Un bandit cogne toujours deux fois
#31
Ignorant les regards dégouté ou moqueurs des elfes que je croise en chemin, je continue sans ralentir ni ciller ma route.

Je ne me suis pas examiner en détail mais j'imagine très bien l'apparence que j'affiche actuellement : sale, la robe déchiré et tachée, et surtout l'odeur… Mais qu'importe. S'ils sont indisposés, ils n'ont qu'à s'écarter de mon chemin, aussi irais-je plus vite !

Je ne tarde pas à arriver au port. L'odeur salée de la mer combinée à celle plus forte et repoussant s'émanant des barils remplis à ras bord de poisson en tour, n'attendant que d'être libres et vendus, sous l'œil affamé des mouettes. Au moins ici, mon odeur n'importunera personne.
J'arrive sur le quai et m'approche le plus possible mais prudemment, du bord, et regarde la façade battue par les eaux en-dessous de moi, afin de repérer l'évacuation des égouts qui en toute logique, devrait se jeter à ce niveau dans l'Erion. Je ne vois rien… Je pensais que la bouche émergerait en partie au dessus du niveau de l'eau, mais visiblement ce dernier est si haut qu'il semble le recouvrir entièrement. Et l'eau est si trouble qu'on ne verrait pas un kraken s'il y en avait un, attendant là, patiemment, son prochain repas.

Bon, tant pis. J'imagine de toutes manières que les pêcheurs du coin connaissent sa position exacte, afin d'éviter de mettre leur ligne ou filet devant.
Ça tombe bien, car c'est précisément ce que je souhaite que l'un d'eux fasse.

Je me redresse et scrute les alentours. Je vois un vieil elfe en tenue de marinière avec un béret, un pêcheur en toute évidence. De plus c'est celui là même qui m'avait, quelques jours plus tôt, permis d'accomplir une requête pour aider l'un des aubergistes de la ville. Il fera l'affaire.

Je m'approche de lui et après l'avoir salué d'une inclinaison de la tête (mon dos me fait trop souffrir pour que je fasse une courbure sans afficher une grimace affreuse) et lui :
« Venntaï,
J'ai un service à vous demander. En échange, je vous rémunérerais. »

Je marque une pause, et reprend :
« Savez-vous où se trouve précisément la bouche d'évacuation des égouts ? Si oui, je voudrais que vous posiez vos filets.
Je sais que presque rien ne fraie à cet endroit, mais l'espèce qui m'intéresse est un spécimen particulièrement rare qui a pour habitude de vivre dans les égouts. Or il semblerait que ce spécimen ne va pas tarder à opérer une migration, et devrait à ce moment là .suivre les canalisations et se jeter ici, dans l'Erion. Et il m'est inconcevable de laisser échapper une telle occasion et un tel trophée. Je pense que, en tant que pêcheur expérimenté, vous me comprenez sur ce point.
Je vous propose la chose suivante : je vous donne 50 pièces d'or pour poser vos filets -les plus solides, ceux pour la pêche au gros- juste devant la sortie d'évacuation des égouts.
Je vous redonnerais 50 pièces d'or ensuite, encore plus si nous arrivons à capturer le spécimen en question.
Cet accord vous convient-il, ou souhaitez vous en négocier les termes ? »
Répondre
#32
Mais où était-il ? Il se jouait d'eux, dans ses couloirs labyrinthiques. Victor avait cru que des égouts elfiques seraient bien plus nets et plus... Droits ? Pas des chemins sinueux s'en allant ça et là, bien peu propice au genre de combat qu'il menait ici, et au contraire profitant au chef des contrebandiers. Il disparaissait à l'angle d'un couloir pour en réapparaitre à un autre, tirant sur les cibles les plus simples.

Après avoir défait d'autres malfrats dans cette pièce avec l'aide des individus présents, le gros groupe s'étant dispatché au fil des couloirs, le jeune guerrier se dirigea vers le couloir où leur proie (ou bien leur chasseur ?) avait été aperçu la dernière fois. Ce n'est qu'après quelques pas qu'il entendit des cris annonçant qu'il était dans la pièce qu'il venait de quitter.
Il fit donc promptement demi-tour, et regagna au plus vite la salle. Il se jeta même dans l'eau - un peu plus, un peu moins, à force - pour ne pas percuter sa demi-sœur sur le petit chemin glissant du couloir. Il se glissa prestement entre toutes les personnes présentes sur le tracé de sa route et finit par arriver au contact de l'ennemi.
Theobald étant déjà face à lui, il prit position à côté du futur paladin pour bloquer partiellement le contrebandier contre le mur et lui barrer la route. Il lui asséna deux coups, dont un qui manqua de toucher autre chose que sa garde.

"Rendez-vous, vous êtes fait !" lança-t-il en prenant bien soin de lui laisser le moins d'espace possible pour qu'il puisse s'enfuir, et espérant que d'autres les rejoindraient bien vite.
Répondre
#33
Tywin était cerné par les elfes et les hommes, mais pourtant, ils arrivaient à peine à le toucher. Le bandit se moquait de leurs futils assauts et de leurs moqueries.
Personne ne devenait chef d'un réseau clandestin sans prendre le pouvoir par les armes ou la ruse. Sur le point des armes, le contrebandier se montrait particulièrement adroit. Le malandrin parait avec aisance nombres de coups et ce que ses lames ne déviaient pas glissaient sur sa brigandine usée et ne laissaient que des entailles superficielles dans sa chair.

Sa petite manœuvre eut l'effet escompté : les aventuriers s'attroupaient comme du bétail autour de lui. Désorganisés comme les animaux qu'ils étaient aux yeux de Tywin, ils laissaient de grandes failles à exploiter. Un coup d'épaule bien placé envoya un frêle guerrier elfique dans l'eau polluée de ses égouts.

Tywin fila de nouveau, mais contrairement aux prévisions d'Elena, le bandit ne comptait pas s'enfuir de ces lieux. Il s'enfonça de nouveau dans les tunnels avec célérité, pour retrouver d'autres membres de sa troupe.

Ces égouts lui appartenaient, et Tywin connaissait quelques dérangés à qui vendre des cadavres et des esclaves.
Répondre
#34
« C'en est fini de vos folies, fieffé forban ! »

Bon. Ca sonnait mieux dans sa tête, il fallait l'avouer. Et ça n'avait pas été très efficace : le bandit s'était dégagé d'un coup d'épaule avant même de se faire encercler, et en avait profité pour laisser une estafilade sur le bras de Devian.

Evrard ressentit une bouffée de sympathie pour le sorcier moustachu, aussi à sa place au cœur de la mêlée que l'oncle Léonide dans une boutique de soieries : pas du tout. Il se demandait bien ce qui avait pu le pousser à rejoindre leur petit groupe hétéroclite. Il ressemblait plus à un marchand bourgeois ou à un nobliau en goguette qu'à un farouche aventurier.

Peut être partagerait-il son histoire contre une bouteille de vin pas trop mauvais ?

A moins qu'il ne soit habitué à des grands crus, auquel cas le vin serait peut être contre productif.

Mais l'alcool, comme les présents, délie les langues. Le vin serait une aide majeure. Mais encore, ça ne marcherait pas s'il ne l'aimait pas.

Difficile dilemme.

Bah, tant pis, il y réfléchirait une autre fois, la priorité était de s'occuper de ce fichu contrebandier. Qui s'était enfui vers … Par ... Où était-il donc passé, tiens ?!
Répondre
#35
Tout le monde les avait rejoint rapidement. Enfin, pas tout le monde. Mais suffisamment de personnes pour que le soit-disant chef des lieux se retrouve encerclé et acculé contre le mur. Du moins, c'est ce que Victor pensait jusqu'à ce que malgré tout, le "fieffé forban" continue à parer les coups qu'on lui portait... Et qu'il parvienne même à s'extirper du tas précédemment formé. Plus simple pour un Elfe d'en bousculer un autre qu'un Humain manifestement.

Le jeune homme partit immédiatement à sa poursuite, alors qu'il avait déjà redisparu dans l'obscurité. Il s'en voulait un peu. Après tout, le bandit s'était glissé juste sur son côté gauche pour s'enfuir après avoir poussé Martin dans l'eau. Peut-être que s'il avait été plus rapide...

Il soupira en arrivant là où il avait disparu de sa vue. Le couloir partait des deux côtés ! Il laissa échapper quelques jurons - que nous n'écrirons pas ici pour ne pas heurter les yeux sensibles - le temps pour son oncle de le rejoindre et de prendre arbitrairement le couloir à leur droite. Choix judicieux, puisqu'il leur signala quelques secondes plus tard que le chef des contrebandiers étaient un peu plus loin. Il s'engagea donc dans le couloir au pas de course et ne tarda pas à se trouver à nouveau face à l'Elfe, non sans avoir zigzaguer entre alliés et ennemis.

"Continuer à fuir ne vous sauvera pas de faire face à la justice ou à la mort !"

Victor avait bien failli repartir et quitter les égouts en voyant leur adversaire se faire la malle. Il avait bien remarqué combien il était redoutable, quand bien même ils étaient en surnombre. Mais peut-être restait-il une chance d'en finir avec lui, de quelque manière que ce soit.
Répondre
#36
Devian fulminait, comme il avait rarement fulminé ! Son corps entier lui faisait mal, il était à peu près sûr de finir avec des cicatrices, sa robe trop grande était imbibée d'eau, les odeurs ne s'arrangeaient pas et les remarques que lançaient le reste du groupe au bandit lui donnaient une folle envie de se crever les tympans...

Suivant les autres, il grommelait en gardant un œil sur l'estafilade qui saignait son bras. Il allait avoir besoin de soins après tout ça. Tout en évaluant les chances de faire disparaître toute trace de la blessure il croisa le regard d'un des membres du groupe.

C'est qui lui déjà ? Avare ? Vevar ? Un truc en "ar". Qu'est ce qu'il me veut ?... Bon sang mais ça pique cette saloperie ! Je vais lui cramer les yeux à cette enflure de bandit, on verra s'il manie toujours aussi bien la dague après ça !

Et c'est donc en imaginant plusieurs méthodes de tortures à base de feu que le magicien rejoignit le reste du groupe. Le visage sombre, couvert de saleté, la démarche déterminée mais boitillante et la robe toujours trop grande.
Répondre
#37
La scène devait être grotesque vue de l'extérieur. Un groupe entier courant après une personne dans des couloirs pendant un moment. ça pouvait presque faire penser à une autre histoire...

La plupart de ses camarades avaient suivi le mouvement, évidemment, les mages et archers restant un peu à l'arrière. Léonide avait été se placer de l'autre côté du bandit, fermant partiellement le chemin à une nouvelle fuite. Victor faisait toujours face à ce dernier, qui semblait s'énerver plus qu'il n'avait pu l'être auparavant.

" Tu m'énerves, gamin ! " avait lancé le contrebandier avant de l'attaquer de front. Ses mouvements étaient trop imprévisibles pour que le jeune guerrier ne puisse y faire face correctement. Parant l'une des attaques, il se retrouva tout de même avec deux nouvelles petites coupures. En se prenant autant de coups depuis qu'il était entré ici, il comprenait mieux pourquoi de toutes les blessures que son père avait pu avoir, certaines ne s'étaient pas entièrement résorbées malgré les soins. Mais le "gamin" n'avait pas dit son dernier mot.
Les sorts pleuvaient sur le contrebandier, et il faiblissait enfin peu à peu. Victor remercia d'un signe de tête Lenwë pour son bouclier, faisant tourbillonner l'air autour de lui, et handicapant donc tout ennemi tentant de le toucher.

Avant qu'il n'eut le temps de l'en empêcher, l'autre s'était encore faufilé entre lui et le mur. Mais cette fois-ci il ne fuyait pas, non. Il le vit se mouvoir prestement entre Theobald, une brute qui était là depuis tout à l'heure et le mur pour... Aller s'en prendre à Cendre. Il serra les dents un peu plus qu'auparavant et se jeta sur lui. Il jeta un coup d'œil à sa demi-sœur pour assurer qu'elle n'était pas sévèrement blessée et attaqua l'Elfe. Son épée rencontra enfin les plaques de métal de la brigandine qu'il portait. Mais seulement la brigandine. Son deuxième coup fut du même effet, mais peut-être le choc l'avait heurté quelque peu. Les derniers sorts que venait de lancer Devian semblaient avoir été particulièrement efficace, mettant le bandit de plus en plus mal en point.
Victor le fixa en se redressant un peu et lâcha :

" Vous avez une dernière chance de vous rendre. Capitulez maintenant. "
Répondre
#38
Les blessures de la demi elfe étaient plus graves qu'elle ne voulait l'imaginer. Bien que la vieille talienne lui avait enseigné les gestes de premiers secours, le sang coulait toujours d'une blessure à la jambe. Elle se traîna tant bien que mal au temple et sombra dans l'inconscience.

Habituées à ce genre de blessures, les prêtresses administrerent les soins nécessaires pour remettre rapidement la guerrière sur pieds. Bien qu'elles sommaient Dyanese de s'accorder un temps de repos, cette fieffée entêtée pris son arme et se dirigea vers les égouts pour le second round.

De peur de rouvrir ses plaies, elle évita au maximum les combats et des aventuriers de passage dissuadèrent les ennemis d'approcher. Elle pataugea un bon moment dans ce dédale puant avant d'entendre des bruits de combats et des cris amis.

Elle accéléra le pas pour les rejoindre et la scène qu'elle aperçut lui arracha un soupir de soulagement. Un bandit d'apparence plus aguerrie que tous ceux rencontrés jusqu'alors était encerclé et Victor - le beau Victor - l'intimait de se rendre.

Elle avait failli y rester et son temps de convalescence lui avait permis de réfléchir. Si un tel traffic existait, c'est que la demande l'était tout autant.
Le bandit en fâcheuse posture donnait l'impression d'en savoir un rayon. Au pire il donnera le nom du patron.

Hey le baraqué, t'as pas l'air en forme et aucun moyen de t'échapper à ce que je vois. À qui fournis-tu ta camelote ?


Elle se doutait qu'il n'allait pas répondre et peut être qu'elle préférait. Elle pourrait se venger d'avoir été humiliée lors du duel avec un de ses comparses. En aucun cas son incompétence maintes fois soulignée par Elena était la cause de sa cuisante défaite.
Répondre
#39
Au coeur de la mélée, Dégolas, jeune fermier monté a la capitale récemment pour devenir guerrier, n'écoutait rien ni personne.

Malgré les avertissements de ses compagnons, la tête dans le guidon, il frappa a plusieurs reprise Tywin.
Maniant sa lance comme un manche, les attaques du paysan agressif furent aussi téléphonées que faibles et le contrebandier ultra blessé n'eut aucune difficulté à les parer.

Rouge de honte, Dégolas fit le fanfaron pour n'en rien paraître et déclara à celui qu'il aurai eu peur de croisé seul dans une ruelle sombre:

"Reste bien tranquille l'affreux et fais ce qu'on te dit bien gentiment ! "

Certain que sa répartie était si bien placée que nul ne pu se rendre compte qu'il suait à grosse gouttes sur sa peau rougit, Dégolas reprit sa pause mal assurée de guerrier de pacotille.
Répondre
#40
Inspirer, expirer.

Du sang, du sang coulait le long de Tywin. Il toucha, grimaça. C'était son sang. Un moment de fureur plutôt, Tywin déchiquetait les chairs de ses deux lames. Maintenant la sienne le faisait souffrir.

Son cœur battait à en rompre. Ses poumons brûlaient, réclamaient de l'air pur. La puanteur des égouts semblait insupportable maintenant alors qu'il s'en était accommodé.

Le contrebandier savait que sa vie terminerait avec une lame. La vie de bandit se montrait rarement longue et paisible. Une fin violente lui convenait. Un flash de sa vie antérieur lui revint, quand il apprenait les armes dans le but de rejoindre un corps d'armée. Tywin tombait une nouvelle fois, et l'inéluctable chute l'attendait.

Pourtant il eut un répit. Tous les aventuriers l'entouraient, et lui sommaient de se rendre.

Comme pour les contredire, un idiot s'empressa d'essayer de lui porter quelques attaques. Maladroites, elles furent déviées négligemment. Il maugréa quelque chose, Tywin ne l'entendait pas. Les babillements d'animaux aussi peu adroits ne l'intéressaient pas.

Se rendre ? Pour être torturé ? Pour être jeté en prison ? Pour être exécuté après un long procès ?
Ils se contentaient de ne pas finir le travail. Ils le confieraient aux autorités pour ne pas se salir les mains. Des lâches, quoiqu'ils essayaient de faire croire.

Au moins la fin était amusante.
"Tu débrouille bien, gamin" adressa Tywin comme dernières paroles au jeune qui se dressait face à lui. Il avait du cran pour se tenir ainsi face à un guerrier plus expérimenté. Le contrebandier lança son épée aux pieds de Victor.
Pour mieux planter sa dague dans cœur.

La douleur intense parcourra le vaincu, et il s'effondra par terre dans son râle d'agonie. Une mare rouge se forma sous lui, se répandant jusqu'à rejoindre le canal d'eau viciée.
Nul ici ne possédait des compétences nécessaires pour soigner un homme mortellement blessé. Ce fut le dernier pied de nez que pouvait faire le bandit : les priver de lui par sa mort.
Répondre
#41
Dyanese serra les poings : sa vengeance ne pouvait être assouvie. Une petite voix un peu enrouée répétait inlassablement dans sa tête :

je te l'avais bien dit de ne pas foncer tête baissée !

S'approchant du cadavre, elle murmura à elle-même

Foutue vieille...

Le sang encore chaud s'écoulait le long du manche de la dague formant une flaque. Posant sa botte sur le flan, la jeune femme poussa pour retourner le corps. Au prix de quelques efforts et de changement de stratégie de poussée, le bandit se retrouva sur le dos. Elle s'accroupit pour lui faire les poches.

Les vêtements était maculés de sang, et la fouille fut difficile. Il fallait décoller les morceaux de tissus sans humidifier les éventuels babioles ou documents se trouvant dessous. Elle s'appliquait à la manoeuvre dans l'espoir de trouver un parchemin intéressant - donnant le nom des commanditaires par exemple.

Elle chercha des sacoches autour de la taille, ou autres besaces pour trouver ses derniers deniers...
Répondre
#42
Victor soupira faiblement. Tout ça pour ce résultat. Juste un cadavre de plus, sans possible information sur le reste du réseau qui existait. Il essuya enfin de sa lame le sang mélangé de tout ce qui avait croisé leur route, et la rengaina. Il se baissa pour ramasser l'épée de leur adversaire mort, se reculant pour laisser plus de place à Dyanese. Elle semblait bien décidée à fouiller le corps inerte à la recherche d'indices, aussi il n'allait pas la gêner.

Ses muscles se détendaient enfin. Il n'y avait plus de menace imminente, les couloirs étaient devenus bien plus calmes d'un coup. Le contrecoup des combats et de la longue poursuite se faisait à présent ressentir, il se sentait las. Il resta au même endroit quelques instants, observant la guerrière Elfe examiner les poches du chef des contrebandiers.
Est-ce que le réseau se stoppait avec la mort du chef, ou du moins ce qui s'en apparentait ? Est-ce qu'il ne s'étendait qu'à Asteras ou avait aussi pris racine à Yris ? Si c'était présentement terminé, nul doute que d'autres chercheraient quand même à faire leur vie de cette façon, quelques mois plus tard. Même s'ils trouvaient la liste des clients de ce réseau... Il y aurait d'autres clients. Ce n'était sans doute qu'une victoire temporaire pour ce genre de choses, mais cela restait une victoire.

Victor sourit un peu. Une victoire. Après s'être assuré que Dyanese n'avait pas besoin particulièrement d'aide, il prit le chemin de la sortie la plus proche. Ce dont il avait besoin le plus en cet instant était sans doute d'un bain. Un bon bain, où il pourrait se détendre pour de bon, retrouver une couleur de peau et une odeur normale.
Répondre
#43
Ce tywin connaissait l'endroit comme sa poche.
Il nous a fait courir d'un bout à l'autre de ces égouts humides.

Grand-Père me l'avait dit : " Si tu veux chasser un prédateur dans sa tanière, ne le quittes pas des yeux mais gardes toujours une lance entre vous."
A défaut d'une lance digne de ce nom, je n'avais que la vieille fourche de mon père.
Tywin était bien plus habile que moi et c'est seulement le poids du nombre qui a fait tourné ce combat en faveur de la Justice.
Je suis faible et je dois encore progresser pour devenir un véritable avatar d'Edar.

Acculé et sommé de se rendre, Tywin s'est percé le cœur. Il a fui la vie mais la Justice d'Anastraph règne sur la mort.

J'ai pris un temps pour méditer sur son geste avant de faire volte-face vers la sortie : "Puissent les dieux juger ton âme à sa vraie valeur."

Mon ingérence chez nos alliés Hauts-Elfes s'arrête donc là pour le moment.
Je ne doute pas que si mon bras est nécessaire, ils feront appel à moi pour la suite de cette enquête.
Répondre
#44
La traque prit un tournant inattendu lorsque le chef des bandits mit fin au combat d'un coup de dague final.
Devian, la magie crépitant toujours entre ses doigts, se figea, sa rage oubliée. Il savait bien sûr ce qu'était un suicide. Il en avait entendu parler dans sa jeunesse lorsqu'il avait demandé pourquoi il ne verrait plus tante Julietta. Il y avait lui même pensé plus tard.

Il relâcha un souffle qu'il ne se souvenait pas retenir, son sort s'évaporant. Le sorcier sentit un frisson parcourir son corps et le laisser... vide. Engourdi comme par un froid glacial malgré la chaleur moite qui régnait sur les égouts.
Ses jambes vacillèrent et il dut se retenir contre la paroi. Oubliant la saleté qui l'entourait, il se laissa glisser contre le mur pour s'asseoir.
Sa robe trempée était inconfortable, la saleté sur sa peau le démangeait, ses blessures n'étaient pas guéries mais à cet instant il ne prêta aucune attention à tout cela.

Son regard horrifié, jusqu'alors fixé à l'endroit où se tenait auparavant le brigand, s'abaissa jusqu'à la dépouille. L'heure n'était pourtant pas à la pause, certains de ses compagnons avaient besoin de soins, d'autres voyous s'approchaient et les membres de son groupe commençaient déjà à entreprendre la suite de cette aventure dans les égouts.

Devian se releva, le corps lourd et les gestes lents. Il ne fallait pas rester là, alors il se mit en mouvement.
Répondre
#45
Une fois le chef des contrebandiers hors d'état de nuire, j'avais moi aussi tenté de laisser une échappatoire au criminel et d'éviter un bain de sang.

Malheureusement, l'elfe décida de terminer sa vie au combat pour éviter la prison ou la corde. Il faut un sacré cran pour s'enfoncer soi-même une dague dans le cœur. Surtout dans l'état où le malheureux se trouvait.
Belle mort quand j'y pense. Mise à part le décor un peu déplorable il y a quelque chose de glorieux à mourir dans la mêlée, entouré par 12 adversaires en leur cassant le plaisir de finir le travail. Par sûr qu'on ait tous la chance de finir nos jours comme on le désir.

Maladie, accident, vieillesse. Pouah. Quelle tristesse. Mieux vaut finir comme on a vécu, la lance au poing sur ses deux jambes. Dans la plus part des cas mieux vaut simplement éviter de crever, c'est la première règle de tout vétéran, mais bon, à choisir quand même ça serait plus approprié et puis tôt ou tard il faudra bien y passer.

Une fois la dépouille fouillée par mes camarades, je m'approche de celle-ci. D'un geste je porte le corps sanglant du contrebandier sur mon épaule. Mieux vaut apporter une preuve aux gardes de la cité que la troupe de brigand des égouts ont perdu leur meneur. Ça les intéressera peut être de connaitre son visage, des fois qu'il ait des complices connus à Asteras ou ailleurs.

Heureusement, malgré une certaine carrure, l'elfe était d'un poids très relatif (surtout dépouillé de ses armes et de son armure) et je pu avancer dans les couloirs pour rejoindre mes camarades.
Quelques centaines de mètres plus loin je stoppais l'allure, un bruit familier m'avait alerté en provenance d'une artère secondaire.

Je fis quelques pas dans la direction du couloir pour mieux en cerner le timbre, chercher des mouvements dans les ombres, puis soudainement reconnu la chanson familière des combats. Des coups, des cris, le fer qui se croise. Toujours l'oreille claire le vieux Léonide.

Je posais alors l'elfe négligemment couché au sol avant qu'un éclair traverse mon esprit. Le hurlement indistinct que j'avais perçu m'était familier. Quelqu'un de rencontré récemment et qui, depuis la mêlée, était passé presque inaperçu. Une voix qui avait baragouiné quelque chose sur des cors aux pieds. Je ne sais plus.

- Les nôtres sont attaqués, PAR ICI !
Répondre
#46
A leur arrivée à Blancastel Neryë, Halko et Ossë purent apprécier la quiétude de l'avant-poste talien, qui, bien qu'un peu embourgeoisé, vibrait de la ferveur des villes nouvelles.

Ne se sentant pas, ou plus, à son aise parmi les nobliaux circulants entre les murs protecteurs de la cité, l'elfe défraichit traçait sa route vers l'endroit où il savait pouvoir trouver réponse à ses questions. La taverne de la Blanche fesse.

Bien que le nom de l'établissement sonne comme celui d'un lupanar mal famé d'Yris, les lieux ne dénotaient pas avec le reste de la ville. Le tenancier, Berndt Ladenrod, un homme à la fois jovial et cultivé, affirmait haut et fort à qui voulait l'entendre qu'il n'avait fait que reprendre l'enseigne et n'était pas à l'origine de ce nom scandaleux.
Avant d'entrer dans l'établissement, Neryë avertit ses compagnons qu'il valait mieux lui laisser la parole, faire les innocents et n'intervenir sous aucun prétexte.
Pénétrant dans la bâtisse, les acolytes de notre borgne comprirent pourquoi il leur avait intimé cet ordre. La salle était bondée, mais où que s'arrête leur regard, pas l'ombre d'une oreille pointue. Manifestement les elfes n'étaient pas à leur place ici, et les murmures des clients le leur faisait amplement sentir.

- Eh Rob ! C'est toi ?!, interrompit un homme à stature plus imposante que la moyenne de l'assemblée.
- On ne peut rien te cacher Bernie, renchérit Neryë sous les regards interloqués de ses compagnons.
- Un peu plus je t'aurai pas reconnu sapé comme un chevalier ! Qu'est-ce que tu fais dans le quartier, qui plus est flanqué de deux brindilles ?
- Je promène des bourges maintenant, ça paye mieux que la mine et ça use moins son homme.


Le langage vulgaire de l'elfe surprit profondément ses compagnons mais leurs visages restaient impassibles.

- Je pensais pas te revoir de sitôt dans les parages ! T'es parti comme un voleur, y a combien maintenant, 15 ans ?
- Arrête tu vas me faire pleurer, à croire que je t'ai manqué mon gros !
- C'est sûr que ta face d'escalope mal dégrossie m'a manqué, t'aurais pu prévenir quand même !
Allez les gars on fête des retrouvailles, tournée générale !


Ces simples mots firent reprendre immédiatement les conversations autour de nos trois compères et détournèrent les regards inquisiteurs des badauds.

Halko souffla à l'oreille de Neryë :

- Mais pourquoi nous as-tu amené ici ?
- Tu vois le tenancier, sous ses airs bourrus, c'est un des plus fins numismates de tout Ecridel et il m'en doit une.
- A toi ou à « Rob » ?, repris l'elfe amusé.
- Ça tu le sauras bien assez tôt…
Répondre
#47
L'air pur. Du moins, un air moins vicié que celui des égouts. Lorsqu'il était sorti tout près du fleuve, au niveau du port, il s'était même surpris à apprécier l'odeur des poissons que l'on venait de pêcher, alors même qu'il avait du mal à supporter cette senteur auparavant. Passer par la canalisation débouchant sur la masse d'eau lui avait permis d'être globalement rincé de ce qui avait pu le recouvrir au cours du voyage dans les couloirs malodorants.
L'air appréciable. Et surtout un bon bain chaud. Puis des vêtements secs. Victor se sentait mieux. Pas complètement reposé, puisqu'il n'avait pas encore dormi, mais détendu comparé à quelques heures plus tôt.

Toute la troupe des Sentinelles était peu à peu sortie des égouts et s'était posée, le temps de retrouver une propreté corporelle correcte. Mais il leur restait quelque chose d'important à faire : prévenir la garde que la mission qui leur avait été confié était une réussite. Peut-être pas à la hauteur de leurs espérances, mais à celle de la besogne.

Le jeune guerrier prit les devants et chercha à retrouver le garde qui leur avait donné ce travail. Nul doute qu'il n'était pas responsable directement de la prime qu'il devait leur remettre et de l'ordre de mission, mais c'était toujours par lui qu'il serait plus pratique de passer pour faire leur rapport. Il indiqua à ses camarades qui étaient décidés à assister à la probable conclusion de leur petite aventure le garde, puis s'en approcha. Il entama la discussion poliment, son sourire habituel accroché à ses lèvres.

" Bonjour monsieur. Vous nous aviez confié la tâche de vérifier s'il y avait bel et bien des contrebandiers dans les égouts - tâche que vous semblez d'ailleurs avoir confié à bien des gens... " compléta Victor dans ses pensées.
" Nous venons vous annoncer que nous y avons trouvé bien des choses dont un réseau de contrebande. Malheureusement, nous avons dû nous défendre contre les malfrats qui en faisaient partie, et malgré les occasions qu'on leur a offert de se rendre, aucun ne s'est décidé à déposer les armes.
Mais peut-être pourrions-nous voir l'un de vos supérieurs pour expliquer plus précisément ce que nous avons pu découvrir.
"

Il effectua une petite pause et reprit.

" Et peut-être pourriez-vous également nous accompagner par la suite près de l'entrée des égouts ? Nous avons pris soin de récupérer le corps du chef des contrebandiers pour vous prouver nos dires. Nous pensions également qu'il pouvait vous être utile pour compléter l'investigation sur le réseau, faute de l'avoir en vie puisqu'il ne s'est livré que mort. "
Répondre
#48
Tuer au combat, Evrard connaissait. Pas tant que ça, certes, mais il avait fini par accumuler une certaine expérience dans le domaine, et s'y faire. Ce n'était jamais plaisant, mais cette fois ci … Voir quelqu'un se plonger une dague dans le cœur plutôt que d'être capturé, ça avait de quoi laisser de mauvais souvenirs. Un arrière goût amer dans a gorge, et un certain malaise.

En observant autour de lui, le jeune homme pu surtout voir des expressions de victoire, voire une certaine compréhension de la part de certains des plus vétérans – voler sa propre mort à ses adversaires, les priver de leur triomphe.

Certes, il leur en avait fait baver, avec ses techniques de guérilla, ses injures et ses flèches, pour certaines empoisonnées. Certes ils avaient mis fin aux pratiques du, ou tout du moins d'un des responsables de la contrebande qui sévissait dans les égouts d'Asteras la Blanche, et gagneraient sans doute en renom une fois dehors, ainsi qu'une certaine récompense.

Mais bon, il aurait préféré gagner autrement.

Et au vu du visage de Devian qui pâlissait à vue d'œil, il n'était pas le seul. Pour le coup, le sorcier ne semblait vraiment pas dans son assiette, en plus de ne pas être dans son élément. Ça devait faire beaucoup.

« Ca va aller, Devian ? », hasarda l'arbalétrier. Un faible hochement de tête lui répondit. Bon, au moins, il réagissait toujours à son environnement.
« Venez, sortons d'ici. »
ajouta-t-il, lui proposant son épaule le temps qu'il reprenne ses esprits.

Une fois sorti, lavé et reposé, le moustachu irait certainement mieux.
Répondre
#49
- ... et c'est à ce moment que Rob lui a planté sa pioche dans le crâne !, renchérit l'aubergiste.
- Tu oublies de préciser qu'elle m'avait échappé des mains, se sentait obligé de préciser Neryë.
- Oui ben n'empêche que mon frangin te doit la vie sur coup là ! Débusquer une matriarche arachnide dans les mines ça pardonne pas en général !

Le regard éborgné de l'elfe en disait long sur ce qu'il pensait de la tournure qu'avait pris cette conversation. Pour atteindre son but, il savait qu'il fallait en passer par quelques choppes, mais il ne se doutait pas que Berndt se montrerait si dithyrambique à son égard.
Néanmoins, cette conversation avait eu pour effet positif de calmer la tension de ses compagnons, qui semblaient s'amuser du récit des aventures de "Rob le sapeur".

- Mais assez parlé de moi Bernie, je sais que t'aime pas faire le fier, mais toi aussi t'as de quoi de venter dans ta cave.

Une lueur s'alluma alors dans le regard enivré du talien. Il attrapa la cloche au-dessus du comptoir et la fit tinter suffisamment fort pour obtenir l'attention de l'assemblée.

- TOURNEE GENERALE !, clama-t-il de sa voix de stentor.

Les clients se massèrent alors autour du comptoir, plus vite qu'une bande de charognards sur une dépouille agonisante.

Le tenancier en profita pour attirer discrètement nos trois compères vers une porte basse au fond de la salle. L'ouverture de cette dernière découvrit un escalier sombre à la destination inconnue. Le guide se saisit d'un porte lampe et s'engouffra dans l'entrée, suivi des trois elfes.
Un étage plus bas il pénétrèrent dans une cave des plus banales pour une auberge, empli de denrées variées et abritant quatre tonneaux massifs. S'approchant du troisième, l'aubergiste fit pivoter une sorte de poignée qui ouvrit grand le baril, découvrant alors une pièce des plus incongrues.

- Voilà ma fierté ! Voilà mon trésor!, dit avec fierté le massif tavernier.

Bien que Neryë ai déjà vu cette pièce, c'est avec un regard d'enfant qu'il redécouvrit cette endroit. Une pièce d'une vingtaine de mètres carrés, où était rangé méthodiquement un trésor des plus précieux. Un lieu dédié à la passion de leur hôte : la collections de pièces de monnaies rares.

- Superbe Berndt, t'es encore plus riche que dans mon souvenir!

- Et encore si j'avais plus de temps à y consacrer tu verrais ce que ce serait !

- On peut jeter un oeil?, reprit Neryë.

- Vas-y Rob, j'adore faire plaisir aux gosses, ajouta-t-il avec un regard plein de malice à l'adresse d'Ossë et Halko qui avait gardé la mâchoire ouverte.

- Vous savez ce qu'il vous reste à faire, glissa l'elfe à ses amis.
Répondre
#50
Méthodiquement les trois amis examinaient la collection du talien. Difficile d'imaginer qu'il y ait eu autant de monnaies différentes à circuler en Ecridel.
L'aubergiste était resté avec eux à la fois heureux de pouvoir exhiber ses merveilles, mais néanmoins inquiet que l'une de ses précieuses reliques vienne à disparaitre.

- La voilà, fit Halko d'un ton triomphant.

Les trois autres convives s'approchèrent de l'endroit désigné du doigt par le jeune elfe.

- Effectivement, pas de doutes possibles c'est bien celle-ci. Il fallait bien tes jeunes yeux pour la trouver, fit Neryë le sourire aux lèvres.

Il ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la fierté à la mesure des progrès de son jeune protégé. Son affinité naturelle avec la magie, ici marquée par un regard étrangement aquilin, ainsi que sa ressemblance physique avec son ancêtre lui rappelait une époque plus heureuse.
Trêve de mélancolie, il fallait avancer.

- Dis-nous Bernie, elle est de quand cette pièce?, ajouta l'elfe aux oreilles camouflées par son bandeau.

Le numismate chaussa des binocles sur l'arrête épaisse de son nez et commença son laïus :

- Intéressant, très intéressant ! Vous voyez cette pièce est caractéristique de son époque, alors qu'elle semble en argent l'aloi témoigne d'un bi-métallisme or-argent spécifique aux périodes fastes de l'empire haut-elfe. L'étalon fixé de cette monnaie est représentatif de l'opulence du souverain en place. Même si l'avers témoigne d'un profil elfe manifestement de la lignée des Alcascyrs, l'exergue indique une date… hmm il s'agirait du 4ème cycle de l'ère antique. Le cycle équivalent à 700 rotations célestes chez les pointus, l'unité de base étant la fondation d'Astéras, j'aurai tendance à dater cette pièce du XXVIème siècle du premier empire, soit il y a environ 3000 ans lors du règne d'Osirwë. Mais je peux me tromper… par curiosité, vous l'avez vu où cette pièce ?

Il est difficile de décrire l'expression faciale des auditeurs de ce sermon, si ce n'est en imaginant un grand point d'interrogation se dessiner sur leurs visages.

Halko se risqua néanmoins à prendre la parole :

- Je ne pensais pas qu'elle était si ancienne. On l'a vu par hasard, chez un vieil oncle… c'était plus de la curiosité qu'autre chose.
- Ah ben vous devez avoir une sacrée lignée mon gars, des comme ça on en voit pas tous les jours !, s'exclama Berndt.

Le front de Neryë s'était ridé profondément à l'énoncé du nom d'Osirwë… comment cela était-il possible ? Quel complot se tramait-il pour que l'on refasse ainsi appel à un si lointain passé ?

- Bon les jeunes, je crois qu'il est temps de rentrer, clôtura l'elfe balafré. Merci Bernie, sur ce coup-là tu nous as bien dépannés.

- Si je peux faire plaisir à un vieil ami ! Et surtout Rob si tu repasses dans le coin tu viens vider une chopine !

- Bien sûr, répondit l'elfe, réajustant son bandeau de peur que ses oreilles ne dépassent. Cependant compte tenu de ce qu'il voyait se profiler il ne savait vraiment pas s'il pourrait honorer cette promesse. Le retour vers Astéras promettait d'être long. Si ces contrebandiers étaient en possession de cette monnaie, c'est que le complot dévoilé était bien plus vaste qu'une simple revente de drogues douteuses. Désormais, il faudrait se méfier de chacun et se montrer aussi discret que possible, sans oublier d'avertir leurs compagnons des égouts, mélange de taliens et d'elfes, qui avaient certainement mis le doigt dans un engrenage bien trop grand...
Répondre


Atteindre :