En quete de gloire
#1
Assise à la table de la taverne je contemple d'un oeil morne le feu mourant de la cheminée.
Ce soir je suis d'humeur mélancolique et comme chaque fois dans ces cas là je me réfugie dans l'alcool.Je m'interroge sur les choix qui ont peuplés ma vie et qui m'ont conduit jusqu'ici....
Je repense à mon histoire, à mon parcours et je revis le fil de ma vie. En fait je crois que dès mon premier jour j'étais destinée à devenir ce que je suis.

Tout à donc commencé par un soir d'automne, il faisait nuit noire et on entendait le tonnerre grondait au loin.
Partout dans la maison on s'affairait, une femme était sur le point de donner la vie. La maisonnée entière n'était bercée que par les bruits de plus en plus fort des éclairs qui déchiraient le ciel, le travail avait commencé depuis un moment et l'enfant était sur le point de sortir.

La future mère poussa... un éclair zébra le ciel.
Elle poussa plus fort.... nouvel éclair.
Elle continua de pousser afin d'en finir...à nouveau des éclairs.
Elle poussa une dernière fois...un nouvel éclair plus puissant que les autres frappa à quelques lieues de là...l'enfant sortit enfin.

La femme pouvait enfin souffler, l'enfant était né, il était même très énergique au vu des cris qu'il poussait.
Une servante posa alors l'enfant contre sa mère afin qu'elle puisse le contempler.

C'est une fille.

Le père consentit enfin à quitter la fenêtre pour observer l'enfant.
Sans mot dire il caressa machinalement la joue de sa femme et regarda le petit être qui n'avait pas fait l'effort de naitre avec le bon sexe.
Reprenant peu à peu son souffle la mère qui ne semblait pas remarquer la légère contrariété de son mari demanda :

Comment allons nous appeller ce petit démon?

Le mari posa ses yeux sur la fenêtre d'ou il vit l'orage gronder encore plus fort puis il les posa sur le bébé qui continuait à s'agiter.
Regretant presque déjà ses paroles il dit cependant d'une voix ferme :

Oragie.
Répondre
#2
Puis vient la suite de ma vie, une nouvelle période appelée enfance...et sur laquelle il n'y a rien à dire.

Il n'y a rien à dire car il ne se passe rien.
Je suis issue d'une famille noble et par conséquent la richesse de mes parents permet de satisfaire le moindre de mes caprices. Je reçois donc une excellente éducation mais aucun fait marquant ne trouble cette époque. Les années défilent et se ressemblent toutes.J'apprends tout ce qu'il faut savoir au sujet de l'étiquette et des bonnes manières, à force de leçons l'histoire de mon peuple s'imprègne dans mon esprit.

Tout cela est si ennuyeux...

Il y a bien sur des bals, des soirées et autres réceptions qui devraient me faire m'extasier mais après quelques décennies à peine me voici déjà blasée.Robes et bijoux n'ont plus grace à mes yeux, les années continuent de s'écouler sans que rien n'égaie mon humeur.J'en viendrais presque à souhaiter que quelque chose de grave arrive pour enfin donner ce piquant qui manque à ma vie.Il y a bien le manque d'amour de mon père, mais ce sentiment, ou plutot cet absence de sentiment, est bien trop plat pour que cela suffise à me faire réagir.


Par dépit je me réfugie dans la lecture.
Lire me change parfois les idées et heureusement notre famille possède une bibliothèque assez fournie pour que je puisse tenir un bon moment.Je découvre les héros qui ont fait la grandeur de notre peuple, ces guerriers et magiciens qui à travers mille épreuves ont su se couvrir de gloire et faire vivre leur nom pour l'éternité.

Mon humeur à changée...

Je retrouve une certaine gaieté, une certaine envie de vivre.... de vivre la même chose que les légendes d'autrefois.Je continue mes lectures chaque jours, je m'isole chaque fois dans un fauteuil et passe des heures à découvrir de nouveaux exploits . Je me suis mise à rêver, à rêvé qu'un jour prochain ce soit mon nom que les gens prononceront; que je serai connue non pas a cause de mon rang mais à cause de mes actes.

Je veux devenir quelqu'un.

Refermant d'un claquement sec l'ouvrage entre mes mains, je me lève d'un pas décidé et me dirige lentement vers le bureau de mon père.Je veux apprendre la magie et lui seul pourra m'aider, bien sur il ne m'aime pas mais il ne me déteste pas non plus.Je reste sa fille et ma demande est l'unique souhait que je lui présente depuis une bonne décennie.
Quelques minutes plus tard le voici face à lui.Beaucoup moins confiante qu'il y a quelques instants, il attend sans mot dire que je lui présente ma requète.Je suis nerveuse, je n'ose le regarder mais il ne fait rien pour interrompre cette gène, à croire qu'il se complait dans le silence.
Rassemblant les dernières miettes de courage qui ne sont pas encore enfui de mes tripes, j'ose enfin lui annoncer:

Père, je souhaite apprendre la magie.
Répondre
#3
Un long silence..... un très long silence.

Père me regarde longuement, cherchant à savoir ce qui à pu me passer par la tête.Tout cela n'est qu'un nouveau caprice pour lui, une lubie qui disparaitra aussi vite qu'elle est apparue. Je n'aurais pas du venir de toute manière, nous savons tous les deux qu'il va dire non, je continue à baisser la tête tandis qu'il fait durer le plaisir.
Je me murmure à moi même :

Dépèches toi au moins de refuser, qu'on en finisse.

après une autre minute de silence :

D'accord

Je relève la tête incrédule, père n'est pas du genre à plaisanter, enfin pas avec moi. Je vais donc réellement apprendre la magie. Je lui sauterais bien dans les bras pour le remercier mais cela l'agacerait surement et risquerait de le faire changer d'avis.

Merci.

Je m'incline et sort de la pièce, ravie que la plus longue discussion que j'ai eu avec mon géniteur depuis deux bon mois se soit soldé ainsi.




Une semaine a donc passé, je passe sur l'excitation que j'ai eu du mal à contenir et sur tous les rêves de gloire qui ont défilé pour en arriver au jour fatidique.Me voila donc dans la bibliothèque un livre posé devant moi et mon instructeur qui me regarde avec un sourire amusé; je me doute que mon père à du lui dire que sa future élève ne serait pas très douée et qu'elle jetterait l'éponge rapidement.
Je lui donnerai tort avant la fin de la journée.

Tu dois lire le livre en entier pour commencer.


Pardon?
L'ouvrage contient des centaines de pages,j'en aurais pour des jours, je veux juste lancer un sort moi, n'importe lequel même si cela n'a rien de spectaculaire. Voyant mon dépit il rajoute aussitôt :

Jeune fille il te faudra apprendre la patience.L'apprentissage de la magie est long, très long, l'oeuvre de toute une vie.Peut être serait il préférable de renoncer si tu es déjà découragée


Renoncer? Jamais.
Tu va voir comment je vais te le torcher vite fait ton bouquin à la noix, je te balancerai un sort dans la foulée pour que tu vois à qui tu as affaire. Je reprends donc ma lecture, m'efforçant de me calmer et de me concentrer sur les lignes en face de moi. Le grimoire est encore plus long que je ne l'imaginais, j'ai mis plus de cinq jours pour tout comprendre.....cinq foutu jours mais à présent je devrais être capable d'incanter pour la première fois. Le sort est simple, la base même de tout étudiant en magie. Il s'agit de créer une simple brise de vent, absolument rien de difficile. Je suis parfaitement calme, l'exercice est des plus aisée et je vais pouvoir impressioner pour la première fois mon instructeur.
Lentement mes bras bougent formant les symboles magiques, lentement ma bouche s'ouvre pour prononcer la formule.Un dernier geste, un dernier mot et je lance le sort et....

Rien.... absolument rien.
Le seul vent qui souffle n'est pas de mon fait et rajoute à mon humiliation.

Jeune fille, tu n'as aucun talent, tu n'arriveras à rien. Oublie la magie c'est fini pour toi.
Répondre


Atteindre :