Harangue de la Conseillère Hafsa
#1
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Ce fil de discussion provient du forum du Protectorat de Babylios

Rappel du contexte a écrit :Plusieurs, dans le Protectorat de Babylios, voient d'un très mauvais œil ce groupe de Centaures et de Sylvains. En effet, après la sanglante Guerre de l’Or et de l’Argent, ces terres furent désertées autant par le Protectorat que par le Pacte de Kaldora. Ce no man's land n'était cependant mentionné dans aucun traité et en conséquence les instances dirigeantes ont choisi de ne pas réagir. Outragée, la Conseillère Hafsa, connue à la cour du Cheikh pour son tempérament explosif et son ressentiment envers les habitants de Pelethor, a décidé d'agir en finançant sur ses propres deniers une expédition punitive. Si certains volontaires partagent son indignation, beaucoup sont des mercenaires principalement intéressés par l'or proposé. Il leur faudra cependant déloger eux-même le Pacte de Kaldora pour espérer toucher l'entièreté de la somme promise … et ne pas se faire humilier par un autre groupe désireux de contrôler l’île.

Retrouvez par ici les règles générales de cet Interlude (lien).

Vous êtes libres de répondre à la suite de ce message pour présenter votre personnage de façon roleplay ou développer des interactions qui auraient eu lieu avec ceux des autres joueurs pendant le voyage qui vous mène jusqu'aux berges de la Sorlin.


Filles et Fils de Babylios et de Korri ! Enfant du sang versé il y a si peu de temps !

Ces impudents nous provoquent ! Mais il semble que nous soyons les seuls à nous en rendre compte … Leur présence sur cette île est un défi dont nous triompherons dans le sang !

Les couards de la Cour et du Conseil se refusent à agir, et tous se détournent quand je leur demande de s'associer à notre mission. Peuh ! Je connais les Hommes. Parlez leur de gloire et d'or, et ils accourront soudain !

Capturez Lô, au Nord-Est de notre débarcadère ! C'est le choix le plus stratégique pour poursuivre notre offensive, et le faire tomber entre nos griffes fera parler dans tout Babylios ! Ceux qui étaient apeurés par l'échec retrouveront soudain leur courage, et l'or coulera à flot pour favoriser nos efforts !

De plus, nos éclaireurs ont repéré un filon de minerai précieux sur le chemin. Autant en profiter pour remplir nos poches au passage, afin de célébrer dûment notre victoire lorsque nos lames auront étanché leur soif de sang. Droit à l'Ouest du débarcadère, une clairière luxuriante où poussent des essences végétales rares a été repérée. Avec ces deux prises, j'aurai de quoi recruter les meilleurs artisans de la capitale pour vous offrir leur service !

Je ne vous donnerai pas davantage de consignes : la suite sera entre vos mains, car je sais que brûle en vous un feu aussi ardent que celui de Solaris, et cela vous vaut toute ma confiance.

Je compte sur vous !
Pour le Protectorat de Babylios ! Pour la Vengeance !
- Conseillère Hafsa
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#2
La route de Babylios jusqu’à l’île contestée avait été longue. Il avait fallu affronter le désert de Salith avant de traverser la Loreline et de pénétrer les terres d’Ithiël. Au loin, on pouvait apercevoir les arbres majestueux de la Forêt de Pelethor, la plus grande zone boisée d’Ecridel, si différente de ce qu’Ekryrr avait pu connaître à Korri. Certains de ses compagnons crachèrent en direction de la forêt, signe de mépris envers le Pacte de Kaldora. Cela faisait 27 ans que la Guerre de l’Or et de l’Argent était terminée et pourtant certaines blessures étaient loin d’être cicatrisées, en attestait cette expédition punitive envers des exilés du Pacte. Le gnoll n’était encore qu’un bébé tout juste retrouvé au fond d’une grotte au Domaine des Loups quand la Guerre avait débuté. Sa jeunesse avait cependant été emplie de récits de batailles menées par ce peuple reclus qui avait du se transformer en prédateur. Alba Flèchelune, Denthe Freuxsanglant ou encore Lope Preste-patte, autant de personnages illustres, fauchés par le conflit, qui continuaient à vivre dans la tradition orale des Hommes-Bêtes.

Une fois le Sorlin atteint, la troupe de mercenaires avait remonté le fleuve le long de sa rive gauche jusqu’à arriver en vue de l’île sanctuaire. Un campement de fortune fut monté sur la berge afin de permettre les derniers préparatifs avant l’invasion. On aiguisait les lames. On remplissait les carquois de flèches. On distribuait des rations. On pariait sur le nombre de victimes que chacun ferait. Il n’y avait pas d’enfants de chœur ici. Ekryrr pouvait sentir la présence d’individus dangereux, des tueurs impitoyables avec qui il s’entendrait probablement bien. Il y avait aussi d’autres personnes pour lesquelles il ne donnait pas chair de leur peau. Il ne suffisait pas d’avoir une épée pour s’improviser combattant. Ils feraient de bons appâts pour tendre des embuscades. Finalement, il y avait ces individus étranges, encapuchonnés généralement, qui récitaient incantations en agitant des bouts de bois. Ils se présentaient comme des sorciers. Le gnoll toucha instinctivement son fétiche d’os. Lui manipulait une magie primitive bien loin des fioritures habituelles de ces érudits citadins: la magie du sang ! 

La conseillère Hafsa finit par venir galvaniser les troupes qu’elle avait engagées. Les mots choisis par leur commanditaire firent écho chez Ekryrr, même s’il n’en comprit pas le quart. Le gnoll hurla quand elle eu finit son discours, de ce ricanement si particulier qu’émette les hyènes. Il désigna la femme du doigt avant d’interpeller les personnes le jouxtant.

[Image: 2.png] Elle bon cheffe. Elle dirr… Il s’arrêta brièvement pour compter sur ses doigts... Trois fois sang. Moi là pourr sang. Par contrr, cheffe dirr orr au fond de l’eau. Ça dommage que lui couler. Orr êtrr bon même si lui pas manger ! Moi Ekryrr! Maîtrr toujourr dirr que Lyrr et Ekryrr êtrr imporrtant. Ça vrai. Moi imporrtant et forr ! Si toi forr, toi peut êtrr dans meute d’Ekryrr ! Si toi pas forr alorr toi prendrr canne à pêche et cherrcher orr!
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#3
La forêt de Pelethor au matin était un festival visuel, sonore et olfactif, un véritable monde qui s'éveillait. Entre la brume du matin qui s'étendait partout avant de replier vers le Solrin et la rivière Loreline avec les odeur d'humus humide, chassé par les rayons sur la canopés, les loups qui chantaient la fin de la nuit, les oiseaux qui entonnait leurs chants dès l'aube et le festival de lumière des rayons du soleil à travers les branches, ce temps avant de commencer la journée lui donnait toute l'énergie dont elle avait besoin.

[Image: Plop.jpg]

Quelques miles après la bordure de la forêt, elle pouvait voir la plaine puis le fleuve, depuis sa cabane. Et une surprise l'attendait en ce matin. Des fumées au loin s'élançaient vers le ciel. Etrange, ses amis de Pelethor, à sabot ou à pied, n'étaient aux dernières nouvelles présents que sur l'île. Et Pip, son moqueur lui avait fait part pendant son rêve de la nuit de ses inquiétudes quand à une grande violence qui coulerait vers la région des montagnes. La région avait certes une histoire loin d'être paisible, mais depuis quelques temps, elle avait un espoir que la vie puisse reprendre ses droits.

Après la matinée passée à débattre intérieurement, elle ferma la porte et les fenêtre en chuchotant à son chêne qu'elle reviendrait bientôt et qu'il pouvait en attendant lui garder au chaud les noix dans Lucie, la grande branche du Nord Ouest, bien au chaud.

Une fois transformée en écureuil, quelques noisettes en réserve dans une sacoche, il ne fallu à Caladine et Pip qu'une petite heure pour atteindre la bordure de la forêt, un peu au sud de Fea Aldeon. François, un frêne père d'une grande famille de branches, lui remit alors une bâton pour la route qui s'annonçait... plus longue.
Ce n'est qu'une fois le soleil tombée qu'elle eut rejoint ses frères, une bande assez hétéroclites, comme fréquent chez eux, avec quelques mercenaires des hélions. Tout ceci n'annonçait rien de bon...
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#4
Blablabla, marmonna Evrann. Pathétique renchérit-il en se dirigeant vers mes quelques marchands proches de l'embarcadère.
Il avait eu la même réaction en entendant l'appel aux armes sur le bazar de Babylios. Que de belles paroles, d'appel aux armes, de vengeance. Il avait passé son chemin sans écouter la suite de la harangue mais un mot avait retenu son attention. « Or ». Il s'était arrêté, aussitôt. Mais le crieur publique avait fini. Soit, il irait là où l'information circulait le plus vite, un bordel de Babylios.

« Lef, Kô , au pied. »

Et il s'était retrouvé embarqué vers le Sorlin. Ses compagnons étaient hétéroclites mais le plus étrange restait ce gnoll. Cette espèce, il la connaissait bien pour en avoir rencontré lors de ses précédentes missions de mercenariat. Il ne les tenait pas en grande estime mais au moins ils avaient le sens de la meute. Tant qu'il ne bouffait pas ses chiens, ils pourraient cohabiter.

N'écoutant même pas la fin du discours, il sauta dans une barque après avoir embarqué des haches.

« Bon les mecs, y a pas à blablater, on va débarquer sur une île perdue pleine d'ennemis dans un camp de fortune. Donc avant de foncer comme des cons et les prévenir de notre présence, on va se magner le fion pour chercher de quoi renforcer notre position. Enfin moi je dis ça, je m'en tape, dans la nature je survis sûrement mieux que les autres en robe »

Avisant le gnoll, il tenta de déchiffrer son charabia.

« Hé le cabot ! Pas tout compris à ce que tu dis mais si t'aimes le sang, on va bien s'entendre. J'ai qu'une règle, tu touches à mes chiens, je t'arrache la mâchoire. Si ça te va, monte. Je vais voir si y a moyen de trouver du fer. Faudrait que d'autres aillent chercher des poutres. » Dans quelques semaines, on a un camp solide avec une bonne forge et là, on va botter leurs culs de poney ! »
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#5
Le gnoll observa brièvement l'hélion qui lui répondit: un solide gaillard à l'allure patibulaire dont les cicatrices témoignaient de nombreux combats auxquels il avait survécu. Il était difficile de savoir combien de haches le type avait préparé pour traquer leurs proies mais, vu le nombre apparent, il devait s'attendre à un véritable massacre.  

Un vétéran? Sans nul doute. 
Un prédateur? Définitivement!

[Image: 2.png]  Toi pas bien comprendrr! Moi Ekryrr, pas Ekabo... Moi pas connaîtrr Ekabo... Lui gnoll aussi? Lui ici?

Le chasseur regarda longuement à droite et à gauche à la recherche d'un frère de race. Ne voyant personne répondre à ce critère, il reporta son attention sur les deux chiens qui accompagnaient le mercenaire.

[Image: 2.png]  Toi malin! Toi prendrr rration frraiche avec toi. Toi pas partageurr, moi pas prroblème! Moi manger chairr aprrès sang versé! Moi venirr avec toi pour minerrai carr toi savoirr où nous devoirr filer.

Après s'être assuré d'avoir suffisamment de flèches pour les affrontements à venir, Ekryrr embarqua à la proue du canot qui devait les mener sur l'île des exilés. Il se tenait là tel un guetteur, attendant que d'autres mercenaires montent à bord. La créature n'avait, semble-t-il, aucune intention de ramer pour parvenir à destination.
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#6
Rainbow 
Ce n'est qu'après avoir croisé les regards curieux, ou plutôt suspicieux de plusieurs hélions que Caladine se dit qu'il valait sans doute mieux reprendre forme humaine.

[Image: d88nilq-afa1f20c-9748-47f9-b6ba-5ec49abfbf66.png]

Un groupe semblait se former et un trio se dirigeait vers eux. Deux canidés accompagnés par un hélion de compagnie. Ces deux derniers voulaient sans doute échanger avec leur camarade, un grand cabot qui haranguait la foule. Les auras de tout ce petit monde étaient plutôt grises que rose fushia, mais Caladine s'était juré il y a longtemps de ne pas juger quelqu'un à son aura mais plutôt à ses actes !

Elle se tourna donc vers les deux canidés :

Bonjour les amis ! Vers où vos pas vous guident-ils ?

Ceux-ci ne lui accordèrent pas un regard avant que leur hélion ne leur adresse deux mots leur intimant de le rejoindre. Mince alors, cela devait être de vrais chiens... comment savoir, difficile !

Pendant ce temps, le gnoll et l'hélion s'était dirigé vers un bateau et commençait à larguer les amarres. De toute façon, il n'avaient pas l'air très accueillants.
Mais où était Pip ? Le gaillard était déjà à la proue de leur barque, et tel qu'elle le connaissait, il serait capable de la forcer à nager, ce qu'elle détestait plus que tout ! De l'eau froide.... brrrrr !

Attendez-moi !

Jamais elle n'allait réussir à sauter, le navire s'éloignait déjà, un mètre, deux mètres et... BAAAAM !!! Elle était dedans, ce qui n'était pas contre plus le cas du guerrier massif et effrayant qui lui avait perdu l'équilibre et buvait désormais la tasse...

[font=Tahoma, Verdana, Arial, sans-serif]... Oups... désolééééé....[/font]
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#7
La jolie rouquine s'était approchée en courant. Elle semblait un peu cruche mais il aimait bien les rousses. Plutôt rares dans le désert de Salith, il en avait croisées quelques une chez les hommes bêtes mais souvent bien plus poilues. Celle là semblait un peu jeune mais sa petite poitrine tressautant retint son attention alors qu'elle se précipitait vers eux. Il arrêta un instant de pagayer pour la regarder sauter vers l'embarcation. Plouf dans l'eau ricana-t-il intérieurement. Mais contre toute attente, elle réussit un bon prodigieux. La barque tangua lourdement et, attiré par le poids de ses armes, le traqueur chuta par dessus bord. L'eau était gelée.


[Image: 201122075204912140.png] « GlaArgh, gargouilla-t-il alors que l'eau s'engouffrait insidieusement dans sa gorge. Il était sous l'eau, attiré vers le bas. Des aboiements retentirent. »

Bordel de bordel de ***** eut-il envie de crier mais heureusement pour les oreilles les plus chastes, le Sorlin l'empêcha de vociférer. Dès que je remonte, je lui montre de quel bois je me chauffe. Prenant appui sur le sol vaseux, il se propulsa à la surface et attrapa le bord de l'embarcation.

Il ouvrit grand la bouche pour lancer quelques insultes quand il remarqua l'assemblée sur les pontons, sourire aux lèvres. S'il s'en prenait à la rouquine, en plus de passer pour un idiot, il passerait pour une brute.
Il crut entendre un rire de hyène mais ne se retourna pas vers le gnoll.

[Image: 201122075204912140.png] Pas grave, gamine, c'est pas une petite baignade qui va m'tuer. Par contre, t'avises pas de le faire exprès une nouvelle fois parce que sinon, vaudrait mieux que tu sois à moitié dauphin.

Il s'extirpa tant bien que mal de l'eau, calma ses chiens et cria à l'attroupement.

[Image: 201122075204912140.png] Bouger vous ! Y a des femmelettes et des poneys à déloger de notre île ! Nous on va au nord, ceux qui veulent v'nir, y'peuvent, mais gaffe, on va pas les attendre !

Puis empoignant les rames, il se remit à ramer.
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#8
Qui fait le malin, tombe dans le Sorlin…

Evidemment qu’Ekryrr avait ricané quand la jeune rouquine avait poussé par inadvertance le colosse dans la flotte. La fillette semblait bien frêle, pas d’armes au fourreau mais des petits cristaux bleutés dans ses mains… une magicienne ? La traversée fut sans incidents additionnels. Le groupe de mercenaires débarqua dans un petit hameau, peut-être un ancien village de pêcheurs au vu des bâtiments présents… Des filets usagés pendaient encore le long de cabanons en bois. Des séchoirs à poissons attendaient d’êtres fournis à nouveau. Les lieux semblaient inoccupés.

Sur la petite place du bourg, les discussions allaient bon train sur la marche à suivre. Deux groupes semblaient se former : l’un irait prendre possession du filon de minerai au nord tandis que l’autre s’intéresserait à la clairière luxuriante de l’ouest. Tous attendaient la venue des derniers renforts pour éviter des pertes malheureuses dès le commencement. En attendant qu’Evrann donne le signal du départ, Ekryrr faisait les poubelles fouillait les cabanes abandonnées à la recherche de quelque chose d’utile. Fourrageant dans des débris, c’est son odorat qui l’avertit d’abord de quelque chose de suspect. Tout de suite, le gnoll se mit aux aguets, à la recherche de la source de cette fragrance particulière. Un peu au nord-ouest de là où il se trouvait, une archère centaure patrouillait avec un type encapuchonné, un mage donc.  Ils se rapprochaient dangereusement du hameau. Des éclaireurs ennemis surveillant les berges ? Il fallait empêcher qu’ils ne puissent donner l’alarme. L’homme-hyène avertit ses compagnons de manière peu discrète.

[Image: 2.png] Eux là ! Eux là !

Avant d’encocher une flèche à son arc, la créature hurla d’un cri bestial. Ses frères d’armes les plus proches purent ressentir l’écho d’une puissance primale. Le sang avait été appelé.

[Image: txbr.png]
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#9
Les habitants de Pelethor eurent tôt fait de repérer le débarquement des mercenaires de Babylios. Ils décampèrent avant même que les sudistes puissent prendre les armes, au grand dam du gnoll.

[Image: 201122075204912140.png] Aux armes ! Préparez vous ! On n’est plus là incognito. On prend son paquetage et on fonce au nord illico ! Faut essayer de les surprendre avant qu’ils ne soient prévenus. Toi ! Euh, Ecrire, le cabot ? Viens ! Tu veux te battre, tu veux du sang ? Oui, pas besoin de répondre, ça se voit. Mais on va le faire plus discrètement. Tu gueules pas quand tu vois un ennemi et je te promets, on se les fait.

Regardant dans la direction où les espions avaient fui.

[Image: 201122075204912140.png] Tu vois plutôt bien dans le noir. Tu seras nos yeux la nuit, ok ! Tu me préviens s’ils reviennent, on les blesse, on se défend et on les traque.

Le premier bivouac fut installé à la nuit tombée, à l’extérieur du village. Personne ne s’attendait à ce qui allait se passer. Pas si tôt. A croire qu’ils étaient plus nombreux dans la région que ce qu’ils pensaient.  Des elfes profitèrent de l’obscurité pour passer à l’attaque. Des lames sifflèrent dans la nuit puis, une lumière vive.

On est attaqué ! cria quelqu’un.
Aux armes ! lui répondit-on.

Dégainant ses haches, Le Mâtin courut vers les assaillants.
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#10
Profitant de l’obscurité, le Pacte avait fait mal. Les premiers blessés furent évacués dans la précipitation. Du sang coulait abondamment des blessures d’un fusilier. Un mage encapuchonné de vert apparu pour foudroyer l’hélion blessé quand, jaillissant de nulle part, un canidé lui attrapa violemment le bras. Un cri bestial suivi le hurlement de douleur de l’elfe. Dans l’action, le traqueur du désert se transformait en un animal. Un chien. C’est de là que lui venait son surnom. Le Mâtin de Salith comme aimaient l’appeler ses employeurs.
La hache se dirigea vers la poitrine du mage. Mais les légendes ne mentaient pas sur l’agilité légendaire des elfes. D’une caracole, il esquiva le coup fatal. Le fer mordit la chair au niveau du biceps. Des jets de sang jaillirent, de manière pulsatile, recouvrant le délicat surcot vert.
Avant même de pouvoir asséner le coup de grâce, le pratiquant des arcanes se transforma en une étrange créature, plus proche du porc épic que de l’humanoïde. Il s’effondra aux pieds du grand chauve.

[Image: 201122075204912140.png] AHOUUUUU, hurla-il transcendé. Mal lui en prit. Une flèche se ficha dans le bras, suivi d’une deuxième dans la cuisse.
[Image: 201122075204912140.png] Bordel !

Une lame entailla son avant-bras. Tout penaud, il recula pour se protéger. La honte suprême. Seul réconfort, la petite rouquine allait panser ses plaies.

Le bruit caractéristique d’un galop se rapprochait. Les elfes n’étaient pas seuls. Leurs alliés, mi équin, venaient en renfort. Ils étaient réputés et craints par l’alliance du Sud. Il était temps de mieux s’organiser. Ils étaient des loups solitaires, réunis par nécessité. Ils devaient devenir un groupe soudé, une meute, la Meute.
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#11
Déconcerté par le mouvement de retrait de la patrouille, Ekryrr avait maugréé toute la soirée. Il avait été privé du premier sang. Ah ces exilés, des lâches… On aurait dit des gnolls en déroute… sauf que les gnolls fuyards auraient en fait préparé une embuscade pour contrer tout poursuivant mais là, rien ! Non franchement, si c’était pour jouer au chat et à la souris avec les Péléthoriens, cette mission serait beaucoup moins drôle qu’escomptée…

Créature nocturne par essence, le mercenaire s’était mis à l’abri du vent dans un arbre. De son promontoire, on pouvait encore deviner les contours du Sorlin qui s’écoulait lentement jusqu’à la Mer de Feu. En contrebas, l’ambiance du campement était légère. On jouait aux dés, en partageant anecdotes et rasades d’alcool.

Quand soudain les rires et éclats se transformèrent en cris et fracas… Ils étaient attaqués ! Les pleutres étaient revenus avec quelques uns de leurs frères, tout amurés ceux-là. Le charognard s’empara de son arc et profita que le mage ennemi soit gêné par la contre-attaque du Malin pour lui asséner un tir puissant. De là où il était, le gnoll était idéalement placé pour cribler leurs assaillants de flèches tout en conservant une excellente vision du champ de bataille. Ekryrr privilégiait les blessés et ceux disposant des protections les plus légères pour perforer les chairs de ses traits perforants. A ce qu’il lui semblait, les forces de la conseillère Hafsa devraient arriver à prendre l’avantage mais il y aurait un prix à payer. Quand l’aube allait paraître de nouveau, la terre aura reçu son tribut de sang…

… des deux camps.
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#12
Le combat avait fait rage. Une fois l’élément de surprise passé, les troupes s’étaient réorganisées. Les bretteurs elfes se révélèrent magnifiques dans leur danse mortelle. Mais le surnombre des guerriers du sud se révéla plus efficace. La route était de nouveau ouverte vers le filon. Enfin presque. Une patrouille de Pelethor fut repérée quelques jours plus tard. Une elfe et un centaure apparemment. Ils semblaient aux aguets. La discrétion n’était plus de mise. Profitant du relief, la petite troupe se rapprocha des ennemis.
Dans le désordre le plus total, les projectiles, les balles et les sorts fusèrent, faisant mouche presque à chaque fois. Les guerriers suivirent la première salve. On aurait pu croire une horde de barbares du nord si ce n’était le teint halé des combattants.

Une hache atteignit la sylvaine dans la cuisse, arrêtant sa course vers le nord. Le colosse chauve s’approcha de sa proie, un sourire sardonique aux lèvres. Il tenait son premier trophée.

[Image: 201122075204912140.png] Ferme les yeux, petite elfe. Tu aurais dû rester dans la forêt ! L’île sera bientôt nôtre… Bon repos petite.

La hache s’éleva dans les airs, lorsqu’un trait siffla à côté du traqueur suivi d’un gargouillement bien trop reconnaissable. Une flèche empennée de noir traversait maintenant la gorge de l’elfe. Les yeux devinrent vitreux, secs. Quelques spasmes secouèrent les jambes de la victime, derniers réflexes agoniques avant le néant.

Une hyène ricana dans le dos du grand chauve.

[Image: 2.png] Moi Charrognarr !

L'hélion cracha au sol. Il aurait d'autres occasions.

[Image: 201122075204912140.png] Tous au nord !
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#13
Trop de monde.

Discrètement, Eno s’était éclipsée de la bataille dans laquelle elle avait été prise malgré elle. Des années de calme brisées par une soirée de feu de de sang. D’où venait-ils, tous ? Du nord, les uns, du sud, les autres. Que cherchaient-ils ? Qu’apportaient-ils ? De l’or ? De la gloire ? Non merci. Une branche en forêt, où se tenir à l’affût de sa future proie, un nid douillet tissé de soie pour la nuit, voilà sa vie. Son rêve. Mais ils étaient venus, du nord, du sud, à deux pattes, à quatre pattes, ils chamboulaient sa quiétude, foulaient sa terre. Était-ce vraiment « sa » terre ?

Si elle avait su lire, peut-être aurait-elle pu trouver, dans les grimoires oubliés de vieilles bibliothèques poussiéreuses l’origine et la dénomination que donnaient les érudit aux individus de son espèce, des termes aussi peu flatteurs que faux-vampire, corniauds à huit pattes ou descendance dégénérée d’araignées sylvestres.

Son père, pour le peu qu’elle avait pu le côtoyer, les appelaient les arachnelfes. Assez pompeux au vu de la réalité. Peut-être effectivement était-elle une lointaine descendante d’une héroïne elfique renommée qui avait fait la bête à deux dos avec un puissant aranéide des cavernes. Qui avait soumis qui, personne ne s’en souvient, mais la descendance avait été prolifique.

Cet héritage maintenant déchu, qui ne devait son salut qu’à la tolérance des hommes-bêtes, en apparence et en en caractère comparable aux arachnéides, n’avait plus rien de la grandeur passée.

Eno promenait ses membres dégingandés sur cette île depuis trop longtemps. Trop longtemps qu’elle n’avait plus pris sa forme ancestrale, qu’elle n’avait tissé un piège, ni même qu’elle n’avait usé de son dard empoisonné. Elle ne se souvenait même plus comment changer. Non, il était tellement plus simple de miser sur ses charmes bipèdes pour isoler un paysan libidineux ou un marin graveleux perdu dans le no man’s land presque inhabité. Une gourgandine pelethorienne faisait l’affaire pour bien deux semaines. Et sinon, pour les plus mauvais jours, l’essence de vie des créatures forestières. Moins goûteux, certes, mais tout aussi roboratif.

Tout ce remue-ménage. Tous ces gens. Trop de monde. Ils avaient abattu son repaire. Ils avaient incendié les rares fermes de ses proies. Elle, toujours si discrète, un garnement pas là, un vieillard par-ci, jamais elle n’avait mis en péril le fragile écosystème qui lui permettait de survivre. Mais eux, avec leurs armées bien rangées, avec leurs constructions vaniteuses, leurs routes pavées pour plus de célérité, ils venaient tout s’accaparer. Plus vite, plus grand, plus près. Toujours plus près.

Des blocs alignés et insipides, des armées rutilantes obéissant au claquement d’un doigt comme une armée de fourmis hypnotisée. Construire pour reproduire pour guerroyer pour construire pour reproduire. A quoi bon ?

Trop de monde.

Peut-être était-il temps de se mêler de politique. Peut-être pourrait elle pour un temps prendre part  au conflit qui avait mis à terre son arbre. Son crédo ? Tuez-les tous, la Nature reconnaîtra les siens. Puis elle pourrait attendre qu’une petite pousse fasse de son houppier une nouvelle cache pour ses discrètes embuscades. Et tout redeviendrait comme avant. Ahhh… la paisible traque d’une gamine au chaperon rouge perdue en allant visiter sa mère-grand.

Il était temps de se mêler au monde.

Ou pas.
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#14
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