Au premier sang.
#1

(ouvert uniquement aux intéressés : Barnek, Ranëwenn et Darek)
thème.

« Du charbon ? » « Non, de la pierre… » La voix railleuse d'un nain résonna quelques secondes dans le goulot, alors qu'elle haussait doucement les épaules. Malgré une taille fine, sa hauteur n'arrangeait pas sa progression dans ce qui était presque une fissure en réalité. Yava était chasseuse de démons, née pour les traquer et les retrouver, et si un démon n'aurait pu avoir le dessus sur elle, une caverne entière, elle, le pouvait aisément. « Ne parle pas trop fort, malheureuse ! » sifflait l'un des nains, quand l'autre ricanait derrière sa barbe épaisse. Le cortège était étrangement composé. Des nains, oui, des elfes aussi. Elle avait même croisé trois centaures différents et se demandaient encore comment ils avaient fait pour passer la fissure sans s'abîmer les cuissots. Tout d'abord impressionner par les sabots des bêtes, elle avait fini par tout oublier, jusqu'à marcher sans faire attention. Une fois elle avait relevé le nain sans voir un nain et lui avait marché dessus. La collision avait fini en bain d'injures grommelées, mais ça n'avait jamais été plus loin. L'ambiance était à la méfiance, à la prudence. Avancer dans une caverne sombre où les squelettes jonchent le sol et où un mage noir fait des sacrifices, ça n'avait rien d'une balade de santé, et ça tout le monde en était bien conscient.

On lui avait dit de se méfier des nains, mais des quelques-uns qu'elle avait vu, dont en particulier la Confrérie du Roc, il n'en ressortait que de petits êtres grincheux et moqueurs, parfois piquants, mais rarement agressifs. Komodo le premier. Yava marchait et discutait tantôt avec le dresseur de loup – tout du moins c'était ce qu'elle croyait qu'il était – et un autre, au casque doré, un chef de guilde ou peut-être un chef des nains, elle n'en savait trop rien. Il y avait également un petit homme à la barbe fournie et noire, dénommé Barnek, et un plutôt silencieux appelé Darek. Le cortège, silencieux parfois, grinçant d'autres fois, se suivait donc.

Passée un labyrinthe de rochers énormes et lourds, Yava s'arrêta quelques instants. Une nouvelle fissure les attendait, longue et fine, ne pouvant laisser passer qu'une seule personne à la fois. Selena fut la première à passer – tout du moins la première qu'elle fut. Le cortège était assez vaste, d'une vingtaine de personne, aussi la rousse ne faisait pas attention à tout le monde. Les nains disparaissaient entre les elfes, mais Yava remarqua que Komodo semblait épuisé. Elle eut un sourire, fixa sa concentration sur lui et par quatre fois tenta de lui faire ressentir l'aisance du loup, sa puissance également. Elle dut regarder le jeune loup qui lui servait de compagnon, s'inspirant de son regard pour pouvoir rejeter sur lui cette résistance bestiale qu'ont les animaux, même si profonds sous terre. Le nain alla tout de suite bien mieux, et le cortège reprit. Les nains passèrent, et la jeune rousse suivit dans le silence des cavernes, le cliquetis des gouttelettes glissant des murs rythmant la marche comme la respiration de chacun.

L'ambiance était tendue. Le quartier des mages sentait encore le sang, de fines gouttelettes répandues sur le sol. Un coffre ouvert attendait ici, une chaise retournée là. Il y avait déjà eu du passage. La rousse ne pensait qu'au moment unique où elle ferait face au démonologue, où elle verrait dans son regard la noirceur d'une âme torturée. Cette seule pensée lui permettait d'avancer et d'oublier les longues journées – combien ? elle l'ignorait – qu'elle venait de perdre au fond de cette caverne, d'oublier les longues journées où sa tête n'avait pas été rempli par l'image de Callisto. Elle soupira, fit quelques pas mais s'arrêta brusquement.

Ses sourcils se froncèrent aussitôt. Devant elle, un nain frappait un haut-elfe d'une telle violence qu'elle cligna des yeux en entendant résonner le choc de l'arme contre l'habit de l'elfe. Le nain, dénommé Darek, frappait alors brutalement son adversaire, Ranëwenn. Ce qui s'était passé entre eux ? Elle l'ignorait sincèrement. Eux qui avaient marché des jours entiers se retrouvaient à se frapper sans aucune raison. Était-ce parce qu'il était possédé ? Ou était-ce tout simplement ça, cette petite chose que l'on appelait « la haine des nains » envers les elfes ? Et si oui, était-elle la prochaine ? Son regard circulaire fut clair : elle était seule, et ils étaient trois nains. Trois nains, dont un qui cognait sans raison. Elle fulmina sur place, hurlant aux individus khazads d'une voix tonnante, sa crinière rousse la faisant devenir une minute seulement une de ces furies antiques :

« Mais cessez donc de vous battre !
N'avons-nous rien de mieux à faire que de vous cognez dessus bêtement ? »


Elle les fixa, et dans ses yeux se lisaient à la fois l'incompréhension du geste mais aussi le désarroi. Alors c'était ça, l'important ? Se tuer pour du néant et laisser un mage fou faire sa loi ? Elle n'avait pas eu de nouvelles du front, pas de missives, rien. Ses amis étaient peut-être mort – Crépuscule avait disparu avec Erevan et Alonia – et eux s'amusaient à se frapper dessus ? Mais par quelle divinité osaient-ils ?

Elle resta statique, sans aucune attention de les tuer.
Qu'ils arrêtent juste, par Halista, qu'ils arrêtent…

L'instant d'après, le nain derrière elle était partit. Ne restait donc plus que Barnek, l'agresseur et l'agressé.

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#2
Barnek était encore secoué par sa chute, la foule mufti-raciale présente était à la fois encombrante, gênante, saugrenue, bavarde et épouvantablement désorganisée.

Il était arrivé avec Hagnür et Komodo mais maintenant il ne voyait plus qu'une foule compacte composée de grandes gens et d'homme chevaux, le tout se bousculant allègrement dans des sous terrains étroits.


« Par les ancêtres, comment avons nous réussit à nous fourguer dans pareils misères ! »

L'ascension vers les quartiers des mages avait été difficile, mais quand enfin Barnek pointa la tête en dehors des profondeurs ce fut pour entendre une elfe hurler.

Son premier réflexe fut de resserrer ses rides dans un rictus exprimant la douleur immédiate ressentie par ses tympans.


« Mais que ... qu'est ce que !! »

Quand ses yeux s'ouvrirent à nouveau il pu découvrir la scène suivante :

Darek, armé de sa hache s'attaquait à une haut elfes qui n'avait été qu'un visage parmi les autres dans la foule de héros venu défaire le mage noir.


« PAR LES SEPTS BALOCHES DES ABYSSES !

Tu t'en prend à une elfe seule armée d'un BATON toi qui est en armure ??! Ou es passée ta fierté !Ignoble crétin !

J'ai passé des semaines à rejoindre la frontière elfique pour faire comprendre aux demeurés à longues oreilles qu'il existait parmi nous des nains ne ressemblant pas à des sauvages à qui on aurait fait sortir le cerveau par les narines !

ET TOI ! TOI ... TU T'EN PREND A LA PREMIERE VENUE PAR GOUT DU SANG ?

BORDEL ! On ne t'a ..

OH ET PUIS MERDE ! »

Il retroussa alors l'une de ses manche autour de son bras maigrichon. L'œil noir dirigé sur le nain et se lança sur lui ce qui eu pour effet de le projeter en arrière et de l'écarter de sa cible.

Lui qui ressemblait à un vieillard éborgné s'était lancé sur la montagne de muscle que représentait Darek et le frappait vigoureusement de ses poing sur son blastron provoquant des :


"BONG BONG BONG BONG" tout à fait inoffensif.

RAS LE BOL ! MERDE, TU M'ENTEND ? MERDE !

Dit il, essoufflé, en finissant par insuffler de la magie runique dans son dernier coups de poing qui eu pour effet de se propager dans tous les protagonistes présent. C'est à dire les Darek, Ranëwenn et lui même.
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#3
Darek avait suivi l'étrange cortège durant toute la traversée du sombre dédale de pierre où les démonistes avaient élus domicile. Il ne s'attendait vraiment pas à ça. Il imaginait un combat comme celui des légendes, la compagnie naine serait entrée dans la grotte, aurait occis les démonistes par le fer, les écrits et les invocations de Nagoth auraient été détruit par le feu et la grotte aurait été scellé à tout jamais grâce à la puissance de la montagne. Les bardes auraient chantés leurs noms et ils auraient été acclamés par toutes les donzelles de la cité de Karad.

Darek avait vite déchanté, déjà, il s'était rendu bien trop tard dans la grotte, il n'avaient fait que précédé la petite armée elfe également envoyé pour stopper le mage. Mais pire encore, ils étaient accompagnés par toute une cohorte d'êtres apparemment venue des forêts, couvert de fougères et autres ornements végétaux en tout genre, c'est pas ça qui va vous protéger d'un coup de hache... avait pensé Darek.

Parmi eux, des centaures, une espèce que Darek avaient rencontré la première fois lorsque certains d'entre eux s'étaient introduits dans la mine de la veine d'argent pour la vider de ses richesses. Mais pire encore, des elfes, de elfes... Le êtres mêmes qu'ils étaient venues combattre. Il avait failli attaquer le premier d'entre eux qu'il avait croisé, mais on l'avait arrêté en avançant l'argument: "Ce sont des elfes sylvains, ils ne sont pas nos ennemis". Comment ça pas nos ennemi? Ils étaient semblables en tout point aux elfes qu'avaient croisé Darek auparavant, les mêmes oreilles, aussi fines qu'un arbre qu'on venait d'élaguer, la même stature squelettique, la même taille... Il était troublé, pour lui, un elfe était un elfe, il ne voyait strictement pas la différence entre ces êtres, un loup des neiges restait un loup après tout.

Cependant, il retint sa hache durant toute la traversée de la grotte, se demandant franchement ce qui se passait, il me manque une case ou bien l'atmosphère est bizarre?pensa t'il. Darek savait qu'il ne maitrisait pas bien tout les tenant et tout les aboutissants mais quelque chose clochait. Une atmosphère de fausse paix régnait dans la grotte marqué par les bruits de pas réguliés de ses nombreux visiteurs. Cette impression était renforcé par les nombreux cadavres qui jonchait le sol...
Après plusieurs jours de traversée, le petit groupe arriva dans les quartiers du mage, un lieu témoin d'évènements surement majeurs. Darek se sentit comme une pioche en pleine forêt, inutile... Il avança, l'air maussade à travers la pièce. Cependant, ses sens se mirent progressivement en alerte, l'écho de combats lui parvenait. Il ignorait quels en était les causes mais il se dépêcha malgré le poids de son armure vers l'origine des claquements d'armes.
Soudain, le temps ralentit et une voix naine plus distincte que les autres porta aux oreilles de Darek:

TUEZ TOUS LES HAUTS ELFES


Darek stoppa sa course, il ne fallait pas être une lumière pour comprendre ce qui se déroulait plus loin. Les pactes de non-agression avaient été rompus et le sang de ses frères nains coulait par la faute des elfes. Aussitôt darek, tourna la tête, un elfe arrivait à sa hauteur. Derrière sa visière de métal, Darek lui jeta un regard bref plein de significatif... Puis sans plus de considérations, il le frappa d'un puissant coup de bouclier pour au niveau du crane, suivi de plusieurs coups de haches qui découpèrent l'armure de cuir de l'elfe au niveau du bras.
Mais avant d'avoir pu porter d'autres coups, il fut interrompu par une voix elfique qui lui beuglait dessus. Dare leva la tête pour regarder en face cet interlocutrice et lui répondre

On vit dans le...

Il avait relâche sa vigilance et fut emporté par une charge venu par sa gauche qui l'interrompit. Il reprit ses appuis, leva sa hache et s'apprêta à frapper avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'un nain. Il observa le nain avec des yeux ronds. A l'instar de l'elfe, il lui beuglait dessus en récitant un poème à la gloire des rapports bénéfiques avec les elfes, de leur innocence et de sa bêtise à lui, de son manque d'honneur... Darek ne comprenait plus vraiment ce qui se passait:

Par la barbe de Thuri, t'es complètement névrosé ou quoi l'ancien?
T'entends pas ce qui se passe plus loin?!? T'as pas encore pigé que c'est sanglant, que certains de tes frères sont peut être en train de mourir plus loin de la main des elfes? Toi tout ce que tu trouves à faire c'est les protéger? T'es un elfe infiltré? Tu vois pas bien ce qui se passe autour de toi à cause de l'obscurité?
Je vais t'expliquer quelque petites choses rapides:
Premièrement, les histoires d'amours que toi et ta clique entretiennent avec les oreilles longues me concerne pas!
Deuxièmement, je vais pas rester les bras croisés à contempler le mobilier pendant que certains des miens croise le fer avec l'engeance elfique!
Troisièmement, je suis peut être un crétin, hermétique à toute l'hypocrisie ambiante ici mais sache que j'ai eu de bonnes raison d'agir et que je ne te permet pas de mettre en doute mon honneur!


Fulminant, Darek, recula, regardant successivement l'elfe et Barnek d'un œil mauvais...
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#4

La jeune druide fronça les sourcils. C'était ridicule. Ridicule oui. Le seul sensé était peut-être Barnek à l'œil avisé. La rousse voulu parler mais quelqu'un arriva juste à ce moment, sortant de la fissure. Kheeva s'élançait comme une reine. Le nain disparu quelques minutes plus tôt revenait à la charge, approchant puis s'arrêtant à distance. La rousse n'en revenait pas. Elle posa à nouveau ses yeux d'émeraude sur le nain qui semblait furieux. Oui il y avait des cris qui se répercutaient jusqu'ici, comme amplifiés par l'étroitesse du puits, mais était-ce une raison pour attaquer quand bien même ici la bataille n'avait pas encore frappé ? Et qui pouvait dire qu'il s'agissait de nains et d'elfes se frappant dessus ? Un sursaut la parcouru quand Niary, une elfe avec qui elle avait combattu de longues journées durant, s'avançait en criant. Barnek était alors entre le nain et le haut-elfe, et elle-même se trouvait derrière Darek.

« Barnek ! Laissez donc cet elfe ! »

Yava jeta un regard d'incompréhension à la jeune elfe sylvaine pour finalement prendre la première la parole.

« Niary mon amie, vous vous trompez hélas d'ennemis et confondez l'agresseur et le défendeur. Barnek a secouru notre ami… »

La jeune elfe eut à rougir de son erreur. Alors que l'ambiance, toujours tendue, se crispait davantage, un cri vint de l'arrière. Une haute-elfe approchait vivement. Une longue chevelure blonde qui n'était pas sans rappelée Merydwïn. Quelques pas plus tard, la silhouette se précisa aux yeux de l'elfe sylvaine qui la fixa. Pourquoi l'Arcantiste était-elle là ? Le démon n'était-il plus la priorité ? Avait-il été vaincu ? Lindo arrivait également, la troupe grossissant à vue d'œil. La rousse jeta un œil à Darek puis à Barnek. Elle fronça doucement les sourcils alors que l'agressée s'écartait du groupe et disparaissait plus loin.
La rousse se pinça les lèvres. La forge… Elle marmonna pour elle-même :

« Crépuscule… »

Si elle avait des nouvelles de Kheeva qui avançait à distance, plus au nord qu'elle, elle n'en avait toujours pas du druide. Elle jeta un dernier regard à l'assemblée. Darek ne pouvait de toute façon pas attaquer quiconque sans que la petite troupe ne riposte aussitôt. Aussi on n'avait pas besoin d'elle ici. Elle tourna les talons, sa crinière rousse disparue dans le puits.

La forge, oui…

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#5
Quel périple ! A l'appel de mes amis j'ai foncé depuis mon camp d'entrainement pour terrasser du démon vil tout de noir et de cuir vétu.

La balade à travers les vertes prairies a été forte agréable en dehors du loup qui m'a poursuivi sur quelques lieues après que je me sois arrêtée pour ramasser quelques jolies fleurs des prairies.
J'ai essayé de garder quelques fleurs dans mes cheveux mais les jours sous les profondeurs ne les ont pas gardées en vie bien longtemps. Jusque là elles m'avaient porté chance. J'ai même réussi à appliquer mes cours de tir sur un gob tout laid dans une grosse caverne. Je garde ainsi mon bel arc tout neuf au cas où un autre viendrait à vouloir croiser mon regard de braise.

J'ai croisé bon nombre de remarquables guerriers et guerrières fulminant dans ces dédales sans fin. Au moins nous avions en commun la lassitude de ces longs couloirs. Il y a eu c'est vrai le boyau interminable et le labyrinthe mais au moins tout le monde râlait et pestait contre ces maudits cailloux. Je ne comprenais pas tous ces langages mais c'était bien sympathique de croiser des nouvelles têtes.

Malheureusement en traversant cette dernière pièce, le petit homme à côté de qui je marchais sereinement depuis plusieurs jours me mets sans prévenir un coup de bouclier avec un regard noir. Mon arc tombe. Je ne comprends pas. Je tends les mains en signe d'apaisement, lui demande de se calmer. Je ramasse doucement mon arc... Note pour plus tard : ne pas se retourner pour ramasser son arc avec un nain à proximité.
Il a pris encore malheureusement mon geste pour obscène ou belliqueux et décide de me taillader de toutes ses forces. Je me recroqueville alors, ne pouvant empêcher mes larmes de couler à la fois sous la surprise et la douleur, quand soudain les coups s'arrêtent de pleuvoir. Un autre guerrier de son espèce l'a écarté de moi et lui crie dessus.
Je relève à peine la tête que je me sens mieux, des frissons me parcourent tout mon être alors que des auras grises teintées d'or et d'autres de différentes variations de vert m'entourent. Une belle jeune femme est arrivée et prie les deux guerriers de stopper cette violence.

Largement affaiblie et n'écoutant que mon courage, je serre les poings et fonce vers la première issue venue. Il faut que je me trouve un petit coin tranquille pour panser mes blessures. Je me souviens très bien des dernières douces paroles de l'elfe avant de passer dans le conduit. "Pas par là...."

Mince les ennuis ne font que commencer.
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#6
La colère de Merydwïn avait fini par retomber. Pour le moment, elle avait, un peu, moins envie de tuer tout ce qui l'entourait et d'insulter les murs de tous les noms. La rencontre inattendue avec le sylvain Lindo et son piaf avaient été une distraction bienvenue. Voire des visages connus lui rappelait que chaque meurtre privait une personne d'un être cher et aimé, peu importe qu'il soit criminel ou simple passant.

Il n'y avait rien dans la cave qui les intéressait, aussi les deux elfes finirent par ressortir vers le quartier des mages. Merydwïn appréhendait un peu de tomber sur des tas de cadavres fumant, constat cuisant de l'échec des elfes à faire rayonner un peu de sagesse dans ce monde.

Ce qui les attendait dans le dortoir abandonné fut encore plus surprenant que prévu. Au début, elle ne distinguait qu'un amalgame des bras, pieds, et autres membres dans l'éclairage tamisé de la grotte. Ce qu'il en était réellement montrait un nain qui tentait apparemment de passer par dessus un autre nain arcbouté, afin de taper un elfe recroquevillé au dessus de son arc. Derrière le second nain, une elfe qui ne lui était pas totalement inconnue s'excitait pour retenir la masse imposante du barbu. Où l'avait-elle déjà vu ? D'autres elfes, des sylvains à en juger par leurs tenues, avaient fait cercle autour de la petite foule. Le spectacle aurait pu être assez comique si la forme au sol n'avait été une haut elfe agonisante.

Bande de sales petites vermines hargneuses, tu parles de l'honneur nain. L'honneur d'un rat valait mieux que le leur. Et que faisait cette décérébrée par terre à couiner. Ne pouvait-elle pas mourir dignement, au moins ?

La mage sentit son bras qui recommençait à démanger. Toutes ses belles résolutions allaient s'envoler et elle allait exploser quelques nains et une elfe débile pour faire bon compte, quand une des sylvains présente s'interposa entre la petite elfe et le nain, tenant de retenir ce dernier. Cela calma instantanément la mage. Il y avait mieux à faire que de tuer des gens pour le moment. Elle s'approcha rapidement du groupe, quelques incantations suffirent à faire apparaître une barrière de vent entre les deux elfes et les nains. Puis Merydwïn se recula hors de portée mais pas hors d'écoute.

« Cessez ce combat !

Nains, je n'attaquerai pas, si vous faites de même. »

Elle ne savait pas si les protagonistes l'avaient entendu ou vu. Les sylvains au moins semblaient contents de retrouver les leurs au fur et à mesure de la grotte. Finalement la petite archère haut elfe fini par relever le nez. Et eu la présence d'esprit de déguerpir … en plein vers la forge, où elfes et nains devaient encore combattre.

La mage en resta bouche bé, les yeux grands écarquillés, indifférente à l'agitation autour. Elle vit à peine le nain foncer vers la porte et passer à quelques millimètres d'elle. Quelque chose venait de se rompre définitivement dans son esprit.

« Par les couilles de Fryelund, cette elfe est demeurée ou quoi ? Reviens espèce de sotte ! Pas … »

La voix lui manqua, mais l'elfe continuait de pester dans sa tête. Quelle cruche, on ne t'apprend donc rien dans ton école, espèce de déchet de l'empire. C'est pas parce que tu as une arme que ça remplace ton cerveau… Fryelund pourquoi m'imposer cette punition ? J'ai ENCORE rien fait de démoniaque POUR LE MOMENT !

Glapissant d'une voix cassée, elle hurla « Je déteste les elfes ! » avant de se rendre compte qu'elle était désormais seule dans le quartier. Pourtant elle n'avait tué personne. Enfin, normalement.

Advienne que pourra.

Elle descendit à son tour dans la forge. Il fallait qu'elle voit par elle même l'étendue du massacre.
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