SombresRunes
#2
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Chapitre Premier : Au commencement

*Clic* *Clac* Les menottes se refermèrent sur ses poignets. Sa peau, abîmée par le frottement incessant du métal contre l'épiderme le brûlait. Ses bras lui pesèrent lorsqu'il attrapa sa pioche, pour suivre les autres mineurs dans les entrailles de la terre. Ils étaient quarante-huit, quarante-huit prisonniers enchaînés à travailler ici, pour la grandeur de la capitale. Tueurs, voleurs et déserteurs, ils avaient été conduits ici, dans la nouvelle mine de Mithril des Grunderson, pour exploiter son précieux minerai.
Lorsque le fouet l'atteignit à l'omoplate, sa vue se brouilla...

...Dix ans auparavant...
...Marché de Karad Zirkomen...


"- Au voleur ! Au voleur !" Criait un nain bedonnant au milieu du marché. Les nains se tournèrent vers celui-ci. Un gamin d'à peine dix ans fendit la foule, une pomme dans la main, un sourire aux lèvres. Des boucles brunes cachaient le visage du garçon. De son visage, seul un sourire intrépide était visible. A la sortie du marché, deux gardes brandirent leurs lances.

"- Halte-là mon garçon ! Rends-toi !
- Attrapez-moi, répondit en riant le garçon, avant de filer vers des étalages d'armes, les gardes de Karad sur les talons.
- Petit effronté ! Nous allons te faire voir ce que récoltent les voleurs ici !"

Mais le garçon filait à toute vitesse, glissant sous les étables, enjambant les sacs et autres caisses, escaladant des barrières, l'une d'elle menant directement dans une sorte de poulailler. Les volatiles, effrayés, réussirent à s'échapper. Profitant du tumultes, le garçon s'engouffra dans une ruelle.

"- Il est là !
- On le tient !
"

Mais quelle ne fut pas leur surprise lorsque, tournant au coin de la ruelle, qui se révéla être une impasse, ils ne repérèrent nulle trace du garnement. Vide. Enfin, pas tout à fait. Un ramassis de sacs, de caisses, de paniers en osier et autres récipients encombrait cette ruelle qui menait aux portes dérobées d'une auberge. Un instant interdit, les gardes se reprirent, indiquant du bout de leur lance le soupirail d'un accès aux égouts. Un enfant aurait pu s'y glisser, mais les gardes durent forcer les barres de fer pour pouvoir passer et encore, le passage de leur bedaine, depuis longtemps gonflée par la bière se révéla des plus ardus.

"- Dans les bas-fonds ! Il a du se rendre dans les bas-fonds, comme toutes les engeances de son espèce." Et le bruit de leur course disparut dans le lointain.

Un rire salua cette prouesse. Le gamin se tenait là-haut, perché sur le toit de l'auberge de la veine de Mithril. Les pieds se balançant dans le vide, il croquait la pomme à pleines dents. Du jus, sucré comme il le fallait, coula le long de son menton, liquide onctueux qu'il essuya d'un revers de la manche. Il était déjà tard. Se relevant, il prit appui sur le parapet puis sauta dans le vide. Du bout des doigts, il attrapa une poutre qui dépassait du mur, puis atterrit sur une caisse. Quelques cabrioles plus tard, il se retrouvait sur le plancher des aurochs, descendu presque aussi prestement qu'il était monté. Sa tunique fut lissée d'un revers de la main et il put sortir de la ruelle comme il était venu.
Ce jeune nain se nommait Evrann. Evrann Gringir, de la maison Hachedacier.
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