13-01-2018, 14:02:43
Selinde éclata de rire devant l'air hébété du jeune palefrenier chargé de s'occuper des montures pendant les festivités. Au cours de ce début de soirée, il avait eu l'occasion de contempler de magnifiques pur-sang harnachés de somptueuses selles et de fastueux attelages, mais jamais une telle créature ne s'était présentée à sa vue.
« Bien entendu que c'est une vraie. Veille bien à ce que nul ne tente de se percher sur son dos, sa réaction pourrait être… violente. »
Il acquiesça timidement, récupérant d'une main tremblante les rênes que lui tendait la sorcière. La corne aiguisée qui parait le front de l'animal, ne cessait de l'impressionner, et il devait bien se l'avouer, de l'effrayer. Malgré la beauté ténébreuse de la créature féérique, il devinait à ses renâclements qu'elle pouvait se montrer aussi tempétueuse que sa cavalière était réputée l'être.
La jeune femme quitta les écuries après quelques dernières recommandations au garçon d'écurie. Comme à l'accoutumée, elle affichait un petit sourire suffisant, satisfaite d'avoir senti sur ses épaules à demi-dénudées, les regards envieux d'une haute aristocratie suintante de richesse et d'apparat. Tous fortunés qu'ils étaient, aucun ne pouvait se permettre le luxe de se pavaner à dos de licorne. L'envie s'était lu dans leurs yeux fardés ; elle en avait goûté une réjouissance malsaine.
Après tout, n'avait-elle pas été invitée, elle et ses compagnons de la Salamandre, pour divertir des oisifs prétentieux en échange de quelques amuse-gueules ? Au-delà de la distraction des invités et de leur protection tacite, l'acte demeurait politique. Selinde n'était pas dupe sur les raisons de leur présence et ne voyait aucun honneur, ni flagornerie particulière dans l'invitation qu'elle avait reçue. S'entourer des vainqueurs du Skovendör n'était qu'une manière pour que les échos de leur victoire ne rejaillissent sur les Maisons Rian'cir et Larhtreña. Si elle n'avait pas eu ses propres motivations dans cet événement, jamais elle n'aurait accepté de participer à une telle mascarade.
Toute à ses réflexions, elle pénétra dans l'enceinte du manoir admirant l'architecture des lieux et notant chaque détail. Malgré la vétusté du manoir, il avait été aménagé avec goût et finesse. Chaque décoration avait sa place. Du moins, l'imaginait-elle, ignorant de par ses origines misérables la vraie définition de la fortune. D'une certaine façon, elle resta stupéfaite par tant de faste, submergée par un raffinement dont elle n'était pas coutumière. Dont elle ne serait jamais coutumière. Ce monde d'apparence et de richesse n'était pas le sien.
« Selinde Belroza, Commandante de la Salamandre. »
Elle sursauta, ne s'attendant pas à entendre son nom résonner dans la bouche de l'elfe à l'entrée. Elle le dévisagea un instant. Il s'inclina solennellement pour la saluer et l'inviter à avancer sur le somptueux tapis rouge. Elle lui répondit d'un signe de tête maladroit, ne sachant exactement comment se comporter dans la société.
Ses yeux sur tournèrent vers un autre homme au port altier, richement vêtu. Ezuri Rian'cir, à n'en pas douter. Elle le salua en s'inclinant devant lui avec respect.
« Messire Rian'cir, c'est un honneur d'être à vos côtés pour ce jour unique. Que la félicité accompagne votre fils et sa douce épouse. »
Elle s'éloigna en direction du buffet dans l'attente de voir paraitre son frère ou Ekairos. Ses atours faisaient bien pâle figure par rapport à toutes ces dames, solaires et rayonnantes, dans leurs exquises toilettes. Mais sa féminité était, pour une fois, mise en avant dans cette robe d'un gris satiné et avec sa chevelure laiteuse joliment relevée. Pour autant, ce furent les propos échangés à demi-mot entre les convives qui attirèrent son attention : ce mariage n'était pas du goût de tout le monde.
Elle balaya la salle du regard apercevant les visages connus de membre de la CIA et des Sentinelles. Du coin de l'œil, elle observa même, amusée, la vétérante se précipiter vers une bouteille de vin abandonnée. Israfel Aedarion vint également la saluer ce qui l'étonna quelque peu bien qu'elle n'en laissa rien paraitre. Elle ne l'avait croisé que très récemment lors de la dernière bataille entre Kandrian et Nim Duin. Elle répondit d'un ton taquin, sourire malicieux à l'appui.
« Messire Aedarion, c'est un plaisir de vous voir parfaitement remis. Je me doutais vous croiser ici, mais je vous aurai volontiers imaginé accompagné. A moins que votre belle ne soit partie se rafraichir ? »
« Bien entendu que c'est une vraie. Veille bien à ce que nul ne tente de se percher sur son dos, sa réaction pourrait être… violente. »
Il acquiesça timidement, récupérant d'une main tremblante les rênes que lui tendait la sorcière. La corne aiguisée qui parait le front de l'animal, ne cessait de l'impressionner, et il devait bien se l'avouer, de l'effrayer. Malgré la beauté ténébreuse de la créature féérique, il devinait à ses renâclements qu'elle pouvait se montrer aussi tempétueuse que sa cavalière était réputée l'être.
La jeune femme quitta les écuries après quelques dernières recommandations au garçon d'écurie. Comme à l'accoutumée, elle affichait un petit sourire suffisant, satisfaite d'avoir senti sur ses épaules à demi-dénudées, les regards envieux d'une haute aristocratie suintante de richesse et d'apparat. Tous fortunés qu'ils étaient, aucun ne pouvait se permettre le luxe de se pavaner à dos de licorne. L'envie s'était lu dans leurs yeux fardés ; elle en avait goûté une réjouissance malsaine.
Après tout, n'avait-elle pas été invitée, elle et ses compagnons de la Salamandre, pour divertir des oisifs prétentieux en échange de quelques amuse-gueules ? Au-delà de la distraction des invités et de leur protection tacite, l'acte demeurait politique. Selinde n'était pas dupe sur les raisons de leur présence et ne voyait aucun honneur, ni flagornerie particulière dans l'invitation qu'elle avait reçue. S'entourer des vainqueurs du Skovendör n'était qu'une manière pour que les échos de leur victoire ne rejaillissent sur les Maisons Rian'cir et Larhtreña. Si elle n'avait pas eu ses propres motivations dans cet événement, jamais elle n'aurait accepté de participer à une telle mascarade.
Toute à ses réflexions, elle pénétra dans l'enceinte du manoir admirant l'architecture des lieux et notant chaque détail. Malgré la vétusté du manoir, il avait été aménagé avec goût et finesse. Chaque décoration avait sa place. Du moins, l'imaginait-elle, ignorant de par ses origines misérables la vraie définition de la fortune. D'une certaine façon, elle resta stupéfaite par tant de faste, submergée par un raffinement dont elle n'était pas coutumière. Dont elle ne serait jamais coutumière. Ce monde d'apparence et de richesse n'était pas le sien.
« Selinde Belroza, Commandante de la Salamandre. »
Elle sursauta, ne s'attendant pas à entendre son nom résonner dans la bouche de l'elfe à l'entrée. Elle le dévisagea un instant. Il s'inclina solennellement pour la saluer et l'inviter à avancer sur le somptueux tapis rouge. Elle lui répondit d'un signe de tête maladroit, ne sachant exactement comment se comporter dans la société.
Ses yeux sur tournèrent vers un autre homme au port altier, richement vêtu. Ezuri Rian'cir, à n'en pas douter. Elle le salua en s'inclinant devant lui avec respect.
« Messire Rian'cir, c'est un honneur d'être à vos côtés pour ce jour unique. Que la félicité accompagne votre fils et sa douce épouse. »
Elle s'éloigna en direction du buffet dans l'attente de voir paraitre son frère ou Ekairos. Ses atours faisaient bien pâle figure par rapport à toutes ces dames, solaires et rayonnantes, dans leurs exquises toilettes. Mais sa féminité était, pour une fois, mise en avant dans cette robe d'un gris satiné et avec sa chevelure laiteuse joliment relevée. Pour autant, ce furent les propos échangés à demi-mot entre les convives qui attirèrent son attention : ce mariage n'était pas du goût de tout le monde.
Elle balaya la salle du regard apercevant les visages connus de membre de la CIA et des Sentinelles. Du coin de l'œil, elle observa même, amusée, la vétérante se précipiter vers une bouteille de vin abandonnée. Israfel Aedarion vint également la saluer ce qui l'étonna quelque peu bien qu'elle n'en laissa rien paraitre. Elle ne l'avait croisé que très récemment lors de la dernière bataille entre Kandrian et Nim Duin. Elle répondit d'un ton taquin, sourire malicieux à l'appui.
« Messire Aedarion, c'est un plaisir de vous voir parfaitement remis. Je me doutais vous croiser ici, mais je vous aurai volontiers imaginé accompagné. A moins que votre belle ne soit partie se rafraichir ? »