En quête de mithril
#1
Sitôt les ordres du Thaïn concernant sont nouveau palais donnés, la situation n'avait pas traîné. Les Nains, fidèles à leur tradition légendaire d'organisation, s'étaient répartis aussitôt les régions pour trouver au plus vite les ressources demandées, et un efficace réseau de corbeaux avait été organisé par Heimda Muspellheim pour que chaque groupe tienne les autres informés de sa progression et de ses récoltes.

À la jeune Confrérie du Roc avait échu l'ouest. Les trois rangers de la guilde, Gordak, Rogral et Nyr, étaient partis en éclaireur loin devant, à proximité de l'Ingemann. Parnel, Barnek, Komodo et Hagnûr avaient décidés de remonter le cours de l'Erioss, gelé en cette saison, afin de traquer une meute de loup qui avait été repérée par une patrouille de retour à Karad. Une partie de chasse arrivant à point nommée pour apporter au Thaïn les fourrures dont il avait besoin.

Les quatre compagnons ne mirent pas longtemps à trouver les loups. Ceux-ci n'étaient, il faut le dire, pas très discrets. Toutes les nuits, leurs hurlements trahissaient leur position et, le jour, leur trace aurait été repérable par n'importe quel enfant. Carcasses de gibier et caravanes de Nains dévastées... la route était bien marquée. Les loups blancs étaient particulièrement féroces en cette période de l'année, durant laquelle le froid et la faim leurs faisaient oublier toute peur, si bien qu'ils n'hésitaient pas à s'attaquer à des Nains armés.

Après quelques jour de marche forcée, les chasseurs rattrapèrent leurs proies. Ou plutôt l'inverse. Les loups encerclèrent Parnel alors que celui-ci s'était avancé en éclaireur. Le temps qu'il crie l'alerte et que ses compagnons arrivent, il était couvert de morsures, mais il tenait le choc avec une force et un courage digne d'un guerrier nain. Dès qu'ils furent à portée, Barnek et Komodo invoquèrent toutes leurs runes pour protéger Parnel et lui redonner courage, pendant que Hagnûr empoignait solidement sa hache avant de se bénir lui-même, puis de foncer dans le tas pour secourir son ami.

Le combat ne dura pas longtemps. La magie des runes donnait aux Nains un avantage certain, plusieurs loups furent tués, les autres fuirent la queue entre les pattes. Vint le travail peu agréable du déchiquetage des loups pour récupérer les fourrures. Hagnûr détestait cela, mais il avait un devoir envers le Thaïn, et se força à découper consciencieusement les fourrures des cadavres qui n'avaient pas été trop amochés par le combat. C'est pendant qu'ils se livraient à ce travail ingrat qu'un corbeau arriva et se posa devant le Gardien du Roc. Hagnûr prit le message que l'oiseau portait. Il venait d'un de ses contacts à Karad, qui l'informait que la grande Corporation Grunderson avait découvert des filons de mithril et organisait une expédition pour en prendre possession.

Le maître de la Confrérie ne mit pas longtemps à prendre sa décision. Se tournant vers ses amis, il déclara:

"Braglen! Nous rentrons à Karad Zirkomen. Maître Grunderson organise une expédition pour s'emparer d'une mine d'mithril. Il faut qu'on en soit, absolument! Ce s'ra une occasion parfaite d'tisser des liens avec sa Corporation, nous s'rons surement appelés à travailler avec eux dans l'av'nir. Il faut qu'on prouve d'quoi on est capable. J'envoie immédiatement une missive à son échevin pour lui dire qu'on s'propose pour renforcer l'expédition. Faut aussi prévenir les autres Compagnons d'rentrer sur le champ dans la capitale!"
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#2
Nyr, Rogral et Gordak, les trois rangers de la Confrérie du Roc avaient bien avancés vers l'ouest à la recherche des matériaux pour le Thain et ils n'étaient pas sans succès. Déjà, Gordak et Rogral étaient chargés de stères de chêne et de fer, et même Nyr, de loin le plus fort d'entre eux commença à porter lourd.

Ils étaient en train de ramasser les dernièrs matériaux pour les ramener à Karad quand Gordak, qui s'était avancé un peu dans les collines entendit les couinements caractéristiques de ces petites bestioles au teint vert, stupide et cupide, responsable du pillage de nombreux commerçants et voyageurs aux alentours de Karad et de Gromgar, des gobelins. Et il devrait y avoir toute une horde d'après le bruit qu'ils font se disait il tout en avançant doucement pour voir plus clair et quelques dizaines de mètres plus loin il les aperçut. Il ne s'était pas trompé, là, entre la colline et la forêt se trouva un tribu de gobelins rassemblés autour de leur chef, qu'on reconnaissait facilement par la cagoule qui dissimulait son visage.

Dans les rangs ennemis il reconnut des guerriers et des lance-javelots, mais il n'y avait pas de trace de chaman ni d'un de leurs trolls domestiques.

C'est alors là qu'ils se cachent, ils sont beaucoup mais faibles et sans aide magique il ne devraient pas pouvoir résister longtemps, va falloir que je rapporte aux autres.

Il revint vers ces compagnons et après une petite discussion il décidèrent d'attaquer la tribu en contournant la colline et en utilisant l'effet surprise pour décimer leurs rangs avant que les gobelins puissent se former pour contrer leur assaut. Gordak, qui maîtrisait les bases de la magie runique renforçait l'armure des ses compagnons ainsi que la sienne et il n'oubliera pas d'augmenter ses capacités physiques avant de prendre son arc et lancer l'attaque par un trio de flèche tirées sur le gobelins se trouvant à l'entrée du campement.

Une seule de ses flèches trouva sa cible mais le gobelin ne vivait pas assez longtemps pour s'en réjouir, il tomba aussitôt sous les coups de hache de Nyr qui, armée de sa hache à deux mains, n'avait pas hésité à se lancer dans la bataille,. Et c'est ainsi que commença l'éradication de la tribu.

Alors que les gobelins se concentraient sur les deux attaquants Rogral arriva dans leur dos en acheva un en passant et se lança directement sur le chef tribal qui se trouvait piégé dans un filet lancé par Gordak. En quatre coups bien placés Rogral termina sa vie et cette action pulvérisa la dernière résistance des gobelins. Les restants se mettaient à fuir mais personne n'échappera à la haine des trois nains.

Ainsi ils vengèrent leurs frères, morts lors des pillages de cette tribu, et un premier pas vers la sécurisation des alentours de Karad était fait.

En fouillant le campement il retrouvèrent une multitude de biens et de richesses volés et Gordak trouva un petit oiseau mort, un corbeau transpercé par un javelot gobelin. Le pauvre avait été au mauvais temps au mauvais endroit. En regardant de plus prêt ils aperçut un petit parchemin, cet oiseau avait donc été un messager et c'était pour cela qu'il s'était retrouvé là en plein champ de bataille. Gordak l' enterra avant de lire le message.

Arrivé à la fin il s'exclama:
Braglen, il faut qu'on rentre, le message et du Gardien, de Hagnûr qui nous convoque à Karad pour une mission de première priorité pour le Thain. Une expédition menée par la corporation Grunderson. On doit s'y rendre le plus vite possible.
Je vais utiliser ma pierre pour rentrer plus vite et prendre des informations. Vous me rejoignez en marchant, mais dépêchez vous, ce Grunderson semble être pressé...


Sur ces mots il activa sa pierre et une fois rentré dans la capitale se dirigea directement au siège de la corporation.
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#3
Après sa chasse au loup avec Barnek, Hagnûr et Parnel, Komodo dépeça un loup et découpa la carcasse en morceaux de viande, au cas où. Il avait plus l'habitude qu'Hagnûr et Parnel, et attendait qu'ils aient fini leurs propres loups pour reprendre le chemin de Karad. Alors qu'il regroupait son sac, sa hache, la viande et la fourrure ainsi préparée, Komodo regardait béatement un morceau de fourrure s'éloigner tout seul. Interloqué il courut après et se jeta dans la neige pour l'attraper quand une vive douleur lui envahit la main.

"C'est quoi ça ? Un Hamster Grüss ? Bordel de fourrure de %£#* tu vas me lâcher oui ?"

Il leva sa main et découvrit un louveteau en âge d'être sevré accroché à son doigt. Ses frères et soeurs étaient en train de mâchouiller ses bottes et Komodo les envoya valser un peu plus loin. Il regarda celui qui était accroché à son doigt.

"Mais qu'est-ce qu'il fout là celui-là ? Il devrait être avec sa mère... A moins que... Non, je vois... alors il devrait être avec son père... Sa tante ? Sa belle-mère ? Sauf que... vu qu'on a décimé toute la meute... A part mon doigt il n'a plus rien à manger..."

Komodo regarda le louveteau droit dans les yeux et lui dit :

"Toi tu cesses de me manger tout de suite sinon c'est moi qui vais te manger."

Et il décrocha le louveteau de son doigt, en sang. Un peu plus loin ses compagnons avaient fini de préparer leurs fourrures et Hagnûr venait de faire un discours dont Komodo, distrait par les louveteaux, n'avait saisi que les grandes lignes. Bref il était temps de partir.

Ne sachant que faire des boules de poils qui piaillaient en mordillant à nouveau ses bottes, n'ayant ni le courage de les laisser mourir de faim ni de les achever, Komodo les mit discrètement dans une couverture, dans son sac, en attendant d'avoir le temps d'y réfléchir. Ils accrocha les morceaux de viande sur un coté de son sac, fixa la fourrure de l'autre. Il passa un peu d'alcool sur son doigt, mit son sac sur son dos et l'ajusta confortablement avant de repartir pour Karad.

"Hagnûr ! Tu devineras jamais ce que j'ai dans mon sac !"

Et ils se mirent en route vers Karad
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#4
Hagnûr regarda Komodo d'un air circonspect lorsque celui-ci voulu, l'air tout guilleret, lui faire deviner sa trouvaille. Les grognements des louveteaux pouvaient difficilement tromper.

"Par la barbe de Thuri, qu'est ce qu'tu nous fous avec ça! T'crois pas qu'on a rien d'mieux à faire que d's'occuper d'louveteaux stupides? Relâche les tout de suite!"

Mais devant l'air attendrit de Komodo qui regardait ses boules de poil, Krajnisson décida de se montrer plus compréhensif envers son ami.

"Bon, d'accord, tu gardes tes bestioles! Mais dès qu'on est à Karad, tu trouves un endroit ou les parquer vite fait, j'veux pas d'ça chez les Grunderson. Et quand tu t'en occuperas, que c'la ne te prenne pas d'temps par rapport à nos projets."

Karad était à deux jours de marche. Une distance dérisoire en comparaison de la Table des Géants. Mais comme toujours, la vue des splendides murailles de la capitale, dominée par les cimes blanches aux reflets d'argent, faisait battre le coeur du Nain. Ouep! Pensa t-il. Personne n'a jamais rien construit d'plus beau qu'cette cité!

Le trafic aux portes de la ville était dense. Un garde s'époumonait à tenter de réguler à peu près la situation, donnant à tel marchand ou tel gardien de troupeau de prendre une autre route, ou leur interdisant d'entrer dans la ville. C'est à grand renfort de coups de coude et d'épaules que le petit groupe se fraya un chemin dans la foule. Sitôt arrivés dans une artère plus calme, ils reprirent leur souffle, puis se dirigèrent résolument vers le siège de la Corporation Grunderson. Hagnûr redoutait à vrai dire la rencontre avec maître Grunderson (si il se montrait lui-même). On lui avait présenté le nain comme irascible et peu amène envers les jeunes Nains. Mais qu'à cela ne tienne: la confrontation devait bien avoir lieu un jour.

Le maître des runes, en approchant de la bâtisse assez discrète, regarda si Gordak les attendait à l'entrée o si il était déjà dans le hall.
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#5
Komodo marchait gaiement avec ses compagnons vers Karad Zirkomen, le vent soufflait, dans le sens de la marche. Par contre la visibilité était très réduite, par moment les rafales de vents faisaient craindre la tempête de neige. Hagnûr décrivait les charmes de Karad la Grande, Karad la Magnifique, qu'il voyait au loin. Komodo, lui, ne voyait que la neige. Sur, dans et sous ses vêtements. Il n'avait pas réussit à s'en débarrasser depuis qu'un loup l'avait renversé dans la neige. Il vidait même de temps en temps l'intérieur de son capuchon en grommelant pour en extraire le maximum de neige et pouvoir à nouveau voir ses compagnons.

Note : Pour vider une capuche de sa neige, les grommellements sont très important : en compactant la neige, ils permettent de l'extraire en blocs, évitant qu'elle ne s'effrite et glisse dans le cou.

Avant d'entrer dans Karad Zirkomen, Komodo traça une rune de pétrification sur les louveteaux pour qu'ils se tiennent tranquilles. Il n'avait aucune idée de ce qu'auraient dit les gardes en les voyant ou en les entendant japper. Il projetait d'essayer un jour, mais il avait des choses plus urgentes à régler pour l'instant. Komodo devait livrer une cargaison de fourrures pour le Thaïn, et passer au magasin pour remplir son sac de quelques denrées indispensables, avant d'aller au siège de la Corporation Grunderson, prêt à repartir en mission, à la recherche de mithril.

"Kirim Braglen, je vous rejoins vite."

Gordak qui attendait patiemment devant la porte de la corporation Grunderson, assis sur un tonneau.

"Fraan Gordak. Hagnûr Krajnisson, Barnek Mornepierre et moi avons une mission pour toi et quelques autres nouveaux membres de la Confrérie du Roc. Nous en discuterons sur le chemin de la mine. Kirim."
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#6
Le temps que chacun fasse de brefs achats et aillent déposer leurs ressources dans le Hall de la Confrérie des Haches, où se trouvait Fatrina la responsable du chantier, tous les compagnons se retrouvèrent dans les bâtiments de la Corporation Grunderson. Des tapis richement décorés et de grandes plantes exotiques, ainsi que de tapisseries venues de tout le royaume Khazad et même - d'après les connaissances d'Hagnûr en la matière - d'Asteras décoraient la longue salle et reflétaient bien la richesse et la grandeur de cette illustre Maison Naine.

Les compagnons avancèrent tous ensemble, lentement et en silence, comme pas respect pour ce glorieux endroit. Au bout du hall attendait un nain d'un certain âge, probablement l'échevin de la Corporation. Lorsque Hagnûr se fut suffisamment rapproché, il s'éclaircit la voix:

"Fraan, Ô grand échevin des Grunderson. Je suis Hagnûr Krajnisson, de la Confrérie du Roc, et voici mes frères et compagnons. Je vous avais contacté pour participer à votre expédition à la recherche des mines de mithril. Comme vous nous l'avez demandé, nous sommes venus aussi rapidement que possible."
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#7
Le hall d'entrée du siège de la Grande Corporation Grunderson. Je peux, sans me tromper, annoncer qu'il s'agissait du lieu le plus spectaculaire et riche de Karad Zirkomen : Un dallage de marbre nacré à perte de vue, des colonnades hautes et fortes supportant une toiture nichée quinze coudées plus haut. Et comment ne pas s'émerveiller devant les bas-reliefs représentant la mythologie naine ? Les portes sont de même faites dans un bois de chêne des plus raffinés.
Au fond de cette vaste et magnifique pièce, trônait un bureau massif et ouvragé avec soin : celui de l'échevin. Un érudit à la barbe grise et plongé dans les parchemins grâce à ses petites lunettes rondes.
Levant à peine la tête, il s'adressa à Hagnûr qui s'avançait dans le lieu.
-Fraan, maître de la confrérie du roc. Puisque vous semblez vouloir faire vos preuves, un convois de matériel vous attend. Quelques mercenaires sont déjà dans la veine de mithril et s'occupent de faire un peu de... ménage. Contentez vous de vous assurer que les mineurs et le matériel arrive sain et sauf à la mine. Vous avez jusqu'à demain pour vous préparer.
L'échevin reprit son soigneux travail d'écriture. Nul doute qu'il était déjà assez chargé de travail et que s'occuper de combattants néophytes n'était pas sa priorité.
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#8
Barnek avait un amour certain pour les belles prières et les architectures travaillées. Le siège de la Corporation lui plaisait et un semblant de sourire se dissimulait sous sa moustache pendant qu'il observait avec attention l'édifice.

Pendant qu' il s'approcha du bureau du grand Échevin en compagnie de ses pairs, il glissa doucement à l'oreille de Komodo en pointant du doigt une petite corniche :


« Regarde là, à deux coudées vers le haut de l'arc. Là, le bandeau décoratif est légèrement mal étalonné. Je te parie qu'il y a eu un accident pendant les travaux, ou alors qu'ils ont fait ça comme des cornichons, mais vu la réputation de la maison ça m'étonnerait que ... ».

Il se stoppa net. On risquait de l'entendre à présent. Il salua l'échevin d'un hochement de tête respectueux, laissa s'exprimer Hagnûr et écouta les instructions qui suivirent.

Les choses sérieuses commencent mon ami.

Dit-il en tapotant sur l'épaule de Krajnisson.

Tâchons de leur montrer qui nous sommes.
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#9
Hagnûr écouta l'échevin. Celui-ci l'avait à peine regardé, et ne lui avait fourni aucune indication. Le maître des runes se sentait véritablement offensé par ce dédain à peine dissimulé. Il respira longuement pour reprendre son calme et reprit, d'un ton qu'il voulait neutre, cachant tant bien que mal la froideur derrière ses propos.

"Hmm, excusez-moi d'vous déranger encore un peu, mais vous ne nous avez pas dit où nous devons rejoindre le convoi? Et il s'rait aussi utile de savoir à quel endroit s'trouve votre mine de mithril, histoire de n'pas aller n'importe où..."
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#10
L'échevin releva la tête.
-Le convoi vous attendra aux portes de notre magnifique capitale. Quand à la mine, elle est au nord de la ville, le conducteur du chariot saura quel direction prendre et un plan viendra compléter. Vous aurez également des provisions.
Ah et j'oubliais, si votre mission se déroule bien, la maître de notre maison a décidé qu'il financerait légèrement l'acquisition d'un bâtiment pour votre guilde. A hauteur de 20% d'un bâtiment normal, plus si vous vous montrez vraiment efficace.
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#11
Hagnûr hocha la tête en écoutant les propos de l'échevin. Ces derniers propos bien moins méprisants le firent remonter dans son estime.

"J'vous remercie pour ces informations, ainsi qu'pour la générosité d'Maître Grunderson. Nous allons prendre congé immédiatement afin d'préparer le voyage au mieux. Au plaisir d'vous revoir, que Thuri veille sur votre Maison!"

Le maître des runes salua l'échevin, se retourna, adressa un simple signe de tête à ses compagnons, puis traversa le hall en direction de la somptueuse porte sculptée. Il avait gardé son calme, mais intérieurement son sang était encore bouillant. Tout en marchant, il grogna de sorte que seuls ses lieutenants Barnek et Komodo puissent l'entendre:

"V's avez vu comment il nous a parlé? A peine un regard! Cet échevin voulait clairement nous montrer qu'nous sommes des moins qu'rien. Je n'supporterais pas longtemps qu'on nous traite d'la sorte. Il est vraiment temps de montrer c'que nous valons et d'prouver qu'notre Confrérie a sa place à Karad. Par Grungar, j'leur montrerais qu'j'suis digne de leur parler dans les yeux à ces grands maîtres!"
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#12
Rogral, apprêt avoir fait quelques course, sortit par une des grandes portes de karad et arriva parmi les premiers au convoi ...

Fraan !
Nous sommes là en tant que membre de la Confrérie du Roc, pour l'escorte ... les autres ne devraient pas tarder à arriver !

Après s'être présenté, il s'allongea dans la neige et se blottit dans son manteau, le voyage avait été épuisant ...
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#13
Entre la rencontre avec l'échevin des Grunderson et le début du voyage, une seule journée s'écoula. Le temps pour les compagnons de faire quelques provisions et, pour Hagnûr, d'aller rencontrer Lognar Craggenson, un riche notable nain qui semblait très intéressé par la Confrérie du Roc et sur ses contacts avec les Centaures, et qui avait été mis en relation avec le chef du Roc par l'intermédiaire du trésorier Heimda Muspellheim.

Le lendemain, dès l'aube, les compagnons du Roc étaient rassemblés aux portes de Karad Zirkomen. Un petit convoi chargé de matériel de minage les attendait là comme convenus. A peine de brèves présentations furent faites avec le conducteur du convoi que la compagnie se mettait en branle. Direction: plein nord. Le conducteur connaissait sa route, et les autres n'avaient qu'à suivre.

La vigilance la plus totale était de mise. Hagnûr avait dès le départ bien mis en garde ses compagnons. Cette mission était capitale: d'elle dépendait peut être l'avenir de la guilde. En tout cas, elle serait déterminant dans leurs rapports avec les Grunderson, une Maison extrêmement puissante qu'il ne fallait surtout pas compter dans ses ennemis lorsqu'on voulait se faire une place dans les hautes sphères de la capitale. Une bavure, un petit groupe de gobelins camouflés attaquant le convoi par surprise, et la Confrérie du Roc était discréditée à jamais, avant même d'avoir commencé à exercer réellement les fonctions pour lesquelles elle avait été crée.

Sur le trajet entre Karad et la mine, seule l'attaque d'un petit groupe de loups affamés mérite d'être rapportée. Et encore! Les canins furent tués ou mis en fuite en quelques instants. Après trois jours de marche dans la vallée formée au creux des montagnes par l'Erioss, les choses plus sérieuses commencèrent. La montagne, à nouveau. Pour atteindre la mine, la Compagnie devait traverser plusieurs montagnes. L'ascension jusqu'au premier sommet fut longue et fastidieuse, mais les Nains étaient robustes et bien entraînés pour de telles marches.

Une fois en haut, le conducteur du convoi se mit à parler tout en pointant du doigt les endroits qu'il décrivait.

"Voyez! C'te pic là-bas! La mine s'trouve juste à ses pieds. L'plus dur est fait, il nous reste plus qu'à suivre la crête, puis on r'descendra ici. On y s'ra demain, si Thuri nous épargne une mauvaise rencontre."
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#14
Le convoi venait enfin d'arriver à la mine, ce n'était pas si long et le danger n'avait été que minime. Le conducteur remercia la confrérie en s'adressant à Hagnûr:
-Bravo les ptits gars, vous et vot' confrérie avaient bien travaillé. M'tenant, j'vais surveiller les affaires pendant qu'un mineur va parler avec les mercenaires qui sécurisent la grotte et vérifier que les veines de mithril sont parfaitement exploitables.
Sitôt dit, un nain descendit de l'arrière du chariot, armé d'une pioche d'excellente facture. Il se dirigea vers la mine, plus enclin à miner qu'à bavarder.
Quelques heures s'écoulèrent... avant le retour du mineur, visiblement contrarié.
-Les tunnels de mithril sont exploitables, on peut commencer l'extraction après avoir renforcé les tunnels. Je vais envoyer un message au patron pour qu'il envoi le reste de nos travailleurs. Par contre, les mercenaires sont absents et quelques bestioles restent dans le fond de la grotte? Je noterai ça sur le rapport pour le patron, cela devrait vous octroyer une meilleur récompense.
Le mineur rentra dans le chariot et commença son travail. Pendant ce temps, l'entrée de la mine attendait les valeureux aventuriers
-Et surtout, vous entrez pas dans les tunnels de mithril! Y a quelques risques d'éboulement tant qu'on a pas entièrement consolidé la chose.
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#15
Rogral était partit en éclaireur ... près à tout :
...
Les mercenaires ont disparu sans aucun témoins, qu'allons nous trouver dans ce gouffre ?
Il y a quelque chose de très puissant dans le coin, ça sent le souffre!

Nan ! ça sent le guano !!! et qui dit "Merde de chauve-sourie, dit ... heuhhh ...
Troll chauve qui sourit ?

à défaut de Troll, voilà de quoi chasser une arachnophobie!
Chic Chic Chic! Notre hache n'a pas assez servie aujourd'hui !
"Gralor regarda alors de belles chauves-souries de glace à quelques pas de lui"
Venez dire bonjour à cette hache, Mes jolies ...
Crevez ! Bande de saloperies !!!
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#16
Les membres de la confrérie entraient progressivement dans la grotte. Selon les dires des mineurs, il restait des créatures, et les mercenaires qui devaient être là ne l'était plus. Mort sanglante et prématurée ? C'était une occasion rêvée pour montrer que la confrérie du Roc n'était pas une bande de bras-cassés. Ils allaient devoir nettoyer la mine de ses occupants. Les rangers passèrent en premier, pour que le groupe puisse s'organiser et savoir comment s'y prendre. Leur mission : rapporter quelques informations quand au danger qui les attendait, sans engager le combat.

Rapidement, des échos résonnèrent, des hurlements, des vocifération, des insultes, des murmures et des grommellements suivirent. Rogral revint de sa mission, trébuchant et agonisant. Komodo l'installa délicatement sur des fourrures, à même le sol et traça quelques runes pour diminuer ses souffrances. Puis il nettoya et désinfecta ses plaies, avant de les recoudre et de lui appliquer des bandages. Il lui donna à boire un peu d'alcool, en prit une lampée, de quoi leur faire oublier la douleur. Le louveteau qu'apprivoisait Komodo profita de la pause pour se blottir contre Rogral, attiré par la chaleur émanent du puissant combattant. Rogral, décrivait lentement ce qu'il avait vu. Il parlait d'araignées, de morceaux de nains, de chauve-souris...

Komodo essayait d'imaginer la scène : une grotte obscure, encombrée par des monticules d'ossements d'origine variée, signe incontestable qu'un puissant prédateur protégeait les lieux. Une grotte où l'on avançait qu'avec une extrême précaution, sous peine de se retrouver enseveli par une avalanche de crânes. Avait-il rencontré un arachnénain, chimère possédant un corps d'araignée et un buste de nain ? Ou alors un Nanochiroptera, ce mythique vampire attiré par la douce saveur du sang alcoolisé des nains ?

Note : Pour certains nains on ne parle pas de sang alcoolisé mais d'alcool sanguinisé : Antiseptique naturel, le sang des nains favorise une cicatrisation rapide et efficace, ce qui participe à l'endurance légendaire des nains.

Bref, pour le reste de la bataille il faudrait en priorité protéger le louveteau, et ensuite s'organiser pour l'attaque. Les adeptes du corps à corps en premier, les maîtres des runes ensuite. Une attaque groupée, bénie par Thuri, et imprégnée de magie runique.
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#17
Malheureusement, tout ne se passa pas exactement comme Hagnûr l'aurait imaginé. Lui qui voulait une organisation solide avant d'attaquer se trouva pris de cours: à peine Rogral avait il été allongé par Komodo que déboulaient deux chauves souris et, surtout, une immense araignée telle que le maître des runes n'en avait jamais vu.

"Par les c***** d'Grungar, dès qu'on veut un minimum d'organisation ça vire au bordel..." Grommela le Nain en traçant à la hâte des runes à l'intention de Gordak et de lui-même, avant d'empoigner sa masse à deux mains.

Les trois monstres chargèrent Gordak, qui était le plus avancé. Le ranger parvint à esquiver ou parer quelques coups, mais il fut en quelques instants couverts de blessures. Hagnûr chargea aussitôt en invoquant une petite prière:

"Ô Thuri, père des Nains, m'laisse pas crever comme un rat dans ce trou..."
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#18
Pendant qu'il pansait ses blessures, ses camarades avaient déjà tué les deux volatiles ...
Rogral toisait alors Arachnée de son regard le plus fou ... avec un sourire machiavélique aux lèvres!


Tu en as bien profité ! quand j'ai glissé dans la fiente de ces pourritures ailées ...
mais maintenant ... c'est à toi de crever !


Saloperie Immonde !
Bon voyage dans l'autre monde !


Gralor posa son bouclier, prit sa hache avec ses deux mains ... et broya la tête de la créature ... avec la plus fine délicatesse naine


Mouahahahahahhh !
ça fait du bien !

Mais qu'est ce que c'est que ce truc brillant dans ce tas de guano fumant ?!
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#19
Les compagnons progressaient dans la grotte, rencontrant quelques autochtones en petits groupes : Araignées, chauves-souris, tas de guano fumants. En avançant en groupe, protégés par leurs runes, ils s'en sortaient plutôt bien. Ils arrivèrent devant une falaise, qu'ils escaladèrent tranquillement à l'aide d'une échelle de cordes.

"J'entends des bruits, ne vous éloignez pas tout seuls, il doit y avoir un paquet d'habitants un peu plus loin."
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#20
Une fois de plus, Rogral partit en éclaireur ... mais en regardant un peu plus attentivement cette fois ... et en bourrinant un peu moins aussi :
Par les couilles de Grungar !
Bouh ! Qui a bien pu zigouiller tout ces nains !?

Un vrai carnage avait eu lieu ici, les cadavres se comptaient par dizaines ... mais un corps trembla soudain, et d'une voie rauque, le condamné déclara :
"Fuyez pauvres fous !"
alors que le malheureux poussait son dernier soupir, une créature tapie dans l'ombre fondit sur lui !
Un rampant des cendres !
Lograr étouffa son exclamation et rebroussa chemin ... il ne pouvait plus rien faire pour les mercenaires ...

Arrivé à la zone de regroupement, il rapporta cet épisode :
...
cette saloperie ne risque rien face à l'acier ni même au mithril !
Ça me rappelle la légende de Dimor ... On raconte qu'il avait soufflé tellement fort dans son biniou, qu'il avait fait disparaître une de ces créature de cendres ...
il n'y a qu'un problème ... C'est une Légende ... et personne n'a jamais envoyé le pâté comme Dimor !

s'en suivit une longue discussion ... comment se débarrasser de cette créature ?
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#21
Nyr et Rogral étaient revenu observer la créature avec une discrétion relative, celle-ci attendait dans l'ombre, tapie devant la porte ...
c'est alors que le drame éclata !
Le bouchon d'une chope de bière portative tomba au sol ... il ne fallut pas un instant au rampant pour parcourir la distance qui le séparait de ses proies! Il percuta violemment Rogral et tenta de l'étrangler pendant qu'il tombait au sol.
Nir voulut intervenir, mais la créature aux ressources surnaturelles se retourna brusquement et envoya deux coups dévastateurs dans le ventre du rangeur.
Par chance, une partie de la bière se déversa sur la monstruosité qui fut prise d'un sursaut, profitant de cet instant de faiblesse, Rogral repoussa la bestiole au loin et battit en retraite tant bien que mal, avec son compagnon .
La créature retourna dans l'ombre et ne bougea plus ... Garder une porte semblait être son seul intérêt ...
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#22
Rogral proposa d'organiser un petit concert de nanibones avec ses amis pour voir la réaction de la créature.
Les échos faisaient trembler l'air dans la caverne d'une manière inquiétante ...
Alors ? Y avait-t-il une quelconque réaction de la part de la créature ? Le plafond ne risquait-t-il pas de céder ? Quelles créatures allaient-t-ils réveiller? ... seul l'avenir allait le dire ...

HRP: pour avoir un aperçu de l'horreur qu'a dû subir la pauvre créature, cliquer ici (oreilles sensibles ou musiciennes s'abstenir sifflote)
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#23
L'idée était de Rogral: un concert de cors Nains pour faire réagir la créature. Curieux, à vrai dire, selon Hagnûr. Le chef de la Confrérie s'était montré suspicieux au départ. Puis, voyant les blessures infligées à Rogral par le rampant en un instant, il décida qu'ils n'avaient de toute façon rien à perdre. Hors de question de sortir de la mine sans l'avoir nettoyée intégralement: son honneur en dépendait. Il ne fallait pas qu'il passe pour un couard ou un incapable devant les Grunderson.

Alors, tant qu'à être dans la mer... dans une situation délicate, autant tenter les idées les plus folles ou stupides. Et en terme d'idées folles, Hagnûr avait pu remarquer avec le temps que Rogral en était une source intarissable. Les cors Nains étaient d'énormes objets en ivoire qui dégageaient un souffle violent et un son des plus désagréables. Ce n'étaient certes pas des instruments de musique, mais cela avait plusieurs avantages: on les entendait de loin, cela effrayait les ennemis au coeur de la bataille et, surtout, cela irritait les soldats Nains au point qu'ils se trouvaient souvent amplis d'un énervement qui décuplait leurs forces au combat.

L'espoir était donc le suivant: que le souffle affecte la créature. Peut être qu'une dizaine de cors simultané dans la même direction dégagerait un appel d'air suffisamment important pour blesser le rampant des cendres, surtout avec les révérbations sur les parois de la mine. Rien n'était moins sur, mais il n'y avait rien à perdre à essayer. Sinon, les Nains en seraient quittes pour énerver le monstre avec ce bruit dément...
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#24
Malheureusement, bien que l'idée semblait... ah non, elle est juste étrange, cela échoua. La créature surnaturelle ne semblait pas affectée par cela.
Néanmoins, un nain s'essaya à grimper sur les parois de la grotte. Le rampant grimpa sur les murs sans effort et commença à essayer de déloger Gordak. La lourde porte de marbre était visible. Des inscriptions la recouvrait et la porte semblait, par conséquence, magique. Peut être y avait-il une chance de l'examiner ou de l'ouvrir? Ou de provoquer d'avantage la fureur de la créature.
Au loin, dans la mine, les cris d'horreur(mais étrangement, pas de douleur) de nains se firent entendre. Une inquiétante lueur orange progressait dans la mine.
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#25
Komodo, un peu essoufflé par son concerto pour Cor et Casses-pieds, fût un peu déçu, que seul ses compagnons reculent en entendant ses prouesses sonores. Lorsque le Rampant se dégagea de la lourde porte de marbre, Komodo avança prudemment, discrètement, mais avec un pas rapide, grâce aux runes de célérité qu'il portait. Des flaques de sangs s'étalaient sur le sol en plusieurs endroits.

Il inspecta minutieusement les parois de la grotte, à la recherche d'une faille qu'il pourrait agrandir pour exposer le rampant au vent qui souffle dans les montagne. En arrivant à la lourde porte de marbre, Komodo prit le temps de lire à haute voix les inscriptions, probablement runiques, qui la décoraient.

"Mais que vont nous raconter ces écritures magiques ? Les runes ça me connait, si un message se cache dans cette porte tout le mode sera bientôt au courant ! Même si je dois mourir pour leur délivrer ce message !"

Pendant sa lecture, Komodo passa sa main sur la porte pour y découvrir des reliefs ou significations cachés, des phrases recouvertes de poussière... ou tout système d'ouverture de la porte. Quand il eu lu toutes les inscriptions bien fort pour que tous ses compagnons en profitent, Komodo essaya de manœuvrer la porte. Ensuite, s'en voulant un peu de ce sacrilège, il nébulisa le rampant des cendres avec la bière qu'il transportait dans son sac. S'en voulant un peu de ce sacrilège: il espérait néanmoins que la mousse dissocierait les poussières constituant la créature, pour la réduire en flaque.
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#26
Les runes racontaient un message terrifiant:

Ici est ma demeure
Ici je suis seigneur
Ici est la peur


Vous qui entrez, abandonnez toute espérance
Car notre maître Golgorosh aura sa vengeance

-Urul, seigneur d'Orodrash

La porte semblait trop lourde pour être soulevée... mais peut être était-elle destructible?
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#27
Dans une mine il fait rarement froid. On peut même facilement atteindre des températures relativement chaudes en fonction de la profondeur de celle-ci.

Mais loin de moi l'idée de vous donner un cours, laissez-moi planter le décor vis-à-vis des degrés centigrades.

Quand une bande de nains pénètre dans une mine de mitrill, se retrouve face à face avec une créature aussi dangereuse que laide, et que ces mêmes nains sont précédés par un péril grandissant revêtant l'habit d'un mystérieux démon capable de vous faire passer tout entier à la casserole, la température est donc franchement démesurée !

Disons-le simplement, les nains ont chaud aux fesses, la sueur perle sur leurs front, les poils de barbes roussissent et la tension est son comble.

Les gouttes de sueur, parlons-en justement. L'une d'elle, appartenant au visage sans âge de Barnek, lui descend lentement sur la joue. Celle-ci est crispée dans un rictus, car vous comprendrez qu'il n'est pas aisé de s'abandonner à la joie et à la légèreté quand les morceaux de chairs de vos compagnons ont une tendance certaine à disparaître dans l'obscurité. Ponctué de cris, de râles et d'appréhension collective.

Ah c'est beau la vie d'aventurier.

Bref, depuis quelques minutes Barnek fait ce qu'il fait de mieux en temps que maître des runes. Il concentre son énergie magique dans son poing, marmonne des incantations (il grommelle plutôt, c'est plus son genre de grommeler) et frappe vigoureusement sur les épaules de ses compagnons pour faire transiter son énergie et renforcer ses pairs.

C'est un peu brutal, un peu rustre comme utilisation de la magie. Mais ça n'en retire rien de son efficacité.

Les armures se solidifient, les peaux se durcissent pour devenir aussi solides qu'un cuir épais et les dents se resserrent les unes contre les autres ! Des runes vaguement lumineuses étincellent les armes et armures de ses compagnons.

Revenons à notre petite goutte de sueur orpheline qui (dans cet espace-temps ralenti) est à présent descendue de son visage et s'élance (innocente, naïve qu'elle est) vers le vide.

Naïve, c'est un peu la manière dont on pourrait qualifier la tentative des nains d'affronter le rampant des cendres à coups d'instrument de musique. C'est audacieux, certes, mais il en faut visiblement plus pour en venir à bout de créatures telles que celle-ci.
Au vu de cette tentative Barnek empoigna nerveusement son cigare (toujours allumé) et se mit à examiner les environs pour trouver une solution au problème épineux qui leur fait face. Ses yeux se roulent nerveusement dans ses orbites et finalement après quelques secondes atterrissent sur un morceau de roche.

Un gros morceau de roche. Plat et de forme relativement ovale. Tout ceci se passe très rapidement (pour vous donner une référence en temps notre petite gouttelette de sueur est maintenant arrivée à la moitié de l'espace qui la sépare du sol).

Les méninges du nain turbinent à leur maximum, la roche est-elle soumise au bon angle de pression ? La qualité de la pierre est-elle suffisamment bonne que pour soutenir la voûte ? Tout le tunnel ne va t'il pas simplement s'effondrer sur la petite troupe ? La confédération va t'elle bien prendre le fait qu'un banal mercenaire se permette des petites rénovations dans leur mine ?

« Normalement ... ça devrait passer. ».

Voilà ce que les méninges de Barnek lui répondirent toutes en chœur. Mais peut-être que ces dernières ont réalisé que si elles ne trouvent pas une réponse très rapidement elles risquent de se faire éparpiller dans une flaque noirâtre et répugnante sur l'une des parois de cette mine ?

Pendant ce temps l'horrible créature s'est mis en tête de pourchasser Gordak qui lui même s'est mis en tête de grimper à une paroi pour échapper à la bestiole. Cocasse situation.

Barnek profita de cette brève ellipse pour s'adresser à Hagnûr.


« J'ai p'être bien une idée pour tenter nous sortir de s'te sale situation mon frère. »

Il pointa de son cigare la direction de la roche précédemment évoquée. Laissant une petite traînée de lumière rougeâtre sur son chemin. C'est joli, c'est gratuit.

« Il faut qu'on fasse tomber sur le côté plat ce gros morceau d'roche, à côté de cette cochonnerie d'sale enflure de misérable truc noire ! »

« J'ai juste un peu peur qu'on abîme la mine, mais ... j'crois pas qu'on ai vraiment l'choix.».

N'attendant pas la réponse du chef de la confrérie du Roc, Barnek saisit sa besace et en sortit rapidement son exemplaire de « les bases de la magie naine » et se rendit rapidement au chapitre «chute de pierres » et surtout au paragraphe « instructions et consignes préalables pour l'utilisation judicieuse de ce sortilège à grande échelle dans l'optique de ne pas terminer son existence avec l'épaisseur d'une feuille de papier ».

« C'est ça voila ! »

Il chassa alors son cigare d'une pichenette vers l'obscurité de la mine et dit :

« Débarrassons-nous d'cette pourriture débilitante ! Absurde crasseuse créature sénile, ravagée par toutes les vermines du continent ! »
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#28
Plafond, chute de pierre, impact sur le sol, souffle, rampant mort... Hagnûr analysa rapidement la situation. Ça pouvait marcher. L'idée était en tout cas plus sérieuse que le concert de cors. Mais voilà, on était dans une mine, le roc désigné par Barnek était gros, et impossible de savoir si le décrocher ébranlerait la voûte ou non. La mine était toute récente, les mineurs de la maison Grunderson n'avaient pas eu le temps de consolider les parois. Si tout s'effondrait, la Corporation le maudirait pour plusieurs générations, et la Confrérie du Roc mourrait avant même d'avoir existé.

Hagnûr chassa cette pensée immédiatement. C'était stupide: si la voûte s'effondrait, il serait mort. Les Grunderson ne pourraient donc rien lui faire. Cela le fit sourire. Tous ses rêves, ses espoirs, ses projets... Non, le maître des runes ne se voyait décidément pas mourir au fond de cette mine avant d'avoir fait quoi que ce soit.

"Trop risqué, Barnek." Souffla t-il simplement.

Les sons s'amplifiaient dans leur dos. Hagnûr n'y avait pas prêté attention jusque là, il pensait qu'il ne s'agissait que de Nains engagés par les Grunderson en prise avec de quelconques créatures cavernicoles. Mais les murs commençaient à se teinter de reflets orangés et... il faisait chaud! De plus en plus chaud! Comme si un immense feu transformait peu à peu la mine en une fournaise. Qu'est ce que cela pouvait être? Quel genre de monstre s'approchait?

La réponse, Hagnûr la connaissait. Il s'agissait sans l'ombre d'un doute d'Urul, le démon dont le nom était gravé sur la porte. Un survivant de l'armée de Golgorosh. Comme tout les Nains instruits, Hagnûr connaissait la légende: une armée démoniaque mettant à feu et à sang l'Ingemann et les plaines de l'Erion, retenus par une alliance d'Elfes et de Nains puis réduite en cendre par l'intervention providentielle des Primes Dragons. Tous s'accordaient à dire que ces "Khörgs" étaient redoutables. La compagnie était prise entre deux feux. Il fallait en effet se tirer de cette situation délicate, et le seul moyen était de se débarrasser du rampant au plus vite.

"Ok, ok, on fait comme tu dis Barnek." Fit Hagnûr, un brin d'appréhension dans sa voix. Puis, reprenant son assurance de chef: "Les Maîtres des Runes, avec moi! Deraor, Komodo, Barnek, en cercle, et vite! J" vais avoir besoin d"toute votre concentration, on va faire tomber c'te plaque près du rampant pour créer un souffle qui devrait disperser ses cendres. Le défi est l'suivant: va falloir faire appel à toute notre affinité avec la terre pour maintenir ces parois. Si la mine s'effondre, on est morts, alors pas d"conneries! Les autres, protégez nous, cette créature doit pas interrompre not'rituel! Allez, et on traîne pas!"
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#29
Le temps était compté. Enfin surtout le leur.
Il fallait faire vite, très vite. Combien de minutes ou d'heures il pourrait tenir ?
Satané démon. Il n'aurait pas pu mourir comme les autres ? Ca aurait réglé pas mal de problème.

La visite du grand nord par les Muspellheim avait été écourtée suite aux trop grands nombres d'orcs. Bien sûr la fratrie avait hurlé quand Heimda leur avait dit de faire demi-tour. Lui-même avait gueulé quelques jours auparavant qu'un Muspellheim ne reculait pas. Mais voila, le plan ne se passait pas comme prévu, il fallait le modifier.

C'est en redescendant vers Karad qu'il l'avait aperçu de nouveau. Après son incursion en ville. Il avait été estomaqué. Qu'un démon puisse ressortir de la cité naine vivant. Il devait vraiment être puissant avec sa connaissance du feu. En suivant ses traces, plus qu'évidente dans la neige, Heimda se rendit compte qu'il se dirigeait tout droit vers la mine de Mithrill où la Compagnie du Roc était en expédition. Ils allaient se faire prendre au piège.

C'est à ce moment précis, qu'un son discordant sorti de la grotte. On pouvait quand même y desceller la puissance d'un ou plusieurs cors. Au beau milieu d'une mine ? Ils devaient être vraiment désespérés pour agir ainsi. Heimda se tourna vers ses frères et hurla :

On s'grouille. Ils sont à l'intérieur et l'démon aussi. A la mort !
“Khazuk ! Khazuk ! Khazuk !”
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#30
L'imprudent qui avait osé stationner au dessus de la porte gardée par le rampant était désormais gisant. Le rampant commença à déverser sa fureur sur les autres nains passants. Mais les nains remarquèrent un phénomène étrange: Plus le rampant combattait, plus il se vidait de sa substance... Malgré une régénération périodique. Peut être est-ce un point faible à exploiter?
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Atteindre :