Le Chant du Renouveau
#12
Les yeux de prédateurs se posèrent sur les nouveaux arrivants. Finalement, Tely'o n'avait rien contre Renard, non, il l'appréciait presque, mais, il voyait en lui une image déformé de son passé, il voyait la joie, il voyait une capacité à vivre. Vivre, il avait oublié ce que c'était, il avait oublié comment on pouvait faire pour rire, il n'était même plus sûr qu'il pourrait un jour en être de nouveau capable.
Non, il ne haïssait en rien cet homme, il se haïssait lui même et malheureusement le "jeune" en était un reflet, une pâle copie, grossière, mais suffisante pour rappeler à la bête son image.

Passant sa langue sur sa canine, Tely'o se mit à fixer Dreï, elle était belle, assurément, mais derrière ce masque de volupté, derrière ces formes qui l'attirait malgré la présence de Nessa, il y avait une laideur, une laideur voilée, dissimulée, couvert sous le suaire pudique de la beauté, c'était la laideur du combat, la laideur d'une femme déterminé, prête à faire couler le sang. Quand elle énonça "prédation" en fixant Tely'o, ce dernier ne put s'empêcher de penser "proie".
Proie, prédateur.
Etait il devenu un monstre? Une bête sauvage, guidé par ses instincts, indomptable? Non, il lui fallait se battre ces pulsions, il lui fallait rester homme, il ne fallait pas qu'il se noie dans cet océan de rage et de violence. Instinctivement, il serra ses poings, il les serrait tellement fort que la jointure de ses phalanges se mirent à blanchir.
Le soldat fermé les yeux, inspirant doucement, lentement, il senti alors ses instincts animaux l'effleurer, il sentit son humanité entrain de se battre contre eux, il entendit son cœur, ce double battements caractéristique.
La bête gagné, fracassant l'humanité, la déchirant avec ses crocs, l'éventrant avec ses griffes. Puis il y eut ce parfum, celui de Nessa. L'homme se releva alors, frappant avec force , chacun de ses coups arrivant à destination. La bête s'enfuit, mais pendant combien de temps?

Ouvrant les yeux il regarda Nivalis qui se tenait face à lui, faisant son discours, c'était son parfum qui le couvrait. Il se laissa bercé dans son mutisme habituel, il choisit de déchirer son silence de quelques mots choisis avec soin :


-Je la saisi.

Le regard azur se perdit sur les autres membres qui n'avaient pas encore juré allégeance.
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