[RP] Longue vie au Roi !
#13
La jeune femme s'était installée sur le rebord de la fontaine qui jouxtait le palais royal. D'une main négligente, elle offrait quelques miettes de pain aux cygnes blancs qui y nageaient, se disputant chaque becquée avec véhémence. Elle plissa les yeux un instant, contemplant le reflet de son quotidien passé par l'entremise de ces animaux, avant de ne s'intéresser qu'à sa propre image à la surface de l'eau.

Deux fines tresses couronnaient ses cheveux d'un blanc soyeux pour la relever dans un chignon parfait. D'ordinaire si sauvage, la chevelure domptée donnait à Selinde l'apparence d'une jouvencelle réservée, tout en pudique retenue. Quant à ses atours, il révélait une féminité qu'elle répugnait à dévoiler en temps normal. Elle s'était vêtue d'une robe blanche, enserrée d'un corset de cuir brun mettant à merveille ses formes menues en valeur.

Elle soupira quelque peu. Si elle avait l'allure d'une jeune fille convenable apte à servir de nobles familles, elle se sentait démunie sans Vindicte contre sa paume. Depuis des jours, son coeur battait d'un pressentiment oppressant. Intuition d'un désastre politique sans précédent ou simple peur à l'idée de pénétrer dans l'opulent palais ? Ainsi, elle n'avait su se résigner à se séparer de son orbe, et profitait du volume outrancier de son jupon pour l'y dissimuler discrètement. Elle doutait que la patrouille surveillant les allées et venues des domestiques ne soit composée du moindre sorcier capable d'en ressentir l'aura. C'était un risque nécessaire.

Elle se leva délicatement en apercevant Anven qui cloppinait vers elle de mauvaise grâce. D'une élégante révérence, elle s'inclina devant le vieil homme, non sans lui avoir au préalable jeté un regard intimidant.

“Merci de votre bonté. Merci. Vous avez été si généreux avec moi en me trouvant cette place au palais. Je ne vous décevrais pas, je vous le promets.”

Selinde avait prononcé ces quelques mots juste assez fort pour que la sentinelle de passage à proximité l'entende et ne s'étonne de la situation. Plus bas, elle ajouta à l'intention de ce pauvre Anven.

“Allons-y, je te suis. Mène-moi à l'intérieur du palais et le morceau de papier sera tien. Trahis-moi et je ne serai pas la seule à ne pas voir le coucher du soleil.”

Un sourire aux lèvres, elle se plaça à ses côtés, minaudant un enthousiasme innocent, mais timide. Il ne leur restait plus qu'à entrer sans attirer l'attention.
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