12-02-2012, 00:43:17
Chapitre Premier : Chasseur Chassé et Chassé Chasseur.
Chaîne des Relincanth, par une nuit de pleine lune.
Après une longue journée de marche, les pieds enfoncés dans la neige jusqu'au torse, des blocs de glace accrochés aux bottes et un vent glacial qui brûle les yeux sans pitié du matin au soir, Komodo préparait le bivouac avec ses fidèles compagnons de route : Hagnûr Krajnisson, Barnek Mornepierre et Parnel. Ils avaient construit un petit abri de fortune avec des blocs de neige consolidés. Rien de très luxueux mais l'air y était moins frais et ils étaient à l'abri du vent.
Après une longue et pénible journée à avancer dans la neige, à glisser sur des bords gelés de l'Erion, à pester contre les arbres qui se délestaient de leur couverture de neige seulement quand l'un d'eux était en dessous, et à discuter gaiement des projets de leur nouvelle confrérie, les compagnons allumèrent enfin un petit feu avec les branches mortes qu'ils avaient glanées par-ci par là tout au long de la journée. Chacun s'était creusé un confortable fauteuil dans la neige, l'avait recouvert d'une épaisse fourrure avant de s'écrouler dessus et s'enrouler dedans dans un élan de bien-être.
Barnek avait allumé le feu, Komodo y faisait cuire quelques morceaux de viande. Parnel dessinait sur sa carte comme à son habitude. Il aimait y reporter chaque ruisseau, chaque colline, chaque caverne et chaque taverne. Il était toujours de bon conseil pour trouver un lieu de repos. Pendant ce temps Hagnûr tournait ses phrases dans un sens et dans l'autre, cherchant le meilleur moyen d'introduire tel ou tel sujet lors de ses prochaines audiences avec tel ou tel personne bien placée de Karad Zirkomen. Bref, il cherchait ses mots pour d'hypothétiques discutions d'importance, si elle ont un jour lieu, capitale.
"Quel était ce bruit ? ", demanda Komodo.
"Mes borborygmes ! c'est qu'il se fait faim. Et rajoutes un peu de viande sur le feu, tu cherches encore à nous affamer ?" répondit Barnek.
Komodo confia la cuisson à Barnek et rampa hors de l'abri avec deux torches, persuadé que ce qu'il avait entendu n'était pas les bruits des ventres de ses compagnons. Il dû s'éloigner un peu pour ne plus entendre leurs boutades. Il entendit un hurlement au loin. Probablement l'un des innombrables loups des neiges qui peuplent nos montagnes...
"Et ramène nous une tournée ! Et que ça chauffe ! N'oublie pas le dessert surtout ! Une petite glace ? "
Soudain il entendit un bruit à sa gauche. Le crissement caractéristique d'un déplacement dans la neige, un peu plus loin. Plus rien pendant un instant puis un autre bruit à sa droite, un gémissement, et un grognement derrière lui. Il était encerclé. A peine Komodo eut-il le temps de penser à se retourner, qu'il se retrouva le nez dans la neige et la neige dans la bouche. Dans son dos quelque chose tirait avec vigueur sur son meilleur gigot, qui était accroché en bandoulière. Komodo saisit ses torches d'une main et se retourna non sa peine, brandissant ses torches vers la tête du loup des neige qui le regardait, le gigot dans la bouche, les babines retroussées.
"Mais bordel de fourrure mal éduquée tu vas lâcher mon gigot tout de suite ou je t'en colle une !!! Tu sais pas comment c'est de passer une journée avec les autres qui râlent parce qu'ils ont faim toi. Rend moi ça tout de suite ! Tu sais de quels poils je me chauffe ? Des comme toi j'en ai dépecé des dizaines alors c'est pas tes dents bien blanches et bien pointues qui vont me faire peur ! "
Le loup, acculé ou peut-être étonné par tant de vociférations, lâcha le gigot pour mieux grogner en se préparant à mordre. Ne perdant pas un instant, Komodo lui enfonça une torche dans la bouche jusqu'à la garde. Le loup fît demi-tour d'un bond et parti en courant vers le campement...
"Mais si c'est pas malheureux ça ! Je viens de perdre mon meilleur gigot et une torche toute neuve ! Bah vas pas par là bon sang ! Mais t'es fou ! Il y a Parnel ! Il va te découper en deux et ta fourrure sera inutilisable ! Je t'aurai prévenu ! "
Komodo entendit d'autres hurlements et vit des lueurs se rapprocher dans la nuit. Les yeux des loups, éclairés par la torche, projetaient des reflets verts... Ses compagnons bien installés dans leurs fauteuils tardaient à venir.
"Les amis il va falloir se bouger car j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous ! La bonne c'est qu'on risque plus d'avoir froid, la mauvaise c'est que c'est une meute de loup affamés qui va nous réchauffer."
C'est ainsi que Komodo et ses compagnons affrontèrent une meute de loups des neiges pendant que la viande qu'ils avaient patiemment fait cuire disparaissait mystérieusement, probablement dévorée par un loup un peu moins valeureux que les autres...
Chaîne des Relincanth, par une nuit de pleine lune.
Après une longue journée de marche, les pieds enfoncés dans la neige jusqu'au torse, des blocs de glace accrochés aux bottes et un vent glacial qui brûle les yeux sans pitié du matin au soir, Komodo préparait le bivouac avec ses fidèles compagnons de route : Hagnûr Krajnisson, Barnek Mornepierre et Parnel. Ils avaient construit un petit abri de fortune avec des blocs de neige consolidés. Rien de très luxueux mais l'air y était moins frais et ils étaient à l'abri du vent.
Après une longue et pénible journée à avancer dans la neige, à glisser sur des bords gelés de l'Erion, à pester contre les arbres qui se délestaient de leur couverture de neige seulement quand l'un d'eux était en dessous, et à discuter gaiement des projets de leur nouvelle confrérie, les compagnons allumèrent enfin un petit feu avec les branches mortes qu'ils avaient glanées par-ci par là tout au long de la journée. Chacun s'était creusé un confortable fauteuil dans la neige, l'avait recouvert d'une épaisse fourrure avant de s'écrouler dessus et s'enrouler dedans dans un élan de bien-être.
Barnek avait allumé le feu, Komodo y faisait cuire quelques morceaux de viande. Parnel dessinait sur sa carte comme à son habitude. Il aimait y reporter chaque ruisseau, chaque colline, chaque caverne et chaque taverne. Il était toujours de bon conseil pour trouver un lieu de repos. Pendant ce temps Hagnûr tournait ses phrases dans un sens et dans l'autre, cherchant le meilleur moyen d'introduire tel ou tel sujet lors de ses prochaines audiences avec tel ou tel personne bien placée de Karad Zirkomen. Bref, il cherchait ses mots pour d'hypothétiques discutions d'importance, si elle ont un jour lieu, capitale.
"Quel était ce bruit ? ", demanda Komodo.
"Mes borborygmes ! c'est qu'il se fait faim. Et rajoutes un peu de viande sur le feu, tu cherches encore à nous affamer ?" répondit Barnek.
Komodo confia la cuisson à Barnek et rampa hors de l'abri avec deux torches, persuadé que ce qu'il avait entendu n'était pas les bruits des ventres de ses compagnons. Il dû s'éloigner un peu pour ne plus entendre leurs boutades. Il entendit un hurlement au loin. Probablement l'un des innombrables loups des neiges qui peuplent nos montagnes...
"Et ramène nous une tournée ! Et que ça chauffe ! N'oublie pas le dessert surtout ! Une petite glace ? "
Soudain il entendit un bruit à sa gauche. Le crissement caractéristique d'un déplacement dans la neige, un peu plus loin. Plus rien pendant un instant puis un autre bruit à sa droite, un gémissement, et un grognement derrière lui. Il était encerclé. A peine Komodo eut-il le temps de penser à se retourner, qu'il se retrouva le nez dans la neige et la neige dans la bouche. Dans son dos quelque chose tirait avec vigueur sur son meilleur gigot, qui était accroché en bandoulière. Komodo saisit ses torches d'une main et se retourna non sa peine, brandissant ses torches vers la tête du loup des neige qui le regardait, le gigot dans la bouche, les babines retroussées.
"Mais bordel de fourrure mal éduquée tu vas lâcher mon gigot tout de suite ou je t'en colle une !!! Tu sais pas comment c'est de passer une journée avec les autres qui râlent parce qu'ils ont faim toi. Rend moi ça tout de suite ! Tu sais de quels poils je me chauffe ? Des comme toi j'en ai dépecé des dizaines alors c'est pas tes dents bien blanches et bien pointues qui vont me faire peur ! "
Le loup, acculé ou peut-être étonné par tant de vociférations, lâcha le gigot pour mieux grogner en se préparant à mordre. Ne perdant pas un instant, Komodo lui enfonça une torche dans la bouche jusqu'à la garde. Le loup fît demi-tour d'un bond et parti en courant vers le campement...
"Mais si c'est pas malheureux ça ! Je viens de perdre mon meilleur gigot et une torche toute neuve ! Bah vas pas par là bon sang ! Mais t'es fou ! Il y a Parnel ! Il va te découper en deux et ta fourrure sera inutilisable ! Je t'aurai prévenu ! "
Komodo entendit d'autres hurlements et vit des lueurs se rapprocher dans la nuit. Les yeux des loups, éclairés par la torche, projetaient des reflets verts... Ses compagnons bien installés dans leurs fauteuils tardaient à venir.
"Les amis il va falloir se bouger car j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous ! La bonne c'est qu'on risque plus d'avoir froid, la mauvaise c'est que c'est une meute de loup affamés qui va nous réchauffer."
C'est ainsi que Komodo et ses compagnons affrontèrent une meute de loups des neiges pendant que la viande qu'ils avaient patiemment fait cuire disparaissait mystérieusement, probablement dévorée par un loup un peu moins valeureux que les autres...