La bête
#1
"Everything belonged to him
but that was trifle. The thing was to know what he belonged to, how many powers of darkness claimed him for their own"

Elle approche? Comment le sait il alors qu'il est recroquevillé dans ce troue, assis contre la terre humide, tenant fébrilement ses épées dans ses mains, chacune plus abimée que l'autre, portant contusion et égratignure? Comment peut il le savoir lui qui a ce visage si creusé par la fatigue et le stress, lui qui a perdu l'éclat de sa peau sous le couvert de la boue, de la crasse et le voile pudique du sang séché?
Il le sait car au plus profond de son être, au plus profond de ce que certains appel l'âme il y a ce souffle glaciale annonciateur, un léger soufre qui lui raidit la nuque, qui lui fait tenir ses épées avec plus de force et de peur. Il a peur, peur de mourir, peur qu'elle ne le dévore. Déjà son corps porte de trop nombreux stigmates de la bête, elle l'attaque et le lâche rapidement, préfèrent revenir un autre jours, encore et encore jusqu'à ce que la victoire totale soit sienne, jusqu'à qu'elle le dévore, jusqu'à ce qu'elle soit l'unique dominant.

Le hurlement se fait entendre, elle est bien là, encore une fois, elle le chasse, encore une fois il est le gibier de ce monstre sans nom... Depuis combien de temps cela dure-t-il? Il a rapidement arrêté de compter, compter ne vous fait pas vivre.
Alors il se lève, s'aidant de ses mains pour sortir du troue, il retrouve le toucher de l'humus, l'odeur de la terre et de la rosée du matin. Il inspire pour contenir sa peur peur, chacun de ses mouvements fendent les ténèbres qui l'entourent comme un épais brouillard impie. Sorti de cette fosse dans laquelle il finira un jours à jamais, il attend, faisant quelques moulinets de ses lames pour s'assurer être prêt le moment voulu.
Soudain il la voit, immense, gigantesque, elle a grandit au fil du temps, nourrit par quelques pensées néfastes, elle le dépasse largement en taille, oui, cet immense prédateur le fixe de ses yeux jaunes, le jaugeant, cherchant sa faille.
Tely'o peut sentir le souffle brûlant du titanesque loup noir, il peut deviner le rictus sournois de ce monstre à la taille cyclopéenne, à cette horreur tout droit sorti d'un cauchemar d'enfant.
L'horreur innommable bondit, le combat commença.

Malgré l'épuisement, l'homme se battait avec la rage du désespoir, esquivant, frappant. Mais la bête n'était ni blessé, ni fatigué, la bête était rapide, agile. Les coups lui passait à côté alors que les siens n'étaient évités que de justesse. Soudain, il y eu un mouvement et le loup planta ses crocs affutés comme des épées dans l'épaule de l'homme. Le sang perla ajoutant à ce décors obscure un filet de couleur. L'homme tomba au sol et la bête se dressa face à lui

Elle l'avait mordu, elle l'avait eu, elle l'avait affaibli et un jours viendra ou il n'y aurait pas de nouveau jours. Doucement, d'un pas léger, elle commença à reculer, s'enfonçant dans les ténèbres, ne laissant transparaitre quelques instants que ses horribles yeux et ses canines avant de totalement disparaitre dans l'abysse.
L'homme rampa jusqu'à son trou qu'un jours il ne quittera jamais, mais tant qu'il lui restait un souffle de vie, il protégerais cette âme, jamais il n'accepterait de laisser la bête dominer sans partage dans ces ténèbres...
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