[RP] Longue vie au Roi !
#84

Alors que Selinde marchait à la suite du garde dans ces couloirs infinis, un curieux sourire s'était dessiné sur ses lèvres, dont un mauvais coup avait éclaté le coin inférieur gauche. Son coeur battait la chamade à l'idée de la revoir. Ce n'est qu'en remarquant la moiteur de ses mains avec horreur qu'elle entreprit d'apaiser ses émotions et de les masquer derrière cet air hautain et conquérant qui ne la quittait que si rarement. Elle n'était en droit de laisser transparaître les symptômes de son trouble intérieur. Pas devant des spectateurs.

Arrivée jusqu'à l'antichambre des appartements de la princesse, elle s'avança vers cette dernière, incapable de dissimuler dans ses iris noisettes l'intense reflet de la félicité de son coeur. La sorcière lui fit une révérence aussi solennelle que déférente.

“Ce plaisir est partagé, Votre Altesse,” répondit-elle simplement, la tête encore baissée vers le sol. “En effet. Je pense être en mesure de vous fournir le nom du véritable commanditaire…”
Elle releva la tête et marqua une pause pour questionner sa souveraine d'un regard interrogatif. Celle-ci ne paraissait pas faire de mystères sur le motif de ses investigations aux gardes, alors la sorcière continua.
“...de l'empoisonnement de votre père.”

Sans demander son reste, elle alla déposer un singulier morceau de chaîne de brisée, ainsi qu'un carnet sur le bureau d'Elene. Elle adressa à cette dernière un sourire énigmatique.
“Mais avant cela, je souhaiterai laisser la parole à Davos, que vous devez déjà connaître si je ne m'abuse, pour l'avoir envoyé à Balard en tant qu'espion de feu le Caldras Mierelli. Il a été témoin de nombreux faits qui doivent être impérativement portés à votre connaissance.”

Faisant mine de présenter son compagnon par quelques gestes grandiloquents, elle s'était naturellement glissée entre la princesse et l'homme entravé. Ainsi, elle pourrait s'interposer en cas de nécessité… et se laisser envoûter par le doux parfum de sa belle.

”Son récit sera celui d'un homme torturé et asservi dans un sombre dessein qui n'était en rien le sien. S'il se présente devant vous souillé par cette félonie forcée et prêt à affronter votre juste courroux, c'est avec l'unique espoir d'expier ses fautes et de réparer ces maux qu'il a causé sous la contrainte. J'ose espérer que, comme moi, vous noterez qu'il y a bien plus de courage et d'honneur à assumer ses actes qu'à prendre la fuite comme il en a eut l'occasion.”

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