05-08-2011, 21:33:16
J'éclatai de rire.
Le jeune apprenti avait fait voler çà et là mes cheveux pour attirer mon attention. Pense-t-il que je suis dupe ?
Consulter les manuels de magie était une couverture, ma ruse pour me fondre dans la bibliothèque. S'il avait été plus appliqué, le galopin aurait sans doute remarqué que je tenais mon livre à l'envers. Malgré cela, j'admirais son geste espiègle. Les gens nonchalants et indolents m'excédaient autant qu'ils me démoralisaient. Le garçonnet, lui, avait ce grain de malice qui intéresse les rebelles pétulants. Probablement était-il aventureux.
Je posai le volume sur une table en prenant soin de faire du bruit et avançai vers la porte dans une fougue certaine. Comme je m'y attendais, l'un des professeurs présents dans la salle me dévisagea. Je lui tirai la langue. La fine langue rose d'une malapprise. Ce maître de magie pouvait bien penser ce qu'il voulait, son avis m'importait peu. Seul le garçon comptait.
Sa poésie m'avait amusée et lorsque je fus enfin à sa hauteur, tout près de l'entrée de l'Académie, je l'imitai :
« Vous voilà bien ingrat de mentir sur vos desseins,
Admettez donc votre faute que je vous pardonne,
Que l'on quitte tout souriants ce lieu estudiantin,
Ne faites guère croire que je vous intimide,
Quand l'unique cause de cette maladresse,
N'a point à voir avec une bévue stupide,
Réjouissons-nous à la taverne du coin,
Sans mensonges, duplicité, fabulation,
Si vous consentez que nous allions plus loin
Sans doute vous tromperai-je pour me divertir,
Car j'ai bien trop souvent de l'imagination,
Mais n'est-ce pas amical de vous avertir ? »
Le jeune apprenti avait fait voler çà et là mes cheveux pour attirer mon attention. Pense-t-il que je suis dupe ?
Consulter les manuels de magie était une couverture, ma ruse pour me fondre dans la bibliothèque. S'il avait été plus appliqué, le galopin aurait sans doute remarqué que je tenais mon livre à l'envers. Malgré cela, j'admirais son geste espiègle. Les gens nonchalants et indolents m'excédaient autant qu'ils me démoralisaient. Le garçonnet, lui, avait ce grain de malice qui intéresse les rebelles pétulants. Probablement était-il aventureux.
Je posai le volume sur une table en prenant soin de faire du bruit et avançai vers la porte dans une fougue certaine. Comme je m'y attendais, l'un des professeurs présents dans la salle me dévisagea. Je lui tirai la langue. La fine langue rose d'une malapprise. Ce maître de magie pouvait bien penser ce qu'il voulait, son avis m'importait peu. Seul le garçon comptait.
Sa poésie m'avait amusée et lorsque je fus enfin à sa hauteur, tout près de l'entrée de l'Académie, je l'imitai :
« Vous voilà bien ingrat de mentir sur vos desseins,
Admettez donc votre faute que je vous pardonne,
Que l'on quitte tout souriants ce lieu estudiantin,
Ne faites guère croire que je vous intimide,
Quand l'unique cause de cette maladresse,
N'a point à voir avec une bévue stupide,
Réjouissons-nous à la taverne du coin,
Sans mensonges, duplicité, fabulation,
Si vous consentez que nous allions plus loin
Sans doute vous tromperai-je pour me divertir,
Car j'ai bien trop souvent de l'imagination,
Mais n'est-ce pas amical de vous avertir ? »