[RP-Event] Réception mondaine
#7
Les yeux de la demi-elfe brillaient d'excitation à la lecture de l'invitation. Tant de temps à parcourir les routes et chasser démons, holdars et autre infamie qu'elle avait occulté de son esprit ce joli petit monde doré. Son regard se détacha de la missive se souvenant des grandes réceptions qui ont ponctué sa jeunesse, où sa mère faisait chavirer toutes les têtes de la gente masculine et son père fier dans sa tenue de Numerth bardée de distinctions inspirait respect et bravoure. Des fêtes bien réussies si les domestiques parvenaient à contenir la vieille et ses amies en verre.

Elle n'était qu'une gamine à peine plus haute qu'un nain qu'elle se voyait déjà, lors de ces réceptions au domaine, dans une magnifique robe flamboyante. Son physique porterait les traits de sa mère et attirerait tous les regards. De son père, elle aurait hérité de ce maintien droit et cette démarche assurée. Sa chevelure soyeuse et peignée avec soin renforcerait sa position de fille de Numerth et elle serait la fierté de ses parents. Une pléthore de jeunes convives se bousculerait pour une danse avec elle, on se battrait même pour un seul regard de sa part.

Des pensées exquises la renvoyant à une abrupte réalité bien loin de son rêve de petite fille. Couverte de boue, de sang et de sueur, les mains calleuses ayant vécu trop de combat, les cheveux gras à cause de toilettes trop sommaires, les jambes arquées par des journées de cheval, tel était le quotidien de la guerrière. Et la présence quasi-permanente d'Elena n'arrangeait pas les choses, même si les conseils de cette dernière avaient été utiles.


Le petit mot de son père joint à la missive lui fit le plus grand bien. Le travail ne manquait pas, sa mère se portait comme un charme, et la vie paisible loin des batailles ne les empêchait pas de penser à leur fille, qui risquait sa vie à chaque instant. Sa dernière phrase, Si l'invitation nous est adressée, te voir à nos côtés nous comblerait de bonheur, arracha une petite larme à Dyanese. Il était peut-être temps de retrouver sa vie passée.

Quelques jours dans la demeure familiale suffirent à raviver ses réflexes de nobliau. Une balade avec sa mère dans les boutiques les plus chics d'Yris, prétextant un choix de tenue, de ses chaussures et autres fantaisies pour le mariage, des longues discussions avec son père sur la gestion du domaine ou à refaire le monde. Il avait même eu le temps de faire quelques passes d'arme qu'elle remporta haut la main. Même si son père avait raccroché les armes depuis un long moment, elle sut que sa vie sur les routes l'avait rendu plus aguerrie.

Le jour de la cérémonie était enfin arrivé. Ses parents, pris d'une affaire urgente, durent décliner l'invitation au dernier moment et laissèrent leur fille se rendre seule à la réception. Comme les règles de bienséance l'exigeait, elle arriva en retard, dans une robe bleu turquoise au décolleté plongeant sans être vulgaire, ses cheveux libres reposant sur ses épaules. Cela faisait un petit moment qu'elle ne s'était pas aussi femme libérée (et ce n'était pas si facile). En premier lieu, elle salua les hôtes avec tout le respect qui leur est dû, les félicita pour ce banquet et souhaita aux mariés tous ses vœux de bonheur.

Les discussions allaient bon train, chacun y faisait de son commentaire sur la réception, et Dyanese comprit rapidement que la médisance était de mise. Le mobilier avait vécu trop d'année et on avait pris soin de maquiller la décoration qui avait souffert de l'usure du temps. Le manoir tombait en ruine et la famille noble n'était plus que l'ombre d'elle même, le gratin du concordat ne manquait pas de le rappeler à qui voulait entendre.

Elle avait la désagréable impression que cette richesse envolée n'était pas la seule chose que la famille Larhtreña cherchait à dissimuler.
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