[HRP : desole je suis sur un clavier sans accent]
Le chariot helion arrivait enfin en vue d'Eltiri. Il avancait avec assurance malgres la rugosite du terrain qui le chahutait sensiblement. Il ne comportait finalement que peu de stygmates de l'attaque des Brigands. En cela le convoi etait considere comme une reussite, bien que des pertes humaines etaient a denombrer et que celles-ci entachaient quelque peu la bonne humeur de plusieurs escorteurs.
L'arrivee a Eltiri n'etait cependant pas synonyme de calme et serenite retrouvees. La caravane fut vite informee de la situation dans l'avant-poste avec la presence d'esprits de lumiere, tourmentes et agressifs. Erki se depecha d'entrer dans Eltiri. La place sembla tout d'abord deserte. En fait L'Homme-Bete se rendit compte rapidement que tout le monde s'etait regroupe au centre, affecte, prosterne, s'unissant dans une priere dediee a la vie.
Hellryn arriva finalement aux ruines d'Eltiri. Au milieu des débris, des cendres et des arbres calcinés, il aperçut un attroupement d'hommes bêtes accompagnés de quelques Hélions réunis en cercle autour d'une jeune plante. Les druides incantaient des prières que les autres reprenaient tant bien que mal en se tenant la main. Il s'approcha et se fraya un passage jusqu'à la jeune pousse.
Pardon... Excusez moi... Vous permettez?
Il s'agenouilla devant la plante et sortit une gourde dans laquelle il restait un peu d'eau de la source aux esprits. Il versa le restant au pied du piteux végétal.
Ceci devrait aider. ajouta t'il en souriant.
Dhos arrive et s'assoit non loin des autres, partout où il pose son regard le paysage est dévasté.
Mais même dans cette désolation la vie continue, ses frères et soeurs sont là pour la protéger dans sa renaissance. Non loin les traces d'activité de reconstruction interrompues par les feux follets sont visible.
Même si le choc n'est pas encore passé la vie reprendra son cours, tant que le peuple Kori sera là pour veiller sur la nature tout ira pour le mieux.
- Isty-oar opa Eltiri etakono isty-alia konema-ilya-Kori.
Une pousse!
Evenisse n'avait pas vraiment tout comprit à la situation, elle n'avait cessé de faire des va et vient et de courir dans tous les sens. Mais ses actes n'avaient pas été vains.
Elle avait contribué assez efficacement a la chute du brigand, d'ailleurs elle n'avait croisé que lui et n'avait pas cherché à comprendre la situation... que voulait t-il? ou était passé ceux qui semblait malmener l'escorte?... Toutes ces questions n'avait pas eu le temps de germer dans son esprit, elle était venu, et sans autre forme de procès l'avait vaincu avec l'aide d'autres camarades.
Puis de nouveau de retours aux portes d'Eltiri, si on puis dire ainsi. Elle du rebrousser chemin quant l'helionne qui ne cessais de demander au groupe de faire demi-tour annonçait finalement avoir perdu le convoi des yeux! Comment pouvait-on perdre un gros chariot des yeux! La est tous le mystère... A eut-elle retrouvé celui ci qu'elle retourna a Eltiri pour s'enquérir de la situation. C'est ainsi que l'arc en main elle vit bon nombre de gens au centre près d'une sorte de plante.
Elle n'aimait pas les grandes cérémonies...en était-ce une d'ailleurs?! Eve ne savait que faire, elle resta légèrement en retrait et semblait même, a l'image d'une statue immobile, insensible aux attaques des feux follets.
Elle n'avait pu trouver de moments pour pleurer les morts du a cette attaque, sans doute était-ce le moment opportun pour le faire?!
Mais elle n'eut pas besoin de songer à tout ca que déjà des larmes s'échappèrent.... Elle espérait seulement n'être vue par personne et préféra donc rester éloigné des autres.
Dhos ? Qu'est ce que Dhos faisait ici ?... Tyril devait surement l'avoir averti, à moins qu'il soit tout simplement venu car il préférait nous aider à reconstruire plutôt que de soigner à Jada.
Var'Staën lui fit un léger signe, pour lui avertir qu'ils étaient ici.
Peu après, Silverwolf revint... Déjà ? Elle s'était vite remise, dites donc ! Surement un coup de Dhos.
Le chariot ! Le chariot de Babylios était arrivé ! Il se dirigeait vers l'attroupement d'hommes-bêtes -avec l'hélionne. Voilà une bonne chose de faîte. Il avait été attaqué, mais maintenant il ne risquait plus rien... Enfin, tant que les feux follets étaient calmes. Espérons que la pousse les apaisent pour de bon...
Trois bonnes nouvelles d'un coup, voilà de quoi Var'Staën avait besoin. Rassuré, il continua de chanter à la gloire d'Estalia.
Erki se mela a la foule au centre d'Eltiri. Sans poser de question, il s'impregna bien vite de la situation. A quelques pas de la jeune pousse qui s'etirait du sol, il se mit a genou. Il leva ses bras et sa tete vers le ciel, comme pour demander une benediction a son zenith. Il ferma les yeux et entama une longue priere vouee la nature nourriciere...
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Les premiers feux follets se calmèrent, et d'autres disparurent. Eltiri se calmait, petit à petit. Quelque chose était en train de se produire... mais que pouvait-il y avoir de pire que les flammes en ce lieu ?
La journée toucha à son fin, et le lendemain, des cendres, une petite plante verte émergeait, vigoureuse et éclatante de vie. Elle n'était pas bien grande et semblait peinée, mais les prières et les chants l'avaient aidé. La magie respirait et commençait lentement à affluer dans les racines de la plante, tant bien que mal.
Tous y mettaient du cœur et de l'ouvrage. Tous voulaient croire en un jour meilleur.
Pourtant, le bruit des chants harmonieux se coupa bientôt et la terre se mit à trembler.
Autour d'eux, les animaux fuirent, et les feux follets se mirent à briller avec plus de véhémence. Des cris résonnèrent. Les rondins de bois bien entreposés du menuisier s'étalèrent sur le sol.
Quelque chose approchait sans qu'il ne fut possible de savoir quoi et d'où, mais cela semblait tout proche, bien trop proche...
Citation :HRP: Suite ce soir... faites attention à vos placements.
Les feux follets retrouvent leur PA, et donc, attaquent.
Une fois lancé dans cette prière à Korri, le temps avait disparu pour Baen'oak. Sa conscience s'était élargie bien au delà des limites de son corps rejoignant la nature environnante et tout particulièrement la jeune pousse, un explosion de vie au milieu du néant.
Il avait senti de nombreux frères les rejoindre dans cette communion avec la nature, les enfants de Korri priant leur mère incarnée.
Mais alors que le chant de la vie semblait reprendre ses droits, un contre chant de haine explosa subitement. Quelque chose arrivait et il ne souhaitait qu'une chose : répendre le sang des homme bêtes.
Instinctivement la main de l'ours lança un sort de défense sur ses frères avant de reprendre sa véritable forme de crocs et de griffes.
Scytale était en alerte. L'humeur était à la nervosité sur les cendres d'Eltiri.
Il fut l'un des premiers à voir arriver les Ents; et aussi l'un des premiers à subir leurs coups. Il en fut quelque peu affaibli, mais ne riposta pas encore. Il préféra évaluer la situation.
Les ents se déchaînaient sur la foule des défenseurs sans schéma apparent. Ils semblaient nourris d'une rage folle.
C'était comme l'agitation qui régnait avant leur arrivée. Une ombre malfaisante semblait toucher les esprits en ce lieu.
Il déclara:
"Quelque chose de malfaisant semble à l'oeuvre, ici même. Nous devrions peut-être éviter de nous jeter dans des actions évidentes: je préconise l'attente avant toute riposte."
Bien que tous semblaient occupés, la présence des Ent ne pouvais pas passer inaperçu! Tous le monde avaient du ressentir le craquement des racines lorsque la nature se mit à se mouvoir. Il était impensable qu'un arbre qui bouge puisse ne pas être vu.
Il semblerait que ce soit la surprise qui l'ai emporté, tout du moins pour Evenisse. Cette dernière encore emplie de tristesse semblait paralysé lorsque ces géants de bois se mirent a frapper encore et encore!
Le temps semblait se figé autours d'elle, c'était comme si tout se passait au ralenti. Même ses larmes étaient restées coincé aux bords de ces yeux. Elle qui jusqu'ici ne cessait de baisser la tête pour cacher sa tristesse resta figé jusqu'à ce que les mouvements de l'Ent sur sa gauche cesse!
![[Image: eve.JPG]](http://sd-1.archive-host.com/membres/images/115064305/eve.JPG) C'est un cauchemar! marmonna Eve... Le souffle coupé son lourd que faisait les battements ralenti de son cœur résonnait en elle. Puis petit a petit ils s'accéléraient, le regard sa portaient sur la créature qui n'avait pas encore attaqué.
-Non...! lacha t'elle d'une voix presque inaudible..... Pourquoi?! Continua-t-elle sur la même intonation.
Pourquoi la nature se révoltait-elle, les hommes bêtes n'étaient en rien responsables de l'incendie c'était les centaures et elles les avaient traqué pour ça, elle avait même tenté de choquer les peuples pour que cela ne se reproduise jamais!
Avait-elle mal fait?! elle qui n'était pas druide ne pouvait comprendre la nature..Peut-être cette dernière jugeait-elle les hommes-bêtes car ils n'avaient pas su défendre Eltiri et ainsi la protéger du mal. Il est vrai que les HB n'avaient pas vraiment brillé lors de cette bataille alors ils devaient sans doute en payer le prix...mais le prix était déjà assez fort a ses yeux. Des gardes était tombé, des soldats aussi et quelques villageois. Sans compté l'avant poste totalement ravagé et la foret aux alentours calciné.
Non! Nous avons suffisamment payé le prix fort pour notre inefficacité!
Alors que cette pensé lui traversa l'esprit un flèche se logea dans l'arbre.... aussi infime soit-elle par rapport a la stature imposante de l'arbre, le projectile n'en fit pas moins de dégâts pour autant. Mais l'Ent était imposant et ne semblais pas accuser le coup.
Il lui fallut quelques secondes pour s'apercevoir que l'archer qui avait tiré cette flèche n'était autre qu'elle.
Sortie de sa torpeur, Evenisse avait agis par instinct..elle ne le voulait pas vraiment, mais elle n'arrivait pas comprendre l'acharnement qui s'abattait sur cette endroit!
- Assez! lâcha t'elle dans une complainte a la limite de la supplication
- J'ai dit ASSEZZZZ!!! S'emporta l'archère en lançant une salve sur le deuxième arbre, les larmes perlant sur le sol tels des gouttes de pluies.
Elle ne cherchait pas vraiment a blessé, car elle se serait attaquer à une même cible si elle voulais détruire.. non elle voulais juste qu'il s'en aille loin...très loin. Puisqu'elle ne pouvait pas les comprendre, elle préféra ne pas avoir à les combattre et éloigné le problème.
- ALLEZ-VOUS EN!.... S'il vous plait partez! Exprima t'elle dans un soupire!
- Nous n'avons su défendre ce qui nous était chère, nous l'avons compris à nos dépends et nous avons beaucoup souffert.. De lourde pertes sont a déplorer et nous ne souhaitons qu'une chose. Que la vie reprenne son droit tandis que nos apprendrons de nos erreurs.
Il n'y a pas pire peine que de vivre avec le fait de ne pas avoir été efficace et réactif croyez vous que la morts de certains d'entre nous apaiseraient vos souffrances?! Est-ce ça que vous cherchez?!
Evenisse n'attendais pas a ce que ces être de bois puisse réagir a ses tourments, mais elle n'eut ni l'envie ni la force d'effectué un autre attaque et préféra méditer.
Il y avait fort a parié qu'elle avait au moins attiré l'attention de ces deux Ent... mais cela risquais bien de lui couter chère!
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La petite pousse sembla rétracter ses jeunes feuilles quand la terre se mit à trembler.
Les racines s'étirèrent et sortirent du sol. Profondément enfoncés, le sol remua brutalement et certains furent déstabilisés.
Les anciens arbres funéraires prirent vie, soudainement, et leurs branches immenses se mirent à s'étirer comme des mains immenses. Elles auraient pu happé dix hommes au moins, si seulement ils n'étaient pas si hauts et si lents.
Les racines de leurs troncs éclatèrent, et quelques éclats de ronce blessèrent les hommes bêtes présents.
Estalia montrait là sa colère, ou bien était-ce autre chose ?
Les anciennes âmes s'agaçaient. Les gueules béantes des ents s'ouvrèrent, et un cri immense résonna dans la forêt de Korri.
Il y avait beaucoup de colère tout d'un coup, beaucoup de haine. Beaucoup de rancœur aussi.
Les regards jaunes des ents se posèrent sur les quelques hélions qui se trouvaient là et c'est dans un grand cri grave comme la mort qu'un Ent parla :
« Voooous nooous... aveeez... abandoooonné... »
C'était un reproche d'une violence inouïe. Les esprits étaient furieux ; leur agonie avait été lente, et tout ce qu'ils trouvaient à faire, c'était de planter une nouvelle graine ? Non, les Ents ne le laisseraient pas passer.
Ils n'avaient aucun respect, et ils le paieraient.
Hellryn se précipita au contact des ents afin de protéger ses compatriotes. Il trancha quelques branches menaçantes au passage.
Je vous suggère d'en rester là ou je termine l'élagage...
Les hommes betes vivaient un véritable cauchemar, il y en avait de quoi en perdre la raison.. Les suppliques d'Evenisse avaient révélées la motivation des Ents
Toute cette haine.. la source provenait de la souffrance accumulée dans les arbres funéraires.
Elle était maintenant personnifiée et son intention était claire : apporter la mort sur eltiri et empecher la jeune pousse de croitre , tuant l'espoir du renouveau.
Les Ents menaçant s'avancèrent sur le groupe qui protégeait la jeune pousse
Belial leur porta des attaques sans volonté de tuer, en avertissement
![[Image: 64.png]](https://royaume-andoras.net/images/icones/v4/64.png)
Sachez Ents, que notre présence en ces lieux est la preuve que nous ne vous avons pas abandonnés.
Nous avons demander à tenter l'impossible pour vous ramener à la vie. Il n'y a malheureusement aucun moyen de le faire.
Nos larmes et nos prières ont néanmoins ramenées une nouvelle vie et nous sommes prets à défendre cette espoir au péril de nos propres vies.
Portez vos coups à nouveau sur nous et nous ne retiendrons plus les notres.. la souffrance se terminera ainsi par la mort, laissant place au renouveau.
Il lança à un regard vers les druides Raev, Var'Staën, Baen'Oak et Gaia .. si les Ents ne voulaient rien entendre et s'obstinaient , ils auront à pratiquer le rituel de libération des esprits au moment de leur mort.. Pour éviter la colère de la nature déclenchée au moment de l'attaque des feux follets
"Abandonné!!!"
Ce mot résonnait dans sa tête lui torturant l'estomac. Elle ne répliqua pas lorsqu'une racine lui fouettait le visage, laissant comme stigmate une plait ruisselante
- NONNN!!! C'est faux! s'exclama Eve d'une voix forte!
J'étais une des premières sur les lieux avec quelques hélions, l'attaque centaure était bien menée avec des guerriers dont les pointes de mes flèches n'arrivaient même pas à les égratigner.
Alors oui nous n'avons pas été efficace, l'arrivés des renforts etait trop tardive, mais ont ne vous à pas abandonné. C'est quand enfin nous commencions a prendre l'avantage que les centaures se sont décider à partir. Mais trop tard le feu avait déjà pris!
Nous étions suffisamment nombreux pour nous séparer en deux groupes.
Faisant partie du groupe de tête j'ai poursuivi ce groupe de mercenaire barbares et sans conscience afin de ne pas laissez leur crime impunie.
Vous n'avez pas pu le voir mais beaucoup des assaillants son mort, j'ai même par la suite tenté de soulever l'opinion de tout les peuples afin qu'un tel crime et de telles souffrance ne se reproduise plus au risque, et c'est maintenant une certitude, de me mettre une grande partie des peuples ennemis à dos.
Pensez vous que j'ai mal agit, et si jamais nous nous serions concentré sur l'incendie, rien ne nous garantissait que nos ennemis n'aurais pas bifurqué sur Jada afin d'incendié la ville, ou pire encore, mettre le feu a l'ensemble de la forêt de Korri!
Je comprends votre rancœur, mais ne dites pas que vous avez été "abandonné"!
Nous avons tous beaucoup souffert... arrêtons ce massacre je vous en conjure!
Toute l'attention de Selina se reporta sur le centre du village quand le sol se mis à trembler.
Jusque là, elle s'était contentée de faire le travail demandé, discutant un peu avec le Seigneur de Guerre Tyrgal qu'elle avait beaucoup croisé dernièrement. Elle l'avait aidé quand, les feux follets devenus menaçants, il s'était interposé entre elle et les esprits des glaces. Elle avait également un peu négligé le rituel entamé par ses frères pour planter une graine et la faire pousser. Guérisseuse de son état, sa magie n'était d'aucune aide pour interagir avec les plantes, contrairement à la nuée de druides qui s'étaient empressée de mener le rituel à bien.
Mais là, quelque chose se produisait. Quelque chose de grave, lui semblait-il. La terre elle-même semblait vouloir se soulever sous les pieds des personnes présentes. Comme si elle s'était soudain animée d'une vie propre.
Le rituel avait-il échoué ? Les druides avaient-ils éveillés autre chose que la plante fragile sur laquelle ils s'acharnaient ?
La réponse ne tarda pas à venir. Les trois grands chênes calcinés, anciens arbres funéraires d'Eltiri et porteurs de nombreux souvenirs anciens et douloureux, extirpèrent leurs racines du sol et se mirent à bouger.
La colère des ents fut prompte à venir : des explosions d'écorces et de racines d'une grande violence parcoururent les rangs des personnes rassemblées pour le rituel.
Plus inquiète pour l'état de ses frères blessés par les débris que pour la pousse qui avait sans doute également fait les frais de la colère des ents, la guérisseuse qui était restée à l'écart lança un sort vers l'attroupement qui se tenait toujours au centre du village. Un filet de magie de vie partit de sa paume et traversa la poitrine d'un de ses frères avant de continuer sa course de poitrine en poitrine, ondulant comme un serpent, soignant les blessures et régénérant les chaires.
Ce fut un geste que les grands arbres semblèrent ne pas apprécier. Presque aussitôt, ils portèrent leur attention vers elle et elle fut prise dans la vague d'explosions suivante, avec Evenisse et d'autres personnes proches.
Légèrement blessée, plus secouée par l'attitude des ents que par ses blessures elles-mêmes, la jeune femme recula vers le sud, mettant un peu de distance entre elle et les anciens arbres.
Elle écouta leur plainte, et ce fut un nouveau déchirement pour elle.
Lors de l'attaque des centaures sur Eltiri, elle avait fait tout son possible pour sauver le village. Elle n'avait pas poursuivi les centaures et avait été une des rares à s'arrêter pour tenter d'éteindre les flammes. Elle avait versé des larmes pour ses frères disparus, pour cette blessure infligée à la forêt... Elle avait même pleuré devant le triste sort des arbres funéraires et avait passé la nuit à leurs pieds, pour veiller les esprits et tenter de leur montrer que, même si elle n'avait pas la faculté des chamanes à interagir avec eux, elle s'inquiétait pour eux, qu'ils n'étaient pas oubliés, que quelqu'un s'inquiétait encore de leur sort...
Et ces arbres, animés par la colère de ces mêmes esprits, étaient sortis de terre pour crier leur peine et s'en prendre à leurs semblables qui étaient venus tenter de les aider.
... Ils l'avaient attaquée. Malgré tout ce qu'elle avait fait, alors qu'elle avait tenté tout ce qui lui était possible avec ses maigres moyens, ils l'attaquaient quand même. Rien de ce qu'elle avait fait n'avait été utile.
Étant trop peu nombreux pour éteindre le feu, ils n'avaient pu que le circonscrire en attendant que la pluie fasse le reste. Malgré leurs efforts, le village tout entier avait brûlé.
Et leurs tentatives pour apaiser les esprits et arranger les choses n'avaient visiblement fait qu'attiser la colère des anciens arbres et des esprits qu'ils abritaient.
Rien de ce qu'elle avait fait n'avait été utile.
Choquée, impuissante, la jeune femme avait continué à marcher. Les larmes avaient commencées à perler sur son visage. Perdue dans ses pensées, elle était arrivée aux abords du village.
Elle s'arrêta alors.
Certes, elle n'était plus d'aucune utilité à Eltiri... Elle se refusait à lever la main sur ces arbres ancestraux qui étaient les tombeaux de leurs frères, et elle n'avait pas les connaissances ni les capacités de s'entretenir avec les esprits pour tenter de les apaiser.
Deux choses la retenaient néanmoins sur ces lieux où elle était inutile.
La première : ses frères qui luttaient tant bien que mal contre la colère des esprits. Même si elle était déchirée entre aider ses frères qui combattaient leurs propres ancêtres ou n'aider personne car ils levaient la main sur un des fondements les plus sacrés de leurs croyances, il lui semblait qu'elle devait rester sur place. Même si elle était inutile, elle sentait que sa place était là, à Eltiri, au milieu de ces évènements tragiques et nulle part ailleurs.
La deuxième, un peu plus personnelle peut-être : Tyrgal Couronne d'épines était resté au centre du village. Et il allait probablement faire les frais de la colère des anciens, comme tous les autres restés là bas. Les habitants de Korri avaient déjà suffisamment souffert dernièrement, la perte de leur Seigneur de Guerre, guide de leur peuple en ces temps troublés, serait probablement le coup de grâce. Leur peuple était en crise, la dernière chose dont ils avaient besoin était l'instabilité d'une nation sans chef, de champs de batailles sans général.
... Et puis, elle lui avait fait une promesse.
Que pouvait-elle faire... ?
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Dans le chaos sans nom, les ents subirent les attaques incessantes des petits d'hommes. Leur tronc encore trop sec et brûlé ne laissait pas échapper une goutte de sève ; leurs corps étaient morts, seulement habités par les esprits des disparus, habités par l'esprit de ceux qui ont tout perdu.
Quelques hommes tentèrent, et l'Ent le plus au sud eut à subir plus d'attaques que ses deux frères réunis. Plus ils frappaient, plus la colère grimpa dans ses veines sans sève, et s'il avait été encore vivant, peut être aurait-il pu ressentir la douleur.
A la vérité, l'Ent ne sentait rien. Ni douleur, ni plaisir. Seulement de la colère.
Sa gueule s'ouvrit finalement dans un craquement de bois qui se rompt et il hurla, d'un cri qui aurait percé les âmes de tous. Dans la foule, une nuée de spectres était apparue, frappante et saisissante. Ça n'avait bien sûr durer que quelques secondes, mais le temps d'une respiration, d'un battement de cils, nombre d'hommes bêtes s'était retrouvé le regard plongé dans un « autre eux », dans un « autre eux » ayant perdu.
Cela eut pour effet de déstabiliser la bonne partie des combattants, tant par le fait que cette apparition fugace avait été poignante que par le fait que les Ents maîtrisaient là une magie ancestrale certes, mais une magie corrompue.
Les spectres habitant Korri étaient légions, mais certains avaient l'âme noire, le cœur rempli de pensées funestes...
Quand Thrall attaqua, l'Ent posa son regard sur lui et se pencha. Là, il ouvrit sa gueule, si béante que le lion put observer sans mal l'intérieur du tronc où des cadavres logeaient encore. Un nouveau cri perça la frondaison, faisant s'envoler les rares oiseaux. Thrall connu la peur, si ce n'est la terreur...
-"mais c'est une créature du monde de la mort ! un mort-vivant uniquement mue par la vengeance et la haine ! " hurla le vieux guérisseur à l'intention des combattants qui hésitants à s'engager dans l'escarmouche faisaient courir un grand danger aux plus faibles d'entre-eux.
-" Brisez-les ! combattez ! allez ! c'est l'incarnation même de tout ce que déteste Estalia ! "
Thrall frémit devant le colossal pantin de bois animé par la vengeance. L'espace de quelques secondes, il fit pétrifié.
La honte le submergeait pour la seconde fois depuis l'attaque des Centaures. C'était l'impuissance de trop pour le jeune guerrier, il secoua la tête afin que ses pensées se remettent en place.
Le lion argenté rugit de toutes ses forces en direction de l'Ent comme pour montrer que la peur l'avait quitté.
-"Force et Honneur"
Il serra les pattes autour de ses dagues et chargea l'affreuse créature.
Perdue, la guérisseuse s'assit dans les cendres.
L'endroit où elle se trouvait était calme, à l'écart du tumulte provoqué par les ents et exempt de tout feu follet.
Elle ne savait plus quoi faire, c'était un fait.
D'un coté, elle souhaitait aider les siens qui combattaient en ce moment et qui n'avaient souhaités que le bien des leurs en reconstruisant le village et replantant un arbre. Ils essuyaient une colère bien injuste de la part des ents, car aucun d'eux n'était responsable de la destruction d'Eltiri.
D'un autre coté, les ents étaient les tombeaux de leurs ancêtres, les gardiens de leurs esprits et les témoins des actes des Hommes-Bêtes depuis leur arrivée dans la forêt de Korri. Et ils n'avaient pas tort sur un point : ils avaient été abandonnés. Trop peu avaient tenté de les sauver, et ils avaient brûlés avec le reste du village. C'était compréhensible qu'ils voient tout ce qui avait suivi comme de piètres tentatives de réparer cette erreur...
Selina était tiraillée, et le doute ne faisait que croître en elle.
Elle essuya alors ses larmes et ferma les yeux. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire, la même chose qu'à chaque fois qu'elle était en proie au doute : s'en remettre à Estalia et à ses enseignements.
Sa vision des chose sur les préceptes de la déesse de la vie n'était bien évidemment pas partagée par tous et c'est une des raisons qui l'avaient poussée à quitter Jada bien des années auparavant. À ses yeux, la mort n'était qu'une étape, un état passager dans le cycle de la vie conçu par Estalia. Et ces ents, même morts et calcinés, étaient donc toujours reliés à la déesse, d'une manière ou d'une autre. Après tout, ne venaient-ils pas de prendre vie et de s'animer alors qu'ils avaient toujours montré jusque là l'immobilisme le plus parfait ?
Si ce qu'elle pensait était vrai, alors la déesse était avec eux, et c'était pure folie et le pire des blasphèmes que de s'en prendre aux arbres qui s'étaient animés pour faire entendre sa volonté. Une opinion visiblement pas partagée par le nombre toujours croissant de personnes qui luttaient pour défendre leur vie.
Estalia était en colère. Ils l'avaient offensée. Et ils en payaient maintenant le prix.
La jeune femme entama alors une prière silencieuse destinée à la déesse de la vie.
Elle espérait l'apaiser, s'excuser auprès d'elle et, peut-être, arriver à comprendre la manière dont Estalia souhaitait qu'ils réparent leurs fautes.
En priant ainsi, elle se mettait dans une position bien vulnérable. Les ents ou les feux follets n'auraient eu aucun mal à s'en prendre à elle alors qu'elle était ainsi immobile, assise en tailleurs, les yeux clos. Mais peu lui importait.
Si Estalia réclamait sa vie pour effacer les erreurs des siens, alors ce serait avec joie qu'elle la lui offrirait. C'était un sacrifice auquel elle était préparée, pour tous les habitants de sa forêt bien-aimée, pour tous ses frères et sœurs qui avaient défendu jusque là la forêt de leur mieux et qui - si la déesse le voulait bien - continueraient encore à le faire encore longtemps après que son esprit soit retourné à Estalia.
C'était là l'ultime devoir d'une guérisseuse, qui avait voué sa vie à Estalia et aux autres.
Qu'est ce que !
Non... Pas ça...
Après ces pensées, Var'Staën ne pensa plus pendant un instant. Ce qu'il dit après sorti comme d'un autre, tant il était sonné lui même.
"- Feruja !
Alia atsa kia de veya gelupeoar. Ru nunka o'yuka, entsa o'soryka, meje analiy. Ru nanumba o'eara, kuse o'yumea, ulea o'cocha, yawo o'ataa, mehe analiy. Ru ESTALIA !
Ii thelu atsa konemahe otum, ii utey tie opa alia o'atsatie alia thelu konemahe alia. Uktaowe ii konemahetono alia o'aturam opa amre opa sona jauk, o'ii kiatono opa jauk-ukta.
Jukkro veya de atsalia. Ii eta atsa pone nekree, atsa pone neklee, ye pone sandry, pone nokury.
Ii atsa stahetono konemahe otum, uktaowe otum reitahe oaris ii… Otum atsa kussis ayu sula pone nekemate'mako. Ii koatis eta otum suuna. O'atsalia kea otum earunn opa oar, ija utey tie opa alia o'veya de opa atsainya aliy… Otum feruja, ii atsa thin otum, sandry…"
Et tout en terminant cela, il lança quelques griffes de mana sur un ent, mais il sembla qu'il n'avait pas entendu et résistait...
Alors peut-être que c'était eux qui avaient tord ? Peut-être qu'ils DEVAIENT mourir pour n'avoir pas su les protéger ?
Var'Staën se contenta d'aider ses alliés à survivre, et ne pu se battre plus...
Citation :HRP
Le texte en korriowa est, en gros, une demande, par Estalia et ses créations, d'arrêter le combat, que nous avons essayé de protéger la vie, et qu'ils ne peuvent rien faire à leur mort. Au final, je leur demander de se calmer, d'accepter leur mort et de nous laisser les apaiser.
Scytale avait encaissé les coups et observait la cohue.
La plupart de ses consoeurs avaient pris le parti de répondre aux attaques, malgré sa recommandation. Il jeta un coup d'oeil à l'attention de Raev, mais il semblait observer et juger, également. Se retournant, il vit alors que quelques uns de ses compagnons de guilde étaient aux prises avec l'un des Ents.
Des blessés, des spectres, la confusion, il fallait prendre une décision, et vite. Il ne pouvait se résoudre à laisser ses camarades combattre sans leur porter assistance...
Il chargea donc, porta quatre coups à l'Ent, puis roula sur lui même pour passer derrière l'Ent et de là il fit quelques pas de plus vers l'extérieur, puis s'arrêta net. Trois feux follets étaient là. Légèrement affaibli, et le souffle déjà quelque peu court, il se mit en position, prêt à contenir leurs assauts.
A peine était je de retour que déja le combat prenait une tournure macabre, des voix d'outres tombes de la part des esprits enragés fusaient de toutes parts. Des Ents se sont levés et ont commencés à attaquer nos rangs stupéfaits.
Var'staën perdait toute envie de se battre, sa supplique ayant était ignorée il ne pu trouver la force de continuer.
COURAGE MON FRERE! N'abandonne pas si vite, même les cœurs les plus purs et les esprits les plus sages sont semblables dans la tempête que sont les sentiments! Jamais la déesse de la vie ne permettrait une telle débâcle! C'est à nous de réparer nos erreurs, d'apprendre! Et non de mourir en leurs nom! Cela vaut pour tout le monde ici présent! Ne renoncez pas!
Mon corps était lourd et mes mains tremblaient, j'avais courus rejoindre les autres après mon passage dans le royaume des rêves suite à ma défaite face aux feux follets, mes blessures et ma fatigue n'ayant pas totalement disparus, j'assurais ma prise sur mes dagues avant de taillader un Ent qui se tourna alors vers moi.
Le cauchemar continua et finit même par prendre vie
Aux paroles et actions d'apaisement les Ents répondirent par l'utilisation d'une magie noire et corrompue
Belial sentit le souffle d'un vent glacé sortir de la bouche d'une des créatures, sa tete , son esprit était entrain de vaciller
Il se vit sur Eltiri auprès de ses compagnons entrain de lutter contre ces abominations, tous luttaient avec acharnement mais les Ents fauchaient leur vie une à une ..
Il avait beau frapper, courir , se battre.. il était impuissant.Il ressentit le désespoir.
Des rires macabres raisonnaient tout autours de lui, c'était un bain de sang.
Couché au sol recroquevillé sur lui meme, il vit une des créatures s'approcher de la jeune pousse et la piétiner avec acharnement , puis il sentit des branches le soulever de terre et empoigner ses bras et ses jambes , prêts à l'écarteler..
C'est donc ainsi que tout doit se terminer, murmura-t-il à lui-même..
Mais tout ceci n'était qu'une illusion : il sentit un souffle chaud, une vague de magie l'envahir , des sorts de protection prodigués par Quoth.. Il sortit de l'emprise du maléfice du spectre de la défaite en ressentant toute la fureur de la bête libérée par Titania..
Des larmes de colère roulaient sur ses joues, cette fois ci, il ne retiendrait pas ses coups,
Non cela ne peut arriver , nous ne devons pas perdre !! Dans sa frénésie , il frappa de toutes ses forces ..
Tout son être était tourné vers l'annihilation de ce mal.
A ces cotés, ses compagnons avaient subis également les maléfices de torture psychique, mais ils avaient pu échapper également à cette emprise.
Les paroles de Var'Staën et de Silverwolf redonnèrent du courage et renforcèrent leurs convictions ..
Que pouvait-il bien se passer?!
Evenisse n'avais pas remarqué grand choses... une attaque de zone semblait avoir affecté la plupart des combattants, même les plus vaillants semblaient en être affecté, a l'image du Lion Argenté qui, certes moins spectaculaire et charismatique que Raev, en imposait quand même pas mal, tout comme le tigre bleu d'ailleurs.
L'attaque devait être spectaculaire.... à moins qu'il y avait autre chose au vue des regards terrifiés de certains et des réactions de stupeurs.
Le coté sud des défenseurs semblait être épargné par l'attaque, elle avait vu un archer répondant au nom de Danold se charger comme une mule de sort offensif par le biais de ses partenaires de routes. Nul doute que cette archer allait mettre a mal les Ent qui par chance n'avaient pas fait attention au danger qui les guettaient.
N'ayant pas la même assistance, Eve savait que ses attaques restaient néanmoins efficaces. Elle attendit alors la grosse offensive et décida de se lancé dans un combat sachant qu'il lui serait impossible de leurs faire entendre raison.
Elle mit fin à un Ent agonisant, même si ce dernier ne semblais ressentir aucune douleur car il était déjà mort, en attaqua un autre, suivi par plusieurs de ses semblable qui se remettait a peine de leur frayeur, pour de nouveau y mettre fin après un rude combat.
Les Ents étaient tombés, et Eve s'estimait heureuse ne n'avoir pas essuyé cette fameuse attaque, elle avait eu de la chance... Encore une fois! Chance qui un jour tournera elle en était certaine, sa bonne étoile veillait sur elle mais jusqu'à quant?!
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Dans la fureur, les Ents ne savaient plus quoi faire. D'un côté, certains priaient et appelaient les Ents à se calmer, alors que d'autres frappaient de toute leur force contre l'écorce noircie des arbres.
La magie fusait sur eux, les flammes cherchaient à réduire en cendre leur existence. Encore et encore, les hommes bêtes mentaient. Ils promettaient la paix et la vie quand ils n'offraient que la mort. Les guérisseurs eux même frappaient et appelaient à la haine.
Un guérisseur parmi d'autres cria qu'ils étaient les rejetons maudits d'Estalia.
Les Ents levèrent leur bras armé et frappèrent plus fort encore, pris d'une colère inépuisable. Les écorces de leur corps végétal casseraient, mais ils frapperaient jusqu'à la fin.
La folie furieuse qui avait pris Eltiri emporta la « vie » des Ents avec elle.
Les arbres disparurent quand leur esprit quitta la terre ; ils ployèrent et devinrent encore une volute de cendre, une petite tornade épaisse qui s'éleva, et retomba finalement sur le tas de cendre.
Des cendres.
Voilà ce qu'il restait à présent des trois immenses troncs.
C'est en silence alors qu'Adrea, le menuisier qui était resté en retrait depuis le début, observa la scène. Il y avait un quelque chose de mystique... Comment des arbres si grands avaient pu disparaître ainsi ?
Korri était réputée pour ses spectres et ses apparitions, mais ce n'était pas qu'une illusion à ce moment là. Ces arbres avaient existé. Et à présent, il ne restait plus rien, absolument rien qu'un tas de cendre et quelques esprits à bout de souffle.
Le Seigneur de Guerre était resté quant à lui bien silencieux. Certes il aurait pu aidé, mais il ne lui semblait pas que la colère et le sang pouvaient apportés autre chose que la haine. C'est dans un silence presque religieux, un silence endeuillé même, qu'il fit quelques pas vers la guérisseuse qui s'était tenue à l'écart.
Son air était sombre, peiné même, et sa cicatrice à l'œil droit ne lui donnait pas un air des plus amicaux.
Petit à petit, les cendres se reposèrent au sol, et le brouillard sombre s'évapora.
Au milieu des hommes et des femmes, quelque chose était là.
Une lueur blanche, éclatante comme une étoile dans un ciel sombre. Ni visage, ni vêtement. Rien. Il était même difficile de la regarder sans s'y brûler les yeux. On aurait à peine pu distinguer deux yeux clairs couleur de l'eau sur le visage fin de la silhouette.
Elle était apparue, au milieu de tous.
« Ayez honte, car ce n'est pas en offrant la mort que l'on préserve la vie.
Ayez honte, car vous qui soigniez, vous n'avez fait que frapper, et de la vie, vous n'avez rien compris.. »
Cette voix était d'outre-tombe, à la fois douce et cristalline, et pourtant lointaine.
L'apparition était restée quelques secondes à peine.
Quand les hommes bêtes avaient ouverts de nouveau leurs yeux, elle n'était plus là. Les guérisseurs qui avaient alors porter la main sur les Ents pouvaient sentir que la magie de la vie coulait encore dans leurs veines, mais que leur peau ne pourrait plus cicatriser pendant quelques jours.
Ils étaient privés de ce qu'ils prodiguaient aux autres. Le soin avait été leur mission, ils avaient été choisi par la nature, et pourtant, aujourd'hui, ils étaient à cent pas d'être les plus méritants...
Derrière eux enfin, la pousse avait gagné en taille et en force. L'arbre étendait des branches brunes et un feuillage doré de feuilles pleines de vie. Tyrgal ne disait pas mot de là où il était, observant la scène, l'air mitigé et encore inquiet.
-" C'est peut être pas de la magie noire mais une punition divine .. " marmonna le vieil édenté,
"Nous aurions bafoué la déesse ?" ... quoi qu'il en soit, il faut protéger la pousse d'arbre, que la vie renaisse se dit-il
D'un pas décidé et malgré la terreur qui lui faisait flageoler les jambes, il se mit en place pour faire bouclier de son corps.
Au beau milieu du tumulte il fit signe à Pépé, Dhos, Titania et Tyril avant de leur désigner le jeune arbre au feuillage flamboyant qui semblait vouloir s'épanouir au beau milieu du chaos, coûte que coûte.
-" faisons un cordon de lumière contre la noirceur pour que résonne le cri de la vie dans cet endroit désormais maudit ! " leur cria-t-il " protégeons cet arbre et que la miséricorde nous accompagne ! "
L'homme ours reprend instantanément sa forme humaine.
L'apparition des ents avait fait perdre tout sens au druide, une pure incarnation de ses angoisses, ses peurs et de ses échecs. Il avait alors laissé déchaîner sa frustration dans une débauche de violence stérile.
La tristesse s'était abattue comme un plomb au fond de sa poitrine quand il avait vu disparaître en fumée parmi le plus vieux gardiens de Korri.
Mais un signe leur avait été envoyé. L'apparition avait fait apparaître la lueur dans son esprit. Il sait exactement ce qui doit être fait.
Il s'approche alors du vieillard. Il pose ses énormes paluches sur ses épaules dans un geste ferme mais non dénué de tendresse. Il le tourne alors vers lui et lorsqu'il lui fait face, hoche la tête négativement, ne laissant aucune place à l'ambiguïté.
![[Image: 74.jpg]](https://royaume-andoras.net/images/icones/v4/74.jpg) Baba, pas maudit, oh grand non ! Une chance est donnée, que la déesse soit remerciée ! Mais pas pour nous... Pas pour vous...
Il lève alors les mains au ciel, tournant sur lui même. Il hausse le ton pour que tous l'entende.
Mes frères, ce lieu n'est plus pour nous. Plus tard, peut être... Pas avant de nombreux cycles.
Il faut que la nature reprenne ses droits, retrouve forces.
Le druide se met alors à hocher la tête vigoureusement, comme s'il trouvait enfin les mots et en éprouvait une joie immense.
Lieu de pèlerinage. Pour chacun.
Voilà ce qu'Eltiri est devenu. Plus habitation, jamais forteresse.
Lieu de prière pour tous !
La main de l'ours se fait timide lorsqu'elle s'adresse au chef de guerre.
Il va falloir partir.
Emmener bois coupé. Guider hommes bêtes.
Construire, ailleurs...
Druides rester. Chaman aussi si eux vouloir.
Compagnons animaux arriver maintenant. Eux vont enfuir cendres et graines.
Petites plantes et fleurs. Eltiri très vite redevenir magnifique.
/hrp on : grosse proposition. Censure possible /hrp off
Evenisse, ne savais plus quoi faire ni quoi penser! Encore une erreur de jugement?!
Pourquoi tenter de prendre la vie, si c'est ce qu'on défends par dessus tout?!.. car c'étais bien ce que les Ents voulaient faire!
Que fallait-il faire... fuir... s'isoler, quitter la forêt?!
Elle aurait tant voulu retrouvé le patron du bar qu'elle chérissait tant.. rire et s'amuser innocemment..En ce moment elle aurait tant voulu être ailleurs, mais loin d'ici..Très loin!
Elle remarqua que le sort avait ciblé la plupart des guérisseurs, seule celle dont elle avait un profond respect et une étrange affection semblait épargner. D'ailleurs pourquoi était-elle isolée du groupe??!
Eve voulu s'approcher mais Tyrgal l'avait devancé... N'osant les déranger elle se stoppa dans son approche. Cela pouvait se voir qu'elle n'allait pas bien; dépiter, impuissante, elle semblait extrêmement contrarié, tenant nonchalamment son arc en main, au point ou on pouvait se demander si elle n'allait pas le jeter au sol. La Petite Eve croisa le regard de la guérisseuse, elle écarta les bras comme pour demander une idée.. Une solution... elle entrouvrit la bouche sans arriver a émettre le moindre son.
Elle venait de mettre fin a deux Ents et apparemment elle avait mal fait. Son arc elle l'avait mit au service du peuple de Korri et de son village mais a quoi bon si elle était incapable de le défendre efficacement, pire encore de semer la destruction de ce qu'elle avait pourtant cherche à défendre.
Il lui fallait une solution, un soutient...elle allait devenir folle sinon!
Le Calamar leva les tentacules à l'adresse de son frère mais il n'alla pas tout de suite vers lui. Il avait besoin de calme, de réfléchir, de se recueillir, de prier, de retrouver la quiétude et le dialogue avec sa mère. Il s'était trompé et avait déçu Estalia. Il avait toujours dit qu'il était perméable à l'erreur mais sa détresse n'en était pas moins grande. Ce qu'il avait pris pour une parodie de vie, une corruption "démoniaque" était tout l'inverse...
Pépé pleurait à chaudes larmes, sans chercher à se retenir. Il fit de nouveau signe à Baba et entreprit de réunir les cendres des arbres morts dans un pot d'argile. Ce qui était d'autant plus difficile qu'il continuait de pleurer abondemment.
"Estalia, déesse-mère, je t'aime sans limites et sans bornes. J'ai mal de t'avoir déçue. Et mal d'avoir donné le rejet et la peur à qui demandait réparation. J'ai tourné le dos à qui demandait de l'aide. Ils pleuraient eux aussi et je ne l'ai pas compris.
je me suis trompé et la mort s'est abattue. Mon coeur est lourd du poids de la culpabilité et de la faute. Comment ai-je pu être aussi aveugle. Comment ai-je pu, comment ai-je pu, comment ai-je pu... ?" s'étrangla-t-il, la gorge serrée d'émotion.
Lui d'habitude si bavard et plein d'humour n'était maintenant plus que douleur et peine, regrets, remords...
"Je ne sais pas encore comment Mère mais je te promets qu'ils retrouveront la vie. Je trouverai un moyen d'honorer leur mémoire et je promets de ne jamais oublier. Cette histoire sera contée. Pour que les Hommes-Bêtes n'oublient jamais. Pour que tous sachent et se rappellent..."
Serrant l'urne contre sa poitrine, il s'approcha de l'arbre illuminé et chanta tout bas, comme on chante une comptine à un enfant pour qu'il s'endorme, serein et en paix :
"Si je ne vivais que d'espoir
Je n'en voudrais rien savoir
Que jamais tu ne me dises
Que l'hiver suit la bise,
Que jamais le soleil ne brille
Au coeur de la grande nuit,
Que jamais, jamais le puits
Ne se vide ni se tarit
A tout ça je veux croire...
Si je ne vivais que d'espoir
Je n'en voudrais rien savoir
Et continuer de croire
Que tout peut se faire
Si mon coeur croit et espère..."
Selina fut sortie de sa prière quand elle senti une puissante vague de magie prendre corps au centre du village. C'était une puissance telle qu'elle n'en avait jamais ressentie auparavant. Et cette puissance portait en elle la douce chaleur de la vie.
La jeune femme se leva rapidement et se tourna vers les combattants. Elle eu à peine le temps de voir une lumière aveuglante au centre de l'attroupement avant que la puissance à l'origine de cette lumière s'évanouisse dans la nature.
« Ayez honte, car ce n'est pas en offrant la mort que l'on préserve la vie. Ayez honte, car vous qui soigniez, vous n'avez fait que frapper, et de la vie, vous n'avez rien compris.. » avait-elle dit...
L'apparition avait exprimé, dans cette claire voix d'outre-tombe, une des craintes que la guérisseuse avait ressentie et qui l'avait empêchée de prendre part au combat.
Cela signifiait-il qu'Estalia avait entendu ses prières ? Elle n'en savait trop rien.
Elle avait prié pour tenter d'apaiser la déesse et les esprits, comprendre ce qu'ils voulaient... Hors, les ents étaient réduits en cendres et la déesse elle-même s'était temporairement incarnée pour exprimer son mécontentement envers ses guérisseurs. Mais, d'un autre coté, l'apparition avait du même coup marqué la fin de bataille et la jeune pousse d'arbre s'épanouissait plus que jamais, débordante de vie.
Même si Estalia n'avait pas répondu de la manière souhaitée, au moins les esprits semblaient-ils apaisés. Du moins, c'est ce qui lui semblait, n'ayant plus aucun feu follet dans son champ de vision.
Pourtant, beaucoup des personnes encore au centre du village semblaient dépitées, perdues. Certains mêmes se laissaient aller aux larmes.
Elle ne comprenait que trop bien leur douleur. S'entendre dire de la bouche de sa propre déesse que l'on est dans l'erreur était probablement le pire qu'il pouvait arriver aux guérisseurs, eux qui étaient dédiés aux autres et à leur déesse bien-aimée. Elle-même se sentait fautive et concernée par cet avertissement, tant l'accusation était grave, inconsciente qu'elle était du châtiment que les autres venaient d'essuyer. Qu'elle en soit responsable ou non ne changeait rien, Estalia était en colère et cela les affectait tous.
Elle était toute aussi perdue et désœuvrée qu'Evenisse quand celle-ci s'approcha d'elle. La présence de Tyrgal n'empêcha pas la guérisseuse de remarquer l'archère un peu plus loin.
La jeune femme à la chevelure verte semblait chercher des réponses, une raison à tout ce qui venait de se passer. Et, étrangement, elle semblait venir les chercher auprès d'elle alors qu'elles ne se connaissaient même pas et que ses membres de guilde auraient sans doute été un soutien moral plus efficace qu'une étrangère.
Néanmoins, Selina était une guérisseuse et elle ne pouvait pas ignorer la détresse de quelqu'un qui venait vers elle.
Pour toute réponse à l'archère, elle se contenta de désigner d'un léger mouvement de tête l'arbre qui se dressait désormais au centre des ruines du village. Même si Estalia n'en était pas particulièrement ravie, Evenisse et les autres avaient combattus pour ce qu'ils croyaient juste. Et ils avaient triomphé de l'adversité et mené leur tâche à bien : la vie était de nouveau présente à Eltiri et l'arbre en était la meilleure démonstration.
La guérisseuse espérait que cela suffirait à l'archère pour comprendre. Elle n'était pas bavarde par nature et savoir sa déesse en colère contre les siens la rendait encore moins désireuse de prendre la parole.
Elle tourna ensuite les yeux vers le Seigneur de Guerre.
Ce qui s'était passé à Eltiri ce jour-là était d'une gravité sans précédent. Le conseil devait en être informé.
Les esprits étaient en colère et leur déesse en personne en était venue à s'incarner pour exprimer son mécontentement.
Sans l'appui des esprits des anciens et d'Estalia, une ère bien sombre s'annonçait pour les Hommes-Bêtes et Selina était affligée d'en être responsable, ne serait-ce qu'en partie...
La jeune femme s'assit ensuite à nouveau dans les cendres, les genoux ramenés contre la poitrine, et commença à pleurer silencieusement.
Pleurer pour elle-même, pour les esprits qui avaient connu une fin tragique en ce lieu, pour les autres guérisseurs qui essuyaient la colère de leur déesse, pour les combattants qui avaient versés leurs larmes et leurs sangs pour ramener la vie en ce lieu, pour son peuple qui risquait de traverser une crise importante...
Elle pleurait car il ne restait que cela à faire. Estalia resterait sourde aux prières, au moins pour un temps. Mais elle n'était pas druide ni chamane et ne pouvait aider à reboiser davantage la zone. Elle n'avait pas la carrure nécessaire pour dresser les poutres du chantier à venir.
Sans sa déesse, elle était impuissante. Et cette déesse, lui semblait-il, allait délaisser les siens au moins pour un temps.
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