[RP] Au nom du père...
#2
Tandis que les flammes se nourissaient cruellement du camp de mercenaire, léchant les corps inertes autant que les toiles des tentes, elle vit l'ombre menaçante d'une créature de cauchemar se glissait dans le dos du guerrier talien et du skalde agar pour les immobiliser de ses fils de soie. La pyromancienne voulut accourir, mais une gêne à sa cheville la fit baisser les yeux. Elle contempla l'homme blond au bord de l'agonie qui agrippait sa botte. Visiblement, il usait de ses ultimes forces pour implorer sa clémence.

“De la pitié ? Mais bien sûr.”

Elle lui sourit dans un simulacre de miséricorde avant que ses traits ne se déforment brusquement, révélant la rage qui bouillait en son coeur. Elle se défit sans effort de l'emprise du barbare, écrasant de sa botte son poignet jusqu'à le sentir se briser. Il hurla.

Elle s'accroupit à son chevet, caressant le visage tuméfié et noirci par la cendre de ce pauvre hère. Incapable de bouger, il lui lançait le regard affolé de celui qui sait sa fin toute proche.

“Crois-tu qu'ils aient fait preuve de la moindre clémence lorsqu'ils ont assassiné Père pour satisfaire ce maudit Stirling ? Même après sa mort, son nom résonne comme une malédiction. Ce scélérat n'épargna nul outrage au défunt, déshéritant de ses terres son clan pour les offrir à ses plus dévoués canidés.

Stirling payera ces affronts de ma main.”


La main de la pyromancienne s'arrêta sur la gorge du malandrin. Elle exerça une pression sur sa trachée, le tourmentant plus encore avec une respiration difficile. Elle éclata d'un rire sournois, avant de reprendre froidement.

“Je n'ignore pas les caravanes marchandes du Concordat, massacrées et pillées par les tiens. Je ne m'en serai guère attendrie si cela ne fut exécuté avec la bénédiction du Jarl des Jarls. Plus que son approbation tacite, j'en soupçonne sa supervision. Aucun pardon n'est possible pour les pantins de Stirling.

Il ne m'est rien de plus agréable que d'étioler une à une, les fondations de sa tyrannie. Je serai l'épine dans son hégémonie, le poison insidieux dans ses frontières.

Sais-tu ce qui est plus douloureux encore que de vivre ses derniers instants brûlé vif ?”


Elle marqua une pause, contemplant ce qui restait du fier guerrier agar à sa merci. Un sourire carnassier aux lèvres, elle continua.

“C'est de sentir son corps se consumer de l'intérieur. De sentir son sang entrer peu à peu en ébullition, répandant le feu et le douleur dans chacun de ses organes internes. La souffrance est lente à s'affirmer dans les veines, mais une fois installée, elle devient insoutenable. Seul un trépas rapide devient alors salvateur.”

Au fur et à mesure qu'elle exprimait, avec sadisme, le destin funeste qui l'attendait, les gémissements du mercenaire se muèrent en des hurlements de plus en plus violents, agrémentés de convulsions toujours plus intenses. Le silence s'ensuivit après quelques insupportables minutes, marquant le point final d'une vie de combat.

Elle se releva, cherchant du regard ses compagnons pour les soutenir face à l'arachnide. Aymesta se trouvait déjà plantée dans l'abdomen du monstre, ses huit pattes chitineuses recroquevillées dans une mortelle rigidité. Ce fut ce moment que choisit Arya, la briseuse, dirigeante renommée de ce camp.

Les deux femmes se firent face, la rougeoyante face à la blafarde.
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