08-01-2018, 03:08:42
Assis à une table de la bibliothèque familiale, Israfel relu encore une fois l'invitation. Sa lecture lui fit froncer les sourcils. Ce qui troublait l'elfe n'était pas la teneur du message il était question du mariage d'un riche noble elfique mais plutôt sa propre réaction à la réception de celui-ci. Quelques mois plus tôt, c'était le genre d'invitation qu'il aurait accepté immédiatement : il avait toujours affectionné les réceptions mondaines. Mais pour la première fois, la perspective d'une soirée d'amusement le laissait hésitant. Il était tenté de s'y rendre, mais avec des démons et des holdars en maraude sur les terres du Concordat, il n'était pas sûr de pouvoir se permettre ce genre de distraction.
« Tu dois y aller, mon fils. C'est impératif ! » entendait encore le mande-orage. Son père avait reçu une invitation, lui aussi, en tant que dirigeant de la famille Aedarion. Il avait commencé à presser Israfel dès le petit-déjeuner, alors que son fils n'avait même pas encore épluché son propre courrier. Quand il avait remarqué le manque d'intérêt de son enfant pour l'événement, le sang d'Aldys n'avait fait qu'un tour. « L'héritier de la famille ne peut pas être absent à pareille réception ! Il en va de notre honneur ! ». Israfel se retint de faire part de ses préoccupations à son père. Le mieux à faire quand il était dans cet état était encore d'attendre qu'il se calme. « Et il serait temps que tu songes à te marier, toi aussi. Tu pourrais trouver une fille bien et de bonne famille à cette réception ! » poursuivit Aldys. Cette remarque manqua de faire recracher à Israfel le contenu de son verre. C'était bien la première fois que son père se mêlait de sa vie sentimentale. Alors que le chef de famille avait continué de pérorer sur la nécessité de sa présence à la soirée, le mande-orage avait tenté de noyer sa frustration dans le jus de fruit jusqu'à la fin du repas.
L'elfe soupira et jeta l'invitation sur la pile de courrier devant lui. Il irait à la réception, son père ne le laisserait pas y couper. Et il devrait être accompagné, ne serait-ce que pour éviter qu'Aldys se mêle encore de ses affaires de cœur.
Israfel envisagea quelques instants d'inviter Cendre à la réception, mais il finit par abandonner cette idée. Même si la pyromancienne était de bonne famille, il y avait beaucoup de chances qu'elle se rende à la soirée non en tant que noble de Malmont mais en tant que co-dirigeante des Sentinelles d'Argent, qui allaient probablement venir renforcer la garde que la maison Rian'cir cherchait à engager pour l'occasion. Et si la rousse s'y rendait, elle le ferait probablement au bras de Lenwë de toute façon.
Ayant passé des mois à Cyrijäl sans donner de nouvelle, Israfel doutait qu'aucune des demoiselles avec lesquelles il avait flirté peu avant son départ accepte l'invitation après avoir été négligée de la sorte. Quant à celles dont il avait fait la connaissance dans le nord, elles le connaissaient bien trop peu pour risquer un voyage si long juste pour lui.
… En y réfléchissant, il y en avait bien une qui viendrait peut-être. Et sa présence rendrait assurément la réception aussi utile qu'agréable. Mais Israfel allait devoir déployer des trésors de persuasion pour seulement espérer qu'elle lise la lettre qu'il lui enverrait.
Le mande-orage prit un parchemin vierge et rédigea une réponse à la maison Rian'cir, confirmant sa présence et annonçant qu'il serait accompagné. Mais pour espérer convaincre la dame, il fallait d'abord qu'il aille acheter quelques petites choses.
« Tu dois y aller, mon fils. C'est impératif ! » entendait encore le mande-orage. Son père avait reçu une invitation, lui aussi, en tant que dirigeant de la famille Aedarion. Il avait commencé à presser Israfel dès le petit-déjeuner, alors que son fils n'avait même pas encore épluché son propre courrier. Quand il avait remarqué le manque d'intérêt de son enfant pour l'événement, le sang d'Aldys n'avait fait qu'un tour. « L'héritier de la famille ne peut pas être absent à pareille réception ! Il en va de notre honneur ! ». Israfel se retint de faire part de ses préoccupations à son père. Le mieux à faire quand il était dans cet état était encore d'attendre qu'il se calme. « Et il serait temps que tu songes à te marier, toi aussi. Tu pourrais trouver une fille bien et de bonne famille à cette réception ! » poursuivit Aldys. Cette remarque manqua de faire recracher à Israfel le contenu de son verre. C'était bien la première fois que son père se mêlait de sa vie sentimentale. Alors que le chef de famille avait continué de pérorer sur la nécessité de sa présence à la soirée, le mande-orage avait tenté de noyer sa frustration dans le jus de fruit jusqu'à la fin du repas.
L'elfe soupira et jeta l'invitation sur la pile de courrier devant lui. Il irait à la réception, son père ne le laisserait pas y couper. Et il devrait être accompagné, ne serait-ce que pour éviter qu'Aldys se mêle encore de ses affaires de cœur.
Israfel envisagea quelques instants d'inviter Cendre à la réception, mais il finit par abandonner cette idée. Même si la pyromancienne était de bonne famille, il y avait beaucoup de chances qu'elle se rende à la soirée non en tant que noble de Malmont mais en tant que co-dirigeante des Sentinelles d'Argent, qui allaient probablement venir renforcer la garde que la maison Rian'cir cherchait à engager pour l'occasion. Et si la rousse s'y rendait, elle le ferait probablement au bras de Lenwë de toute façon.
Ayant passé des mois à Cyrijäl sans donner de nouvelle, Israfel doutait qu'aucune des demoiselles avec lesquelles il avait flirté peu avant son départ accepte l'invitation après avoir été négligée de la sorte. Quant à celles dont il avait fait la connaissance dans le nord, elles le connaissaient bien trop peu pour risquer un voyage si long juste pour lui.
… En y réfléchissant, il y en avait bien une qui viendrait peut-être. Et sa présence rendrait assurément la réception aussi utile qu'agréable. Mais Israfel allait devoir déployer des trésors de persuasion pour seulement espérer qu'elle lise la lettre qu'il lui enverrait.
Le mande-orage prit un parchemin vierge et rédigea une réponse à la maison Rian'cir, confirmant sa présence et annonçant qu'il serait accompagné. Mais pour espérer convaincre la dame, il fallait d'abord qu'il aille acheter quelques petites choses.