain. Le Holdar avait raison, il était devenu un vampire ou du moins quelque chose qui y ressemblait.


[Image: 11.jpg]Ainsi les Elfes ont trouvé leur maître, ils se sont rendus à leur plus terrible adversaire semble-t-il, un serviteur des Holdars! AHAHAHAHAHAHAH, il n'y a vraiment rien à tirer d'eux!

Et vous Taliens qu'allez vous faire? vous soumettre ou combattre à nos côtés?

Broder Aaren
cria-t-il afin de se faire entendre dans le fracas des armes.

" Vous avez levé vos armes contre votre peuple, semant le désordre dans le Markensheim et laissant les elfes y pénétrer. Nous sommes ici pour vous conduire devant vos pairs afin de répondre de vos actes. Déposez vos armes et rendez vous!.
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#30
Ils se repliaient dans la salle du trône – peut-être une salle du trône, il n'avait pas eu le temps d'admirer la déco, mis à part quelques bannières dorées pendues de manière ostentatoires et lacérées de griffes inhumaines – pressés par derrière par les Agars pas si Nains qui les décimaient, brûlés par devant par un surhomme venimeux, les événements devinrent confus. Les consignes étaient de retarder ceux du Nord. Ha ha ha. Une volée de flèche barbelée fit aux hommes – et aux femmes, pas désagréables à regarder pour certaines, quoique là non plus il n'ait eu trop le temps d'admirer la déco – l'effet d'un cure-dent dans le cuir d'une vouivre – même s'il n'avait jamais vu de cure-dent s'enfoncer dans l'écaille d'une vouivre – et le retardèrent à peine le temps pour un nain de déglutir une gorgée d'hydromel -d'autant que les nains ne boivent que de la bière – et…

Oui, c'était confus. Certains baissaient les armes et se prosternaient devant le Holdar, d'autres hésitaient sur la conduite à tenir. Se demandant au final sur qui ils devaient tirer.

Étaient-ils fous ? Ou simplement opportunistes ? Pourquoi alors ne pas pousser l'opportunisme jusqu'au bout et simplement demander aux Nains de bien vouloir tuer le vilain démon puis se laisser trucider dans le dos ? Cela aurait été plus honorable.
L'archer entendit Léonide crier quelque chose comme "Argh ! Bon sang ! Maudits lâches ! " Parlait-il des Agars ? Des Taliens ? Non, il devait s'agir des Elfes.

En fait Bombus se dit qu'il pourrait tout autant s'agir de lui…
Trois factions… l'une valeureuse mais sans pitié, l'autre tout autant irrémissible mais abominable, la troisième minable… Que venait-il faire dans cette galère ? Oui. Certes, en un certain sens il y était à sa place au vu des ses exploits, mais tout de même, en arriver là... L'idéal en cet instant aurait été de faire une pause casse-croûte et de taper la causette avec la jolie arbalétrière. Mais debout sur cet escalier, le temps n'était pas à la graine. Il fallait descendre vers une mort certaine, ou monter vers une déchéance inhumaine…
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