La rousse s'approcha de sa douce amie. Elenna était une jolie créature, au teint laiteux et aux yeux d'enfants, brillants et espiègles. Si l'Archidruide était bougonne et droite, elle n'avait pas résisté longtemps aux charmes de l'enchanteresse. Enchanter, c'était peut-être ça le mot qui convenait le mieux à Yava. Enchantée par la voix de la divine Elenna, enchantée au point de pouvoir tout lui céder quand bien même elle ne faisait jamais de caprices. Elle avait ranimé dans le cœur de la sauvage des braises ardentes, des sentiments transpirants.
Les regards étaient trop loin pour voir quoi que ce soit ; Yava se pencha et vient embrasser avec délicatesse les lèvres rose thé de la douce, avec un sourire satisfait comme leur mission récente auprès du Roi Thereus les avait un tant soit peu séparer, les obligeant à garder le masque de l'indifférence qui était de rigueur à une telle situation.
Ma terrible... souriait Yava, remettant une des mèches de cheveux de la plus jeune derrière sa longue oreille, que cherches-tu ?
Mitriath était calme. Elles auraient bientôt l'honneur de rendre compte au Roi Orn des décisions qui avaient été prises auprès du roi centaure, aussi la rouquine préférait profiter d'Elenna, et surtout faire une chose qu'elle n'avait pas eu le temps de faire avant.
Elle glissa son visage dans le cou d'Elenna, ses doigts glissant sur ses hanches pour mieux la serrer. Elle chuchotait alors, tout bas, possessive derrière ses pattes de velours.
J'ai beaucoup réfléchi Elenna, et je pense que... Une légère hésitation la prit à la gorge, cillant. Nous devrions rendre notre... amour... officiel. Elle la fixait, plus vraiment sûre en fin de compte, mais son esprit se reprit assez vite. Ca me tourne toujours le sang de voir certains mâles tournaient autour de toi, quand bien même ça ne serait que des regards. Permets-moi de rêver qu'un jour tous sachent que tu es à moi comme je suis à toi.
Les yeux émeraudes de la plus grande se plantèrent dans les yeux de la plus jeune, sérieuse.
Elenna n'avait pas entendu la rousse se glisser à ses côtés et l'étreinte de ces mains chaudes sur ses hanches la fît frémir. Elle caressa doucement les cheeux flamboyants de Yava en l'écoutant parler. Les paroles ne se faisaient pas confiantes contrairemet à d'habitude, mais elles semblaient empreintes d'impatience voire d'un certain stress.
Une fois la demande de la druide formulée, les joues d'Elenna s'empourprèrent.
Tu sais.. Je crois que la nouvelle de notre amour "spécial" commence à se répandre au sein de notre peuple..
Elle sourit à Yava et lui prit la main. Elle déposa un baiser sur la main chaude de l'archidruide avant de reprendre.
Comment veux-tu rendre notre amour plus officiel qu'il ne l'est déjà?
Et puis.. Tu sais.. Avant que je ne te rencontre, je pensais que les hommes m'attiraient mais depuis que je t'ai rencontré tout à changé. Tout Ecridel semble graviter autour de ta personne.. Je me fiche des autres, tu n'as aucune inquiétude à avoir. Je n'appartient qu'à toi seule ma douce Yava.
Elle se mit sur la pointe des pieds et déposer un baiser sur les lèvres de Yava et lui sourit tendrement.
La rousse eut un petit sourire à la voir ainsi et à l'écouter. Si elle était de nature ronchonne et renfermée, un peu solitaire même, elle n'avait jamais vraiment réussi à se séparer de la jolie Evendel, et s'éloigner même quelques instants lui semblait être une épreuve. Bien sûr, de la distance il y en avait toujours, d'autant plus que l'archidruide avait à cœur sa mission au sein de la forêt et qu'elle allait régulièrement aux alentours, s'enfonçait entre les arbres, se perdre à la recherche de la nature blessée, mais elle ne se perdait jamais plus de quelques lunes et revenait rapidement auprès de la douce.
Il me semble que tu as raison.. avoua t-elle, à demi-mot, la regardant plus fixement. Mais ne serait-il pas merveilleux de te voir magnifique dans une robe saillante, des fleurs et de l'argent dans les cheveux, rehaussant davantage ta beauté si seulement c'était possible...?
La rousse eut un petit sourire en coin, ronronnante comme le félin que parfois elle devenait.
Permet-moi seulement de lier nos deux destins pour l'éternité, devant Halista même?
Elle glissa sa main sur sa joue, caressant le rebondis duveteux de sa pommette rougie du pouce.
Je te ramènerais la plus belle des robes, de celles données par Aletheria ; je te ramènerais de la bière enivrante pour cent hommes que l'on ne trouve qu'au sein de la citée naine ; je te couvrirais d'or et d'argent, de lumière, pour la plus belle des créatures...
Un peu plus fougueuse peut-être, la bouche rouge de Yava vint se poser sur les lèvres d'Elenna, éprise et passionnée comme le sont les amoureux au zénith de leur amour.
Laisse-moi faire toutes ces choses pour la beauté de tes yeux, Elenna.
Le ton était solennel, presque trop.
Elenna ne croyait pas ce qu'elle entendait. Etait-elle sure que Yava lui disait tout ça? Ou se perdait-elle dans une sorte d'imaginaire?
Les mots de la rousse traduisaient l'ardeur, l'enthousiasme. Il n'y avait aucun doute, elle mettait son coeur à nu, dévoilant tout ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle.
La mage était touchée, ses joues toujours rougies lui donnait une agréable sensation de chaleur et de douceur. Elle déglutit avant de répondre à Yava, plongeant ses yeux dans le regard émeraude de la druide.
Je n'ai nul besoin d'or, d'argent, de rose ou d'artifice pour m'offrir à toi. Si nous unir devant tous est ton souhait, je le ferai sans aucune appréhension, sans peur du regard des autres mais..
Elle marqua une pause puis demanda timidement, un pointe de tristesse dans la voix :
Est-il seulement possible qu'Halista nous unisse malgré notre amour que certains ne cautionnent pas? Que se passera-t-il si cela nous est interdit?
Elenna enfouit son visage dans le cou de Yava avant de murmurer :
Tant que tu es auprès de moi, plus rien ne m'importe. Officialisation ou non..
Un sourire tendre se dessina sur le minois de la druide. Si la mage était douce et calme, la rousse était à l'image de ses cheveux, d'une sauvagerie et d'une passion sans limite. Le sang brûlant et rapidement tournant, elle n'imaginait pas une seule seconde un être qui aurait l'audace de s'élever contre elle, en face d'elle, sans en payer aussitôt le prix. Elle était de ces lions aux dents aiguisés qui jamais ne ratent leur proie.
Ceux qui ne cautionneront pas se tairont ou paieront l'affront au prix de leur sang souffla la rousse d'un air de colère. Elle s'emportait encore, toujours plus au fil des jours. Il ne faut pas avoir peur ni être triste... Halista nous a fait tous à son image, et c'est pour cela que les autres nous accepterons comme nous sommes.
Elle la serra contre tendrement contre elle, avec une extrême douceur et un amour sans borne.
Ils l'accepteront, de grès ou non.
Son sourire, terrible d'assurance, donnerait presque l'impression qu'ils n'ont pas le choix.
Elenna posa une de ses mains sur la joue de Yava et lui sourit tendrement. L'ardeur de la sublime rousse la surprendrait toujours, c'était surement ce qui l'avait séduit lors de leur première rencontre. Jamais elle n'aurait crut succomber au charme d'une femme. Elle qui était toujours en quête d'un père, était-ce parce que sa sœur n'a jamais été la seule personne à avoir représenté un morceau d'image paternelle? Peu lui importait. Maintenant Yava était là, et jamais plus elles ne se quitteraient.
Calme toi.. Je n'ai besoin d'aucune bénédiction pour te donner tout mon amour.
La mage colla un peu plus son corps tout contre Yava, comme pour l'apaiser. Dans un souffle elle murmura à l'oreille de la druide :
Rendons au temple d'Halista consulter les prêtresses et nous aviserons ensuite..
Elle déposa un baiser au creux du cou de Yava, ce doux baiser traduisait le désir qui consumait Elenna. Le désir brûlant de posséder la rousse. L'impatience la gagnait, elle n'attendait qu'une chose : la réponse des prêtresses face à cette demande d'union si particulière mais si chère au cœur des deux sylvaines.
La cœur de la passionnée tambourinait dans sa poitrine, et elle était sûr qu'Halista elle-même pouvait en entendre la chanson tant cela faisait de bruit. Elle ferma doucement les yeux quand la main de sa belle frôlait sa peau, poussant un ronronnement presque félin sous la caresse innocente de son aimée, et rouvrit doucement ses yeux émeraudes pour mieux la voir, les yeux perchés à ses lèvres. Elle se pinça les lèvres quand la jeune elfe se collait à elle et son corps tout entier se détendit dans une étrange chaleur. Elle entoura doucement l'elfe de ses bras, rougissant à l'entendre lui donner son oui.
Elle frissona quand Elenna embrassa son cou, et finalement ses mains vinrent accrocher le visage de la jeune fille pour mieux l'embrasser, d'un baiser tout d'abord tendre et doux avant que le tigre en l'archidruide ne se montre plus impétueux et dévore langoureusement la bouche de sa terrible amie. A bout de souffle elle recula la tête, l'air un peu ailleurs, les pommettes rosées.
Allons au temple, oui...
Elle ravala sa salive comme pour mieux se concentrer de nouveau. Ses doigts glissèrent et accrochèrent la main fine de la jeune Evendel et elle l'attira au travers Mitriath à la recherche d'une réponse à leur question.
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