Babylios, la perle des sables. Palais du Cheikh' Thufir Jabbar.
Sur ordre de la garde royale, la porte haute en orme sacré de dix pieds de haut à l'entrée du palais de Babylios s'ouvre. L'homme qui la franchit est un Hélion. Rien d'inhabituel jusque-là, mais cet Hélion s'arrête aussitôt pour profiter de l'instant et respirer à fonds l'air environnant, saturé des odeurs agréables du jardin du cheikh'. Ainsi que pour apprécier le soleil qui vient faire briller ses cheveux cuivrés. Voilà dix ans qu'il n'a plus été directement exposé au chaud soleil du désert de Salith. Dix longues années passées dans une unique pièce avec le même mobilier et la même routine continuelle.
Pendant dix ans, Miraak Dal'Vë a été condamné à rester emprisonné pour avoir commis le plus atroce des crimes : celui d'avoir vengé son ami de ses propres mains, car la politique et le système judiciaire injuste de Babylios voulait épargner son assassin. C'est tout juste si le verdict n'avait pas constitué une reconnaissance des mérites de l'assassin en question.
Miraak avait perdu sa liberté pendant ces longues années, il avait perdu les droits liés à sa noble naissance également. Son père avait été contraint, pour raisons politiques, à le renier publiquement. Il ne l'avait plus revu depuis un sinistre entretien, le jour de son arrestation, lorsque son père lui avait annoncé la sentence. Et jamais il ne le reverrait, car le noble Galan Dal'Vë était mort de "causes inexpliquées" deux ans auparavant. Sélène, la sœur de Miraak qui avait été l'une de ses rares visites régulières, s'était faite la messagère de cette triste nouvelle. La mère de Miraak avait quitté Babylios pour retourner dans sa famille Talienne à la mort de son époux. Quant à sa sœur elle était désormais officiellement dirigeante de la famille Dal'Vë. Elle s'était mariée à un autre noble Hélion et en avait déjà deux fils. Bien qu'elle continue de traiter Miraak comme son frère, Sélène Dal'Vë ne pouvait en aucun cas annuler son bannissement officiel de sa maison noble, obligeant celui-ci à se bâtir une vie nouvelle et indépendante.
C'était bien l'idée qu'il avait développé, au cours de ces longues années de méditation forcée.
Miraak était peut-être sans famille, mais il n'était pas complètement sans moyens. Il avait toujours les biens qui lui avaient été confisqués à son arrestation. Parmi eux des vêtements certes démodés mais dans des tissus de valeur qu'il pourrait monnayer contre une tenue acceptable. Il y avait aussi le cimeterre béni de grande valeur qui lui avait valu ces années de solitude, mais qui était aussi un souvenir précieux d'une amitié sincère, et les quelques pièces d'or restantes de la bourse de Yal Ben'al.
En outre, il avait dans sa jeunesse reçu une solide éducation et passé dix ans à avoir pour principale source d'occupation une bibliothèque pleine à dévorer. Tous les Hélions ne pouvaient pas se targuer de telles compétences. Quant à son physique, il avait veillé à faire tous les exercices que sa "chambre" lui permettait au quotidien. S'il n'avait assurément pas une condition militaire, il se sentait capable d'affronter le monde. Entré en prison en jeune homme, il était désormais un homme fait.
Il commença par rejoindre les souks de la ville, non sans noter les différences architecturales, les nouveaux monuments construits pendant son incarcération. La vie ne l'avait pas attendu pour continuer dans Babylios. Miraak trouva sans mal un tisserand pour échanger sa tenue pleine de broderies fines, mais absolument déplacée sur un Hélion de son âge, contre une tunique serrée de lin. Une tenue simple mais un efficace moyen de se couvrir pour un aventurier de base, et le tisserand pouvait se vanter d'avoir fait une affaire. Il en profita pour se faire indiquer une auberge aux tarifs acceptables pour une bourse modeste à proximité du centre d'entrainement des nouvelles recrues.
Une heure plus tard il avait sa chambre réservée à l'auberge "Du soleil ardent". Nom guère original au cœur du désert de Salith, et qui allait de pair avec une auberge tout ce qu'il y avait de plus ordinaire. Un bon lit aux draps de lin, une armoire et une commode de frêne, une écuelle pour faire un peu de toilette et un puits dans la cour pour la remplir. Il n'avait besoin de rien de plus pour le moment.
Miraak rejoint donc le centre d'entrainement des nouvelles recrues. En d'autre terme un terrain sablonneux où se retrouvaient les Hélions souhaitant être initiés aux armes de la meilleure manière qui soit. Moyennant quelques pièces d'or évidemment. Pour la plupart, les Hélions qu'on y trouvait étaient les aspirants à la garde de Babylios d'où le nom du bâtiment. Mais on y trouvait aussi de nombreux jeunes et moins jeunes qui aspiraient à maîtriser les armes en vue d'embrasser une cause de mercenariat ou encore une vie d'aventures. Miraak était là pour les deux raisons. Il devait réapprendre à manier les armes, déjà qu'il n'était pas si doué avant son emprisonnement, mais il souhaitait aussi rencontrer des aventuriers en devenir pour mettre rapidement ses projets en branle. Il comptait bien donner au peuple de Babylios la justice que la cité méritait vraiment. L'Ordre de Solaris y veillerait.
![[Image: bykk.png]](http://img35.imageshack.us/img35/2861/bykk.png)
Babylios est une citée célèbre en Ecridel. Le peuple Hélion et elle sont indissociables, elle incarne tous les savoirs, toutes les philosophies et tous les arts dont sont capable les Hélions.
Mais Babylios est aussi connue pour ses intrigues politiques alambiquées et sanglantes. Elle est aussi connue pour ses castes légendaires d'assassins qui règlent les conflits de la façon la plus simple et la plus rapide qui soit, en éliminant celui des belligérants qui a le moins de finances ou d'influence.
La Main Noire, jadis, fût créée pour protéger les arrières du dirigeant de Babylios. Aujourd'hui, les enseignements de la Main Noire ont été diffusés très largement dans Babylios, dispensés à des Hélions qui n'agissent plus au nom du Cheikh' mais en leur noms propres. Et qui tirent bénéfice en toute impunité pour peu que leurs services profitent aux politiques bien placés.
Solaris a guidé ceux qui n'étaient pas encore les Hélions au cœur du Désert de Salith. Il leur a donné un foyer et un nom pour que, comme lui, ils éclairent le monde. Savoir, philosophie et art, voilà comment rayonne le peuple Hélion. Mais de la lumière nait l'obscurité.
Aujourd'hui, L'Ordre de Solaris est instauré pour combattre cette ombre. L'Ordre en appelle à tous les serviteurs de la lumière. Joignez-vous à lui, combattez les ombres qui se cachent dans le rayonnement de Solaris, de Babylios.
L'Ordre de Solaris est un service. Un service rendu aux habitants de Babylios. Celles et ceux qui désirent aide et justice trouveront dans l'Ordre les bras les plus solides, les lames les plus aiguisées, les sorts les plus perfectionnés et les conseils les plus avisés.
Peu importe la richesse des nécessiteux, l'Ordre ne fait pas de distinctions entre Hélions. Les mendiants, les marchands ou les nobles isolés, tous ont droit à la justice de Solaris. L'Ordre n'acceptera que ce qu'on lui donne, il n'exigera rien en échange de son devoir divin. Servir le peuple Hélion c'est servir Solaris, servir Solaris c'est avoir sa bénédiction et cela vaut plus que toutes les richesses d'Ecridel.
A vous qui bafouez la lumière de notre dieu. Sachez que ni la politique, ni l'or, ni aucune cachette ne vous protègera du courroux de L'Ordre de Solaris !