Vers le Sud...
#1
Citation :Ce fil de discussion provient du forum du Concordat du Phénix

Il fallait bien se décider; à défaut de pouvoir distinguer autre chose que de lointaines silhouettes, Wigberht avait opté pour suivre le groupe qui faisait mine de partir vers le Sud. Il lui semblait moins nombreux, et il se dit qu'il y avait donc moins de chances de se retrouver à côté de l'Inquisiteur qu'il avait aperçu précedemment. Et il sentait qu'il y retrouverai le Bègue et Cinq-Doigts, avec qui il aurait peut-être l'occasion de faire enfin vraiment connaissance durant le voyage. Il avait l'habitude de suivre son intuition.
Et ce n'est pas pour rien que celle-ci l'avait conduit au bagne: il se rendit rapidement compte, le terrain étant pĺat, qu'aucune silhouette du groupe n'avait la carrure du Bègue. Et toutes comptaient deux bras.
Et merde. Mais bon, il ferait sans eux.
Il s'aperçu bientôt. à en juger par les cheveux, mais aussi par l'arrogante raideur, caractéristique, la démarche qui sembalit aussi étriquée que leur vision du monde... que  l'Inquisiteur en question marchait une lieue, peut-être moins, devant lui (il eu d'ailleurs l'impression qu'il s'agissait d''une elfe, contrairement à ce qu'il avait pensé. Bien sûr, chez les Elfes, la distinction n'était pas claire, il pouvait se tromper) .
Et merde. Faudrait faire avec: il était trop tard pour rebrousser chemin...

Il marcha tant qu'il fît jour; la nuit venue, il accompagna son maigre repas de ce qu'il restait du tord-boyau acquis à la taverne du camp. Pas de feu. On évite d'attirer l'attention, Wigberht, c'est plus prudent: et en lieu et place du sommeil, vînrent toutes ces pensées, une avalanche...
Il n'avait jamais croisé d'Elfes Sylvains. Pas plus que de Centaures. On disait les flèches des premiers mortelles. Il avait beau ne pas être un bretteur émérite, sa connaissance, certes rudimetaire, de la Pyromancie lui donnait suffisamment de confiance pour affronter qui que ce soit en duel. Il n'avait pas non plus de scrupule ou de code d'honneur: la fuite n'était qu'une esquive à haute probabilité de réussite,  un coup dans le dos un coup bien porté. C'étaient des atouts dont se privaient beaucoup de vaillants, intrépides, nobles, honorables guerriers qui finissaient généralement par emplir les fosses communes. Ou les cimetierres richement fleuris, selon les cas. Mais les flèches! Il avait ça en horreur, elles le faisaient se sentir vulnérable... Il avait égalemment entendu d'innombrables récits, à propos des Centaures... Leur corps monstrueux, leur force colossale... Ils avaient des doigts ou des sabots?... Ne serait-il pas plus juste que je la surnomme Quinze-Doigts plutôt que Cinq?... doux sommeil de l'ivresse... Mais qu'est-ce que je suis venu foutre sur cette île?...  Maudite intuition... et... merde...

Des cris. Il fait jour.  Le bruit du métal qu'on entrechoque au loin: rapidement Wigberht est debout, sa besace sur son dos, son épée brandie. Il est en mouvement, il parcourt à toutes jambes la plaine côtière: c'est bien ce qu'il craignait. Et merde.
Des combats, du sang, le fracas des armes, le sifflement des flèches. Une Elfe, (il n'avait jamais vu une Elfe aux traits aussi durs, taillés à la serpe: c'est donc ça une Elfe Sylvaine?), qui décoche, les unes après les autres, avec une vitesse d'execution et une précision ïnouïes, ses flèches.  Et une monstrueuse créature, mi-homme mi-cheval, qui, faisant tournoyer sa gigantesque masse d'armes de ses bras puissants, projette quelques mètres en arrière une archère des forces Eldotë. La Haute-Elfe qui le combat habilement, dont les coups de claymore auraient mis à terre la plupart des guerriers que Wigberht pût imaginer, ne semble que l'égratigner...

Le voilà Wigberht, le gamin de Port-Noir qui se croît plus malin que tout le monde, après des années de bagne, de mauvaise vie, le voilà, lui et sa haine des nantis, des vertueux, et de l'ordre, le voilà à combattre pour la gloire des Eldotë aux côtés d'Inquisiteurs. Et merde.
Chaque jetteur de sort à ses petites habitudes, ses repères, un ensemble de sensations et de petits rituels qui l'aident dans la manipulation de son Mana... Wigberht contracte sa ceinture abdominale, son perrinée, comme s'il expulsait de son intestin du gaz, tandis que les yeux fermés il visualise une sphère de feu à taille humaine. Une sphère l'entourant. La sensation que quelque chose s'extrait de lui...
Et soudainement, tout autour de lui, l'air s'embrasa.
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#2
Encore étourdi par le coup qu'il venait de recevoir, Sindaran fit un demi-pas en arrière en levant son bouclier, espérant que l'épaisse couche de bois le protégerait d'une autre attaque du centaure. Tout avait dégénéré si vite...
Une fois débarqué sur l'île, l'elfe avait rapidement pu se procurer une carte puis il avait emboîté le pas aux mercenaires, moins nombreux, qui se dirigeaient vers le sud.
Les soldats du Pacte étaient déjà bien établis sur l'île et le camp était encore en vue quand ils se firent repérer par une patrouille.

Le combat était déjà engagé avant qu'il ait pu rejoindre le groupe. Telles deux furies, une guerrière à la claymore et une autre armée de deux haches s'occupaient d'un centaure pendant qu'un talien à la chevelure d'un roux flamboyant tenait un loup en respect. Alors que l'inquisiteur s'approchait pour prêter main forte au rouquin, le chaos s'installa.
Flèches et sorts commencèrent à fuser en tous sens. La lueur des flammes se mêlait au crépitement des éclairs et au sifflement des flèches. C'était la première fois que Sindaran combattait avec l'aide de mages et le spectacle était aussi beau qu'il était terrifiant.
Un sorcelame lançait flamme sur flamme, un autre talien s'échinait à renforcer magiquement ses alliés, une elfe aux cheveux bleutés - tel un nuage d'orage - lançait des éclairs alors qu'une autre pliait le vent à sa volonté et le faisait détonner sur les ennemis. Quelle maîtrise ils devaient déployer pour plier ainsi les éléments à leur volonté.
Et pourtant, certains semblaient encore balbutier dans leurs formules ou s'aidaient de leurs grimoires pour lancer un sort. Sindaran ne put retenir un frisson en imaginant le pandémonium qu'un Archimage serait capable de déclencher sur un champ de bataille.

Fasciné par la débauche de magie qui s'offrait à lui, il ne vit pas le second centaure arriver. La charge de l'équidé ramena rapidement l'elfe sur terre et lui laissa le goût du sang dans la bouche. La situation se dégrada encore quand une archère Bruisen se glissa dans leurs rangs pour décocher ses traits sur leurs mages.

Il avait lutté pied à pied avec le quadrupède mais il s'essoufflait rapidement et son adversaire commençait à prendre l'avantage. Et il était là, blessé, à se cacher derrière son bouclier comme un lâche alors que les autres s'en sortaient si bien avec leurs adversaires. Vraiment, il faisait tache au milieu d'eux...
Sindaran sentit soudain une douce chaleur se répandre en lui et revigorer ses membres las, raffermir sa poigne. Sans doute l'effet d'une bénédiction du clerc.
D'un coup de son bouclier, il dévia l'arme du centaure.
C'était un fait, il n'avait pas la compétence des autres mercenaires présents. Seul, il ne viendrait probablement pas à bout de son adversaire. Mais il ne combattait pas seul.
Tant qu'il tenait sa position et qu'il gardait le centaure à l'écart du groupe, ils vaincraient. Le centaure n'aurait aucune chance contre les flèches, la foudre, les flammes et les lames de ses compagnons aguerris. Il devait juste leur gagner du temps.

Une fois le danger écarté, il faudrait vraiment qu'il demande leurs noms à ceux avec qui il combattait et qui allaient probablement lui sauver la vie.
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#3
Le bruit du choc de la masse d'arme du Centaure à l'encontre du flanc de l'archer Elfe faisait frémir:d'autant que celui-ci ne portait qu'une légère tunique de toile. Une gerbe de sang, les yeux hagards de l'archer. Il eũt néanmoins la présence d'esprit de se reculer à temps, durement touché mais conscient, juste avant qu'un déluge de magie, de flèches et de coups de claymore, de hache, ne s'abattent sur la créature, qui vascillait déjà; un guerrier roux aux gestes assurés chargea enfin, assénant un coup d'une prodigieuse violence qui déchira les entrailles du Centaure, qui alors s'effondrait... Un effondrement lent, agonisant, qui contrastait avec le chaos virevoltant de ce qui était devenu un champ de bataille en règle.
Le mur de feu qui l'entourait avait certainement préservé Wigberht; la créature, pour pensante qu'on dit qu'elle fût, n'avait instinctivement pas porté ses coups vers lui. Tout s'enchaîna à une vitesse folle, et voilà Wigberht qui chargeait à nouveau, vers le deuxième Centaure. Il s'étonna lui-même de la fluidité avec laquelle il réussit à manipuler le Mana, et à enflammer la chair de l'Elfe Sylvaine, sans ralentir sa course, sans même avoir eu recours à son rituel habituel de contraction abdominale. Tandis que la foudre s'abbattait, par trois fois, magiquement manipulée, sur les chairs en feu de la malheureuse (celle-ci n'était plus bien vaillante et ne constituait alors plus une menace), l'oeuvre très certainement d'une Grande Mage Elfe, il ne pouvait em être autrement, Wigberht stoppa net sa course, à quelques pas du Centaure.

Wigberht était habitué aux escarmouches citadines; aux coins des ruelles, aux jeux d'ombres et aux opportunités de couvert, de fuite, qu'offraient les différents paysages urbains qu'il maîtrisait depuis l'enfance: c'était son élément. Ce que n'était pas un champ de bataille à découvert. Il connaissait sa peur: il la jugeait même son alliée, elle se conjugait à son instinct de survie. Peut-être était-ce cette dernière qui l'aida à mettre en feu, sans effort et presque instinctivement, l'Elfe Sylvaine. Peut-être était-ce encore cette peur qui maintenait ardente la sphère de feu protecteur qui continuait de l'entourer: en général, ainsi manipulé, son Mana se dissipait plus rapidement, et avec lui l'embrasement auquel il servait de combustible...
Mais une sensation inconnue l'envahît: il n'était pas préparé à ça.

Cette créature-ci était plus large que la précédente, plus lourdement armurée et ses larges bras tenaient, à deux mains, une gigantesque masse d'arme, une de celles dont le nom est indiscutablement approprié: un Ecraseur. Et le Centaure l'abbattait sans relâche sur un Elfe (non! Pas un Elfe: c'était justement l'Inquisiteur que Wigberht avait tant de réticence à approcher!) qui parvenait tant bien que mal à se protéger. Les coups pleuvaient, mais bien peu ne l'atteignaient de plein fouet: tantôt une bordure de bouclier, tantôt une esquive opportune parvenaient à absorber une partie des chocs. Wigberht ne pût s'empêcher de concevoir une pointe d'admiration, ce qui l'agaça au plus haut point, pour la robustesse et la force de volonté dont faisait preuve l'Inquisiteur. Un seul de ces coups, même à moitié paré, aurait certainement suffit à terrasser la plupart des soldats qu'on pût concevoir.
“En première ligne, à nous serrer les coudes avec un Inquisiteur! Mais qu'est-ce que je suis venu foutre sur cette maudite île?”

Aussi Wigberht a-t-il juste le temps, furtivement, de lancer un rapide regard à son partenaire de mésaventure, un regard d'empathie, qui n'exprime rien d'autre que la petitesse des deux humanoïdes faisant face au gigantesque Centaure, que ce dernier, dans la manifeste intention de l'abattre sur un crâne, ne lève déjà son Ecraseur...
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#4
Durant la traversée, Finariel n'avait cessé d'observer les autres recrues.
Nombre d'entre elles semblaient totalement inexpérimentées; comme elle.
Mais elle lisait dans leur regard qu'ils avaient des choses à prouver; comme elle...

Elle constatait qu'après la scène avec Hagluin, personne n'osait s'approcher d'elle.
Elle avait pourtant certainement plus de raisons qu'eux d'être ici: sa mère disparue en combattant les soldats du Pacte de Kaldora.

Comme toujours, cette pensée lui glaça le sang.

On débarqua. 
Deux choix s'offraient alors: au Nord les éclaireurs signalaient la présence d'une clairière luxuriante, et au Sud, un probable gisement de minerai.
Déjà les recrues commençaient à choisir leur destination de part et d'autre.

Soudain des cris se firent entendre:

Alerte! Alerte! Des combattants centaures et sylvains sont signalés au Sud.

Pour Finariel, le choix était donc tout vu!
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#5
Le combat autour de la colline faisait rage depuis plusieurs lunes maintenant.
Le premiers éclaireurs du pacte de Kaldorra avaient rapidement été éliminés, mais la résistance devenait de plus en plus importante alors que les mercenaires progressaient vers la clairière.

Moins nombreux mais puissamment armés et mieux entrainés les membres du pacte ne tardèrent pas à charger. Alors que des elfes sylvains virevoltants se jetaient au milieu de la mêlée les tirs des archers centaures décimaient les magiciens les plus téméraires et non loin des lanceurs de sorts harcelaient les guerriers.
Le guerrier Talien se souvint des anciennes histoires racontant les exploits des archers centaures, maintenant il avait la preuve que cette renommée n'était pas usurpée.

Dans un combat qui était devenue une mêlée confuse, Finrod vit une elfe aux cheveux blancs armée d'une énorme épée tituber à ses cotés, frappée de plein fouet par des sortilèges sylvains. Pendant que Wighbert et Kriv se jettaient sur l'attaquant, Finrod essaya de soigner la guerrière en utilisant ses faibles compétences apprises lors de son entrée dans l'ordre des paladins, mais sans grand succès étant donné la gravité de la blessure.
Alors que soutenue par un inquisiteur la guerrière blessée quittait le champ de bataille, la situation ne semblait pas s'améliorer pour les mercenaires : la plupart étaient exténués ou blessés et d'autres gisaient au sol criblés de flèches et de sorts.
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#6
La guerre ...
Maintenant elle savait de quoi il en retournait.

Les recrues s'étaient lancés corps et âmes dans la bataille, mais le Pacte de Kaldora avait envoyé des renforts.
Leurs combattants étaient robustes et plusieurs recrues tombèrent sous les coups. 

La confusion jouait en leur faveur. Finariel le voyait bien.
Elle vit une inquisitrice aux abois et décida de prendre les choses en main:

[Image: avatar_325.jpg?dateline=1606045294] 
* hurlant *
Tous en ligne là-bas pour soutenir l'inquisitrice blessée !!! 

Puis ayant permis à celle-ci de se replier, elle ordonna à nouveau :
[Image: avatar_325.jpg?dateline=1606045294]
En formation, écrasez-moi cet épéiste sylvain qui ne nous a que trop gêné !

Ce combattant d'élite affronta le bataillon héroïquement, mais grâce à leur méthode et leur persévérance, les nouveaux guerriers du Concordat purent en venir à bout.

Enhardie, l'elfe observa la situation et voyant un sorcelame à l'agonie, lança:
[Image: avatar_325.jpg?dateline=1606045294]
Reformez la ligne autour du Sorcelame: une à l'Est et l'autre au Sud.

Mais cette fois-ci ses ordres ne furent pas aussi bien suivis ...
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#7
Citation :Ce fil de discussion provient du forum du Concordat du Phénix
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Atteindre :