Aux Portes de Karad
#1
Tandis que s'achevait la cérémonie de renaissance de la Maison Fondelame dans la Grande Salle du Trône, une rumeur parcourut l'Assemblée : des Elfes étaient aux portes de Karad, ceux-là mêmes, disait-on, qui avaient juré de se venger après l'attaque de Tilador Erdana. On disait aussi que plusieurs conseillers étaient déjà sur place, prêts à diriger la défense de la ville si cela s'avérait nécessaire.

Entendant cela, Kdashkani prit congé du Thain et remonta précipitamment les escaliers menant à la salle du Conseil. Lorsqu'elle sortit du bâtiment, elle vit de nombreux guerriers courir vers les portes. Kdashkani força l'allure. Elle espérait arriver avant le déclenchement des hostilités pour pouvoir parler aux Elfes ; peut-être que l'affrontement était évitable...
Répondre
#2
Autour de lui, il ne voyait que des visages où se lisaient la colère, et des yeux exprimant un intense désir de vengeance.
Eydan connaissait bien ces expressions... et il en connaissait également les atroces conséquences.

Rien ne semblait pouvoir calmer ces elfes voulant venger leurs proches, et il ne connaissait pas les mots qui pouvaient calmer leur trouble.
Et même si cela avait été le cas, les grands discours n'avaient jamais été son fort, préférant rester discret, obéir aux ordres, et accomplir sa tâche:
Tuer... voilà pour quoi il avait été dressé et éduqué.
Mais le sang arrangeait-il vraiment tous les conflits, comme on lui avait fait croire pendant de nombreuses années ?
Il en doutait de plus en plus... peut-être que ce qu'on lui avait enseigné n'était que mensonges et pures inventions.
Mystère...
En attendant, seul le présent comptait, et de ce présent dépendait le futur de tous, et surtout: celui du peuple elfe, qu'il avait juré de protéger.
Et cette promesse ne pouvait être rompue.

Avançant lentement vers les montagnes, il arriva aux premières neiges. Le vent mordant sifflait autour de lui, et plus loin, s'agitait la rivière.
Il allât mettre à profit une qualité, ou plutôt un défaut, qu'on lui accordait.

Avançant vers l'eau turbulente, il aperçut une naine, arbalète en main, le tenant en joue. Voilà qui l'aiderait beaucoup.
Sans s'occuper des guerriers elfes l'entourant, Eydan eu une réaction étonnante: il baissa ses épées, pointe vers le sol, et s'immobilisa devant Loki, silencieux et impassible.
Il faisait à présent une cible facile, et pouvait être mit hors d'état de nuire en quelques secondes. Il en avait conscient.

Levant soudain une main en signe de paix, il dit d'une voix neutre, assez fort pour que malgré le vent, la naine le comprenne:
-Je me nomme Eydan. Et je désire rencontrer votre roi.
Répondre
#3
Hmmm...
Observant la scène de loin, dissimulé dans les contreforts des montagnes entourant Karad, Grundel se demandait ce que les flèches d'argent, accompagnées par un inconnu non guildé, pouvaient bien vouloir au Thain.
Par Grungar, si les elfes aussi se mettaient à vouloir rencontrer le Thain dès qu'ils avaient un problème existentiel, le conseiller n'était pas encore sorti de ses devoirs diplomatiques.
Ce n'était pas la dimension la plus plaisante de ses nouvelles fonctions à ses yeux.
Mais, à la guerre comme à la guerre, Grundel se découvrit et se dirigea vers les elfes rassemblés.

Dieux, qu'ils étaient faits d'étrange manière.
Ce n'était pas la première fois qu'il en voyait évidemment, mais toujours s'imposait à lui cette sensation d'étrangeté en leur présence...

Une fois à quelques pas du groupe et de l'interlocuteur à la main levée, Grundel prit la parole :
Je me nomme Grundel.
Vous voulez rencontrer notre Roi.
Actuellement je ne peux que vous conseiller de noter votre nom dans le registre des doléances du grand conseil de Karad et d'attendre votre tour.
A moins que vous soyez un Roi pour solliciter une audience du Thain ? Ou bien un prince ? Un plénipotentiaire représentant la haute autorité de votre peuple, peut-être ?

Vos compagnons ne sont pas précisément réputés pour leurs velléités pacifiques.
Je ne débute pas cette conversation en confiance, sachez-le.


Du coin de l'oeil, Grundel appréciait de voir les gardes de Karad venir le soutenir, ainsi qu'il était rassuré de la présence toute proche de Loki et de certains guerriers.
Il percevait aussi, loin là-bas, au sud, la présence de l'elfe Deledir, guerrier discret mais à l'impressionnante renommée, tellement il avait tué nombre de ses frères.
Grundel avait déjà passé un peu de temps à le suivre, sans avoir l'opportunité de lui régler son compte.
L'éclaireur craignait que ce temps et ce genre d'actions soient révolus maintenant.
Il le sentait dans l'air, l'heure n'était pas à la guerre et aux provocations, quelque chose changeait...

Il prit une longue inspiration et reporta son intention sur son interlocuteur.
Répondre
#4
déjà, de nombreux guerriers sortaient de la capitale, près a en découdre avec les elfes si ceux-ci en venaient aux armes
si Grundel est sur le coup, on risque d'éviter le bain de sang, il faudrait faire vite car d'après la rumeur, une population arrive du Nord-Ouest ... mieux vaut être sur les lieux ...
Répondre
#5
Eydan afficha un léger sourire, et dit d'une voix calme:

-Non, je ne suis ni un Roi, ni un prince, ni un haut dirigeant, quoi ce que soit d'autre, pour mon grand bonheur.
Je ne suis qu'un simple elfe qui est-ici pour respecter une promesse... un pacte pourrait-on dire.
Je n'ai aucun droit, ni pouvoir, à part celui de vivre bien sûr... quoi que ce dernier point mériterait débat.


Promenant un regard paisible sur le paysage montagnard et enneigé des environs, il continua:

Je comprends bien votre méfiance, et elle est tout à fait justifié: sans elle, vous n'occuperez sans doute pas le poste que vous semblez posséder, n'est-ce pas ?
Eydan plongea son regard, un regard gris acier, hypnotique, et ajouta, d'une voix neutre:

Mes compagnons vous dites ? Sûrement, mais cela se justifie peut-être-t-il par les multiples attaques que vos puissants guerriers mènent contre nous, vous ne pensez pas ?

En temps de guerre, ma présence et ma demande auraient été inutiles, et je pense que nous serions tout deux concentrés sur la victoire de notre peuple respectif... mais en temps de guerre seulement.

Or, nous ne sommes pas en guerre, et même si je me fie que guère aux rumeurs, j'ai entendu dire que votre noble roi ne considérait pas d'un bon œil le conflit ouvert entre nos deux nations, et le gouvernement elfe non plus d'ailleurs.

Mais dans ce cas... pourquoi laisser vos guerriers nous attaquer et faire régulièrement des assauts sur l'habituelle paisible ville de Tilador ?
Je n'aime que peu porter des jugements, mais cela ne signifie-t-il pas une déclaration de guerre inavouée, dissimulée ? Cela me décevrais beaucoup de la part d'un si puissant et intelligent dirigeant.... c'est pourquoi l'idée que les attaques de vos camarades restaient dissimulé au Thain m'a traversé l'esprit, et dans ce cas, je tiens à lui signaler ce léger "détail", pour qu'ils prennent les mesures qu'il considère comme juste.


Affichant de nouveau un sombre sourire, il ajouta, d'une voix déterminée:
-J'ai juré sur ma vie de protéger mon peuple, maître nain.
Et j'accomplirais ma promesse... par n'importe quels moyens.



Reculant d'un pas, ses épées rangées dans leurs fourreaux respectifs, le sourire effacé et le visage indescriptible, il écarta les bras, et dit:
-Mais je sais que ces mots là peuvent paraître futiles, à cause des actes de nos ancêtres, il y a maintenant presque une décennie.
Dans ce cas là, je vous offre la possibilité de venger vos propres ancêtres, et l'occasion de déclarer franchement et ouvertement la guerre à notre peuple...

D'une voix froide, il dit:
Tuez moi, si tels sont les mœurs de votre peuple.
Répondre
#6
Par la barbe de Grungar ! Le climat se réchauffant semblait donner des envies à tout le monde!
L'attentat au Thain à peine échappé, que la guerre voulait frapper aux Portes de Karad! Et c'était bien le cas, les elfes étaient déjà regroupés, prêts à assiéger la Cité pouvait-on entendre!

Grannain et les siens sortaient de la Cérémonie, en direction d'un tonneau bien mérité quand ils ouïrent les échos d'une menace aux oreilles pointues. Ils auraient du s'en douter lorsqu'ils les avaient croisés sur la route de la Table des Géants. Ils auraient du anticiper cette venue!
La bière attendrait, et n'en serait que plus appréciable, une fois quelques elfes renvoyaient chez leurs ancêtres!


En woute, aux wempawts!
Répondre
#7
L'ambiance était tendue près de la rivière, mais Elias, comme Eydan, avait rangé ses armes, ne montrant aucun signe d'agressivité. Être ainsi désarmé n'était pas pour le rassurer, cependant, c'était nécessaire pour espérer entamer un dialogue. Chose qui s'annonçait difficile car on n'entendait toujours par moment le sifflement d'un carreau ou d'une flèche, et ce n'était pas pour apaiser les choses. Aussi, pendant qu'Eydan s'entretenait avec le conseiller nain, Elias se dirigea vers les quelques elfes postés en arrière.

Stop ! rangez vos arcs, n'oubliez pas que nous sommes ici en paix, alors faisons preuve d'un peu de bon sens et stoppons les hostilités.

Aussi, tout en se retournant pour rejoindre Eydan et et le conseiller Grundel, il espérait que ses mots seraient entendus, et que sont appel au calme trouverait aussi échos auprès des nains.
Répondre
#8
Grundel réfléchissait tout en écoutant Eydan.

La guerre, le siège de la cité, des combats terribles et des rivières de sang.
A l'extérieur comme à l'intérieur des murailles de Karad, on entendait ce genre de mots.
Des nains attaquent des elfes par vengeance, disent-ils.
Des elfes attaquent des nains en représailles, disent-ils.

Pas un pour réfléchir, pour faire preuve de réalisme et de lucidité...
La réalité était toute autre.
Bien sûr tous les êtres réunis ici avaient du sang du peuple honni sur ses mains.
Sauf quelques uns, qui avaient su être discrets ou qui faisaient d'autres choix.

Mais au final, devant Grundel, se trouvaient 7 elfes, un peu léger pour une armée sanguinaire assiégeant Karad.
En face d'eux, gardes compris, se trouvaient 8 nains, dont deux conseillers. Impressionnante armée de libération du peuple nain.

Grundel sentait la moutarde lui monter au nez, il n'était pas venu répondre à l'appel du Thain pour ce genre de choses et ce dernier ne lui en voudrait certainement pas de trouver une issue rapide à la situation.
Grundel regarda Eydan et inclina légèrement la tête de côté en lui répondant.

Illustre inconnu du peuple elfe, aux valeurs profondément ancrées et affichées, vous réclamez la paix dans un discours chargé de menaces, au nom d'un peuple que vous ne représentez pas de façon légitime et qui probablement, en grande partie, ignore tout de votre existence.
Et fort de cette réalité, vous venez solliciter une audience auprès du Thain ?
Suis-je le seul à ressentir l'absurdité de votre démarche ?

Parce que je suis là, parce que j'ai le sens des responsabilités et la confiance du Thain et du Grand Conseil, enfin parce que je suis las de perdre mon temps à expliquer des réalités qui me paraissent évidentes et que j'espère que je n'aurai plus ainsi à me répéter, je vais répondre à vos questionnements.

Si vous avez vu un seul guerrier nain porter la bannière de Karad et combattre des elfes en se gargarisant de la volonté du Thain, amenez-le moi, dites-moi son nom ou indiquez-le moi, je vous assure qu'avant la fin du jour il sera dans les geôles de la prison, jugé et condamné pour vol d'uniforme, abus de pouvoir et peut-être même haute trahison.
Quand vous aurez vu des gardes ou des soldats du Thain combattre vos frères, alors ce sera la guerre et vous n'aurez nul besoin d'une confirmation.
Effectivement comme vous le soulignez, le Thain ne soutient pas une action de guerre à votre encontre, sinon vous seriez au courant, ou mort.

Baram II n'ignore rien de ce qu'il se passe en Ecridel, il en est de même pour votre Roi.
Et si les choses ne dépendaient que de l'unique volonté de nos dirigeants, la vie serait autrement plus douce, j'en suis convaincu.
Hélas. Des nains et des elfes s'affrontent et meurent dans les Terres Sauvages, c'est ainsi, nous n'y pouvons rien.

Des nains sont venus attaquer Tilador Erdana, rappelez moi, combien étaient-ils ?
Un seul de vos héros a suffit, accompagné des quelques guerriers frais émoulus de votre école de guerre, pour repousser l'attaque.
Ne venez pas me faire croire que le peuple elfe a été mis en danger durant cette attaque.
De même, les escarmouches rapportées par les combattants nains n'ont pas ému plus que ça les autorités de Karad.
Les enjeux politiques d'Ecridel et la gestion des relations entre nos deux peuples dépassent de bien loin les talents de la plupart de nos concitoyens respectifs.
Votre présence ici, bien que louable au regard de la paix, en est une preuve supplémentaire.
Encore une fois vous avez un Roi, qui à mon avis est mieux placé que vous pour décider des conséquences des derniers événements.
Je serai d'ailleurs curieux de savoir ce qu'il pense de votre initiative.

Vous l'aurez compris, ni vous ni moi ne sommes en mesure de déclarer guerre ou paix.
Ni aucun autre elfe ou nain en dehors de notre Thain et de votre Roi.
Et je vous en prie, quittez cette position ridicule.

Bien. Maintenant que les choses ont été dites, convenez qu'étant donné les taches qui m'incombent j'ai fait de mon mieux pour vous répondre.
Je vous invite maintenant à réunir vos compagnons et à vous éloigner de Karad, je ne saurai garantir votre sécurité si près de nos murailles.
En fait je suis certain que dès que j'aurai le dos tourné nos braves guerriers, que vous voyez là-bas, se feront un plaisir de vous démontrer que la diplomatie est plus souvent affaire de Rois et de conseillers que de guerriers.

A ce propos, si vos intentions sont réellement celles que vous affichez, allez dans votre cité, faites la même démarche auprès de vos compagnons, ensemble allez voir votre Roi et refaites-là à nouveau.
Et quand ce sera un Roi ou un plénipotentiaire qui se présentera devant ces murailles, il sera reçu avec les honneurs qui lui seront dû et il rencontrera le Thain.
Ce qu'il se passera ensuite n'appartient qu'à lui.

Je vous salue, Eydan.


Grundel, sans attendre de réponse de la part de son interlocuteur, se retourna et partit en direction de Karad.
Non sans offrir un salut discret et un regard intrigué en direction du commandant des Flèches d'argent, qu'il avait déjà aperçu lui aussi, durant son passé d'Éclaireur en territoire elfe.
La dernière action du commandant auprès de ses compagnons, bien plus révélatrice et engagée que le discours fastidieux de son compagnon, laissait présager un avenir peut-être différent.
Grundel espérait que l'elfe ne serait pas récompensé d'une flèche. Pas maintenant en tous les cas.

Afin de s'assurer de cela, Grundel marcha en direction des murailles, tentant de rester dans la ligne de mire des archers nains placés non loin de là, accordant quelques secondes à Alias Callessan, Eydan et leurs compagnons pour se mettre à l'abri.
Répondre
#9
Eydan resta silencieux pendant toute la durée du discours de Grundel, attentif.
Quand le Conseiller eu finit, il releva la tête, et écartant une mèche grise devant ses yeux, dit avec un sourire.

-Bien... voilà qui intéressant. Je n'ai rien d'autres à ajouter à un tel discours.
Restant immobile, il demanda simplement:
Avant de partir, et de vous soulager de ma présence, j'aimerais vous poser une banale question: Quel est votre nom ?
Répondre
#10
Grundel, tourné vers Karad, interrompit sa marche.
Il ne fit que tourner la tête de côté, découvrant son profil et donc un demi-sourire.

Vous paraissiez attentif, je vois que vous ne l'avez pas été tant que ça.
Peut-être l'un de vous l'aura été assez pour s'en souvenir.
Répondre
#11
Eydan se retourna, avec un sourire satisfait.
Il en savait assez.

-Hé, en effet... quel maladroit je fais.

Commençant à s'éloigner, il lança sans se retourna, d'une voix calme:
J'ai été ravi de vous rencontrer.

Puis s'immobilisant, ajouta, d'une voix sombre:
J'espère que nous nous reverrons... Grundel, conseiller du Thain.

Puis il reprit sa marche, silencieux, sa cape claquant derrière lui dans le vent.

Oui... nous nous reverrons...
Répondre
#12
Kdashkani avait couru aussi vite que ce que lui permettaient son armure, ses armes et son paquetage... Mais lorsqu'elle arriva, en sueur et haletante, aux portes de la ville, la situation avait déjà été réglée par l'omniprésent conseiller Grundel. La guerrière, bien que dépitée d'être arrivée aussi tardivement, fut soulagée d'apprendre d'une part qu'il ne s'agissait que d'un petit groupe d'Elfes et non d'une réelle attaque, et d'autre part que la confrontation avec les nains s'était déroulée sans effusion de sang.

Enfin... sans effusion de sang... elle imaginait bien que que certains Nains ne rateraient pas cette occasion de pourchasser des Elfes, de même que certains Elfes ne rateraient pas non plus l'occasion de les attendre un peu plus loin...

Kdashkani tourna les talons et rentra à Karad.
Répondre


Atteindre :