18-02-2012, 00:57:25
Mais par la Lune, dans quel pétrin me suis-je encore mise ?
Ce n'était que là une plainte et des gémissements inutiles.
Cela n'empêchait pas les grognements inquiétants et les mugissements puissants se faisait toujours plus près tandis que des silhouettes imposantes se faisaient plus distinctes dans le blizzard.
Sa peau mordue par le froid commençait à s'engourdir.
La peur s'emparait de son corps.
Aucun son ne sortait de sa bouche. Pas un seul cri. Pas un seul son.
Elle était impuissante, fébrile esclave de sa terreur.
Elle ne pouvait appeler à l'aide.
Personne ne viendrait l'aider.
Et les ombres toujours plus se rapprochaient d'elle, une lueur féroce brillant dans les yeux…
-A-Aletheria… A-Aide moi !
Quelques heures plus tôt.
-Tu as entendu à propos de ce massacre dans le Nord de la forêt ?attaqué
-Oui. On dit qu'il n'y a eu qu'un survivant et que les criminels sont les elfes Sylvains !
-Cette souillure elfique ne se contente pas d'envahir notre forêt et d'en faire leur propriété, ils tuent également les nôtres… Ils méritent une mort lente et douloureuse !
-Oui ! Ces êtres infâmes et abjects doivent payer pour s'en être prit librement aux fils et filles d'Aletheria ! Cela mérite vengeance !
-Oui tu as raison ! VENGEANCE !
Longeant les murs, Afiralia silencieuse et la tête basse, se dirigeait vers la périphérie de la ville à une allure rapide.
Partout, dans les rues, les maisons, les boutiques, et même dans l'école, la colère et la haine succédaient à la tranquillité et la paix habituelles que nourrissait Naël'Kadora.
Nombres d'insultes emprises de mépris étaient vociférés à l'adresse de leurs voisins de la forêt.
Les mots « elfes » et « vengeance » étaient sur toutes les bouches, comme s'ils étaient liés.
Le visage caché par ses cheveux rêches, passa la palissade et continua sa route vers le Sud-Ouest, ralentissant néanmoins.
Le vent soufflait délicatement sur sa peau satin. Les arbres grinçaient affectueusement autour d'elle.
Mais cela ne réussit pas à chasser les sombres pensées qui tournoyaient sournoisement dans sa tête.
Elle aussi était préoccupée par cette odieuse affaire.
Les elfes… La druidesse n'avait jamais réellement trop réfléchi à leur sujet, mais pour elles, ils était presque instinctif de les considérer comme des parasites s'étant installés au cœur de la forêt sacrée pour, selon les rumeurs, échapper à la guerre et aux holdars.
On lui avait raconté brièvement la guerre entre les elfes et les représentants de ce peuple jusqu'à aujourd'hui inconnu. Selon la version officielle, la guerre avait été provoquée par les Holdars.
Mais à présent, la centaure savait que c'était faux… Pertinemment faux.
C'étaient les elfes, dans leur mépris naturel des autres races, leur illusion de supériorité et leur désir inassouvi de se rendre maître de leur environnement, qui déclenchaient ces bains de sang… Et ils allaient récidiver ici et avec son peuple !
Une rage sourde commença à s'éveiller en elle.
Elle devinait les raisons de ce massacre commis par les sylvains… Car si leurs contacts avec les autres races restaient rares encore aujourd'hui, les centaures n'étaient pas dupes : ils savaient que leur nature hybride intriguait et suscitait autant la curiosité que la méfiance et le dédain.
Mais Afiralia faisait fi de cela : elle était plus que fière de son apparence: c'était un don de sa déesse, un présent fameux et unique, une marque d'amour ! Pour quoi que ce soit au monde, elle ne voudrait jamais s'en séparer, et se donnerait sûrement la mort si cela devait arriver.
Aussi, elle soupçonnait cette distinction raillée et profanée à l'origine du conflit.
On les désignaient sans doute comme des monstruosités au coeur des villages elfes, afin de faire croire à la plèbe qu'ils constituent une insulte envers la nature que les sylvains chérissent tant, et ainsi se donner une raison de les éxecuter sans état d'âme.
Mais les intrus et les déchets dans cette histoire n'étaient pas les centaures… Mais les elfes !
Elle ne laissera jamais ces derniers accomplir leurs desseins immoraux.
A partir d'aujourd'hui, elle étudiera avec une assiduité sans pareil et travaillera avec acharnement, afin de devenir la plus puissante des druides qui n'ai jamais existé !
Et de là, avec la bénédiction et la force d'Aletheria, elle ordonnera aux arbres et aux animaux d'envahir Mitriath, puis dirigera ses frères et sœurs vers la victoire, au nom de leur déesse !
Et c'est brandissant la gloire et la fierté du peuple centaure, qu'elle se dressera face à ces êtres pitoyables et faibles qui se jetteront à ses sabots pour la supplier d'éprgner leur misérable vie ! Et levant la lance de la justice bénie par la lumière de l'astre nocturne, implacable, elle fera payer pour le peuple sylvain de ses crimes et ses pêch-
« BOM »
L'arbre en face d'elle trembla, et Afiralia recula avec peine, se massant le visage endolori par un tel choc, le nez écorché par l'écorce rugueuse, laissant échapper sa souffrance dans un murmure :
-Aiyeuh...
Encore une fois, plongé dans un rêve éveillé, elle n'avait pas fait attention où elle se dirigeait.
Se massant la truffe tout grimaçant, elle se mit soudain à rougir de honte d'avoir commis pareille maladresse, et espéra secrètement que personne ne l'avait remarqué.
Un coup d'œil à droite.
Un coup d'œil à gauche.
Rien.
Elle pouvait de nouveau respirer calmement… A moins que des espions ennemis étaient là, dissimulés dans les fourrés, et se moquaient silencieusement d'elle, se demandant s'ils allaient la tuer discrètement ou bien la laisser encore un peu en vie pour qu'elle les distraie ? Etaient-ce les elfes qui venaient terminer leur travail en lancant un assaut éclair sur la ville ?
Immédiatement sans réfléchir, elle se mit à piétiner avec fougue les fourrés de ses sabots, pour en déloger et chasser les intrus, terrifiée par l'idée que pareille menace sévisse si près de la capitale…. Mais il n'y avait rien, absolument rien… à part des branches brisées et des feuilles piétinées.
Encore une fois, elle s'était fait piéger par son imagination… N'apprenait-elle donc jamais
Confuse, elle balbutia dans le vide une excuse afin de se racheter, puis reprit son chemin au trot, terrifiée à l'idée d'avoir offensé les esprits de la forêt et de s'attirer leurs foudres.
Les rumeurs et moqueries à son sujet n'étaient pas infondées.
On la traitait de folle, de dégénérée, de déséquilibrée, de paranoïaque et encore, elle en passait !
Mais ceci n'était pas réellement du à un désordre mentale… Plutôt du fait qu'elle possédait depuis son plus jeune âge un fort esprit créateur, et que souvent égarée dans ses pensées, il lui arrivait de ne plus faire la distinction entre la réalité et l'imaginaire… Et cela lui attirait des sobriquets et remarques blessantes de toutes sortes.
Cependant, avec le temps, elle avait appris à ne plus en tenir compte et à se réfugier dans ses chimères, même si elle préférerait que les gens cessent de se moquer d'elle, non pas pour son amour-propre, mais pour la réputation de ses parents, qui s'en trouvait sérieusement atteinte.
Aussi tentait-elle de faire attention… Mais cela n'était pas simple.
Se libérant de toutes contraintes, elle se lança au galop afin de se laisser emporter par cette sensation de légèreté et d'insouciance, laissant de côté les elfes et leurs manigances, se promettant d'y revenir plus tard afin plus calmee t sereine.
Sûrement avait-elle encore était emportée par la colère et était passée à côtés d'éléments importants.
Peut-être se trompait-elle... Tout comme elle pouvait avoir raison.
Elle arriva bien tôt à sa destination.
La crypte… Etait-ce volontairement qu'elle était venue ici, ou alors elle en aurait entendu partiellement parlé de la bouche d'une personne qu'elle aurait croisé sur le chemin sans s'en rendre compte, et inconsciemment influencée, ses pas l'auraient mené ici ?
Mystère… Mais il n'était pas question de reculer : Aletheria la regardait, du moins l'espérait-elle.
La druidesse regarda néanmoins avec appréhension la rampe s'enfonçant dans les ténèbres…
La crypte… Que devait-elle s'attendre à trouver en bas ?
Des stèles et sculptures morbides ? Des abominations pestilentielles et carnassières ?
Une armée de morts décomposés sortant de leurs tombes, la chair rongé, l'œil sortant de l'orbite, les os saillants, claudiquant et rampant dans une vision de cauchemar jusqu'à elle afin de l'attraper, de sucer son sang, dévorer sa chair, l'étriper, la broyer, la…
« BLAAM »
-Ouille… Mais c'est pas bientôt fini oui ?!
Distraite par ses hallucinations habituelles, la druidesse s'était engagée inconsciemment dans le passage sordide et s'était violemment frappé le haut du crâne contre le plafond rocheux.
Retenant un juron pourtant légitime, elle continua sa route, mal rassurée, s'attendant à tout instant de voir surgir un macchabé en face d'elle.
Alors qu'elle s'enfonçait toujours plus profond dans les pénombres, l'air se faisait plus froid.
Soudain, une ombre surgit devant elle.
Un fantôme ! Un être éthéré qui venait la hanter par delà la mort et était mue par le désir de venir dévorer son âme !
Précipitamment et de façon désordonné, elle tendit une main fébrile, prête à faire abattre sur son ennemi la colère lunaire.
Au moment où elle allait libérer son énergie, la pâle lumière émanant d'un cristal imbriqué dans la roche illumina le visage de celui qu'elle avait manqué de réduire en cendre…
Khal, un brave guerrier qu'elle avait rencontré lors de la lutte acharné contre l'aigle. Heureusement, ce dernier ne se rendit compte de rien, et continua insouciant son exploitation d'un filon d'un quelconque minerai.
Elle soupira, puis reprit sa route.
Malheureusement, la suite n'en fut que plus affligeante encore:
Elle confondit une blatte avec un démon.
Cria presque aux larmes, hystérique, en jurant que le plafond avait bougé et que la voûte rocheuse allait s'effondrer sur elle.
Bloqua durant plusieurs minutes le passage à un tunnel d'eau glacée, étant persuadée d'avoir vu l'ombre d'un quelconque monstre amphibien qui attendait, patiemment, que sa victime passe au-dessus de sa tête, afin de n'en faire qu'une bouchée…
Mais les paroles rassurantes et les encouragements des autres centaures présents avec elle dans la grotte finirent par lui donner courage et confiance en soi, aussi sur un élan spontanée, elle fondit sans réfléchir vers la sortie, voulant être la première à voir ce que leur réservait la suite de l'aventure.
Encore une fois, son manque de retenu et de concentration allait lui coûter cher.
Déboulant brusquement à l'air libre ses sabots se prirent dans une masse importante de neige couvrant le sol, et elle chuta.
L'air était glacial, le vent mordant, le blizzard aveuglant.
Se relevant péniblement, frigorifiée, et elle examina les alentours, pétrifiée, déboussolée, désabusée.
Il n'y avait personne à part elle… Aussi devrait-elle satisfaite car c'était se qu'elle souhaitait.
Mais elle ne ressentit aucune joue, plutôt la peur qui commençait à lui ronger les entrailles.
Soudain, elle entendit des bruits.
Des bruits de pas.
Des grognements.
Des hurlements stridents.
Elle vit des ombres, des silhouettes se dessiner parmi les flocons.
Pour une fois, elle aurait espérait que ce n'était que son imagination.
Hélas non, c'était la réalité, une réalité vicieuse qui allait se rappeler douloureusement à elle.
Mais par la Lune, dans quel pétrin me suis-je encore mise ?
Ce n'était que là une plainte et des gémissements inutiles.
Cela n'empêchait pas les grognements et mugissements puissants se faisait toujours plus près tandis que des silhouettes imposantes se faisaient plus distinctes dans le blizzard.
Sa peau mordue par le froid commençait à s'engourdir.
La peur s'emparait de son corps.
Aucun son ne sortait de sa bouche. Pas un seul cri. Pas un seul son.
Elle était impuissante, fébrile esclave de sa terreur.
Elle ne pouvait appeler à l'aide.
Personne ne viendrait l'aider.
Et les ombres toujours plus se rapprochaient d'elle, une lueur féroce brillant dans les yeux…
-A-Aletheria… A-Aide moi !
Ce n'était que là une plainte et des gémissements inutiles.
Cela n'empêchait pas les grognements inquiétants et les mugissements puissants se faisait toujours plus près tandis que des silhouettes imposantes se faisaient plus distinctes dans le blizzard.
Sa peau mordue par le froid commençait à s'engourdir.
La peur s'emparait de son corps.
Aucun son ne sortait de sa bouche. Pas un seul cri. Pas un seul son.
Elle était impuissante, fébrile esclave de sa terreur.
Elle ne pouvait appeler à l'aide.
Personne ne viendrait l'aider.
Et les ombres toujours plus se rapprochaient d'elle, une lueur féroce brillant dans les yeux…
-A-Aletheria… A-Aide moi !
Quelques heures plus tôt.
-Tu as entendu à propos de ce massacre dans le Nord de la forêt ?attaqué
-Oui. On dit qu'il n'y a eu qu'un survivant et que les criminels sont les elfes Sylvains !
-Cette souillure elfique ne se contente pas d'envahir notre forêt et d'en faire leur propriété, ils tuent également les nôtres… Ils méritent une mort lente et douloureuse !
-Oui ! Ces êtres infâmes et abjects doivent payer pour s'en être prit librement aux fils et filles d'Aletheria ! Cela mérite vengeance !
-Oui tu as raison ! VENGEANCE !
Longeant les murs, Afiralia silencieuse et la tête basse, se dirigeait vers la périphérie de la ville à une allure rapide.
Partout, dans les rues, les maisons, les boutiques, et même dans l'école, la colère et la haine succédaient à la tranquillité et la paix habituelles que nourrissait Naël'Kadora.
Nombres d'insultes emprises de mépris étaient vociférés à l'adresse de leurs voisins de la forêt.
Les mots « elfes » et « vengeance » étaient sur toutes les bouches, comme s'ils étaient liés.
Le visage caché par ses cheveux rêches, passa la palissade et continua sa route vers le Sud-Ouest, ralentissant néanmoins.
Le vent soufflait délicatement sur sa peau satin. Les arbres grinçaient affectueusement autour d'elle.
Mais cela ne réussit pas à chasser les sombres pensées qui tournoyaient sournoisement dans sa tête.
Elle aussi était préoccupée par cette odieuse affaire.
Les elfes… La druidesse n'avait jamais réellement trop réfléchi à leur sujet, mais pour elles, ils était presque instinctif de les considérer comme des parasites s'étant installés au cœur de la forêt sacrée pour, selon les rumeurs, échapper à la guerre et aux holdars.
On lui avait raconté brièvement la guerre entre les elfes et les représentants de ce peuple jusqu'à aujourd'hui inconnu. Selon la version officielle, la guerre avait été provoquée par les Holdars.
Mais à présent, la centaure savait que c'était faux… Pertinemment faux.
C'étaient les elfes, dans leur mépris naturel des autres races, leur illusion de supériorité et leur désir inassouvi de se rendre maître de leur environnement, qui déclenchaient ces bains de sang… Et ils allaient récidiver ici et avec son peuple !
Une rage sourde commença à s'éveiller en elle.
Elle devinait les raisons de ce massacre commis par les sylvains… Car si leurs contacts avec les autres races restaient rares encore aujourd'hui, les centaures n'étaient pas dupes : ils savaient que leur nature hybride intriguait et suscitait autant la curiosité que la méfiance et le dédain.
Mais Afiralia faisait fi de cela : elle était plus que fière de son apparence: c'était un don de sa déesse, un présent fameux et unique, une marque d'amour ! Pour quoi que ce soit au monde, elle ne voudrait jamais s'en séparer, et se donnerait sûrement la mort si cela devait arriver.
Aussi, elle soupçonnait cette distinction raillée et profanée à l'origine du conflit.
On les désignaient sans doute comme des monstruosités au coeur des villages elfes, afin de faire croire à la plèbe qu'ils constituent une insulte envers la nature que les sylvains chérissent tant, et ainsi se donner une raison de les éxecuter sans état d'âme.
Mais les intrus et les déchets dans cette histoire n'étaient pas les centaures… Mais les elfes !
Elle ne laissera jamais ces derniers accomplir leurs desseins immoraux.
A partir d'aujourd'hui, elle étudiera avec une assiduité sans pareil et travaillera avec acharnement, afin de devenir la plus puissante des druides qui n'ai jamais existé !
Et de là, avec la bénédiction et la force d'Aletheria, elle ordonnera aux arbres et aux animaux d'envahir Mitriath, puis dirigera ses frères et sœurs vers la victoire, au nom de leur déesse !
Et c'est brandissant la gloire et la fierté du peuple centaure, qu'elle se dressera face à ces êtres pitoyables et faibles qui se jetteront à ses sabots pour la supplier d'éprgner leur misérable vie ! Et levant la lance de la justice bénie par la lumière de l'astre nocturne, implacable, elle fera payer pour le peuple sylvain de ses crimes et ses pêch-
« BOM »
L'arbre en face d'elle trembla, et Afiralia recula avec peine, se massant le visage endolori par un tel choc, le nez écorché par l'écorce rugueuse, laissant échapper sa souffrance dans un murmure :
-Aiyeuh...
Encore une fois, plongé dans un rêve éveillé, elle n'avait pas fait attention où elle se dirigeait.
Se massant la truffe tout grimaçant, elle se mit soudain à rougir de honte d'avoir commis pareille maladresse, et espéra secrètement que personne ne l'avait remarqué.
Un coup d'œil à droite.
Un coup d'œil à gauche.
Rien.
Elle pouvait de nouveau respirer calmement… A moins que des espions ennemis étaient là, dissimulés dans les fourrés, et se moquaient silencieusement d'elle, se demandant s'ils allaient la tuer discrètement ou bien la laisser encore un peu en vie pour qu'elle les distraie ? Etaient-ce les elfes qui venaient terminer leur travail en lancant un assaut éclair sur la ville ?
Immédiatement sans réfléchir, elle se mit à piétiner avec fougue les fourrés de ses sabots, pour en déloger et chasser les intrus, terrifiée par l'idée que pareille menace sévisse si près de la capitale…. Mais il n'y avait rien, absolument rien… à part des branches brisées et des feuilles piétinées.
Encore une fois, elle s'était fait piéger par son imagination… N'apprenait-elle donc jamais
Confuse, elle balbutia dans le vide une excuse afin de se racheter, puis reprit son chemin au trot, terrifiée à l'idée d'avoir offensé les esprits de la forêt et de s'attirer leurs foudres.
Les rumeurs et moqueries à son sujet n'étaient pas infondées.
On la traitait de folle, de dégénérée, de déséquilibrée, de paranoïaque et encore, elle en passait !
Mais ceci n'était pas réellement du à un désordre mentale… Plutôt du fait qu'elle possédait depuis son plus jeune âge un fort esprit créateur, et que souvent égarée dans ses pensées, il lui arrivait de ne plus faire la distinction entre la réalité et l'imaginaire… Et cela lui attirait des sobriquets et remarques blessantes de toutes sortes.
Cependant, avec le temps, elle avait appris à ne plus en tenir compte et à se réfugier dans ses chimères, même si elle préférerait que les gens cessent de se moquer d'elle, non pas pour son amour-propre, mais pour la réputation de ses parents, qui s'en trouvait sérieusement atteinte.
Aussi tentait-elle de faire attention… Mais cela n'était pas simple.
Se libérant de toutes contraintes, elle se lança au galop afin de se laisser emporter par cette sensation de légèreté et d'insouciance, laissant de côté les elfes et leurs manigances, se promettant d'y revenir plus tard afin plus calmee t sereine.
Sûrement avait-elle encore était emportée par la colère et était passée à côtés d'éléments importants.
Peut-être se trompait-elle... Tout comme elle pouvait avoir raison.
Elle arriva bien tôt à sa destination.
La crypte… Etait-ce volontairement qu'elle était venue ici, ou alors elle en aurait entendu partiellement parlé de la bouche d'une personne qu'elle aurait croisé sur le chemin sans s'en rendre compte, et inconsciemment influencée, ses pas l'auraient mené ici ?
Mystère… Mais il n'était pas question de reculer : Aletheria la regardait, du moins l'espérait-elle.
La druidesse regarda néanmoins avec appréhension la rampe s'enfonçant dans les ténèbres…
La crypte… Que devait-elle s'attendre à trouver en bas ?
Des stèles et sculptures morbides ? Des abominations pestilentielles et carnassières ?
Une armée de morts décomposés sortant de leurs tombes, la chair rongé, l'œil sortant de l'orbite, les os saillants, claudiquant et rampant dans une vision de cauchemar jusqu'à elle afin de l'attraper, de sucer son sang, dévorer sa chair, l'étriper, la broyer, la…
« BLAAM »
-Ouille… Mais c'est pas bientôt fini oui ?!
Distraite par ses hallucinations habituelles, la druidesse s'était engagée inconsciemment dans le passage sordide et s'était violemment frappé le haut du crâne contre le plafond rocheux.
Retenant un juron pourtant légitime, elle continua sa route, mal rassurée, s'attendant à tout instant de voir surgir un macchabé en face d'elle.
Alors qu'elle s'enfonçait toujours plus profond dans les pénombres, l'air se faisait plus froid.
Soudain, une ombre surgit devant elle.
Un fantôme ! Un être éthéré qui venait la hanter par delà la mort et était mue par le désir de venir dévorer son âme !
Précipitamment et de façon désordonné, elle tendit une main fébrile, prête à faire abattre sur son ennemi la colère lunaire.
Au moment où elle allait libérer son énergie, la pâle lumière émanant d'un cristal imbriqué dans la roche illumina le visage de celui qu'elle avait manqué de réduire en cendre…
Khal, un brave guerrier qu'elle avait rencontré lors de la lutte acharné contre l'aigle. Heureusement, ce dernier ne se rendit compte de rien, et continua insouciant son exploitation d'un filon d'un quelconque minerai.
Elle soupira, puis reprit sa route.
Malheureusement, la suite n'en fut que plus affligeante encore:
Elle confondit une blatte avec un démon.
Cria presque aux larmes, hystérique, en jurant que le plafond avait bougé et que la voûte rocheuse allait s'effondrer sur elle.
Bloqua durant plusieurs minutes le passage à un tunnel d'eau glacée, étant persuadée d'avoir vu l'ombre d'un quelconque monstre amphibien qui attendait, patiemment, que sa victime passe au-dessus de sa tête, afin de n'en faire qu'une bouchée…
Mais les paroles rassurantes et les encouragements des autres centaures présents avec elle dans la grotte finirent par lui donner courage et confiance en soi, aussi sur un élan spontanée, elle fondit sans réfléchir vers la sortie, voulant être la première à voir ce que leur réservait la suite de l'aventure.
Encore une fois, son manque de retenu et de concentration allait lui coûter cher.
Déboulant brusquement à l'air libre ses sabots se prirent dans une masse importante de neige couvrant le sol, et elle chuta.
L'air était glacial, le vent mordant, le blizzard aveuglant.
Se relevant péniblement, frigorifiée, et elle examina les alentours, pétrifiée, déboussolée, désabusée.
Il n'y avait personne à part elle… Aussi devrait-elle satisfaite car c'était se qu'elle souhaitait.
Mais elle ne ressentit aucune joue, plutôt la peur qui commençait à lui ronger les entrailles.
Soudain, elle entendit des bruits.
Des bruits de pas.
Des grognements.
Des hurlements stridents.
Elle vit des ombres, des silhouettes se dessiner parmi les flocons.
Pour une fois, elle aurait espérait que ce n'était que son imagination.
Hélas non, c'était la réalité, une réalité vicieuse qui allait se rappeler douloureusement à elle.
Mais par la Lune, dans quel pétrin me suis-je encore mise ?
Ce n'était que là une plainte et des gémissements inutiles.
Cela n'empêchait pas les grognements et mugissements puissants se faisait toujours plus près tandis que des silhouettes imposantes se faisaient plus distinctes dans le blizzard.
Sa peau mordue par le froid commençait à s'engourdir.
La peur s'emparait de son corps.
Aucun son ne sortait de sa bouche. Pas un seul cri. Pas un seul son.
Elle était impuissante, fébrile esclave de sa terreur.
Elle ne pouvait appeler à l'aide.
Personne ne viendrait l'aider.
Et les ombres toujours plus se rapprochaient d'elle, une lueur féroce brillant dans les yeux…
-A-Aletheria… A-Aide moi !