Un Nain chez les Centaures

[Heimda Muspellheim]

Suite à la demande d'Heimda, le Thaïn avait décidé de l'envoyer auprès du Roi des Centaures en tant qu'émissaire. En effet, il y avait quelques petites choses qu'il souhaitait régler avec son homologue.

Heimda, après avoir pris quelques affaires dans le coffre de la Guilde du Roc, c'était mis rapidement en chemin. Sur la route, il rencontra Artéo et Val'Kyria qui réglaient un détail avec Laaji. Enfin « sur la route », façon de parler. Il ne s'agissait ni plus ni moins qu'un large chemin de terre dans la forêt. Son étonnement continua quand il s'approcha de la rivière et n'aperçut aucune structure qui permettait de le franchir. Certes les centaures étaient grands et cela intrigua Heimda. Il en discuta avec ses compagnons qui ne semblaient pas trouver d'intérêt à y installer un quelconque ouvrage.

Puis, grâce à la magie de la lune, il arriva très vite aux portes de la Cité. Enfin, « Cité », juste quelques masures de bois entourées par une légère palissade le tout cerné par la profonde forêt. Heimda s'arrêta un moment car il se devait d'essayer de comprendre la façon de vivre des Centaures, loin du mode de vie des Nains. Il ne put s'empêcher de comparer aux deux peuples elfiques, l'un civilisé dans leur grande Cité et l'autre vivant au « naturel ». Mais est-ce que les Centaures aimaient vivre ainsi où qu'il n'avait pas eu le temps, ou les moyens, de faire mieux ? Car leur Cité n'avait même pas un siècle d'existence. Il décida de rentrer dans leur capitale afin d'en savoir plus.

[Pludencre]

L'entrée du nain sur les terres centaures fut perçue comme une menace. Le roi avait donné les consignes, mais quelques gardes, par excès de zèle firent parler leurs armes.

Les centaures accompagnant le diplomate réussirent à les convaincre et le voyage put à nouveau se dérouler sans encombres.

Le roi centaure attendait de pied ferme le diplomate nain. Aucun breuvage centaure n'avait la carrure de la bière naine pour l'enivrement. Le satisfaire en boisson paraissait compliqué. Les nains ne sont pas connus pour respecter les étiquettes... Sauf celles indiquant le propriétaire de la choppe.

[Heimda Muspellheim]

Heureusement qu'Artéo était revenu sur ses pas, car comme Heimda c'était retrouvé seul puisqu'il contemplait les édifices du peuple Centaure, les gardes avaient commencés à l'entourer l'air mauvais. Ils semblaient dubitatifs sur le fait que les Nains puissent envahir leur Cité avec un seul membre. Mais le Khorg avait laissé quelques mauvais souvenirs. L'un d'eux préféra prendre l'initiative et frappa le seigneur des runes.

Heureusement que le diplomate n'était pas un bouffeur de salade car sinon il serait rentré directement chez lui via le temple. Mais Heimda avait la peau dure et surtout il savait garder son calme. Immédiatement Artéo et Val'Kyria arrivèrent pour arrêter les guerriers. S'ensuivis une discussion où le ton était assez élevé mais les soldats comprirent leurs erreurs et laissèrent le groupe tranquille.

Par Thuri, vot'comité d'accueil et fort sympathique. J'ai hâte qu'vous veniez chez nous pour qu'vous goutiez à nos haches !

Heimda essayait de sourire de cette mésaventure mais il avait quand même quelques larges traces de sang sur sa poitrine. Il prit une potion et continua son chemin en restant proche de ses 2 compagnons qui l'amenèrent au palais.

Enfin, « palais », une masure pas plus grande que les autres. Décidément, ces Centaures étaient vraiment particuliers. A l'intérieur il n'y avait que le Roi, sa femme et le petit Prince. La décoration était assez sommaire, on était loin du décorum du palais du Thaïn. Mais cela commençait à plaire à Heimda qui trouvait que l'ensemble avait beaucoup de fraicheur et de naturel.

Séleron mon roi, Voici Heimda de la famille Muspellheim. Il est le diplomate de la nation naine.

Artéo venait de s'adresser au Roi Thereus. Tant mieux car il n'avait pas la moindre idée du protocole Centaure. Mais vu le naturel de la Cité, on pouvait penser que les règles de bienséance ne devaient pas dépasser celle des Nains. Heimda s'approcha du Roi.

Fraan roi Thereus, ou séléron comme vous dites. J'suis Heimda Muspellheim, seigneur des runes, lieutenant d'la Guilde du Roc et surtout, émissaire d'notre Thaïn. Voici une lettre d'sa part.

Heimda sortit le parchemin cacheté et la tendit au Roi. Il n'attendit pas que celui-ci la lise et enchaina directement tout en sortant des objets de son gros sac.

Voici quelques présents d'la part du peuple Nain. Ici 5 minerais d'argent provenant d'nos différentes mines d'où nous les extrayons. Là, un minerai d'mithril, si cher à nos yeux. Nous arrivons à l'travailler suivant des procédés aussi anciens qu'notre peuple. Et enfin, d'la bonne bière naine. J'ai pris sur moi d'en prendre plus qu'il n'fallait car toute discussion chez nous s'fait autour de c'breuvage divin.

Il fait soif, vous n'trouvez pas ?

[Pludencre]

La présence dans le palais royal avait un effet comique. Une si petite personne dans un lieu si vaste. On aurait pu croire qu'un tique s'était perdu dans la crinière d'un centaure. L'étranger avait un regard curieux sur l'architecture qui l'entourait et était loin d'appliquer le protocole à la lettre. Peu étonnant pour des êtres qui noyaient leur vie dans la bière. Malgré sa maladresse, il faisait preuve de respect et méritait une certaine considération. Le roi se permit de répondre, se demandant où était Arteo et Val'kyria.

Je vous remercie pour vos présents, qui nous encouragent à entamer des négociations. Ces dons nous sont précieux et leur valeur est divine. J'espère que nous saurons vous retourner les faveurs.

Quant à la bière, ma curiosité me pousse à goûter, mais l'alcool n'est pas coutumier de notre peuple.


Thereus savait que les nains en consommaient sans modération. L'enivrement était rare chez les centaures, peut-être par respect de leur Déesse. Pour retarder le moment fatidique où la politesse l'obligerait à tremper ses lèvres dans ce mélange, le roi défit le cachet du message du Thain. Son visage s'assombrit au fil de sa lecture. Une fois terminé, il l'enroula et pris un visage amical.

Bien, vos dons ne sont pas sans raison, et ne tournons pas autour du pot. Je vais goûter à cette bière dont vous êtes friands et je vous incite à exposer vos requêtes.


Son attitude avait changé. Le roi prit une choppe et attendit pour trinquer.

[Heimda Muspellheim]

Heimda trinqua avec le Roi et but en premier pour montrer que le breuvage ne contenait nul poison. Une fois sa choppe bien entamée, il prit un air plus sévère car la suite ne serait plaisante ni pour l'un ni pour l'autre.

Roi Thereus, not' Thaïn m'a envoyé auprès d'votre Peuple pour 2 raisons. Et comme vous avez pu'lire sur la lettre, autant commencer par la moins plaisante.

Y'a quelques temps d'ça, certain membre d'votre communauté on attaqué et tué des gardes à Kromgar, notre village au sud de Karad. Il semblerait qu'un d'vos marchand leur ait demandé d'éliminer un d'nos soldats qui l'empêchait d'commercer. De plus, ces attaques ont été répétées par 2 fois et tous les habitants d'Kromgar ont bel et bien reconnu un certain groupe de centaure : ceux d'la Maison Crindur.

J'ai pris la peine d'contacter l'un d'ces agresseurs, Per'ladora, et hélas, il n'nous a apporté aucune solution, ayant même refusé les nôtres, et n'avait aucun remord sur ses meurtres. Veuillez accepter les 2 missives d'réponses qu'il m'a renvoyées.

Heimda les prit dans ces affaires et les tendit au Roi.

HRP : pour plus de facilité, je mets ici les 2 missives

Il s'agit d'un marchand centaure qui nous a envoyé régler quelque différents avec des nains. Forcément, ça fait un peu de grabuge.

La garde de Kromgar empêchait le commerce d'un marchand dont je cacherai le nom pour le protéger. Nous avons été engagés pour fluidifier cela, ce que nous avons fait. Faites un peu le ménage parmi votre garde corrompue plutôt que de nous proposer des duels qui ne visent qu'à verser plus de sang.

Il attendit que celui-ci ait finis de lire les 2 lettres et enchaina.

Not'Thaïn ayant été mis au courant, il a décidé d'garder la voie diplomatique pour résoudre cet' pénible affaire. Ainsi, il vous demande d'bien vouloir faire justice afin que nos peuples n'souffrent pas d'une quelconque mésentente. Comme la question a été soulevée en plein Parlement, vous comprendrez qu'il n'souhaite pas qu'son honneur soit bafoué mais reste compréhensif.

Artéo, avec qui j'en avais discuté, avait trouvé sage d'venir vous en parler. Car c'n'est pas juste une querelle entre aventuriers ou Guilde mais un problème entre Roi.

J'parlerai bien ici d'la 2ème raison de ma venue, l'resserrement des liens entre Centaures et Nains grâce à des échanges aussi bien d'ordre commercial, artisanal, militaire que culturel pour l'bien d'nos communautés. Mais l'affaire dont j'ai parlé avant doit être réglée au préalable.

Heimda s'arrêta de parler et finit sa choppe. Il savait que le Roi avait besoin de temps pour juger ce problème.

[Pludencre]

Le roi but à la suite du nain et manqua de s'étouffer lorsque celui-ci commença par l'affaire la plus pénible. Quel manque de tact, pensa-t-il.

J'apprécie la démarche de votre Thain et je prône une entente cordiale plutôt que faire parler les armes. J'espère que nous arriverons à un accord qui satisfasse nos deux peuples.

La missive annonçait bien les points que vous évoquez. Des centaures m'ont prévenu des faits qui se sont déroulés sur vos terres. Nous menons actuellement une enquête sur les fauteurs de troubles et une annonce a été faite pour que les Crindurs répondent de leurs actes.

Mais je gage qu'ils me feront parvenir une réponse sous peu.

Le dernier propos était un mensonge éhonté. Mais il fallait calmer les ardeurs des nains. Montrer une ouverture d'esprit pouvait aider.

Quel est le point de vue de votre Thain sur la situation ?

J'imagine que si vous venez vous présenter devant moi, vous avez sûrement une solution à me proposer ?

[Arteo]

Arteo avait suivi l'affaire Crindurs. Bien que ces derniers étaient une force de frappe que le peuple centaure ne pouvait négliger, leurs actes ne pouvaient être pardonnés. Le centaure ne voulait pas que le traité tombe à l'eau à cause de la soif de sang de plusieurs des siens.

Le roi des centaures jouait un jeu dangereux en essayant de se jouer du nain, mais l'émissaire des esprits préféra ne rien dire à propos de ce jeu dangereux.

J'aimerai apporté un éclaircissement à propos de ce qu'on fait les Crindurs. Dans notre village, un marchand centaure nous avait dit qu'un échange commercial avec les nains s'étaient mal passés et que ces derniers avaient gardés la cargaison. Notre informateur sur place était un nain du nom de Nerkinf. Ce dernier nous a clairement fait comprendre que pour récupérer la cargaison, il fallait tuer un des gardes de Kromgar afin de récupérer la clé qu'il détenait, afin d'ouvrir le coffre et de récupérer la cargaison.
J'ai préféré rebrousser le chemin, ainsi que les miens qui étaient avec moi à ce moment là, notre guilde est allié à une bonne partie des nains, nous n'avons aucune envie de faire couler du sang pour la cargaison dont nous n'étions même pas sur de sa réelle existence.

Mais il semblerait que les Crindurs n'ont pas les mêmes objectifs que nous et d'après ce que j'ai entendu, ils ont tué un des gardes afin de lui prendre sa clé, puis plusieurs nains transportant du courrier ou alors la cargaison, un gérant d'une mine, et un épingleur défendant le coffre il me semble aussi.
Je tiens à préciser qu'Heimda nous a aidé pour combattre le nain qui se nommait Laaji Frap'roc, ce même nain qui en voulait à toute la race centaure. Heimda Muspellheim n'a pas hésité à nous donner la position du nain afin qu'on le déloge et qu'on lui fasse comprendre que son acte ne resterai pas impuni. Et je sais que pour un nain, donner la position d'un des siens n'est pas chose aisée.

[Heimda Muspellheim]

Afin qu'cette affaire puisse trouver une résolution satisfaisante pour not'Gouvernement, nous devons avoir 2 choses. La première est qu'le marchand malhonnête soit jugé à Karad car il est l'instigateur d'ces meurtres. Bien entendu, vous pourrez lui adjoindre quelqu'un si vous souhaitez l'défendre lors d'son jugement.

La deuxième est plus délicate car il s'agit d'une Guilde Centaure. On peut considérer qu'leurs membres n'sont que d'simples exécutants. Mais ils doivent cependant comprendre l'intérêt d'leur peuple en évitant d'faire couler l'sang un peu trop facilement. Nous avions proposé un duel, car nous savons qu'cela est une coutume chez vous, mais ils ont refusé. Il leur faudrait donc s'amender d'leur forfait en payant les familles des défunts. Nous vous laissons seul juge du montant à verser pour 6 fonctionnaires du Royaume.

Voici les solutions à cette affaire qu'nous vous proposons. Mais bien sûr, nous pouvons attendre la réponse des Crindurs qui viendra rapidement j'en suis certain. Car il leur faudra s'excuser publiquement et faire en sorte qu'nos peuples soient satisfaits d'leur dire. Il ne faudrait pas qu'ils abusent d'leur position de Guilde

Heimda fit une petite pause, pendant laquelle il en profita pour servir le Roi, Artéo, Val'Kyria et lui-même.

Bien maintenant qu'ce sujet a bien avancé, nous pouvons enfin parler d'la partie que j'trouve plus agréable.

Nos peuples sont frontaliers et nous avons déjà eu l'occasion d'partager nos savoirs, compétences et ressources. Cependant nous n'sommes qu'au balbutiement d'vraies relations franche, honnête et honorable. D'plus, l'Histoire nous a démontré qu'Ecridel est sans cesse en mouvement, ou en conflit j'devrai dire. Les Holdars ont pulvérisés les elfes, le Khorg a volé et assassiné et Tilador a fini en cendres. Ces exemples nous démontrent bien qu'seul face à l'adversité il n'y a nul espoir. C'est pourquoi il nous semble qu'un rapprochement sera bénéfique à tous.

Cette association sera naturellement longue et variée. Je n'm'étendrai pas sur les détails mais vous propose de citer quelques grandes lignes. Au niveau des ressources, l'argent est un minerai divin à vos yeux et pour nous l'bois est plus que nécessaire pour vivre. Nous avons l'un et vous avez l'autre et plutôt qu'd'essayer d'le voler autant se l'échanger grâce au commerce.

En termes d'artisanat, vous avez surement entendu parler du pont qui enjambe l'Erion et du palais d'notre Thaïn. Nous sommes fiers d'être un Peuple reconnu pour ses prouesses architecturales, Artéo pourra vous l'confirmer au vu d'son quartier général de Guilde. Et encore, c'n'est qu'un batiment "classique". Sans modifier votre mode d'vie, nous pourrions facilement bâtir les structures que vous souhaitez, comme des ponts qui enjamberaient le fleuve Sorlin par exemple.

Ensuite, nous pouvons conclure certain pacte ou engagement militaire. Au minimum pour qu'plus personne n'soit blessé ou tué par l'autre. Au mieux pour aider l'autre quand l'un des 2 s'trouve en difficulté. Nous avons déjà eu plaisir à collaborer ensemble et les avantages des uns ont largement palliés les faiblesses des autres, nous rendant tous encore meilleurs. Les elfes ne s'en sont pas encore remis.

Puis, j'sais que certains mages, aussi bien Centaure que Nain, s'raient ravis d'pouvoir converser et étudier ensemble. Sans dévoiler leur secret, 2 vues différentes d'la magie apporterait un sérieux bénéfice à nos bibliothèques respectives.

Cependant, j'sais qu'ce genre d'alliance sera long à mettre en place. Car nos 2 peuples ont une chose en commun : une certaine difficulté au changement. Mais nous avons tellement à y gagner, il faut profiter d'cette relative période de calme pour discuter et s'entendre.

Qu'en pensez-vous Roi Thereus ?

[Pludencre]

Le roi écouta avec attention le discours du nain. Celui-ci ne manqua pas de le resservir en boisson, comme si les gosiers pouvaient s'assécher en quelques instants. Il posa sa chope lorsque le nain eut terminé et prit une profonde respiration avant de répondre.

Notre justice repose sur les préceptes de notre Déesse, et je délivre tous les verdicts. Aucun centaure se tiendra rigueur de votre sanction si je n'y appose pas mon sceau. Le crime du marchand ne doit pas demeuré impuni mais votre justice ne l'atteindra pas. Quant aux Crindurs, le défi me paraît une solution tout à fait naturelle, avec un dédommagement pécuniaire. Le commanditaire doit être châtié mais la main qui accomplit le geste est aussi responsable. Des excuses publiques sont obligatoires, ne serait-ce pour commencer une entente basée sur le respect et la franchise.

Nous sommes intéressés par l'argent, et vous désirez du bois, nous pouvons trouver un terrain d'entente. Ces besoins montrent qu'un rapprochement entre nos deux peuples serait profitable. Vous avez raison d'accentuer sur le contexte, le démon, les Holdars, sont autant de menaces que nous ne pouvons gérer seuls. Deux peuples sont plus forts qu'un, et notre puissance intimidera nos ennemis.

Vos merveilles architecturales sont des symboles de votre grandeur, mais nous sied guère. Notre mode de vie est plus humble et nous convient. Etre proche de la nature pour mieux communier avec notre Déesse restera notre façon de vivre : changer les us et coutumes centaures est une chimère. J'ajoute à cela que la forêt de Kaldora n'est pas intégralement notre royaume, nous la partageons avec les elfes sylvains.

Enfin, le dernier point que vous avez abordé est l'engagement militaire. Un traité de non agression me semble un bon début, en ajoutant une clause d'entraide ciblée.

[Heimda Muspellheim]

Heimda resta un peu circonspect. Ce n'était pas le fond qui le dérangeait mais la forme. Car le Roi commençait à avoir cet air bien connu des tavernes. Or il ne souhaitais pas qu'il y ait des regrets. Il finit sa choppe et la rangea dans ses affaires.

Sire, ces fûts ne sont pas uniquement pour cette réunion. Vous pouvez les garder et en faire l'utilisation que vous souhaitez.

Concernant le marchand, si nous souhaitons être plus clément envers la Guilde Centaure, il faut que son châtiment soit exemplaire et je dirai même fatal. Car qui sème la mort pour s'enrichir ne peut que récolter une sentence fatale.

Les excuses des Crindurs auront lieu à Karad, car j'ai peur pour leur sécurité à Kromgar. Le duel pourra avoir lieu là-bas à moins que vos coutumes vous oblige de le faire sur votre sol. Dans ce cas, mon frère ne devrait pas tarder à nous rejoindre. Bien entendu, il serait souhaitable d'entendre leurs accords. Sont-ils loin d'ici ?

Pour les échanges commerciaux, maintenant que nous avons un accord sur l'idée de base, des négociations peuvent commencer. Si vous pouviez me donner par écrit une première proposition, je la transmettrai à qui de droit et les accords avanceront. Étant donné que nous parlons de quantité très importante, il faut que les moindres détails soient clarifiés.

Au passage, c'est la raison pour laquelle je vous proposai un pont. Car ainsi les caravanes passeraient plus facilement et sans danger.

Enfin pour le dernier point, souhaitez-vous que je transmette le traité écrit par vos soins ou souhaitez vous le faire en présence de notre Roi, dans un lieu qui conviendrait aux 2 parties ?


Heimda se dit qu'il allait devoir discuter autant à Karad. Car tous les points ne seraient pas forcément acceptés. Et le pire, c'est que la-bas, il fallait vraiment tenir la bière.

[Finlam Crindur]

Grande fut la surprise pour Finlam de se voir ainsi escorter par la Garde Royale. On exigeait de lui qu'il vienne s'expliquer au Palais. A quel sujet?: on ne lui permis pas d'en avoir connaissance, et la traversée des bois fut parfaitement silencieuse.
Cette observation l'amena à penser qu'il était traité tel un criminel. Aussi fut-il sur la défensive.

Au Palais, en audience publique, Thereus alla droit au but et lui exposa la situation avec les nains. Finlam comprit ainsi la raison de sa présence: il était le Centaurion des Crindurs, et il représentait sa Maison.
La parole lui fut alors accordée:
"-Sire, je reconnais parfaitement les faits qui nous sont reprochés. Effectivement, des combats ont eu lieu à Kromgar, et les loyaux guerriers de notre Maison ont mis en déroute la garnison naine de Kromgar (preuve de la force de votre peuple). Mais les Crindurs ne sont pas de vils pilleurs, ni d'horribles barbares. Nous nous sommes effectivement engagés dans cette entreprise sur la requête dudit marchand, mais d'autres motivations sont également entrées en jeu."

Il temporisa légèrement, tout en réajustant son heaume, qu'il portait sous son épaule, puis reprit d'un ton accusateur, qui ferait certainement son effet sur l'auditoire::
"-Je dois dire que je suis relativement surpris de voir la manière avec laquelle vous traitez cette affaire. On me mène ici tel un criminel, pour répondre aux accusations des nains, mais je vous le demande: faites vous donc plus confiance à un nain qu'à l'un des vôtres?
Qu'Aletheria me soit témoin: c'est bien un nain du nom de Laaji, qui le premier vint blesser à mort mes cousins et l'un des gardes qui vint le défendre quand je ripostais contre Laaji. C'est également un des gardes de la garnison qui m'attaqua, alors que je chassais non loin du village de Kromgar. Et je ne dois mon salut qu'à bien peu de choses: j'ai vu le monde des rêves se brouiller en moi, et j'ai bien failli ne pas en sortir."

Il souffla brièvement, révélant habilement les cicatrices sur son torse, puis il poursuivit, d'une voix plus calme:
"-Sachez que je suis actuellement le Centaurion de la Maison Crindur, mais je n'ai pas personnellement commandé l'expédition sur Kromgar, même si j'y ai participé. Ce ne fut d'ailleurs pas une expédition contrainte. Personne n'a particulièrement insisté pour nous engager là-dedans. Après tout le passif que nous avions avec les nains de Kromgar, lorsque ce marchand nous demanda de reprendre la cargaison qui lui avait été volée par les nains, nous n'avons pas mis une seule seconde sa parole en doute..."

Son regard se fit alors plus malicieux, et face à l'assistance, il leva son bras qui tenait le heaume, bien droit face à lui, en ajoutant:
"-D'ailleurs qui oserait remettre sa parole en doute? L'un de nos semblables? Le présumé coupable a-t-il reconnu les faits?"

Il fit alors pleinement face au Roi, et déclara:
"-Je dois cependant avouer qu'en ma qualité de Centaurion, il aurait été de mon rôle de ne pas cautionner une action envers un autre peuple avant de vous consulter. En cela, j'ai fauté, je l'admets. Il est vrai qu'il y a eu une période de flottement sur mon sens des responsabilités au nom de la famille. J'ai certainement failli de ce point de vue là.
Aussi, puisqu'il s'agit de ma seule responsabilité, je vous demande de ne point accabler mes cousins: acceptez de me reconnaître comme seul coupable. Envoyez-moi personnellement à Kromgar faire des excuses publiques, et me racheter de la manière qui vous plaira; mais je vous en prie, n'entâchez pas notre réputation en désignant toute la Maison.

Il inclina la tête, aussi bien pour demander la faveur du Roi, que pour montrer qu'il avait terminé sa plaidoirie.

[Heimda Muspellheim]

Heimda écouta attentivement la plaidoirie de Finlam Crindur. Il trouvait que son début n'était pas à la hauteur d'un chef de Guilde, car ses réponses étaient dignes d'un enfant. Cependant, il arrêta de froncer les sourcils, quand le centaurion se proposait de prendre toutes les fautes sur sa personne. Le Roi Centaure regarda Heimda, ce qui signifiait qu'il souhaitait l'entendre.

Roi Thereus, Centaurion Finlam Crindur, par ce développement, nous voyons bien que nos Peuples ont besoin de se savoir alliés. En effet, une suite d'évènement ne concernant que des personnes isolées ont déboulé sur la mort de gardes employés du Gouvernement.

Je ne reviendrai pas sur la déclaration du chef de Guilde car il est temps de passer à autre chose et de voir ce qui sera bon pour demain. Il accepte les excuses publiques et de se racheter pour les fautes commises. Il ne reste plus que votre jugement pour le commanditaire de ses meurtres et notre Roi sera satisfait et pourra garder son honneur. Puis nous pourrons finaliser nos accords.

Le centaure avait mis beaucoup de temps à venir et à force de parler Heimda commençait vraiment à avoir soif. Mais maintenant, la bière appartenait au Roi et il devait attendre soit qu'il en propose soit de retourner chez lui.

[Pludencre]

Le roi fut soulagé lorsqu'un parent de la maison Crindur se présenta devant lui. Leurs actes demandaient des explications, et les juger sur les seuls faits rapportés par les nains n'était pas louable.

Centaurion Crindur,

je me réjouis de voir un représentant de votre guilde s'expliquer sur les circonstances. La façon un peu cavalière de vous amener devant moi n'est qu'une conséquence de votre absence de réponse. Je ne cherche en aucun cas à vous juger, je souhaite simplement connaître votre version des faits.

Vous avez accédé à ma requête, et des nouveaux faits sont à prendre en compte. Votre commanditaire est un marchand centaure : son témoignage entrera pour une part importante lors du jugement. Vous admettez avoir frappé les gardes de Kromgar, mais c'est de la légitime défense. Le nain dénommé Laaji, déjà évoqué par Arteo, a-t-il instillé le vent de la guerre alors qu'aucun des deux camps ne le souhaitait ?

Se tournant vers Heimda. Un regard vers un des serviteurs du palais et ce dernier comprit instantanément. Il s'approcha et versa le breuvage nain à Heimda et aux autres convives dans des coupes de bois blanc.

Maître Nain, cette nouvelle pièce n'est-elle pas à prendre en considération ?

Le centaurion Finlam souhaite assumer la responsabilité des faits qui sont reprochés à sa maison, et ses excuses publiques, comme porte-parole, à Karad répondent-elles à vos attentes ?

Je vais rédiger un message pour une rencontre avec votre Thain avec une proposition d'alliance commerciale et militaire. Le message sera cacheté et je vous le remettrai en main propre. Je saurai donc s'il a été ouvert avant l'heure. Arteo, s'il le souhaite, pourra vous accompagner, ainsi de Finlam, en qualité de représentant de la maison Crindur.

Concernant le marchand centaure, je m'oppose à une sanction mortelle. Dans cette optique, quel que soit son jugement à Karad, reviendra-t-il en un seul morceau ? Même si vous assurez sa protection, notre emprise est naturellement limitée sur vos terres et nous ne pourrons contester vos décisions. Nous ne pouvons donc s'assurer de l'équité du procès en terre étrangère. Nous le jugerons sur nos terres et votre présence est souhaitée.

Il marqua un temps puis reprit en souhaitant apaiser l'atmosphère.


Nous verserons un tribut à vos nobles, afin que nos relations commerciales commencent d'un bon sabot.

[Arteo]

Concernant le cas de Laaji Frap'roc, ce nain a été un fardeau pour notre entente. Il a effectivement instillé le vent de la zizannie entre nos deux peuples. Mais je puis vous assurez que ce dernier n'entachera plus aucune négociation. Car il n'est plus de ce monde. Il nous avait attaqué à la limite de notre forêt et du Sorlin et maintenant il repose parmi ses ancêtres.
Concernant le fait d'aller dans la cité naine, je suis tout à fait pour, si Heimda et le Thain me l'autorise.

[Heimda Muspellheim]

Heimda profita de sa nouvelle choppe bien remplie pour la vider aussi rapidement. Ces pourparlers arrivaient enfin au but et il pouvait repartir chez lui. Tout ne lui convenait pas entièrement mais c'était déjà un bon début. Il prit le message scellé et le rangea soigneusement dans ses affaires.

Roi thereus, j'vous remercie pour l'ensemble d'cette discussion. J'transmettrai à not' Thaïn tout c'qui a été dit.

Nous, c'est-à-dire moi-même, Artéo et Finlam, partirons sur l'champ vers Karad dès la fin du procès. Longue vie à nos 2 Peuples !

Par contre, Sire, m'permettez-vous d'acheter un souvenir dans une d'vos boutiques car not'Thaïn souhaitait un cadeau d'mon voyage ?

En fait, Heimda espérait bien que le Roi Centaure fasse lui-même un présent mais il ne pouvait pas lui demander ainsi.
Maintenant il fallait retourner à Karad et négocier encore une fois. Et cette fois-ci, la partie sera plus difficile car le Thaïn buvait beaucoup plus que lui.

[Pludencre]

Le roi s'accorda un instant pour réfléchir au cadeau pour le Thain.

Je vais vous donner une belle robe d'or et d'argent, fine parure centaure, que nous adapterons aux mensurations naines. Ce cadeau est pour nous synonyme de croyance, d'honneur et de respect.


Un garde entra, s'inclina devant la famille royale, avant de se diriger vers Le membre le plus éminent. Le roi stoppa son discours et l'écouta en aparté. Puis il revient vers Heimda.

Maître Nain, le marchand incriminé est ici.

Gardes, faites-le entrer.

Les portes s'ouvrirent et un centaure entra dans la salle. Nullement troublé en présence des têtes couronnées ou d'étrangers, il fit une révérence avant de prendre la parole.

Vous m'avez fait demandé, Mon Roi ?

J'ai cru comprendre que l'affaire était sérieuse.

Oui, vous êtes accusé de crimes envers le peuple nain. Afin de comprendre cette accusation, je laisse l'ambassadeur nain ici présents établir la listes des faits.

[Heimda Muspellheim]

Heimda du se contenir en voyant le marchand. Car depuis longtemps il s'était promis de le réduire en un petit tas de cendres. Mais tant qu'il se trouvait en présence de Centaure il se devait de rester calme.

L'Capitaine d'la Garde de Kromgar vous a confisqué un coffre vous appartenant car vous n'aviez pas respecté les règles d'commerce d'notre Royaume. Plutôt que d'résoudre l'affaire en allant faire valoir vos droits à Karad ou d'demander à c'que l'un d'vos représentant vous aide dans cette affaire, vous avez préférez tuer ceux qui vous gênaient.

Ainsi, vous avez recherché un groupe assez fort, vous leur avez caché vos réelles motivations et les avez envoyés à Kromgar dans l'unique but d'semer mort et destruction. Car vous saviez pertinemment que la récupération du coffre ne s'ferait pas sans heurts.

7 nains sont morts par vot'faute.

La Maison Crindur, par la voie d'Finlam Crindur, a reconnu tous les faits et leurs fautes, et le Roi Thereus a déjà statué pour leur sort. Il ne reste plus que l'vôtre, car vot'rôle dans cette affaire est l'plus important puisque vous êtes l'commanditaire.

Vous faites partie de c'genre d'personne qui mélange commerce et cupidité. Vous n'avez aucun scrupule et vos actions ont bien failli nous entrainer dans une guerre sanglante entre nos Peuples. Heureusement qu'dorénavant c'genre d'situation ne s'produira plus grâce à la sagesse d'nos Dirigeants.

Etant clément, votre Roi s'oppose à une sanction mortelle, vous pouvez l'remercier.

Cependant, Roi Thereus, vous comprendrez qu'nous souhaitons qu'la sanction soit réalisée à Karad. Il reviendra en un seul morceau soyez-en assuré.

J'laisse la parole au coupable afin qu'il justifie d'ses crimes et faites attention à n'pas déshonorer la mémoire de mes compatriotes morts par vot'faute.

Heimda avait prononcé ses derniers mots en regardant droit dans les yeux le marchand. Il y avait mis toute sa colère et il espérait bien que le marchand en avait été plus qu'intimidé.

[Pludencre]

Vous savez m'accuser, Nain sans daigner vous présenter, et vous vous persuadez de ma culpabilité. Seul notre roi peut délivrer un jugement et votre opinion m'importe peu tant que notre roi n'aura présenté son verdict.

Je ne suis pas responsable des faits qui me sont reprochés et vous devriez mieux réguler votre commerce. Vos gens sont morts et c'est regrettable, mais comment pouvez-vous croire, qu'ici, sans connaître vos coutumes, je puisse préméditer des assassinats ? Vous ne devez pas avoir exploiter toutes les possibilités, en vous concentrant sur le premier coupable qui se présente à vous. J'ai bien établi des relations commerciales avec vos compatriotes, mais je ne souhaite que le rapprochement de nos peuples ! Alors, ces meurtres sont à l'encontre de mes principes.

J'ajouterai que je ne suis pas propriétaire du contenu du coffre, alors pourquoi chercherai-je à le récupérer ? Ne pensez-vous pas que les méthodes que vous avez décrites sont radicales dans ce cas-là ?

Enfin, n'oublions pas que votre tirade est emplie de haine et de colère à mon égard, et les sentiments ne sont jamais bon conseiller. Ils altèrent votre jugement : vous devriez réfléchir sur les événements en gardant la tête froide. N'avez vous pas songé que des nains seraient responsables des faits et se couvriraient en fournissant un bouc émissaire ?

[Heimda Muspellheim]

Heimda attendit un peu, fit signe à son interlocuteur de continuer, mais comme il semblait avoir fini, Heimda prit la parole.

On voit bien qu'vous êtes un marchand. Quand l'fond est vide vous mettez les formes.

D'plus, vous avez oublié qu'c'est vous qu'etes interrogé et vot'defense finale est digne d'un enfant "c'est pas moi".

Alors j'vais faire simple:
La Maison Crindur vous reconnaît comme l'marchand qui a demandé d'recuperer l'coffre par tous les moyens, donc par extension meurtre compris.
L'capitaine d'la garde vous a confisqué c'coffre car vous n'étiez pas honnête.
Vot'propre Roi vous fait amener dans son palais pour répondre à des accusations de meurtre prémédités.

Donc v's' êtes en train d'dire qu'ces 3 hauts représentants d'institution s'trompent sur vot'sort ? Où alors qu'ils mentent ?

Heimda se tourna vers le Roi.

Sire, nous pouvons continuer longtemps c'petit jeu. Cependant des intérêts plus grands sont en jeux, que c'lui d'un marchand malhonnête, menteur et meurtrier. Trop d'morts souillent nos relations, faisons face au futur ensemble et nous n'aurons plus c'genre d'problème.

Heimda salua le Roi pour indiquer qu'il avait fini. Il remarqua aussi qu'une délégation d'elfes sylvains attendaient dehors pour être reçue. S'il avait le temps, il en profiterait pour discuter avec eux.

[Pludencre]

Vous estimez que ma défense est puérile ? Mais vous vous méprenez : je ne cherche pas à cacher mon commerce avec vos compatriotes, simplement que les intentions de la Maison Crindur semblaient différentes des miennes. Les meurtres ne sont pas de mon sort... Il leurs est facile de me rejeter la faute ! Votre capitaine de la garde est incompétent, il a simplement....

Il suffit !

Votre défense ne fait qu'aggraver votre cas. Vous n'avez pas cherchez à présenter des preuves irréfutables de votre innocence, mais simplement vous décharger sur la Maison Crindur qui a reconnu votre engagement. Que cherchez-vous à faire alors que les faits vous accusent ?

Je... Je...



Donc vous admettez ? Ne cherchez pas à me faire perdre mon temps.



Si vous me considérez comme coupable, alors je suis le responsable. Puisse Aletheria m'accorder son pardon.



Alors je vous relève de votre rôle de marchand, vous confisque vos marchandises. Pour avoir commanditer des meurtres, tenter d'outrepasser les lois, je vous condamne au bannissement.


Si je peux me permettre, je vous trouve injuste, vous accordez plus de crédits à certains sacs à bières qu'à vos compatriotes.

[Pludencre]

Le silence régnait après la dernière remarque du marchand. Il se savait coupable, car le nain et le roi semblaient sur la même longueur d'onde, et en son fort intérieur, il était responsable. Acculé, il n'eut d'autres choix que de s'avouer vaincu, pour amadouer le roi. Maintenant commençait la partie négociation. La note était tout de même salée.

Mon Roi, si ma culpabilité vous semble indiscutable, sachez que je n'ai pas agi seul, et qu'un nain a su bien tirer son épingle du jeu... Je me retrouve seul sur le banc des accusés...

[Heimda Muspellheim]

Lorsque le Roi parla de bannissement, Heimda était enfin satisfait. Cependant, la suite des paroles du marchand le rendit presque rouge de colère. Mais il se calma un peu avant de parler.


Comment osez-vous ? Vot'Roi donne son jugement et vous lui parlez comm' à un vulgaire fournisseur. Décidément v'n'avez aucune honte ni aucun honneur.
D'plus, j'suis invité ici par l'Roi Thereus en son palais et en m'insultant, ainsi qu'ma race, vous manquez aux règles basiques d'l'hospitalité et vous bafouez mon honneur. Si l'jugement n'était pas déjà prononcé j'aurais bien lavé c'la par un duel à mort.
Mais bien sur, tout c'que vous cherchez maintenant c'est d'gagner du temps. Êtes-vous sûr qu'il n'y'avait pas aussi un haut-elfe, un sylvain et pourquoi pas un holdar dans c't'histioire ?

Heimda avait dit ces dernières paroles afin de détendre un peu l'atmosphère et de ridiculiser le coupable.

Cependant, dites-nous toute l'affaire, avec vos mensonges habituels bien entendu. S'il s'trouve qu'un nain connu ... est mêlé à vous, alors il aura lui aussi son jugement à Karad.

Sire, j'n'voudrai pas vous faire perdre plus d'temps encore car pour ma part j'ai tous les éléments souhaités pour mon Roi et il m'semble qu'd'autres émissaires vous attendent.

[Arteo]

Arteo avait la mine sombre mais prit la parole.


Malheureusement maître nain, sur ce point là le marchand centaure a raison. Un nain est bien aussi coupable de cet acte. Lorsque j'ai entendu parler de la tragédie qui s'est déroulé dans votre village, j'ai voulu retrouver le nain mais ce dernier avait bel et bien disparu.
Ce nain se nommait Nerkinf, ce dernier m'avait fait comprendre que seuls les gardes détenaient les clés du coffre et que donc pour obtenir une clé il fallait l'obtenir. C'est pour cela qu'à l'époque j'ai rebroussé chemin

[Heimda Muspellheim]

Heimda fut surpris de l'intervention d'Arteo mais il y répondit aussi sec.

Bien, l'entendre d'Arteo nous assure la culpabilité de c'nain complice du marchand ici présent.
Sire, soyez assuré qu'il s'ra jugé avec équité et partialité comme vous l'avez fait en vot'palais'. Vos chefs d'guildes pourront en témoigner sur place à Karad.

Heimda espérait que la séance était finie et que les gardes raccompagneraient le bannis dans l'heure .

[Pludencre]

Le marchand souriait intérieurement.

Si mon roi reconnait la culpabilité du nain, sachez que les méthodes employées étaient de son fait, puisqu'il connait les coutumes de sa race. Je n'ai aucunement demandé une exécution sommaire.

Ma peine devrait être révisée au vue des nouveaux éléments.


Ne cherchez pas à négocier votre peine, ma décision est prise. Rassemblez vos affaires personnelles, nous veillerons à vos marchandises. J'espère que le nain dénommé Nerkinf subira un traitement similaire.


Le marchand capitula. Il se dirigea vers la sortie.

[Heimda Muspellheim]

Roi Thereus, merci d'm'avoir invité chez vous. Nous partons maintenant chez les miens pour informer mon Roi. Sachez qu'grâce à vous, nous pourrons appeler les membres d'votre peuple "Dawongi", c'qui signifie ami, avec respect.

Heimda salua et sortit. Il discuta rapidement avec les elfes sylvains mais cela ne donna rien. Ensuite il se dirigea d'un pas pressé vers le marchand et lui acheta 2 cordes. Il retrouva Artéo et lui expliqua son plan, puis celui-ci chercha Finlam pour l'informer du départ.

Il envoya un courrier à Karad, au Roi.

Sire, l'entrevue avec le Roi Thereus c'est assez bien déroulé. Je serai dans la cité dans quelques jours avec les 2 chefs de Guildes Centaures. Je souhaiterai qu'il soit aussi bien traité que je le fût chez eux, merci donc de prévenir la garde. Pouvez-vous aussi faire arrêter et le mettre aux fers rapidement un dénomé Nerkinf car il est lié aux meurtres de Kromgar.
Je vous donnerai tous les détails sur place.

Heimda Muspellheim

[Pludencre]

Le marchand hors du palais réfléchit à ses chances de survie hors du domaine de sa centaure. Immigrer vers Fea se pourrait être que temporaire, car la nouvelle de son bannissement se répand comme une traité de poudre... Les prêtresses savaient y faire.

Prêtresses... Aletheria... gardes... Indépendance...

Le marchand se mit à sourire. Il savait où il allait vivre.


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Je vous remercie de votre visite Maître Nain. Transmettez mes salutations à votre Thain, et exposez-lui qu'un échange commercial d'argent et de bois est prometteur.

[Heimda Muspellheim]

Karad, enfin ! Heimda était enfin arrivé chez lui.

Le voyage s'était bien déroulé avec les 2 Centaures. Il faut dire que cette région est tellement parcourue par les 2 peuples que les animaux dangereux, monstres et autres bébêtes comme les hauts elfes ne font pas long feux. Il en avait profité pour expliquer à ses compagnons l'histoire et les us et coutumes de son peuple.

Heimda salua le capitaine des gardes qui surveillait la grande porte d'entrée.

Cap'taine, j'suis d'retour d'chez les Centaure où l'Thaïn m'avait envoyé en tant qu'émissaire. J'suis accompagné d'ces 2 chefs de Guilde Centaures, qui sont eux aussi émissaire d'leur Roi, et sont donc les invités du Thaïn. J'espère qu'mon message qu'j'ai adressé y'a quelques jours a bien été reçu. Pouvez-vous envoyer quelqu'un afin d'prévenir qu'nous arrivons au palais ?

Les 3 émissaires rentrèrent donc dans la grande Cité naine. Le nain en profita pour leur faire une courte visite, leur expliquant surtout les grands travaux qui avaient eu lieu l'année dernière. Bien qu'il sache pertinemment que les Centaures pouvaient être moins sensibles à cette architecture imposante, Heimda ne pouvait s'empêcher de leur décrire les bâtiments avec fierté. En passant devant une taverne, il promit qu'ils y retourneraient afin de participer à une activité culturelle naine très importante : finir sous la table.

Arrivé dans la grande salle où se tenaient le Thaïn et ses conseillers, Heimda s'inclinât respectueusement et fit les présentations

Sire, j'suis d'retour d'chez les Centaures comme vous m'l'avez demandé. J'vous présente Artéo, chef d'la Guilde d'l'Irih Aletheria, et Filam Crindur, chef d'la Guilde d'la Maison Crindur, qui ont été envoyés par l'Roi Thereus en tant qu'émissaires.
D'plus, il m'a transmis un message personnel pour vous et il m'semble important qu'vous' lisiez en premier lieu avant d'vous détailler mon entrevue et tous les détails qui l'accompagnent. D'ailleurs, si vous pouvez nous informer d'ces propos, car j'ai c'parchemin avec moi depuis si longtemps qu'je meure d'impatience d'savoir c'qu'il contient, comme j'meure de soif aussi.

Heimda donna au Thaïn l'enveloppe cacheté, se recula et attendit.

[Pludencre]

Le Thain répondit aux salutations d'Heimda et porta un regard suspicieux sur les centaures avant que ce dernier ne fassent les présentations. Il se détendit, mais son regard porta sur le chef des Crindur. La rancune était un trait de caractère typiquement nain.


Arteo et Finlam Crindur, je vous salue avec respect même si certains d'entre vous en ont manqué à notre égard. Votre présence est là pour détendre l'atmosphère entre nos deux peuples ? Certains faits récents ne nous incitent pas à vider des choppes ensemble.

Heimda, vous revoir est un plaisir. Comme d'habitude, vous me ramenez un objet légendaire ?

Le roi partit d'un rire gras pour saluer sa boutade en se tapant sur le ventre bien rebondi. Voyant qu'il était le seul à rire, il reprit rapidement son sérieux. Un garde entra dans la salle du trône et se posta près des centaures. Il se tourna vers le membre de la Confrérie du Roc.

Hum... J'ai accédé à votre requête et un garde s'est porté volontaire pour s'assurer de la protection des centaures.

Comme vos propos vont concerner toute la nation naine, il me semblait important que tout le parlement soit au courant. Heimda, pour cette séance extraordinaire, vous remplacerez Barnek en qualité de représentant de la guilde de la confrérie du roc. Je me suis permis cette entorse sans vous avertir, mais vous êtes aussi procédurier que mon échevin !

Il ponctua sa plaisanterie avec un sourire et les rires fusèrent dans la salle. L'atmosphère était lourde car bien des nains avaient des griefs contre les centaures, il fallait atténuer. Lui-même attendait d'être convaincu. Il leva la main pour sommer le silence dans la salle. La réaction ne se fit pas attendre.

Le parlement est tout à votre écoute, amis centaures. Exposez vos propos.

[Arteo]

Arteo avait fait un chemin assez agréable en compagnie de Finlam et Heimda, la rencontre avec les hauts elfes fut brève et expéditive pour ces derniers.
La cité était enfin en vue qu'on pouvait entendre une naine qui appellait son ami: vielle barrique, la remarque fit sourire le centaure, la cité et ses habitants plaisaient déjà à Arteo avant même d'y entrer.
La cité naine était bien différente de celle des centaures, on voyait bien qu'elle était faite pour tenir un siège, les nains n'avaient pas lésiné sur les moyens. A peine le centaure fit ses premiers pas qu'il sentit le contact avec la Terre, les nains sont vraiment les maitres de la Terre, Arteo fit appel à l'esprit de la terre afin de mieux pouvoir être en osmose avec la forteresse et son environnement.
Heimda avait bien indiqué le chemin à suivre et le groupe arriva vite au niveau du palais puis dans le parlement. Le jeune chaman connaissait bien le protocole lorsqu'une délégation arrivait dans une cité, la premiere chose était d'entrer dans la cité sans armes.

Artéo se présenta devant le Thain et l'assemblée.

Seleron à vous Thain et membres de l'assemblée, je me nomme Arteo, Pal'Omi de la guilde de l'Irih Aletheria, je viens ici en paix afin d'évoquer des échanges commerciaux entre nos peuples, voire plus. Nous avons déjà établit une alliance lors de l'attaque de Tilador, j'ai appris à connaitre certains d'entre vous, j'ai confié ma vie et ils m'ont confié la leur. J'espère honnêtement qu'un honneur puisse voir le jour.
Je comprend vos interrogations à propos de certains des nôtres, je n'ai pas pris part à l'attaque qui a couté la vie à plusieurs des vôtres, je laisse Finlam prendre la parole.