A tout problème sa solution... Nanesque.
#1
La tension était à son comble sous le village, dans le dédale de souterrain menant au repère du terrible Naghtoh et de ses démons.

D'après les messages échangés, après une salle remplie de gobelins teigneux et de trolls féroces, un labyrinthe complexe et des démons… démoniaques. La bataille faisait rage plusieurs pieds sous terre et le combat final ne semblait pas loin de débuter.
Il ne fait aucun doute que les participants seront après leur victoire (du moins s'ils gagnent) considérés comme des héros, des légendes vivantes, et que leur louanges seront chantées sur tout Ecridel et ce pour des décennies, voir des siècles !

Bien entendu, Goïmgar aimerait faire partie de ceux là… Mais malheureusement il était loin, très loin du tumulte, bloqué à l'entrée d'un couloir étroit, seul accès donnant sur l'autre souterrain, et ceci au beau milieu d'elfes sans cervelle qui avait leurs mains à la place des pieds et les pieds à la place des mains. Cependant, il valait mieux être coincé derrière une elfette au fessier aux courbes enchanteresses, se dandinant agréablement, que derrière un centaure dont le derrière honorable n'était pas aussi plaisant à regarder… Et ce quel que soit le sexe.

Car le passage en question, de par son étroitesse et la stupidité de ceux qui l'empruntait sans réfléchir, était sujet à de nombreux embouteillages, et cela faisait pour la deuxième fois de suite que le nain se retrouvait bloqué, en mal d'action et de combat… Et en plus ce n'était pas une jolie donzelle qui stationnait et patientait en tête de file !
Le guerrier était d'un naturel joyeux et positif, mais là, le fait de ne pas pouvoir participer à, selon lui, la plus grande bataille de tous les temps, avait de quoi sérieusement l'agacer…

D'autant plus que, alors qu'il était déjà en train de patienter quelques heures plus tôt pour que le conduit se débouche, avait-il lancé à la volée un pari sur la race du prochain individu qui bloquerait le passage, dans un premier temps pour mettre un peu d'ambiance dans une atmosphère devenant toujours plus étouffante, mais aussi et surtout : mettre à profit ces ennuyeuses heures d'attente pour remplir un peu sa bourse !
Mais voilà, personne n'avait répondu à son appel visant à vaincre l'ennui, à en croire que ça les amusaient ces grandes perches, de rester debout à s'user les rotules. On l'avait même ignoré, lui, le Grand Goïmgar, roi de tous les paris !
Voilà qui ne pouvait que l'énerver d'avantage.

Aussi au bout d'un certain temps, alors que la situation ne semblait plus vouloir évoluer, il fit demi-tour avec un pas rageur, et s'éloigna vers le fond opposé de la grotte. Nombreux des individus présents poussèrent un soupir de soulagement en croyant naïvement qu'il s'en allait définitivement, car c'était un de moins à passer, donc moins de temps à attendre bêtement que les choses se décoincent sans pour autant bien entendu enlever les mains de ses poches. Il faut faire attention, on pourrait se décoiffer.

C'est alors que retenti soudain un puissant et assourdissant : « CHAAAARGEEEEEEEEEEEEEEZ !!! » alors que le nain que tout le monde pensait parti dépassa le groupe à toute allure en chargeant la queue du bouchon … Et rentra non sans douceur dans le nain qui terminait la file.
Pas de bol, c'était son copain Barnek… Tant pis, il s'excuserait plus tard, mais y'avait urgence !

Tel un lutteur, se campant puissamment sur ses petites patates, Goïmgar prit une grande inspiration, et gueula : « POUSSEEEEEEZ !!! » tout en suivant sa propre injonction en bousculant Barnek qui, il l'espérait, s'écraserait sous l'impulsion sur un deuxième nain, qui lui-même se heurterait à… Il-ne-savait-pas-trop quoi, étant trop petit pour voir au-dessus des deux premiers, mais il pensait distinguer le buste d'un centaure… Pas d'chance pour lui.
Enfin, l'idée était qu'en poussant toute la colonne, il arriverait à faire passer tout le monde de l'autre côté, lui de même. Ceci fait, il pourra alors enfin bouger et rejoindre la tête du groupe et se joindre ainsi à la fête.
Mais en attendant, il fallait pousser.
Un, deux, trois… HUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!!
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#2
Le dicton "Fort et malin comme un nain" vient, une fois de plus, d'être amplement justifié... Même si on peut encore nourrir quelques doutes sur le deuxième adjectif.

Meamphistos et Elion qui bloquaient jusque là le passage, alertés par le cri de Goïmgar sans doute, se pressèrent de libérer le chemin afin de ne pas être pris dans la bousculade... Ce qui ne fut pas le cas de Barnek, Ruïhn, Aryalis et Firien qui, pris dans la mêlée, furent projetés dans le goulot, et le passèrent de force en ponçant la paroi de pierre de leur armure, s'écorchant la peau, s'arrachant les cheveux et se donnant des coups mutuellement, tandis que Goïmgar derrière, continuait toujours de pousser en hurlant comme un dégénéré.

Enfin il y eu "PLOP", comme un cabinet de toilette qui se débouche, et le groupe fut projeté à l'air libre... Du second souterrain.
Nombreux étaient les bleus et blessures, mais au final l'objectif avait bien été atteint et le passage difficile passé sans encombres.
Par contre, il n'était pas sûr que les « victimes » du guerrier impatient lui en soit si reconnaissant…
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#3
Barnek se redressa, sa tunique relevée, sa capuche baissée sur ses yeux et emportant avec lui un petit nuage de poussière.

Il jura, encore et encore avant d'y voir clair, les yeux injectés de sang (ça pique la poussière), la bave aux lèvres et quelques traces de boue sur le visage.

«Soyez tous maudits corne d'andouille de minable de ... laissez moi y voir pourriture dégénérée ... ramassis d'incapables ... tas d'incompétents maladroits » et autre politesses.

Continuant a déblatérer, mais sa vision restaurée, il s'assura qu'il n'avait rien perdu dans sa chute et scruta les environ qui avaient subtilement ... changés.

Il s'arrêta net et fixa alors Goïmgar.

Goïmgar, bougre de tête de nœud. Je ne sais pas si je dois te cogner ou te remercier.

Cette caverne est ... immense.

Dit il avec une certaine adoration puis retourna à nouveau ses yeux vers le nain. Prenant un ton faussement vexé:

La prochaine fois que tu voudras jouer les béliers écervelés, laisse-moi monter sur tes épaules de grand cornichon !
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#4
Les nains n'étaient pas les seuls à s'impatienter, Aryalis avait elle aussi l'impression d'être venue pour rien, et d'avoir un amas de personnages pas très malins entassés devant elle, s'obstinant inlassablement à boucher le tunnel. Sa patience mise à rude épreuve, elle s'abstint néanmoins d'essayer de passer en marchant sur quelques têtes. La pensée était pourtant très, très tentante, et avec une dose d'humour caustique, on aurait même pu se dire que ça aurait été très à propos.

Le coup de Goïmgar, par contre, elle ne l'avait vraiment pas vu venir, et comme les autres, se retrouva emportée dans la mêlée de force, avec les conséquences que cela entraînait. Enfin bon !

Une fois ayant débouché dans la caverne et extirpée de la mêlée, elle s'épousseta, vérifia l'état de son arc, remis un peu d'ordre dans ses cheveux et ses affaires, puis se tourna vers le nain, qu'elle salua avec un sourire amusé.

Enfin quelqu'un d'efficace, merci bien !

Elle reprit sa progression après un petit signe de main.
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