(anim #1) Aux portes de Jada, ils sont revenus.
#91
L'Hélion regarda longuement le sol en écoutant la sentence de la Sage.
Il récupéra ses armes, qu'il rangea dans ses manches.

Alors il s'approcha de la Sage, souleva son masque et dit d'une voix calme et posée, qu'elle seule devait entendre, la regardant droit dans les yeux :

"Sage,

J'ai peut-être manqué de sagesse moi-même en ouvrant mes pensées, ce qui est assez rare.
Sachez qu'à aucun moment je n'ai voulu vous manquer de respect, aussi si je vous ai offensée, je m'en excuse.
Et comme vous le pouvez constater, je n'ai pas pris part au vote.

Cependant, j'espère ne jamais devoir reparler de ce sujet d'ici quelques saisons.
Votre vie est vouée aux vôtres tout comme la mienne, et certains sont de nos deux familles.
Vous comprendrez que je m'enquière de leur avenir, même si je respecte votre décision.

Pour finir, sachez que je ne plie pas le genou devant le Cheik, même si la discipline est encore plus poussée au Conclave que dans les troupes Hélionnes.

Enfin, sachez que les Ombres vous remercient de vos cadeaux magnifiques, nous ne l'oublierons pas quand viendra le temps de vous rendre la pareille."

Il remit son masque en place, et le poing sur le coeur, se retira sans un mot en se courbant légèrement.
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#92
La Sage resta stoïque, observant le grabuge doux qui se faisait autour des récompenses. Le repas du soir allait bien sonner, les hommes et les femmes allaient s'asseoir autour d'une même table, fêter les uns et les autres les morts mais également la vie, et surtout, la paix. Bientôt la fatigue les frapperait, comme la mort avait frappé les gnolls.
La Sage vit une rousse arrivée, hélionne sans aucun doute. L'odeur du désert était toujours saisissante, mais surtout, le teint de sa peau ne donnait pas à se tromper. Il n'y avait que le désert pour tanner autant la peau. A Jada, la lumière ne perçait pas assez les arbres pour brûler la peau, juste assez pour donner à la forêt un côté si mystérieux et mystique que beaucoup d'hommes se pensèrent fous à s'y perdre.

Mon compagnon vous en a déjà parlé, voici le sceptre d'or que portait l'alpha blanche en main. Elle s'en servait comme d'une arme ce qui me laisse croire qu'elle ne connaissait pas son utilité et l'aurait peut-être trouvé par hasard. Ces écritures me sont inconnues même si familières. Pour en comprendre leur signification, il faudrait retourner auprès de mon peuple et soumettre la question aux plus savants.

Alba tendit la main, d'un air curieux, et attrapa le sceptre. Maintenant qu'elle le tenait, elle jeta un regard aux inscriptions gravées dans le métal qui ressemblait à de l'or à ne pas s'y tromper, mais en était-ce seulement ? Elle passa un ongle sur les gravures, en silence.

Je vous demande la permission de l'emmener en Babylios pour étude. Nous vous ferons parvenir, Hellryn et moi, les résultats que nous révélerons les analyses par missive. S'il s'avérait que cet objet a une importance cruciale pour mon peuple, je laisserais les plus hautes autorités parler de son devenir avec vous. Cette requête vous semble-t-elle envisageable ?

[Image: 90785.gif]Je comprends… Oui. Mais…

La Dame de Korri reposa son regard perçant sur la jeune femme, avec un petit sourire amusé. Certes elle ne comprenait pas un traite mot de ce qui était marqué, bien qu'elle avait déjà trouvé quelques uns de ces symboles dans l'abri qui leur servait de Temple, mais elle savait une chose pour sûr : cette chose n'était pas un sceptre.
Elle prit la boule à son extrémité, et força dessus. Elle eut du mal, si bien que le Sage à côté d'elle se demanda si elle n'allait pas bientôt briser le pauvre objet. L'acharnement eut raison de la chose. Après un petit « pop », la boule était dans ses mains et dévoilait alors un sceptre creux et à l'intérieur, un parchemin finement roulé.
La Sage donna la boule d'or à l'hélionne et tira en douceur le papier hors du tube d'acier couleur or. Là, il y avait un texte court, bref, mais toujours dans ce langage étrange. Elle y jeta un regard, leva les yeux vers le Doyen des hommes bêtes, mais ce dernier secoua la tête significativement. Ce n'était pas leur langue, mais ce n'était pas non plus celles des hélions…

[Image: 90785.gif]C'est un parchemin. Il doit être vieux. Très vieux… Mais j'ignore ce qui est écrit. J'ignore également pourquoi un gnoll s'est pris d'affection pour une « babiole ». Ils ne sont pas très matérialistes en temps normal. Ils ont dû dégoter ça dans la grotte j'imagine… Enfin bon. Vous pouvez l'emmener avec vous, et je serais heureuse d'en avoir des nouvelles une fois que vous l'aurez traduit. Vous n'aurez qu'à aller à la Bibliothèque à Babylios. J'y connais Goran de Medès et Jihane de Salamine. Ceux sont de grands esprits. Ils connaissent à eux deux bien des langues mortes et vivantes. Peut-être qu'ils sauront si ce… papier, veut dire quelque chose.

La Sage remit dans l'étui le parchemin et le redonna à la rousse avec un air sympathique. Elle ne s'attendait pas à la découverte de siècle, et puis, pour un bout de papier, elle n'allait pas forcer quiconque à quoi que ce soit.

Là, son confrère du Conclave arriva. Celui-là même qui avait osé prendre la parole durant l'Assemblée. Elle posa sur lui un regard sans animosité, et hocha doucement de la tête, d'un air profondément respectueux.

[Image: 90785.gif]Vous savez, Ombre ou non, la lumière finit toujours par percer le ciel, même dans les nuits les plus profondes, Hanish. Faites attention à ce que votre audace ne vous coûte pas un jour un genou… Pour ce qui est du sort des gnolls, cela ne regarde que le peuple des hommes bêtes car c'est à eux qu'ils causeront, ou non, des problèmes, et seulement à eux. Nous ne faisons pas toujours les bons choix il est vrai, comme tous les hommes, mais nous assumerons le moment venu nos erreurs passés.

Elle eut un sourire plus doux :

[Image: 90785.gif]Faites bon voyage cependant. Mon Œil vous tient sous sa protection tout pendant que vous serez à l'abri dans Korri.

Elle la saluait enfin, le laissant partir sans un mot de plus.
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