Ce qui ne nous tue pas nous rends plus... étrange...
#1
La bête...

Enfouie une nouvelle fois dans ce troue puant, Tely'o attendait, il était entrain de perdre le peu d'humanité qui lui restait et avait décidé de quitter le monde des vivants pour se réfugier dans cette solitude dévastatrice, alternant crise de rage et folie. La bête était cependant toujours là, le dévorant, arrachant ses entrailles, mordant son âmes, lacérant son coeur, chaque journée rendait la suivant plus difficile à vivre et cependant moins pire que le lendemain, il était devenu une sorte de monstre, trop étrange pour avoir le droit de vivre, trop fort pour mourir.

Il était revenu à l'état sauvage, entre homme et animal, son visage figé dans une expression de rage presque diabolique. Puisse les dieux prendre en pitié ceux qui le croisaient car lui n'en avait plus. Il avait troqué sa noblesse pour cet état bestial, ses cheveux durcissant sous la crasse, sa peau couverte de boue, son armure lacéré des coups de loup, ses mains couvertes de corne.
On avait dit un jours en le regardant "prédation", si seulement cela n'avait pu être qu'un mot en l'air, malheureusement le prédateur l'avait emporté sur l'homme et nul trace de son ancien lui subsistait, il avait tout abandonné même celle pour qui il aurait donné sa vie, celle qui ressemblait trop à elle. Peut être était-ce d'ailleurs en partie de sa faute, peut être que si elle l'avait aimé, choyé, protégé, peut être que si elle lui avait murmuré le soir avant de s'endormir que tout irait bien tout cela n'aurait pas dégénéré, mais pouvait on vraiment la blâmer de ne pas aimer cet homme qui n'en était plus un depuis déjà trop longtemps?

Cessons de la fustiger et retournons sur notre monstre, créature atypique il en est. Il avait donc quitté les murs de sa maison, les paroles de ses compagnons pour devenir une entité à part, plus proche de la nature qu'un elfe n'aurait dut l'être, dévoré par une bête intérieur. Et pourtant, il marchait là, dans les rues de la cité elfique comme si de rien n'était. Rien?
Non...

Tout dans sa façon d'être était perturbant, étrangement envoutant et pourtant mortelle. Il déroulait ses pas ne laissant aucun bruit, ses muscles saillants s'agitant dans une démarche quasi sensuelle, il embaumé le sang et la boue, ses canines semblaient s'être développé et son visage exposé le temps, le temps qu'un elfe ne devrait pas voir, il avait... vieilli, chose odieuse pour un elfe, cela renforçait chez lui son caractère austère et violent. Oui, il émanait de lui une notion de violence, une violence froide et pourtant explosive, le genre de violence sans retenu, on l'imaginait bien défoncer un crâne sans le moindre sourire, son visage se couvrant juste de sang à chaque éclaboussure que ses coups provoqueraient.

Son nez se retroussa un instant, il huma l'air une fois puis deux et tourna sur sa droite. Son visage resta impassible en voyant alors l'assemblé devant lui, en effet, face à notre personnage atypique se dresse la majeur partie des hérauts, tous le regarde avec des yeux ronds, se rendant comptent du changement de sa nature. Mais à l'instar d'une meute, aucun ne posa de question.

Tely'o était de retour dans le monde des hommes, mais y arriverait-il à y vivre.
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