Du pain et des jeux... Non en fait juste du pain pour les pauvres.
#1
Une sacrée belle paire de miches. Ou plutôt, une sacrée soixantaine de belles paires de miches. Les mains sur les hanches, dans une posture exsudant un exotique érotisme la fierté du travail accompli, la guerrière contemplait la pile de pains posées sur les grandes tables de bois placées pour l'occasion, juste devant l'immense cristal dont le scintillement chatoyant illuminait la pièce.

Pour sûr, c'était une cantine de luxe. Même si assembler le tout n'avait pas été une partie de plaisir. Et puis il avait fallu tout payer, mais heureusement, l'aubergiste de la Licorne Blanche était quelqu'un de profondément sympathique.

Cent vingts pains, ça fait du dégats… Mais les gens en voulaient, et Lynn était spécialiste dans l'art d'en donner. Il y'avait de nombreux pauvres à Asteras, et plus d'indigents encore depuis que Tilador aivait eu un coup de chaud. Nul doute que se remplir l'estomac et dormir au chaud ferait plaisir à de nombreux d'entre eux, même si la guilde devait agir avec ses faibles moyens. A croire que le gouvernement n'était qu'un ramassis de tâcherons puisqu'il ne semblait pas bouger le petit doigt.

Elle se retourna vers ses frères de guilde.


Faites le tour des auberges et des échoppes. Prévenez les gens en rue. Parlez en autour de vous. Allez taper le bout de gras à cette bande de pêcheurs aux navires troués, sur le port. Dites leur à tous que l'Elendaë, consciente des temps difficiles qui pèsent sur le peuple et sur les réfugiés de Tildador, offre à son siège et dans la mesure de ses moyens le gîte et le couvert pour ces infortunés.

M'est avis qu'en ce moment, y'a des gens qui cracheraient pas sur une pitance au frais de la princesse.
… Sauf qu'on a pas vraiment de princesse ici.


Lynn considéra Daenariel d'un œil suspicieux. Kalina aurait peut-être pu être une princesse mais l'éclaireuse, elle, ressemblait plus à une servante.
Etrange puisque les deux femmes étaient supposément identiques. Quoique l'arbalétrière à la réflexion avait plus l'air d' une repris de justice. Qu'elle était d'ailleurs. La théorie ne tenait pas debout. Elle s'écroulait même franchement. Et puis pourquoi elle pensait à ça ? Et puis fixer une criminelle comme ça, ça allait lui attirer des emmerdes. Détournant le regard la championne déboucha une bouteille de vin et la vida d'un trait, tenant de garder contenance.



Bon, c'est pas tout ça mais y serait temps de s'bouger les miches!


Rire gras. Regards blasés du reste de l'assistance. Silence.
... L'opération "Tu veux du pain?" était lancée!
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#2
Kalina avait quitté la capitale peu avant l'ouverture des portes du siège de l'Elendaë à tous les nécéssiteux. Cependant, elle avait confiance dans les promesses des boulangers de livrer du pain et dans la capacité de Lynnantheya à gérer la logistique de la distribution.

Ainsi, tout au long de la route entre Asteras et Tilador, où elle se rendait pour aider les combattants du feu à triompher des flammes, elle croisa des réfugiés qui fuyaient les nains et les flammes. Certains, les plus chanceux, poussaient des brouettes ou tiraient de gros sacs dans lesquels ils avaient pu entasser leurs possessions les plus précieuses, d'autres n'avaient que quelques vêtements sur le dos. Certains enfin, les plus précaires, tenaient la main ou portaient de jeunes enfants. Ces visions lui rappelèrent les exodes face aux Holdars, amenant presque les larmes aux yeux de l'Archimage. A chaque groupe de réfugiés qu'elle croisait, elle dit.


Frères, Soeurs, sachez que vous n'êtes pas seuls. Ce qui vous arrive ne nous est pas indifférents. Lorsque vous arriverez à Asteras, n'hésitez pas à vous présenter au Siège de l'Elendaë, sur la grand rue, un peu à l'Ouest du Palais Royal. Nous ne pourrons loger tout le monde, mais vous y trouverez de la nourriture et quelques instants de réconforts.

Faites bonne route, et rappelez-vous, nous sommes là pour vous.


Régulièrement, elle fit souffler des zéphyrs légers et réconfortants sur les réfugiés, pour alléger un peu leurs souffrances. Mais malgré tout ces efforts, cela paraissant par moment si dérisoire...
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#3
Le mage passait de nouveau les portes de la capitale, usée et couverte de suie la parure de l'elfe indiquait clairement qu'il venait de Tilador comme de nombreux autres avant lui. Néanmoins il avait le plaisir d'y revenir de son propre chef et non sur un bard en guise de civière.

Blottis au pied des remparts ou dans d'étroites ruelles des velums abritaient les réfugiés qui au passage de Silence s'enquéraient de nouvelles sur un proche perdu de vue et plus généralement sur leur village. Silence s'abstint d'accroire il détestait cela et c'était la dernière chose dont ils avaient besoin. Il leur dit la vérité, que les belligérants avaient été chassés et que les flammes étaient en passe d'être maitrisées. A chaque fois il répéta ce discours, n'omettant pas de convier chacune des victimes à venir prendre un repas au siège des Elendaë, les familles le souhaitant pouvant même y trouver logis.
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#4
Après son speech enflammé et les dernières vérifications d'usage, la championne arpentait à son tour les rues d'Asteras pour répandre la bonne nouvelle aux nécessiteux. Elle visita le magasin, la boutique de magie, la banque, et les alentours du palais, distribuant poignée de main et discours d'encouragement à qui le voulait.

Mais la ville était vaste et même si elle avait confiance en la capacité de ses camarades quand il s'agissait de faire passer un message à la pègre à coups de bourre-pifs ou d'établir de solides relations diplomatiques avec les races inférieurs en les perçant de flèches, du renfort ne serait pas de refus.

Elle se tourna alors vers un gamin elfe qui trainait par la, et lui fourra une dizaine de pièces d'or dans les mains.


Qu'est ce que tu dirais d'en obtenir une dizaine de plus? Suffit que tu dises à tout le monde en ville que l'Elendaë distribue les vivres dont elle dispose pour les pauvres de la ville et les réfugiés de Tilador, et qu'il y'a même moyen de loger des gens. Suffit d'aller au siège de la guilde.

Ça te semble correct?
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#5
Et ce qui devait arriver, arriva.

Les mendiants et les pauvres s'accumulèrent devant le siège de la guilde baptisée "Elendaë". Heureusement pour la guilde, même frappé d'infamie, un elfe sait être digne et respectable. Les mendiants firent la queue en silence, ils avaient visiblement un peu de honte de s'exposer ainsi en publique mais le besoin de nourriture était important en cette période de crise. Marchant lentement à cause de la fatigue, ils prennent un à un les rations proposées, remercient plus ou moins chaleureusement leurs sauveurs et en profitent pour les féliciter de leurs exploits : leur victoire sur Nahgoth a visiblement marqué les esprits.
Les passants (peuple, bourgeoisie ou noblesse) en profitèrent pour constater avec émerveillement que les membres de l'Elendaë avaient la main sur le coeur. Bien que comme toujours, des gens passèrent en critiquant, pestant que ce n'est qu'une vaste opération pour redorer l'image d'une guilde commettant erreur sur erreur. Il y a toujours des empêcheurs de tourner en rond.
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