Un Korrigan m'a dit...
#1
Yava la Rousse a écrit :La rousse avançait d'un pas assuré dans la plaine. La forêt de Pelethor était certes derrière elle, elle n'était jamais vraiment loin afin de lui assurer le meilleur replis en cas d'attaque. Si elle suivait Elenna et Eloah, elle ne savait pas vraiment où les deux sœurs allaient, et encore moins s'il était vraiment prudent de s'approcher de ce qui semblait être une menace. Le Royaume d'Andoras, habité par les Holdars aux dires des voyageurs, ne lui inspirait que méfiance.

Elle regarda Elenna; la jeune mage semblait appeler des canards. Elle arqua un sourcil. Son petit air semblait tout dire sans mot : croyez vraiment t-elle tirer une réponse d'un canard ? La rousse détourna le regard et posa ses yeux d'émeraude sur une étrange petite créature. A quelques pas d'elle, ça ressemblait vaguement à un gnome. Un nain peut-être ? Non, trop petit. Elle empoigna le bâton de buis et releva le nez, méfiante. Elle fit les derniers pas qui la séparait de la créature. Un Korrigan. Une petite grimace passa fugacement sur son visage. Elle les détestait. Ces sales créatures jetaient des maléfices aux dires de son père. Fallait-il mieux le faire disparaître vite et ramasser un peu d'or sur sa mort. Elle leva la main, grondant.

"Attendez avant de me tuer, nous pourrions sans doute faire une affaire."

Son geste resta en suspens. Ses yeux d'émeraude le fixèrent, puis finalement elle baissa, à peine, son arme. Les Korrigans parlaient et entourloupaient aussi bien que les hauts-elfes. Elle esquissa une petite moue, dubitative.

"Et quel genre d'affaire, petit être?"

Elle restait sur ses gardes cependant.
Le Korrigan a écrit :Le petit être aurait pu disparaître en un claquement de doigt s'il s'était senti menacé mais il pensait avoir trouvé là une occupation. Farceur jusqu'au bout, il ne se refusait pas le plaisir de jouer un peu avec les étrangers qui se perdaient dans les terres où il avait trouvé refuge. Cela lui passait le temps... C'est donc avec un petit sourire qu'il répondit :

- He bien, des affaires qui pourraient nous être profitables à tous les deux... Trouver des champignons pour moi par exemple, cela ne vous dirait pas? Non? Bon, j'ai peut-être quelque chose qui vous intéressera plus alors...

Il se trouve que voici plusieurs mois déjà, un aventurier est passé derrière la muraille Holdar. Il allait chercher un objet leur appartenant de ce que je sais. Cependant, le malheureux n'est jamais revenu, certainement mort là-bas. Si vous me rapportez cet objet Holdar, vous pourrez prendre le reste de l'équipement du malheureux. Il était bien vêtu et portait une bourse pleine d'or à sa ceinture. En échange, je pourrai vous fournir le moyen de passer par delà l'enceinte.

Qu'en dites-vous? Marché conclu?
Yava la Rousse a écrit :La rousse écouta la petite créature parlait. Son regard se posa sur l'enceinte du Royaume Holdar, et elle grimaça de nouveau, incertaine. Certes elle n'avait rien de mieux à faire pour l'instant - l'Ours Callisto semblait se terrer et son père ne lui donnait peu de nouvelles -, et quoi qu'il pouvait lui arriver, le Clan de la Rose n'était pas loin...mais tout de même. On racontait après tout que derrière les enceintes, les Skilithes, dragons holdars, veillaient, et que quiconque s'approchait, finissait broyer entre leurs crocs. Très peu pour elle. Mais un nouveau équipement et un peu d'or n'était jamais de refus, surtout pas quand elle était peut-être la seule Archidruide sans branche sacrée. Est-ce qu'un peu d'or valait une vie ? Sans doute. On avait vu des gens mourir pour bien moins. Elle lâcha finalement, après quelques secondes de réflexion :

- De l'or et des beaux vêtements... un objet holdar... et ce dans un endroit d'où personne n'est encore revenu... Elle arqua un sourcil, suspicieuse. Bien, bien. Pourquoi pas. Après tout, mes frusques sentent le chacal. Je ne risque rien à me perdre en territoire Holdar...

Moqueuse oui, mais sérieuse aussi.
Le Korrigan a écrit :Le Korrigan parvenait à peine à dissimuler un fort rictus.

- Tenez, prenez ceci pour passer la montagne. Cela devrait vous permettre de voler une trentaine de lunes. L'homme, avant de partir, m'a dit qu'il pensait trouver l'objet tant convoité dans une petite grotte sous la citadelle Holdar. Quel que soit cet objet, rapportez le moi. Si vous tentez de me tromper en le gardant pour vous, cela pourrait grandement nuire à notre bonne entente...

A ces paroles, son regard se fit plus grave et son rictus disparut. Puis il continua :

- Si ce mage elfe n'a pas sur s'en tirer, c'est que la zone n'est pas sûre. En plein territoire Holdar, rien d'étonnant d'un autre coté. Il faudrait être fou pour s'y rendre n'est-ce pas? Quoiqu'il en soit, prenez soin de mon dû et protégez le au péril de votre vie. Et une fois que vous l'aurez récupéré, ne traînez pas à revenir. La potion ne durera pas plus d'une trentaine de jours.
Yava la Rousse a écrit :La potion dans la poche, la rousse tourna le dos, sembla grimacer quelque chose, et se rapprocha de la haute palissade qui délimitait jusqu'alors le Royaume holdar du reste de la plaine. Un canard au loin jasait sous le nez d'une Elenna sous le charme de la créature à plume, et Eloah, perchée, semblait ramassait du fer. Aucune des deux n'avait donc du temps à lui consacrer. Et puis elle n'avait qu'une potion de toute façon...

Une grotte. La citadelle. Les Holdar... et leurs probables skilithes infernaux. Bien. Elle avait réclamé aventure, gloire et fortune ? Fallait-il encore revenir en vie. Et ce, en trente jours. Elle grimaça doucement, sortit le flacon, le jaugea.

Faire confiance. Ne pas faire confiance.
Quelle fange.
PENDANT CE TEMPS...
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#2
Elenna Evendel a écrit :* Regarde l'humanoïde les yeux écarquillés, reculant doucement *

Pardonnez-nous, nous venons des bois environnants, nous sommes parfois obligés d'en sortir pour trouver des ressources.

Nous resterons hors de vos frontières, je vous le garantis.


* Garde le silence *

Je.. Je suis navrée. Mais.. Votre monture.. Je l'ai entendu, et, et elle m'a littéralement envouté.. Mon corps m'ordonnait de la suivre, je.. C'était plus fort que moi..

Je me nomme Elenna Evendel, une elfe sylvaine, et je n'entretiens aucun rapport avec nos cousins citadins. Veuillez nous excuser si notre proximité avec vos frontières vous ont offensé, c'est la première fois que nous nous rendions ici.


* Baisse les yeux *
Vilain Holdar a écrit :Le Holdar observait les elfes avec un air extrêmement hautain. Il s'exprima d'une voix grave :
-Contentez-vous de partir. Si vous vous intéressez aux Skilithes, trouvez un bouquin en parlant. Je suis certain que les mages elfiques ont prit un malin plaisir à disséquer les quelques Skilithes abattus.
Yava la Rousse a écrit :Yava posa ses yeux sur cet étrange homme. C'était donc ça, les Holdars ? Et les dragons étranges étaient des Skilithes. Elle qui n'était jamais sortie de sa forêt semblait étonnée devant cet homme. Elle resta muette, avant d'oser, perplexe :

- Des Skilithes... abbatus ?

A regarder le fin dragon, Yava se demandait comment ils avaient pu. Leur cri puissant lui avait tantôt glacé le sang... Elle arqua un sourcil, surprise. L'homme n'avait que quatre doigts. Si sa peau blanche était surprenante, ses yeux rouge davantage, il semblait que derrière le Holdar, il y avait plus de questions que de réponses.

Et étrangement, la rousse ne semblait pas avoir peur. Quelque chose en elle se méfiait, mais elle n'avait pas peur. Pas comme s'il tenait sous sa gorge une épée par exemple.

- Vous... Elle le fixait. C'était le premier homme qu'elle croisait et qui ne possédait aucune chevelure de quelque sorte. Ses joues s'empourprèrent légèrement. C'est très déplacé, mais vous êtes... imberbe? De partout?

La phrase lui avait échappé, idiote oui, mais surtout innocente. Elle avait beau réfléchir, elle n'avait jamais vu qui que ce soit sans cheveux. Certains avaient même une barbe. Les nains par exemple avaient tous une barbe longue. Les elfes avaient de longs cheveux. Comment une créature pouvait elle être... imberbe?
Le même Holdar mais imberbe a écrit :Le Holdar semblait exaspéré par les deux elfes, il se contenta d'ajouter avec un ton las :
-Oui, je suis imberbe. Maintenant dégagez avant que je ne décide de nourrir ma monture.
CE QUI SE PASSA ENSUITE...
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#3
Yava la Rousse a écrit :Après leur étrange rencontre avec les holdars (cf: Rencontre), Yava était repartie au nord, persuadée de pouvoir trouver, proche de Nim Duin, une brèche par laquelle se faufiler afin de rejoindre la caverne dont avait parlé l'étrange petite créature. Sur le chemin, Elenna lui avait offert de belles écailles vertes qu'elle avait jadis ramassé sur le cadavre d'un skilithe. Elle pourrait s'en servir - le fixant sur son armure - afin de ne pas se faire repérer par l'odorat des étranges dragons-montures.

C'était sans compter la mésaventure qui la mit face à un groupe de hauts-elfes armées (cf: Le prix du sang). Une fois réveillée, une prêtresse se jeta sur elle pour la soigner. Plusieurs jours plus tard, et seulement après avoir été voir le maître de magie et s'être acheté une armure qu'elle jugeait plus adaptée à son périple, une magnifique armure des tertres, elle se mit de nouveau en route.

Cette fois-ci, elle alla au Sud, s'engageant sur les flancs de la falaise. Elle sortit de sa poche la petite potion offerte par le Korrigan, la regarda quelques longues secondes, hésitante. Qui sait ce qu'il pouvait bien y avoir dans le fond de cette bouteille... Elle déboucha la fioline qu'elle posa sur le sol et recula. Elle sortit le carré d'écaille qu'Elenna lui avait donné et le fixa grâce à ses tendons de loups à son buste. Elle ferma les yeux, se concentra, appela à elle Halista, la déesse souveraine, et ses membres s'allongèrent pour qu'enfin elle devienne une magnifique biche rousse, à la toison flamboyante. Elle piétina sur le champs, étira ses pattes, puis reposa son regard sur la fioline ouverte qui attendait.

Elle grimaça et finalement la bu nette. Plutôt que de la tuer, le Korrigan voudrait certainement lui jouer un sale tour. Ni une ni deux, elle s'envola dans les airs. Une biche qui vole, c'était tout de même peu commun. Elle se rappela alors qu'elle était une biche à l'odeur de skilithe : les dragons ne devraient dès lors pas l'embêter davantage.

Elle avança dans les airs, silencieuse et méfiante. La nuit tomba deux fois avant qu'elle ne se fasse attaquer par un moustique téméraire. Un coup de dard profond qui la blessa mais ne l'empêcha pas de fuir vers la fissure qui se dessinait plus loin : sans aucun doute la caverne dont parlait alors le Korrigan.

A l'entrée, une manticore ronflait bruyamment, profondément endormie. Sa queue de serpent sifflait tandis que les poumons du lion renâclait des volutes de poussière. La biche n'attendit pas longtemps avant de tenter sa chance : ses sabots se firent de velours afin d'avancer dans la grotte sans se faire entendre. Au bout du tunnel elle trouva un corps, de haut-elfe, allongé sur le ventre. Elle se pencha en avant et remarqua l'anneau qu'elle agrippa du bout des dents. Elle se redressa, les oreilles hautes. Le ronflement de la manticore résonnait encore contre les parois épaisses de la grotte. Tout allait bien. Pour l'instant.

La biche refit le chemin inverse, doucement. Toujours prudente et à l'affût, la manticore ronflait. Elle passa devant sans un mot et retrouva le soir tombant. Ses yeux se baissèrent comme elle sentait des picotements hasardeux dans les sabots. Halista la délaissait, ou tout du moins la fatigue était trop grande : il ne lui restait pas beaucoup de temps avant de reprendre l'apparence des nymphes, de ces apparences enchanteresses, de femmes à corps laiteux et aux longs cheveux.

Elle fit la grimace et se précipita au bout d'une falaise, surplombant la plaine. D'ici elle voyait très bien un couple de skilithe, et plus loin le moustique qui plus tôt l'avait attaqué. Elle se demandait si d'ici on pouvait la voir, et si oui, si tous ces animaux allaient l'attaquer, ce à quoi elle n'aurait sans doute pas résister. Elle fit une petite grimace et resta stoïque sur le haut de sa falaise. Elle n'avait de toute façon plus la force d'avancer pour aujourd'hui.
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#4
Yava la Rousse a écrit :[Image: 397ib.png]

Les six skilithes dardaient sur elle un regard froid et pervers. Ils rêvaient sans doute déjà de mordre dans le cuissot de la biche, d'en arracher la soyeuse fourrure pour mieux goûter sa chaire et se la partager, quand bien même la biche était maigrichonne après ses jours de marche sans rien avaler. Elle serra les dents, résistant à leur attaque. Elle allait flancher et tomber quand elle sentit un souffle sur elle.

Une caresse sembla remontait le long de sa colonne vertébrale, effleurant doucement sa nuque, et un regain d'énergie la prit. Elle rouvrit ses yeux d'émeraude et gonfla son poitrail de poil roux. Un coup de sabot bien placé et la druidesse eut l'idée de sauter de la falaise. Encore sous l'effet de la potion, elle eut le temps de la chute pour se transformer en ours et atterrir sur le sol, doucement. Là, l'immense molosse de la forêt, une armure de cuir et un pelage roux brillant, se mit à courir au travers des troncs sans regarder, juste pour fuir les attaquants qui la suivaient.

Les roches de la barrière naturelle s'élevaient devant elle, à quelques mètres de là, quand une nouvelle attaque la cloua sur le sol. Elle ne rétorqua pas cette fois-ci, préférant de loin fuir pour mieux se remettre que de rester et de mourir. Sa mâchoire serrait fortement les lanières de cuir de son sac à dos où le petit trésor dérobait aux Holdars attendaient. Elle ne savait pas encore vraiment à quoi il servirait au Korrigan, mais elle se doutait qu'il devait être d'une grande valeur pour qu'on la course autant.

Avec ses dernières forces, elle passa la montagne et sauta de nouveau du haut de la falaise. La potion du Korrigan l'aida à atterrir de nouveau au sol avant que ses effets ne s'évaporent. Les derniers skilithes la suivirent, puis disparurent derrière elle, semés.

L'Ours s'arrêta, haletant, et regarda par-dessus son épaule. Dans sa tête, les idées s'embrouillaient, et ses pattes tremblaient de l'adrénaline et de l'excitation. Une seule pensée était claire : elle avait réussi.
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#5
Yava la Rousse a écrit :Sur le sol, un faucon mort. La druidesse s'approcha en silence du cadavre et se pencha. A sa patte, un petit message roulé attendait. Elle regarda les alentours afin de ne pas tomber dans un piège à la noix et décrocha le message de la patte du volatile. Là, un message était écrit dans une langue étrange, qu'elle ne connaissait sans doute pas, ou tout du moins qui ne ressemblait à rien qu'elle ne connaissait. Elle attrapa un bâton et traça sur le sol le texte. Il lui semblait à la fois familier et lointain. Un message codé sans aucun doute, mais pour quelle raison était-il codée ? L'évidence était que l'on cherchait à cacher quelque chose, la question était quoi.

Elle fronça doucement les sourcils, persuadée un moment que c'était une attaque sur Fea Aldeon qui se préparait, et que les satanés Holdars ou Hauts-Elfes cherchaient encore des moyens de les tuer. Elle gronda et se mit à déchiffrer. Il ne fallut pas longtemps avant que le message ne prenne forme, et qu'enfin elle arrive à en lire les grandes lignes.

[CODE]

A lire ces mots, la rousse eut un sourire en coin. Au bord du Royaume d'Andoras, au pied même des palissades Holdars, elle regarda la plaine qui s'étendait devant elle. Là-bas, un soleil presque éteint s'élevait, et d'ici, on ne voyait que les douces lueurs de l'aube, la belle aube. Elle se demandait alors où pouvait se trouver la douce Elenna qu'elle avait abandonné au Temple d'Halista, et sa sœur la superbe Eloah. Elle se demandait également si Le Loup avait fini ses épreuves de chasse et ce qu'il en avait tiré. Elle se demandait tant de chose, mais une seule question restait : était-elle assez curieuse, assez farouche, assez téméraire pour s'aventurer dans de telles sottises ?
Peut-être n'était-ce après tout qu'un piège…

Elle soupira. Elle avait accepté sans sourciller la quête du Korrigan. Elle n'était dès lors plus à ça près, et on lui excuserait toutes ses folies puisqu'après tout, elle n'avait personne. Le Clan des Roses, Kheeva et Crépuscule étaient bien loin aujourd'hui, et sa conscience ne l'appelait qu'à une chose, prendre le pas vers cette route qui se traçait sous elle.

Elle jeta un dernière œil aux falaises qui abritaient les Skilithes et finalement pris le pas vers Karios, sérieuse comme un homme à la guerre, mais un sourire s'accrochait à sa face, ce sourire qui en disait long sur son impatience, celle de découvrir ce qui se cachait là-dessous.

Elle se mit en route, bien qu'avant, il fallait qu'elle rende visite au Korrigan, étant en possession de son étrange anneau...
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#6
Yava la Rousse a écrit :Sur le chemin, assise sur un rocher, elle regardait la lune. Cela faisait déjà longtemps qu'elle avançait seule sur le chemin du Korrigan, et qu'elle n'avait pas croisé un de ses proches. Au fond d'elle, la guilde lui manquait. Le doux rire de Selena, l'oeil bienveillant d'Erevan et de Earendil, ou tout simplement le contact de ses premiers amis, Kheeva et Crépuscule.

Elle soupira doucement et se demanda ce qu'ils faisaient tous. Elle savait bien pour Le Loup que c'était l'époque de leur fête - il avait été si excité quand elle était partit et ne faisait qu'en parler. Elle avait appris à son contact qui était Aletheria, et si elle avait paru bien naïve, elle avait surtout compris que son père ne lui avait enseigné que le plus nécessaire, et en avait oublié les bases. Elle avait rougi devant ses lacunes, s'était excusée. Elle espérait qu'il faisait de son mieux et remporterait tous les concours, sans vraiment trop savoir en quoi cela consistait vraiment.

Elle se rappelait à peine le fait qu'il y ait une chasse, puis un concours d'ode. Une ode.
La poésie était une chose délicate à laquelle elle avait rarement touché. Peut-être parce que son air sauvage ne tranchait pas vraiment avec la réalité. Était-elle assez délicate pour ce genre de chose? Elle eut un petit sourire et sortit de son sac un papier, avant d'y écrire un titre.

Ode a Aletheria.

Si elle se rappelait à peu près de l'histoire, il s'agissait d'une déesse qui fut violée par son frère le soleil, et avait fait naître de ses larmes ses enfants, le peuple des centaures. Au lieu de les haïr comme fait parfois une femme violée, les haïr comme ils furent le fruit d'un amour impur et non désiré, elle les protégea, et ils lui rendirent son amour par une sorte de... fête? L'elfe sylvaine pinça les lèvres. Tout lui semblait si compliquer. Elle n'avait qu'après deux divinités au cours de sa vie. Le culte d'Halista de par sa mère, et le culte de Fryelung de par son père.

Cependant, l'histoire d'Aletheria lui semblait davantage touchante. Cela rendit la vie de centaure plus... belle. Quelque part.

Elle regarda la lune. La lune, tout comme le soleil, appartenait à ce culte de la nature. Sans soleil et sans lune, les graines ne pousseraient pas et la nature retournerait dans la gueule d'Edros, fanant pour ne faire alors qu'un tapis de moisissure. Halista et Aletheria devraient donc s'entendre, tout comme Le Loup s'entendait avec tous les elfes sylvains de la guilde.
Ils n'étaient après tout pas si différents.

Elle plongea son regard d'émeraude sur le papier et laissa parler son coeur, ses sentiments, ses choses enfouies sur lesquelles elle hésitait encore à poser un mot, tant cela lui semblait à la fois lointain et vague.

Ôde à Aletheria.

Quand le soir tombe sur la plaine,
Je crois bien qu'un astre s'élève.
De douces couleurs sereines,
Descendent de vos froides lèvres.

Déesse bafouée, tous les soirs pourtant,
J'aperçois votre robe de satin blanche.
Vous qui jadis avait subi votre amant,
Vous êtes devenue la déesse franche.

Aletheria, sainte patronne violentée,
Vous qui d'un œil gardé tout Pelethor,
Et ceux qui de vos larmes sont nés,
Ces enfants que l'on appelle Centaures,

J'ose et j'espère, moi, elfe sylvaine,
Croire que bientôt, nos deux nations,
S'allieront et, alors, enfin sereine,
Je m'allongerais sous vos yeux vagabonds.

Yava la Rousse.


Le papier sous les yeux, elle eut une petite moue amusée. C'était doux. Joli.
Ça sonnait comme une chanson. Une berceuse.

Elle regarda de nouveau la lune, et finalement posa la feuille sur le sol et s'allongea à côté, s'endormant ainsi.

Dans le sommeil de la rousse, le vent d'Halista porta au loin la feuille de papier, qui alors se retrouva devant le nez d'Arteo.
Un signe? Peut-être. Ou peut-être tout simplement le fruit du hasard...
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#7
Yava la Rousse a écrit :Après plusieurs jours de marche, elle avait finalement retrouvé la trace du Korrigan. Au détour d'un sentier, elle croisa un crocodile qu'elle tenta de fuir, mais la gueule dentée du reptile ne la poussa qu'en Charybde, et elle se retrouva bien vite face à des bandits, et comme si une malédiction la tenait, elle se retrouva de nouveau face à un skilithe agressif.

Des plaies profondes bientôt recouvrirent son pelage roux de biche, et le cervidé fit quelques lointains bons. Une caverne bien connue l'abrita, le temps que l'orage ne passe, et enfin elle fut en Karios, près du village. C'était ici, ou tout du moins dans cette Plaine, qu'elle s'attendait à avoir la suite de l'énigme.

Inconsciemment, on l'avait séparé du Korrigan pour mieux la plonger dans ces codes étranges...
Alneor Alda Maika a écrit :Désert, le village abandonné était lugubre au possible. La cendre, bien que présente depuis sans nul doute un certain temps, n'avait pas encore été recouverte par l'herbe qui semblait prendre peu à peu possession du village et des bâtiments. Témoin de la fin d'un empire dont les frontières se repliaient sur elle-mêmes, il ne restait que des débris.
Yava la Rousse a écrit :Elle posa sa tente sur le sol. Au loin, elle voyait le village, mais elle s'inquiétait d'y trouver une quelconque créature, comme de la braise sous la cendre, un détritus de vie démoniaque laissé agonisant mais pas vraiment mort. Elle grimaça en s'imaginant entrer à l'intérieur du village, mais après tout, elle n'avait pas vraiment autre chose à faire. S'affairer à la cueillette n'était bon que pour les faibles. Elle se coucha près d'un rocher, au milieu de la plaine, et ferma les yeux, soupirant doucement. Elle avait besoin de dormir, un peu, avant de reprendre la route.

Elle observa une dernière fois la plaine et les quelques dizaines de lieues qui la séparaient du village. Elle somnola jusqu'à que Morphée ne la prenne dans ses bras, pour quelques heures.

A l'aurore, elle était droite et approchait du village, bien décidée à y entrer et à voir ce que les cendres cachaient. Si on la convoquait en Plaine de Karios, ce n'était pas sans doute pas sans un passage obligatoire par le Village qui jadis avait été un lieu de vie, et aujourd'hui n'était que ruines.

...

La rousse entra dans le village. Prudente et méfiante, elle pinçait les lèvres. Toute seule, elle n'était pas aussi téméraire... enfin, c'est ce qu'elle crut. Ses yeux d'émeraude se posèrent sur la grande bâtisse qui semblait avoir survécu en partie à la destruction et à la fuite de Nagoth. Elle fit la moue. Autour d'elle, il n'y avait rien, que des cendres et des ruines. Est-ce qu'elle risquait quelque chose...? Elle soupira, secoua à peine la tête et finalement s'avança vers les portes de la bâtisse. Elle en fit rapidement le tour, avisant les murs, et finalement poussa la porte, doucement, afin d'éviter de la faire grincer. Finalement à l'intérieur, elle observa autour d'elle, silencieuse. Rien ne bougeait à l'intérieur.

Pour l'instant.

...

Yava arqua un sourcil, et son visage se fit sévère. Si d'autres étaient venus, pourquoi cette feuille - et une feuille était rarement posée là négligemment ou seulement dans les histoires de bonne maman - était encore là. Elle regarda autour d'elle, toujours prudent, avança, et se pencha pour voir ce qu'il y avait d'écrit sur la feuille.

...

Elle avait beau lire et relire sa feuille de papier, rien ne lui venait à l'esprit. Elle bailla, regarda autour d'elle avant d'avoir une idée farfelue. Si pour une elfe sylvaine, dormir sous un toit était une chose étrange - non pas qu'ils furent claustrophobes mais presque, elle décida non pas de se construire un abris à l'extérieur du village mais bel et bien de dormir à la presque belle-étoilée, dans la maison même.

Elle sortit de la pièce principale et entra dans une petite pièce, plus délabrée certes mais plus lointaine, la feuille de papier dans la main. Elle posa sa besace sur le sol, se coucha et cala son visage sur le sac de cuir, la feuille coincée sous ce dernier.

Elle regarderait tout cela dès demain, mais pour l'instant, Morphée l'appelait.
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#8
Le Korrigan a écrit :Une semaine s'était écoulée après que le Korrigan ait soupiré :

- Trop long... Beaucoup trop long...


Lui qui espérait s'amuser un moment encore avec cette elfe commençait à se dire qu'il s'était piégé lui-même : il avait annoncé à la créature sylvestre que sa potion ferait effet durant une trentaine de lunes en sachant très bien qu'il n'en serait rien. Son pouvoir se limitait à une dizaine de lunes tout au plus.

Mais si la dénommée Java (ou quelque chose du même style, il n'arrivait pas à le prononcer de toute façon) l'avait cru, il était fort probable qu'elle se soit retrouvée coincée derrière la muraille Holdar. Elle n'avait alors aucune chance de s'en sortir, ce qui au final se trouvait gêner le Korrigan puisqu'il souhaitait réellement récupérer l'anneau Holdar convoité.

- Gênant, ou très gênant... Je vais devoir trouver un crétin suicidaire un peu plus résistant dirait-on. Murmura-t-il pour lui-même d'un air pensif.

Le petit être rageait. Étrangement, il avait véritablement espéré que son nouveau jouet réussirait a tâche qu'il lui avait assignée. Oui, il s'était surpris à espérer qu'elle revienne ! Cela ne lui ressemblait pas. Cet anneau semblait bizarrement l'attirer plus que de raison.

Mais alors qu'il fulminait (ce qui, chez un Korrigan, se voit à l'épaisse fumée sortant par ses oreilles), il aperçut quelque chose au loin. Dans la plaine de Karyos, un rayon de soleil venait de lui renvoyer un étrange reflet orangé...

Etait-ce possible? Avait-il rêvé? Il se le demandait... Sans prendre le temps de rassembler un paquetage de voyage, il fonça droit vers la Sorlin. Arrivant au bord comme une furie, un saumon le vit disparaître de la rive pour ré-apparaître l'instant d'après sur l'autre. Le pauvre animal ne comprit pas vraiment le concept de magie et de la manipulation de l'espace mais il n'en laissa pas moins s'échapper une grosse bulle de stupéfaction, les yeux ronds d'étonnement.

Dans la plaine de Karyos, il suivit la trace de celle qu'il pensait être Yava. Il la suivit trois jours durant sans même prendre le temps de s'arrêter pour dormir ou manger. La fureur le nourrissait mieux qu'une fricassée de morille dans son état. Mais au bout de ces trois jours, ses efforts payèrent...

Alors que la nuit tombait, il la reconnu. Tout près d'un village abandonné, il n'y avait aucun doute sur son identité grâce à sa chevelure d'un roux flamboyant : il s'agissait bien d'elle, celle qu'il avait envoyé récupérer son précieux.

Elle avait donc survécu. Elle avait donc ramené l'anneau. ELLE L'AVAIT DONC DUPE !!!

La rage qui avait envahi le Korrigan se décupla en lui à cette idée. Mais alors qu'il s'apprêtait à fondre sur elle avec l'énergie du désespoir, il revint à lui. Il retrouva suffisamment de lucidité que pour se rendre compte que la nuit tombait. Il n'en avait plus tenu compte depuis son départ.

Oui, la nuit tombait, et Yava de fatigue aussi.

Le Korrigan, caché derrière une roche proche de l'endroit où l'elfe avait décidé de se coucher, souriait. Il souriait même de manière inquiétante. La fureur semblait avoir disparu, remplacée par la sournoiserie qui seyait si bien à ce petit être maléfique. Envolée la colère, place au sadisme !

Finalement tout n'était pas perdu. Et il allait faire comprendre à cette peste ce qu'il en coûtait de le défier, lui, le Korrigan, maître de la malice.

Epuisée, la pauvre elfe ne prêta pas grande attention au petit rire sadique qu'elle pensa entendre, mettant cela sur le compte du manque de sommeil ou d'une hallucination auditive.

La nuit ne faisait que commencer pour Yava, et elle serait agitée. Elle rêva...
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#9
Yava la Rousse a écrit :Quand elle avait posé la tête sur ses bras croisés, l'étrange sensation d'avoir été épiée la pris, mais elle n'en fit pas cas et se contenta tout simplement de s'endormir, priant Halista de la garder des mauvais génies et des plantes vicieuses qui parfois accrochaient les chevilles pour vous briser tous les os dans la nuit. Morphée ne fut pas long à venir embrasser ses joues, la couvrant de sa douceur, et c'est sous le regard de la lune et de ses reflets froids, que la jeune elfe s'endormit.

Non loin d'elle, le Korrigan pourtant mijotait déjà une vengeance terrible à son encontre. Si elle avait été éveillée, elle lui aurait sans doute demandé pardon et lui aurait donné, aussitôt même, son anneau, qu'elle n'avait pas porté une seule fois, parce que de toutes les elfes, Yava était sans doute celle qui avait la parole la plus sincère. L'honneur n'avait pas été chose facile à apprendre, pas d'un père qui jadis avait été exilé pour trahison, mais l'idée de loyauté avait traversé son esprit et marquait son cœur : elle ne pouvait concevoir de mentir, et encore moins de fuir devant certaines situations. Elle avait toujours gardé la tête froide, et, comme une femme pieuse, n'avait jamais dérogé aux règles qu'elle s'était imposée. Ses compagnons de route, Kheeva et Crépuscule, étaient du même ressort, et c'était bien pour cela que Kheeva n'avait pas hésité une seule seconde à sortir son arme pour pouvoir porter un coup aux agresseurs de son ami khazar.

Or, le Korrigan n'attendit pas son réveil pour faire tomber sur elle son piège. Aussitôt les yeux fermés, Yava se réveilla ailleurs. Elle somnolait encore quand elle sentit une douce chaleur lui caressait la peau. La douce rosée faisait sensation dans son dos : une fraîcheur nouvelle lui caressait les hanches, et ses cheveux, éparses autour de sa tête, formaient comme une couronne de sang. Elle ouvrit les yeux, et fut éblouie par le soleil tapant. La bonne odeur des roses et des violettes lui remonta jusqu'aux narines, et elle eut un sourire doux et satisfait, quand bien même elle ne se rappelait pas s'être couchée dans un tel champ.

Elle se redressa lentement puis quand ses jambes furent plus fortes, abandonnées par la lourdeur du matin, elle se leva. Elle regardait autour d'elle, touchée par tant de beauté. Le champ était si beau, si fleuri, qu'elle avait beau voir dans son passé, elle ne se souvenait pas d'avoir vu une étendue si resplendissante. Elle effleura de ses doigts les roses, et se pinça les lèvres quand l'épine d'une rose faillit faire couler son sang. Les sensations étaient si réelles, si proches du vivant, que la rousse ne douta pas une seule seconde qu'elle fut en train de rêver.

Pourtant, le portail noir qui se dressait devant elle n'avait rien de commun. Elle avait bien vu Nagoth à l'œuvre, de loin, et ses sbires également, mais jamais de portail d'une couleur anthracite et arrondie. Elle pencha la tête, ses yeux d'émeraude observant de loin – méfiante – la forme et la chose, puis, curieuse de nature, elle s'en approcha doucement. Le pas léger, celui que tous les druides avaient en commun, elle s'arrêta juste devant ce qui ressemblait vaguement à un passage ou à une porte, et finalement entra à l'intérieur.

Le choc fut grand. Alors que le champ sentait beau la rose et l'aubépine, elle fut projetée dans une salle qui sentait la charogne et l'eau croupi. Ses genoux frappèrent de plein fouet le sol comme elle tombait à genoux, à quelques centimètres à peine d'un squelette décharné. Elle retint un cri et se releva aussi sec, les yeux écarquillés. Un bruit lui fit hérissé le poil alors qu'elle se retrouva nez à nez avec deux fantômes. Elle fronça les sourcils, de peur. Etait-elle vraiment dans son monde ou alors…ou alors était-ce Morphée et ses doux bras qui se refermaient sur sa gorge ? Si l'épine de la rose avait effleuré ses doigts, est-ce que les coups de ses fantômes lui feraient mal ? Elle n'attendit pas de réponse et leva son bâton de buis. Ses sorts puissants frappèrent un premier fantôme jusqu'à le faire disparaître, mais le second en profita pour se jeter contre la belle rousse, ses griffes spectrales – ou son arme, Yava n'eut le temps de l'apercevoir – s'enfoncèrent dans sa peau et elle en sentit le froid glacial lui glaçait les os.

Dans un mouvement de panique, elle acheva ses réserves d'énergie sur le second fantôme qui disparut dans une volute de fumée. Elle tomba à genoux sur le sol, seule dans cette pièce, et se demanda un instant si elle finirait sa vie entière à l'intérieur de celle-ci. L'instant d'après, sa tête heurta le sol, douloureusement, endormie.
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#10
Le Korrigan a écrit :Lorsque Yava se réveilla, le soleil se levait à peine à l'horizon, dispersant avec encore beaucoup de parcimonie la chaleur de son rayonnement.

La nuit avait été très agitée, hantée d'horribles cauchemars. Mais Yava allait vite se rendre compte que la réalité était encore pire.

Les paupières étaient lourdes, un peu comme aimantées en position "fermées". Lorsqu'elle les entre-ouvrit, elle fut légèrement éblouie par la lumière du soleil levant. Il lui fallut quelques secondes avant de pouvoir les ouvrir pleinement et regarder où elle se trouvait. Le village abandonné était à coté, elle n'avait en fait pas bougé de l'endroit où elle était tombée endormie. Tout cela n'avait finalement été qu'un mauvais rêve.

Néanmoins, quelque chose la dérangeait... Même pour un matin, il faisait étrangement froid. Elle avait déjà dormi à la belle étoile, pour une elfe sylvaine ce n'était pas vraiment un problème. Mais ici, elle sentait qu'il se passait quelque chose. Sa peau nue n'avait pas habitude d'être ainsi refroidie par la rosé...

Sa peau... NUE?

Elle se regarda pour en être sûre mais la question trouva vite réponse : oui, elle n'avait plus sur elle aucun vêtement. Elle était aussi nue qu'un ver. Pourtant elle ne se rappelait pas avoir ôté ses habits la veille avant de se coucher? Elle chercha autour d'elle son paquetage... En vain.

Commençant à paniquer de sa nudité au milieu de la plaine de Karyos, tentant de se couvrir de ses bras tant bien que mal pour se protéger du regard d'un éventuel passant indiscret, elle aperçut une petite tache blanche sur un arbre proche. En y regardant plus attentivement, elle pouvait distinguer qu'il s'agissait vraisemblablement d'un morceau de papier. Elle se leva rapidement, le visage commençant à flamboyer autant que ses cheveux, alla chercher la lettre.

Elle lut :

Citation :Ma chère Yafa,

Je t'ai envoyé cherché un anneau voici un moment. J'ai été honnête avec toi comme un korrigan l'est toujours. Je t'ai avertie qu'il ne faudrait pas me tromper. Et malgré toutes mes petites attentions à ton égard, tout ce que j'ai fait pour toi, tout l'amour que je t'ai porté, tu as choisi de me trahir en me volant l'anneau... Mon précieux anneau !

Je n'avais donc pas d'autres choix que de le récupérer. Et pour te punir, tu auras pu remarquer que ce n'est pas la seule chose que j'aie emportée. On ne trompe pas un Korrigan ! Si tu veux récupérer tes affaires, tu pourras les trouver dans la fange, la où une cochonne de Judas telle que toi devrait-être.

Et n'oublie pas surtout : ne te moque plus jamais d'un Korrigan !

Sur ce, je te souhaite une bonne promenade. La plaine de Karyos n'offre pas grand chose pour te dissimuler et semble fort fréquentée ces temps-ci. J'espère que la nudité ne te gênera donc pas trop.
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#11
Yava la Rousse a écrit :C'est la fraîcheur de la rosée qui la réveilla. La fraîcheur lui caressant les hanches la fit frissonner. Elle grommela quelque chose, puis ouvrit brutalement les yeux, sursautant. Sa crinière rousse, en pagaille sur ses épaules, ne la faisait que davantage ressemblait à une sauvageonne ou une nymphe perdue. Ses yeux d'émeraude observèrent rapidement son corps et elle se rendit compte des quelques blessures qu'elle avait sur elle, mais surtout de sa nudité. Sa poitrine ronde et ferme n'avait plus de tunique pour se cacher, et ses cuisses bombées se retrouvaient elles aussi à la vue de tous. Son bâton de buis avait également disparu, et son pendentif également. Sa peau de lait était alors découpée par le soleil filtrant à travers la canopée de la foret : Halista elle-même devait regarder d'un œil dubitatif l'étrange accoutrement de la sauvage.

Une tâche plus claire attira son attention. Une lettre. Elle tendit la main et l'attira à elle pour la déchiffrer. Cette fois-ci, ce n'était pas un langage codé mais bel et bien une lettre, écrite avec des mots qu'elle comprenait, et venant du Korrigan lui-même. Elle grimaça à la fin de cette dernière. Alors ainsi, le petit fourbe avait piqué ses vêtements – et l'anneau des Holdars – pour la laisser nue sur la rosée ? Quelle bonne âme, grommela Yava en se redressant.

Si la nudité lui importait peu – et fort heureusement elle n'avait pas reçu l'éducation de Mitriath sur les conventions et les bonnes manières – elle savait pertinemment que la Plaine de Karios était à l'heure actuelle habitée, et que nue, son espérance de vie était fort basse, voir quasi inexistante. Aussi, si les secondes étaient comptées, il faudrait qu'elle retrouve bien vite ses vêtements…ou ce serait à la mort de la trouver.

Le Korrigan lui disait de chercher dans la boue, mais de la boue, aux alentours du village abandonné, il n'y avait que ça, à commencer par les marécages du village gobelin. Elle fit la moue, se demandant si elle avait à s'éloigner autant du village pour retrouver ses vêtements. Quelques longues secondes d'hésitation plus tard, elle prit la peine d'avancer jusqu'à Esk'tyki, bien décidée à retrouver ce qu'elle venait de perdre.

Elle passa deux jours sur la route, se cachant derrière les arbres et dans l'eau, affrontant un moustique qui laissa sur ses flancs la marque de son poison, avant de voir enfin la couleur du marécage boueux du village des gobelins bleus. Elle posa ses yeux sur le mélange de fange et de terre, avant d'y plonger. Un pied, puis un autre, elle s'enfonça jusqu'à la taille dans la terre crasseuse. Elle était passée ici, des mois auparavant, mais jamais elle ne se serait attendue à revenir ici pour y chercher ses vêtements.

Mais quelque part, elle était soulagée.
Plus rien ne pourrait lui arriver maintenant que le Korrigan avait ce qu'il voulait. Non?
FIN DE " UN KORRIGAN M'A DIT... "

Je tenais à remercier Alneor Alda Maika et Alea Milëy pour avoir répondu toujours très rapidement à mes RPs et avoir suivi mes petits délires In Game. Merci également à tous ceux qui ont participé aux rebondissements, Elena & Eloäh pour l'aventure du Holdar notamment. Et merci à vous d'avoir lu, en espérant que vous avez aimés ! La suite de cette aventure très bientôt... (:

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