[RP] Longue vie au Roi !
#73

“Veuillez pardonner mon insolence, votre Altesse, les usages de cours me sont étrangers. Si vous parler avec franchise et sincérité dans l'intimité de vos appartements est un crime de lèse-majesté, alors n'attendez plus pour m'exiler aux confins du royaume, car il n'est pas d'autres formes de respect plus vraies que je saurai vous démontrer à l'avenir.

Il me répugne à vous traiter à la manière de vos courtisans, de sourires cajoleurs en compliments de façade pour l'obtention d'une faveur savamment amenée. Vous n'êtes pas cette marionnette d'apparat dont l'on tire les ficelles à force de cérémonieuses génuflexions et de fades ritournelles modulées pour vous être agréables.”


Selinde s'était levée, posant les mains sur le bureau et se penchant légèrement vers son interlocutrice. Elle parlait avec passion et libérée de toute retenue sentimentale.

“Vous êtes d'avantages que cela. Vous méritez bien d'avantages que ce simulacre de vérité dont votre entourage se complaît à vous rapporter pour mieux vous influencer ! Que d'inepties vous a-t-on soufflé… Cette inquisitrice…”

Ce dernier mot fut lâché dans un murmure à peine audible, dont pourtant, il perçait tout le mépris que la pyromancienne avait pour cette institution, et cette mystérieuse femme. Après une courte pause, elle reprit son discours exalté.

“Le respect que je vous offre, est dénué de fard et de manières, mais est emprunt d'une affection authentique, nue de tout faux semblant tel qu'elle existe en dehors de ce palais !

Dés l'instant où je vous ai vu, j'ai cru en votre bon jugement. Derrière votre rousse chevelure, j'ai reconnu le regard déterminé d'une femme admirable, prête à bien des sacrifices pour son peuple. Ce jour-là, vous avez fait battre mon coeur plus fort encore que j'en ai mis ma vie en balance pour vous offrir la première victoire militaire d'envergure de notre nation depuis des années dans l'espoir d'attirer l'attention de vos sublimes yeux.

Mais ils n'ont fait que se détourner, m'abandonnant à l'illusion de quatre simples mots écrits de votre main en paraphe d'une missive rédigée à la hâte. S'ils avaient été sincères, vous auriez compris en quelle cruelle préceptrice j'avais oeuvré pour vous préparer à affronter bien moins attentionnés que moi, quitte à ce que vous me détestiez dans l'opération.

Mais c'est un fardeau que je ne saurai porter plus longtemps tant je n'espère qu'un geste tendre de votre part.”

Elle recula de quelques pas, s'inclina dans une révérence soigneusement exécutée et se dirigea sans un mot de plus vers la porte.

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