(anim #1) La fille du Conseiller Malik.
#91
"Crack"

Le bruit des os qui se brisent...les miens en l'occurrence.
Un soldat gobelin plus téméraire que les autres m'a pris pour cible, ses coups ont fait mouche et j'ai du me replier en trainant pour éviter une deuxième attaque.
Je me rend compte à présent d'un détail qui m'avait échappé jusque là : Je risque ma vie dans cette caverne.
C'est un constat simple que j'avais bien sur déjà fait avant mais je n'en mesure vraiment la portée que maintenant. Vais je mourir dans cette endroit lugubre? Finir mon existence dans ce trou immonde et puant?

Je connais alors la peur pour la première fois; pas juste une petite frayeur mais la vraie terreur, celle qui contrôle tout votre corps et vous paralyse entièrement . Mon corps est trempé de sueur, mes mains sont moites et j'ai peine à reprendre mon souffle, la douleur dans mes côtes me rappelle à chaque instant ce que je viens de subir.
Peut être devrais je rebrousser chemin tant qu'il est temps... après tout la fille à peu de chances d'être encore en vie, se pourrait il que nous prenions ces risques pour rien depuis le début?

Oui finalement quitter cet endroit de suite serait sage...
Le problème est que je ne suis pas quelqu'un de sage, je suis quelqu'un qui vit pour l'attrait des richesses et cette soif de l'or est plus grand encore que n'importe quelle peur.
Je peux serrer les dents, endurer tout cela, le gobelin qui m'avait laissé à demi brisé n'est déjà plus de ce monde, tué par les autres hélions du groupe. Il me suffit d'être plus prudent et faire en sorte que les autres prennent les coups à ma place; il y aura surement d'autres victimes mais je ne ferrais pas parti du lot.

Je grimace en pansant mes blessures et en mangeant pour reprendre un peu de force, il me faudra du temps pour être parfaitement rétabli mais nous manquons justement de temps alors je dois continuer à avancer sans m'arrêter.

La marche reprend, douloureuse, mais les ennemis se font plus rare, plus faible aussi.
Aurions nous vaincu toute la vermine verte?


Un dernier gobelin meurt sous les coups d'Anwaar et puis le silence... un énorme silence ou même les gémissements n'ont plus leur place.
La torture des prisonniers à du cesser, sans doute parcqu'ils sont mort, nous arrivons donc trop tard.

Pourtant un nouveau son vient briser le silence, du métal que l'on racle, un son continu et rythmé. Dans un même temps la caverne semble s'élargir. Nous sommes probablement arrivé au bout du chemin, il est l'heure de rencontrer le maitre de ses lieux... et ses victimes... si il en reste.

Le dénouement est proche.
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#92
[Image: DmYII5l.png]

Du sang. Du sang, petit à petit, tâche le sol.
En flaques épaisses, en flaques qui collent, en flaques sèches.

Jusqu'à maintenant, il y en avait eu, oui, mais là, plus. Trop même.
Le silence est pesant dans le conduit qui s'élargit. Dans les cailloux, des murs se dessinent, tailler par des mains fortes. C'est des murs qui s'élèvent, et sur ces derniers, on a dessiné avec du sang des symboles étranges, une langue qui n'appartient à aucune autre, sans aucune ressemblance avec des mots d'Ecridel.
En grand pourtant, sur un pan à gauche, l'on arrive à distinguer un nom : « Minos »

La dernière troupe gobeline qui attend là est compacte : ils sont nombreux avant le dernier virage. Ils ont l'air affolé également. Ce n'est pas vraiment le silence qui les dérange, c'est les cris de douleur qui viennent de l'avant. Ils savent. Ils savent que les hélions sont ici.

Dans le silence ambiant, les bidasses gobelines frappent sur les murs avec les os des derniers rescapés. Certains os sont encore recouverts d'un peu de chair dévorée par les vers. Ils frappent, frappent, et le tambourinement résonne dans toute la caverne, intimidante. C'est un chant de guerre qui gronde dans les entrailles. A l'avant, cela doit faire peur. A l'arrière, les bidasses alertent le Chef de ses lieux que les hélions sont là.

Il faut attendre quelques longues minutes encore pour que finalement, dépassant de loin le bruit sourd des tambours, un cri résonne. Un cri de femme. C'est un cri perçant, de douleur. Il résonne avec violence contre les murs, et fait cesser le tambourinement de guerre des bidasses.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!

A la fin du cri, les féticheurs, les archerots et les bidasses se retournent comme un seul gobelin vers les hélions. Leurs dents sont longues et ils salivent déjà.

Le repas s'avance.
Et ils ont faim.

Citation :HRP: Je considère à partir d'aujourd'hui que si vous voulez sauver la personne ayant poussé le cri, il vous faudra atteindre la troisième et dernière salle d'ici lundi 14h, ce qui vous laisse entre 4 à 6 tours. Bonne chance !
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#93
Vous l'aurez compris, Chao Hu ne s'amusait pas du tout.
Mais elle sentait que la tension était à son comble, il manquait la folie des premiers jours où les hélions partait la ciguë à l'arc et le cœur à l'ouverture de thorax. Aussi se mit elle à sauter sur les murs, faire des allers retour de l'avant vers l'arrière en pinçant les fesses des garçons, en chatouillant les hanches des filles, et en trépanant les entrailles gobelines. Bref, un joyeux fouillis bordélique méticuleux de la part de la petite qui trépignait en hurlant des encouragements.

"Allez allez allez !
On se bouze le troululu, les mous du zenou ! Faites des plops, des wizz, des pops, des bobmarleys, des ssoubidoubidouwas, tout ce que vous voulez, mais on se magne con de bordel à cul de catins sodomites et constipées !
Ze veux plus voir personne trainer à l'arrière, ze veux plus voir de rejets de vomis sur les murs parce que c'est trop dur, ze veux que ça pulse, qu'on ssie sur leurs cadavres et qu'on les mouline à la viande sans nom, comme que papy y fait trop que de dire ça quand il est en colère zenre messant !
Non mais c'est vrai quoi, y'a une n'enfant qu'elle est plus grande que moi mais qu'elle est trop frazile, ça se peut, elle va se faire manzer, et nous on prend même le temps de cuisiner des entrailles sans se soucier un ssouïa de ce qui arpente la pente !
Alors moi ze dis, go go go !
Et sans trainer !
Vite quoi !
Pas lentement !
Rapidement !
Pas mollement !
Avec célérité !
Pas neurasthététique... Euh... Neu... Ra... Sthé.. Nique... Hihi, z'ai dit nique ! Bon, il est dur neurasthénique à dire... Ah bah z'ai réussi !
Bon, vous z'avez tous cro compris le messaze ?
On y va !"

Et elle continua à courir en zigzaguant entre ses comparses, ignorant le danger comme elle avait ignoré la souffrance de ses ennemis, parsemant le couloir de cris qui couvraient à peine le brouhaha continuel à l'avant.
Mais en tout cas, elle ne s'arrêtait pas, essayant de distiller la bonne humeur et le courage comme l'assommoir distribuait l'ivresse dans la plus longue et la plus chiante des œuvres de Zola. [ Ndlr : Oui, un rédacteur se doit d'avoir quelques lectures de références où il a souffert pour en arriver là, c'est important pour la crédibilité du récit. Un peu comme "La place" de Annie Ernaux... ]

"Eh, vous connaissez la blague du dromadaire qui respirait par les fesses ?
Ben il s'est assit et il est mort !
Et vous savez comment on fait rentrer un oasis dans une carriole ?
On le met dans une petite canne ! [ Ndlr : Nous n'assumons pas l'anachronisme évident de cette plaisanterie. ]
C'est l'histoire d'un alssimiste il va dans un café et... Plouf !
Y'a deux dattes dans un panier dans le désert, y'en a une qui dit "Pfiou, il fait chaud." Et l'autre s'exclame : "AAAAH, une datte qui parle !"
C'est un hélion il dit à un elfe : "Regarde, un aigle mort !" Et l'elfe il regarde le ciel et il dit "Où ça, où ça ?"
Vous savez pourquoi Anwaar s'appelle comme ça ?
Parce qu'on avait déza le même en blanc !
Vous savez d'où ça vient, le nom de gobelin ?
Ça vient des trolls, ils disaient touzours "Schlagevuk Zok Zok." [ Traduction : On gobe l'un, et on jette l'autre. ]
Vous connaissez l'histoire des trois-cent centaures qui se noient dans des sables mouvants ?
Moi non plus... Mais elle commence bien !
Vous savez pourquoi Alba, on l'appelle Flesselune ?
Parce que si elle tirait en plein zour, on verrait qu'elle vise touzours à côté !
Vous savez ce qu'on dit quand un archer répète tout le temps la même ssoze ?
Qu'il Radoc !
Vous endormez pas, sinon à la fin, quand la bisse n'est plus là, le Fandor !
On se Danimuse bien, non ?"

Elle ne s'arrêtait pas, mais en attendant, ses armes continuaient de faire gicler le sang dans des gerbes immenses.
Curieux spectacle...

En passant à côté de Fandor elle lui murmure :

"L'a l'air toute pourrite ta pièce mosse là !
Ça porte malheur, faut t'en débarasser !
Tu la mettras dans la posse du gros messant qui pue, comme ça on pourra lui faire cro mal et tout il comprendra même pas pourquoi il a pas de ssance !
Ça se vend sser, mais mort, l'arzent ça sert à rien !"
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#94
De nouveau, le silence.
Quelque chose a bougé dans l'obscurité, mais l'on ne sait s'il s'agit des gobelins ou de leurs ombres. En tout cas, quelque chose se rapproche, et ce quelque chose est dangereux. Son ombre s'allonge sur les murs, et son petit rictus résonne à son tour, tout à fait significatif du sadisme à l'état pur. Il est un concentré de mauvaiseté, de saloperie, de tout ce qu'il y a de pire sur la terre.
Et le pire, c'est qu'il le sait !

L'étrange créature ouvre un œil. Envoyé par son maître, il se traîne, jouant avec les flammes qui apparaissent au bout de ses doigts, qui fascinent les féticheurs, effraient les bidasses. Un feu rouge et jaune. Voilà ce qu'il va leur donner. Mais il prend le temps, pour savourer. Ce n'est pas souvent qu'il peut jouer avec ses flammes.

Les flammes, seulement les flammes.
Qu'ils dansent sur le bûcher de leur inévitable mort, de leur implacable sort !

[Image: 90859.png]FffffeeeeuUuuUUuuu...
FlaaaaAAaaaAammees... t..t..toujouuuuUuurrRrs...
BruûûûuuUuuUUuleeeee....


En bruit de fond, les cris ont repris aussitôt l'esclave partit.
Il n'en a pas pour longtemps à pieds pour faire le chemin qu'il connaît. Il faut dire qu'ils sont maintenant tout proches.
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#95
Dragon un peu remis de la grosse attaque qu'il avait subi l'autre jour, repris la tête du convois aujourd'hui. Il sentait que le danger était de plus en plus fort. Au loin, on entendait toutes sortes de bruits qui avaient sûrement comme but de les décourager. Il était temps de se hâter pour sauver la fille du Conseiller Malik, les gardiens monstres étaient au courant de notre approche et ils risquaient à tout moment de tuer la fille.

Au péril de sa vie, Dragon avancerait , telle était sa quête et il y irait jusqu'au bout.
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#96
Le vieil alchimiste était las de cette route qui ne termine pas. Pourquoi ces gobelins avaient-ils ressentis le besoin viscéral de rejoindre les profondeurs de la terre pour cacher leur victime ? Après tout, ils auraient pu se contenter d'un p'tit village à flanc de montagne ou, si c'est vraiment l'obscurité qui les attiraient, un village troglodyte à flanc de montagne. Enfin bon, un truc un plus aéré où l'odeur nauséabonde n'a pas le dessus sur l'air frais du désert... Enfin frais.. Toujours moins étouffant que ce qui circule dans les galeries de cette faille que le groupe arpente maintenant depuis des soleils ! Enfin, encore faudrait-il pouvoir réellement juger du temps passé sous terre où seule la lumière des sorts Hélions s'est donnée le droit de pénétrer.

C'est avec un mal de pied persistant, et des sujets de réflexion plein la tête, que le groupe avait décidé de presser le pas après qu'un cri ait pris le dessus sur ceux des gobelins.

C'est pas l'tisonier qui va frapper l'dromadaire qui respire sans tabou !

C'est de cette manière que Tommy pesta avant qu'on lui fasse entendre qu'un gobelin pyromane bloque la progression.
Il regarde alors son cher Hook avec un grand sourire. Il presse alors le pas avec enthousiasme et se met à crier la même phrase à plusieurs reprises en espérant se faire entendre du gobelin.

C'est l'éléphant de trop dans le bavoir, tique Ali Katam !
Sifflote comme la brebis du tavernier qui n'sait pas la teneur !
Remballe ton bouquet d'fille de joie qui cartographie l'serment du pêcheur ?
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#97
Bien à l'abri des regards indiscrets et des attaques, le gobelin aux mains en flamme penchait la tête, tendait son oreille verte et longue. Il sembla entendre quelque chose. Tous les gobelins se tournèrent vers lui, lui laissant le temps alors d'esquisser un sourire carnassier et de se mettre à rire, à rire, à rire si fort… tellement fort…
Ses dents de rat, jaunies et attaquées par la crasse, étaient voyantes à tous, de même que sa glotte qui allait et venait dans le fond de sa gorge.

Finalement, il y eut une réponse, qui résonna sur les lèvres de tous les gobelins, comme un seul homme :

[Image: 90859.png]FRÊNE AUX CHAMPIGNONS !

Frêne aux champignons résonnait à présent sur les parois de la Caverne.
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#98
Hé hé hé !

Tommy est fier de lui car le gobelin n'était finalement pas si intelligent. L'énigme qu'il avait posé, et à laquelle les gobelins avaient tous répondus de manière collégiale, n'a pas été résolue. Ils n'avaient pas trouvé la réponse et l'alchimiste pourrait dorénavant se targuer d'avoir collé l'ensemble d'un attroupement gobelin avec une énigme de grande qualité. La supériorité des Hélions sur ce peuple a été une nouvelle fois prouvée.

Mais Tommy ne pouvait décemment pas entrer en conflit avec ce mage sans avoir eu la décence de lui révéler la réponse à son énigme...

NON ! Un mange cailloux ! Hé hé hé !

L'alchimiste ouvre alors son long manteau pour en sortir une de ses innombrables fiole d'acide qu'il tentera certainement de lancer sur son adversaire.
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#99
Ainsi , Dragon à deux pas de délivrer la fille du Conseiller Malik tomba au champ de bataille en protégeant le groupe d'une des dernières tentatives de défense du Gobelin Pyromane. Il s'était bien douté que la nuit serait sûrement éprouvante mais delà de tomber façe à l'assaut d 'un seul adversaire , il y avait sûrement de la magie noire en oeuvre.
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Miraak était revenu dans la mêlée quelques heures, mais un féticheur l'avait vite contraint à reculer une nouvelle fois pour panser de nouvelles blessures. S'il pouvait seulement prendre le temps de les laisser cicatriser… Le côté positif, c'est que les frappes des féticheurs étaient enflammées et aidaient à cicatriser, même si cet effet n'était pas indolore non plus.
Il commençait à être lassé d'occuper régulièrement l'arrière du groupe pour reprendre des forces, mais sans ça il aurait été renvoyé au temple de Solaris avec Khalid il n'y avait aucun doute là-dessus. Leurs ennemis n'étaient pas à prendre à la légère.

Après un peu de repos il se senti capable de manier son cimeterre à peu près correctement. Le silence et le rythme régulier en profondeur qui avaient succédé aux hurlements motivaient Miraak à reprendre le combat. A en finir avec cette mission au plus vite. Mais il restait conscient de sa relative faiblesse… Aussi après quelques passes d'arme avec un archerot gobelin, il laissa son ennemi à Fandor et revint sur ses pas pour faire un petit somme. Une autre manière de profiter du calme momentané.

Combien de temps avait-il sommeillé ? Difficile à dire si loin de la surface et du soleil… Ou de la lune. Était-ce le jour ou la nuit ? Le groupe avait perdu le compte depuis un moment. Miraak fût sortit de son sommeil par un cri venu d'un peu plus loin dans les tunnels. Un cri de femme.
Il se redressa aussitôt et remarqua les mines sombres de ses compagnons autour de lui. Anwaar répondit à son regard interrogatif :

« Trois autres qui ne sont plus en état de combattre. Les gobelins ont chargé en nombre, Dragon noir et Albinös ont lutté bravement mais ont subis de graves blessures… Et un Bidasse en a profité pour s'en prendre à Ragold. »

Ragold… Celui qui faisait le lien Rakem et, à travers lui, avec la surface. Celui en qui ils avaient décidé de placer leur confiance pour organiser leurs actions. Miraak frissonna.
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Je suis allongé sur une table, le regard perdu dans le vide, me demandant ce que je fais au temple de Babylos.
Petit à petit les souvenirs reviennent, je me souviens de cette nuit dans la grotte, la résistance gobeline se faisait moindre et puis contre toute attente ils ont finit par lancer un assaut général, plusieurs des nôtres sont tombés, une attaque organisée de la part des peaux vertes et c'est l'hécatombe dans nos rangs.

Je ne sais comment j'ai été ramené en lieu sur, les prêtres se sont activés pour sauver ma vie, me laissant juste presque mort .

Péniblement je me relève, ma tête tourne et je suis nauséeux pourtant je m'oblige à faire quelques pas.
Lentement, je me dirige vers la sortie... je n'ai ni la force ni le temps de connaitre l'état des autres...je dois retourner de suite dans la grotte.

Un pas après l'autre, je quitte la demeure des prêtres. Un pas après l'autre je quitte la ville, un pas après l'autre je m'enfonce dans le désert vers l'est.
J'étais si proche du but, si près de réussir la mission, hors de question que j'échoue.

Quelques heures passent pendant que je m'achemine à la vitesse d'une larve vers mon but. Je récupère un peu de force et mes pensées deviennent plus claires, malgré la douleur qui sépare tout mon corps je peux à présent me rendre compte de la stupidité de mon acte.


Je n'arriverais jamais à temps...
Mon idée de revenir est totalement folle. Plusieurs jour de marche me séparent de l'entrée de la caverne, de plus nombreux jours encore me séparent de l'entrée de la caverne jusqu'à sa fin. Il est totalement impossible que j'arrive à l'heure.
Dans deux ou trois jours, les hélions survivants affronteront le maitre des gobelins, s'en suivra victoire ou défaite mais je ne pourrais en aucun cas peser sur le résultat.

J'en deviens pathétique à espérer revenir alors que je peux à peine marcher et encore moins utiliser la moindre magie.

Ayant perdu la motivation qui me faisait avancer je m'écroule...moitié pleurant moitié haletant.

Il n'y a plus qu'une seule tâche que je peux accomplir.
Tremblant je sors de quoi écrire et couche quelques mots sur un parchemin.

Rakem,
Je joint cette lettre à votre faucon pour vous tenir informé de la situation.
Six hélions sont déjà tombé pour secourir la fille du conseiller... je fais parti de ces six hélions.Le reste du groupe est en passe de savoir ce qu'il est advenu d'Israa, quelle soit vivante ou non. Je ne pourrais revenir au combat pour finir la mission, je suis trop loin et trop meurtri pour cela.
Je vous redonne donc Hedi, peut être saura il retrouver le reste du groupe et revenir vous porter de meilleures nouvelles.

Ragold.


Une signature, et l'oiseau s'envola vers Babylos.
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Chao Hu était paniquée. Ça sautait, explosait, hurlait, souffrait, s'écroulait, un peu de partout.
Elle se mot à chanter pour le gobelin pyromane en s'approchant doucement.

"Reste souple ! Fais pas le poulpe ! Cesse ta parano ! Stoppe ta schizo ! Reste souuuuuuple !"

En s'approchant, se dandinant d'un pied sur l'autre en dansant étrangement, elle gardait soigneusement derrière elle ses dagues.
Arrivée au contact de ce cher gobelin aux airs aussi rassurant qu'un bourreau avec une hache près de notre cou, elle virevolta dans les airs pour frapper rapidement une première fois, puis plus fort une seconde, et... Dans la vide la troisième fois.

"Mais flûte ! Sac à foutre ! Comment oses tu me défier ?
Moi, ze suis la grande prêtresse des oreilles vertes, ze parle le papy tommy presque couramment, et tu me résistes ?
Honte à toi !
Et ze dirai même plus !
L'antre enzambe les ruisseaux, mais faut pas ligaturer la souillure !"

Elle semblait fière de sa dernière répartie.
Ni une ni deux, elle prit une outre d'eau et la lança au gobelin avec l'espoir d'éteindre les flammes macabres qui dansaient sur son immonde carcasse vivante.

Citation :Ndlr : Le 20-02 à 18h 04m 21s Chao Hu Pinheht a donné des objets à Gobelin Pyromane 1 Eau claire
Puis, dans sa tête, elle s'insulta : Elle avait oublié de l'ouvrir.
Elle fit un grand sourire et rangea ses dagues de manière ostentatoire.

"Vigne de caracole jamais sans citron, perdrix perdue est à l'affront."

Avec de la chance, ça marcherait.
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L'horrible vieillard osait, de nouveau ! de nouveau se moquait de lui, se moquait d'eux. Le gobelin comprit qu'il était le chef du groupe, et que s'ils voulaient tous gagner la bataille qui faisait rage, ils devaient s'en débarrasser. De l'horrible vieillard oui…

La créature se mit à courir alors, prise d'un élan de courage (et sans doute de folie). Il esquiva sans mal les hommes surpris de le voir, et s'arrêta devant le vieillard qu'il fixa de ses deux grands yeux globuleux, d'un air aussi terrible que redoutable, et se mit à siffler :

[Image: 90859.png]Frrrrrêêêêeeeneee…



Et alors que le Vieillard lui rendait son regard, une pluie de flammes se mit à jaillir se partout, brûlant au passage une alchimiste, mais le gobelin n'en avait cure.

Son ennemi dans ce tunnel, c'était le vieil alchimiste.
Il était le chef, oui, le gobelin en était sûr.
Il parlait leur langue.
Il était un danger.
Il devait mourir.

Il reçut une outre d'eau, posa son regard sur la gamine.
Quel horrible stratagème ! Quel horrible pensée ! Elle aussi, alors, elle voulait le détourner de sa mission ?

Le gobelin poussa de nouveau un sifflement, attaqua le vieillard et courut pour disparaître quelques secondes, le temps d'ouvrir l'outre, curieux, pour vérifier ce qu'il y avait à l'intérieur... et de le boire.

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Quand Hedi se posa sur l'épaule du nomade, Rakem caressa la tête de son fidèle animal. Il prit la peine de lire le message qui lui avait été apporté, et soupira.
Cela faisait maintenant deux semaines. Malik s'impatientait.
Plus personne n'avait d'espoir.
Le Conseiller était en deuil...
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Je pense, lecteurs, que vous avez tous compris dans quelle tragédie nos héros sont tombés. Dans un couloir maudit d'où personne ne ressort, avec des puissances maléfiques indécentes qui foudroient le moral des gens à la vitesse du tonnerre - c'est à dire pas si vite que ça mais quand même pas mal - et qui fait tomber les guerriers les plus imprudents dans un soupçon de jouissance.

Vous aurez aussi compris les élucubrations matinales, midinales, aprémidinales, soirinales et nuitinales de Chao Hu.

"La vie est dure, parfois, mais bon, faut savoir s'amuser aussi non ?"

Mais avez vous compris autre chose ?
Quelque chose qui, aussi évident qu'il soit, semble obstrué par les éléments bétas protonégatifs qui n'ont pas lieu d'être, et qui empêchent les éléments alpha de venir surgir et affirmer leur réalité.
Cette avancée si peu triomphale n'en reste pas moins une inexorable progression, une marche lente et douloureuse qui cependant porte ses fruits, ses armes, ses blessures, ses succès - le tout en même temps, balaise la marche - vers l'avenir et la réussite.

Il est temps, en ce jour où nous voyons le dénouement final s'approche, de se rappeler, nous tous, vous et moi, que tout est possible, tout est réalisable, c'est le jeu de la vie.

"Ouais enfin franssement, c'était nécessaire de nous faire ssier des cailloux à en bouffer de la terre en espérant puiser l'essence de la nature, hein ?" [ Ndlr : C'est comme ça qu'on a découvert le pétrole, true story. ]

Il était certain que le retour du pyromane avait troublé les troupes, mais il n'en était pas moins certains que cet énième barrage avait cédé sous la volonté de fer de chaque protagoniste.

Chao Hu lança un regard vers son papy chéri, avant d'avancer. Il avait l'air fatigué, mais toujours en pleine forme, paradoxalement. Elle voyait bien là la force des spermatozoïdes de son arrière grand père.
Car si tant d'impondérables l'avaient dérangé, il n'en restait pas moins debout, flagelle active et tête aux aguets.

La petite hélionne se mit à faire le poirier et à marcher sur les mains, en chantant quelques comptines, pour fêter ça.

"Prom'nons nous, dans l'couloir, pendant que l'gobelin n'y est pas, si l'gobelin y était, on l'massacrerait !

Un gobelin vert, qui courait vers moi, ze l'attrape par la queue, ze lui arrasse les yeux. Ses cris d'horreurs me disent, m'trempez pas dans l'acide, m'trempez pas dans l'vide, et ça fera un domestique, tout, beau !"

Elle respira un grand coup et conclut.

"Vivifiant cet alpaze."

Les pièces d'or, les cristaux, les chardons de sang, tout ça n'avait plus d'importance.
C'était une habitude, maintenant.
Cependant, malgré tout, dans un excès d'imagination, la gamine essaya d'en cueillir un, pour voir ce que ça faisait.
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Ça y est, il y était finalement. La dernière salle, l'ultime effort à n'en pas douter. Au bout d'un tunnel irrégulier qui avait tendance à se rétrécir, la salle qui les attendait était… Surprenante. Gigantesque était le mot juste.

Des piliers de bois posés çà et là semblaient soutenir la voute au-dessus du groupe d'aventuriers. Les parois de la grotte étaient visiblement artificielles. On retrouvait évidemment la même végétation étrange à laquelle ils avaient été exposés depuis le début de leur épopée, ainsi que quelques totems tribaux tels que des crânes humains sur des pics. Et il y avait les cadavres.
Plusieurs corps de Hélions étaient étalés au sol, le sang était partout… Où que l'on pose le regard, il y avait des flaques de sang.

Miraak n'était pas un très bon éclaireur. A l'avant du groupe il avançait, dégouté par ce qu'il voyait. Il s'approcha d'un cadavre, un hélion portant une tunique bleue, méconnaissable. Mort, depuis un moment. Le corps était déjà froid. Il se releva et avança de quelques pas de plus et il tomba sur… Une ombre. Une ombre enflammée, non, des dagues enflammées dansants dans les mains visiblement expertes d'un gobelin.

C'en était trop, trop d'horreur. Miraak chargea la créature. Le gobelin esquiva habilement les coups d'épées du guerrier, s'avisant soudain de la présence des Hélions dans la salle...
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Anwaar se sentait confus, sa tête tournait, il avait l'impression d'avancer dans le brouillard.
« Maudit »
Ils s'attendaient à ce que ces pièces ne soient pas communes. Fandor l'avait mis en garde de leur étrange emprise sur l'esprit.
« Tous maudits »
Mais si elles avaient la moindre importance, ils ne pouvaient pas les négliger. On l'avait pressé de toute part et bousculé. Apparemment, il y avait urgence devant. Il devait bien y avoir quelque chose. Une chose importante, mais il avait du mal à se concentrer sur ses souvenirs.
Il suivait Julanr, les ténèbres de la grotte étant son seul point de repère.
« Sang »
Tellement de sang et de cris, puis encore des ennemis et du sang. Et les ténèbres. Devant, la lutte faisait rage. On avait hurlé son nom, appelé à l'aide. Des cris de douleurs et l'odeur du sang partout. Anwaar s'intéressait aux cadavres à terre. Il note que la mort pouvait être grotesque même pour les plus nobles. Le sang coulait partout.
« Sang et mort »
Dans les brumes de son esprit un souvenir luttait pour remonter à la surface, noyé par le vacarme de la bataille.

Machinalement, comme une ombre le mage avançait et frappait. Une vague de chaleur pure brula le gobelin et l'étrange créature qui se tenait à côté. Une aura terrible s'en dégageait. Il suintait la peur et la mort.
Il n'entendait que des fragments de la discussion « assassin … pas mort … perdu»
C'était ça, ils avaient perdu quelqu'un, mais il n'était pas mort.
« Morts et maudits »
Et alors qu'un sort se fracassait sur la créature qui semblait contrôler les gobelins, Anwaar recouvra ses esprits.

« LA FILLE… OU EST LA FILLE DU CONSEILLER », hurla-t-il aussi bien pour lui-même que pour ses compagnons et ses ennemis. Ils étaient venus pour trouver la fille et son escorte.

« Il nous en faut un vivant ! Nous devons trouver la gamine ».


La panique le gagnait. Ils étaient sur un champ de cadavres… et si la fille était parmi eux.
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En entrant, les étrangers avaient signé leur arrêt de mort.
Le Seigneur du cœur de la caverne s'était réveillé, son corps épais et tanné s'était déplié, et sa face verte, blanchie de craie, s'était tournée vers la ribambelle d'aventuriers. Pourtant, il ne cilla pas. Il ouvrit lentement sa gueule, et on pouvait voir sur ses babines deux immenses canines.
Le Gobelin, si c'en était bel et bien un, était d'une race supérieure aux nombreux gobelins autour de lui. Il était immense comme un hobgobelin et sa peau, quoi que verte, semblait plus dure, plus résistante.

Des flammes jaillirent et ses poings s'illuminèrent d'une flamme verte, mélange de mana corrompue et de feu. Il inspira profondément et hurla, faisant résonner son cri dans toute la Caverne.

[Image: 90852.gif]Vous n'êtes pas les Bienvenus, ici…
Vous n'êtes pas des nôôôôtres !


Comme il disait cela, de lourds rideaux de flamme s'élevaient et brûlaient tout sur leur passage. La chaire se mit à rougir. Accrochés à deux poteaux de bois, deux cadavres étaient entièrement écorchés, dépecés. La chaire mise à nue avait été en plus lacéré et une pièce de Minos enfoncée dans leur bouche.

L'affrontement fut long et douloureux pour nombre des combattants en face. Les flammes brûlèrent et saccagèrent la peau des hommes. Et le Roi Tol'Akkar, immense, n'en démordait pas. Sa rage était lisible : ses yeux étaient petits et enfoncés dans son crâne, lui donnant un air halluciné, comme s'il eut été possédé.
Il se concentra et un immense oiseau de feu étira ses ailes et passa dans les rangs. Les flammèches prirent sur les vêtements et les cheveux. Ça sentait tellement fort…

Mais les aventuriers étaient nombreux, aussi nombreux que les gobelins qu'ils avaient tué.
Le Roi hurla de rage.

[Image: 90852.gif]Jafferi ! Jafferi Har me vengera !
Ma gloire est éternelle ! Ma force est infinie !
Vous ne serez bientôt plus rien qu'un tas de cendre ! Un vulgaire tas de ceeen…


Les coups se firent nombreux, si bien qu'à force d'attaque, la peau se lacéra, saigna. Le Roi Tol'Akkar vacilla, fit deux pas en arrière et s'échoua brutalement sur le sol. Son corps rompu par les coups resta quelques longues secondes vif encore, tremblotant, et puis les flammes vertes prirent le pas sur son corps qui se transforma en un brasier de flammes, brûlant tout sur son passage, à la fois lui et ses os.

Les flammes prirent une couleur sombre, et formèrent comme un homme sur le cadavre, ou une ombre ? Il était difficile d'y voir clair dans le brasier obscur. Il tendit sa main vers Chao, avec un sourire aussi mauvais que malsain, et disparu dans un grand rire, laissa au sol de la cendre et seulement de la cendre.

Maintenant que le Roi était mort, la caverne s'était apaisée.
Le silence retombait doucement autour d'eux…
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Dans un flamboiement fascinant, l'enveloppe charnelle corrompue du roi sous la montagne quitta ce monde. Cependant, la clarté verte s'éteignit soudainement, laissant un sentiment d'irréalité à tous ceux qui avaient assisté à cet événement mémorable. La doucereuse lueur rougeâtre régnait à nouveau, voilant de ses ombres le ridicule petit tas de cendres auquel, le roi gobelin avait bien raison, nous étions tous destinés.

Ainsi le calme semblait-il être revenu, mais ce n'était qu'apparence : la terreur enserrait encore l'âme de Yaghi Siyan, et durant les haltes effectuées par le groupe dans ce monde inhumain, dénué de jour et de nuit, il s'était pendant de longues insomnies interrogé sur son destin. Serait-il jamais capable de fréquenter un lieu sombre, comme... la bibliothèque, à nouveau ? Peut-être que sa peur du noir finirait par passer, comme tout le reste. La peur de ces ténèbres grouillantes de créatures visqueuses et de lames froides pointées sur ses yeux inutiles, sa gorge exposée, son cœur palpitant ; la hantise de l'éclair magique surgi de nulle part et qui fait exploser les crânes autour de soi, fondre les chairs et dégage une fumée âcre de sang et d'os carbonisés ; l'oubli en pleine action puis la terreur par contrecoup au souvenir du sifflement des traits invisibles... Était-ce cela, l'expérience ? Il regrettait déjà la situation précédente, quand les hurlements couvraient le danger immédiat d'un risque plus lointain, plus atroce que le leur. Et puis, après tout, il regrettait tout simplement d'avoir quitté sa demeure. Ah ! Comme il aimait sentir le sable chaud entre ses orteils ! Le vent brûlant du désert était un agrément lorsque l'on sirotait des rafraîchissements dans une cour fleurie peuplée à chaque étage de ceux que l'on aime. Et depuis combien de temps n'avait-il entendu de musique ?

Ici, l'on n'entendait que des grognements, étranglés par la fuite d'un sang visqueux, que poussaient les mourants après un échange de coups furtif et soudain, au hasard des rencontres dans l'obscurité. Siyan se figea subitement dans une posture défensive : dans la caverne immense venait à nouveau de résonner le bruit caractéristique qu'émet en expirant un être que l'on vient d'égorger. Visiblement, il n'y avait pas eu de combat. Le responsable de cette sournoiserie, tous purent le voir approcher du groupe des Hélions : la silhouette d'une femme se dessina dans le rougeoiement des chardons... Elle tenait deux dagues... Qui était-ce ? Elle ne faisait pas partie de... Quand on put distinguer son visage, les exclamations fusèrent de toutes parts. Était-ce de la joie ? Il serait difficile de le dire : après un temps si long passé dans ces conditions que vous auriez peine à imaginer, l'expédition de secours était devenue méconnaissable, absolument barbare. Quoi qu'il en soit, nous braillâmes en chœur : nous venions de retrouver la fille du Conseiller. Qu'elle était belle ! Délicate ! Fière ! Altière... De ses dagues dégouttait du sang vert, elle venait d'éliminer la menace tapie dans l'ombre, de nous débarrasser d'un redoutable assassin gobelin.

Siyan se demanda si les gobelins vivant en parasites des autres races les imitaient aussi de la sorte. Visiblement, le jeune alchimiste venait de reprendre un peu d'aplomb. Tout n'était pas fini loin de là, mais il pensait sans le moindre doute qu'il ne restait plus rien de sérieux à accomplir et que la querelle lors du partage du butin serait un véritable délassement (une jeune personne avait même l'ambition de venir installer un laboratoire d'alchimie ici !). Il lança négligemment quelque malédiction sur les gobelins qui traînaient là, sous-fifres désormais sans maître ni espoir de survivre, et puisque le naturel revient toujours au galop, se dirigea vers les étranges aménagements qu'avaient effectués les monstres verts pour leur culte imbécile envers ce qu'ils avaient dû croire dieu.

À travers le gigantesque hall, les cadavres étaient répandus partout. La suite de la jeune aristocrate avait été massacrée, ce qui éveilla une petite interrogation derrière la tête de l'alchimiste. Israa avait eu bien de la chance, mais les grandes orgues de gorges coupées, pour leur part, trônaient au milieu de la place, désormais silencieuses à jamais. C'était là de jeunes gens nobles, fougueux et inconscients, qui avaient sans nul doute été beaux et apprêtés. Maintenant... Las, Siyan en avait déjà trop vu pour être dégoûté. Aiguillonné par sa curiosité, il se dirigea vers l'autel impie, dérangea quelques cadavres ligotés puis se mit en devoir d'éclairer ces étranges objets de culte. Ils étaient couverts de gravures, art pour lequel les gobelins ne sont certes pas réputés. Il se mit donc en devoir d'étudier les motifs des stèles et de l'autel tandis que retentissait non loin l'écho d'un combat d'arrière-garde. La mission assignée par le conseiller Malik était pratiquement remplie, à moins qu'un cruel destin ne frappe la fille chérie sur le chemin du retour. Mais Siyan avait le sentiment qu'il fallait poursuivre malgré tout l'enquête. Ce qu'il s'était produit durant leur voyage dans les tréfonds pouvait sensément nourrir de fortes inquiétudes sur la sécurité à long terme de l'Hélionas. Le trouble des Hélions ne disparaîtrait pas, tant que le mystère de ces lieux n'aurait pas été dissipé, tant que la tête de Jafferi Har n'aurait pas roulé aux pieds du Cheikh, sous le regard de Solaris.

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L'alchimiste s'était émerveillée lorsqu'elle pénétra dans le cœur de la caverne : un endroit spacieux, calme, à l'abri de la lumière, parfait pour mener des réactions chimiques explosives et observer le résultat à distance raisonnable. Malak'a soupira de bonheur devant les possibilités qu'offrait le labyrinthe souterrain.

Mais une créature gobelénoïde, irradiant de magie, n'était pas favorable à son projet. Elle lança aux étrangers que leur présence n'était pas souhaitée. Une différence de culture uniquement : après avoir côtoyer Chao et Tommy, Les descendances des deux peuples ne semblaient pas si éloignées.

Etre des vôtres... dépend du point de vue. Ce n'est qu'une simple réaction chimique pour avoir l'apparence d'un gobelin. D'ailleurs, nous pourrions...

Elle discourut un long moment, les yeux rivés sur le plafond de la caverne pour éviter toute distraction, sur les techniques de métamorphe, de modification de l'apparence, de la couleur du teint, du poids, de la taille... Alors que le roi déchu déchaînait des torrents de flammes.

Elle conclut sur les bienfaits des transformations alchimiques mais dut se rendre à l'évidence que personne n'avait écouté sa conférence, préférant batailler avec les gobelins. Elle vit même Viraj lever son épée contre leur monarque, Jafferi Har.

Oh... c'est très impoli de ne pas écouter !

Elle grinça des dents, vexée, maudissant ses ennemis.
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Le combat s'était achevé dans les ténèbres de la caverne. La Vermine avait été annihilée et leur roi, gisait mort, une dague saillant du point fatal. Son assassin et sans doute bras droit avec suivi son maitre dans les ténèbres sans fin. Les hélions étaient victorieux, victorieux d'une victoire amère comme ils n'allaient pas tarder à l'apprendre.

Un silence funèbre s'étendait là où avant régnaient le chaos et le vacarme. Les derniers gobelins tombaient alors qu'un étrange soulagement mêlé d'appréhension gagnait la troupe. Des corps de toutes races jonchaient le sol. Puis une silhouette surgit derrière l'Assassin, lui portant un coup terrible qui métrait fin à une vie corrompue. Une jeune de femme, de l'âge de Solaria, émergea derrière la créature. Elle avait un port altier et la démarche d'une guerrière.

« Vous en avez mis du temps », lança la nouvelle venue d'un ton péremptoire.
Surpris tout d'abord, Anwaar pouffa intérieurement. Elle lui faisait bien penser à sa petite Solaria. Il n'y avait pas de doute sur l'identité de cette beauté bien armée.
« Shalam, dame Israa, répliqua l'homme d'un ton aussi posé que possible. Grande est notre joie de vous revoir. Savez-vous si d'autres membres de votre escorte peuvent encore être sauvés ?
_ Non, les autres ont été mis en pièce. D'ailleurs… »


Elle ne finit pas sa réplique. D'un geste dédaigneux, elle enleva quelque chose de son plastron qui tomba avec un bruit mou. Anwaar béni l'obscurité ambiante. La révélation de la jeune femme avait jeté la consternation sur tout le groupe.

« Pardonnez-nous ma Dame, mais nous devons savoir sommairement ce qui vous est arrivé et si nous avons d'autres ennemis à combattre ? Ces Gobelins ont tous parlé du conseiller félon Jaffari Har… mais ne devrait-il pas être mort depuis bien longtemps »

Il essaya d'être aussi diplomatique que possible, la gamine n'avait pas l'air commode et son enlèvement ne devait pas l'avoir arrangé. Ils avaient besoin de ces informations rapidement, il devrait donc ménager la petite noble, elle serait un allié de choix s'ils devaient combattre à nouveau.
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Du bruit.
Du bruit, oui.
Elle en était sûre, il y avait du bruit dans la salle principale, loin du garde-manger. Elle repoussa difficilement les deux cadavres pourris, rongés par les vers, qui l'avaient dissimulé tant bien que mal depuis le début de son infernale entreprise, et se mit, en silence, à longer les murs. Elle jeta un regard à l'extérieur, serrant entre ses doigts ses deux dagues empoisonnés, silencieuse.
Ils étaient enfin là !

Un sourire victorieux s'afficha sur la noble qui s'extirpa du trou qui servait de frigo aux gobelins, et se mit à circuler vers le Cœur de la Caverne. Elle repéra au passage l'horrible petit assassin qui parlait avec une gamine. Son regard se fit tout de suite plus rusé et sournois, et alors qu'elle s'approchait dans son dos, elle trancha aussi sec la gorge du gobelin qui se répandit en sang et en gargouillis mortel. Une odeur remonta dans ses narines, mais elle fut vite oubliée.

Elle recula sans faire de cérémonial, avec une mine satisfaite d'elle-même.
Une gosse se ramena à ses basques, faisant hausser un sourcil à la jeune femme.

Elle qui avait tué le Roi ?
Une petite moue moqueuse se dessina sur le minois de la jolie Israa. Loin d'avoir une blessure psychique ou quoi que ce soit (d'ailleurs, elle était plutôt en bonne forme, et s'était vite rendue compte que son fidèle Mamouk, son accompagnateur, qui était un bon gars, était vite devenu un gars bon dans la mort).
Si la gamine savait qui elle était, sans doute qu'elle ne parlerait pas de traumatisme.

Israa secoua la tête, d'un air simple :

[Image: 90853.gif]Non ça ira, gamine.
J'ai encore quelque chose à faire à l'instant…


Et c'est sur un pas félin que la brune s'éclipsa, découvrant enfin le hall vide de toute âme. Il lui semblait si immense… Bien plus que la dernière fois qu'elle l'avait vu. Elle semblait si petite, et pourtant, des femmes de Babylios, Israa était une des plus grandes, tant par la hauteur que par le courage, ou tout naturellement les exploits. Une héroïne de l'Ombre, comme la plus part des membres de la Main Noire.

Elle jeta un regard terrible à l'assemblée, reprenant cet air qui lui allait si bien : celui de l'insolence.

[Image: 90853.gif]Vous en avez mis du temps !

Son regard se porta tour à tour sur la joyeuse troupe qui venait de la sauver. Ils avaient l'air surpris. Son père avait encore du en faire tout un tableau larmoyant : la pauvre fille du Conseiller, enlevés par des gobelins machiavéliques… la pauvre fillette… Elle leva les yeux au plafond, remettant dans leurs fourreaux d'ivoire ses dagues empoisonnées.

[Image: 123.jpg]Shalam, dame Israa. Grande est notre joie de vous revoir. Savez-vous si d'autres membres de votre escorte peuvent encore être sauvés ?

[Image: 90853.gif]Non, les autres ont été mis en pièce. D'ailleurs…

Elle repoussa un morceau de peau (semblait-il que ce fut de la peau, de la cervelle ou tout autre morceau de ce pauvre Mamouk) et finalement reposa son regard sur le mage sans plus de détour. Elle n'avait pas besoin de le leur prouver : ils comprendraient rapidement qu'elle était ici la seule survivante car la seule à vivre encore.

[Image: 123.jpg]Pardonnez-nous ma Dame, mais nous devons savoir sommairement ce qui vous est arrivé et si nous avons d'autres ennemis à combattre ? Ces Gobelins ont tous parlé du conseiller félon Jafferi Har… mais ne devrait-il pas être mort depuis bien longtemps…

Alors qu'elle jetait un regard à l'alchimiste qui s'était approchée des stèles, elle arqua un sourcil surpris à la question d'Anwaar. Son visage, jusqu'alors furieux, se détendit et elle se mit à rire, explosant d'un grand rire sonore mais diablement moqueur.

[Image: 90853.gif]Alors premièrement, c'est Israa. Israa Kerehoft.
Pas votre Dame, ou ma Dame, ou quoi que ce soit. Israa, c'est bien.
Ensuite, Jafferi Har est en effet mort, il y a des… pfiou, années de cela.


Elle prit un ton plus sérieux, jetant de temps à autre un regard à l'alchimiste près des stèles :

[Image: 90853.gif]Je n'arrive pas à croire que mon père vous a envoyé sans rien vous dire. C'est quand même terrible la sénilité… Enfin bon. Jafferi Har, j'imagine qu'on vous l'a dit, était une sorte de vieux fou qui voulait prendre, à l'époque, la place du Cheikh'. Le problème, c'est que quand on est con, on est con toute sa vie, et du coup, il s'est fait pincé en train de verser du poison dans un verre. Aussitôt pris, aussitôt condamné, sa tête aurait dû tomber mais par la force des choses, et surtout celle des pots de vin, il a réussi à s'enfuir de sa prison. Il a couru dans le désert, comme un grand, et s'est perdu ici…

Marchant calmement vers les stèles, Israa vous montre les grands dessins caricaturaux qui prennent place sur la pierre vulgairement taillée. Les dessins sont à peine compréhensibles tant le trait est grossier.

[Image: 90853.gif]Ici, c'est le domaine de Midas Menelos, surnommé Minos. Encore un vénale, un fou, qui a fait un jour le vœux de devenir riche et puissant. C'était un puissant alchimiste qui a réussi à faire ce que personne n'avait réussi à faire avant : à transformer n'importe quoi, en or. Alors il a commencé à transformer tout, tout… Même sa propre femme, pour dire. Question de vieillesse, de pas la voir rider… Le problème, c'est qu'une fois transformée, la gonz' était vraiment en or, et donc morte. Il l'a pas supporté, est venu ici, a ramassé tout son or qu'il a lui-même maudit, parce que vous savez, le sang appelle le sang, ce genre de chose. Bref, ce taré s'est suicidé.

HO ! On ne touche pas !


Ses yeux dorés s'agrandissent en voyant l'alchimiste s'approchaient de trop près des stèles et elle rugit comme un lion. Le son se répercute partout… sauf en bas.

[Image: 90853.gif]Donc on se remémore la scène : Jafferi Har fuit Babylios la queue entre les jambes, se glisse dans la Caverne alors inhabitée, trouve de l'or… de l'or maudit, qui lorsqu'on le possède et qu'on reste longtemps à son contact, vous déglingue la cervelle, vous fait avoir des pensées noires, vous plonge dans la torpeur, la peur, la distraction… Vous vous sentez ailleurs, de plus en plus lourds, poisseux, froids… et là, c'est la folie.
Jafferi Har a fini de la même façon que Midas Menelos. Suicidé.

Mais Jafferi Har a fui Babylios avec un petit quelque chose qui appartenait au Cheikh'. Et c'est la raison pour laquelle on m'a envoyée ici.

Y a quelques temps, les nomades ont repéré des mouvements autour des Montagnes. Des gobelins, y en a toujours eu en extérieur, mais là, c'était différent. On s'est approché, on a perdu deux éclaireurs. La Main Noire a décidé de dépêcher quelques troupes pour récupérer le Trésor perdu de la Couronne de Babylios. Le seul problème, c'est qu'on avait pas prévu qu'ils seraient autant, et surtout, qu'ils auraient tous… mutés.


Du bout du doigt, Israa pointa le Roi mort, ou tout du moins, le tas de cendre noir qu'il restait sur le sol.

[Image: 90853.gif]L'or les a rendu tous fou. C'est sinueux. Ça commence petit à petit, et puis… BAM.
On a perdu trois hommes comme ça dans le premier tuyau. Une pièce, une pièce, et ils se sont tous entre-tués comme des chacals, à se mordre à la gorge.


Elle se remémora vaguement la scène. Elle n'avait pas hésité à leur briser la nuque « pour le bien de tous ». L'or de cette caverne n'était pas ce qu'elle ramènerait à Babylios, malgré qu'elle sache qu'il y avait ici un immense trésor quelque part, de quoi rendre plus riche Babylios encore.
Israa, malgré qu'elle fût-ce qu'elle était, à savoir une assassine, n'était pas vénale. Et surtout, elle n'était pas assez folle pour plonger ses mains dans de l'or maudit.

Elle jeta un regard à Anwaar, décelant en lui un petit quelque chose. Était-ce sa perspicacité de renard ou simplement une lueur dans son regard, nul n'aurait pu savoir. Elle se rapprocha d'un pas, son visage tout proche de celui du mage, mais rien de bien sensuel : elle le fixait les yeux plissés, perçants, l'observant lui mais également, à travers ses prunelles, son âme.

[Image: 90853.gif]Vous en avez. Ça se sent d'ici.
Si vous tenez à votre vie, et notamment à votre… femme
, son regard se posa sur Julanr, vous devriez les reposer sur le sol et vous lavez cent fois les mains à l'eau claire bénite par Solaris, car maintenant que la corruption est sur votre peau, elle est quelque part, bien plus profond en vous…
Dans votre âme.


Elle le fixait toujours, le regard brillant comme deux pièces… et finalement se recula vivement avec un petit ricanement, passant derrière Anwaar.

[Image: 90853.gif]Les pièces sont utilisées pour tout. Les gobelins y voyaient ici et là des reliques, des précieux et… et un peu tout. C'était leur trésor, à eux, et il idolâtrait ces petits bijoux, ce qui était assez paradoxale car ils aimaient plus leur or que leur propre vie. Pourtant, un gobelin, c'est plus froussard que vos petites sœurs.

Elle passait devant les corps décharnés, jetant un regard aux pièces coincées dans les mandibules avec un regard intéressé, murmurant pour elle-même :

[Image: 90853.gif]C'est fou cette culture qu'ils ont pu développer en l'espace de quelques années, tout ce mysticisme… On avait bien eu vent des tribus de gobelins bleus évoluant autour d'un Chaman, mais des gobelins qui agissent en groupe, autour d'un gourou désigné par une puissance supérieure, sans même jeter un seul regard à sa force comme preuve de sa légitimité…

Elle se tapota le menton, d'un air perplexe, en pleine réflexion, et finalement tourna vivement le dos pour revenir vers les stèles, observant silencieusement les gravures.

[Image: 90853.gif]C'est merveilleux. Absolument aberrant, mais merveilleux. Dommage qu'on ne pourra pas les ramener à Babylios. Pour une fois qu'un gobelin fait preuve d'un certain sens artistique…

De nouveau un rire insolent passa sur ses lèvres, alors qu'elle jetait un œil à l'autel derrière elle, se tapotant de nouveau le menton, en pleine réflexion…

[Image: 90853.gif]Où est ce que va être ce foutu trésor…

C'est dire que du garde-manger, elle n'avait pas eu le loisir de voir par où les gobelins cachaient leur or.
Il devait sûrement y avoir un moyen...
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"Mais si, Dame Israa, nous pouvons les ramener à Babylios !" s'exclama alors Yaghi Siyan. Un grand sourire sur le visage, il tira de sa besace un rouleau de papyrus ainsi qu'une outre d'eau. Puis, ayant imbibé la feuille, d'un grand geste théâtral il la plaqua en plein milieu d'une des stèles, dans un claquement retentissant.
"Voilà, il n'y a plus qu'à attendre que cela sèche. Ainsi, nous récupèrerons le papyrus et y retrouverons l'image inversée et très précise de chacune de ces gravures." Puis, prenant un air docte, le jeune Siyan ajouta : "C'est la technique de l'estampage, que nos ancêtres ont inventée au temps où ils exploraient encore les ruines du Kistarian. C'est de la sorte que s'est constituée la collection épigraphique de la Bibliothèque, or il n'y en a pas de meilleure ni de plus riche au monde, notamment concernant les peuples anciens ou barbares. Je suis sûr que ces gravures gobelines seront parmi les joyaux de notre collection ! Et puis..." poursuivit-il sur le même ton assourdi que la môme de Malik, "...peut-être nous révéleront-elles le secret de la transmutation de ce Midas Menelos." Cela faisait en effet trop longtemps que l'alchimie se reposait sur les lauriers de sa plus grande réussite : savoir changer l'or en plomb.
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Depuis qu'ils avaient abattu le roi Tol'Akkar, Julanr ne bougeait pour ainsi dire plus le petit doigt pour résoudre le problème des derniers gobelins. Non, elle avait plutôt sorti un carnet, de l'encre et une plume, et s'était assise sur le sol de la caverne. A un endroit où il n'y avait pas de sang, évidemment. Du moins, pas de sang encore liquide...
Les autres n'avaient pas besoin d'elle pour se débarrasser du reste des habitants des lieux. Elle aurait même dit que certains prenaient du plaisir à cette tâche, alors elle n'allait pas leur en priver. De toute façon, elle n'avait plus de flèches habituelles.

Que faisait-elle ? Elle essayait de ne pas penser aux horreurs autour d'elle. Faire abstention de tous les cadavres dépecés, mutilés et autres n'était pas une mince affaire. Elle préférait donc se concentrer sur la façon dont ces gobelins vivait, du peu qu'elle avait pu en voir. Cela changeait des autres "communautés" de gobelins qu'elle avait pu voir depuis des années. Rien que par leur chef, ils étaient très différents. Est-ce que c'était réellement un gobelin, l'immense chose informe qui gisait plus loin ?

Mais elle savait. Ils savaient tous. C'était ce lieu qui les avaient changé, et...
Alors qu'elle semblait repartir dans de sombres pensées, elle entendit une voix inconnue qui parlait. Une voix de femme. Hors, la seule femme présente à part elle était... Malak'a - oui, Chao ne compte pas, c'est une gamine - et ce n'était pas sa voix.
Comme elle n'avait pas suivi les derniers évènements, elle releva la tête pour découvrir Israa. Après quelques instants, elle fronça les sourcils. Cette jeune femme était bien loin de celle décrite par son père, et pourtant... Elle se redressa et rangea son carnet et le reste, écoutant du même coup la discussion entre son mari et l'assassin. Puis elle se rapprocha un peu.

L'or... Rendait les gens fous. Julanr blêmit et tourna les yeux vers Anwaar. Il en avait ramassé. Il en fallait bien peu pour inquiéter une femme lorsqu'il s'agissait de sa famille.
Alors qu'elle faisait les quelques pas qui la séparaient de lui, pour lui dire de jeter ces pièces, l'autre s'approcha bien trop près de lui à son goût, et elle se stoppa net en fronçant les sourcils.
Elle la détestait pour ce qu'elle venait de dire. Et elle n'avait aucune envie de reconnaître qu'il pouvait avoir la corruption en lui. N'écoutant Israa plus qu'à moitié, elle glissa son bras autour de celui de son mari et parla d'un air neutre en soupirant, ne préférant pas laisser voir son inquiétude.

"Chéri, on ne sait jamais, repose ces pièces au sol..."

Elle n'avait de toute façon aucun doute sur le fait qu'il le ferait, mais cela la soulageait sans doute un peu de le dire...
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Miraak sourit en entendant parler Israa. Ce n'était pas ses paroles mais son ton qui l'amusait... Quelque que soit le vécu, on reconnaissait les femmes de sang noble dès qu'elles ouvraient la bouche. Et le plus souvent avant.
Toutefois les Hélions issus de la noblesses embrassaient rarement une carrière militaire, et moins encore une carrière "d'agent secret" pour employer un terme non péjoratif. Cette femme avait du mérite. Il avait dû la croiser autrefois, lors de ses propres entrainements militaires à l'adolescence. Elle n'avait que quelques années de moins que lui et avait probablement été formée depuis la plus tendre enfance. Miraak n'avait pas de souvenir d'elle, mais il est vrai qu'il s'interessait d'avantage aux filles plus... Frivoles... A l'époque.
Peut importe. Il se dirigea vers la conversation.

- Bon, et bien c'est simple. Commencez par jeter toutes les pièces de Minos que vous avez ramassés immédiatement.

Il hésita un instant, se souvenant qu'on lui avait parfois reproché sa tendance à diriger ceux qui n'étaient pas sous ses ordres.

- Hum... C'est un ordre pour les membres de l'Ordre de Solaris tout du moins. Et il faut se dépêcher de trouver ce fameux trésor qui a justifié la perte de toute une escouade de Hélions. Plus vite nous serons de retour au temple de Solaris pour recevoir la bénédiction des prêtres, mieux ce sera !
Dame Israa, je vous demanderai de rester derrière nous lorsque nous entrerons dans cette salle du trésor, si nous la trouvons. Je ne met pas en doute vos compétences martiales, votre survie ici pendant des semaines les prouve d'avantage que tout discours, mais nous avons reçus ordre de vous ramener à la surface en aussi bonne forme que possible. Il en va de notre honneur de ne pas prendre le moindre risque maintenant que nous vous avons trouvée, je suis sûr que vous le comprenez.


Miraak se retourna soudain. Un bruit dans le coin de la salle... Encore un gobelin en vie ! Il chargea dans sa direction, il ne fallait pas laisser un seul de ces "gobelins mutants" en vie !
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On écoute cette jeune greluche qui détaille l'histoire d'un hélion qui veut devenir Cheik'h à la place du Cheik'h ou de celle d'un avare - Midas - qui ne jure que par l'or.
Mais on ne m'écoute pas quand je discours sur l'alchimie !


Vexée, Malak'a se tut quelques instants. Puis elle se remémora sur les paroles de la pimbêche. L'attrait pour l'or de Minos était une source de convoitise tellement puissante qu'elle incitait les possesseurs à tuer pour garder leur trésor. Donc pour une population donnée, à raison de cinq pièces, et en supposant qu'une personne ne les possède pas toutes, avec une équation mêlant la vitesse de propagation de la malédiction, la réceptivité des individus, la croissance de la population, l'organisation hiérarchique, et les capacités physiques des possesseurs de l'or de Minos, on peut réduire le nombre d'individus des trois quarts en environ un an. Après, cela devient plus difficile, des données comme l'isolement, et l'instinct de survie entre en jeu.
Le ratio reste plutôt bon.

Et si on envoyait l'or à nos ennemis en guise de cadeau de paix. Si les conditions sont favorables, ils pourraient s'entre-déchirer ?

Encore une fois, ses paroles n'eurent aucun échos. Miraak préférait faire des avances à la fille du conseiller prétextant une protection rapprochée et ne lésinant pas sur les compliments. Était-il attiré par son physique ou sa position sociale ? Intéressante cette réaction chimique due aux phéromones dégagées par Israa. Voyons si Anwaar peut succomber à son charme. Ce lieu hostile est propice au rapprochement, donc à ce genre de comportement. D'ailleurs, il suffirait d'une concoction chimique accentuant les charmes de la fille. Mais laissons Viraj en dehors de cette expérience. C'est un bon gars à ne pas perdre, surtout si les hommes s'entre-tuent pour la belle... Est-ce une analogie à l'or de Minos ?

Enfin, un premier phénomène à étudier dans mon futur laboratoire ! pensa-t-elle.

En attendant, fallait trouver le moyen de prolonger la visite de la grotte, pour l'expérience.

Les gobelins suivaient le gorou - sûrement Jaffar - et le vénéraient donc tous les objets volés ont du être déposés devant une sorte d'autel à la gloire de leur maître....

L'alchimiste observa l'assassin aux mèches rebelles envoûtantes remuer du derrière entre les stèles. Elle sourit en apercevant les regards en coin des hommes. L'expérience se révélait fort intéressante, mais Junlar pendue au bras de son mari risquait de la compromettre. Au moins Chao était trop jeune.

Peut-être qu'une stèle est à l'effigie de leur maître, ou indique un sentiment de vénération. Les gobelins n'iraient fouiller au pied de celle-ci de peur de représailles. Une cachette évidente donc. On devrait même trouver des offrandes au pied.

Cela forcerait les hommes et Israa à fouiller les environs. Malak'a sourit : elle allait pouvoir consigner par écrit son expérience. Encore qu'il faudrait la potion chimique augmentant la dose de phéromones du lieu...
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"Oh punaise de punaise, ça bureule ! C'est trop ssaud ! Ça bureule foutre à cendres !"

En effet, Chao Hu avait les mains roussies par les coups qu'elle venait de porter sur le roi corrompu. Elle avait été ravie de le voir tomber enfin, désespérée des douleurs qu'elle subissait en le frappant.
Cela faisait plusieurs heures qu'elle discutait avec l'assassin, et tout ce qui en était ressorti, c'est qu'il avait non pas suivi de sa propre initiative, mais avait été lié à son maitre par un contrat. Quel genre de contrat, elle ne le savait pas. Il avait peut être vendu son âme au diable en faisant cela, mais il semblait heureux.
C'est avec un soupçon de regret que la petite vit l'assassin périr au loin, après lui avoir glissé un cadeau.
Cadeau qu'elle avait proposé à Israa, sans réponse de la part de l'impétueuse.
Elle avait par conséquent décidé de le garder en souvenir, on ne savait jamais. Ça pourrait peut être servir , un jour.

L'hélionne décida de s'amuser avec ses mains qui la torturaient sans cesse. Elle gambada donc en faisant semblant d'être un mage pyromane, pour enfin s'arrêter près d'une statue étrange.

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"Dis moi tout, petite statue. T'as pas l'air en forme. Z'ai vu des statues avec une mine moins grisatre, hihihi. Bon alors, tu parles la statue ? Dis moi tout, tu sais où il est l'or que la garce pas rigloglote elle ssersse ? PARLE !"

Soigneusement, elle appliqua ses mains brulantes sur la pierre froide et espéra la voir s'animer. Finalement, c'est en faisant les choses les plus absurdes qu'on trouve des solutions. Y'en a bien qui découvrent des passages secrets en poussant un livre dans une bibliothèque...

Au fond d'elle, elle revoyait le visage de Tol'Akkar qui l'observait en trépassant, ce sourire mauvais. Elle sentait en elle que la présence du roi corrompu était resté, qu'il avait pris une petite place dans son être pour s'y terrer à perpétuité.
Elle se massa délicatement le ventre et parla dans sa tête.

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"Tol' ? T'es là ? Ze sais que t'as pas disparu... Steplait... Repond moi... Z'ai besoin de toi. Et toi, t'as besoin de moi, si tu veux que mon corps il grandisse et il fasse un bon hôte... Dis moi... Israa la grognasse, eh ben elle fait trop rien que de ssersser un terrezor, un truc qui brille et tout. Tu sais pas où ze peux le trouver ? Si oui, dis le moi, et ze piquerai un crâne dans la caverne qui pue pour que tu puisse l'avoir près de toi en souvenir !"
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Apres s'etre remis des brulures infligées par le roi déchu, Damimuse découvrit l'or ornant les murs et entreprit de ramasser quelques feuilles d'or

Touche pas a cet or, tu vas tous nous tuer, t'as pas compris que l'or est maudit ? intervint Radoc

La barbe.
On vient dans cette grotte sauver une gamine insolente au possible, on subit de lourdes pertes et on peut meme pas ramener un peu d'or.
La barbe.

Où est ce que va être ce foutu trésor…
marmonna Israa

Il y avait bel et bien un trésor dans cette foutu grotte, mais où ?

Hey, Israa pisse-presque-debout, dis tu te rappellerai pas d'une disposition particuliere de la piece quand tu es arrivée ici ? Du genre des gobelins plus ou moins regroupés autour d'un endroit, d'une stele ou statue glauque ?

Il va falloir fouiller cet endroit au risque d'egratigner mes belles mains si precieuses au tir...
La barbe.
C'est vraiment un endroit chiant, on se fait cramer, limite insulter par la gamine qu'on vient sauver et finalement on doit chercher un hypothétique trésor. Mais quand il faut, il faut. Personne n'est décidé a rentrer a Babylios donc autant tuer le temps.

Aidez moi a examiner les steles, les statues et l'autel, ptet qu'on peut les deplacer pour voir s'il y a pas un passage ou une cachette en dessous

Pourvu que la gamine ne s'approche pas, même si elle peut etre drole, je ne supporte plus de l'entendre brailler et gesticuler sans cesse, et encore moins lorsque je suis blessé et épuisé.

Allez, voyons voir ce que nous cachent ces horreurs
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" Bon sang, mais c'est bien sur !"

Chao Hu venait d'être frappée par une idée qui avait illuminé ses réflexions. Un de ces coups de foudre qui s'abat sur votre cerveau sans l'endommager, à l'image de la pomme de Newton, du bain d'Archimède, de la Lune de Galilée. Elle était venue, radieuse comme un soleil éblouissant, inébranlable comme une armée de spartiates devant l'adversité. L'idée était venue en elle comme la semence d'un père près à donner naissance à une descendance. Si la statue ne lui avait pas répondu et que Tol'Akar n'avait fait que ricaner d'un rire gras et mauvais, elle n'en avait que faire, elle savait, elle était persuadée que la réponse était là.
La jeune assassin courut. Les secondes de sa courses ne s'écoulèrent pas plus réellement que dans un rêve, chaque centimètre semblait être une distance inimaginable, les jambes étaient lourdes. Et pourtant, pourtant, elle avait l'impression de glisser dans un couloir, au delà de l'aspect circulaire de la salle. Son souffle était maladroit, son coeur cognait comme un tambour arythmique, tel le galop d'un cheval à trois pattes, un souffle systolique perturbant la symétrie habituelle des battements.
Poum...
Poupoum...
Poupoum...
Poum..
Poum...
Poupoum...
Poum...

Sa vision n'était pas différente de celle que l'on pouvait trouver dans une photographie, ignorant les détails inintéressants pour se focaliser sur un point de fixation inné, une seule cible. Devant elle, il n'y avait que l'autel, flambant de mille couleurs, qui semblait l'appeler comme la prophétie sur l'élu. Chaque pas était un pas vers la découverte, avec comme objectif les seuls aspérités brillantes que la petite pouvait percevoir.
Sans s'arrêter de courir, elle se pencha, sa main raflant le sol pour attraper quelques points jaunes qui se présentaient sur son chemin. Ignorant la rugosité qui raflait sa main en l'écorchant adroitement, la fillette avait l'impression de glisser sur de la soie, obnubilée par la vérification de sa certitude. Elle ramassa les quatre points jaunes susnommés qui, comme vous vous en doutez, n'étaient autre que quatre pièces de Minos. L'or maudit ne l'effrayant pas plus qu'une fourmi esseulée dans les sables mouvants du désert, la gamine n'avait eu aucune hésitation à s'en emparer, à la saisir comme dans un larcin à la tire.
En arrivant enfin près de l'autel en frôlant Israa, mais en l'ignorant totalement. Elle hurla, pesant chaque mot comme si tous avait de l'importance.

"Tu, ne, seras, plus, zamais, maudite !"

Elle parlait à la grotte, et la grotte lui répondit, à sa manière. L'écho parsema la salle, résonnant avec sincérité presque de partout. Elle pensait avoir la réponse. Un culte, forcément, à ses yeux, ça ne pouvait être que le seul endroit où trouver la réponse. Elle s'allongea sur le sol, la tête posée contre les cailloux. Elle susurra cette fois, calmement.

"Ze t'entends ma belle... Ze t'écoute... Ze suis là...
Ecoute moi aussi... Laisse nous venir en toi... Tu es auzourd'hui en paix, tu seras pure à nouveau, comme la mère qui enzendre sa prozéniture. Et si le sang recouvre ta cousse, c'est n'est qu'une rivière qui guide le navire qui transporte les vivres de ta survie... Sois mère, sois belle, sois pure... Nous sommes là pour te sauver... Oui..."

Une fois sa bénédiction, un tant soit peu étrange, effectuée, l'hélionne se releva. Le dos bien droit, le regard fixe, le front plissé, la détermination dans l'âme et la volonté dans le cœur. Elle ne pouvait pas être arrêtée. Plus rien ne pouvait venir s'interposer entre elle et sa soif de découverte.

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Dans une observation minutieuse, la jeune Pinheht examina tous les recoins de l'autel, notant dans son infaillible mémoire chaque petit détail, chaque aspérité, chaque dénivelé, chaque ornement, chaque trace, chaque détail qui pouvait s'offrir à son regard. Et plus loin encore.
Elle fit de même avec les stèles, ignorant les remontrances de la noble à l'égard d'Anwaar qui avaient résonné pas longtemps auparavant. Elle ne voulait rien oublier, rien.

A nouveau, elle s'adressa à l'autel, pleine de sincérité.

"Ze sais que tu nous casses quelquessoze... Que sous toi se trouve la solution de notre problème... Laisse nous passer... Est-ce l'or que tu veux récupérer ? Cet or maudit qui a corrompu tant de pauvres âmes éperdues ? Es tu en réalité un coffre ? Un passaze vers une autre salle ? Ze ne sais pas ta nature réelle, mais en tout cas, tu n'es pas le moine que l'habit semble définir...
Tu es notre Sesame, et tu t'ouvriras."


Pendant qu'elle parlait, elle faisait jongler entre ses doigts les pièces, qui tournaient, se retournaient, virevoltaient, roulaient, sans jamais tomber. Comme animée par une force vitale entre les doigts de l'enfant.
Son souffle était maintenant calme, serein.
Si la solution n'était pas là, Solaris seul savait où elle était.
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Anwaar médita longuement les révélations d'Israa et tenta d'ignorer tant bien que mal l'agitation qui régnait dans la caverne. Il ne devait pas inquiéter Julanr, aussi lâcha-t-il l'or maudit qui cliqueta en tombant sur le sol. Le groupe s'était divisé entre les chercheurs d'or frénétiques qui fouillaient l'immonde lieu de culte des gobelins, pendant que les plus prosaïques entassaient dans un coin ce qui pourrait servir.
Anwaar décida qu'il était très mécontent. Le Conseiller n'avait pas été entièrement honnête avec eux en les envoyant chercher sa fille sans leur révéler le but véritable de sa mission. Et Israa devait mentir comme un arracheur de dents. On les avait pris pour des grosses dindes et cela ne lui plaisait pas du tout. Rien ne lui plaisait dans ce lieu.

Il prit le temps d'adresser une prière à Solaris et Edra pour tous ces hélions tombés au combat, qui devraient reposer dans cet endroit maudit. Le temps de prière affermi une résolution qu'il, que l'Ordre, avait pris depuis longtemps. Cet endroit devait disparaitre, quel que soit l'avis des fous. Tol'Akkar serait sa dernière victime.
Indifférent à la petite assassine qui s'acharnait sur l'aberration qui servait d'autel aux Gobelins, le mage s'adressa directement à la représentante de la Main Noire.

« J'ai un service à vous demander « Israa », à travers-vous à la Main Noire.
_ Quel genre de service ?
répliqua-t-elle, un petit sourire en coin… si ça l'amusait. Anwaar sourit à son tour. Ca ne coutait pas grand-chose
_ Quand nous en aurons fini ici, une fois la troupe partie, j'aimerai avoir l'assurance que la Main Noire se chargera de fermer définitivement ce lieu et l'Or Maudit avec. Faites effondrer l'endroit et murer le passage. Que Midas garde son trésor corrompu… Voyez ça, comme … une petite faveur que vous demande l'Ordre de Solaris, pour le bien de Babylios. Et vous aider à ramener … qu'est-ce qu'on cherche au juste ? »

Il n'aimait pas spécialement s'en remettre à des assassins, mais Miraak avait dit que la Main Noire était fiable jusqu'à un certain point. Ils verraient bien, ils n'avaient guère le choix.
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"Oh, merci, c'est zentil ça !"

Chao Hu observa Viraj avec des étoiles dans les yeux, elle avait maintenant les 8 pièces d'or maudit de Minos dans les mains, et elle savait que la solution était là. Pendant qu'elle parlait à l'autel, qu'elle observait tout au tout et pour tout une bonne demi douzaine de fois, elle râla.

"Bon sang, c'est qu'ces massins là, ça va finir par me bouffer le cerval, z'en ai le ssignon qui s'rebiffe !"

Observant minutieusement le trésor indésirable, maintenant au complet sur elle, elle observa autour d'elle en prenant conscience du monde qui l'entourait. On la voyait encore comme une enfant, mais avec un regard plus triste, comme si elle allait mourir. Elle sourit alentour, puis fixa Israa.
L'or scintillait au reflet des torches entre ses doigts fin.
Elle posa ses paumes à plat sur l'autel, au son cliquetant des piécettes circulaires qui firent tinter leur viscères en rencontrant la surface pierreuse de l'autel. Elle s'adressa à la noble.

"Ça sert à rien de rester plantée là comme un coq au milieu de la basse cour, ssérie ! Il faut se bouzer un peu les mandibules si on veut pas finir par revenir beurre douilles, euh... Bridou ? Non... Bredouilles !
Voilà, alors maintenant, on se concentre, et...
Euh...
Ze sais !"


Elle jeta un regard en arrière, vers Danimuse. Elle sourit en voyant sa mine exaspérée, son air taciturne. Elle l'aimait bien, et l'énerver était simple, facile, et distrayant. “Autel ouvre toi” disait-il. Aussi voulut-elle trouver plus original.
Le sang continuait de s'échapper de ses plaies, goutant le long de ses membres, de ses bras, pour glisser délicatement sur le froid édifice qu'elle essayait de faire réagir.
Clamant avec passion, comme un dicton prophétique, elle déclama.

"Toi qui brille de tant de merveilles, Autel,
Ouvre donc tes entrailles vénales,
Et laisse entrer l'or qui vers toi cavale,
Car je suis ton nouveau maitre devant l'éternel."

Chao Hu releva à nouveau les yeux vers Israa, en se demandant si on allait encore la traiter comme une gamine, comme une indésirable, un rejeton mal éduqué qu'il fallait dresser à grands coups de fouet. Elle espérait tant pouvoir trouver la solution. Non pas pour la gloire, non pas pour le panache, mais simplement pour qu'arrêtent de se poser sur elle ces regards désapprobateurs qui la condamnaient à mille tourments pour mille pêchés, alors qu'elle avait depuis longtemps pris le chemin de la rédemption.

Il fallait récupérer ce qui était recherché, maintenant, car pour l'assassine aux petites mains, c'était l'occasion de devenir enfin autre chose qu'un nuisible en décadence.
Si la force est le berceau du progrès, la volonté était l'oreiller du monde.
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