26-08-2011, 16:55:49
Lorsque je me réveillai, j'étais allongée sur un tapis de feuilles, dans l'obscurité de la cabane.
Ma tête me brûlait un peu et mes souvenirs paraissaient avoir été consumés. Que faisais-je étendue là ? Pleine de doutes, je me relevai, prenant garde aux branches acérées tombant du toit, et sortis de l'habitation sylvestre. Là, l'éclat du soleil m'éblouit. Dans un gémissement à peine audible, je me frottai les yeux comme pour les nettoyer de ce trop plein de lumière.
Il m'avait semblé que Diarthot et moi avions passé la nuit côte à côte, que sa respiration forte et régulière m'avait réconfortée et bercée. J'avais cru sentir une présence mais peut-être n'était-ce que le fruit de mon imagination. Possiblement avais-je pris mes désirs pour la réalité.
Néanmoins, un sourire se dessina sur mon visage. Si je ne me rappelais pas tout, je me souvenais au moins de sa façon de me regarder. Et puis, il m'avait fait tomber dans ses bras intentionnellement ; j'en étais persuadée. Ces indices-là ne trompaient guère : je ne le laissais pas indifférent.
« C'est un début », fis-je à l'adresse d'un passereau aux joues grises qui s'était posé devant moi.
Il y avait cependant une ombre au tableau. Quelque chose que je ne savais expliquer, un comportement étrange, parfois contradictoire. La veille, le guerrier complaisant m'avait proposé son bras pour me relever de ma chute, mais il s'était empressé de mettre fin à cette gentillesse, dans le seul souci de s'éloigner de moi. C'était horriblement frustrant et déloyal. Pour achever de me dépiter, Diarthot avait lancé une petite réflexion bien aiguisée concernant l'âge avancé d'une balançoire.
Comme j'étais irritée, comme cette remarque m'avait courroucée ! L'elfe avait toujours eu d'obligeants propos à mon égard et soudain il me disait qu'à choisir entre moi et une balançoire, il choisirait la balançoire... sous prétexte qu'elle est plus âgée !
A la fois indignée et déçue, je me décidai à obtenir des réponses.
Depuis quelques temps, dans la région, une rumeur vantait les talents d'une diseuse de bonne aventure. Sans doute, saurait-elle me dire si je reverrai Diarthot. Je savais déjà que j'étais promise à un brillant avenir, c'était écrit dans les étoiles. En revanche, rien n'était sûr avec mon épéiste.
Je me mis donc en route vers Tilador Erdana, le dernier endroit qu'avait fréquenté la voyante. A quoi pouvait-elle bien ressembler ? Je l'imaginai avec un foulard à franges autour du crâne, une longue et lourde robe violette de velours, une aura mystérieuse, des lèvres minces dont s'échappe un discours nébuleux. Alors que je marchais en direction du village, je construisais de toutes pièces ce personnage étonnant. Les bosquets et les étangs défilaient devant mes yeux ; j'approchais de Tilador.
A la tombée de la nuit, sous un voile de fraîcheur, j'arrivai enfin.
Les rues étaient désertes. Des rats venus des champs se faufilaient dans les rigoles du sol, l'esprit tranquille. A la campagne, les gens n'avaient que trois activités : travailler, puis manger et dormir. Pour cette raison, Tilador avait cessé d'être animée dès le crépuscule. Braves travailleurs de la terre, fermiers, meuniers et autres paysans avaient abandonné leur labeur lorsqu'ils avaient vu le soleil décliner, avant qu'ils n'y voient plus rien. Ils s'étaient ensuite délassés à table auprès de leur compagne et s'étaient précipités au lit une fois le ventre chaud et rempli.
Fort heureusement, il y avait un endroit toujours plein de vie en toutes circonstances : la taverne. Je pensai que la voyante devait s'y trouver alors j'y entrai. Cependant, il n'y avait nulle trace de cette diseuse de bonne aventure. Personne ne semblait ni l'avoir vue, ni l'avoir entendue dans l'estaminet. Le tavernier confirma les dires de ses clients mais avant que je ne quitte l'établissement, il me remit un bout de papier avec quelque information.
« Vous êtes pas la première. D'autres, comme vous, ont voulu savoir ce que leur réservait l'avenir alors ils ont suivi les traces de cette dégénérée », dit-il d'une voix grave, comme pour me faire peur.
Ma tête me brûlait un peu et mes souvenirs paraissaient avoir été consumés. Que faisais-je étendue là ? Pleine de doutes, je me relevai, prenant garde aux branches acérées tombant du toit, et sortis de l'habitation sylvestre. Là, l'éclat du soleil m'éblouit. Dans un gémissement à peine audible, je me frottai les yeux comme pour les nettoyer de ce trop plein de lumière.
Il m'avait semblé que Diarthot et moi avions passé la nuit côte à côte, que sa respiration forte et régulière m'avait réconfortée et bercée. J'avais cru sentir une présence mais peut-être n'était-ce que le fruit de mon imagination. Possiblement avais-je pris mes désirs pour la réalité.
Néanmoins, un sourire se dessina sur mon visage. Si je ne me rappelais pas tout, je me souvenais au moins de sa façon de me regarder. Et puis, il m'avait fait tomber dans ses bras intentionnellement ; j'en étais persuadée. Ces indices-là ne trompaient guère : je ne le laissais pas indifférent.
« C'est un début », fis-je à l'adresse d'un passereau aux joues grises qui s'était posé devant moi.
Il y avait cependant une ombre au tableau. Quelque chose que je ne savais expliquer, un comportement étrange, parfois contradictoire. La veille, le guerrier complaisant m'avait proposé son bras pour me relever de ma chute, mais il s'était empressé de mettre fin à cette gentillesse, dans le seul souci de s'éloigner de moi. C'était horriblement frustrant et déloyal. Pour achever de me dépiter, Diarthot avait lancé une petite réflexion bien aiguisée concernant l'âge avancé d'une balançoire.
Comme j'étais irritée, comme cette remarque m'avait courroucée ! L'elfe avait toujours eu d'obligeants propos à mon égard et soudain il me disait qu'à choisir entre moi et une balançoire, il choisirait la balançoire... sous prétexte qu'elle est plus âgée !
A la fois indignée et déçue, je me décidai à obtenir des réponses.
Depuis quelques temps, dans la région, une rumeur vantait les talents d'une diseuse de bonne aventure. Sans doute, saurait-elle me dire si je reverrai Diarthot. Je savais déjà que j'étais promise à un brillant avenir, c'était écrit dans les étoiles. En revanche, rien n'était sûr avec mon épéiste.
Je me mis donc en route vers Tilador Erdana, le dernier endroit qu'avait fréquenté la voyante. A quoi pouvait-elle bien ressembler ? Je l'imaginai avec un foulard à franges autour du crâne, une longue et lourde robe violette de velours, une aura mystérieuse, des lèvres minces dont s'échappe un discours nébuleux. Alors que je marchais en direction du village, je construisais de toutes pièces ce personnage étonnant. Les bosquets et les étangs défilaient devant mes yeux ; j'approchais de Tilador.
A la tombée de la nuit, sous un voile de fraîcheur, j'arrivai enfin.
Les rues étaient désertes. Des rats venus des champs se faufilaient dans les rigoles du sol, l'esprit tranquille. A la campagne, les gens n'avaient que trois activités : travailler, puis manger et dormir. Pour cette raison, Tilador avait cessé d'être animée dès le crépuscule. Braves travailleurs de la terre, fermiers, meuniers et autres paysans avaient abandonné leur labeur lorsqu'ils avaient vu le soleil décliner, avant qu'ils n'y voient plus rien. Ils s'étaient ensuite délassés à table auprès de leur compagne et s'étaient précipités au lit une fois le ventre chaud et rempli.
Fort heureusement, il y avait un endroit toujours plein de vie en toutes circonstances : la taverne. Je pensai que la voyante devait s'y trouver alors j'y entrai. Cependant, il n'y avait nulle trace de cette diseuse de bonne aventure. Personne ne semblait ni l'avoir vue, ni l'avoir entendue dans l'estaminet. Le tavernier confirma les dires de ses clients mais avant que je ne quitte l'établissement, il me remit un bout de papier avec quelque information.
« Vous êtes pas la première. D'autres, comme vous, ont voulu savoir ce que leur réservait l'avenir alors ils ont suivi les traces de cette dégénérée », dit-il d'une voix grave, comme pour me faire peur.