Deux elfes chez les nains.
#1
La rumeur de la capture d'un nain - pas n'importe lequel - par les hauts elfes s'était répandue dans la capitale naine en moins de temps qu'il ne faut pour vider une choppe de bière. Refusant toute implication du gouvernement, le captif avait négocié son retour parmi les siens en échange d'un accord. Deux elfes, Malagath et Merydwïn avaient l'accompagné pour présenter le projet au parlement.

La salle était immense et bruyante. Des individus en toge rouge débattaient entre eux, et un œil attentif pouvait apercevoir que certaines discussions étaient mouvementées. Lorsque les deux étrangères pénétrèrent dans la pièce, toutes les conversations stoppèrent, et les regards se tournèrent vers les deux grandes perches, aussi fines qu'une hache mal taillée. Le Thain prit la parole.



[Image: 90259.png] C'est avec... surprise que nous vous recevons en ce lieu. Elfes, vous avez souhaité nous rencontrer et nous sommes disposés à vos écouter.

Commencez par vous présenter puis exposez la raison de votre venue.
Répondre
#2
Après un dernier entretien avec Heimda Muspellheim, les elfes lui firent leurs adieux, et suivirent leur garde dans la dernière pièce. Quelques temps plus tôt, ils avaient arpentés avec lui les dédales du palais nain. La dernière salle en grouillait, apparemment on réalisait des travaux. Des têtes rondes et barbues se tournaient au passage des deux elfes, s'arrêtant sur leur ventre avant de lever des yeux étonnés vers la tête des visiteurs. Les salles étaient immenses, toute de pierre taillés, et la petitesse de leurs occupants ne les rendaient que plus grandioses. Il fallait bien le reconnaitre, quand il s'agissait de caillou, les nains s'y entendaient dans l'affaire.
La mage et l'intellectuel qui se nichaient au fond de Merydwïn étaient enchantés d'assister à un tel spectacle. Elle savait que cette chance n'était pas donnée à tous. A ses côtés, Malagath profitait surtout de ne pas être ici pieds et poings liés, une autre occasion rare.

Entrant de concert dans la grande salle qu'on leur avait indiqué les elfes se trouvèrent soudainement en présence d'une autre sorte de nains. La pièce était au moins aussi grande que la précédente, s'étageant sur plusieurs estrades de pierres, la dernière convergeant vers deux bureaux et un unique d'allure hétéroclites. Si certains étaient des guerriers, d'autres avaient cette apparence singulière propre à tous les courtisans du monde. Le Parlement, les nains aimaient parler, elle devait garder sa en tête. C'était comme un jeu pour eux. Enfin son regard se reporta sur le nain isolé, le garde s'était approché pours s'incliner devant lui.
On dirait un ours, pensa l'elfe, devant la stature inhabituelle de leur hôte. Sans doute leur fameux Thain Grosnain le porte-flamme, ou quelque chose de ce genre. Puis, il parla, brisant le silence pesant du lieu.

« C'est avec... surprise que nous vous recevons en ce lieu. Elfes, vous avez souhaité nous rencontrer et nous sommes disposés à vos écouter.

Commencez par vous présenter puis exposez la raison de votre venue. »


C'est ça, fais bien genre que tu ne sais pas pourquoi on est là…

« Permettez-moi de transmettre les salutations du gouvernement impériale au noble Thaïn et au Parlement des nains. Je suis Merydwïn, cheffe de l'Edwen Thûl et diplomate de l'empire, et voici Malagath, une de nos mages, conseillère sur cette affaire.
Nous sommes ici suite à de nombreuses discussions avec Heimda Musepllheim de la Confrérie du Roc, le but de notre venue est d'apaiser les rapports entre nains et elfes, afin que prenne fin cette escalade de violence. En symbole de cette future amitié que nous espérons, nous souhaitons pouvoir collaborer à la défaite du Khörg. »


Merydwïn s'arrêta là. Peut-être qu'on allait aussi se présenter de l'autre côté, elle s'en voudrait de gâcher l'occasion de parler à tant de nains.
Répondre
#3
De grands éclats de voix durent surprendre les elfes à la mention d'une "amitié naine-elfique". Les nains jugent bon de régler les affaires avec les grandes oreilles imbues d'elles-même à grands coups de hache. Un elfe arrête de négocier qu'à sa mort, paraît-il.

Le Thain jeta un regard froid à l'assemblée, et tous les rires cessèrent.

[Image: 90259.png]Nous rendons, diplomatiquement les salutations aux autorités elfiques.


La politesse à l'égard des elfes était difficile. D'habitude, un nain s'excuse d'avoir louper la tête d'un elfe avec son marteau.


[Image: 90259.png] Vous avez capturé Heimda Muse-heim... Sa douce mélodie vous a envoûtés puisque vous écorchez son nom. Ce n'est pas étonnant, il saurait convaincre un nain d'arrêter la bière !


Des sourires se dessinèrent sur de nombreux visages...

[Image: 90259.png] Puisque c'est à votre hauteur, vous avez sûrement du remarquer la couronne au sommet de mon crâne, je suis le Thain Grünin le Porte-Flambée. Les membres de cette illustre assemblée que de nombreux peuples envient représente le parlement, siégeant au palais du Thain, à l'architecture divine.

Je ne peux m'étendre sur la gouvernance naine, sans omettre un alinéa du code des nains, un paragraphe du registre des fonds publics, ou un errata des textes sur la régence des Maisons. Et puis, la complexité des lois ne peut être comprise que par un nain.

Une moquerie à peine voilée.

[Image: 90259.png] Ici est réglée une bonne partie des affaires de l'empire nain. Et votre requête en fait partie. Pour éviter tout débordement, Jagur Lourd-Martel, Agrillaz Pioche-Noire, Galbar Pied-de-feu sont autorisés à intervenir.


Un brouhaha naquit au premier rang. Le Thain dut reprendre.


[Image: 90259.png] Et le représentant de la Maison Monte-Coffre. Nous vous laissons détailler votre requête.


[HRP : je ne pourrai pas répondre avant Lundi.]
Répondre
#4
Quels noms charmants, pour des gens charmants à n'en point douter. Cependant, si le gros pensait qu'ils avaient du temps à perdre, il se mettait la hache …

« Tout le plaisir est pour nous, susurra l'elfe. Suites à divers débats, nous avons l'intention de cesser les combats, tout à fait déraisonnables, contre le peuple nain, en échange d'une même contrepartie. Les fraudeurs et les têtes brûlées seront sévèrement punis en cas d'entrave. Pour compléter ce futur accord de non-agression mutuel, nous pensons qu'un droit de passage devra être au minimum garanti pour les nains ayant affaire sur les terres de l'Empire et les elfes ayant à se rendre sur le territoire nain. Une demande écrite au gouvernement concerné me semble une solution raisonnable.
Afin de ne pas exacerber inutilement les esprits, il sera demandé aux nains de la Confrérie du Roc et des Disciples de Thana de rester à l'écart de villes elfiques et principalement de Tilador Erdana. En contre partie, nous établirons une carte officielle pour ce nouveau traité, avec une nouvelle frontière, arrêtant le territoire elfe aux bois de l'Ingemann et attribuant les collines à l'est, aux nains.
Enfin, comme gage de ce nouvel arrangement, nous prévoyons de coopérer avec l'aide d'Heimda, à la défaite du Khörg, tous ensembles… Heimda m'avait aussi questionné sur notre coopération face aux Holdars, mais il nous a semblé plus prudent de tester d'abord un ennemi mieux accessible.
Avec ce nouvel accord les autorités elfes espèrent ouvrir une voie vers une meilleur compréhension de nos situations respectives, propice à l'émergence d'une aire de paix »


Merydwïn s'éclaircit la gorge.

« Cependant, nous n'avons aucune requête. »
Répondre
#5
Malagath était rester en retrait jusqu'à présent, ce n'était pas elle qui devait négocier. Cependant elle avait quelque remarque a faire a Merydwïn. Malagath s'avança donc au niveau de Merydwïn et lui dit:

Les punitions en cas de non respect du traité doivent être très précise si l'on veut éviter que les nains ne les interprètent un peu trop a leur manière. De même ils serait bon de savoir dans quels cas nous aurons des autorisations de passages et quand nous devrons en autoriser.
Enfin je viens de penser a une chose, les holdars ne pourront être repousser qu'a plusieurs, qui récupéreraient alors les territoires?
Répondre
#6
Le Thain fronça les sourcils à plusieurs reprises pendant les discours des elfes. Un traité de paix, c'était bien la raison de la venue des elfes.

[Image: 90259.png] Vous semblez enclines à exiger...

Cesser les combats impose un respect mutuel des clauses du traité, et vous n'avez pas stipulez que vos guildes stopperont toute acte de violence à l'égard des nains. Des rumeurs me sont parvenues sur ce sujet... Soyez-en sûrs, nous nous ferons un plaisir de punir les têtes brûlées elfiques !

Les frontières que vous proposez sont déjà celles établies, mais votre empressement à les contourner vous ont fait oublier les tracés exacts ! Cela dit, cette frontière nous conviendrait si vous nous accordez une partie des bois de L'Ingemann. Comme vous le savez, les arbres dans ce désert neigeux sont rares.

Enfin, quelles sont vos réelles intentions pour obtenir un droit de passage sur nos terres ?


[Image: 90437.gif] L'accord est perfectible : vous accordez les déplacements libres sur les terres naines ou elfiques, mais vous demandez de nous tenir éloignés de vos villes. Donc, de rester en dehors de vos terres, c'est contradictoire ! Et vous ne stipulez aucune clause sur nos cités.


[Image: 90446.jpg] Vous savez interpréter à votre manière elfe Malagath, et nous devons nous méfier de vos vils paroles. Faire confiance à un elfe est une hérésie !

On peux ne pas s'agresser, mais chacun reste chez soi ! Nos mines ne doivent pas être envahies d'elfes. Leur odeur m'insupporte !


[Image: 90259.png] Agrillaz, il n'est pas question de céder nos mines à ces... elfes. Chacun garde ses frontières. Toutefois, l'elfe a soulevé un point non négociable. Pour garantir le droit de passage, les raisons nécessitant la traversée des terres naines, ou à la rigueur elfique, doivent être détaillées, sans aucune omission. Le peuple responsable des terres peut s'engager à fournir une escorte pour assurer sa sécurité.

et surveiller les étrangers...


[Image: 90446.jpg] Vous cautionnez donc ce traité de paix ? Avez-vous perdu la tête ?



[Image: 90259.png] Non, mais les raisons qui poussent les elfes à venir traiter avec nous sont les mêmes qui nous animent à nous tourner vers... Enfin, vous connaissez ma pensée.
Répondre
#7
Un Parlement, une salle où les nains sont autorisés à venir parler. Une hérésie, une idée de fou sans doute, un malade mental souhaitant condamner son peuple par sa propre crasse bêtise avait du l'installer un jour. Le roi elfe n'avait pas besoin d'une meute de macaques braillant pour prendre des décisions, pourtant il était roi. Ils allaient insulter, vociférer et tout ça pour que le Thain finisse par prendre la décision… elle écouta d'une oreille distraites les répliques des nains, qui semblaient aussi enclin à se disputer entre eux qu'avec les elfes.

« Les rumeurs sont de bien étranges créatures, Thaïn, il serait dangereux de leur prêter une oreille trop attentive. »

Merydwïn se tourna vers un l'autre Barbu qui avait parlé. Enfin, elle pensait, ils se ressemblaient tous.

« Le blocage des villes concerne surtout la sécurité des nains… imaginez la tête de vos envoyés quand certaines familles des victimes les auront pendus par la barbe sur les murs de Tilador. Et la promesse d'une sanction n'aura que peu de poids pour un mari ou un enfant qui a tout perdu. D'autant que cette mesure vaut pour les deux guildes citées, pas les autres nains. J'attends donc VOS clauses. »

Puis vers le Thaïn, décidant d'ignorer nain Grincheux.

« Les territoires elfes sont la propriété du Roi, il ne m'appartient pas de les céder. Bien qu'ils soient occupés par les holdars ou les spectres, les bois de l'Ingemann et la région d'Andoras demeurent terres elfiques. J'avais cru qu'Heimda avait fait le nécessaire concernant cet accord, notamment sur les clauses principales … nous ne sommes pas venus ici pour chipoter chaque pierre de la rivière. Bien évidement, nous sommes on ne peut plus d'accord sur l'encadrement du droit de passage, les escortes et le courrier. Les elfes l'enfreignant seront sévèrement sanctionnés, ainsi que les nains. Quand cet accord sera officiel …. »


L'elfe reprit son souffle.

« Ne croyez pas que je sous-estime votre ressentiment à l'égard des elfes, ni que je ne connais pas ma chance d'avoir visité Karad. Cependant, j'ai déjà écouté des elfes et un nain se balancer mille ans de griefs au visage pendant ce mois. Je n'ai nulle envie de refaire ici le procès de nos peuples. Nous souhaitons, l'Edewen Thûl et le gouvernement elfe, que cette affaire avance. »
Répondre
#8
Barnek suivait avec concentration la visite diplomatique elfique depuis un recoin moins prestigieux du parlement assez lointain des diplomates. Après tout, il était dans les tout derniers membres à s'y être installé comme représentant de sa guilde.

En d'autres occasions, il griffonnerait plutôt des plans et autres croquis en écoutant d'une oreille distraite les débats stériles s'installant dans le majestueux édifice de son peuple.

Mais aujourd'hui, observer ces elfes de prêt avait quelque chose de … surprenant. Habituellement ils étaient soit très loin à l'opposé du champ de bataille, et scintillaient alors d'une magie aussi puissante que mortelle. Soit, ils reposaient à l'état de cadavre, tranchés en petits morceaux par des haches runiques.

Ainsi, depuis son siège, Barnek pouvait observer de loin le blanc des yeux de Merydwïn. Difficile de cerner les sentiments sur un visage d'un membre d'une race à laquelle on n'appartient pas. Pourtant, malgré les politesses et les usages, le parlementaire était convaincu que les elfes dégoulinaient de mépris et de suffisance.

N'avait-on pas toujours cette impression vis-à-vis des elfes ? Non, se dit-il, à une époque maintenant lointaine où les accords de paix entre nain et elfes était encore dans ses pensées, les choses étaient différentes. Il avait connu certains d'entre eux, commercé même ( !) et ceux-ci ne laissaient pas sur leurs visages en permanence ce masque donnant l'impression qu'ils reniflaient une mauvaise odeur.

Depuis cette époque, tant de choses avaient changé et ils avaient suivi les conflits armés avec une lassitude constante, se contentant de protéger ses frères quand ceux-ci partaient à la guerre et il n'avait jamais porté la main contre un elfe tant ces conflits lui semblaient…imbéciles.

Plutôt désintéressé du front, sauf pour compter ceux qui ne reviendraient pas, Barnek avait cependant déjà entendu parler du responsable relationnel et économique des « Edwen Thûl » sur le champ de bataille comme ailleurs. Il est vrai qu'elle avait une prestance et un maintien qui sied aux chefs et aux diplomates, néanmoins une contradiction logique avait toujours effleuré l'esprit du nain. Comment peut-on revendiquer son appartenance à une organisation armée indépendante de l'état et endosser les responsabilités de diplomate de la nation ?

La diplomatie est un art si délicat, si vulnérable, dépendant de facteurs si nombreux, que doubler celle-ci d'une facette guerrière reflète davantage de la schizophrénie qu'un manque de discernement.

C'est un peu comme proposer de serrer la main de son ennemi en gardant sa hache dans l'autre main, certes immobile pour l'instant, mais prête à frapper, à tout instant.

Les usages des elfes sont si différents des nôtres, conclut Barnek et elle pouvait bien être malhonnête, folle ou idiote, que les propositions offertes au Thaïn en ce jour restaient … examinables.

Les membres du parlement avaient réagi avec une grande prévisibilité. Et si on avait pu leur proposer des paniers remplis de fruits pourris, les émissaires auraient depuis longtemps été recouverts par ces derniers.

Le maitre des runes trépignait de ne pouvoir exprimer son opinion, il y avait tant de choses à dire, mais le Thaïn était un grand souverain pour lequel Barnek avait un respect aussi grand. Peut-être était-il le seul représentant de sa race atteint d'une maladie rare qu'on appelle la noblesse et la probité. Par respect pour le monarque (et par peur de se faire jeter dehors par les gardes en faction, il faut bien le reconnaitre) il maintint fermement close sa bouche, celle-ci exprimant une légère grimace d'insatisfaction.

A la place, il s'empara de l'un de ses crayons et dessina discrètement sur une feuille de croquis le schéma vulgaire d'une trappe, actionnée par un levier et située exactement sous les pieds des ambassadeurs menant vers des piques acérées recouvertes de ce qu'on devine être quelque chose de sale et nauséabond.

Barnek regrettait qu'on offre un accueil si déplorable aux premiers représentants elfiques ne se présentant pas comme des gardes-frontières bornés et atteints de crétinisme avancé, ou comme des vengeurs exaltés transformés en bouchers ignorant le sens du mot « justice », voir encore comme des barbares sans cervelles tout simplement.

« ENFIN ». Se dit-il intérieurement. « ILS PARLENT ». À force on aurait pu croire que c'était impossible ! Certes, ils sont nous ont envoyé des individus probablement toujours aussi bornés, crétins, exaltés et sans cervelles, mais au moins ils se présentent comme des DIPLOMATES !
Répondre
#9
Citation :Barnek est autorisé à poster bien qu'il ne soit pas présent sur le plateau. Il est membre du parlement donc présent dans l'assemblée.
[Image: 90259.png] Heimda est un fin diplomate, mais ne prend pas les décisions. Le parlement est là pour discuter des lois.



[Image: 90437.gif] Il va sans dire que la circulation des elfes dans nos villes est interdite, comme s'approcher à moins d'un jour de marche, sous peine de considérer cette intrusion comme une déclaration de guerre. Nous exigeons que votre nouvelle guilde, les dents de Thul, doit respecter cette clause, comme tous les autres elfes, d'ailleurs.

La descendance naine ne doit pas être entachée de sang elfique.

Une petite remarque cinglante à double sens. Le Thain l'avait bien compris. il reprit la parole et détourna la conversation.

[Image: 90259.png] Vous vous méprenez, Elfe, si votre personne a seulement de l'importance à vos yeux, chez nous, les pierres sont lourdes de savoir. Un lopin de terre en présent aurait favorisé vos démarche.

Nous avons bien compris que votre but n'est pas de refaire l'histoire du conflit entre les nains et les elfes dont ces derniers sont à l'origine, mais d'aller de l'avant. Un traité de paix serait un premier pas...

[Image: 90446.jpg] Vous songez donc à établir ce traité ? Et vous vous étonnez que vous soyez si peu soutenu ?

Notre peuple n'a nul besoin d'aide, simplement de temps pour parfaire son équipement et ses compétences ! Les étrangers ne sont que des poids que nous devons trainer ! Pourquoi négocier avec eux ?

[Image: 90259.png] Le temps joue contre nous, Agrillaz. Qui sait quand le démon passera à l'offensive ?
Répondre
#10
« Bavard » devait être un euphémisme chez les nains. Grincheux avait répété quinze fois la même chose, Rabat-joie avait tenté une autre salve d'insultes, et Grosnain voulait ménager la chèvre, les choux et le holdar. L'elfe se demanda si son mépris des nains était assez fort pour que ça se sente dans l'air. Ou alors, c'était l'odeur des pieds…heureusement que le reste de l'assemblé était trop occupé à détester les elfes pour prendre la parole.

« L'E-Dwen-Th-ûl, commença l'elfe en détachant chaque syllabe, sera ravie d'honorer les accords de l'Empire, pour sa plus grande gloire. Cependant, il nous faudra une mesure plus explicite « qu'un jour de marche » une histoire d'amplitude de pas, m'voyez. Ainsi qu'une définition exacte d'une ville naine. Puis-je néanmoins me permettre de vous faire remarquer que cette clause est une invitation ouverte à la contrebande ?
Quant au reste, il semble que malgré nos différences, nous souhaitons rapidement une chose similaire, un cessé le feu et un accord de passage, dont je suis sûre que nous finirons par trouver une formulation arrangeante. A partir de ce moment là, pourquoi attendre que le Khörg passe à l'attaque ? Autant frapper les premiers, tant que la coalition peut bénéficier de l'effet de surprise… »


Petite pause emphatique.

« Sommes nous au moins d'accord sur le cessé le feu ? A son officialisation, elfes et nains devront stopper les attaques et escarmouches et respecter les frontières établies. Les contrevenants seront sévèrement sanctionnés, par leur gouvernement ? »
Répondre
#11
[Image: 90259.png] La contrebande est prohibée chez les nains, c'est une coutume elfique semble-t-il, et augmenter la distance est raisonnable. Nous avons fait le tour de la question. Comme il se doit chez nous, deux votes auront lieu, le premier concerne l'accord de cessez-le-feu et le second, le droit de passage.

Commençons par le traité de paix. Levez-vos mains si vous êtes favorable. Greffier, je vous charge de compter.


Les mains se levèrent timidement, puis un élan de solidarité se répandit lorsque Jagur et Gal'bar se prononcèrent favorablement, de même, aussi curieusement que cela puisse paraître, les membres de la Maison Montecoffre, sûrement une économie sur les dépenses militaires. Agrillaz exprimait son désaccord par un regard appuyé. Le Thain laissa quelques instants avant d'ordonner le décompte.

Le parlement se prononça favorablement à cette mesure. Le Thain fut surpris.


[Image: 90259.png] Passons au droit de passage.


Peu de mains se levèrent. Gal'bar et ses acolytes s'exprimèrent en faveur de cette mesure, et ce fut le seul groupe majoritaire à se prononcer de la sorte. Peu surprenant, pensa le Thain, les nains cherchent à protéger leur patrimoine, et voir les elfes s'aventurer sur leur terres ...

[Image: 90259.png] Elfes, voilà notre décision. Nous sommes d'accord pour signer un traité de paix, mais nous nous opposons au droit de passage sur nos terres, sauf si l'avenir d'une nation en dépend.

Greffier, écrivons l'accord, que je signerai et que les elfes se chargeront de transmettre à leur chef, ou tout individu doué de parole ayant un semblant de pouvoir sur le peuple elfique.


Après quelques instants, le greffier tendit un parchemin que le Thain lut à voix haute.

Citation :Par cette présente missive, signée par les autorités naines et elfiques, les deux peuples s'engagent à stopper toute action offensive à l'égard de l'autre peuple.

Toute personne ne respectant pas cette clause s'engage à des poursuites, pouvant aller jusqu'au bannissement.

Chaque nain ou elfe doit respecter les frontières établies et ne les franchira sous aucun prétexte. Une dérogation à cette règle peut être faite en cas de menace, si un des peuples en exprime la demande.

Le Thain. Le roi elfe.
[Image: 90259.png] Avez-vous des objections à cet accord ?

Bien sûr, nous ne pourrons plus faire de tourisme à Tilador...


Les parlementaires explosèrent de rire. Après avoir obtenu le silence, le Thain apposa le sceau nain et signa sur deux exemplaires, un pour chaque peuple.

[Image: 90259.png] L'accord prendra effet au moment où je recevrai l'exemplaire signé par une autorité compétente elfique.
Répondre
#12
Merydwïn fut très surprise de la réaction des nains, au final tout se décida rapidement. Le droit de passage était somme tout... accessoire. Bien qu'elle fut soulagée de pouvoir enfin rentrer à Asteras, elle pensa néanmoins que ses préjugés sur les nains ne s'en trouvaient que confirmés. Quelques uns tiraient les ficelles dans le théâtre des marionnettes parlementaires.

"Fort bien, nous prenons donc congé et irons remettre ceci en main propre à la Conseillère Ajila. Elle décidera de la meilleur manière de vous faire parvenir la réponse. Je suis sûre que vous nous excuserez de ne pas nous attarder plus que nécessaire, et nous vous remercions de votre charmant accueil."

Qu'ils brulent tous dans leur barbe...

"Adieu."


Au moins une chose était sûre, elle ne voulait pas s'attarder plus que nécessaire, et le nécessaire était déjà passé. La mage n'avait qu'un rêve, un bain et une liqueur de roses à siroter, en compagnie d'elfes de préférence. Ils quitteraient Karad rapidement et iraient au plus court vers Asteras.
Répondre
#13
Les elfes étaient sorties de Karad Zirkomen. Dans les montagnes du Nord, le Printemps tardait à arriver et une neige profonde plongeait les territoires nains dans une chape blanche. Merydwïn prit directement la direction de la grande route sans un regard en arrière. Elle ne s'attarda pas pour voir si Malagath jetait un ultime coup d'œil sur ce qui aurait pu être leur prison. La lettre du Thaîn avait était scellée et protégée par la magie. Une fois le fleuve franchit les deux elfes continuerait en rase campagne jusqu'à Asteras.

Dans le doute, il faudrait avancer rapidement et discrètement. Si elle pouvait faire confiance aux elfes de l'Edwen Thûl, il y avait toujours un risque pour qu'un nain ou un elfe plus stupide que la moyenne décide de jouer les filles de l'air. Plus elles avançaient vers le Sud et plus les signes d'un Printemps qui approche devenaient évidents. Elles contournèrent Tilador Erdana et la grande route impériale pour entrer un soir dans la capitale.

Même si ce n'était pas l'heure d'une visite de courtoisie, Merydwïn pensait que le Vieille avait assez de soucis pour être encore éveillée. Il y avait toujours des gardes en faction, aussi dérangèrent-elles l'un d'eux pour qu'il aille quérir un entretien avec la Conseillère Ajila. En attendant, elles s'affalèrent sur les bancs du palais. Pas vraiment détendues, Merydwïn ne le serait que quand le Thain aurait reçu le courrier- s'il le recevait- mais soulagées d'être revenues à Asteras, vivantes.
Répondre
#14
Le silence nocturne avait envahi le hall, le garde était partie laissant les deux elfes seuls avec leur fatigue pour seul compagnon. Affalé sur l'un de bancs, Merydwïn laissait son imagination dériver vers les contrées qu'ils avaient parcourues.

Accroché à une plante elle finit par s'endormir en rêvant des nouvelles robes d'été qui allaient envahir les boutiques d'Asteras. Au pire, la Vieille le recevrait demain … elles pourraient peut-être même avoir un petit déjeuner avec un peu de chance.
Répondre
#15
Citation :[HRP]: OUPS, désolé Merydwin mais je ne regardais plus vraiment le forum depuis quelques temps.
C'est durant sa somnolence que Merydwïn fut dérangé par un garde. Celui-ci annonça que la conseillère Ajila était disposée à recevoir la jeune elfe dans son bureau, immédiatement.

Pendant ce temps, la conseillère était assise sur la chaise de sa table de bureau, affairée sur des papiers et dossiers, occupée à prendre des notes. Une petite pile de courrier non-lu trônait à côté. Nul doute qu'elle continuera ainsi jusqu'à qu'on toque à sa porte.
Répondre
#16
Elle fut réveillée en sursaut, arrachée avec cruauté à ses rêves de robes à froufrous. Le garde lui expliqua que la Conseiller les attendait. S'étirant, Merydwîn prit le chemin qu'on lui montrait, longeant les longs couloirs du Palais. Ça faisait du bien d'être enfin « à la maison ». L'aventure avait commencé il y a plusieurs mois déjà, par la rencontre inattendue d'un (deux) nain très intrigant. Qui aurait cru que cela déboucherait sur toute cette affaire…

Elle arriva devant la porte du bureau, cogna trois fois, attendit, puis se dit qu'ils avaient assez attendu et entra.

« Venntaï Conseillère ! Comment ça va aujourd'hui ? Contente de me revoir ? », poussa l'elfe d'un ton faussement joyeux.

La Vieille était penchée sur une pile de courrier monumentale. Pour une fois que ce n'était pas elle qui était en train de s'arracher les cheveux. Merydwïn eut presque pitié pendant un moment, très très très court.

« Notre petite virée chez les nains s'est bien passée. Ils nous ont même laissé rentrer chez nous ! (ils avaient peur que l'heimdénite soit contagieuse et qu'on se mette à parler autant qu'eux)… »


Elle se demanda par quel angle aborder le sujet.

« Le Thaïn, et une garde partie des Parlementaires, sont d'accord pour une trêve entre elfes et nains, l'arrête officiel des combats commençant dès qu'il aura reçu l'accord signé… cependant, ils ont refusé l'accord de passage.
Je suppose, si cela convient à sa Majesté, que c'est mieux que rien. Ceci étant dit, pour la partie non-officielle, si vous m'y autorisez, je reprendrai contact avec Heimda Muspellheim, afin que nous puissions voir quelles actions nous pourrions entreprendre face au Khörg, et éventuellement les holdars. »


Merydwïn posa un paquet cacheté sur le bureau.

« Voici la lettre du Thain Grosnain le Porte-Flambée »
Répondre
#17
-Venntaï diplomate Merydwïn. Je suis un peu fatiguée ces derniers temps et d'une certaine façon, je suis contente de vous revoir.

Ajila se releva le nez de ses papiers et déposa sa plume.

-Installez-vous, je pense que vous devez être fatiguée après avoir traité avec le peuple des montagnes et racontez moi votre périple.

Merydwïn entama le sujet de discussion promptement et la conseillère écouta patiemment les explications de la jeune archimage.

-Vous avez fait ce que vous pouviez faire avec les nains, c'est déjà une bonne chose de savoir qu'un marteau de moins nous menace mais comme vous le soulevez, nous avons encore deux problèmes.
La conseillère marqua une pause
-Les holdars semblent se tenir tranquilles tant que nous ne les embêtons pas, c'est un moindre problème et nous nous en occuperont plus tard.
Le Khörg se révèle bien plus inquiétant. Nous savons qu'il a amassé des connaissances magiques, des matières premières et des objets rares. Le vol du corps du général Ma'hoir n'est pas anodin, le réveil des morts-vivants en Ingemann également. Des activées de nécromancie sont suspectées et nous avons peur qu'un lien trop évident relie les deux choses. Nous avons aussi de preuves comme quoi le Khörg a des adeptes dans chaque peuple, lui permettant de commettre ses méfaits mais aussi ses "mises en scène". Il peut se dissimuler aisément, combattre les gardes de chaque ville n'était pour lui qu'une démonstration de force et d'orgueil à mon sens. Si nous devons le combattre, nous aurons besoin de matériel résistant à la magie de feu et d'hydromancien. Si ce Muspellheim veut vous aider, il faudra essayer de réunir le génie et les artisans de nos deux races.

La conseillère ramassa le paquet
-"Je transmettrai cela à Avelys. Merci de vos efforts diplomate, je vous ferai parvenir une récompense dans quelques jours.
Répondre
#18
Cette chaise était une bénédiction.

Merydwïn écouta patiemment le discours de la Conseillère. Le Khörg était toujours la priorité. Les mots de la Conseillère étaient lourds de sens et la menace du Démon se sentait derrière chaque acte. Pour l'elfe ce n'était que la confirmation de ses propres doutes et ne faisait que la convaincre qu'ils devaient attaquer au plus vite. Chaque jour qui lui était laissé était une opportunité pour que le monstre devienne plus puissant.

"Merci Conseillère, j'ai fait ce que je jugeais bon pour mon peuple. Ça n'a pas été trop difficile, quand ils ont entendu parler de l'Edwen Thul j'ai cru qu'ils allaient mouiller leur barbe. Je vais transmettre vos sages remarques sur le Khörg à la guilde et nous allons examiner ce problème.
Et.... je ne m'attarde pas trop longtemps. Vous avez du travail."


Merydwîn se leva, fouilla sa poche et en sorti une petite pierre grise quelconque, qu'elle déposa sur le bureau.

"Tenez, c'pour vous. Un pur produit de Karad, garanti du terroir, 100% local. Et ça fait un bon presse papier.
Au revoir"


L'elfe sorti en espérant atteindre la porte avant le caillou.
Répondre
#19
Merydwïn put quitter sans problème le bureau de la conseillère. C'était peut être la fatigue mais Ajila sourit au cadeau de la jeune elfe et le reposa sur un coin de sa table. La conseillère regarda du coin de l'œil le caillou en souhaitant "bon vent" à Merydwïn avant de reprendre sa plume et de continuer sa longue journée.. ou nuit.

La lettre du Thain fut amené au roi Avelys, lu en présence de tout les conseillers. Ce n'était pas grand chose à signer et à renvoyer chez les nains. Quelques jours plus tard, le Thain reçu le document signé de la main du roi. Les nains et les hauts-elfes retrouvaient enfin la paix brisée en ce début de l'ère du déclin.
Répondre
#20
La lettre arriva à Asteras, directement au palais.

Citation :Fraan, ou ventaï comme vous dites


Le traité de paix entre nos 2 Peuples a été validés par nos représentants respectifs il y a une lune à peine. Cependant, par 2 fois des membres de votre peuple ne l'ont pas respecté.

La première fois fût par votre chef de guilde de l'Edwen Thul du nom d'Oragie, qui ne maitrisant pas complètement sa magie, a envoyé un éclair, via une chaîne, sur l'un des nôtres.

La deuxième fois concerne un autre elfe, du nom d'Isaldur, qui se trouve actuellement dans nos propres mines après s'être baladé dans nos montagnes.

Nous souhaitons avoir des explications et des excuses le plus rapidement possible en ce qui concerne ces infractions. Vous pourrez noter que de notre côté, nous savons faire respecter la parole de nos dirigeants car tous ont été informés en temps et en heure.


Heimda Muspellheim, diplomate, lieutenant de la Confrérie du Roc.
Répondre
#21
Citation :Pour reprendre vos termes : Venntaï ou Fraan comme vous dites,

Isaldur est probablement un petit elfe perdu. Nous vous serions reconnaissant de nous le ramener en vie. Nous le sanctionnerons par une amende et nous le forcerons à prendre des cours de géographie pour lui éviter de nouveau de se perdre chez vous.

Ensuite, la chaîne d'éclairs visait des centaures agressifs et a rebondit par hasard sur des nains, tout comme ces centaures ont reçu par hasard des runes naines.
C'est fou à quel point c'est malheureux d'être pris dans un sort de zone quand on est noyé dans une masse composée d'ennemis du lanceur du sort. Oragie n'a probablement pas vu le nain en question, celui-ci devait être masqué par la haute-stature d'un centaure.
Nous signalerons à Oragie que ce qu'elle a fait n'est pas bien et nous lui achèterons une longue-vue pour qu'elle puisse vérifier, avant de lancer un sort, qu'un membre d'un peuple en paix avec nous ne soit pas pris dans son sort.

Nous sommes heureux de constater également votre honneur à faire respecter le traité de paix sans jouer sur les termes et nous vous en remercions.

Cordialement,
Ajila, conseillère du roi.

PS : La plaine de Karios appartenant aux hauts-elfes, vous devriez vite partir avant d'enfreindre trop longtemps le traité mais nous savons que vous ne resterez pas longtemps et nous tolérons votre présence pendant ce court laps de temps.
Répondre
#22
Citation :Fraan


Nous vous remercions pour votre réponse rapide, nous voyons bien à quel point ce traité vous tiens à cœur.

Pour votre éclaireur, nous le ramenons à la frontière. Nous comprenons bien que vos spécialistes du repérage se perdent en Ecridel.

Pour votre nouvelle chef de Guilde, la dernière ayant fait une dépression nerveuse à force d'essayer de coordonner ses gens, nous comprenons aussi qu'elle ne voit pas plus loin que ses oreilles.

Quant à la plaine de Karios, merci de voir avec vos voisins la délimitation exacte, car à portée de flèches des Holdars et de vos cousins, on peut se demander à qui appartient vraiment ce terrain. Merci de nous faire parvenir ces réponses.


Heimda Muspellheim, diplomate, lieutenant de la Guilde de la Confrérie du Roc


P.s : nous sommes surpris et déçus de ne pas vous voir dans le nouveau temple découvert récemment, vous allez rater un grand moment d'histoire et des trésors merveilleux.
Répondre
#23
Citation :Il est étrange que vous parliez du temple étant donné que vous avez tout fait pour nous empecher d'y pénétrer, vous étiez prompt à barder vos amis centaures de sorts afin qu'ils nous tuent et nous bloque le passage. Je trouve donc curieux cette invitation, surtout lorsque le jour même de cette "invitation" l'un des nôtres se fait encore tué par vos amis.

Peut être serait il bon que vous les sermoniez un peu comme vous tentez de le faire avec nous.

Si c'est une aide dont vous avez besoin il suffit de le dire, nous comprenons vos difficultés, il suffira d'un petit "s'il vous plait"

Oragie
Répondre
#24
Fraan ami nain,

Je constate que vous maniez l'ironie avec une certaine aisance pour quelqu'un dont le cerveau est aussi proche du sol. Il va sans dire que je vous souhaite toute la réussite nécessaire pour l'exploration de ce temple. En espérant que les trésors merveilleux ne soient pas entreposés trop en hauteur.

HeX
Répondre


Atteindre :