Carnet de route d'une Arcantiste
#1
Carnet de route d'une Arcantiste


[Image: coran_9fasc.jpg]


A propos des nombreux voyages de la très honorable société de l'Encyclopédie d'Ecridel

Faits communs, anecdotes et grandes aventures
.



I VOLUME



Avant propos

Dans ce volume seront contés les faits et légendes d'un grand voyage vers les terres périlleuses de ….

Moult exploits seront ici contés ainsi que nombres de petits faits, car la science avance à grands pas aussi bien qu'à petits bonds





Où la musique adoucit les mœurs …


Je vous conterai peut-être plus tard la mésaventure qui me frappa à la sortie d'Asteras, les elfes bâtisseurs des ponts et chaussés ont des drôles de tours parfois, à moins que cela ne soit de l'incompétence ou de l'humour douteux, voire un soupçon de tout cela à la fois.
Bref, sachez juste que le début de mon voyage ne fut guère heureux, et c'est avec une petit mine que je campais le soir avec mon ami de longue date : Aievon Aelis Axiel Auciley Anialor Aryter Adelvis Rëorhur. Il ne faut pas se fier aux apparences avec Aïevon. C'est un grand malade mental. Mais sous ses airs de pimbêche de bibliothèque, il cache un sacré sens de la répartie. D'ailleurs, il aime bien faire courir un peu Oragie et lui courir sur les haricots … une façon pour lui de montrer son inclination.

Là n'est pas le sujet cependant.

Voulant me remonter le moral Aïevon Aelis Axiel Auciley Anialor Aryter Adelvis Rëorhur- que nous appellerons par la suite Aïevon pour plus de commodité – m'apprit une vielle comptine que sa barbaresse de grand-mère chantait au front. En tant que patrimoine de la culture populaire elfiique je me dois de la retranscrire aussi fidèlement que possible.

« Viens au pays Holdar
Les méchants êtres bleus
Viens au pays Holdar
Où tuer est merveilleux

Viens au pays Holdar
Où il n'y a pas d'chemins
Viens au pays Holdar
C'est jamais assez loin

Tu verras les cadavres de plein d'elfes
De nains et de lutins, et la tête d'un Korrigan qui passait par là.
Holdars et Skilithes sont de sacrés casse pieds
Ce qui n'empêche pas les elfes de les massacrer

Viens au pays Holdar
Les méchants êtres bleus
Viens au pays Holdar
Où tuer est merveilleux

Viens au pays Holdar
Où il n'y a pas d'chemins
Viens au pays Holdar
C'est jamais assez loin"


Nous avons ainsi fredonné cet air en chœur et de bon cœur, avant que Kalina nous jette un regard torve et que Daenariel-Syndra nous fusille du regard, à moins que cela ne soit l'inverse. Je me demande comment elles font pour se reconnaitre. IL faudra que je questionne Isilgath, si elles sont jumelles jusqu'au bout.

Deuxième soir : Un raccourci vers les champignons!



A venir …
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#2
Deuxième soir : Un raccourci vers les champignons !



La mésaventure qui nous frappa au détour d'une vaste plaine d'herbes haute vaut sans doute la peine d'être contée. Tant par la morale de l'histoire que sur les indications géographiques majeures que nous avons pu relever à ce moment.

Nous marchions tranquillement avec Aïevon- vous savez, Aievon Aelis Axiel Auciley Anialor Aryter Adelvis Rëorhur dont je vous ai déjà parlé au chapitre précédent, prenant garde où nous mettions les pieds et méfiants vis-à-vis des alentours.
La région verdoyante de l'est s'étalait longuement en de vastes étendues d'herbes hautes et grasses, riches de buissons à baies et des petits bois charmants. Depuis la traversée de l'Errios, les deux marcheurs n'avaient rencontré aucun danger particulier, mais ils se savaient en territoire hostile. Leur pas était leste et détendu mais ils restaient méfiants et à portée de voix des autres groupes d'éclaireurs. Vers midi ils arrivèrent près d'un vaste champ de fougères sauvages, bordée par un petit bois dense de buisson. Ils auraient pu trouver à manger dans les sous-bois, mais la prudence leur disait de continuer en terrain découvert.

Ainsi nous longions les premières lignes d'arbres, devisant sur la beauté du paysage, quand nous entendîmes un petit bruit venir des fourrées. Nous n'y avons pas pris garde pensant à une bête sauvage qui se serait trop éloigné du couvert des arbres. Soudain, deux formes sombres déboulèrent en trombe d'entre les ombres. Les terrifiantes créatures hurlèrent en plongeant sur nous. Nous n'avons pas eu le temps de réagir, dans un cliquetis de métal et un concert de cri, nous fumes plaqués au sol par les deux assaillants. Je heurtais lourdement la terre plate, le corps massif de la bête étalée sur moi. J'avais le souffle coupé et le bras coincé sous le … postérieur.

« Hé ! Salut cousine Mery ! »

Plait-il ? La créature m'avait elle parlé ? Il est vrai que ma famille a de multiples ramifications mais aucune créature des bois n'en faisait partie jusque là.
Je tournais la tête pour voir une tornade de cheveux bleus tentant de démêler ses membres de ceux d'Aïevon.

« Ohhh-ragie ! »

Tentais-je d'articuler, toujours sous le corps qui ne voulait pas bouger. Je tournais la tête juste à temps pour voir un sourire ravi se dessiner sur le visage d'Isilgath ! Un grand coup de coude lui remit les idées en place. Nous finîmes par nous relever tant bien que mal, et j'allais demander certaines explications quand un hurlement bien reconnaissable se fit entendre.

« Courez ! », hurla Oragie et nous ne nous fîmes pas prier. Il ne faut pas croire, quand il s'agit de sauver sa peau, Isilgath peut être aussi leste et rapide qu'un renard. Ainsi quatre elfes détalèrent prestement dans les buissons

« Qu'avez-vous donc fait pour déranger une meute de loup ? Criais-je en courant à ma cousine au 5ème degré par alliance du côté de ma tante maternelle
_ Pas grand-chose, nous avons juste cueillis quelques baies ! , rétorqua-t-elle.
_ Oui, et un ou deux lapins … ajouta Isilgath
_ Puis quelques cèpes, et …
_ Vous êtes complètement malad… », commença à rager Aïevon.

Je ne sentis pas le terrain glisser je me souviens juste d'un « HAAAAAAAAAAAAAAAAA » de groupe franc et massif, quand les quatre fous dévalèrent la pente inopinément placée sur leur chemin. Dans notre fuite éperdue nous n'avions guère pris garde au terrain. Nous roulâmes dans les branches entres les sous-bois, bringuebalant entre les rochers et les creux du dénivèlement et atterrîmes-enfin-lourdement sur la route. Je m'étalais à plat sur le sol, mordant à belle dent la route. Oragie continua de rouler jusqu'à ce qu'un arbre l'arrête. Isilgath atterrit sur son postérieur et Aïevon trouva à manœuvrer pour atterrir sur l'ancien guerrier.

« Je crois que je me suis cassé quelques chose … », bougonna le premier, avant d'extraire une branche de chêne de sous ses fesses, désormais inutile.

Je me relevais péniblement pour la deuxième fois en quelques minutes. Le paysage m'était totalement inconnu.

« Où nous avez-vous amené? Vous êtes complétemen… »

Oragie s'époussetait les vêtements et me répondit, aussi fière qu'à l'accoutumé.

« Peu, c'était un raccourci !
_ Un raccourci ! Un raccourci vers où ?!
_ Vers les champignons ! », s'exclama Aïevon, une lueur de joie malsaine dans les yeux.

Quatre elfes se jetèrent vicieusement sur quelques amanites.

Cet épisode explique en partie l'absence de quatre Arcantises le deuxième soir au bivouac, je me demande néanmoins s'il doit figurer dans la mouture finale de cet ouvrage. J'ai un doute sur la place que pourrait accorder le sinistre bibliothécaire d'Asteras à ce récit. Peut-être vous suffit-il de savoir que les quatre elfes connurent encore de nombreuses aventures.

Troisième jour : La marque de la bête !

A venir !

(* toute ressemblance avec l'œuvre d'un certain J.R.R.T. ne saurait être fortuite)
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#3
Troisième jour : la marque de la bête.



Quatrième jour : Et pour quelques holdars de plus …



Mes plus plates excuses chers lecteurs, la Marque de la Bête devra attendre des heures plus calmes pour son apogée tragique. La Science n'attend pas. Et la Bibliothèque d'Asteras non plus.
D'autant que je suis certaine, ce récit permettra un gai interlude à nos merveilleuses aventures.


Quatrième jour de marche, nous voilà au pied de des montagnes qui bordent Andoras. Montagnes est un bien grand mot. Par rapport aux sommets majestueux du Nord de Karad Zirkoumen, la chaine Andien n'est qu'un amas de collines grossières. Pour nous, elfes, qui avons appris à vivre sous la menace de ces créatures belliqueuses, voir se matérialiser le lieux de beaucoup de nos cauchemars est une sensation déplaisante et effrayante.
Malheureusement, cela n'entame ni l'appétit ni l'enthousiasme de certain, à notre grand damne.

Ne nous égarons pas cependant, car l'intérêt premier de cette mission, outre les champignons et l'étude des fous en milieu naturel, c'est le savoir, la belle et grande source de sagesse. Pendant que les un court et les autres volent, je prends quelques instants avec toi, ma belle et douce muraille. Car même si tu m'effraies, c'est par ta beauté et ta perfection, si tu m'intimides, c'est par ta grandeur.
La muraille Holdar … le Mur Holdar, l'Impasse. Tout espoir de briser cet anneau me semble bien inconscient, alors même qu'assise à tes pieds je me régale de ta pierre lisse et ta prodigieuse splendeur.
A l'Ouest de la chaine Andien, elle s'étend du Nord au Sud à perte de vue, fière, impassible, inaltérable. Elle se dresse fièrement sur sa dizaine de mètre de haut, montrant avec arrogance son voile argent. Ils ont dit qu'il n'y avait nulle magie en toi … comme ils se trompent. Tu es magique par ta seule existence. Tes pierres d'un gris nuage parfaitement ajustée, les fines entailles qui te parcourent, ton toucher lisse et glacé. Quelle merveille de savoir a pu permettre aux Holdars de créer une telle perle ?


......................................


Quel est donc l'étrange pierre dont tu es faite ? Avec quels matériaux ont-ils pu couler des jointures aussi lisses ? Tu sembles épaisse et forte, mais sur combien de mètre peux-tu aller pour rendre un son si doux ? Ha, ma « petite » muraille tu ne perds rien pour attendre, un jour je percerai tous tes secrets, même les plus intimes.

[Image: 770961muraille.png]

Mur Andien :
Longueur : plusieurs kilomètres, hors du champ de vision
Épaisseur : plusieurs mètres, son de bloc.
Matériaux : étrange pierre taillé de couleur grise.
Aspect : froid, lisse, jointures impeccablement réalisés.
Fortification : parapet, mur courant, entailles de stabilisation.
Soubassement : NC
Défense magique : apparemment sans.

Note : toute velléité de passer le Mur pour une invasion est illusoire, la voie du ciel est gardée. Détruire le mur ne semble pas être faisable facilement.

Cf. Nains*


.......

Le temps cruel m'arracha à ma contemplation. Les innocents n'ont pas froid aux oreilles même en altitude … si je l'avais sous la main, je l'achèverai en lieu et place de l'Holdar.
Mes yeux piquent encore des lueurs qui dansent devant mon regard. Cette … cette chose est horrible. Quelle maitrise de l'arcane ! Quelle puissance ! Quelle humiliation…

.......


L'être bleu qui se tient goguenard à quelques mètres de nous est aussi grand que charpenté, la lame gigantesque qu'il tient dans sa main semble pour lui aussi légère qu'une dague. Et cette créature écailleuse qui pue le souffre et hurle comme un démon … Comment ? Comment vaincre une telle puissance physique et magique ?
Je me suis retirée de la mêlée, encore blessée par la lance du Gobelin. Ces lignes sont peut-être les dernières. Alors à quoi bon ? Pourquoi écrire quand on peut se battre. Je l'ignore, je crois que j'ai peur. J'ai très peur même. Pour moi. Pour mes amis. Pour les elfes … pour Ecridel.
Mais quelqu'un retrouve un jour se carnet, je me dois de lui laisser une dernière trace, un témoignage de ce que nous avons vu. Il n'y a rien de pire que les ténèbres d'un monde qui oublie.


[Image: 491421holdar.png]


Holdar
Autochtone.
Taille : 2 m
Carrure : Large
Un combattant sans conteste
Arme : Épée ressemblant à un espadon
Chevauche un Skilithe
Magie : Arcanique, maniement du mana sans transfert élémentaire.

La peau bleu et pale de notre assaillant est tirée sur ses muscles, de yeux rouges sang brillent d'une soif de mort. Il manie aussi bien sa lame que ses sorts. L'imposante épée qu'il tient est sûrement de facture autochtone bien qu'elle rappelle étrangement l'espadon elfique, je ne saurai dire dans quoi elle fut forgée, elle dégage une aura de malsaine, dangereuse. Sa créature, ressemblant à un gros lézard ailés tente d'engloutir Daenariel … je crois que je vais vomir. Son cri strident nous a tous vrillé les oreilles.

Il est temps maintenant. Place à l'Arcanne, la parole viendra après.



*griffonné à la hâte dans une marge*

(* dire à l'autre de ravaler sa fierté et de faire appel aux nains pour creuser un tunnel dans les monts me semble être la solution la moins suicidaire. Ps : ça coute cher une catapulte ?)
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#4
[Image: 924715page1.png]

*ses quelques pages sont griffonné à la hâte à la fin du carnet, à quelques endroits la plume a perforé le papier rendant la lecture lente et pénible, les coins sont cornés et couverts de boues*

Citation :Dommage je n'aurai pas le loisir d'achever cette folle de Daenariel de mes propres mains…

Cinquième jour :

Nous avons fini par venir à bout du premier Holdar et sa monture. Le déluge de magie qu'il a fallu déployer pour en venir à bout ma laisse pantoise.
Je n'ai pas eu le temps de l'étudier en détails.

J'ai pu m'approcher assez du cadavre du Skilithe, il mesure bien ses 7 mètres de longueurs avec la queue déployée.
Ailles étonnements fines et longues, présence notable de griffes acérées, membres longs fins et sinueux.
Corps couvert d'écailles couleur terre et herbes, parfait pour camouflage.
Tête reptilienne effilée, crocs sur deux rangées, présences d'ailerons canines, doivent servir pour stabiliser la direction en vol ou l'orientation.
Sang température basse, grande quantité, odeur forte et reptilienne. J'avais réussi à prendre une fiole de son sang mais elle s'est brisée durant la fuite.
[Image: 785936page2.png]

Citation :34 paires de côtes articulées sur plusieurs tronçons de la colonne vertébrale avec pic dorsaux.

Note : est-ce qu'un Skilithe mue ?

Du renfort est arrivé. Les nouveaux arrivants sont plus lourdement armés, nous avons à déplorer deux morts de plus.
Le Holdar a eu un comportement étonnant, il a critiqué l'arrogance de son prédécesseur tout comme notre folie. Je ne sais plus exactement ses paroles. Mais il nous laissait clairement une opportunité de retraite.
Si je jouais, je parierais que les Holdars voudraient que « les races sous-évoluées » leur fichent la paix dans leur belle petite enclave.
J'aurai dû noter ses dires, cela m'intrigue ! Préparent-ils leurs armées en cachette ? Pourquoi nous laisser partir ? Souhaitent-ils juste l'isolement ?

Nous allons partir au Nord, étudier les montagnes et la muraille sur le fleuve, peut-être feront nous une halte par Nim Duin, j'ai besoin d'un nouveau carnet, celui-là est fichu.
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#5
II VOLUME


A l'est … rien de nouveau.


Après moult pérégrinations je reprends enfin ma plume. Quoique reprendre sot abusif, dans notre voyage j'ai perdu ma plume et mon carnet est parti vers Asteras. Je pense qu'il aura meilleur utilité là-bas que dans mon sac.
Enfin, cette nouvelle plume remplira son office, bien qu'encore pour un temps je retarde le moment de vous compter mon étrange malédiction.



Huitième jour :

Après avoir pansé nos plaies et requinqué notre moral nous nous sommes remis en route vers l'est. Je crains que nos deux émissaires Elendaë n'aient renoncé à nous suivre, je n'ai plus trace de leur présence depuis notre départ. J'espère que Kalina prendra soin d'Aïevon et Oragie. Je l'espère pour elle, tout du moins.

Eryel et Ainu se sont joint notre petit groupe d'Arcantistes, ils ne sont pas très bavard mais leur compagnie est agréable, surtout quand il s'agit d'achever les gobelins. Ça pue tellement ces créatures. Isilgath m'inquiète un peu, je me demande s'il n'a pas pris un mauvais coup. Il essaie de parler gobelin à ce qu'il dit, ponctuant ses phrases de « eeek » et « iiiik » à toutes les sauces.

Dixième jour :

Des montagnes, des gobelins, des gobelins et des montagnes. Si Isilgath essaie encore de me dire un mot en gobelin, je l'étrangle.
Note pour moi-même : Aïevon a les fesses plus fermes qu'Amatixë, j'ai pu le constater en personne.
Quant à la région, le calme plat. Nulle trace d'Holdars ou de menace. Les gobelins nous ralentissent à peine. Si je ne savais pas quel danger se cache derrière ces montagnes, je penserai que seule des hordes sauvages hantent ces pics.

Ça me rappel un conte que mon père aimait à me réciter. Je ne m'en souviens plus guère aujourd'hui. Il était question d'un type un peu fou qui vivait dans un royaume de l'est cerclé de montagne. Un jour il créa un anneau où il mit son âme et son pouvoir et il trouva le moyen de le perdre. Après j'ai oublié le pourquoi, mais une troupe de petits gars amateurs de champignons doit aller lui rendre, sauf que ce n'est pas simple de pénétrer dans un pays bordé de montagne à l'est. Surtout que ledit écervelé avait placé des gardes montés sur de gros lézards volants à l'entré, qui tapaient sur tous ceux qui approchent. Ainu était le seul intéressé par mon histoire, et Eledhwen m'a dit que j'étais blonde alors elle me pardonnait …

Peut-être que notre nouvelle victime postulant pourra m'éclairer, il parait qu'il aime les livres.

Treizième jour :

Nim Duin ! Ses pavés, ses maisons, ses boutiques… son eau chaude ! Je ne veux pas repartir. Nous avons pu glaner quelques informations auprès des gardes, mais rien de bien nouveau, il nous faudra aller directement au pied de la muraille pour trouver ce que nous voulons.
Note : le chef de gardes a vraiment une mignonne petite fille. J'en veux une comme ça. Voire même plusieurs.

Isilgath a encore fait des siennes, apparemment un centaure a pris le mors aux dents et l'a fléché à vu… il dit qu'il n'a rien fait mais on ne sait jamais avec lui. Cependant, cela nous force à redoubler de prudence aux abords des bois de Pelethor. Les Holdars ne sont pas nos seuls ennemis.


Quinzième jour :

Des brigands et des elfes, on se croirait dans un de ces contes pour enfants. Des Holdars, toujours aucune trace. Les contreforts des montagnes semblent être le territoire de tous les rebuts de la civilisation. Gobelinoïdes, brigands et même elfes décérébrés. Il y en a un qui avait bien de la chance que j'ai pour principe de ne pas tuer.
Je me demande si les Holdars souhaitent juste rester ignorants de ce monde, qui ne les intéresse pas ou bien, si la vie de ces vermines est tolérée car ils seraient en première ligne lors d'une attaque ?
C'est cruel mais efficace.

Seizième jour :


Nous avons fait connaissance avec quelques elfes. Il est évident à leur surprise et leur phrasé qu'ils viennent de Pelethor. Malheureusement, ils ne semblent pas être très au fait des gestes Holdars, beaucoup semblent même vivre dans une certaine insouciance face aux dangers du voyage.
Dois-je mettre cela sur le compte de la naïveté ou un autre mode de vie ?

Un petit groupe a l'air plus dégourdi nous a signifié appartenir à une sorte de rassemblement nommé les Hérauts du Renouveau. Isilgath s'est rapidement porté volontaire pour approfondir la question. Est-il besoin de préciser qu'il y a beaucoup d'heraut-ines ?

Vingtième jour :

Nous voilà débarrassé des elfes, des brigands et de nos vivres. Face à nous se dresse le Mur du nord. Bien que j'aie pu contempler cette muraille une première fois, elle m'impressionne tout autant aujourd'hui. Les immenses pierres lisses dominent le fleuve. Les eaux tumultueuses du fleuve sont détournées par une sorte de pont égout pour passer sous le mur. La puissance du courant ne nous a pas permis d'approcher la construction, mais c'est une faille qui pourrait être exploité.
Une petite ile boisée se trouve non loin de ce passage, elle pourrait être une base idéale pour toute opération sur le fleuve (et pour surveiller les dangers de Pelethor dont la bordure se trouve non loin à l'est).
La région est riche et boisée, nous avons pu nous passer de vivre avec ce que nous récoltions sur place. Les montagnes sont aussi prospères en minerai, tant or qu'argent.

Encore une fois, la muraille n'est ni gardée, ni protégée d'une quelconque manière. Nous nous sommes fait repérer par un Skilithe mais je pense qu'il faisait juste un vol habituel. Cette fois nous avons évité le combat et semé la créature, qui n'a montré aucune volonté de nous combattre quand nous reculions. Ce qui me conforte dans l'idée que les Holdars n'ont pas d'intentions belligérantes à court terme.


[Image: 642913squeletteskilithe.png]
Croquis extrapolé d'un squelette de Skilithe


D'après Aïevon, la muraille est légèrement plus haute dans ce lieu qu'à la frontière ouest. Peut-être l'influence du fleuve.


Vingt-et-unième jour :

Nous avons repéré un haut plateau et une sente derrière le campement des brigands. Le chemin se tortille dans les montages, qui forment une petite plateforme isolée de la chaine. Il semble facile, une fois pris le chemin de la montagne de descendre les pentes abruptes vers les plaines d'Andoras. En tout cas, c'est par là que je choisirai de passer. Le chemin n'est guère adapté à une troupe par contre. Notre petit groupe était sans doute le nombre parfait pour cette expédition.

***

Je pense que nous ne trouverons plus grand-chose d'intéressant ici et je n'ai plus de page de toute manière.

Ainsi fini donc la route vers l'Est, en compagnie d'Ainu dit l'Immortel, qui aime les histoires, d'Eryel et Eledhwen, si timides qu'ils vont bien ensemble, d'Amatixë qui boude aussi bien qu'une fille et son ami Ibn Alwalid, qui aime encore plus les livres qu'Aïevon. Sans oublier Isilgath, si ravi d'avoir croisé des poitrines d'autres espèces qu'il a décidé de faire un petit tour en Pelethor, Irulan toujours aussi pale (il faudra que je lui demande pourquoi elle ne bronze pas ?) et moi-même votre humble serviteur, qui rêve d'un bain.



HRP : Pour le souvenir.
[Image: 272794muraille.jpg]
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#6
[Ce texte fut retrouvé griffonné sur le rabat d'un carnet. L'écriture rageuse et l'état de l'encart révèlent assez l'état de forte anxiété de l'écrivain]


III VOLUME



Le premier homme.

Ainsi je commence par la fin. Non pas une fin, LA fin.
Ils ne vécurent pas heureux pour des siècles.

Nous le savions, nous étions prêts à ces sacrifices. Tous nous avons pris conscience que notre aventure nous mènerait à croiser la mort. Nous savions.

Je croyais savoir. Tu es mort.

Mort, voilà, M-O-R-T. Quatre lettres aussi brèves que les instants que nous avons partagés. Quatre symboles aussi obscurs que ta disparition. Quatre sons tranchant dans ma douleur.

Mort. Loin, est-ce que quelque chose aurait pu changer si nous étions restés ensemble. Peut-être, je vais continuer à y croire. Me sentir coupable, cela m'évite de me sentir impuissante. Seul. On dit toujours qu'on meurt seul. Est-ce différent de mourir aux côtés de ses amis. Je l'ignore. J'aimerai arrêter d'y penser, mais je n'y arrive pas.

As-tu souffert ? A quoi as-tu pensé ? Est-ce que ça change quelque chose de le savoir. Je ne sais rien de ta mort. Je ne sais rien de toi, en fait.

Même ton nom, Isilgath. Était-ce bien toi ? D'où venais-tu, que voulais-tu ? Je n'ai jamais pris la peine de te demander ce que tu rêvais. Tout me paraissait alors évident. Nous étions les Arcantistes, c'était facile. Tu blaguais, je riais, je me fâchais, tu riais.

Je me suis toujours inquiété pour vous. Les Arcantistes sont des têtes brulées. Toujours vous reveniez avec des blessures improbables. J'étais folle d'inquiétude, pourtant jamais je n'ai cru qu'un de nous puisse mourir.

Une gamine, comme tu disais si bien. Qui n'a pas su faire attention. Même à ses amis.

Mais étions-nous amis seulement. Je l'ignore. Je ne me suis jamais demandé ce que tu étais pour moi. Est-ce que je t'aimais, comme mon frère, comme mon père, comme un amant, même à présent je l'ignore.

Le temps doit effacer les peines. Il n'en est rien. Le temps, maintenant, c'est des questions. Toutes ces interrogations que je n'ai jamais posées. Je n'aurai plus de réponse. Avec le temps, je n'ai que des questions. Chaque jour, plus de doutes, plus de regrets.

Tu es mort et je n'ai plus que ça, des interrogations. Le jour suivant est pire encore.

Tu es mort, je t'aime et je te hais.
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#7
Mery Trotteur et les reliques des mages noires.

Avant propos


Cher lecteur, permet moi d'ajouter une nouvelle aventure à ce carnet, ce compagnon de route, ami fidèle de toutes mes marches. Cette aventure j'en ignore la fin, elle commence à peine. Sera-t-elle une tragédie ou bien une grandiose fresque épique ? A toi de le découvrir au fil des pages.
Dans ce récit à nul autre pareil, il y a du mystère, il y du frisson et des horreurs venus de contrées innommables. Dans ce récit, il y des cicatrices maudites, des mages redoutables et des combats fabuleux. Dans ce récit, comme dans tous les récits des Arcantises, il y a du rire, de la boisson et des gadins.


Je dédie cette histoire à Oragie, mon petit beignet aux coings.

« _ Ta cicatrice te fait mal ? », questionna une Oragie inquiète, les cheveux en bataille, à force de courir.

«_ Mmh, non, non, ce n'est rien juste un cauchemar », répliqua Merydwïn, frottant la zone sensible. Elle avait encore rêvé de ce serpent, immense, gluant et répugnant, qui lui proposait de faire un concours de blague.

« _ Tu devrais en parler à quelqu'un », insista la mage, et se penchant l'air d'une comploteuse, « Aïevon trouverait ton cas passionnant ».

« _ Arrête la tarte aux coings avant de dormir, il faut arrêter ces Mages –Dont –On –Ne – Connait –Pas –Les –Noms, je n'ai pas de temps à perdre avec ça ! »

Un elfe aux cheveux flamme les bouscula en courant. Ainsi, ils y étaient, le repaire des Mages Noirs. Bientôt les sbires de Nahgoth seraient mis au pas par le collège de magie.

[---]

À la faveur de la bougie, les lignes sombres des écrits de Nahgoth dansent devant mes yeux.
Le campement est calme ce soir, même cette furie de Daenariel est partie se coucher. Je ne peux pas en parler, pas encore.

Oragie ne comprendrait pas, peut-être la calme Irulan pourrait-elle m'écouter jusqu'au bout. Dire que notre pire ennemi est une solution possible de nous débarrasser du Körgh. Les copies que j'ai pu avoir de ces travaux sont fabuleuses. L'idée d'étudier les démons vivants est un coup de génie, dommage que son créateur soit un tueur sanguinaire entouré d'incompétent. Il aurait dû mieux choisir …

[---]
Entre Nahgoth et les Elendaë, mon cœur balance. Au choix, ils sont stupides ou ils le font exprès. Déclencher une guerre inutile avec les autres peuples pour servir leur propre intérêt, j'ai déjà entendu ça quelque part. Et comme Nahgoht, c'est pour le bien de l'Empire –enfin, l'empire qui pense comme lui tout du moins.

À la réflexion personne ne peut être aussi incommensurablement inconséquent, j'opte donc pour la deuxième solution … aujourd'hui j'aurai moins peur de laisser les travaux des mages noirs entre les mains des centaures ou des nains, plutôt qu'entre celles des fous qui prétendent nous sauver tous. J'espère qu'Ajila s'en retourne dans son sommeil.

La Conseillère n'a pas joué cartes sur table …
[---]

Note pour moi-même : il faut absolument que les membres du Conseil survivent à cette folie, c'est moche un Conseil sans membres.

Les sceaux sont d'une facture étrange, bien que je saurais, théoriquement, expliquer la nature de chaque rune, je peine à comprendre son utilisation. Je ne pensais pas qu'un mage elfe puisse être aussi avancé en code runique. Sur les copies que j'ai eu des travaux du mage chaque sceau possède une identité propre et unique, pourtant mis ensemble leurs effets semblent encore plus dévastateurs.

Bien que je sache en expliquer la théorie, je n'ai aucune piste sur la façon de les utiliser. Sans l'aide des nains, l'étude des runes pourrait prendre des semaines.

[---]

Ces notes sont un don, un don fait aux ennemies du Körgh, nous devons les utiliser pour combattre cette engeance démoniaque.


(* comme toujours, toute ressemblance avec une œuvre connue est volontaire )
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#8
Les petits enseignements de la grande histoire.

Avant propos

Un chapitre bien étrange ma foi, tiré de ce que j'ai pu apprendre de notre expédition. Sache lecteur que l'univers des grottes est un monde bien étonnant, il s'y joue une ambiance à part. Rien dans ces dédales obscurs n'est pareil à la lumière. Les gens changent dans les ténèbres. Néanmoins, il n'est pas sans intérêt de s'attarder parfois sur de petits détails. Ils peuvent nous révéler bien plus de choses que les récits les plus héroïques.


Des grottes...

Dans les grottes, il fait froid et humide. Dans les grottes, il fait noir. Et ça pue. Je comprends pourquoi les nains sont d'aussi sale humeur. Dans les grottes il y a aussi plein de champignons, ce qui pourrait aussi expliquer d'autres choses chez les nains …

Dans les grottes, il y a plein de bestioles dégoutantes, des gobelins, des Manticores, des Elendaë. Et j'en passe. Ce qui pourrait aussi éclaircir certains points de vue nains. On devrait faire des études en situation plus souvent.

Dans les grottes, il y a des cailloux. Piéger les tunnels et les faire effondrer à retardement. Pas vu, pas pris, pas accusé. La pression du vent peut sans doute être modifiée à notre avantage. Ou bien une poussée de mana bête et simple. Ce domaine m'est le plus familier, je ne peux pas me permettre de perdre du temps à contrôler la terre. Le vent est un élément familier aux elfes. Je sais que je peux me reposer sur Aïevon en ce qui concerne les cailloux. Je peux me reposer sur Aïevon sur tout d'ailleurs. Sauf peut-être les femmes.


De la vie en communauté !

Yvon dort-elle nue ou bien … eerk, c'est quoi tout ces poils. Par Fryelund, on dirait un pagne en peau de Troll. Il faut vraiment que je touche deux mots à cette pauvre fille.

Oragie mérite sa réputation, surtout quand elle ronfle.

Ce matin, j'ai marché sur une fausse barbe, je crois que Doenyon la planque dans son sac.

Quelles bandes de grosses oies puantes ! Pourquoi est-ce qu'on ne part jamais en mission diplomatique dans un palais avec des salles de bains ?!

Kalina confirme que les fesses d'Elliondir sont les plus fermes. A tester.

Des elfes entassés dans un couloir étroit, ça donne envie de jouer aux boules. Je suis sûre qu'Isilgath aurait eu une remarque salace à faire. Paix à son âme.

Irulan aime les câlins entre filles, un peu trop peut-être.


De l'art de dresser les elfes !

Merydwïn : Amatixë, repliez-vous !

Amatixë : Pas besoin, tout se passe bien jusque là.

Merydwïn : Ils sont plus nombreux de l'autre côté.

Amatixë : Et alors ? Je ne vais pas attendre sans rien faire.

Merydwïn : Il y a une différence entre ne rien faire et finir en brochette !

Amatixë : Tant pis pour moi. *sourit*

Merydwïn : Gamin arrogant !

Amatixë : Merci* continue de sourire*

Merydwïn : GAMIN ARROGANT * ne sourit pas*

Amatixë : C'est dingue vous avez la tête ma mère lorsque je l'énerve !

Merydwïn : Votre mère avait bien raison de faire cette tête ! Au pied, tout de suite !

Amatixë : Wouf. Attendez que je réfléchisse un peu. Le temps de finir ce gobelin et j'arrive.

Merydwïn : J'ai dit tout de suite !

Amatixë : Oui maman. *sourit*
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#9
Vers la Corne et au-delà

Il me faudrait milles vies pour ne conter qu'une seule, milles plumes pour une histoire. Je ne pensais pas retrouver ces carnets à mon retour, pourtant ils m'attendaient. Un coffre et la main généreuse d'un Arcantiste les avaient protégés durant mon long exil.

Ils ont connu les batailles du Sud, les batailles de mages, ils conteront les batailles du Nord. La Conseillère avait piqué notre curiosité. L'Ingemann nous appelle à nouveau, souvenir fascinant d'un passé trouble. D'où viens cette étrange curiosité je l'ignore moi-même.


Nous avons fait les emplettes minimum, nous avons l'habitude de voyager. La nature pourvoira à nos besoins, ou peut-être les Frontaliers si nous arrivons à les rattraper. Bien que je préfère les éviter quelques temps, ce serait de la folie que de voyager seuls dans le Nord.


Nous sommes partis depuis plusieurs jours déjà. Les premières neiges éternelles ont fait leur apparition sous nos pas. Aucune trace des autres elfes pour le moment. Une bonne nouvelle aussi bien qu'inquiétante. L'hiver du Nord arrivera bientôt. Nous avançons au ralentit, rendu méfiants par cette ambiance glacée et silencieuse. Armes et bottent gèlent pendant le jour, le bivouac se fait obligatoirement autour d'un feu, que nous sommes forcés d'allumer de plus en plus tôt. Au loin, quelques anciens villages en ruines pourraient servir de refuge mais je préfère ne pas savoir ce qui hante encore des lieux si isolés.


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Cette nuit, nous avons manqué de prudence. Cette neige rend les terres trompeuses.
Nous ne les avons pas vus arriver.
Aussi silencieux que la mort, plus froids que la glace. Leur présence terrifiante nous a pétrifié d'horreur. Combien étaient-ils, cela restera un mystère. Était-ce un piège ou bien la malchance, qu'importe au final. Cette nuit nous a appris la souffrance.
D'où peuvent-ils bien venir en si grand nombre ?

Je ne pourrai jamais oublier ces cris. Eledhwen, pauvre enfant, si fière il y a peu de nous annoncer son mariage. La créature l'avait à peine effleuré que son visage se tordait en un masque d'agonie. Un premier cri de douleur intense déchira l'air, quand la Chose fondit sur l'elfe. On aurait dit qu'elle allait littéralement l'aspirer. La magie déferla en vague cinglante de son corps alors que la petite mage s'effondrait livide. Nous avons eu juste le temps d'achever la créature avant que les dégâts soient irréparables.
Elle gisait inconsciente et méconnaissable, le poids de milles années de douleurs dessinées sur son joli minois.

Nous l'avons fait rapatrier vers Asteras bien que j'ignore si quelqu'un peut guérir ce genre d'affliction.


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Voilà deux semaines que nous marchons dans les bois enneigés du Nord. Les créatures sont toujours là, mais nous les abattons une par une avant de continuer. Oragie a repéré un chemin vers le Nord. Est-ce par là qu'ont disparu les troupes ? Ou bien ont-elles subies un sort plus funeste ? Il faudrait sans doute envoyer un mot à la Capitale … cependant je répugne à divulguer notre présence en ces lieux. D'autant que nous ne sommes plus seuls.
La compagnie d'Eryel est toujours un plaisir, je suis bien moins sûre des autres elfes qui l'accompagnent. L'une d'elle semble à peine savoir tenir un arc. Nous verrons bien ce qu'ils valent à la prochaine escarmouche.


Nous allons avancer vers la passe repérée plus tôt. A ce moment, je ferai porter un message à Asteras.
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#10
*les notes qui suivent ont été prises rapidement. Décousues et sans date, elles ressemblent à des réflexions que le propriétaire aurait noté entre deux combats.*

Voilà plusieurs jours que dure notre périple dans la neige et les horreurs de l'Ingemann. D'après les cartes, nous ne devrions plus être très loin de la Corne de Melfred.

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La neige est notre unique paysage. Telle une chape de mort spectrale, elle recouvre nos pas et nos cadavres. Nous poursuivons ces créatures sans relâche malgré la fatigue accablante. Dans un territoire aussi inhospitalier, la prudence extrême est de mise, les rares inconscients le payant de leur vie. Cette tête brûlée d'Amatixë s'est encore mis dans un sale état en jouant les héros. La pauvre archère qui accompagnait Eryel a aussi lourdement payée son enthousiasme.
J'espère qu'on prendra soin d'eux à Asteras. J'espère aussi que quelqu'un aura pu avertir Ajila de nos découvertes.

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Nos petits amis fantomatiques ont trouvé des alliés pour assister au diner. Ni les loups, ni les morts n'échappent à la malédiction de cet endroit. Les squelettes que nous avons affrontés ont du être des combattants nains dans une autre ère (peut-être même qu'Ajila était jeune à cette époque, quoique je me demande si une telle époque a pu exister).

Ils se trainent dans les cols glacés, animés seulement par le givre et l'instinct de détruire toute chose vivante. Leurs armes et armures sont si anciennes qu'elles ont pourri sur eux. Ces choses pourraient expliquer ce qui a tué les soldats elfes. Aucune trace de leurs armes pour le moment. C'est intrigant… et inquiétant.

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Nous commençons doucement à sécuriser le chemin. Les Spectres devaient considérer ce lieu comme leur repaire. Les cadavres des combats passés jonchent comme des statues gelées. Très étonnant, des arbres ont poussé dans la désolation qui nous entoure. Si cela était possible, je croirais que ce sont des arbres mort-vivants…

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Nous avançons, les jours se répètent sans qu'aucune réponse ne nous parvienne. Seuls les Spectres nous tiennent compagnie. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà qu'en plus Kalina s'est jointe à notre petite randonnée. Si au moins, elle pouvait glisser malencontreusement sur une souche.
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#11
Les choses avancent enfin. Les pieds devant pour certain. Nous avons sans doute trouvé ce qui a tué la patrouille elfique. Et ce qui essaie de nous tuer à présent. Je dois avouer que le premier effet de surprise était … étonnant.
La petite pagaille était assez réussie, je dois dire, et au final, certaines n'ont pas résisté à la tentation d'en abuser. Cependant, la Chose s'est calmée plus vite que prévu. Est-ce que nos sorts ont eu raison de son influence ? Peut-être ne peut-elle agir tant que nous sommes conscients du danger.
Ou bien, y a-t-il autre chose ? Il est vrai que les attaques, jusque là, étaient de faible envergure. Elles blessaient mais n'avait pas pour but de faire mal. Est-ce une mise en garde ?

En tout cas les évènements ont trop dégénérés pour que nous arrêtions. Qu'elle ait été possédée ou qu'elle ait agit de son gré Kalina a outrepassé les bornes. Cette attaque voulait clairement faire des dégâts. Cherchait-elle à compromettre notre rituel… ou bien une simple histoire de vengeance, qu'importe.
Aïevon a pris la bonne décision. Un coup de caillou sur le crâne, ça calme même les chiens enragés. Et puis ils vont vite lui ravaler la façade à Asteras. J'avoue que je ne regrette pas son départ. Nous aurons un danger en moins à surveiller.

J'écris ces lignes alors même que notre petit rituel se met en place. Espérons qu'il fonctionnera avant que nous finissions tous en glaçons à force de patauger dans la neige. Nous verrons bien ce que nous pourrons voir. J'ai hâte que cette histoire se termine. Ce lieu me donne la chair de poule.
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#12
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Dans une petite maison, dans une rue parmi tant d'autres, les gens finiraient par remarquer l'absence des habitants. Ou peut-être que l'Inquisition y viendrait avant.

Il n'y a rien de particulier dans cette maison, elle n'a rien d'exceptionnelle. Seuls les souvenirs resteront quand tout le reste se sera enfui. A l'étage, les chambres de Merydwïn et Oragie sont lourdes d'un long silence.
La maison des Arcantistes s'est assoupie.

La petite chambre de Merydwïn ne contient pas grand-chose. Une table, un lit, quelques bibelots.
Et une grande malle. Elle baille, entre-ouverte, comme si la propriétaire était partie d'urgence. Les somptueuses robes et les bijoux fins débordent. Un jour quelqu'un fera le ménage. A part les vêtements, il n'y trouvera que peu de valeur.
Au fond de la malle gisent quelques carnets, écornés, mouillés et griffonnés, ils ont déjà bien servi. Dessus on peut lire « Carnets de route d'une Arcantiste ».

Si un curieux les feuilletait, sur la dernière page, il pourrait lire.



« Je lègue mon histoire à l'Académie. Ils comprendront »







FIN.
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