Les loups sont aux portes de Tilador
#6
Le drakkar avait très fière allure, Morane, qui avait dessiné le tracé des voiles, était fière de voir ainsi les couleurs de la guilde portées en combat ! Fendant les flots, il longeait désormais les quais de la ville, avec un équipage réduit, comme demandé. Il était ventru, mais rapide, et les rames, en quinconce, le propulsait à une vitesse tout à fait correcte. Voilà qui était beau !

Mais le pont qui leur faisait face, devant une ville digne de l'art elfique qui se faisait de plus beau, la laissait sans voix. La ville était récente, bâtie comme un message crié au monde, un défi affirmant que le peuple elfique se relevait de ses défaites, toujours plus fort, toujours plus fier. Etait-ce vraiment ce qu'ils étaient venus défier ?

En face d'eux les gardes de la ville se tenaient, fermes et solides. Deux gardes en armes d'hast, deux archers, un mage que l'on voyait au loin ? Ils n'avaient pas l'air le moins du monde effrayés, comme la plupart des adversaires qu'ils avaient pu affrontés, qui cachaient leur peur vicérale derrière des invectives et des sermons bruyants, parlant d'honneur, de gloire au lieu de se consacrer au Combat, accusant leur adversaire de déshonneur, de combattre en surnombre sans avoir la décence d'accepter la défaite.

Ceux-là étaient différents. Morane s'avança la première sur le pont, en quelques mouvements, elle lâcha un carreau sur le garde qui sembla... le regarder, et, d'un mouvement d'épaule, l'évita, le laissant passer et couper la sangle de son carquois. Sans un regard, il se saisit de ses flèches qui tombaient et alors que le second carreau suivait, il le laissa s'enfoncer dans son épaule sans piper lorsque celui-ci s'enfonça dans l'armure. Bien au contraire, sa flèche était déjà partie.

Le reste des nordistes suivi rapidement, se ruant à l'assaut des gardes tels un bande de gobelins stupides. Rien de pouvait mieux décrire la maîtrise du combat des elfes qui leur faisait face, les coups ne portaient pas, les flèches leur glissaient entre les jambes. Ils étaient cependant dépassés, les nordistes étaient trop nombreux pour la faible garnison, et tandis que le seul mage du groupe peinait à protéger ses alliés et que ceux-ci enduraient les coups toujours plus nombreux à passer. Et le moment vint où les agresseurs furent tout simplement trop nombreux.
Les deux chevaliers jettèrent un regards à leurs camarades qui reculèrent, tandis qu'ils s'avancaient vers le pont, en silence, mais avec une détermination évidente, sans bravade ou "dernière invective". Ils savaient qu'ils ne faisaient que gagner du temps pour les renforts d'Asteras, ils savaient qu'ils renoncaient très certainement à leur famille, leur existence, ne laissant derrière eux qu'un témoignage, un message... Tenez bon !

Les archers, épuisés des attaques brutales des guerriers du nord, se repliaient, ainsi que le sorcier. L'est de la ville était à eux, la bataille pour le coeur pouvait commencer.
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