[RP] Longue vie au Roi !
#46
Au verdict de la sanction gastronomique, Selinde se retourna et inclina la tête à son hôte, pour dissimuler le sourire railleur qui illuminait son visage victorieux. Elle s'était doutée qu'il ajusterait les services, mais avait craint qu'il ne l'envoie dormir dans les écuries, d'où elle n'aurait pu mené à bien ses projets nocturnes.

Ainsi, elle suivit docilement la jeune domestique, prenant le temps d'observer les lieux minutieusement et d'en noter mentalement les détails. Elle le savait, elle n'aurait qu'une seule nuit pour explorer l'immense manoir avant que Grid ne la jette dehors définitivement. Ce temps, si chèrement acquis, serait précieux pour son investigation.

A peine avait-elle ouvert la porte que le comportement de la jeune servante se modifia. A présent, elle paraissait guetter le moindre mouvement derrière elles et ce n'est que rassurée par leur absence qu'elle se confia à la sorcière. Une générosité fort touchante qui dessina un sourire de gratitude sur le visage de Selinde.

"Merci, vous avez toute ma gratitude. N'ayez aucune crainte, je saurai me contenter de fort peu. Je n'ai pas plus d'envergure que vous aux yeux de nos nobles," répondit la pyromancienne dans un murmure à peine audible. "Je vous attendrai."

Elle la regarda se presser vers le couloir principal avant de fermer la porte de sa chambre. Une fois seule, elle serra les poings de fureur, des flammèches incandescentes s'invitant dans ses paumes.

Le scélérat avait mis à mal sa patience, déjà fort limitée à l'état normal, et il ne s'en était pas fallu de beaucoup qu'elle perde le contrôle de sa rage bouillonnante. Cet infâme rapiat ne méritait pas de vivre. Pas plus que l'imbécile qui l'avait choisi pour intendant, n'était apte à gouverner la province la plus riche du royaume. On ne juge pas un monarque à ses qualités propres, mais à la valeur de ceux qui l'entourent et le conseillent. Et les choix de Mierelli étaient indéniablement des plus discutables en ce domaine.

Ceux de la princesse Elene Volaran également. Selinde éclata d'un rire nerveux, presque malveillant, en se remémorant le si peu d'estime dont elle avait fait l'objet malgré les promesses royales, tandis que tant d'incompétents se faisaient adouber pour un oui ou un non, régulièrement.

Elle tâcha de reprendre son calme, de respirer plus posément pour que les flammes s'éloignent, et avec elles, la rage sourde et aveugle. C'est après plusieurs minutes que la jeune femme, apaisée, s'allongea sur l'un des deux lits de la pièce, sans se déchausser. Les yeux rivés sur le plafond, Selinde était, à présent, toute à des pensées que le quidam serait bien en peine d'imaginer.

Dans l'attente de la domestique et de l'espoir qu'elle lui révèle quelques informations sur ce qu'il se tramait réellement à Balard, elle ne pouvait qu'émettre de silencieuses hypothèses. Après cette discussion, elle partirait elle-même en exploration, dissimulée par la nuit et sous un sortilège de transparence.
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