24-08-2011, 13:19:30
Quelques jours plus tard, j'écrivis une lettre à Sorn avec un long commentaire sur sa façon de nager. J'avais déjà roulé mes parchemins et je m'apprêtais à ranger mon encrier lorsque me vint une idée. Mon intuition soudaine dirigea mes mains vers un morceau de papier et me dicta les mots. Quelle illumination !
Studieuse, je dessinai de belles courbes à la plume, accolai les lignes en silence. Quand j'eus fini, je me relus à haute voix :
« Toi l'inconnu,
Je te convie à un petit goûter dans ma cabane,
Tout au fond du jardin.
Repaire des oisillons et des fleurs sauvages,
Cette demeure insolite nous accueillera au crépuscule,
Lorsque le ciel se déchirera entre mille couleurs tièdes.
Signé : Louheä »
C'était un pari audacieux. Cet homme à qui j'allais envoyer ce courrier ne me connaissait guère. Notre seul souvenir commun était une rencontre de quelques minutes sur le versant d'une colline, derrière Tilador Erdana. Je me souvins l'avoir trouvé idiot avec son fourniment et sa tête de guerrier. De longs cheveux, teintés de brun et de noir, encadraient son visage carré. D'abord j'avais observé ce qu'il tenait dans ses deux mains - des lames d'Asteras aux reflets bleutés - puis je m'étais laissé tenter par son regard sombre et pénétrant. En chaque elfe, en chaque nain, je voyais un garde-manger, un coffre à jouets ou encore un moyen de m'amuser. Un remède contre l'ennui. Étrangement, quand je posais mes yeux sur cet inconnu, j'oubliais combien de bonbons à la lavande peuplaient mes poches, ces friandises que j'avais soigneusement comptées durant des heures. J'oubliais mes projets de bêtise. Ma malhonnêteté, mon vilain caractère, c'est comme si un troll des cavernes les chopait par la peau du cou et les jetait par delà la falaise.
J'aspergeai mon parchemin d'eau de rose, l'enroulai délicatement et nouai un joli ruban bleu autour. Ca en jette, pensai-je tout en accrochant le message à la patte crochue de mon pigeon voyageur.
« J'aurais eu toutes mes chances avec Sorn... et moi, j'écris à je ne sais qui... habitant je ne sais où ! »
Studieuse, je dessinai de belles courbes à la plume, accolai les lignes en silence. Quand j'eus fini, je me relus à haute voix :
« Toi l'inconnu,
Je te convie à un petit goûter dans ma cabane,
Tout au fond du jardin.
Repaire des oisillons et des fleurs sauvages,
Cette demeure insolite nous accueillera au crépuscule,
Lorsque le ciel se déchirera entre mille couleurs tièdes.
Signé : Louheä »
C'était un pari audacieux. Cet homme à qui j'allais envoyer ce courrier ne me connaissait guère. Notre seul souvenir commun était une rencontre de quelques minutes sur le versant d'une colline, derrière Tilador Erdana. Je me souvins l'avoir trouvé idiot avec son fourniment et sa tête de guerrier. De longs cheveux, teintés de brun et de noir, encadraient son visage carré. D'abord j'avais observé ce qu'il tenait dans ses deux mains - des lames d'Asteras aux reflets bleutés - puis je m'étais laissé tenter par son regard sombre et pénétrant. En chaque elfe, en chaque nain, je voyais un garde-manger, un coffre à jouets ou encore un moyen de m'amuser. Un remède contre l'ennui. Étrangement, quand je posais mes yeux sur cet inconnu, j'oubliais combien de bonbons à la lavande peuplaient mes poches, ces friandises que j'avais soigneusement comptées durant des heures. J'oubliais mes projets de bêtise. Ma malhonnêteté, mon vilain caractère, c'est comme si un troll des cavernes les chopait par la peau du cou et les jetait par delà la falaise.
J'aspergeai mon parchemin d'eau de rose, l'enroulai délicatement et nouai un joli ruban bleu autour. Ca en jette, pensai-je tout en accrochant le message à la patte crochue de mon pigeon voyageur.
« J'aurais eu toutes mes chances avec Sorn... et moi, j'écris à je ne sais qui... habitant je ne sais où ! »
![[Image: crbst_parchemin-ruban-enfant0.png?t=1qnf3c90ioho]](http://www.astrodeco.com/crbst_parchemin-ruban-enfant0.png?t=1qnf3c90ioho)