[RP-Event] Réception mondaine

[Esprit rêveur]

Ezuri était un fin politicien. Il avait su relever sa lignée et en faire l'une des plus puissantes en quelques décennies et cela malgré l'opprobre de son opposition à la reine Ashtalia. Ses partisans étaient nombreux, et bien souvent, influents. Nul n'ignorait qu'il maniait les mots avec la dextérité d'un escrimeur, feintant d'une flatterie pour placer un estoc trompeur.

Ainsi, quand Marmorin l'interrogea sur l'identité de la demoiselle masquée, il répondit de façon à ne rien en dire. Pour autant, il paraissait sincère, trop angoissé par les récents événements pour choyer son discours de sournoises fioritures.


“Hélas, je n'en sais rien. J'ai beaucoup d'ennemis, mais aucun qui ne porte un masque au grand jour.”



Tout en remerciant poliment la charmante paladine Shatolissa pour sa prévenance curative, il vit arriver d'un pas furieux la chevalière. Il reconnaissait en elle les traits harmonieux de sa mère, une noble d'Asteras qu'il avait croisé dans bien des réceptions. Imperturbable, il laissa Dyanese s'exprimer avec hargne, dissimulant ses émotions dans une parfaite neutralité.


“Est-ce ainsi, que votre mère vous a éduqué ? A pointer une hallebarde sur votre hôte pour obtenir des justifications qu'il ne peut vous donner ? Revoyez votre langage, jeune fille et apprenez que je n'ai fait qu'accorder à mon fils le bonheur d'être entouré par celle qu'il aime. Je...”


Il fut coupé par l'arrivée de son fils, Eavaar. Les yeux rougis par le chagrin et les traits déformés par la colère, il toisa Dyanese d'un regard mauvais.


“Cessez cette mascarade, fille de Nimor. Je ne vous laisserai pas outrager mon père en ma demeure. Sachez que mon père a racheté ce manoir bien au-delà de son prix réel pour soutenir financièrement ma belle famille. Il comptait nous l'offrir, à Reïn et moi, après l'avoir rénové de fond en comble.

Vous n'avez pas idée de ses efforts pour parfaire à mon bonheur et voilà que vous l'accusez de traitrise ! Lorsque j'ai demandé la main de ma si jolie Reïn sans son approbation, il s'est irrité d'une telle mésalliance en premier lieu. Je l'admets. Mais il fut bien prompt à changer d'avis en saisissant ma sincère inclinaison. Il a, alors tout mis en oeuvre pour nous réunir.”