Chaos
#1
Hagnûr était couvert de sang. Son marteau ruisselait du sinistre liquide rouge. Son coeur battait à tout rompre, il était à peine conscient de ce qui se passait. Tout était comme dans un rêve. Haine, violence, larmes... et sang. Du sang, toujours, partout, sur les armes et sur les corps, sur les parois du tunnel, devant les yeux. Le Nain voyait rouge, comme à travers un voile sanguinolent. La mort. C'était cela, l'odeur de la mort.

Comment tout avait commencé? C'était confus, trop confus. Le gardien des runes s'arrêta un moment. Il s'appuya sur la paroi, le temps de reprendre son souffle et de clarifier ses idées. Comment cette folie avait débutée?

Deux Nains indépendants avaient attaqués des Elfes. C'eut été les Elendae que l'affaire n'aurait pas été gênante, mais ces deux là avaient choisis des Elfes innocents. Ils s'étaient comportés comme des Elendae en faisant cela. Pire, les Hauts-Elfes avaient décrétés que la Confrérie du Roc était responsable de cette exaction. Un mensonge éhonté; Hagnûr ne connaissait même pas Ahnaah et Inn'dih avant les faits.

Alors, bercé d'illusions naïves sur la grandeur d'âme des Elfes, il avait tout fait, avec ses lieutenants Komodo et Heimda, pour calmer la situation pour proposer une trêve en attendant de trouver une solution satisfaisante qui permettrait de remettre à plus tard les règlements de compte. Car la priorité, c'était Nahgoth. Les autres Elfes pouvaient attendre. Seulement voilà, alors que Hagnûr parlait avec un Sylvain nommé Crépuscule pour avoir sa version des faits sur la fuite de Nahgoth, prétexte d'Ahnaah pour son attaque, il entendit un craquement sinistre et des cris. On se battait dans son dos. L'Elfe nommée Novy avait tuée Gordak, de la Confrérie.

Le monde bascula alors. La rage monta de tous les côtés. Ces Elfes méprisables avaient attaqués la Confrérie, dont le seul tort était d'avoir cherché à éviter une guerre à un moment où personne n'en avait besoin! Hagnûr aperçut vaguement Merydwïn, seule Elfe ouverte d'esprit dans ces lieux, partisane de la paix, rentrer dans une transe étrange et terrifiante, puis quitter la pièce en courant et en hurlant. De toutes parts, les armes étaient tirées. Krajnisson remarqua alors que, inconsciemment, il avait déjà pris sa masse en main et s'était mis en position de combat.

Et voilà comment débuta la boucherie. Dans les tunnels étroits des souterrains, des Nains poursuivaient des Elfes, et inversement. Aucun ordre de bataille, aucune organisation, rien que la folie meurtrière pure. L'expression d'une colère ancestrale jaillissant brusquement des poumons de chacun. Nains et Hauts-Elfes avaient tentés une nouvelle fois de cohabiter; une fois encore la tentative était vouée à l'échec.

C'est sur ce sombre constat que Hagnûr, essuyant le sang qui coulait de sa bouche, reprit son arme en main et, au cri de "Grungar! Grungar!" retourna appliquer la brutale vengeance de la Confrérie.
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#2
Aïevon, terré dans les souterrains, vit devant lui débarquer des nains enragés.
Bien vite, il fut submergé sous les coups de hache.
Agonisant, couvert de sang, il gémit :
Ahhh ! Elvira... Elvira !
...
Tuez-moi ! Abrégez mes souffrances !
...
Ne laissez pas... aux nains... ahh... la gloire... de m'avoir tué.


Elvira, attristé de devoir en arriver là, ne pouvait cependant refuser la dernière requête du mourant. Elle y accéda à grand regret.
Aïevon périt, sous les yeux des nains, un sourire aux lèvres.
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