Pas touche à ma forêt !
#1
Lindo fulminait. Que croyaient les Hauts-Elfes en arrivant au Sud de la forêt de Pelethor ? Que le peuple Sylvain les laisserait meurtrir Halista ? Non, bien sûr que non. Ils avaient suffisamment de jugeote pour savoir qu'ils ne passeraient pas inaperçus. Surtout en tuant quelques uns de ceux qui faisaient jadis partie de leur peuple. Mais l'un d'eux avait pu avertir les Sylvains. Et c'est d'un pas sourd que ceux-ci s'étaient mis en route, jurant de faire retourner à leur capitale les Elfes qui n'avaient rien à faire là.

Pendant ce temps, ceux-là c'était tranquillement installés et préparés en vue d'un combat. Les mages avaient lancé leur protection et autres sur les guerriers, et ils patientaient, à l'abri, pourrions-nous dire, dans leur camp.

Les Sylvains n'avaient pas tardé à arriver dans les environs, et avant qu'ils ne puissent attaquer, ils subissaient déjà des pertes. C'est vrai qu'il n'est pas rare de dénicher des Sylvains dans leur environnement et de les réduire à l'état de cadavres ou presque... C'est ainsi que quelques Hauts-Elfes avaient pénétrer dans la forêt, trouvé des Sylvains à tuer et étaient tranquillement repartis.
Lindo avait assisté impuissant à la chute de Shanti, trop occupé avec un premier Elfe Hautain (comment, ce n'est pas ça ?), pour en voir un deuxième arriver et l'achever. Ou presque. Heureusement, le mage était encore vivant. Certes dans un état grave, mais il s'en sortirait. Du moins, Lindo l'espérait. En même temps, un peu plus loin, une jeune archère du nom d'Edyn tombait sous les flèches d'une ennemie.

Le jeune coureur des bois finit par hurler aux Hauts-Elfes qui retournaient vers leur camp :

"LÂCHES ! Revenez-vous battre ! Vous croyez que vous pouvez tranquillement défier Halista sans représailles ?!"


Malheureusement, le seul guerrier (ou plutôt la guerrière) qui était resté(e) ne tarda pas à lui faire gagner un billet express pour le temple d'Halista, au bord de la mort...
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#2
La situation était des plus confuses, les He ne voyaient que quelques mouvements se profilant dans la forêt, et pas n'importe quelle forêt, une des forêts les plus sombre et imposante d'Ecridel, terre de bien des mystères, dont ses habitants n'étaient pas le moindre.

Mais la puissance Haut-Elfe avait fait ses preuves, bien organisé, il ne fallu que quelques instants pour mettre en place le campement et préparer la défense.

Du côté sylvain, il fallu un certain temps pour réaliser la présence d'étrangers au sein de leur territoire, et seule la présence inespérée d'éclaireurs sur les montagnes holdars permit d'éviter l'hécatombe, les sentinelles s'étant fait tuées sans avoir le temps de prévenir leurs frères.

Se cachant derrière leurs installations, les hauts-elfes étaient hors d'atteinte, mais... en territoire forestier, n'étais-ce pas une illusion ?

Il ne fallu que quelques instants aux sylvains pour mettre en place un plan, grâce à l'aide de leur enchanteurs et druides, ils mirent rapidement au point un sort à la fois simple et efficace, transferant la puissance de la magie sylvaine dans leurs flèches. Déclenchant d'une simple volée de flèches une explosion de racine sur le campement, ils déclenchèrent une véritable panique.

Les bucherons fuyaient dans tous les sens, malgré l'absence de réel danger, bousculant les fiers guerriers chargés de leur protection, abandonnant les équipements à leur triste sort. La peur de l'inconnu et des rumeurs et légendes sur cette forêt, plus que la raison, ne guidait leur actes.
Il ne fallu cependant que quelques ordres des chefs d'équipe pour remettre tout ce petit monde en carré, organisant une retraite plus organisée, récupérant le matériel en quelques instants, abandonnant les tentes les plus abimées, jetant les autres sur les sacs sans autre forme de procès.
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#3
[Non loin d'un autre adepte des arcanes, placidement allongé dans un fauteuil sommaire, Bardarem devisait devant des petits braises rougeoyantes. La nuit n'apportait pas son obscurité habituelle, "violée" par une pleine lune.
On entendait quelques discussions feutrées, des légers cliquetis de métal. La coupe du bois reprendrait probablement à la levée du jour, mais en l'instant, un jeune bucheron, adolescent dans les critères elfiques, discutait avec l'élémentaliste.]


Ce serait mieux avec un grand feux, je n'aime pas cette lumière. J'ai l'impression qu'on nous regarde.

[Bardarem considera l'ouvrier avec curiosité, avant de soupirer]

Oui, c'est précisément ça. On nous regarde. D'ailleurs, un grand feu t'aurait probablement exposé un superbe tir. Avec un peu de chance la flèche t'aurait tué net, tu n'aurais pas senti la douleur. Personnellement ces braises m'iront largement.

[Décomposé, le bucheron laissa tomber sa hache dans l'herbe]

Pourquoi ils ne viennent pas alors ? Ma mère m'a toujours dis que les Sylvains étaient sans pitié quand on s'en prenait aux arbres.

[Le sorcier se fit un plaisir de secouer la tête en ricanant]

Nooon tu crois ?...Les sauvageons sont sans pitié quand tu marches sur la queue d'un écureuil. Quand tu arraches un gland d'un chêne...Et s'ils peuvent être une dizaine pour te le spécifier, ils le feront. Couper un arbre...C'est pire. Ils iront peut être même sortir de leur cachettes. Mais il faut savoir qu'ils n'aiment pas ça. Quelque part, cette mission pour le peuple va les amener à bouger leur postérieurs humides de rosée et d'humus. Tu vois...Faire débouler l'Elendae, en l'ayant clamé dans toutes les auberges d'Asteras, c'était le meilleur moyen d'en informer les espions de chez eux. En gros, c'est comme de planter des pancartes pour leur dire "nous viendrons chez vous, pensez a vous faire beaux...pour une fois"...

Moi je trouvais ça dommage, mais j'adore ma chef, elle est très jolie, donc bon, je ne discute pas.

[Voyant les joues du jeune homme rougir, le magicien continua]

Oui...Toi aussi donc...C'est que se battre pour les haut elfes, ça rend beau...En tout cas j'aimerai bien.

[Un sourire timide sur les lèvres, le bucheron repris]

La fôret est enchantée non ? Elle a une vie propre non ? Si les...Sylvains...ont été prévenus...Nous n'avons aucune chance c'est ça ?

[Tirant sa capuche en arrière, Bardarem laissa ses longs cheveux d'or tomber sur ses épaules, et plongea son regard azur dans celui du jeune elfe]

Non non la fôret n'a rien de particulier mon bon...Si je devais comparer ces arbres, je dirai que c'est un peu comme de l'eau, ou de la terre. On peut plus ou moins la contrôler. Alors oui, les sauvageons jouent la dessus pour rendre les bois impressionnants, il n'en est rien. Du bois, des feuilles, trois bestiolles...

Par contre, c'est certain, c'est un endroit parfait pour s'y cacher. Et ça depuis que je suis petit, je suis au courant. Je jouais a me cacher...hmmm...Oui...Bon ça ne t'interesse pas. Néanmoins, la ou je me cachais dans une remise, ou dans les rues, les sauvageons se cachent entre les feuilles. Ils se griment le visage avec de la terre...Ils ne se lavent pas, ce qui leur donne cette faculté a bien s'intégrer dans la nature...Ou à s'accoupler avec les centaures...Enfin ça c'est une autre histoire, je n'ai jamais vu une telle chose. Et j'éspère ne pas le voir de mon vivant. Après c'est ce qui se dit...

[D'un geste de la main, l'ouvrier coupa le sorcier en parlant d'une voix plus forte]

Et vous n'avez pas peur ? On a entendu un hurlement qui nous traitait de laches ! Et vous me dites qu'on est attendus !

[Le sourire du sorcier se fit tout à coup féroce]

Pardon ? Peur ? Nous ? Oh oui. Moi en tout cas je suis terrifié. Il n'y a que les crétins qui n'ont pas peur, ou les fous. C'est de contenir et de maîtriser sa peur qui a de l'intérêt. Personnellement se mettre à courir comme un poulet sans tête les bras en l'air transforme rarement une déroute en victoire.

L'Elendae est venue en territoire ennemi, du moins à sa frontière. Nous ne sommes pas assez nombreux. Le peuple haut elfe, s'intéresse moins à la reconstruction de la ville détruire par ces pourritures de demi portions que nous. Mais nous sommes la. C'est une insulte, une bravade. Nous en avons informé les sauvageons. Qu'ils n'aient pas été la aurait été très décevant.
Quelle que soit l'issue de notre sortie, le message sera clair. Pour notre peuple, nous agissons.

Alors oui...Quand nos guerriers ensorcellés sont de sortie, ils sèment la mort, mais comme toute élite, nous sommes trop peu. En face, ils sont légions. Il n'est qu'une question de temps avant que nous soyons obligés de plier. D'ailleurs, réfléchis. Si nous avions vraiment voulu organiser tout cela proprement. Nous aurions plutôt fait en sorte qu'un autre peuple les attaque quelque part, pour profiter de leur absence.

Allons...ne t'en fais pas. Demain sera un autre jour...

[Quelques heures plus tard, la lueur de l'aube n'était pas rouge, n'en déplaise a quelques prophéties. Le jour se levait timidement. Les oiseaux chantaient. Les bucherons retournaient a leur travail. Et l'avalanche de mort commença. Des hurlements, des cris, moins bucolique forcement...Le camp n'était que chaos. A découvert, exposés dans la plaine, les haut elfes en sous nombre étaient laminés. Chaque corps haut Elfe pouvait bien emporter cinq Sylvains, que cela ne suffirait pas

Avançant dans le campement, les mains croisées derrière le dos, Bardarem pris place devant les bucherons en chantant un hymne à la gloire de la race. En voyant le corps du jeune elfe inerte avec qui il discutait la veille, grièvement blessé auprès d'une tente, il ne put s'empêcher de rire]


Tout ceci n'est qu'une farce. Vous n'êtes qu'une farce...
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#4

Comment avaient-ils pu se laisser surprendre de la sorte ?
Comment avaient-ils pu céder, à la lisière même du domaine d'Halista ?

Elle était arrivée trop tard. Bien trop tard. S'ils étaient regroupés, l'instant d'avant, les Sylvains s'étaient dispersés bien vite sous l'urgence de la situation. Certains étaient arrivés tôt et avaient succombé tout aussi vite sans qu'ils n'aient eu l'occasion de comprendre ce qui se tramait vraiment. Elle avait déployé ses ailes, insolante aux abords des frontières Holdars, mais le regard bien dirigé vers le Sud, vers le regroupement pressenti. Le milan rouge avait capté, de ses yeux de rapace, certaines présences et les premières fondations du campement de bûcherons. Après les nains, c'étaient aux elfes de vouloir s'en prendre à leur héritage. Mais dans leur cas, ce n'était rien de plus que de la provocation. Ils n'étaient pas démuni, leur empire était prospère. Et surtout, c'était l'Elendaë.

Le temps qu'elle contourne pour rejoindre les siens et leur prêter main-forte, la bataille était déjà bien engagée. Les Hérauts du Renouveau étaient séparés, la cohésion délicate, le manque d'informations se faisant sentir. Elle avait aperçu la frêle Naya, toute de blanc, si semblable à leurs ancêtres... Maintenant fauve, Nivalis avait bondi en avait pour la rejoindre et lui faire barrage de sa présence, délaissant ceux qui la suivaient de près. Mais c'était insuffisant. Le blanc s'était couvert de rouge. Les cris de guerre avaient résonné, si proches, et bientôt elle fut au coeur de la mêlée sans même le savoir.

Les campements avaient été détruit avec une rare efficacité, les talents des druides et archers combinés laminant les maigres défenses de leurs cousins elfes. Mais la riposte avait été violente, fulgurante, et les archers avaient succombés bien vite sous le feu entretenu des mages. Ainsi privé de leur force de frappe, la bataille s'annonçait mal. Ils avaient perdu l'initiative tout autant que la protection d'Halista, parvenus à la lisière.
Ils étaient tombés un par un et elle n'avait pu protéger personne, même pas égratignés leur défense. Elle hurlait de rage intérieurement, devant l'orgueil des Hauts Elfes qui ne respectaient rien. Ils n'apprenaient jamais des erreurs du passé. Elle en avait presque envie de le leur rappeler, que la menace Holdar se réveille à nouveau pour leur montrer que leur suprématie était illusoire. Pour que l'équilibre soit rendu, fut-il encore dans le sang.

Mais c'était à eux de leur prouver, maintenant. Aux enfants d'Halista.
Et Halista n'oublierait pas ses cicatrices.

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