Le Chant du Renouveau
#5
Serre la, au plus fort que tu peux, serre la contre toi. Tu sens sa peau? Tu sens sa douceur? Sa tendresse? Elle était si douce contre ta peau, contre elle, il ne sentait ni douleur, ni peur, ni haine, juste le réconfort paisible. Soudain, l'image se perturbe. Il y a déjà le grognement d'un ours, le coup, déchirant, l'odeur du sang, la douleur, la rage. Où est-elle? Où est son aimé?
Il a mal, il souffre, elle lui manque, chaque seconde sans elle lui semble une éternité, chaque instant sans sa présence est un déchirement, une lame qui tourne et retourne dans la chaire, enlevant à chaque passage un peu plus d'humanité.

L'elfe se réveille, sa main tamponne l'endroit où elle devrait se trouver, vide... Vide est froid. C'est vrai qu'elle n'est plus là, c'est vrai qu'elle n'est pas Elle. Elle est morte. Morte! Ce mot résonne sinistrement dans sa tête, il en vient à en avoir la nausée, peut être est-ce seulement dût au fait qu'il est blessé, il regarde ses bandages, certains sont écarlates, les plaies se sont ré-ouvertes. Encore.

Il s'assoit dans au bord du lit. Calmant sa respiration, la pièce est si calme, si vide. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas vu de visiteurs? Tely'o n'en a aucune idée, mais quand il repense à la joie qui vivait dans ces murs, il a envie de vomir. Comment a-t-elle put le quitter? Comment a-t-il put la laisser?
Laissant ces questions en suspends, il entreprit de recommencer à panser ses plaies de façon méthodique, une fois cela fait, il irait rejoindre Nivalis, elle lui avait demandé de venir, quelque chose d'important. C'est étrange comment les fils du destins sont non? Si fins, si invisibles, bougeant en un point pour faire réagir bien plus loin. Le battement d'aile du papillon en forêt qui provoque une tempête à Kazad, c'était à peu près l'idée, quelque chose d'insignifiant entraînait de lourdes conséquences.

Pourquoi lui avait-elle donné rendez-vous, elle était resté assez floue sur les raisons, d'ailleurs, la question ne se posait pas, il la suivrait où qu'elle irait, dut il détruire des empires pour elle, il la protégerait. Il le jurait.

Il arriva enfin au lieu indiquait. Ce qui le frappa dans un premier temps, c'était la plénitude de l'endroit, cette ambiance sereine. Il les détailla toutes de ses grands yeux sombres, fixant chacune d'elle comme s'il tentait de leur arracher leur âme. Son regard se fut cependant plus tendre en attendrissant sur Nivalis, il se força à se mordre l'intérieur de sa joue pour ne pas aller se réfugier contre elle, la serrer contre lui. Il resta cependant figé, il était le seul homme de l'assistance et dépassé toutes les personnes présentes de plus d'une tête. Il était dans l'assemblé le chevalier d'airain, engoncé dans son armure, il dominait largement t en stature et ses lames rangées dans leur fourreau semblait rappeler à tous son office. Il resta sans rien dire et vint se placer derrière Nivalis. Si proche d'elle, il eut envie d'embrasser ce cou, de l'enlacer, de lui murmurer des promesses d'un amour éternel.

Encore une fois, la réalité et son fantasme se mélangeaient, il avait de plus en plus de mal à différentier Nivalis et son amour perdu. Le véritable garde du corps ferma ses yeux un instant, l'espace d'un battement de coeur, il se laissa divaguer avant de reprendre totalement ses esprits.
Rouvrant les yeux, il souffla d'un ton qui se voulait froid :


-Je suis Tely'o, serviteur de Nivalis.

Dès lors il n'ajouta rien, pour le moment. Il n'avait pas grand chose à dire et parler dans le vide, il laissait cette place à Renard. Il croisa ses bras derrière lui, se postant sur ses jambes comme l'aurait fait un garde en faction. Il attendait qu'on lui explique plus en détails, qu'il ait un peu plus d'informations. Enfin, quoi qu'il serait dit, cela n'avait guère d'influence sur son choix. Où elle ira, il irait.
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