(anim #1) Aux portes de Jada, ils sont revenus.
#1
Le silence dans la forêt n'indiquait jamais de rien de bon, Tyrgal le Seigneur de Guerre le savait.
Il avait alors rejoint les Tribunes des Décisions où, à l'heure avancée de la nuit, il n'y avait jamais personne.

Ce soir-là pourtant, elle était là. Alba, dite la Flèchelune, observait d'un œil morne et triste le cadavre étalé à ses pieds. Les restes du malheureux ne pouvaient pas même servir à rappeler qui il avait été tant sa face et son corps avaient été rongé par divers animaux. Demain on l'enterrerait, comme le mort de la veille, et celui de l'avant-veille. Comme on ne faisait que ça depuis quelques jours à Jada.
Si la mort n'était pas une fin en soi, c'était aux yeux d'Alba, dans le cas de meurtres aussi grossiers que ceux là, une aberration qui devait être punie. Sévèrement punie.

Oui.
Mais de quelle façon ? Contre qui ?

[Image: UqJBjQI.gif]Tu attends trop longtemps pour te prononcer. Tu es Sage et tu sais que la peur remplit les cœurs de férocité, mais plus tu attends, plus le Mal gagne du terrain… Plus le Mal gagne du terrain… plus les pleurs des mères rendent amère la Terre de Korri.


La Sage ne répondit pas.

Tyrgal avait un caractère fort et sombre à la fois, malgré la blancheur de ses cheveux et de sa couronne d'épines. Elle jeta un regard au Totem de Cerf Blanc, puis un nouveau, plus maternel peut être, sur le cadavre.

[Image: 90785.gif]Les éclaireurs l'ont annoncé, ils sont revenus. En nombre. Ils sont au Nord de Jada, entre les traces de sang et les cadavres… Je ne peux rien faire Tyrgal. Je ne peux quitter la forêt, ou abandonner Jada… Pas même pour sauver mon peuple, car ce serait le condamner que d'abandonner le nid.

Elle lui jeta un regard plus perçant, de ses iris noirs comme le jais.

[Image: 90785.gif]J'attendrais ici que des hommes et des femmes se présentent. Ceux dont le chagrin ou la colère feront d'eux des soldats, et dont les armes suffiront à réprimer les bains de sang qui maculent notre forêt. Ils font des orphelins et des veuves, alors nous laverons l'affront par leur sang, car le sang appelle le sang, et que jamais on a vu de lavandière lavait son désarroi avec des larmes.

Le Seigneur de Guerre eut un sourire et se recula d'un pas, pour laisser la Dame Blanche détourner le regard, le lançant à une horizon immobile et silencieuse.

[Image: UqJBjQI.gif]Ta parole est entendue, et sera entendue, Alba…



Tyrgal Couronne d'épines disparut ainsi en silence, laissant derrière lui Alba Flèchelune.
Répondre
#2
Selina rentrait de nouveau à Jada. Cela faisait quelques fois qu'elle venait en ville dernièrement, de manière beaucoup trop rapprochée à son goût.
La guérisseuse n'aimait pas la ville. Sans être pour autant asociale ou détester la foule, elle n'appréciait guère tout ce monde qui se marchait dessus autour de ruines anciennes ou dans des tentes enfumées. Elle préférait les grands espaces, loin de la civilisation, là où le cycle de la vie prévu par Estalia pouvait s'exprimer dans toute sa splendeur sauvage.

Elle était déjà venue en ville dernièrement, pour acheter de nouveaux rouleaux contenant des préceptes de sa déesse et des rituels magiques.
Elle était ensuite partie au lieu-dit de la Source des Esprits, accompagnée d'Eldritch et d'autres Hommes-Bêtes, afin de débarrasser l'endroit d'une bête spectrale particulièrement puissante. En tant que guérisseuse, Selina s'était fait un devoir d'assister à la purification des âmes défuntes. Pour elle, qu'une âme tourmentée soit ainsi retenue dans le monde des vivants l'empêchait de continuer son voyage dans le cycle, ce qui était une entorse à la nature-même de la vie telle qu'elle avait été conférée par la bienveillante Estalia.
Mais toute guérisseuse qu'elle fut, la jeune femme fut sauvagement attaquée par la chimère spectrale et un cerf fantomatique qui eurent tôt fait de la mettre en piteux état. Elle avait donc été renvoyée à Jada par ses compagnons, vaincue avant même d'avoir pu incanter une bénédiction pour se protéger elle ou ses pairs.
Toujours convalescente, Selina était sortie de la ville pour aller chercher de quoi se nourrir mais elle trouva une vipère avant d'avoir aperçu le moindre fruit et elle ne du son salut qu'à un étrange homme de haute stature à la longue chevelure blanche. Sur les conseils de cet homme dont elle ignorait l'identité, elle rebroussa donc chemin vers la ville pour faire examiner la blessure que le reptile avait eu le temps de lui faire.

Selina était donc de nouveau aux portes de Jada, pour la troisième fois en moins d'un mois, ce qui était un record personnel pour elle.


La guérisseuse prit donc le chemin de la tente des prêtresses, mais la rumeur qui courait parmi les habitants lui fit d'abord ralentir l'allure, puis s'arrêter complètement. Vivant dans la forêt, à l'écart de la ville, Selina n'était que rarement au courant des rumeurs, et rares étaient celles qui l'intéressait réellement. Mais ce qu'elle entendit la frappa de stupeur.
Il était question de morts anormales, sauvages et en nombre. D'enterrements presque devenus quotidiens.

Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. Quelqu'un tuait des Hommes-Bêtes.
Elle exclu rapidement la possibilité que ce soit une bête sauvage, car Estalia avait conçu tous ses enfants pour qu'ils tuent pour se nourrir. Or, les cadavres n'avaient pas servit de repas, il n'y aurait plus eu grand chose à enterrer dans le cas contraire. Et seul l'Homme attaque ses semblables par plaisir.
Quelqu'un fauchait donc des vies de manière prématurée et sans but, ce que Selina considérait comme un profond blasphème envers Estalia et la vie elle-même.
Changeant de direction, la guérisseuse se dirigea donc vers la Tribune des Décisions où, d'après la rumeur, la Sage Alba Flèchelune attendait la venue de personnes désireuses d'aider à mettre fins à ces morts sanglantes et vaines.

Arrivant en vue de la notable au totem de chouette, Selina s'approcha et adressa à Alba Flèchelune un signe de tête en guise de salut, qu'elle voulait aussi poli que possible.
La bienséance aurait voulu qu'elle lui adresse ses respects, mais l'art et la manière n'avaient que peu de valeur pour elle qui vivait isolée. Pas plus que les paroles, qu'elle trouvait trompeuses et vides de sens.
Un animal ne parle pas, se disait-elle. Un animal ne ment pas. C'est la parole qui engendre les mensonges et la tromperie.
Les paroles ne sont que du vent, qui bruisse entre les feuilles avant de s'en aller au loin. Les actes, seuls, façonnent la vie. Et tel qu'il est préférable d'apporter des soins à un blessés plutôt que d'aimables paroles, il est préférable d'agir plutôt que de parler.
C'est pourquoi elle ne parlait que lorsque c'était une nécessité et que ses actes ne semblaient plus suffire à se faire comprendre.

La jeune femme resta donc en silence face à l'archère, dans une position d'attente, invitant tacitement la Sage Flèchelune à lui expliquer un peu plus la situation ou d'attendre que d'autres ne la rejoigne.
Répondre
#3
Pendant ce temps là, dans les plaines de l'Est...

Les lames ensanglantés étaient essuyées et, une fois leur éclat retrouvée, remises au fourreau. Les flèches non abîmées étaient récupérées. Les cadavres des Gobelins étaient rapidement examinés et démis de leurs maigres possessions jugées utiles pour les vivants. Le combat avait vite tourné en défaveur des gnomes au teint verdâtre. En effet ces derniers s'étaient retrouvés entre deux fronts. Car un groupe d'Hommes-Bêtes étaient arrivés par l'ouest, et une coalition d'Hélions et Hommes-Bêtes par le sud. Ce champ de bataille était donc devenu aussi, le temps d'un combat, un lieu de rencontre amicale entre deux groupes qui ne s'étaient pourtant nullement donnés rendez-vous.

Après quelques politesses échangées, les deux groupes allaient cependant reprendre leur marche dans leur direction respective.

- Ce fut un plaisir que de combattre à vos côtés, en espérant qu'il se reproduise à l'occasion, souhaita Selim, un jeune Hélions aux yeux et cheveux sombres, tout droit venu du sud. Bon courage à vous pour le futur !

- Bonne continuation à vous également ! Puisse Estalia veiller sur votre route !
répondit Erki venu de l'ouest, un Homme-Bête à la bestialité non ostentatoire.

La troupe, à laquelle Selim appartenait, reprit sa progression vers le nord, tandis qu'Erki se retourna vers ses compagnons.

- Hâtons-nous aussi ! Le Troll des Gobelins que nous avons réussi à semer n'est pas loin ! Et sa masse doit peser au moins deux fois le poids de Barouf !

Barouf, mi-homme, mi-bélier, était le plus costaud de cette petite bande de cinq Hommes-Bêtes, dont Erki faisait partie. Il y avait également Pépé, dont l'aspect gélatineux de sa chair pouvait rebuter beaucoup d'étrangers, et pourtant les tentacules qui remplaçaient ses bras avaient des vertus curatives très appréciables. Ralrofull était un corbeau dont la taille et la silhouette humanoïde lui donnait l'air d'un impressionnant magicien. Enfin Vertcoeur, qui fermait régulièrement la marche, possédait des bois de cerf qui annonçaient souvent le trépas aux adversaires de la bande.

Il était désormais question de se rendre à Babylios, la Cité Reine des Sables. Les Hélions qu'ils venaient de croiser leur en avaient bien évidemment fait une description dithyrambique. Mais au moment où la compagnie allait prendre route, Erki immobilisa ses quatre compagnons en un mot.

- Attendez !

Les regards se fixèrent sur l'Homme-Bête qui venait de recevoir un message, et qui était en train de demander des précisions à un petit oiseau qui s'était posé sur l'index tendu de sa main gauche. Quelques murmures stridents plus tard, le petit messager ailé reprit son envol et disparut dans la cime des arbres.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Les rumeurs se concrétisent
, répondit énigmatiquement Erki ! Puis, voyant la curiosité et l'incompréhension envahir les visages, effet qu'il avait provoqué bien volontairement pour captiver l'attention, il ajouta. Nous avions entendu les rumeurs indiquant des disparitions au nord de Jada, dans la forêt de Korri. Il semble que quelque chose de véritablement malsain soit à l'œuvre là-bas. Des cadavres bien amochés y ont été découverts. L'affaire prend donc de l'importance. La sécurité de notre forêt et même de nos cités s'en trouve compromise. Il me semble donc que Babylios peut attendre encore un peu, qu'en pensez-vous ?

Les acquiescements se succédèrent et la compagnie se mit rapidement en route pour rejoindre leur forêt résidentielle. Ils étaient déterminés à participer à l'éradication de ce danger inconnu.
Répondre
#4
Alba Flèchelune réfléchissait encore quand une guérisseuse se planta devant elle, la fixant. Les cheveux blancs jurant avec sa propre tête noire de jais, la Sage s'arrêta soudainement de tourner en rond comme un lion en cage pour fixer à son tour la jeune femme.
Elle se mit à douter, une seconde. Pourquoi est-ce qu'elle la fixait sans un mot ? Elle leva un sourcil, presque étonnée, mais son cœur se rappela de ce que Tyrgal avait pu dire. Que sa parole serait entendue… Bien. Elle imaginait qu'à présent, tout le monde savait dans Korri pour le sang et les morts. Elle ne s'en étonnée pas.

Elle inspira profondément :

[Image: 90785.gif]Tu es là pour les rumeurs ?

Elle eut un sourire amusé, quoi que lasse, en hochant la tête. Pour quoi d'autre pouvait-elle être ici ? Alba jeta un regard au Nord Ouest de la Cité de Jada, d'un regard maternel et inquiet.

[Image: 90785.gif]Le vent siffle loin et emporte les douleurs. Bien... Il faut que tout le monde sache…

C'était pourtant inespéré, encore que le mot laissait à désirer. Il n'y avait jamais eu l'espoir de les revoir dans Korri ; à l'inverse même, Alba Flèchelune aurait aimé ne jamais les revoir. Elle n'avait pas peur. Elle les détestait simplement, car ils étaient les ennemis naturels des hommes bêtes. Une tâche indélébile dans leur histoire, à tous.
Elle allait parler quand Tyrgal arriva à son tour. La Sage le salua à son tour.

[Image: 90785.gif]Tu ne devais pas être à l'orée Tyrgal ?



[Image: UqJBjQI.gif]A quoi bon, Alba ? Nous savons déjà qui ils sont, et ce qu'ils font. Ils n'ont pas l'air de se diriger dans Jada. A l'inverse, ils restent tapis entre les deux lacs du nord-ouest…

La voix était rauque, profonde.
Alba inspira profondément, puis finalement reposa son regard de jais sur la guérisseuse que Tyrgal eut reconnu :

[Image: 90785.gif]Quand les premiers hommes bêtes sont arrivés dans Korri, l'accueil a été douloureux car les ruines abritaient déjà des occupants. Les fameux… gnolls. Nous les avons chassé dans des guerres pleines de rage et sans aucune pitié, ni de leur côté, ni du nôtre. Les gnolls sont des créatures stupides mais fortes, si stupides qu'elles frappent jusqu'à que la mort ne les emporte. Il n'y a jamais eu de compromis entre nos deux peuples, et nous les avons toujours écrasé… Mais leur meute est redoutable. Plus ils sont nombreux, plus les dégâts sont importants. Les gnolls ne s'arrêtent devant aucune babiole qui n'a de la valeur, et ne s'intéresse qu'à des formes rudimentaires. Un gourdin pour la plus part d'entre eux. C'est avec ca qu'ils ont enfoncé les trois visages des trois derniers malheureux, si bien qu'on ne saurait dire à quoi ils ressemblaient avant.
Leur haine est sans limite. Ils nous haïssent plus que tout au monde, et cela tombe bien, car c'est réciproque.


Un instant, la Sage s'arrêta. Son regard se fit plus dur comme elle reposait son œil sur Tyrgal le blanc :

[Image: 90785.gif]Nous sommes à l'avènement d'une nouvelle guerre contre les gnolls. Nous avions cru les avoir entièrement décimé durant la dernière guerre, il y a cinq ans, mais encore et encore, ils reviennent, épisodiquement…

L'air de la Sage était contrit, furieux. Une colère sourde mais noire comme la mélancolie prenait son âme. Le Seigneur de Guerre posa une main, forte et assurée, sur l'épaule d'Alba, sans pour autant faire preuve d'une grande tendresse.

[Image: UqJBjQI.gif]Attendons encore un peu Alba. Le vent porte les mots ; bientôt nous serons beaucoup, et les gnolls ne survivront pas à l'assaut que nous donnerons.
Je guiderais les hommes bêtes jusqu'au terrier. Là, nous laverons le sang dans le sang.


Alors que la Sage était souvent transporté par ses propres propos, Tyrgal semblait inexpressif, austère.

[Image: UqJBjQI.gif]Maintenant, il suffit d'attendre que les volontaires arrivent.
Et nous partirons.


Alba soupira lourdement.

[Image: 90785.gif]Espérons qu'il ne sera pas trop tard…
Répondre
#5
Selina hocha pensivement la tête, signe qu'elle avait bien compris l'histoire d'Alba.

Il s'agissait donc de gnolls... La guérisseuse n'avait jamais vraiment compris leur agressivité à l'égard des Hommes-Bêtes. Après tout, les gnolls étaient une race d'hybrides du genre hommes-hyènes et ils avaient probablement beaucoup en commun avec la guérisseuse et ses semblables. Mais ils s'étaient montrés d'une sauvagerie sans égale et - tout au moins - d'un intérêt fortement limité pour la diplomatie dès l'arrivée des premiers Hommes-Bêtes dans la forêt. S'en étaient suivies des conflits incessantes avec les gnolls pour le droit de vivre dans la forêt de Korri.
La guérisseuse n'aimait pas ces histoires. Elles empestaient le sang. À titre personnel, elle considérait les gnolls comme étant dans leur droit, puisqu'ils habitaient la forêt avant l'arrivée des Hommes-Bêtes. Mais les anciens occupants avaient préférés s'en prendre aux nouveaux arrivants, déclenchant ainsi un bain de sang... et ils revenaient dans le but de raviver les braises de la guerre.

Sa dévotion à Estalia suffit à décider la guérisseuse. Même si elle n'aimait pas la guerre et les combats, elle se devait de participer à l'expédition pour protéger ses semblables et empêcher les gnolls de faire davantage de victimes innocentes.
Selina redressa la tête vers Alba pour lui signaler son désir de participer et fut satisfaite de voir autant de détermination dans les yeux d'Alba que ce qu'elle ressentait elle-même. La Sage ferait bien tout son possible pour empêcher des victimes supplémentaires, et cela la rassurait.

Puisqu'il fallait désormais attendre que d'autres se présentent afin de monter un corps expéditionnaire, la guérisseuse s'assit en tailleur sur le sol là où elle se trouvait.


Elle profita de l'attente pour observer le grand homme à la chevelure blanche qui l'avait sauvée un peu plus tôt. Dans la forêt, elle l'avait pris pour un de ses congénères lambda, mais la Sage Flèchelune venait de le nommer Tyrgal.
Les rumeurs avaient parlé il y a quelques temps de l'élection d'un nouveau Seigneur de Guerre nommé Tyrgal Couronne-d'épines. Il devait sans doute s'agir de lui. Et maintenant qu'elle l'avait en face d'elle, elle comprenait d'où lui venait le nom de "couronne d'épines".
Ce qu'elle ne comprenait pas, en revanche, c'était l'intervention du Seigneur de Guerre - en mission importante, qui plus est - pour la sauver. Elle lui en était reconnaissante, bien sûr, mais le geste l'intriguait. Elle n'était pas loin de Jada et elle aurait pu s'enfuir à tire-d'ailes vers la ville pour échapper au serpent malgré ses blessures, mais l'homme d'armes avait préféré intervenir. Peut-être y avait-il d'autres dangers proches qu'il avait décelé et qui lui avaient échappés ? Ou bien était-il à ce point désireux de protéger les siens qu'il interviendrait même pour ce genre de broutille ? Selina n'en savait rien, et cela l'intriguait au plus haut point.
Répondre
#6
Enkidouce, qui passait par là après avoir fait son linge, écouta de deux oreilles bien longue et bien tendue la claire Alba. Douce l'aurait peut-être décrit dans un autre état, mais certainement pas celui-là. De la rancœur ? pas sûr, il y avait du bouillon en elle, qui bullait et partait en vapeur.

La femme-lapin ne se sentait pas vraiment emballée, mais se surprit à répondre en accord avec les présents, nombreux : non, la vigueur de l'oratrice éclipsait ce détail. En fin de compte elle possiblement pas là par hasard, il fallait du nombre et elle était présente. Que demander de plus comme signe. En plus elle n'avait rien à faire, oui si vous suivez elle avait fait son linge (ligne une), elle se dit qu'une occasion comme ça ce n'était pas tous les jours. Casser du gnoll, ou admirer de loin ses congénères le faire, c'était une occupation honorable, ou presque.

Il fallait admettre que c'est pas là où elle croiserait le plus de lapin, mais elle sentait en elle une pulsion latente de bison. Pas très forte et pas très persistante, mais suffisamment pour se décider à rester. Elle pouvait toujours compter sur la chance et une transformation sur le chemin, mais ce n'était pas dans ses habitudes. Elle formerait l'arrière-garde; pas mal, non ?

Mais devant, par ce que les attaques surprises qui ciblent les extrémité c'est courant, sûrement. Et puis au milieu, c'est plus sûr que les bords.

Sur ce, elle s'assit en se grattant la gorge, un soupçon d'écaille, de chitine ou simplement de la peau durcie la démangeait. Elle ne pouvait se fixer car elle n'avait ni miroirs ni antennes à ce moment. Ses yeux observaient le couple de meneurs, belle paire, mais pas très victorieuse ni rayonnante d'espoir. En même temps l'espoir c'est nier la vérité, autant ne pas se leurrer et d'aller au labeur le cœur non joyeux mais d'amour du devoir. C'est plus sérieux.

Certaines tribus son plus ou moins strictes et austères, parait-il. Elle n'était pas tombée sur les fringants gais lurons. Enkidouce ne savait pas si c'était pour le meilleur ou pour le pire. Mais elle était prête -elle le pensait au moins- à découvrir un autre aspect de la vie de groupe : l'expédition punitive. De quoi lui changer les idées.
Répondre
#7
De retour de la source aux esprits, Hellryn s'approcha de l'attroupement au centre de Jada. Il écouta les dernières paroles d'Alba Flèchelune puis profita d'un moment de silence relatif pour s'avancer.

Dame Alba, la chimère esprit n'est plus qu'un mauvais souvenir.

Il marqua une pause et posa un regard sur le cadavre qui gisait aux pieds de la sage.

Etes vous absolument certaine que ceci est l'oeuvre des Gnolls? Le fait que le cadavre soit mutilé ne suffit pas à incriminer ces stupides créatures à mon humble avis. Le nord regorge de créatures violentes et perfides, sommes nous sûrs que ce malheureux n'a pas été défiguré à dessein? Est il seulement un homme bête? Peut être est il atteint de la malédiction de la non-mort...?

Hellryn s'agenouilla alors au dessus du cadavre. Il commença à renifler celui-ci et à inspecter ses blessures.
Répondre
#8
Belial était toujours d'un naturel confiant, il ne put néanmoins réprimer une certaine appréhension..
Les rumeurs qui commençaient à courir ne présageaient rien de bon.

Suivant Hellryn à son arrivée dans Jada , il s'arrêta tout d'abord à la demeure de Raev.
Il était le premier des émissaires a être rentré au village, après l'expédition à la source des esprits.

Les deux personnages eurent une longue discussion, Belial lui remit une fiole dans laquelle scintillait une étrange lueur bleutée, qu'il prit soins de ranger précieusement...

Par la suite, Belial retourna à la place du village, où il observa le chat d'ombre qui inspectait le corps..
Répondre
#9
Le regard de la Dame de Korri se posa sur Hellryn. Après l'altercation avec Verrat, la Sage semblait plus posée, peut être car elle avait eu de quoi défouler sa rage soudaine sur le premier des lubriques de Jada. Sans doute était la raison de son calme.

Elle posa ses yeux sur le cadavre et vint s'accroupir à son tour, juste à côté du chat d'ombre. Les mains de la Sage repoussèrent doucement le tissu de la chemise du malheureux. Il y avait sur son torse des traces de fourrure tranchées profondément. Derrière les filets de sang coagulés et poisseux, on voyait la chair mise à vif, mais également des striures noires sur une peau orange. Ce n'était qu'au niveau des flancs, mais les traces étaient assez remarquables pour qu'il n'y ait absolument aucune erreur.

[Image: 90785.gif]C'était un totem tigre, à première vue. Un animal solitaire. Un individu qui ne devait pas avoir plus de vingt années… Pas beaucoup plus au sinon.
Comme les tigres sont solitaires, aucun Clan n'a fait savoir qu'ils avaient perdu un homme. Pour autant, un Clan d'Ours a fait savoir que deux de leur confrère avait également disparu il y a de cela trois lunes. Nous avons retrouvé le Tigre il y a … deux lunes. Mais il était déjà froid…


La Chouette repoussa le linceuil blanc que l'on avait posé sur le visage du Tigre. Son visage avait été si enfoncé que les os étaient éparpillés dans une mélasse dont on devinait qu'il s'agissait du curieux mélange entre la cervelle, la chair et le sang. L'odeur était infâme, et un œil trônait dans la bouillasse informe qui lui servait de tête.

[Image: 90785.gif]Il a été mis à terre avant d'être frappé. Il n'a que la face de détruite.
Sur ses jambes, on a retrouvé deux flèches lancées de sarbacane. Des flèches rayées et marquées de plumes noires et brunes. Les mêmes qui jadis ont blessées nombre de nos hommes et de nos femmes dans les batailles qui ont opposé les hommes bêtes et les gnolls…


Elle tira de nouveau sur le malheureux le petit linceuil à la hauteur de son visage, de ce qu'il en restait tout du moins, et recouvra le restant de ses blessures comme une mère l'aurait fait. Les mains d'Alba ne tremblaient cependant pas, et elle n'affichait aucun air peiné, aucun air colérique non plus.
Elle semblait, comme la Lune, d'une étrange clarté.

[Image: 90785.gif]Il ne semble pas qu'il y ait de doute sur qui a fait ça.
Et si jamais, par un curieux hasard, il s'agissait d'un autre, d'un homme, d'un… d'un qui que ce soit, alors il serait de bon ton de le ramener ici. Que ce fusse par la peau des fesses, ou sa tête sur un plateau d'argent.


Tyrgal le Seigneur de Guerre ne répondit pas, mais il surprit dans le regard de la Dame de Korri une certaine violence. Quelque chose à l'intérieur.
Alba finalement se recula d'un pas, laissant le Chat d'ombre prêt du cadavre, et héla à voix haute :

[Image: 90785.gif]Dans trois lunes, je veux voir les hommes et les femmes prêts à se battre à l'orée de Jada.
Qu'ils débusquent dans les environs les traces de sang et les cadavres. Qu'ils remontent les effluves qui souillent Korri et son cœur… Et qu'ils lavent le sang par le sang. Que vengeance soit faite. Et que la paix revienne enfin.

Une fois fait, et seulement après, nous fêterons nos morts.


Tyrgal hocha la tête et remonta, en silence, au Nord de Jada.
Silencieux, il se remit à lever le nez en l'air, humant l'odeur de cadavre et de pestilence qui venait des deux lacs de l'ouest de Korri.
Répondre
#10
Tous les éléments convergeaient vers la responsabilité des Gnolls. Les indices s'ajoutaient les uns aux autres pour aboutir à une quasi certitude. Hellryn ne pouvait s'empêcher d'y voir une manipulation visant à entraîner les hommes bêtes dans un piège. Peut être que les Gnolls étaient eux mêmes manipulés par un mal plus puissant et perfide. Il s'adressa à Alba Flèchelune:

Je vais avoir du mal à défendre la thèse de la non implication des Gnolls. Cependant je vous invite à la plus extrême prudence dame Alba. Il est tout à fait possible que ceci soit une tentative visant à nous éloigner de Jada pour nous attirer dans un piège, diminuer les défenses de la ville ou je ne sais quelle autre félonie. Les éclaireurs devront redoubler de vigilance et nous prévenir de toute situation inhabituelle dans Korri.

Il s'inclina légèrement devant la sage et prit congé.
Répondre
#11
A la sortie de la ville, un bon nombre d'homme et de femme attendait quelque chose.
Tyrgal Couronne d'épines attendait en silence également, observant d'un œil sévère et ambré le fin fond de la forêt. Il y avait ici et là une odeur de pestilence qui venait du nord, traînait par le vent. Les effluves pervers et malsains envelopperaient bientôt tout Korri. Des morts… Oui. Des morts. Et du sang.

Le Seigneur se retourna face à son armée, tenant dans sa main une javeline d'une main sûre et puissante.

[Image: UqJBjQI.gif]Cherchez les cadavres !
Les odeurs viennent du nord ! Quand nous aurons les morts, nous aurons les coupables, ou tout du moins, des traces…


Avancant en silence, le cerf blanc devient traqueur, ses yeux perçants les arbres pour ne plus s'attacher qu'aux odeurs et aux sons.
Chaque homme bête avait un cor. La chasse était ouverte.
L'hallali allait bientôt être sonnée, il le sentait.
Répondre
#12
"Cherchez les cadavres !" disait le Seigneur de Guerre.

Selina ne pu réprimer un soupire.
C'était plus facile à dire qu'à faire. Étant guérisseuse, elle n'avait aucun totem animal qui lui soit associé, pas plus que de trait bestial qui pourrait l'aider. Aucune vue perçante d'un oiseau de proie, aucun flair de pisteur aux canines acérées, aucune ouïe affutée d'une proie aux abois.
La jeune femme était totalement livrée à elle-même et la présence rassurante ainsi que le flair d'Eldritch lui manquait cruellement.

Elle avait eu tout le temps nécessaire pour observer Tyrgal Couronne-d'épines en attendant l'arrivée d'autres volontaires.
Le Seigneur de Guerre lui avait paru un peu taciturne, presque timide par moments. En tout cas, le regard trop insistant de la guérisseuse avait eu l'air de le déstabiliser un peu, jusqu'à ce qu'il arrive à s'en détacher et faire comme si elle n'était pas là.
Taciturne peut-être, mais également tout à fait prêt à prendre les armes et la parole pour défendre son peuple, comme le prouvait son discours. Sa détermination était palpable, et Selina en était satisfaite. Même si être trop le centre d'attention le dérangeait, il serait un leader tout à fait acceptable et il formerait immanquablement le point de ralliement de ses hommes une fois dans la bataille.

Selina décida donc de lui emboîter le pas. Elle serait inutile dans la traque et, en tant que guérisseuse, son rôle était de s'assurer de la bonne santé des soldats et surtout de celle du leader dont la présence inspirerait force et courage à ses hommes durant le combat.
... Et c'était aussi et surtout celui dont la présence la rassurait le plus en dehors d'Eldritch. Au moins savait-elle de quoi le Seigneur de Guerre était capable. En revanche, elle n'avait aucune idée de ce que les autres pourraient faire une fois dans la mêlée et elle était peu encline à leur confier aveuglément sa vie.

Elle suivit donc Tyrgal aussi silencieusement que sa tenue et sa condition de simple femme le lui permettait, espérant ne pas trop perturber le cerf blanc durant sa traque.
Répondre
#13
« Vous avez besoin d'aide, Corbic ? »

La jeune femme jeta un regard de biais au Guérisseur qui la fixait.
Elle n'était blessée et ne se sentait pas faible. Pour être bien sûr que rien de fâcheux ne lui était arrivé, Quoth se pencha en avant et s'observa quelques secondes. Il n'y avait que elle aucune marque, aucune plaie, mais du sang en conséquence barbouillait son corps fin de brindille. Sur sa peau aussi claire que la lune, le pourpre du sang séché avait un quelque chose de particulier, aussi perturbant que saisissant. Quelque chose d'effrayant également. Le Guérisseur baissa le regard quand la fille du Corbeau reposa sur lui un regard terrible, mélange de colère sourde et d'amusement macabre.

« Je n'ai pas besoin d'aide.
Pas moââ, en tout cas. »


Détournant son attention du Sans Totem, Quoth continua à suivre l'odeur de sang qui se dégageait d'un peu partout à présent dans la forêt. Au Sud, les esprits chantaient et se plaignaient des morts. La libération de leur esprit fou devrait être faite un jour, afin d'apaiser la Source aux Esprits mais également, et surtout, sa Chimère aux dents de sabre.
Au nord, et c'était la direction qui l'intéressait ce soir, Quoth sentait le sang frais. Une odeur qu'elle ne connaissait que trop bien et qui la faisait frémir d'impatience et d'envie à la fois.

Ses pieds nus s'enfoncèrent dans l'herbe fraîche, et elle gagna les abords du premier groupe. Elle y retrouva Selina, la Guérisseuse qui accompagnait Eldritch et qui avait dû être évacuée à cause de ses blessures suite à la douloureuse rencontre de deux spectres et de sa peau. Elle la salua d'un signe respectueux de la tête, posant alors son regard céruléen sur la tignasse blanche du Seigneur de Guerre.
Elle ne le connaissait pas du tout, mais les légendes avaient souvent racontés l'existence d'un homme aux cheveux couleur d'opale et à la couronne d'épines. Il n'y avait pas vraiment de doute, il ne pouvait s'agir que de Tyrgal.

La Corbic ne s'attarda pas pour autant. C'est en silence qu'elle contourna à droite le premier lac de Korri. De là où elle était, aucune trace de sang, mais l'odeur était grandissante. Elle se hâta pour regagner les éclaireurs, suivant d'un regard dur et obstiné Belial et Erki dont elle savait que les hommes avaient de précieuses informations. Elle faisait alors signe à Malthael, son guérisseur, de la suivre, muette et discrète, comme un jour de chasse surnaturelle.
Répondre
#14
Les doutes avaient été levés, les cadavres rapportés ne pouvaient être le fruit d'une mystification.
Ces évènement étaient intolérables, la vengeance rendait l'expédition punitive légitime.
Au devant des troupes, Belial suivit le cerf blanc dans la forêt …

Il était impressionné par les talents de traqueur de Tyrgal, qui était capable d'observer la moindre trace ou bruit dans la forêt, tout en rendant imperceptible ses mouvements et actions.
Un tel degré de maitrise ne pouvait que porter à l'admiration et, en tant que jeune Ranger, il sentait bien qu'il pouvait apprendre beaucoup de lui à son contacte.

Un peu plus loin dans la forêt les odeurs devenaient plus fortes, au détours d'une clairière Belial découvrit un corps rongé et mutilé.
Il remarqua Vertcoeur Piedleger qui inspectait également les lieux ..
Puis soudain une volé de flèches cribla Vertcoeur qui se mis tout de suite à couvert pour soigner ses blessures.

Avec agilité Belial se mit à grimper à un arbre, afin d'avoir une meilleure vue sur la situation.
De cette position stratégique il pu localiser la source de l'attaque : il s'agissait d'un éclaireur , un guetteur gnolls..
Toutes actions contre lui devaient être prises avec efficacité et sureté, la créature étant toujours accompagnée d'un garde, il ne fallait pas qu'elle donne l'alerte..
Répondre
#15
Se tapir, glisser, devenir une ombre parmi les herbes, avancer sans bruit, laisser ses sens guider la pensée, onduler ivre de soleil et perdre un peu son humanité, devenir la bête, le prédateur; C'est l'heure de la chasse !

Avançant prudemment avec certains de ses congénères, Baba restait en arrière garde, prêt à intervenir si on lui menait un bléssé, et paré à fuir en premier si les choses se corsaient... Apres tout les Gnolls avaient la réputation de prendre plaisir a faire souffrir leur victime avant de les mettre cruellement à mort.
-" ces hyènes sadiques vont en prendre plein leur gueule " se réjouissait à penser le guérisseur .

Il était rassuré de voir que bon nombre de chasseurs prestigieux faisaient partis de la meute vengeresse, un groupe de chamans avancait également sous le couvert de l'ombre de gros buissons, il s'agissait presque d'une petite armée prête a en découdre salement .

Il fit remonter l'information suivante aux éclaireurs :

tâchons d'en capturer des spécimens vivants ! nous pourrons mener des inter.. euh, des expériences, afin de savoir où se trouve leurs tanières et combien ils sont ! on pourrait en revendre un ou deux comme attraction à Babylios aussi ! quelqu'un sait faire une corde avec une liane ??
Répondre
#16
Comme les autres elle observa d'abord le grand blanc se mettre en chasse. Sensation un peu mitigé de voir une habituelle proie se transformer en chasseur. Comme quand elle voit un homme-bête bien bête avec une arme, ou un moins bête en armure lourde. Ou encore sa mère-grand en train de prier. Cela passé, rapidement, elle fut en admiration avec la grâce, l'efficacité et la dévotion du Seigneur. Répétition, c'est qu'il doit y avoir un fond de vérité.

Captivé elle l'observa ... Qu'il était beau. ... jusqu'à le perdre de vue. Là c'était plus problématique. Elle tendit la tête et la pivota, sans succès. Plus de grand clair. Hum, ça commençait bien. Pas d'inquiétude, c'était à elle de jouer, de l'imiter, un pâle imitation sûrement, mais bon elle était là pour aider et peut-être que malgré sa grande classe il n'était pas si fort que ça. Elle en doutait fortement, mais qu'importe.

Se concentrant à son tour, elle laissa ses instinct prendre pleine possession de ses moyens, au prit d'un fort effort, et se mit à bondir rapidement direction : plein sud. Il lui fallut pas grande réflexion, mais comme elle était de coté ça prit quand même du temps, que s'était la peur qui la guidait. Elle reprit le contrôle, s'arrêta, se secoua et reparti dans la direction opposée de la direction opposée à l'action, bref, retour vers les indices troublant : le sang.

Sautillant entre les arbres elle essaya de récupérer le temps perdu, sans penser à ses maigres atouts.
Répondre
#17
L'aube se levait et levait le doute qui planait sur le sort Vertcoeur.

La veille, le garde avait mis dans le mille et Vertcoeur était bien amoché. Les soins prodigués par Titania qui était arrivée en renfort avaient aidé, bien sûr, mais il restait condamné à l'immobilité jusqu'aux premières lueurs du jour.

Coincé en première ligne, il s'était caché tant bien que mal derrière les arbres, surveillant le garde du coin de l'œil. Si celui ci le voyait, il ne manquerait pas de décocher quelques autres flèches et de finir le travail bien entamé la veille. Une longue attente commençait, un cache cache morbide où visiblement bien d'autre avaient perdu avant lui à en voir les cadavres qui l'entourait.

[...]

Vertcoeur sursauta. Il avait du s'assoupir, épuisé par ses blessures. Première bonne surprise, il était vivant! Le garde ne l'avait visiblement pas trouvé. Deuxième bonne surprise, quand il regarda autour de lui, c'était pour voir Belial, montant la garde.

Il ne pu réprimer un soupir de soulagement et, pour plus de sécurité, il recula un peu plus le temps de reprendre des forces. Il vit alors la troupe des hommes bêtes qui se rapprochait en se faufilant agilement entre les arbres.

La nuit était passée, les renforts arrivaient. Bientôt l'assaut serait donné, il devrait reprendre des forces et attendait impatiemment que Pépé Calamar vienne lui faire quelques ventouses pour le remettre sur pied.
Répondre
#18
l'escarmouche était lancée, on entendait au loin des cris de fureur et des incantations, le carnage prenait place, il s'agissait bien de gnolls répugnants et dégénérés.
Baba arrivait enfin de l'autre coté du lac ayant jugé bon de couper directement à la nage, trempé, il examina les alentours après s'être assuré qu'il n'y avait pas de danger à proximité.

Sur la rive de nombreuses traces de lutte, du sang au sol et éclaboussé sur les végétaux et les troncs, ici et là des morceaux d'individus dépecés à la hâte et couverts de mouches et des corps mutilés. Tout était vrai, et le combat qui commencait allait être une vengeance qui annoncerait aux gnolls survivants que leur heure avait sonné, la meute était en marche.

-" pensez a en prendre un vivant !! On a besoin d'informations sur les terriers de ces saletés disséminés dans la forêt ! Pour que l'on se débarrasse d'eux une bonne fois pour toute ! " lança t il au passage d'un jeune chasseur qui montait au front à vive allure.
Répondre
#19
Les cadavres avaient été trouvés, comme demandé par le Seigneur de guerre. Et avec eux, des gnolls avaient été abattus.
Mais Selina ne comprenait pas. L'équipement des quelques gnolls qui avaient été abattus était plutôt léger et ils utilisaient des arcs de faible qualité. Ils n'étaient ni assez nombreux ni assez équipés pour avoir infligés des blessures susceptibles de défigurer autant les cadavres qu'elle avait eu à contempler.
S'agissait-il d'éclaireurs ? De guetteurs pour un poste avancé ? Elle n'en savait rien. Aucune alerte ne semblait avoir été donné vu leur nombre restreint, et il n'y avait aucune trace de campement ou de cachette. Il n'y avait même plus de trace de lutte, plus aucun cadavre et aucune tache de sang. Seule l'épaisse forêt de Korri s'étendait devant eux désormais.

La troupe avançait vers le nord, maintenant. De nombreux visages, certains familiers et d'autres non, étaient venus grossir les rangs de l'expédition punitive. La guérisseuse suivait le mouvement sans vraiment savoir où ils allaient. Ses sens étant plus limités que ceux de ses compagnons aux traits animaux, elle se fiait à eux pour mener la traque.
Après un moment, cependant, elle ralentit l'allure. Tyrgal Couronne-d'épines, qui s'était trouvé en première ligne jusqu'à présent, n'était plus avec le gros de la troupe.

Intriguée, Selina revint sur ses pas. Elle finit par retrouver le cerf blanc, un peu à l'écart. Il s'était arrêté et semblait humer l'air et regarder les alentours avec une expression qui ne présageait rien de bon.
Elle s'approcha doucement du Seigneur de guerre et se plaça près de lui, le laissant mener ses réflexions à sa guise. Après tout, le but de cette expédition était de protéger le peuple Hommes-Bêtes. Et cet homme aux cheveux blanc était le plus à-même d'accomplir cette tâche à bien. Sa mission à elle était alors très claire : rester près de cet homme pour s'assurer qu'il ne soit pas blessé et qu'il mène le peuple à la victoire.
Répondre
#20
Alors que le cœur de la bataille se calmait, qu'Enkidouce n'entendait plus que quelques bruits lointains et étouffés de combat, la suite ne semblait pas limpide. Résumons -pour ceux qui arriveraient : Après avoir reniflé les sous-bois avec grande conviction le rassemblement d'hommes-bêtes grossissant était tombé sur quelques gnolls. Ils avaient rejoint les cadavres en mauvais état déjà présents, et participé à la teinte automnale de la forêt dans les environs. Le gros de l'expédition avait poussé au nord, enivré ou perdu dans l'affrontement. Bref, il n'y avait plus grand chose à frapper, pourtant le groupe semblait majoritairement non-rassasié.

La petite lapine ne savait que penser de cette soif de sang. Dans l'effervescence elle avait bien sûr participé, pour ne pas se montrer inutile. Elle passa à coté du charismatique meneur, à la recherche du repère de hommes-hyènes. Jusqu'à présent elle n'avait rien vu, mais lui semblait persuadé que c'était par là qu'ils se cachaient. N'osant pas le remettre en question elle lança quelques sorts pour améliorer sa perception. Là encore elle ne vit rien. Comme chacun s'écouter elle ne s'imposa pas aux autres et chercha dans son coin.

Si cela durait, il faudrait peut-être organiser une battue. Histoire de ne rien, ou de laisser peu de possibilité de coté. C'était une idée saugrenue peut-être. Plus que méthodique ils étaient instinctifs. Rien n'irait à leur encontre, même si ça devait tourner longtemps autour de la proie. Oui, les chasseurs son patient...
Répondre
#21
Un calme relatif étant revenu sur la partie de la forêt de Korri occupée par les Gnolls, Hellryn se mit à observer la position des guetteurs. Il se tourna vers ses camarades.

Si les Gnolls ont placés des guetteurs dans plusieurs directions autour de leur repaire, il est probable que l'entrée de celui ci se trouve au centre de la figure géométrique formée par le positionnement des sentinelles.

Il se plaça à équidistance des différents guetteurs et regarda ses pieds.

Cela serait grosso modo par ici.

Hellryn se mit à fouiller les buissons, inspecter les troncs et les tas de feuilles de la zone ainsi délimitée à la recherche d'une entrée dissimulée.
Répondre
#22
[Image: foret.65758.jpg]











































Baba restait circonspect quand à la présence d'un clan de gnolls dans les environs du carnage.
Ces créatures robustes avaient certes quelques pisteurs discrets dans leurs rangs, mais la plupart d'entre eux n'auraient pas pu se déplacer dans la forêt sans laisser des traces perceptibles pour les chasseurs expérimentés de Jada.

Le guérisseur n'avait que trop peu pris le temps d'inspecter les corps, mais les mutilations présentées n'avait pas la forme de blessures faites par des flèches ou des masses de pierre, plutôt le coup d'une puissante mâchoire qui avait déchirée les chairs et broyée les cartilages.
-"Serait il possible que les Gnolls soient entrés dans le territoire des hommes bêtes en pourchassant eux aussi quelque chose" se dit il tout haut en se dirigeant vers le cadavre le plus proche.

quelque chose qui aurait eu raison de ce malheureux par exemple ...

Baba pria Estalia un court instant et se pencha sur le cadavre pour l'examiner, mesurant la taille des traces de morsures et il les compareraient plus tard avec la machoire des gnolls, leur taille était généralement assez standart, et mis à part quelques gros spécimens Alpha, il serait facile de déterminer si c'était bien l'oeuvre des hommes hyènes.

Manipulant ensuite le corps pour le retourner malgré sa manifeste rigidité, il cherchait un impact de flèche, une trace de coup qui aurait pu être porté par une arme, perforante, contondante ou tranchante. Comme on avait pu l'observer, les gnolls utilisaient leurs armes rudimentaires avant d'achever leur proies avec leurs crocs.
Si il n'y avait pas de traces d'armes, il pouvait peut -être s'agir de tout autre chose, une monstruosité qui ne tarderai pas a s'en prendre aux traqueurs isolés, comme lui même.

Il frissonna et regarda autour de lui, y compris au dessus, dans les arbres...

Visiblement les pisteurs, tout comme le roi, bûchaient sur la piste d'une tanière, seule l'eau permettait d'effacer des odeurs et masquer des traces de pas.. il n'y avait donc que quelques options possible, soit un accès sous l'eau, semblable a une hutte de castor, ou encore une structure dans les zones marécageuses.
Si ce n'était pas le cas, la seule clef du mystère résidait dans le fait qu'il ne s'agissait pas de gnolls, mais de quelque chose capable de se déplacer dans les arbres ou dont l'odeur pouvaient se confondre avec celle de la horde, des hommes-bêtes..
Répondre
#23
Pendant qu'il fouillait les environs, Hellryn remarqua Baba avec le nez en l'air. Il s'approcha de lui.

Effectivement c'est une possibilité mais je doute que ces grosses bestioles brutales soient capables de grimper aux arbres. Où alors il faut chercher une échelle ou un monte charge. Le côté amphibie ne me parait pas non plus évident chez cette race...
Répondre
#24
Farouk avait quitté depuis de nombreux jours Babylios et son désert pour partir à l'aventure vers des contrées sauvages et exotiques. Peu après son départ de la perle des sables, l'assassin avait été rejoint par Hanish qui semblait décidément le surveiller de près. Farouk ne s'était pas opposé à la présence du mystérieux personnage – pas plus qu'il ne l'avait encouragée – et ce fut par cet accord tacite que les deux individus firent donc route ensemble.

Après avoir quitté le désert de Salith, ils franchirent tout d'abord la Loreline pour ensuite longer le Sorlin en direction du nord. De l'autre côté du fleuve, les deux hélions pouvaient contempler l'imposante forêt de Korri qui s'étendait aussi loin que pouvait porter leur regard, tant au sud qu'au nord. Tandis qu'il poursuivait sa route, Farouk ne cessait de contempler cette majestueuse forêt de laquelle il ne pouvait détourner le regard. Celle-ci le fascinait, l'attirait. Tous ses sens étaient tournés vers elle, tant auditif, qu'optique, tant olfactif que cognitif. Cette diversité végétale, cet étalage de couleurs, cette profusion d'odeurs, ce concert de chants... Il était décidément bien loin de l'environnement désertique auquel il était habitué !

Lorsqu'il avait décidé de quitter Babylios, Farouk n'avait pas réellement de but ni de destination. Il n'aspirait qu'à l'aventure. Une aventure faite de dangers, de découvertes et de richesses. Une aventure qui le rendrait plus fort, plus aguerri et plus riche. Plus il observait cette forêt et plus Farouk nourrissait de fantasmes à son sujet. Naguère, des aventuriers lui avaient narrés des récits de leurs aventures. Des récits parlant d'une faune dangereuse et hostile vivant au cœur de la forêt de Korri. Une faune faite d'animaux mais également d'esprits. Les marchands, lui avaient quant à eux contés les richesses que représentait la diversité de la flore que l'on pouvait y trouver. Des espèces si rares, qu'une seule plante suffisait à rendre un homme plus riche qu'il ne pouvait l'espérer. La tentation était trop forte. Farouk ne pouvait passer à côté de telles opportunités !

Sans même prendre la peine de prévenir son compagnon de route, Farouk se jeta soudain à l'eau. Il brava le courant du Sorlin pour finalement atteindre la rive opposée sous le regard interloqué – mais pourtant toujours serein – d'Hanish. Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas à l'imiter et à le rejoindre tandis que Farouk prenait désormais la direction de l'orée des bois.
Répondre
#25
Les deux aventuriers s'étaient enfoncés au cœur de la forêt, silencieux comme à leur habitude, les sens en éveil, guettant tout danger qui pourrait les surprendre. Ils progressèrent ainsi de longues heures sans pour autant croiser la moindre créature. Ils n'étaient pourtant pas seuls. Les chants, les ululements et autres mugissements témoignaient du bouillonnement de la forêt et de l'activité de sa faune. Pourtant, les intrus ne parvenaient pas à tromper la vigilance et la prudence de leurs hôtes.

Mais tandis que les hélions – habitués aux espaces dégagés et ras – prenaient grand soin de surveiller les bosquets et les herbes hautes qui les entouraient, ceux-ci ne virent pas venir le danger qui s'abattit sur eux. Une araignée géante avait en effet tissée sa toile entre les cimes hautes des arbres et – lasse de devoir attendre qu'une proie daigne venir s'offrir en offrande – avait décidé de passer une fois de plus à l'action. Alors que les deux aventuriers passaient sous le toit que formait sa demeure, celle-ci fendit les airs et s'abattit lourdement sur le premier des deux imprudents.

Farouk n'eu ni le temps d'esquiver ni l'occasion de parer cette attaque venue des cieux. L'assassin ne dû son salut qu'à l'imprécision de l'attaque du mastodonte qui manqua de l'écraser mais qui parvînt tout de même à l'envoyer valser d'un puissant coup de patte sous la force de l'impact. Farouk avait probablement les côtes cassées et n'était certainement plus en état de combattre. Il adressa un regard en direction d'Hanish qui avait déjà sorti ses lames et qui semblait prêt à en découdre. Le messager – comme il aimait à se faire appeler – lui retourna son regard. Ils n'eurent pas besoin de se parler, ils s'étaient compris. Hanish savait qu'il devait faire diversion pour permettre à son compagnon blessé de prendre la fuite. Mais déjà l'araignée se relevait de sa chute et se tournait vers sa victime qu'elle savait affaiblie.

Farouk se retourna. Abandonnant son compagnon il se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait, sentant l'araignée géante à ses trousses. Se tenant les côtes d'une main, il dégageait la végétation de son chemin de l'autre. Il ne faisait désormais plus attention à ce qui l'entourait. Rien ne comptait plus que sa survie et la fuite. Soudain il entendit un cri. Un cri strident qui lui vrilla les tympans et qui le stoppa net dans sa course. Par réflexe il se retourna. Il vit l'araignée, écroulée sur un côté, un liquide verdâtre et gluant suintant de l'une de ses pattes. Derrière, se tenait Hanish, le bras tendu en direction de l'araignée. Il venait de lui lancer une de ses étoiles et celle-ci s'était plantée dans la patte de la créature, la faisant trébucher.

L'araignée se releva. Elle se tourna à présent vers Hanish qui avait à nouveau dégainé ses dagues. La créature avait changée de cible. Pour autant Farouk n'était pas tiré d'affaire. Son torse le faisait toujours atrocement souffrir. Tandis qu'il inspirait une nouvelle bouffée d'air, son thorax se contracta et une toux soudaine vînt projeter un amas visqueux teinté d'une couleur rouge vive. Voilà qu'il crachait du sang ! Il dirigea à nouveau son regard vers Hanish. Celui-ci faisait face à la créature avec la même sérénité qui l'avait toujours habitée. Sans l'effet de surprise dont avait pu bénéficier la monstrueuse araignée, celle-ci ne constituait probablement plus une réelle menace. Tout du moins c'est ce que Farouk espérait. Lui, par contre, n'était pas encore hors de danger. Il fit à nouveau volte face et repris sa course effrénée à travers la forêt.

Soudain, la végétation se fit plus éparse et l'assassin déboucha dans ce qui sembla être une clairière. La lumière du jour l'aveugla d'abord puis, mettant son bras au dessus de son visage, il s'habitua progressivement à la luminosité ambiante. Lorsqu'il eu totalement recouvré la vue, il se retrouva face à deux hommes-bêtes, ou plus précisément deux femmes-bêtes. L'une était vraisemblablement une archère, l'autre probablement une mage.

- A l'aide ! lança alors l'hélion à bout de force. Mon compagnon est dans ces bois et il est attaqué par une araignée géante !
Répondre
#26
Un à un, les éclaireurs tombèrent.
Mais aucun guerrier n'apparut, aucun guerrier ne sortit des fourrées.

Ils étaient seuls.

[Image: UqJBjQI.gif]Il doit y avoir une caverne dissimulée, quelque part...
Mais pas d'odeur...


Le Seigneur de Guerre resta de longue seconde stoïque, cherchant quelque chose. Si beaucoup pouvait penser qu'il n'agissait pas, ses yeux étaient vifs et précis. Il était le Roi de la Forêt et il semblait que sa couronne d'épine blanche lui donnait le privilège de pouvoir rester planté au milieu des fougères sans que personne ne s'en inquiète, ni ne s'y intéresse.
C'était dans cet étrange moment de solitude que Tyrgal semblait le meilleur. Il se pencha, ses doigts effleurèrent une fleur, dégagea une touffe d'herbe mais là encore, ni trace, ni odeur. Il n'y avait rien. Strictement rien. Comment se faisait-il… ? Qui étaient ces morts alors ? Qui étaient ces gnolls ?

Il jeta de nouveau un regard aux cadavres jonchant le sol. Il pouvait aisément reconnaître des Guets. Mais guetter si loin de leur caverne semblait ridicule. A moins qu'ils ne préparent quelque chose…
Il passa sous son menton sa main, hésitant quelques secondes. S'était-il trompé ? Alba s'était-elle trompée sur toute la ligne ? Il semblait dubitatif, perdu dans ses contemplations.

Dans quoi avait-il jeté ces hommes et ces femmes que dans la gueule d'un loup ?

Il leva la tête, huma de nouveau l'air, mais aucun vent n'apportait aucune odeur. Zéphyr soufflait dans leur dos, la bise venait de l'est et avançait jusqu'aux clairières habitées par des meutes de loup. Il n'y avait rien là-bas, pas de point d'eau, pas de grotte non plus mais de la roche, certes.

Tyrgal hésita, baissant la tête un instant. Ses yeux, instinctivement, mécaniquement même, se levèrent et cherchèrent la guérisseuse qui avait été si souvent à ses côtés. Elle était à présent à côté d'un autre, un homme, un Totem Loup.
Le Cerf resta silencieux et détourna aussitôt le regard.

Finalement, un mouvement se fit juste à côté de Baba Ouba. Un guet.
Le Cerf fronça les sourcils et ouvrit grand les yeux. Deux guets.

Le premier gnoll l'aperçût et prit aussitôt la fuite à l'ouest. Le second leva le bras pour attaquer ce qui ressemblait vaguement à un mendiant. Tyrgal attrapa son cor et souffla à l'intérieur. Le bruit fut si fort et si puissant qu'on l'entendit à des centaines de mètres à la ronde.
Un nuage épais d'oiseaux divers et variés s'envola comme une seule vague dans un piaillement horrible. Le gnoll fixa le Cerf. Le Cerf jaugea le gnoll.
La bête n'eut pas le temps de faire deux pas que le Seigneur de Guerre jetait avec une puissance certaine et impressionnante ses javelines.
Aucune ne manqua sa cible.

Le Guet resta ainsi, transpercé de part en part par des javelines sauvages, interloqué. Son long nez était sanguinolent de son propre sang. Ses yeux exorbités fixaient alors le Cerf, tandis qu'un épais mélange de sang et de bave revenait du fond de sa gorge en une vague chaude, tâchant sa langue.
Il eut un sursaut. Il luttait contre la mort. Il était presque mort.
Il était fini, mais pas son compagnon.

Le Cerf héla le mendiant, le pointant de son index :

[Image: UqJBjQI.gif]Dis à tes frères et tes amis que la Traque se poursuit. Je vais ralentir le second.
Il est partit à l'Ouest. Nous nous retrouverons sur le Domaine des Loups.



Le Seigneur fit quelques pas pour se diriger vers l'endroit désigné, jetant au passage sans un regard pour le Gnoll :

[Image: UqJBjQI.gif]Je te laisse le finir…



Tyrgal passa dans une fourrée sur les traces de l'animal, une lueur sombre dans le regard.
Répondre
#27
Non mendiante, mais bien attaquée, Enkidouce n'avait rien vu venir, elle qui pourtant était grand yeux ouverts. Yeux qui s'agrandirent encore plus, de douleur, alors que les flèches venait se loger dans sa chaire, les une après les autres. Plongeant et perçant sa douce fourrure ainsi que ses petits muscles. Un sang soyeux, vigoureux sortait alors de ces nouveaux orifices. Mêlant cris et larmes elle n'écouta que ses sens et s'enfuit, plein est.

Zone normalement plus sûre et où se trouvait au moins une guérisseuse, laissant derrières elles de nouvelles tâches rouges et la créature menaçante, ainsi que le Chef de la Meute Temporaire et leur objectif. Elle préférait retrouver une forme acceptable avant de plonger dans l'antre du loup, heu, de la hyène.

Tremblant de tous ces membres, perdant du fluide à foison, du moins elle en avait la ferme impression, boitant, la femme-lapin n'alla pas aussi loin qu'elle l'aurait souhaité, son corps réclamant une pause, elle arrêta de le solliciter et se recroquevilla sous un buisson, lécher ses plaies.
Répondre
#28
Pendant quelques jours le groupe avait essayé de débusquer la tanière des Gnolls , sans succès.
Dans l'incertitude la plus comlête, ils commençaient à approcher de la lisère de la foret , proche de la grande plaine qui mêne à la barrière rocheuse du royaume d'Andoras..

Puis, bien que quelque centaines de lieux au nord, tous entendirent le son du cor de Tyrgal !

Avec vivacité, ils rebroussèrent chemin sans plus attendre afin de lui porter assistance...

Sur place, Belial trouva une gnoll à l'agonie, criblé de javelines.
C'était l'occasion de mener un interrogatoire pourvu qu'il tienne encore en vie,
mais les propos de la créature étaient incohérents, seul revenaient sans cesse les mots "cerf blanc"...
Répondre
#29
Hanish avait suivi Farouk comme son ombre.

Bien que n'en montrant aucune trace en apparence, caché sous son masque sombre, la forêt qui grandissait à vue d'oeil l'oppressait au plus haut point.

Après le passage de la rivière, les arbres imposants s'étaient vite familiarisés avec les deux assassins, à défaut de l'inverse, semblant jouer avec leurs nerfs et leur santé mentale.
L'humidité et le manque de lumière fatiguaient beaucoup les Hélions, bien plus habitués aux vents brûlants du désert et à la lumière aveuglante de Solaris.
Le calme profond des lieux, les bruits étouffés et les petits cris inhabituels achevaient de fatiguer les deux aventuriers.

Après un moment d'adaptation, cependant, ils se faisaient petit à petit aux imposants troncs et à la végétation luxuriante, mais toujours à l'affût de dangers méconnus.
Cela ne leur permettait pas de récupérer efficacement, d'autant plus que l'appel sourd, et incompréhensible qui les poussait vers l'Ouest ne faiblissait pas.

Ils prenaient à peine la mesure de leur environnement que ce dernier les entraina bien plus vite qu'ils ne l'eurent souhaité dans la réalité cruelle et piquante de la vie, et ils n'eurent pas leur vivacité habituelle pour éviter l'attaque de l'araignée.
Elle tomba sur Farouk comme une pierre, le blessant méchamment et l'envoyant littéralement voler dans le décor.
La surprise passée, Hanish piqua d'une étoile la bête imposante et très agile au regard de sa corpulence, la forçant à reculer, plus surprise que réellement blessée.
Cela suffit à Farouk pour s'éloigner loin du périmètre immédiat de l'insecte géant.

Une dague apparut d'instinct dans la main de l'assassin, par habitude et par entrainement, mais sans comprendre réellement pourquoi, Hanish fuit à son tour vers le sud, le décor défilant à grande vitesse dans son champ de vision réduit par la chaleur moite et la peur soudaine. Il perdit de vue son compère.

A bout de forces, il lui sembla avoir perdu connaissance après avoir couru des heures lorsqu'il fut de nouveau tiré vers la réalité par le dard de l'araignée qui avait suivi sa trace, loin au sud de sa tanière !
Elle le piqua par deux fois avant qu'il ne puisse réagir, et il sentit son venin dans ses veines comme la mort qui envahissait son corps.
Son énergie ce coup-ci ravivée par la peur, l'assassin flanqua un coup de dague à la bête, la blessant suffisamment ce coup-ci pour l'obliger à fuir hors de vue, lui permettant de nouveau de se dégager.
Il paierait ce sursaut plus tard si le venin ne l'achevait pas.

Seul dans cet environnement inconnu, l'assassin se remémora ses leçons de survie, se reposant tout en marchant en direction du Sud-Ouest, économisant ses forces et essayant de ne pas diffuser le poison plus avant.

Et quand il se sentit enfin hors de danger, près de s'écrouler au sol dans un repos salvateur, la forêt changea subitement.

Des clairières apparurent ça et là, et une odeur fétide courait au ras du sol entre les tronc noirs de plus en plus nombreux.
A la limite de sa vision troublée par le poison, il semblait à Hanish distinguer de l'eau stagnante.

Ce paysage inquiétant laissait entrevoir ça et là, dans les déchirures de la brume naissante, des traces tantôt sombre tantôt rouge vif, brillantes, presque métalliques, ne laissant aucun doute sur leur nature.

Et puis il vit le premier cadavre, puis un autre, et encore, et encore...
D'innombrables restes à moitié dévorés gisaient à intervalles réguliers, l'attirant toujours plus à l'ouest, le regard tourné vers le sol à la recherche de la victime suivante, augmentant sa fatigue sans qu'il ne s'en rende compte, jusqu'à la limite de l'inconscience.

Relevant la tête, il vit alors plusieurs formes humanoïdes, immobiles, et qu'il avait du mal à définir, mi-homme, mi-bête lui sembla-t-il, apparues comme par magie à quelques pas de lui.

Il se remémora ses amis Ivar et Hellryn, sourit intérieurement et sombra dans la nuit, tranquille.

Il ne mourrait pas ce soir.
Répondre
#30
Mut par la curiosité d'un furet affamé, baba se rapprocha du sentier dérobé; au loin, la meute formée par ses camarades de chasse approchait à vive allure, il serait bientôt protégé.
Il avança presque sans précautions car déjà Tyrgal s'était engagé sur le chemin dissimulé la javeline à la main.
-" hé hé , faut toujours qu'il soit pressé de ramener le meilleurs gibier celui-ci " s'amusa t il à penser respectueusement

Sitôt après avoir dépassé quelques fougères et un vieux tronc et il se retrouva presque nez à nez avec une bête féroce qui lui dévoila ses crocs hargneusement avant de se précipiter sur lui.
Mais la menace la plus importante venait de l'humanoïde massif qui dirigeait ses tirs vers le Roi, ce dernier avait du lui lancer quelques javelots bien ajustés attisant la colère du monstre qui allait décocher une flèche en réponse, d'une seconde à l'autre.

Invoquant l'esprit de la meute pour protéger et permettre à Tyrgal de souffler un peu, Baba n'écouta que sa folie et s'interposa devant son Seigneur, de toute sa taille.
Agitant ses bras et gesticulant des galipettes improbables et désordonnées, il cherchait à dissimuler la silhouette de son corps fin sous les plis et les remous de sa robe; Il attirai l'attention des créatures qui allaient d'un instant à l'autre se jeter dans la bataille :
- " Bande de gros moches ! Crottes débiles ! Vous puez l'échec et la honte ! je met ma jambe à couper que vous n'êtes pas fichus de me toucher ! CANCRELATS PUANTS !!!"

Le guérisseur espérait faire diversion du haut de ses deux mètres dix, le temps que des guerriers arrivent;
Il espérait surtout que les attaques ne lui seraient pas fatales, qu'Estalia le protégerai... Il était fier de sauver son seigneur même si au fond de lui il comprit que son généreux sacrifice était l'expression d'une détestable et profonde bêtise...
Répondre


Atteindre :