Vers le Nord...

[Drasko]

Ce fil de discussion provient du forum du Concordat du Phénix

Drasko n'était pas mécontent de son choix de groupe, Ulisse le faisait beaucoup rire avec sa maladresse. Quel sketch celui-là !
Pourtant le jeune homme avait l'air de faire tout son possible pour plaire aux elfes. Tout du moins c'est ce dont Drasko prenait plaisir à imaginer. Et il est évident que Drasko ferait à son tour, du mieux qu'il pourrait pour que ce jeune freluquet ait toutes ces chances avec les belles !

Depuis peu, leur petit groupe avait croît et s'était complété d'autres elfes et taliens.
Alors qu'il était un moment à l'écart, il se dit que tout cela n'était pas pour lui... Pour leur déplaire.

"Haha tu as vu tout ce beau monde ! On a jamais été aussi bien entouré !"
"Oui, je n'aime pas ça..."
"Pourquoi !? Il y a de l'ambiance ! Regarde ! ça nous rappel la grande fête !"
"Mmmh?"
"Oui le grand brasier ! La grande rôtisserie !!!"
"Ah oui..? Ah ouiiiiii !"

Tout à fait en forme, ce boute-en-train dansait en marchant, faisant de grands sourire à toutes celles et ceux qui les rejoignaient.
"Bienvenue ! Bienvenue ! Si vous avez des questions, adressez-vous au beau brun là-bas !" Il indiquait à tout nouvel arrivant, Ulisse. "C'est lui le chef ! Attention, je préfère vous prévenir, il est pas là pour rigoler lui ! Mais venez, venez ! Vous savez ce qu'on dit !? Plus on est de fous, plus on rit ! Hahahahahaha !!!!"
Et il éclatait de rire sans se préoccuper de la réaction de ces nouvelles rencontres.

De temps à autre il ramassait quelques pierres pour jongler, ne pouvant rester plus de quelques secondes en place.
Quelque chose le démangeait. Des étincelles jaillissaient de ses yeux, et ce n'était pas juste une métaphore...

Une talienne approcha. un membre en moins, celle-ci semblait toutefois vouloir en découdre et son regard était aussi vif qu'il était empli de volonté.
Effrontément, Drasko lui adressa l'une de ses fantasques révérences, écartant du mieux qu'il le put ses deux bras pour souligner cette différence entre eux.
"Bienvenue à vous aussi très chère !" lança t'il, un sourire diabolique aux lèvres.

[Elwë]

Elwë était déjà partie devant, si bien qu’elle échappa au manège de Drasko, le pyromancien. Elle l’apercevait de loin, dansant, jonglant, souriant à tout va. Elle sourit, ce mage enflammé était décidément un personnage !

Elle était perdue dans ses pensées, chantonnant et avançant d’une démarche dansante. Peu attentive à son environnement, c’est la vision acérée procurée par l’enchantement du talien qui la fit s’arrêter. Au loin, un mélange entre un cheval et un guerrier en armure trônait, à l’affût. Il portait dans sa main droite une énorme masse d’armes, tandis que son autre main était posée sur un imposant bouclier de bois. Elle n’avait jamais vu pareille créature, colossale, terrifiante. Un frisson la parcouru avant qu’elle se ressaisisse.

Elle remercia intérieurement le cadeau que lui avait fait le paladin. Celui-ci lui permettait de prévenir ses compagnons de route pour qu’ils puissent s’organiser avant même que le Centaure ne puisse la distinguer. Elle aperçut près d’elle une grande talienne aux cheveux d’or, portant une belle cuirasse assortie d’une cape rouge aux couleurs de son peuple.

« Psssst. Pssssssssssttt. Héééé ! » chuchota l’elfe…

« Y’a un croisé poney avec une grosse armure là-bas au loin. On fait quoi ??? »

[Naelle la demie]

D'un pas assuré, la manchot menait la marche vers le nord, fonçant vers l'ennemi sans un regard en arrière, sans hésitation, au côté d'une autre talienne en armure. Les premiers ennemis, un archer sylvain et un centaure en armure lourde n'opposèrent qu'une brève résistance, le nombre faisant la différence. Ses coups précis, aidés par les malédictions et son renforcement magique, firent mouche, au point de porter le coup fatal à l'elfe.

Naelle avait choisi de répondre à l'appel du seigneur Eldotë pour son courage, mais surtout pour se tester. Elle s'enivrait des premiers combats, cherchant à démontrer ses talents à ses compagnons, et surtout à elle-même. Finalement, les rixes des tavernes avaient du bon et amélioraient la dextérité et l'opportunisme, même si l'ambiance grisante et l'alcool n'étaient pas le meilleur moment pour une démonstration de sa force. Les derniers mois d'entraînement intensifs furent plus efficaces pour conjuguer son art martial et ses compétences magiques.

Cette mission était donc le premier test en temps réel : les premières conclusions s'avérèrent très positives.

[Irenne]

Le pas déterminé mais étroit,
Une masse en guise d'arme,
Sans faire de geste maladroit,
Cette fois, sans état d'âme.

Mais... Il est mort ?! Qu'est c'q'c'est qu'on a fait... C'pas comme ça qu'on combat chez nous ! Tout brûlé et... Oust du vent !

La talienne ne ria point mais prie après le combat,
Les pauvres adversaires qui furent dans le coma,
Avec un geste amical vers la demie,
Elle continua en titubant mais avec envie.

C'te clairière à filon... Nous y'irons tous ensemble !

[Drasko]

Le pyromancien était tout excité.
"Hihihi ! Ce groupe est vraiment très intéressant !"

Il se tourna vers Irenne:
"Et bien alors m'dame !? Vous ignorez la jolie Elwë quand elle vous prévient du danger, puis vous venez me dire qu'il ne fallait pas bruler nos ennemis ?"
Il éclata d'un rire tonitruant:
"Je vous aime bien vous ! Ulisse sera d'accord avec moi, c'est évident, il nous fallait faire quelque chose si nous ne voulions pas finir en porc-épic ou écrasé par la masse de cet étalon.
N'est-ce pas Ulisse ? Hein hein !?" Il le regarda puis avant que celui-ci puisse ouvrir la bouche, il se tourna à nouveau vers Irenne.
Vous devriez plutôt remercier le feu purificateur ! Quel spectacle ce fut ! Magnifique !"
Il recula d'un pas, un sourire malicieux au visage:
"A moins que vous ne vouliez pas leur faire de mal...?"

[Elwë]

Après ce combat relativement court, mais éreintant, Elwë se reposait auprès du brasier allumé par les mages lors de l’affrontement. Elle faisait griller à la broche un morceau du grasset du Centaure pour fêter la victoire. Certains de ses compagnons de route la regardait bizarrement, elle en avait conscience. En réalité, peu lui importait leur réaction, elle avait faim et mangeait un bout de cheval, c’est tout… Elle profiterait encore un peu de la chaleur des flammes avant de se remettre en route le lendemain.

Le soleil ne s’était pas encore levé que les plus matinaux étaient déjà en route vers le Nord-Est, poursuivant leur mission. D’autres avaient plus de mal à émerger et étaient encore tout courbaturés du récent combat. Il leur faudrait développer leur endurance.
Le groupe était dispersé sur quelques lieux lors de la poursuite du voyage, ramassant par-ci par-là des ressources au gré de leurs trouvailles. Ils ne savaient trop qu’en faire pour le moment, mais les gardaient précieusement en vue d’une utilisation future.

L’ambiance était pesante. Peut-être le stress des premiers jours ? Chacun marchait dans son coin, le silence régnait sur la troupe et seuls les ricanements fréquents de Drasko le rompait. L’elfe pensait que la réussite de leur mission reposait sur la communication. Alors voulant créer du lien entre elle et ses compagnons, elle entreprit de discuter… Seule. On sait jamais, peut être que l’un d’eux se joindrait à elle.
« Quel joli bosquet. Ces conifères doivent en avoir vu passer, ils sont tellement graaands ! Je suis sûre qu’en grimpant en haut il y aurait une vue magnifique. C’est dommage, on n’aura surement pas le temps, pourtant ça aurait pu nous donner une vision stratégique des alentours. Tiens, une ortie ! Alors, que je me souvienne comment les cueillir sans se piquer… Ah oui ! Du bas vers le haut… Haha, même pas mal ! Je vais pouvoir la ranger dans ma besace au cas où quelqu’un en ait besoin. J’espère que l’on trouvera bientôt une rivière. C’est qu’après le combat, on aurait tous bien besoin de se rafraîchir un peu. Oh tiens, certains font des gestes bizarres. On dirait qu’ils miment quelque chose. Drôle de façon de communiquer. Surement un jeu pour nous occuper pendant la route ? Alors voyons voir… Un personnage de grande taille, toute fine, oreilles pointues, une épée à la main… Et un mi-cheval, mi-humain en armure, très imposant, l’air pas content… Beh oui ! Nos prochains adversaires… ! Ca nous ferait un petit détour, mais ça pourrait nous entraîner, et puis ils ont peut être des choses intéressantes sur eux que l’on pourrait récupérer. Alors alors, on fait quoi !?? »

[Naelle la demie]

Naelle essuya d'un revers de sa seule main la gerbe de sang ennemi sur son visage.

Plusieurs combats avaient succédé au premier, le centaure et l'archer sylvain, mais aucun ne mérite qu'on s'y attarde. Malgré l'avantage surnuméraire, une organisation tacite s'était installée au fil des batailles, la sorcelame avait rejoint la tête de mêlée, assistée par les archers et mages en arrière garde. Chacun avait son propre style de combat, certains sournois ou peu orthodoxes, et chacun usait de ses talents de sa propre initiative en cherchant à être le plus efficace. Les combattants oubliaient leurs origines, les raisons de leur venue, pour agir de concert face à l'ennemi du pacte du Kaldora. Le groupe hétéroclite s'avançait donc vers le nord, malgré la fatigue croissante. Certains caractères s'affirmaient, parfois en meublant avec un monologue inintéressant, parfois en évoquant les merveilles pyrotechniques, ou parfois en cherchant à insuffler un courage illusoire à la petite troupe. La demie n'avait cure de ces états d'âme, seules leurs prouesses martiales et magiques de ses compagnons de fortune l'intéressaient. Comme dans les bas-fonds : aucune pitié pour les faibles, les colériques, les grandes gueules et les idéalistes, seuls les plus dégourdis survivent.

Elle cracha sur le cadavre encore chaud devant elle et regarda les alentours. Aucun allié n'avait encore rendu l'âme ou hurlait à l'agonie. Même si les batailles se révélaient simples, elle se dit qu'elle aurait pu mal tomber. Elle se souvint des premières paroles de la talienne en armure - une certaine Irène - qui avait affirmé haut et fort que tous arriveraient au filon. Finalement, elle avait peut-être raison.
Naelle l'aperçut non loin, sûrement satisfaite par cette nouvelle victoire. Elle aimait bien son état d'esprit, même si quelques défaites ou déceptions la feraient redescendre un peu sur terre. Tenir le cadavre de son frère dans ses bras en est un bon exemple.

[Naelle la demie]

La respiration haletante, les muscles un peu endoloris, Naelle balaya du regard la clairière devenue paisible. Il y a encore quelques instants, cette petite étendue verte au milieu de la forêt était en proie à une lutte acharnée entre le concordat et le pacte du kaldora. Maintenant, l'herbe était rougie par le sang des centaures et des sylvains. Le nombre et l'organisation des elfes et des taliens avaient eu raison des précédents occupants du lieu. Aucune perte à déplorer : cette mission que la demie avait estimée comme suicidaire par manque de coordination se révélait plutôt gratifiante. Les opportunistes savaient toujours tirer leur épingle du jeu, les mercenaires savaient user avec intelligence de leurs talents. Irène proposa de pousser jusqu'au nord, au nœud tellurique, au lieu de pavaner sur ces récentes - et écrasantes - victoires. Ne jamais s'arrêter en si bon chemin, et toujours profiter de l'avantage.

Cette doctrine s'applique également à des hommes de la pègre frappant leur victime recroquevillée sur le sol : asseoir son autorité garantit l'obéissance. La sorcelame passa sa main sous son armure pour se masser les côtes, le souvenir restait encore vif...  Ne jamais réclamer vengeance seul ou l'humiliation vous attend au bout.

Ces batailles, ces victoires l'enorgueillissaient. Cette compagnie hétéroclite composée d'atouts individualistes lui procurait une exaltation guerrière qu'elle avait depuis trop longtemps oubliée. Finalement, Naelle avait peut-être trouver une raison de se battre, une raison de vivre. Ne rien attendre de son prochain est la meilleure chance de ne pas être déçue. La paladine avait raison, il fallait pousser leur avantage. Elle leva son bras valide, pointant de sa lame la direction à prendre.

Direction le nord est, et n'oubliez pas de piller les lieux. Paladine, vous mènerez la marche ?

Elle avait épaulé cette dernière lors de la bataille de la clairière, et savait reconnaître ses talents de meneuse d'hommes et de femmes.

[Murmure]

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