Les Compagnons d'Ecridel
#31
Kdashkani avait rangé ses armes en approchant des portes de la capitale elfique. Elle ne se lassait pas de contempler les hautes tours qui surplombaient les remparts de la ville tout en avançant et elle manqua de peu s'étaler aux pieds d'un garde.
Une voix douce et mélodieuse attira son attention : une splendide elfe armée d'épées scintillantes les attendait à l'entrée de la ville et leur adressa un message de bienvenue. S'avançant derrière Irkedask, elle s'inclina légèrement.

Salutations Dame Ajila, et grand merci pour votre accueil, surtout après les échauffourées dont nous avons entendu les échos pendant notre voyage. Soyez assurés que nous déplorons l'animosité qui perdure encore envers votre peuple chez un grand nombre des nôtres. Je fais partie de ceux qui pensent que nos peuples ont plus à gagner à instaurer des relations pacifiques et d'échanges qu'à se combattre.

Mais malheureusement, comme l'a dit mon ami Irkedask, nous n'avons aucune réelle prérogative diplomatique et ne sommes donc que de simples voyageurs qui avons eu envie de raccompagner Fragorn jusqu'ici. J'ai moi aussi très envie de mieux connaître votre culture et votre mode de vie, de pouvoir visiter ce que vous voudrez bien nous montrer d'Asteras et de voir travailler vos artisans.

Ah, et voici mes armes, bien entendu.


Kdashkani tendit sa hache à un des gardes qui accompagnaient Ajila. Ce dernier posa un regard curieux sur l'arme aux tranchants effilés. Kdashkani lui adressa un sourire :

C'est une hache double forgée à Karad, une arme relativement simple mais capable d'infliger de redoutables blessures.

Se tournant de nouveau vers l'elfe :

Dame Ajila, nous acceptons avec plaisir votre proposition, cela nous fera du bien de prendre un peu de repos après ce voyage et de pouvoir nous changer.
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#32
Ehluine était un peu en arrière du groupe lorsqu'Irkedask lui adressa la parole. Elle avait tenté de traverser a la nage le fleuve a un endroit trop profond et dut faire demi-tour pour rejoindre ses compagnons de route. Des gouttes d'eau coulaient une a une de sa tunique.

Elle fut un peu apeurée par certaines remarques d'Irkedask et sa dernière grimace, et l'effet que cela aurait sur Ajila. Même si elle, personnellement, n'aimait pas trop le décorum elfe, elle aurait peut-être du prévenir les nains de son importance pour les elfes, surtout pour des officiels tel que Ajila. Kdashkani cependant avait un peu mieux parlé cependant et elle ne sentit pas le besoin d'intervenir. Elle resta la a attendre que les nains confient leurs armes aux gardes, et entreprit d'essorer la pointe de ses cheveux gorgés d'eau.
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#33
Fragorn écouta la tirade d'Irkedask. Bien qu'au plus profond de lui-même, il jubilait en voyant le Nain parler de manière si vulgaire à un envoyée du Roi des Elfes en personne, il éprouvait une certaine gêne: son protégé était en train de parler à l'une des plus importantes personnes de la cour comme à une vulgaire servante de ferme.
N'osant couper la parole au Nain par crainte de le mettre en colère, il du le laisser finir, jetant à Ajila des brefs regards qui signifiaient qu'il ne fallait pas prêter attention au caractère extrêmement rustre du visiteur. Lorsqu'Irkedask eut cessé de parler, Fragorn s'avança en s'inclinant légèrement -mais pas trop! - devant la noble Elfe.

"Hum... Veuillez excuser mon ami. Fit-il, embarrassé. Vous savez, les Nains n'ont guère le sens des convenances propre à notre race; ce n'est qu'une question de culture, et en aucun cas Irkedask n'a voulu vous insulter en vous parlant en ces termes. Le cœur de ce Nain est aussi généreux que son bras est fort. J'ai voyagé plusieurs jours avec lui, et j'ai appris à le connaître: il admire notre culture et souhaiterais un rapprochement entre nos peuples. Je vous serais gré, ma Dame, d'excuser ses paroles brusques."

Puis Fragorn jeta un regard sévère à Irkedask, lui faisant comprendre qu'à l'avenir, il faudrait qu'il tienne mieux sa langue et formule ses propos autrement -du moins en présence d'une Elfe du rang d'Ajila. Fragorn craignait une chose: que la visite des Nains se déroule mal, ce qui risquait fort d'arriver si Irkedask continuait de parler de la sorte, et que le Roi Elfe le tienne pour responsable, en tant que guide. À partir de ce moment, l'Elfe sombre prit conscience qu'il risquait gros dans l'affaire.
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#34
Irkedask se tourna vers Fragorn, surpris de sa remarque.
Parmi son peuple on lui avait pourtant souvent fait la remarque qu'il parlait plutôt bien.
A l'académie un maître des runes lui avait même dit que sa curiosité intellectuelle et son rapport au monde lui permettrait, s'il le souhaitait, de pouvoir étudier les arcanes.
Mais, voyant les visages des elfes alentours et les regards lancés par ses compagnons, en entendant Dashkani prendre le relai et Fragorn s'excuser pour lui, il comprenait qu'il n'avait pas marché dans les clous.
Hésitant, il se retourna vers Dame Ajila.
Heu, j'suis désolé si j'vous ai manqué d'respect, Dame, c'n'était pas du tout mon intention. Encore une fois j'suis très honoré d'vous rencontrer et d'pouvoir visiter Asteras.
Pi d'ailleurs j'vais m'taire comme ça j's'rais certain d'pas choquer quelqu'un.
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#35
Kraïna avait perdu beaucoup de temps alors qu'elle était l'une des premières à traverser la rivière. Mais, sa curiosité l'avait amenée le long de la muraille entourant la ville et son amour de la pierre bien taillée l'avait poussé à observer l'architecture elfique. Elle était jusqu'alors convaincu que les nains n'avaient pas leur pareil dans le maniement des blocs de pierres et de marbre et bien longtemps elle avait cru que les elfes vivaient dans les arbres dans des maisons en bois. Il n'en était rien. Les elfes étaient bien plus doués qu'elle ne pouvait l'imaginer. Là où il y avait la beauté brute et forte des nains, on trouvait le raffinement et la précision chez les elfes. Aucun ciment ne dépassait des blocs, un alignement parfait. Elle rejoignit ses compagnons, en marchant, ses doigts ne cessant de parcourir la pierre.
Ils parlaient déjà avec Dame Ajila. C'était Irkedask d'ailleurs qui s'exprimait avec son vocabulaire peu châtié. Elle attendit avant de s'avancer, un peu hésitante.

Tenez, Dame Ajila, voici mon bâton de bois, et ce bâton de sorcier. Il est de bonne facture et j'y tiens beaucoup... Même s'il n'a aucune commune mesure avec votre bâton, Ajouta-t-elle en sentant la magie qui imprégnait l'arme d'Ajila. Je tenais à vous dire que j'ai été grandement étonnée par votre cité, avant même d'y avoir pénétré. Vos architectes font des merveilles. Cette précision est-elle seulement due à leur dextérité ou la magie n'est-elle pas étrangère au processus ?

Alors qu'elle tendait son équipement aux serviteurs, elle remarqua ses vêtements sales et l'odeur de voyage qui l'imprégnait. Pour ma part, si vous avez des affaires à ma modeste taille, je serai honorée de porter des habits elfiques. Si vos couturiers sont aussi bons que vos architectes, ils doivent être superbes. De toute manière, vous n'avez pas à subir les vents froids du nord, qui fouettent Karad.

Elle recula un peu. Sentant la rune de protection qui protégeait Thraïn, elle trouva l'idée bonne et se protégea, mais très peu pour ne pas froisser leurs invités au cas où ils seraient sensibles à la magie naine.
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#36
L'arrivée des nains commençait a ramener des elfes curieux, ce n'était pas une vision commune dans la capitale elfique !

Ehluine repéra un elfe. Elle pensa que c'etait un homme, bien qu'elle ne put être sur, car il portait un masque sur le visage, un masque brillant de reflets dorés par endroit. Celui-ci semblait intéressé par la venue des nains.

Elle se retourna vers le groupe. Chacun avait confie ses armes. Elle gardait son arc, au cas ou il fallait intervenir, bien qu'elle ne pensait pas en avoir besoin. A Karad Zirkomen, Fragorn avait tout de même reçut une flèche perdue d'un nain un peu trop impulsif, donc il valait mieux être prudente.
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#37
Ajila, sourire aux lèvres, semblait aimer la tournure des mots prononcés.
S'adressant à Irkedask
-Ne vous inquiétez pas sire nain, votre parlé n'est pas désagréable.
Quand à votre hache, hélas, je pense que pour l'améliorer, nous aurons besoin des talents de vos maitres runique, afin de ne pas abîmer son pouvoir. Si vous connaissez un très puissant maitre des runes, apte à venir, nous pourrions envisager de répondre à votre demande.
Vous imaginez à quel point la forge naine peut impressionner certains de nos artisans.

Puis, elle continua d'une voix un peu plus forte.
-Vos armes seront soigneusement mit sous clef, nous n'y toucherons pas pendant la visite.
Nous allons nous rendre dans l'auberge de la licorne, vous pourrez vous désaltérer et vous reposer, puis, si le cœur vous en dit, nous passerons par les rues commerçantes, afin que les tailleurs vous confectionnent des habits, et également de quelques objets de notre création.

Finalement, elle s'adressa à Fragorn et Ehluine.
-Quand à vous deux, nous n'imaginez pas ce que vous avez causé... une entente et une amitié avec les nains.
Quelques poètes raconteront sans doutes votre sagesse. Quand à moi, je pense que votre acte relève d'un courage: Celui d'aller vers l'autre, l'inconnu. Pour moi, vous n'avez pas fait cela pour l'argent ou la gloire, mais vous méritez largement les honneurs et remerciement de notre roi.
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#38
Ehluine, toute étonnée des compliments qu'Ajila lui avait donné, s'inclina comme le voulait la coutume elfe. Elle semblait aussi soulagée car les évènements auxquels elle avait été mêlée avant de quitter Asteras n'avaient pas l'air d'avoir atteint les oreilles officielles de la ville.

Il vous faudra aussi remercier mon amie Gwendolwenn qui est également venue a Karad Zirkomen avec nous. Elle n'est pas ici car lorsque je l'ai quittée, il y a quelques jours de cela, elle s'occupait encore d'aider un magicien dans une caverne au nord est d'Asteras. Cette histoire est en rapport avec la bête dont vous avez surement entendu parlé, mais je pourrai vous donner plus de détails autour d'un bon repas.
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#39
Suite aux paroles d'Ajila, Irkedask jeta un regard triomphant à ses compagnons.
Sans rien dire, respectant ainsi sa parole, il partit en direction de l'auberge de la Licorne, d'un pas décidé, se tenant bien droit, fier comme un nain, portant le regard sur les merveilles qui l'entouraient.
Régulièrement, au fur et à mesure de ses pas, il plaçait les mains à ses côtés, ressentant avec un malaise le vide causé par l'absence de ses haches.
Les Asterans qu'il croisait ne lui parlaient pas, mais l'observaient pourtant.
Il avait du mal à déchiffrer les émotions sur le visage si lisse, si neutre, des Haut Elfes.

La cité d'Asteras fourmillait de merveilles architecturales : même les maisons des habitants étaient en soi, à ses yeux, dignes du palais d'un roi.
Les statues représentant quelques héros inconnus de lui paraissaient prêtes à se mettre en mouvement à tout moment.
Les étals des marchands présentaient des étoffes finement tissées, parcourues de reflets changeants, destinées au plus humble des habitants de la cité.
Irkedask se demandait s'il pourrait trouver un vêtement à offrir à Kdashkani, un vêtement à porter sous son armure, afin de lui apporter un confort supplémentaire en toute discrétion.
Mais il n'avait que peu d'argent et doutait de pouvoir lui offrir ces vêtements à l'allure princière.

Tout en marchant il réfléchissait aux dernières paroles d'Ajila.
Il était heureux que Fragorn et Ehluine soient aussi chaleureusement félicités de leur initiative.
Nul doute que Fragorn ait été ravi d'entendre ces quelques mots.

Une entente et une amitié avec les nains.
Avec Kdashkani, Kraïna, Thrain et moi certainement. Probalement que le guerrier lui ayant récemment écrit, Jah'Soldier, compterait parmi leurs alliés.
Mais qu'en était-il des autres ?
Pourquoi le Thain ou Zohran n'avaient-ils pas donné suite à ses messages ?
Finalement il doutait de la réelle volonté de son Thain de soutenir une action politique officielle de paix entre les deux peuples.
A quoi servirait donc leur voyage en ce cas ?
Oh à titre personnel Irkedask était très heureux d'être là, mais ce guerrier pacifique avait d'autres ambitions que celle de son petit bonheur personnel.

Tout en poussant la porte de l'Auberge de la Licorne, elle aussi remarquablement construite et décorée avec soins, le nain sans haches se torturait les méninges afin de trouver une solution à son problème...
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#40
Irkedask échangeait un regard lourd de signification avec Kdashkani tout en sirotant, lui aussi, la liqueur de patate offerte par Ehluine avec une grande générosité mais peu d'expérience en ce qui concernait les goûts des nains.
Il se disait qu'il avait du susciter le même genre de réflexion chez Fragorn après lui avoir offert la pourtant excellente bière du Maître brasseur de la Taverne du Mithril de Karad.

Il en était là de ses pensées quand, comme toutes les personnes de l'auberge de la Licorne, son attention fut attirée par les vers déclamés par l'étrange voix.
Il se tourna vers les elfes rassemblés en leur compagnie et écartant le sujet de la conversation en cours, leur demanda :
Il a dit quoi l'truc là ? C't'un gars d'chez vous ? J'pensais qu'vos conteurs étaient plus...heu..., moins... heu..., enfin z'avez compris quoi... Et ils gueulent t'jours autant ?
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#41
L'irruption du Korrigan avait écourté la discussion des compagnons d'Ecridel avec Dame Ajila. Ils avaient décidé de répondre à l'appel de l'étrange créature et avaient repris la route sans avoir le temps de visiter la capitale elfe comme ils l'auraient souhaité.

Mais Kdashkani avait bon espoir de pouvoir y revenir, si l'idée qui avait été discutée à l'auberge de la licorne obtenait l'approbation du roi des elfes. Cette idée enthousiasmait la guerrière naine, et elle franchit les portes d'Asteras le sourire aux lèvres, se hâtant de rejoindre Irkedask qui l'attendait.

Ils avaient décidé de suivre la route, cette fois, peu motivés par l'idée de retraverser l'Erion. La bataille de Tilador Erdana avait pris fin, l'itinéraire semblait moins risqué qu'à l'aller. La guerrière n'en mena néanmoins pas large lorsqu'elle aperçut les premiers guerriers elfes de retour à Asteras. Les entailles à leurs armures, l'odeur de sang et de terre contrastaient violemment avec la pureté des tours d'Asteras encore visibles derrière elle. Mais Kdashkani ne décela chez eux aucun signe d'animosité envers leur groupe. L'un d'eux, un fier archer au regard inquiétant, leur souhaita même la bienvenue.

Rassérénée, Kdashkani se lança à la poursuite d'Irkedask qui avait encore pris de l'avance. Décidément, les elfes ne semblaient pas animés par les intentions belliqueuses que leur prêtaient nombre de ses congénères. Mais comment arriver à convaincre ces derniers que la paix entre les deux peuples était possible ? Et même souhaitable ?

La guerrière était plongée dans ses pensées lorsqu'une violente piqure à la jambe interrompit brutalement sa réflexion. Baissant les yeux, elle reconnut une flèche à empennage elfique, mais l'archer semblait s'être volatilisé. Le trait avait réussi à percer son armure et à la blesser légèrement à la cuisse. Kdashkani enleva la flèche sans difficulté et se hâta de rejoindre le reste du groupe. "Costauds, les taons, dans le coin !" lança-t-elle en arborant la flèche. "Faites gaffe à vous !"
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#42
La table des géants était devenue le lieu d'une bataille sanguinaire.
Le Korrigan, debout sur les énormes roches de pierre granitique, contemplait les elfes et les nains tentant de lui apporter les informations demandées tout en combattant.
Certains tombaient sous les flèches, d'autres sous les coups de haches assénés.

Les compagnons d'Ecridel eux aussi tentaient de résoudre la quête du Korrigan.
Mais Irkedask, bien que considéré comme neutre par les uns et les autres, ne pouvait supporter de voir le sang de ses frères tacher la neige ou la praire d'un rouge sombre.
De même, les elfes blessés ou tués, portés par leurs compagnons loin de la zone de combat, lui inspiraient de la compassion pour les vivants et de la rage pour les guerres raciales.

Dégouté, en colère, Irkedask ne rapprocha de la table des géants, regardant le Korrigan droit dans les yeux, ignorant des buts de ce dernier.
Il hurla de la voix la plus forte qu'il fut capable de trouver en lui.
Puis durant quelques instants, courant vers les uns et les autres, comme rendu frénétique par le sang et la rage, il supplia :
Cessez l'combat ! Vous n'voyez pas qu'il n'a aucun sens ?
Arrêtez d'faire couler l'sang, peu importe la première flèche, l'premier coup de hache, arrêtez d'vous battre inutil'ment !
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#43
Irkedask tenait les comptes.
Les 10 elfes étaient présents.
Il ne manquait plus que 4 nains pour que le compte demandé par le Korrigan soit atteint.
Le compagnon d'Ecridel n'attendait rien de bon du Korrigan.
Grundel le lui avait dit : Méfiance...

Mais maintenant que l'affaire était lancée, il était impatient d'en connaitre l'aboutissement.
Vivement qu'les aut'se pointent, pensait-il...
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Atteindre :